DBF200603

Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 3 juin 2020

(La version française du Point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies
)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Personnes en situation de déplacement

Dans sa nouvelle note d’orientation sur la COVID-19 et les personnes en situation de déplacement, le Secrétaire général indique que la pandémie offre l’occasion de réinventer la mobilité humaine pour le bien de tous.  

Dans un message vidéo, M. António Guterres a dit que les millions de personnes en situation de déplacement , notamment les réfugiés, les déplacés internes et les migrants, font à présent face à trois crises confondues en une seule.  

Elles sont confrontées à la crise sanitaire mais dans un contexte où les services de base, comme les soins médicaux, l’eau, l’assainissement et l’alimentation, sont difficiles d’accès.   Elles subissent également une crise socioéconomique, n’ont souvent pas accès à la protection sociale, et font aussi face à une crise de protection.    

Pourtant, en dépit de ces défis, les personnes en situation de déplacement accomplissent héroïquement un travail essentiel en première ligne.   

Réinventer la mobilité humaine demande quatre principes de base.   

Premièrement, reconnaître que l’exclusion coûte cher.   Seule une action sanitaire et socioéconomique inclusive permettra d’éradiquer le virus, de relancer nos économies et d’avancer dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD).  

Deuxièmement, nous devons défendre la dignité humaine face à la pandémie et s’inspirer des quelques pays qui ont su restreindre les déplacements et contrôler les frontières tout en assurant le plein respect des droits de l’homme et des principes internationaux de la protection des réfugiés.   

Troisièmement, personne n’est en sécurité tant que tout le monde n’est pas en sécurité. 

Enfin, le Secrétaire général a réitéré que les personnes en situation de déplacement font partie de la solution.   

La note d’orientation et le message vidéo sont en ligne ,ainsi que des déclarations de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) et le Réseau des Nations Unies sur les migrations. 

Afrique/Caraïbes/Pacifique  

Le Secrétaire général est intervenu, ce matin, à un sommet intersession extraordinaire des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique.  Il a indiqué que nous avons besoin d’une réponse plus forte d’unité et de solidarité si nous voulons sortir ensemble de cette pandémie et bâtir un avenir plus sûr et plus stable.  

Il a averti que les crises imminentes pourraient contribuer à la dépression mondiale la plus grave depuis les années 1930.   Il a salué les initiatives d’allégement de la dette du G20 mais a ajouté qu’elles ne suffisaient pas.   Le Secrétaire général a déclaré que la COVID-19 expose la fragilité de notre monde et a mis à nu de profondes injustices et inégalités fondées sur le revenu, le sexe, et la race, entre autres.   Il est hors de question de revenir aux systèmes qui ont créé cette fragilité, a-t-il dit.  

Il a réitéré son appel pour qu’un vaccin soit disponible rapidement, à un prix abordable et équitable.   Il doit être considéré comme un bien public mondial - comme le vaccin du peuple, a-t-il ajouté.  

Vaccins

Demain, le Secrétaire général aura un message vidéo pour l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI) au Sommet mondial sur la vaccination qui vise à mobiliser des milliards de dollars en financement.   Il fera l’éloge de ce qu’il appelle le miracle salvateur de la vaccination, l’intervention de santé publique la plus importante de l’histoire.  

Le Secrétaire général soulignera qu’un vaccin contre la COVID-19 doit être considéré comme un bien public mondial - le vaccin du peuple.   Nous avons besoin d’une solidarité mondiale pour garantir que chaque personne, partout dans le monde, y ait accès.  

Par ailleurs, l’ONU et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont lancé, aujourd’hui, un appel conjoint à l’unité pour amplifier les efforts visant à développer, tester et intensifier la production de diagnostics, de thérapies, des médicaments et des vaccins sûrs, efficaces, de qualité et abordables.  

Plus précisément, l’ONU demande aux gouvernements, au secteur privé, aux organisations internationales et à la société civile de s’unir en faveur de la création d’un vaccin du peuple contre la COVID-19.  

Le vaccin devrait protéger les personnes aisées des villes et les pauvres des communautés rurales, les personnes âgées dans les maisons de retraite et les jeunes dans les camps de réfugiés.   Un contrat social mondial pour un vaccin du peuple contre la COVID-19 est un impératif moral qui nous rassemble tous dans notre humanité commune.  

Libye

La Commission militaire mixte 5+5 a repris ses travaux, aujourd’hui, avec une visioconférence présidée par la Représentante spéciale par intérim du Secrétaire général, Mme Stéphanie Williams, avec la participation des cinq membres de la délégation de l’Armée nationale libyenne (ANL).    

Une réunion similaire avec la délégation du Gouvernement d’entente nationale devrait avoir lieu dans les prochains jours. 

Les négociations se poursuivront sur un accord de cessez-le-feu et les arrangements qui y sont associés, sur la base d’un projet présenté par la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) aux deux délégations le 23 février dernier.   

La MANUL encourage les parties à la désescalade, et à envisager une trêve pour améliorer la distribution de l’aide humanitaire, à s’abstenir de toute provocation et à créer un environnement propice aux négociations et au renforcement de la confiance entre les parties.  

L’ONU réitère sa préoccupation devant les violations persistantes de l’embargo sur les armes imposé à la Libye et appelle tous les pays à s’y conformer strictement, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  

Venezuela

Le Secrétaire général se félicite de l’annonce, faite hier, d’un accord entre les représentants du Gouvernement et l’Équipe consultative de l’Assemblée nationale du Venezuela sur la réponse à la pandémie de COVID-19.  

Il encourage les principales parties prenantes à mettre en œuvre cet accord conformément aux principes humanitaires d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance; et de faire fond sur cette base pour continuer à rechercher un terrain d’entente afin de surmonter la crise prolongée du pays.  

Le Secrétaire général reconnaît le rôle important joué par différents acteurs, dont l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS), pour faciliter cet accord.  

Yémen

Concernant la conférence d’annonce de contributions pour le Yémen, qui s’est déroulée hier, à la fin de la journée, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a informé que 30 annonces ont été formulées pour un montant total de 1,35 milliard de dollars.   C’est nettement moins que les 2,4 milliards de dollars dont les organisations humanitaires estiment avoir besoin pour couvrir les besoins entre juin et décembre de cette année, y compris la réponse à la COVID-19.  

À la clôture de la conférence, le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, a déclaré que si nous n’arrivons pas à lever plus d’argent, il faut s’attendre à des conséquences horribles au Yémen.   Il a ajouté que ceux qui n’ont pas fait d’annonce, y compris quelques-uns des principaux donateurs, doivent maintenant se mobiliser et jouer leur rôle.   Il a aussi indiqué que ceux qui ont fait des annonces devraient décaisser l’argent le plus rapidement possible.   

COVID-19/ Maintien de la paix  

 La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) apporte son concours pour réduire la congestion dans le centre de redressement pour mineurs de Djouba, tandis qu’à Torit, elle a fourni des équipements de protection individuelle, y compris des milliers de masques, lunettes, gants et désinfectants aux hôpitaux locaux.  

À Koch, dans l’État de l’Unité, les Casques bleus s’efforcent de lutter contre la désinformation en diffusant des messages par haut-parleurs et grâce à des véhicules de sensibilisation sur la façon de se protéger et de protéger les autres contre le virus.  

En République centrafricaine, les 12 bureaux de terrain de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) soutiennent les autorités locales en leur fournissant du matériel comme des trousses d’hygiène, des masques, des équipements de protection ainsi que des formations.   

À Kaga Bandoro, en République centrafricaine, les Casques bleus ont soutenu la construction d’un centre de dépistage à l’hôpital de la préfecture, et à Berberati, ils ont aidé à la livraison d’une tente, qui sert de centre médical et d’isolement.   Des activités de sensibilisation menées en collaboration avec des groupes et associations de femmes sont en cours.  

La MINUSCA s’est associée au Centre diocésain pour la famille pour organiser un atelier de formation sur la COVID-19 à l’intention des femmes dirigeantes.   Des dirigeantes influentes de la communauté ont également été formées par l’équipe de liaison féminine de la Mission.  

Ces activités de renforcement des capacités visent à mieux préparer les femmes à protéger leur famille et leur communauté contre le virus.   Les membres de la MINUSCA poursuivent également leur travail avec les communautés pour promouvoir la paix.  

La MINUSCA avec les autorités locales, des chefs religieux et des représentants de groupes de jeunes et de femmes, a organisé un atelier sur la culture de la paix.  

COVID-19/Iran

En Iran, où plus de 157 000 cas de COVID-19 et 7 900 décès ont été signalés, l’équipe de l’ONU, dirigée par la Coordonnatrice résidente, Mme Ugochi Daniels, travaille avec le Gouvernement et la population depuis le début de l’irruption afin de répondre à l’impact sanitaire, humanitaire et socioéconomique de la pandémie. 

L’équipe de terrain de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a fourni des analyseurs des gaz du sang, des kits de dépistage du virus et d’autres fournitures essentielles à plus de 100 laboratoires et hôpitaux.  Elle aide également l’Iran à contribuer des données à l’essai Solidarité, un essai clinique international pour trouver un traitement efficace contre la COVID-19 qui a été lancé par l’OMS et ses partenaires. 

L’OMS, l’UNICEF, le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont acheminé plus de 76 tonnes d’équipements de protection individuelle pour les travailleurs de première ligne ainsi que pour ceux qui s’occupent de personnes âgées, d’enfants handicapés et d’autres groupes ayant des besoins spécifiques. 

Pour leur part, le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), l’UNESCO et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) appuient également le Gouvernement afin de venir en aide aux femmes, aux filles, aux personnes âgées et aux personnes handicapées, entre autres. 

D’autres agences de l’ONU, notamment le HCR et le PAM ont fourni des articles d’hygiène et une aide alimentaire à une partie des 31 000 réfugiés vulnérables qui vivent dans des camps de fortune, ainsi que des fournitures de protection aux travailleurs humanitaires.  Le HCR fournit également un appui psychosocial et des conseils juridiques, tandis que le PAM distribue une aide en liquide aux personnes dans le besoin. 

L’Iran accueille la sixième plus importante population de réfugiés au monde avec plus d’un million de réfugiés, originaires pour majorité de l’Afghanistan. 

COVID-19/Moldova

Au Moldova, où plus de 8 300 cas et 300 décès liés au virus ont été confirmés, l’équipe de l’ONU sur place, dirigée par M. Simon Springett, a élaboré des notes d’orientation qui examinent l’impact de la pandémie. 

En collaboration avec Oxford Economics, une nouvelle étude indique que le Moldova est plus vulnérable aux impacts de la pandémie que la plupart des pays européens.  Une baisse dans les envois de fonds a également infligé un coup dur à l’économie, le PIB pouvant baisser entre 8 et 10%. 

Le secteur des services est également fortement impacté.  Les femmes, qui représentent environ 70% de la force de travail de ce secteur, sont particulièrement touchées. 

L’ONU a également contribué un million de dollars du fonds d’affectation spéciale pluripartenaire pour l’action face à la COVID-19 et pour le relèvement. 

L’UNICEF aide à l’obtention et la distribution de fournitures pour les maternités.  Le Fonds a également livré des fournitures aux mères qui vivent avec leurs enfants dans des institutions pénitentiaires, ainsi qu’aux enfants qui se trouvent en centre de détention. 

L’UNICEF travaille avec les autorités pour assurer la continuité de l’éducation des enfants les plus désavantagés, y compris dans les écoles maternelles et primaires pour les enfants handicapés. 

ONU-Femmes a lancé une campagne pour informer les sociétés des liens entre la COVID-19 et l’inégalité entre les sexes. 

Droits de l’homme/Asie 

La Haute-Commissaire aux droits de l’homme s’est alarmée, aujourd’hui, du musellement de la liberté d’expression dans certaines parties de la région Asie-Pacifique pendant la crise liée à la COVID-19.  Mme Michelle Bachelet a indiqué que les mesures prises pour enrayer la désinformation doivent être proportionnelles. 

Son bureau a indiqué que les pays de la région ont déjà des lois régissant les prétendues « fausses informations » et les médias en ligne qui soulèvent des préoccupations en matière de droits de l’homme et ont été utilisés dans d’autres contextes pour dissuader les discours légitimes, notamment les débats publics et les critiques des politiques gouvernementales.  

Journée mondiale de la bicyclette

La Journée mondiale de la bicyclette est célébrée aujourd’hui.  Cette Journée reconnait l’unicité, la longévité et la polyvalence de la bicyclette qui est utilisée depuis deux siècles.  D’aucun utilise même des bicyclettes stationnaires pendant le confinement. 

Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) nous rappelle que l’époque actuelle est idéale pour se rendre compte des bienfaits de la bicyclette, notamment pour rester en bonne de santé.  C’est également un mode de transport durable pendant et après cette crise mondiale. 

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), une infrastructure sûre pour la marche et le vélo est également un moyen d’atteindre une plus grande équité en matière de santé.  Pour les secteurs urbains les plus pauvres, qui n’ont souvent pas les moyens d’acheter des véhicules privés, la marche et le vélo constituent un moyen de transport tout en réduisant les risques de maladies cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux, de certains cancers, de diabète et même de décès. 

Condoléances

Le porte-parole a annoncé le décès, en début de semaine, des suites de la COVID-19, du Capitaine Anthony Husbands, un superviseur du Service de la sécurité et de la sûreté de l’ONU. 

Anthony Husbands était un homme bon enfant, efficace et dévoué envers sa famille ainsi qu’envers l’ONU qu’il a servie pendant près de 33 ans en y occupant plusieurs fonctions, dont un certain nombre de postes difficiles sur le terrain et au Siège. 

Le porte-parole s’est joint au Secrétaire général et à tous les collègues d’Anthony Husbands pour exprimer ses condoléances à ses amis et à sa famille. 

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