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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 9 juin 2020

(La version française du Point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies
)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Secrétaire général – lettre au personnel

Dans une lettre adressée aujourd’hui au personnel de l’ONU, le Secrétaire général a déclaré que la position des Nations Unies sur le racisme ne saurait être plus claire: ce fléau viole la Charte de l’ONU et avili nos valeurs fondamentales. Chaque jour, dans notre travail à travers le monde, nous nous efforçons de jouer notre rôle pour promouvoir l’inclusion, la justice, la dignité et lutter contre le racisme sous toutes ses formes. 

Le Secrétaire général a ajouté que les récentes directives émises par le Bureau de la déontologie et les départements concernés n’indiquent nullement que le personnel doit rester neutre ou impartial face au racisme.  Au contraire, a-t-il dit, les manifestations personnelles de solidarité ou les actes d’engagement civique pacifique ne sont pas interdits, à condition qu’ils soient effectués à titre entièrement privé.  Les directives visaient plutôt à souligner la nécessité d’équilibrer ces activités avec le meilleur jugement possible en tant que fonctionnaires internationaux et avec nos fonctions officielles. 

Il a rappelé que l’ONU peut être fière de son rôle dans la lutte contre le racisme et toutes les formes de discrimination, allant de notre rôle de premier plan dans la lutte contre l’apartheid à l’accueil réservé au Dr Martin Luther King, Jr. 

Sécurité alimentaire

Dans un message diffusé aujourd’hui à l’occasion de la publication de la Note de synthèse sur l’impact de COVID-19 sur la sécurité alimentaire et la nutrition, le Secrétaire général a indiqué qu’il y a plus qu’assez de nourriture dans le monde pour nourrir les 7,8 milliards de femmes et d’hommes qui peuplent la Terre.  Pourtant, plus de 820 millions de personnes ne mangent pas à leur faim et quelque 144 millions d’enfants de moins de 5 ans souffrent d’un retard de croissance, soit plus d’un enfant sur cinq dans le monde.  

Nos systèmes alimentaires ne fonctionnent plus, a alerté le Secrétaire général, et la pandémie de COVID-19 aggrave la situation.   Cette année, a-t-il dit, 49 millions de personnes supplémentaires pourraient tomber dans l’extrême pauvreté à cause de la crise provoquée par la COVID-19.  

La Note de synthèse établit trois conclusions claires.  Tout d’abord, nous devons nous mobiliser pour sauver des vies et des sources de revenus, en intervenant en priorité là où le risque est le plus aigu.   Deuxièmement, nous devons renforcer les systèmes de protection sociale pour la nutrition.   Troisièmement, nous devons investir dans l’avenir et construire des systèmes qui répondent mieux aux besoins des producteurs et des travailleurs du secteur alimentaire. 

Soudan du Sud 

Le Programme alimentaire mondial (PAM) indique qu’il a réussi, pour la première fois depuis 2018, à envoyer un convoi humanitaire directement depuis le Kenya jusqu’au Soudan du Sud en empruntant le point de passage frontalier de Nadapal. 

Constitué de neuf camions, le convoi transportait 280 tonnes de vivres, de quoi nourrir 20 000 personnes pendant un mois. 

La réouverture de cette route divise par deux la durée des trajets et permettra d’accélérer la livraison de l’aide dans les zones durement touchées du Soudan du Sud avant la fermeture de la plupart des routes en raison de la saison des pluies. 

Le PAM avait livré des millions de tonnes de fret en empruntant cette route avant l’interruption des livraisons en raison de la mauvaise condition des routes et de l’insécurité. 

Le PAM indique qu’il faut maintenir à flot aussi bien le fret humanitaire que commercial pour pouvoir espérer réduire la menace que pose la combinaison fatale de la faim et de la COVID-19. 

Syrie

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) est préoccupé par la sureté et la protection de quatre millions de civils dans le nord-ouest de la Syrie où des frappes aériennes ont été signalées ces derniers jours pour la première fois depuis le cessez-le-feu du 5 mars. 

Ce matin, plusieurs communautés dans le sud de la province d’Edleb auraient été touchées par les frappes.  Cela fait suite aux frappes signalées hier parmi les communautés dans le sud de la province d’Edleb et une communauté du nord de la province de Hama. 

Aucune victime n’a été signalée, mais des civils auraient quitté les zones touchées.  L’échelle des déplacements reste imprécise. 

Les frappes qui se seraient produites viennent s’ajouter aux informations continues au sujet de tirs d’artillerie qui auraient également touché les communautés de ces deux provinces ces derniers jours. 

L’ONU appelle une fois de plus l’ensemble des parties à répondre aux appels du Secrétaire général et de son Envoyé spécial pour la Syrie, M. Geir Pedersen, à un cessez-le-feu complet, une mesure essentielle pour permettre aux communautés de lutter contre la pandémie de COVID-19. 

L’ONU continue également de rappeler à toutes les parties leur obligation de protéger les civils et les infrastructures civiles, comme l’exige le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme. 

Liban

Avec l’appui des donateurs, l’ONU continue d’appuyer le Gouvernement libanais pour répondre à la crise syrienne, sous le leadership du Plan de gestion des répercussions de la crise syrienne au Liban.

Au début du mois de mai, le Coordonnateur résident et Coordonnateur de l’action humanitaire par intérim, M. Imran Riza, a lancé un appel d’urgence pour le Liban d’un montant de 350 millions de dollars sur une durée de trois mois pour aider les personnes à risque face à la COVID-19 et à son impact, notamment les Libanais vulnérables. 

Le Liban est inclus dans le Plan de réponse humanitaire global.  Plus de neuf millions de dollars ont déjà été levés à ce jour grâce au Plan de réponse pour appuyer le Plan de gestion des répercussions de la crise syrienne au Liban. La mobilisation des donateurs se poursuit pour veiller à ce que le Plan bénéficie d’un appui adéquat. 

Les 29 et 30 juin, l’Union européenne et l’ONU coprésideront la conférence des donateurs Bruxelles IV, où des engagements financiers supplémentaires seront faits afin d’appuyer les activités humanitaires en cours en Syrie, au Liban et dans la région. 

Soudan du Sud/Affrontements intercommunautaires

Le Chef de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), M. David Shearer, a prévenu que l’intensification des affrontements intercommunautaires inflige des souffrances aux civils et pourrait entraver l’accord de paix.   Entre janvier et mai de cette année, la MINUSS a recensé 415 incidents violents entre les communautés, soit près de quatre fois plus qu’à la même période l’an dernier.  

Alors que les combats entre les partis politiques ont diminué et que les factions respectent largement le cessez-le-feu, l’actuelle irruption de violence pourrait menacer la paix précaire.  

M. Shearer a également noté qu’une grande partie de l’anarchie découle du fait que les partis politiques ont échoué à se mettre d’accord sur la nomination des gouverneurs et des autorités locales dans 10 États.   Il a fermement exhorté le Gouvernement et les autres parties à faire preuve de compromis et à se mettre d’accord sur ces postes essentiels afin que les États puissent prendre des mesures pour prévenir les conflits, instaurer la paix et aider à la réponse à la pandémie.  

République centrafricaine

En début de journée, au sein de la communauté de Pougol, dans le nord-ouest de la République centrafricaine, des hommes armés non identifiés ont attaqué un point de contrôle géré conjointement par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) et l’Armée de la République centrafricaine.   Deux Casques bleus camerounais ont été blessés.   En réponse à l’attaque, la Mission a dépêché une patrouille robuste depuis Pawa jusqu’à Pougol et la situation est maintenant stable.  

Aujourd’hui, à l’est de Bouar, dans la préfecture de Nana-Mambare, des combattants du groupe armé connus sous le nom de 3R ont attaqué le camp d’une unité spéciale mixte de sécurité et légèrement blessé 14 stagiaires.   La Mission intervient auprès des garants de l’Accord politique, des autorités locales et du leadership des 3R pour apaiser les tensions.   Les Casques bleus ont également intensifié les patrouilles dans la région.  

Hier, l’Union africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, l’Union européenne et le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, M. Jean-Pierre Lacroix, ont tenu une visioconférence pour discuter de l’impact de la COVID-19 sur la situation politique et sécuritaire dans le pays, ainsi qu’à une mise à jour sur la mise en œuvre de l’accord de paix.  

Ils ont condamné conjointement les violences récentes et ont également encouragé le Président de la République centrafricaine à engager un dialogue inclusif avec toutes les parties avant les élections plus tard cette année.  

COVID-19/République démocratique du Congo

La Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) continue de soutenir les autorités locales, y compris à travers des activités de sensibilisation, pour mettre en place des mesures préventives afin de limiter la propagation de la COVID-19.   Le Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l’homme (BCNDH) a fait don d’équipements de protection individuelle, y compris des kits de lavage de main, des thermomètres à infrarouge, des masques, et du gel hydroalcoolique dans le cadre d’un projet-pilote visant à prévenir la propagation du virus dans les prisons militaires de Goma.  

La Radio Okapi, la station de l’ONU, poursuit également son programme d’enseignement à distance de six mois pour 22 millions d’étudiants actuellement à la maison.   Cela se fait en partenariat avec le Ministère de l’éducation et l’UNICEF. 

Genre et climat

Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), ONU-Femmes et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) ont publié, aujourd’hui, un rapport conjoint qui montre que les femmes en première ligne de l'action climatique jouent un rôle vital en matière de prévention des conflits et de paix durable et inclusive.  

Le rapport indique qu’il est urgent de prendre des mesures sensibles au genre pour faire face à ces crises liées.   Cela peut se faire en renforçant le rôle des femmes dans la gestion des ressources naturelles, ce qui leur donne également la possibilité d’agir en tant que bâtisseurs de paix et de gérer les conflits de manière non violente.  

Invités du Point de presse

Le Secrétaire général convoquera, demain, une réunion extraordinaire de l’Alliance mondiale des investisseurs pour le développement durable.  L’événement est intitulé « COVID-19: réponse et relance ».  

M. Mahmoud Mohieldin, Envoyé spécial pour le financement du Programme de développement durable à l’horizon 2030, et Mme Leila Fourie, PDG de la Bourse de Johannesburg et coprésidente de l’Alliance mondiale des investisseurs pour le développement durable, seront les invités du point de presse et feront le point sur cette réunion.  

Ils seront suivis de M. Dan Thomas, Chef de la communication et des événements stratégiques du Pacte mondial des Nations Unies, qui parlera du Sommet des dirigeants sur le Pacte mondial au cours duquel plusieurs chefs d’État se joindront aux dirigeants d’entreprises et plus d’une douzaine de fonctionnaires de l’ONU pour débattre des réponses du secteur privé à la COVID-19, des inégalités et de la crise climatique.   Plus de 12 000 participants se sont déjà inscrits.  

Contribution financière  

Le Botswana a payé la totalité de sa contribution au budget de l’ONU.  Quatre-vingt-seize États Membres sont maintenant à jour de leur cotisation à l’Organisation.  

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.