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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 18 mai 2020

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Secrétaire général / Assemblée mondiale de la santé

L’Assemblée mondiale de la santé, réunissant des délégations de tous les États Membres de l’OMS (Organisation mondiale de la Santé), a ouvert aujourd’hui une session virtuelle de deux jours. 

Prenant la parole à l’ouverture, le Secrétaire général a déclaré que, malgré les énormes progrès scientifiques et technologiques des dernières décennies, un virus microscopique nous a mis à genoux.

La fragilité que le virus a mise en évidence ne se limite pas à nos systèmes de santé, a-t-il déclaré, soulignant que l’épidémie de COVID-19 doit être un signal d’alarme.  Il est temps de mettre un terme à cet orgueil, a-t-il déclaré.  Le Secrétaire général a ajouté que notre profond sentiment d’impuissance doit conduire à une plus grande humilité.

Le Secrétaire général a réitéré la nécessité d’une réponse en trois points.  Premièrement, a-t-il dit, il faut une riposte sanitaire globale à grande échelle, guidée par l’OMS, qui mette l’accent sur la solidarité envers les pays en développement.

Deuxièmement, il a déclaré que l’ONU a appelé à des politiques permettant de faire face aux dimensions sociales et économiques dévastatrices de la crise.  Il a souligné que si nous ne contrôlons pas la propagation du virus, l’économie ne se rétablira jamais.

Troisièmement, le Secrétaire général a déclaré que la reprise après l’épidémie de COVID-19 devait conduire à des économies et des sociétés plus égalitaires, inclusives et durables, plus fortes et plus résilientes.  Il a également rendu hommage aux agents de santé de première ligne.

Le Secrétaire général a ajouté que toute la famille des Nations Unies se tient aux côtés des collègues de l’OMS qui œuvrent dans le monde entier pour aider les États Membres à sauver des vies et à protéger les personnes vulnérables.  L’OMS est irremplaçable, a-t-il dit, appelant à des ressources accrues pour soutenir les pays en développement.   

Vice-Secrétaire générale / Remise de diplômes

La Vice-Secrétaire générale, Mme Amina Mohammed, a prononcé hier une allocution virtuelle à la cérémonie de remise de diplôme de la Fletcher School de Tufts University (Massachusetts).  Elle a dit que la remise des diplômes est virtuelle parce que nos vies sont devenues virtuelles - nous les vivons en ligne.

La pandémie de COVID-19 a tout ramené à l’essentiel, a déclaré Mme Mohammed.  Et cette nouvelle normalité consiste à trouver des moyens d’être ensemble et de garder le moral.  Elle a déclaré que la pandémie de COVID-19 provoque d’énormes souffrances et que les mesures pour la contenir et la surmonter mettent les sociétés à rude épreuve.

La Vice-Secrétaire générale a déclaré que notre réponse doit être en phase avec l’ampleur de la crise et reposer sur l’unité et la solidarité, avec l’ONU au premier plan.

Faire comme d’habitude, c’est fini, a-t-elle dit aux diplômés; le statu quo est terminé.  La question est: qu’est-ce qui va le remplacer?  Cela dépend surtout de vous, a-t-elle conclu.

Conseil économique et social

Demain matin, à 10 heures, le segment annuel des activités opérationnelles du Conseil économique et social (ECOSOC) commencera.  Pour la première fois, il se réunira virtuellement

Le Secrétaire général sera l’orateur principal lors d’une interaction avec les représentants des États Membres.  L’événement sera ouvert par Mme Mona Juul, Représentante permanente de la Norvège et Présidente de l’ECOSOC.  Le Vice-Président de l’ECOSOC, M. Juan Sandoval, qui est le Représentant permanent adjoint du Mexique, conduira la séance d’ouverture

Les discussions porteront sur l’importance de la coordination du développement entre les équipes des Nations Unies, qui couvrent 162 pays et territoires, près d’un an et demi après le lancement de la réforme des Nations Unies dans le secteur du développement.

La pandémie de COVID-19 met en évidence plus que jamais la nécessité de coordonner la réponse sanitaire, humanitaire et socioéconomique ainsi que le relèvement.

La session d’ouverture sera diffusée en ligne sur le Webcast des Nations Unies http://webtv.un.org.

Syrie / Conseil de sécurité

M. Geir Pedersen, Envoyé spécial pour la Syrie, a fait ce matin un exposé devant les membres du Conseil de sécurité sur la situation dans ce pays.

Il a noté que les Syriens sont soulagés que la pandémie de COVID-19 n’ait pas jusqu’à présent frappé le pays à l’échelle qu’ils craignaient initialement, mais redoutent qu’elle puisse y arriver.  Il a dit qu’il ressent une profonde anxiété face au fait que, même si la violence s’est quelque peu apaisée pour le moment, elle continue et risque de s’intensifier à tout moment.

Dans le nord-ouest, a déclaré M. Pedersen, ce mois-ci a connu de nouveaux progrès dans la coopération russo-turque sur le terrain, conformément à leur accord de mars qui a apporté un calme relatif à Edleb.  Il a exprimé l’espoir que cela se traduise par un maintien du calme là-bas.

Cependant, a-t-il ajouté, la violence continue et il existe un risque constant d’escalade qui pourrait dénouer les accords existants.  M. Pedersen a déclaré que nous devons à tout prix éviter de revenir aux combats et aux abus et violations généralisés que nous avons connus dans le passé.

Le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, informera demain le Conseil de la situation humanitaire en Syrie.

Afghanistan

Dans une déclaration publiée ce week-end, la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) s’est félicitée de l’accord conclu entre le Président Ashraf Ghani et M. Abdullah Abdullah pour résoudre l’impasse politique et permettre aux dirigeants de relever les graves défis auxquels le pays est confronté.

Pour sa part, le Secrétaire général est encouragé de voir que les dirigeants aient surmonté plus de deux mois d’impasse politique et trouvé une voie à suivre fondée sur le compromis, le dialogue et l’inclusivité.

Il espère que l’accord entre le Président Ghani et M. Abdullah en tant que Chef du nouveau Conseil supérieur pour la réconciliation nationale pourra permettre de progresser vers des négociations intra-afghanes et un accord de paix global, ainsi que de relever les défis de la réponse à l’épidémie de COVID-19 et d’autres développements et besoins humanitaires en Afghanistan.

Félicien Kabuga

Au cours du week-end, le Secrétaire général s’est félicité de l’arrestation, à Paris, de Félicien Kabuga.  Il était recherché depuis 2013 par le Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux pour génocide et crimes contre l’humanité qui auraient été commis au Rwanda en 1994. 

L’arrestation de M. Kabuga envoie un message puissant selon lequel ceux qui sont présumés avoir commis de tels crimes ne peuvent échapper à la justice et seront finalement tenus responsables, même plus d’un quart de siècle plus tard.

Les pensées du Secrétaire général vont en premier lieu aux victimes des crimes présumés de M. Kabuga, aux victimes d’autres crimes internationaux graves et à leurs familles.  M. Kabuga dirigeait Radio Milles Collines avec d’autres. 

Mettre fin à l’impunité est essentiel pour la paix, la sécurité et la justice, a déclaré le Secrétaire général. 

Burundi

Dans une déclaration sur les prochaines élections au Burundi, la Commission de l’Union africaine et l’ONU ont exprimé leur inquiétude face aux informations faisant état d’intimidations et de violents affrontements entre partisans des parties opposées. 

Elles appellent les autorités du pays à fournir un environnement sûr et sécurisé pour permettre aux Burundais d’exercer leurs droits politiques et civils dans la tolérance, la paix et l’acceptation mutuelle. 

L’ONU et la Commission de l’Union africaine encouragent toutes les entités impliquées dans l’organisation des élections du 20 mai, les forces de défense et de sécurité et les médias publics à contribuer pleinement au maintien d’un environnement stable et pacifique, condition préalable pour des élections libres, inclusives, justes, transparentes et crédibles au Burundi. 

Les deux organisations exhortent également l’ensemble des acteurs politiques à s’abstenir de tout acte de violence et des discours de haine, et à recourir au dialogue, pour permettre la tenue d’élections consensuelles et pacifiques. 

Elles encouragent également les autorités burundaises à garantir et à faciliter la pleine participation des femmes à ce processus électoral. 

République centrafricaine

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) indique avoir lancé deux opérations majeures dans la région au centre du pays.  À Ndélé, à la suite de violents affrontements dont l’ONU a fait état à la fin du mois dernier, des Casques bleus travaillent avec les Forces armées centrafricaines pour protéger les civils et rétablir la sécurité dans et aux alentours de la ville, notamment pour faciliter la reprise des activités humanitaires, en particulier pour les personnes qui ont fui leur domicile. 

Une unité d’intervention rapide dédiée aux opérations de grande envergure est sur le terrain, ainsi qu’un détachement de policiers de l’ONU qui a été déployé pour soutenir les enquêtes en cours, ainsi que pour contribuer à la sécurité globale de la ville. 

La deuxième opération a été déployée dans le triangle Sibut-Grimari-Kouango dans le but de mettre fin aux activités illégales d’un groupe criminel, de renforcer la protection des civils et de garantir la liberté de circulation le long des routes principales. 

Malgré les défis supplémentaires posés par la pandémie de COVID-19, la MINUSCA reste déterminée à exécuter pleinement son mandat. 

COVID-19 / Kazakhstan

Au Kazakhstan, où il y a 6 400 cas confirmés de COVID-19, l’équipe de l’ONU, dirigée par le Coordonnateur résident, M. Norimasa Shimomura, soutient le Gouvernement dans son intervention sanitaire d’urgence, sa communication sur les risques et sa réponse socioéconomique. 

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) organise des sessions de formation pour les agents de santé sur la prévention et le contrôle des infections, la prise en charge des cas et les laboratoires.  Elle a également fourni des équipements de protection individuelle, des trousses d’hygiène et des kits de dépistage.

L’équipe de l’ONU a effectué une enquête auprès de 12 000 personnes pour évaluer l’impact socioéconomique de la pandémie. 

Le Secrétaire général a récemment publié une note d’orientation sur l’impact de la COVID-19 sur la santé mentale, et l’équipe de l’ONU au Kazakhstan met en lumière l’importance de la santé mentale dans toutes ses campagnes de communication et webinaires pour les professionnels de la santé, les établissements d’enseignement et les fonctionnaires. 

Par exemple, le nombre de personnes utilisant le site Web national dédié spécialement à l’appui à la santé mentale, qui a été développé conjointement avec l’UNICEF, a augmenté de 40%.  En outre, des membres du personnel de l’ONU ont fait don de fournitures essentielles pour faire face à la COVID-19, y compris des kits de nourriture et d’hygiène, à plus de 80 familles dans plusieurs régions du Kazakhstan. 

COVID-19 / Somalie

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que la COVID-19 touche les vies et le bien-être en Somalie, également en proie à d’autres crises humanitaires complexes.

À compter d’aujourd’hui, 1 421 cas du virus, dont 56 décès, ont été confirmés dans le pays.

Les Somaliens font également face à des inondations et à la pire infestation de criquets pèlerins en 25 ans, ainsi qu’à un conflit prolongé et d’importants déplacements.  L’OCHA et les autorités renforcent la riposte aux inondations et ont pu fournir une aide humanitaire à au moins 182 830 personnes.

Le financement des opérations humanitaires en Somalie demeure très faible, le Plan révisé de réponse humanitaire 2020 pour la Somalie ayant touché moins de 17% de son financement, soit 210,8 millions de dollars sur le 1,25 milliard de dollars demandé.

Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie

Dans un message publié à l’occasion de la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, le Secrétaire général a indiqué que l’augmentation de la vulnérabilité des personnes LGBTI représente l’un des nombreux impacts sérieux de la pandémie de COVID-19.

Les personnes LGBTI affrontent déjà les préjugés et sont déjà l’objet d’attaques et de meurtres simplement en raison de qui elles sont ou de qui elles aiment.  Elles connaissent à présent une stigmatisation accrue en raison du virus et de nouveaux obstacles dans la recherche de soins de santé.

Le Secrétaire général a relevé que des informations indiquent que la police fait une utilisation abusive des directives liées à la COVID-19 pour cibler les individus et les organisations LGBTI.  Alors que la pandémie se propage, l’ONU continuera d’attirer l’attention sur ces injustices et d’autres encore, ainsi que sur la nécessité que chacun soit protégé et inclus dans la réponse à la crise.

COVID-19 / Musées

La Journée internationale des musées est célébrée aujourd’hui.  Selon l’UNESCO et le Conseil international des musées (ICOM), près de 90% d’entre eux, soit 85 000 institutions, ont fermé leurs portes pour des durées variables pendant la crise.

Presque 13% des musées du monde pourraient ne jamais rouvrir.

Dans un tweet, le Secrétaire général a indiqué que même si les musées sont temporairement fermés, ils demeurent une source de savoir et de découverte pour beaucoup, notamment grâce aux visites virtuelles.  Il a également remercié le personnel des musées pour leurs précieuses contributions.

COVID-19 / Faim

L’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) cherche à lever 350 millions de dollars pour renforcer les activités de lutte contre la faim et d’augmentation des moyens de subsistance là où l’impact de la COVID-19 sur la crise alimentaire pourrait être dévastateur.

La nouvelle requête de financement de la FAO est trois fois plus importante qu’elle ne l’était à la fin du mois de mars, les profondes répercussions socioéconomiques de la COVID-19 devenant de plus en plus apparentes.

Selon la FAO, avant même la pandémie, quelque 135 millions de personnes faisaient face à une insécurité alimentaire aiguë atteignant un niveau de crise, ou pire.

Le plan de réponse humanitaire à la COVID-19 de la FAO fait partie du Plan de réponse humanitaire global COVID-19

Donald Paneth

L’ONU est attristé par la nouvelle du décès, le mois dernier, de Donald Paneth, correspondant de longue date auprès des Nations Unies, et transmet ses condoléances à sa famille.

Nous nous souviendrons tous de lui pour son incroyable souvenir des événements qui se sont déroulés aux Nations Unies au cours des 75 dernières années - de l’ouverture de l’ONU à New York en 1945, qu’il a couverte pour le New York Times, aux votes du Conseil de sécurité avant la guerre en Iraq, sujet dont il avait fait un reportage pour l’Indypendent, un journal progressiste à New York.

Défenseur passionné du potentiel de l’ONU, il s’était récemment rendu au Bureau du porte-parole, visite qui a débouché sur une conversation passionnée sur la Syrie et le Conseil de sécurité.  « Parler avec Donald, c’était toujours nous rappeler ce que les Nations Unies peuvent être, lorsque nous donnons le meilleur de nous-mêmes.  Nous nous souviendrons de son idéalisme alors que nous affrontons les défis qui se profilent encore à l’avenir », a dit le porte-parole.

Donald Paneth avait 93 ans.

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