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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 16 juin 2020

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par Mme Eri Kaneko, Porte-parole associée de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Conseil de sécurité

L’Envoyé spécial pour la Syrie, M. Geir Pedersen, est intervenu ce matin devant le Conseil de sécurité.  Il a indiqué que la volatilité des devises et des prix demeure aiguë dans ce pays et que le taux d’inflation a atteint des niveaux record au cours des six derniers mois. 

Avant cette récente détérioration, a-t-il dit, plus de 80% des Syriens vivaient en dessous du seuil de pauvreté, selon les estimations.  La situation est sans aucun doute plus grave aujourd’hui et l’intensité de cette pauvreté est probablement plus aiguë.

Il a parlé de la récente violence dans le pays et a appelé, une fois de plus, au maintien du calme à Edleb et ailleurs, et à un cessez-le-feu national, conformément à la résolution 2254.

M. Pedersen a déclaré qu’il était prêt à convoquer et à faciliter une troisième session du comité constitutionnel dirigé et contrôlé par les Syriens.  Conscient que des restrictions mondiales de déplacement demeurent en place, il a espéré que la tenue d’une session sera possible vers la fin août à Genève.

Syrie

Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) a averti aujourd’hui que le ralentissement économique provoqué par la pandémie de COVID-19 a plongé des centaines de milliers de réfugiés syriens au Moyen-Orient dans une situation de plus en plus désespérée et a accru leurs besoins humanitaires.

Le HCR indique que le nombre de réfugiés vulnérables, qui n’ont pas les ressources de base nécessaires pour survivre en exil, a considérablement augmenté en raison de l’urgence sanitaire publique.  Les communautés qui accueillent des réfugiés dans les pays voisins de la Syrie connaissent des difficultés similaires.

Depuis le début de la pandémie, le HCR a fourni une aide d’urgence en espèces à près de 200 000 réfugiés supplémentaires en Égypte, en Iraq, en Jordanie, au Liban et en Turquie qui auparavant ne recevaient aucune aide financière.  Il déploie également d’autres efforts pour atténuer l’impact de la pandémie.  Ces cinq pays accueillent à eux seuls plus de 5,5 millions de Syriens, le plus grand groupe de réfugiés au monde.  Le HCR tente de soutenir au moins 100 000 réfugiés de plus avec des paiements uniques.

Yémen

L’ONU demeure extrêmement préoccupée par le manque de fonds pour la plus grande crise humanitaire au monde, alors que le Yémen est à présent également ravagé par la COVID-19.  La situation au Yémen n’a jamais été aussi dangereuse et ce n’est pas le moment de réduire le soutien international.

Le 2 juin, les donateurs ont promis 1,35 milliard de dollars pour l’aide humanitaire, soit environ la moitié de ce qui avait été reçu l’an dernier.  La majorité de cet argent n’a pas été versé plusieurs semaines après la tenue de la conférence.  Cela a un impact immédiat sur la réponse, notamment les efforts pour contenir la COVID-19 qui se propage rapidement.

Les paiements incitatifs pour 10 000 agents de santé qui travaillent en première ligne de la riposte à la pandémie ont été interrompus.  Le monde est en train de dire à ces travailleurs, dont la plupart ont peu ou pas d’équipement de protection, de risquer leur vie pour rien.

D’ici la fin juin, les organisations humanitaires seront contraintes de supprimer les services qui fournissent de l’eau potable à près de six millions de personnes, dont près de la moitié sont des enfants.  De nombreux autres programmes demeurent à risque, notamment les soins de santé, les services de nutrition et d’autres encore.

L’ONU appelle tous les donateurs à verser immédiatement leurs engagements et à envisager d’augmenter leur soutien.  L’ONU a présenté un plan clair pour couvrir les opérations jusqu’à la fin de l’année.

Par ailleurs, le Bureau de l’Envoyé spécial pour le Yémen a conclu une réunion virtuelle de deux jours avec des femmes yéménites actives dans le domaine de la paix.  L’objectif était d’accroître la participation significative et l’inclusion des femmes au processus de paix.

Le premier jour, les participants ont été informés du processus politique et ont exploré les perspectives mondiales de cessez-le-feu qui tiennent compte de l’égalité entre les sexes.  Le deuxième jour, ils ont eu une discussion avec l’Envoyé spécial, Martin Griffiths, sur le rôle des femmes dans la conduite du processus de paix.

Le Bureau de l’Envoyé spécial pour le Yémen prévoit de convoquer des consultations supplémentaires avec un ensemble de femmes yéménites sur des sujets présentant un intérêt pour le processus de paix, allant du partage du pouvoir et des institutions étatiques à la gouvernance locale et aux dispositions en matière de sécurité.

Libye

Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) et le Programme alimentaire mondial (PAM) sont en train d’unir leurs forces en Libye dans le cadre d’un projet qui vise à fournir, cette année, une aide alimentaire d’urgence à jusqu’à 10 000 réfugiés et demandeurs d’asile en situation d’insécurité alimentaire.

Le partenariat a été lancé en reconnaissance des graves conséquences socioéconomiques de la pandémie de COVID-19 en Libye ainsi que des effets du conflit en cours.  Les aliments nutritifs soutiennent un système immunitaire sain, ce qui est encore plus critique en ces temps difficiles de pandémie mondiale.

Une rapide évaluation des besoins réalisée par le PAM entre le 30 mai et le 3 juin 2020 a révélé qu’en moyenne, un répondant sur deux avait une consommation alimentaire faible ou limite.  Au cours des 30 derniers jours, 77% des répondants n’ont pas pu accéder aux supermarchés et 70% n’avaient pas d’argent pour acheter de la nourriture.

La première distribution d’aide alimentaire a commencé hier au centre d’enregistrement du HCR à Serraj, Tripoli.  Quelque 2 000 réfugiés et demandeurs d’asile seront atteints au cours de cette phase pilote.

Somalie

L’ONU et ses partenaires ont salué aujourd’hui le dialogue entre le Président Mohamed Abdullahi Mohamed ‘Farmajo’ et le Président Muse Bihi Abdi, organisé par le Président Ismail Omar Guelleh, de Djibouti, en présence du Premier Ministre éthiopien Abiy Ahmed Ali.

Dans une déclaration commune, l’ONU et ses partenaires saluent le soutien et l’engagement régionaux qui ont conduit à ces pourparlers.

L’ONU salue l’engagement des deux dirigeants à poursuivre le dialogue.

Nigéria

Dans une déclaration publiée hier après-midi, le Secrétaire général a fermement condamné les attaques terroristes perpétrées le 13 juin à Monguno et Nganzai, des zones du Gouvernement de l’État de Borno.  Les attaques ont fait des dizaines de morts et des blessés, endommageant une importante infrastructure humanitaire.

Le Secrétaire général a présenté ses condoléances aux familles des victimes ainsi qu’au peuple et au Gouvernement du Nigéria.  Il souhaite un prompt rétablissement aux blessés.  Le Secrétaire général réitère la nécessité de protéger les civils et le personnel, les biens et les infrastructures humanitaires en tout temps, conformément au droit international humanitaire.

Le Secrétaire général a également réaffirmé la solidarité des Nations Unies avec les efforts de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent déployés par le Gouvernement et le peuple du Nigéria.

Le Fonds humanitaire pour le Nigéria a annoncé une allocation de 22,4 millions de dollars pour les activités vitales et de réponse à la COVID-19 dans les États de Borno, Adamawa et Yobe, situés dans le nord-est du pays.

Il s’agit de la plus importante allocation du Fonds humanitaire pour le Nigéria depuis sa création en 2017.

Le Coordonnateur de l’action humanitaire pour le Nigéria, M. Edward Kallon, a déclaré que ce financement appuiera l’intensification rapide des approvisionnements critiques en nourriture et en eau, ainsi que des abris et des services de santé, entre autres efforts urgents, pour répondre aux besoins préexistants et aux nouvelles vulnérabilités déclenchées par la COVID-19.

Les mesures d’urgence associées à la riposte du pays à la pandémie, notamment les restrictions de mouvements et de rassemblements, ont affecté les activités de subsistance telles que le commerce et l’agriculture communautaire.

Une action humanitaire spécifique à la COVID-19 dans le nord-est du pays nécessite 246 millions de dollars, en plus des 834 millions de dollars nécessaires pour répondre aux besoins humanitaires sous-jacents de 10,6 millions de personnes.

Soudan du Sud

Le Coordonnateur de l’action humanitaire au Soudan du Sud, M. Alain Noudéhou, a lancé aujourd’hui un appel d’urgence afin de lever 390 millions de dollars supplémentaires pour soutenir la réponse à l’épidémie de COVID-19 ainsi que les nouveaux besoins humanitaires.  Cela porte à 1,9 milliard de dollars l’appel humanitaire pour le Soudan du Sud de cette année.  

Les organisations humanitaires visent à aider 7,4 millions de personnes d’ici à la fin de l’année, contre 5,6 millions prévus avant l’irruption de la pandémie.  

M. Noudéhou a déclaré que la communauté humanitaire du Soudan du Sud était déterminée à maintenir le cap et à fournir les services essentiels et l’assistance indispensables aux personnes les plus vulnérables. 

Le virus se propage rapidement au Soudan du Sud, avec plus de 1 700 cas confirmés.  Il a déjà eu un impact négatif significatif sur la situation humanitaire et sur les progrès socioéconomiques et politiques que le pays avait réalisés ces dernières années.  

Quelque 4 millions de personnes ont obtenu une communication sur les risques liés au virus; 3,2 millions de personnes ont reçu des rations alimentaires avant le confinement et les restrictions de voyage; plus de 300 000 personnes déplacées ont reçu des messages sur la manière de prévenir l’épidémie de COVID-19 dans les sites de protection des civils et des établissements similaires à des camps; et 265 centres de santé ont reçu des fournitures. 

M. Noudéhou a souligné que la réponse collective à la crise de COVID-19 ne sera efficace que si les organisations sont capables de fonctionner dans un environnement sûr.  

République centrafricaine

En République centrafricaine, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a fait don de trousses d’hygiène, y compris du savon, des dispositifs de lavage des mains et plus de 7 000 masques de protection, aux communautés de Bangassou, dans la préfecture de Mbomou, dans le cadre du soutien qu’elle dispense aux communautés pour lutter contre l’épidémie de COVID-19.  

Parallèlement, l’ONU, en partenariat avec l’Union européenne et d’autres, a fourni du matériel électoral pour les prochaines élections présidentielle et législatives prévues en décembre.

Pendant le week-end, 4 400 tablettes, panneaux solaires, batteries et d’autres fournitures sont arrivés dans la capitale, Bangui, pour permettre à l’inscription des électeurs de commencer le 2 juin.  Cet équipement est une contribution supplémentaire; le mois dernier, 69 tonnes de documents, y compris des formulaires et d’autres kits électoraux, ont été donnés au Gouvernement.  

Conformément à son mandat, la MINUSCA continue de travailler en étroite collaboration avec les parties prenantes nationales pour fournir un soutien logistique, une assistance en matière de sécurité ainsi que pour faciliter le dialogue politique afin de garantir des élections pacifiques, libres et inclusives qui contribueront à terme au maintien de la paix et à la consolidation de la démocratie dans le pays.    

Brésil / COVID-19  

Au Brésil, l’équipe de l’ONU travaille avec les autorités pour sauver des vies et des moyens de subsistance au milieu de la pandémie, en se concentrant sur les groupes les plus vulnérables, en particulier les peuples autochtones, les migrants, les personnes incarcérées et les jeunes.  Il y a eu près de 900 000 cas confirmés et plus de 43 000 décès dus à la COVID-19 dans le pays. 

Dans la région de l’Amazone, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a fait don de centaines de trousses d’hygiène aux autorités de l’État pour distribution dans huit abris soutenant les Vénézuéliens et les Brésiliens touchés par la pandémie.  

À la frontière avec le Venezuela, l’ONU a distribué plus de 159 trousses d’hygiène, 90 bouteilles de gel hydroalcoolique et des moustiquaires dans des établissement informels, et des centaines de personnes ont reçu des soins médicaux grâce à des unités de santé mobiles.  De plus, 15 000 repas ont été offerts à des autochtones originaires du Venezuela et qui sont hébergés depuis avril.  

L’UNICEF a fourni plus de 200 masques, ainsi que des services de santé, d’eau et d’assainissement aux populations autochtones qui se trouvent dans des abris.  Des vaccins ont été administrés à 100 résidents, dont des enfants, des femmes enceintes et des personnes âgées.  

Les agents de santé soutenus par l’ONU ont suivi 2 000 personnes à haut risque d’infection, ce qui a permis d’identifier plus de 300 migrants et réfugiés présentant des symptômes de la COVID-19 et qui reçoivent actuellement un traitement.  

Le Fonds international de développement agricole (FIDA) investit plus de 43 millions de dollars pour atténuer les effets de la pandémie dans la région du Nord-Est, en augmentant les compétences et les revenus des familles rurales.  

Pendant ce temps, le Programme alimentaire mondial (PAM) a reçu plus de 2 000 kilos de denrées alimentaires qui doivent être distribuées en partenariat avec des ONG, en plus des masques et de gel hydroalcoolique pour les mains. 

Pour sa part, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a organisé une session en ligne sur l’intégrité judiciaire pendant la crise, réunissant des avocats et des juges pour partager les enseignements relatifs à la numérisation rapide des services judiciaires pendant la période de confinement.  

Enfin, l’ONU travaille également avec les autorités pour protéger les droits des femmes vulnérables, y compris les travailleuses domestiques, en partenariat avec le Gouvernement.

Investissement étranger direct

La Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a déclaré, aujourd’hui, que les flux mondiaux d’investissement étranger direct devraient diminuer jusqu’à 40% en 2020, par rapport à leur valeur de 1 540 milliards de dollars en 2019.  

Selon le Rapport sur l’investissement dans le monde 2020 de la CNUCED, cette diminution porterait ces investissements en dessous de 1 000 milliards de dollars pour la première fois depuis 2005.  Le rapport note également que les investissements étrangers directs devraient encore diminuer de 5% à 10% en 2021 et connaîtraient une reprise en 2022. 

La CNUCED a déclaré que la pandémie de COVID-19 constitue un choc pour l’offre, la demande et la disponibilité des investissements étrangers directs.  Les mesures de confinement ralentissent les projets d’investissement existants et la perspective d’une récession profonde conduira les entreprises multinationales à réévaluer de nouveaux projets.  

COVID-19 / Travailleurs domestiques

L’Organisation internationale du Travail (OIT) a alerté, aujourd’hui, que plus de 55 millions de travailleurs domestiques dans le monde courent un risque élevé de perdre leur emploi et leurs revenus.  Cela est dû au confinement imposé en raison de la COVID-19 et à l’absence d’une couverture de sécurité sociale efficace. 

Selon de nouvelles estimations de l’OIT, 37 millions de ces employés de maison sont des femmes.  

L’OIT a déclaré que la pandémie avait exacerbé des problèmes préexistants.  Seuls 10% des travailleurs domestiques ont accès à la sécurité sociale et beaucoup ne gagnent que 25% du salaire moyen, ce qui les laisse sans épargne en cas d’urgence financière. 

Les travailleurs domestiques employés aussi bien dans le secteur formel qu’informel ont été touchés.  Cependant, les employés de maison du secteur informel représentaient 76% des personnes risquant de perdre leur emploi ou leurs heures de travail.  

Transferts de fonds

La Journée internationale des envois de fonds à la famille est célébrée aujourd’hui.  Dans son message, le Secrétaire général a salué la détermination de 200 millions de migrants qui envoient régulièrement de l’argent dans leur pays d’origine et rendu hommage aux 800 millions membres de famille dans le monde en développement qui dépendent de ces ressources.  

Pourtant, cette année, à cause de la COVID-19, la Banque mondiale prévoit que les envois de fonds diminueront d’environ 20%, soit 110 milliards de dollars.  Des millions de travailleurs migrants sont en train de perdre leur emploi et de nombreuses familles recevant les envois de fonds sont soudainement poussées sous le seuil de pauvreté.  

En cette période de crise mondiale, le Secrétaire général appelle les populations du monde entier à les soutenir.  Il appelle toutes les parties prenantes à prendre des mesures pour réduire les coûts des envois de fonds, fournir des services financiers aux migrants et à leurs familles, notamment dans les zones rurales, et promouvoir l’inclusion financière pour un avenir plus sûr et plus stable.  

Point de presse  

La Porte-parole du Président de l’Assemblée générale, Mme Reem Abaza, fera un point de presse demain suite à celui du porte-parole du Secrétaire général.  

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