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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 11 mai 2020

(La version française du Point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies
)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

COVID-19/ECOSOC

Ce matin, la Vice-Secrétaire générale, Mme Amina J. Mohammed, a pris la parole lors du briefing informel du Conseil économique et social (ECOSOC) intitulé « Unir nos forces: des solutions politiques efficaces pour la riposte au COVID-19 ».  Dans ses remarques, elle a souligné que, plus que jamais, les peuples et les pays du monde entier comptent sur les Nations Unies pour relever les défis posés par la pandémie.  Depuis le début de cette crise, l’ONU s’est mobilisée au maximum de ses capacités par le biais de ses 131 équipes de pays, afin de soutenir immédiatement les autorités nationales dans le développement de leur système de santé publique et leur riposte.  La Vice-Secrétaire générale a noté qu’à l’avenir, il conviendra de garder à l’esprit deux impératifs: une réponse d’urgence pour endiguer la pandémie, tout en aidant les gouvernements et les populations à réagir de manière à façonner un avenir meilleur, plus résilient.  Elle a ajouté que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 continuera de guider nos efforts et que la priorité sera donnée à l’aide aux personnes les plus vulnérables face à cette crise.

COVID-19/Responsables religieux

Demain matin, le Secrétaire général ouvrira une visioconférence de haut niveau sur le rôle des chefs religieux dans la réponse aux multiples défis posés par la COVID-19.  Le Secrétaire général soulignera les domaines dans lesquels les chefs religieux peuvent jouer un rôle central lorsqu’il s’agit de proposer des solutions permettant non seulement de lutter contre la pandémie, mais aussi d’assurer un relèvement optimal.  La conférence verra également les interventions du Président de l’Assemblée générale, M. Tijjani Muhammad-Bande; du Représentant permanent du Royaume du Maroc auprès des Nations Unies, l’Ambassadeur Omar Hilale, organisateur de cette réunion; ainsi que des dignitaires des trois religions monothéistes, parmi d’autres intervenants. 

Conseil des chefs de secrétariat

Jeudi prochain, le 14 mai, le Secrétaire général réunira les responsables du système des Nations Unies lors d’une réunion virtuelle du Conseil des chefs de secrétariat des Nations Unies (CCS).  Ces hauts responsables de l’ONU discuteront de l’avenir du multilatéralisme au-delà de la riposte immédiate à la COVID-19.  Ils devraient également aborder des sujets tels que les droits de l’homme, la gouvernance mondiale, l’éthique, la coopération internationale, la résolution des conflits, ainsi que le droit international dans un monde post-COVID. 

Les membres du CCS examineront également comment financer la riposte à la COVID-19 tout en gardant un bon rythme dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD), ainsi que la manière d’utiliser les données comme atout stratégique pour guider le relèvement post-pandémie.  Le Conseil des chefs de secrétariat examinera également les moyens d’inverser la trajectoire actuelle s’agissant de la perte de biodiversité, de la dégradation des écosystèmes naturels et des changements climatiques, tout en bâtissant des économies plus fortes et plus résilientes après la pandémie.

COVID-19/VIH

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) ont déclaré aujourd’hui que les interruptions de traitement en raison de la COVID-19 pourraient provoquer des centaines de milliers de décès supplémentaires dus au VIH.  En effet, un groupe de modélisation a estimé que, sans efforts d’atténuation, une interruption de six mois des traitements antirétroviraux pourrait entraîner en 2020-2021 plus de 500 000 décès supplémentaires en Afrique subsaharienne en raison des maladies liées au sida, y compris la tuberculose.  L’OMS et l’ONUSIDA ont également noté qu’il pourrait y avoir de nombreux décès pendant cinq ans au moins en raison de ces interruptions, avec une moyenne annuelle de décès supérieure à 40% au cours de la période.

Les chercheurs soulignent la nécessité d’efforts urgents pour assurer la continuité des protocoles de prévention et de traitement du VIH afin d’éviter des décès supplémentaires en raison du VIH et de prévenir une prévalence accrue du VIH pendant la pandémie.

Libye

Le Secrétaire général condamne fermement toute attaque contre des zones peuplées de civils. 

Jeudi dernier, deux civils auraient été tués et trois autres blessés dans le bombardement d’un quartier résidentiel de Tripoli. 

Il condamne également le bombardement de l’aéroport international de Mitiga qui a eu lieu le 9 mai, sachant que cet aéroport est le seul aéroport civil en activité à Tripoli. 

Les frappes auraient endommagé des avions de passagers, des installations de stockage de carburant, des camions pompiers, et le salon des passagers.  Il y aurait également des victimes civiles. 

La Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) a renouvelé son appel à une trêve pendant le mois sacré du Ramadan afin de permettre une réponse efficace et coordonnée à la menace de la pandémie à laquelle sont confrontés tous les Libyens. 

Le Secrétaire général demande instamment l’arrêt immédiat de toutes les opérations militaires afin de désamorcer la situation et d’éviter un conflit généralisé.   Il souligne qu’il n’y a pas de solution militaire au conflit en Libye et appelle toutes les parties à engager un dialogue immédiat pour parvenir à une solution politique. 

La Représentante spéciale par intérim du Secrétaire général en Libye est prête à faciliter ce dialogue. 

La MANUL continuera de documenter les violations et partagera ces données, le cas échéant, avec le Groupe d’experts et la Cour pénale internationale (CPI). 

Mali

Dans une déclaration publiée hier, le Secrétaire général a fermement condamné les attaques à l’engin explosif improvisé contre un convoi de la Mission intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA) dans la région de Kidal. 

Trois Casques bleus du Tchad ont été tués et quatre autres gravement blessés lors de cette attaque qui s’est déroulée dimanche. 

Le Secrétaire général a exprimé ses sincères condoléances aux familles des victimes, ainsi qu’au Gouvernement et au peuple tchadiens.   Il a souhaité un prompt rétablissement aux blessés. 

Il a réaffirmé que de tels actes lâches ne dissuaderont pas l’ONU de sa détermination à continuer de soutenir le peuple et le Gouvernement du Mali dans leur quête de paix et de stabilité.

Jordanie

En Jordanie, où il y a 540 cas confirmés de coronavirus, le Coordonnateur résident, M. Anders Pedersen, ainsi que l’ensemble de l’équipe de pays de l’ONU travaillent avec le Gouvernement jordanien pour lutter contre la pandémie.  

Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (UNHCR) fournit une assistance mensuelle en espèces à 33 000 réfugiés, et aide également à doter en personnel les principaux hôpitaux et cliniques des camps de Zaatari et Azraq, qui accueillent ensemble environ 120 000 réfugiés syriens. 

ONU-Femmes fournit des espèces aux réfugiées syriennes en utilisant la technologie de la chaîne de blocs.   L’Agence travaille également avec l’UNICEF pour distribuer des kits pour les bébés.  Ces kits sont produits et vendus par les femmes réfugiées elles-mêmes. 

Le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) renforce les services de santé sexuelle et génésique dans les camps et soutient les services de prévention et de réponse à la violence sexiste. 

De leur côté, l’UNESCO, l’UNICEF et le HCR élaborent un plan d’éducation d’urgence, alors que l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient(UNRWA) a mis en place des techniques d’apprentissage à distance pour plus de 118 000 étudiants palestiniens réfugiés.

L’équipe de l’ONU en Jordanie étudie également les impacts socioéconomiques à moyen et long terme de la COVID-19. 

Le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) travaillent avec le Gouvernement pour assurer la production alimentaire - en travaillant avec les agriculteurs, en protégeant les prix à la consommation et en surveillant les niveaux des stocks alimentaires et de céréales. 

Syrie

L’ONU reste préoccupée par l’impact de la COVID-19 sur les populations de tout le pays, y compris les nombreuses personnes déplacées et les plus vulnérables. 

À la date d’hier, 10 mai, le Gouvernement syrien avait confirmé 47 cas, dont trois mortels. 

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dirige les efforts de l’ONU pour soutenir la préparation et les mesures d’atténuation de la pandémie à travers la Syrie, y compris dans le nord-ouest et le nord-est. 

L’accent est mis sur l’amélioration des capacités de dépistage et de diagnostic et sur la prévention de la propagation du virus dans la mesure du possible, mais aussi sur une surveillance adéquate des points d’entrée, la fourniture d’équipements de protection aux agents de santé ainsi que leur formation.

L’ONU aide à renforcer les capacités de dépistage à travers la Syrie.   Quatre laboratoires ont été établis dans les gouvernorats de Damas, Lattaquié et Alep et un à Edleb dans le nord-ouest de la Syrie. 

Selon les évaluations, une enveloppe de 385 millions de dollars sera nécessaire en 2020 pour le financement de la réponse à la COVID-19 en Syrie.  Ce montant s’ajoute aux 3,4 milliards de dollars déjà demandés pour le plan de réponse humanitaire 2020. 

Territoire palestinien occupé

 Aujourd’hui, le Coordonnateur de l’action humanitaire pour le Territoire palestinien occupé, M. Jamie McGoldrick, ainsi que le Représentant spécial de l’UNICEF et le Chef du Bureau des droits de l’homme de l’ONU sur place, ont publié une déclaration conjointe pour exprimer leur préoccupation au sujet de la détention continue d’enfants palestiniens par les autorités israéliennes à la lumière de la pandémie. 

Ils ont appelé à la libération immédiate de tous les enfants en détention, y compris les enfants palestiniens.  

COVID-19/Sahel  

À ce jour, près de 2 000 cas de virus ont été signalés au Burkina Faso, au Mali, au Niger, au Tchad et en Mauritanie. 

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que, les systèmes de santé de cette région ayant été fragilisés par les conflits et l’insécurité, le risque de propagation du virus est élevé. 

Dans les zones du Mali touchées par le conflit, près d’un quart de toutes les infrastructures sanitaires ne fonctionnent pas.  Et celles qui fonctionnent n’ont souvent pas l’équipement et la capacité de traitement requis. 

Au Burkina Faso, la situation est similaire, 12% des infrastructures sanitaires ne fonctionnant pas. 

Le Sahel abrite également plus d’un million de déplacés.   Il sera difficile de contenir le virus s’il se propage aux sites des personnes déplacées. 

La pandémie aggrave également l’insécurité alimentaire au Sahel.   Plus de 13 millions de personnes pourraient souffrir d’une grave insécurité alimentaire d’ici à août, sans inclure les projections de l’impact de la maladie. 

L’aide alimentaire est distribuée conformément aux mesures de prévention de l’exposition au virus. 

Les personnes déplacées et les familles qui les accueillent reçoivent des trousses d’hygiène.   Il est également prévu de réorganiser les établissements de déplacés.

Les plans de réponse humanitaire pour le Sahel n’ont reçu que 11% des 2,6 milliards de dollars demandés jusqu’à présent.  Dans ces circonstances, l’ONU exhorte les donateurs à fournir d’urgence des fonds.  

Somalie

En Somalie, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué que plus d’un demi-million de personnes avaient été touchées par les inondations suite à la montée du niveau de la rivière Shabelle en raison des fortes pluies en Somalie et dans les hauts plateaux éthiopiens. 

En plus des risques de la COVID et de maladies hydriques, le pays est également confronté à la pire infestation de criquets pèlerins en 25 ans, avec de nouveaux essaims signalés dans les États du Somaliland, du Puntland et de Galmudug. 

Malgré ces menaces, le financement des opérations humanitaires en Somalie reste très faible. 

 À ce jour, le Plan révisé d’aide humanitaire pour la Somalie 2020, qui cherche à lever plus d’un milliard de dollars, n’a été financé qu’à 16%.   Les organisations humanitaires et les autorités intensifient leurs efforts et ont pu fournir une assistance vitale à près de 160 000 personnes à travers le pays. 

Criquets pèlerins

L’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a déclaré aujourd’hui que, bien que des progrès importants aient été réalisés dans la lutte contre la recrudescence des criquets pèlerins en Afrique de l’Est et au Yémen, il reste encore beaucoup à faire pour éviter une crise de sécurité alimentaire. 

La saison des pluies en cours fournit des conditions favorables à la reproduction des criquets. 

Depuis que la FAO a lancé sa riposte en janvier, plus de 365 000 hectares ont été contrôlés dans 10 pays et 720 000 tonnes de céréales, suffisamment pour nourrir cinq millions de personnes par an, ont été sauvées.  

La FAO averti cependant qu’une deuxième vague de criquets atteindra le stade adulte en juin et prendra son envol à un moment critique où de nombreux agriculteurs d’Afrique de l’Est se préparent à moissonner leurs récoltes. 

La FAO a déclaré qu’elle réviserait son appel, non seulement pour l’Afrique de l’Est et le Yémen, mais aussi pour l’Iran et le Pakistan qui sont également confrontés aux problèmes acridiens. 

COVID-19/Myanmar

Au Myanmar, suite à la suspension des vols commerciaux internationaux en raison de la pandémie, le Programme alimentaire mondial (PAM) a lancé des vols humanitaires reliant Yangon à Kuala Lumpur en Malaisie. 

Le premier vol avait à son bord 10 000 kits de dépistage de virus, un premier lot fournit par l’UNICEF pour aider le Ministère de la santé et des sports du Myanmar. 

L’Union européenne et la Suisse financent généreusement la première étape de ce service aérien.   Chaque vol peut transporter jusqu’à deux tonnes de fret humanitaire, ainsi que du personnel. 

  Le Coordonnateur résident sur place, M. Ola Almgren, a remercié tous les donateurs et les États Membres pour leur soutien. 

  Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) ont convenu aujourd’hui avec le Gouvernement de prolonger le Mémorandum d’accord tripartite jusqu’en juin 2021 dans l’État rakhine.  

Le Mémorandum, initialement signé en juin 2018, vise à permettre le rapatriement volontaire, sûr, digne et durable des réfugiés rohingya qui se trouvent au Bangladesh.   Il soutient également le développement bénéficiant à toutes les communautés vivant dans les trois communautés du nord de Rakhine. 

Invité virtuel du point de presse

 Demain, le Directeur général de la Banque de technologies des Nations Unies, basée en Turquie, M. Joshua Setipa, sera l’invité du point de presse.  Il lancera le Partenariat pour l’accès à la technologie, une nouvelle initiative coordonnée visant à renforcer les réponses des pays en développement à la COVID-19 et à accroître l’accès aux technologies de santé vitales.

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