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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 18 juin 2020

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

COVID-19 / Note d’orientation sur le monde du travail

Juste après minuit, le Secrétaire général publiera une note d’orientation sur le monde du travail et la COVID-19.  La note abordera des questions telles que l’effet dramatique de la pandémie sur les emplois, les moyens de subsistance et le bien-être des travailleurs et de leurs familles, ainsi que sur les entreprises du monde entier.  Un message vidéo du Secrétaire général sur cette question sera également mis à disposition. 

Journée des réfugiés

Avant la Journée mondiale des réfugiés, ce samedi, le Secrétaire général réitère son engagement à tout faire pour mettre fin aux conflits et aux persécutions qui sont à l’origine d’un nombre effroyable de réfugiés.  Près de 80 millions de femmes, d’enfants et d’hommes dans le monde ont été contraints de fuir en tant que réfugiés ou personnes déplacées, dont 10 millions au cours de la dernière année seulement.

Le Secrétaire général reconnaît également la générosité et l’humanité des communautés d’accueil et des pays qui luttent souvent alors qu’ils ont leurs propres préoccupations économiques et sécuritaires.  Nous devons à ces pays nos remerciements, notre soutien et notre investissement, a déclaré le Secrétaire général dans un message dédié à la Journée. 

Cette année, la pandémie de COVID-19 s’ajoute aux menaces auxquelles sont exposés les réfugiés et personnes déplacées qui sont déjà des populations des plus vulnérables.  Les réfugiés et les déplacés sont aussi très représentés parmi ceux qui agissent aux premières lignes de la riposte, relève le Secrétaire général.  Aujourd’hui comme chaque jour, nous restons unis en solidarité avec les réfugiés et nous reconnaissons notre obligation fondamentale de fournir un abri à ceux qui fuient la guerre et les persécutions.

Tendances mondiales des réfugiés

À Genève, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a publié son rapport annuel sur les tendances mondiales, qui montre que les déplacements forcés affectent désormais plus de 1% de l’humanité - soit 1 personne sur 97.  Le rapport montre également que, parmi ceux qui fuient, de moins en moins peuvent retourner chez eux.

Dans les années 90, le HCR indique qu’en moyenne 1,5 million de réfugiés ont pu rentrer chez eux chaque année.  Au cours de la dernière décennie, ce nombre est tombé à environ 385 000.

Le rapport fait également état de nouveaux déplacements inquiétants, en particulier en République démocratique du Congo (RDC), au Sahel, au Yémen et en Syrie

Conseil de sécurité

La session de ce matin du Conseil de sécurité était également consacrée aux réfugiés.  Le chef du HCR, Filippo Grandi, a déclaré qu’il y a actuellement deux fois plus de personnes déplacées de force qu’il y a 10 ans.  Cela est le résultat d’une décennie de crises, a-t-il dit.

Il a déclaré aux membres du Conseil que lorsque le leadership échoue, lorsque le multilatéralisme ne tient pas ses promesses, les conséquences ne sont pas subies par les capitales mondiales de notre monde, mais se font sentir plutôt dans la vie de ceux qui n’ont pas de pouvoir.  Parmi eux, a-t-il dit, figurent les réfugiés et les déplacés.

Sahel

Au Sahel, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que le nombre de personnes ayant besoin d’une assistance et d’une protection vitales a atteint 24 millions.  Il s’agit du nombre le plus élevé jamais enregistré et, de plus, la moitié d’entre eux sont des enfants.

Dans l’ensemble de la région, plus de 4,5 millions de personnes sont des déplacés ou des réfugiés.  Cela représente un million de plus que l’an dernier.  Les besoins dépassent les réponses et, dans ce contexte, il est essentiel d’intensifier les efforts de réponse.

L’insécurité alimentaire et la malnutrition devraient atteindre des niveaux record.  Plus de 12 millions de personnes sont déjà confrontées à un grave manque de nourriture, le chiffre le plus élevé depuis une décennie et que l’impact socioéconomique de l’épidémie de COVID-19 pourrait faire doubler.

Près de 10 millions d’enfants sont menacés de malnutrition aiguë, dont 3 millions souffrent de sa forme la plus grave.  En mars, plus de 11 500 écoles étaient fermées ou non opérationnelles en raison de la violence à travers le Sahel, affectant plus de 2,2 millions d’enfants.  Avec l’épidémie de COVID-19, ce sont 71 millions d’enfants qui sont temporairement non scolarisés.

L’accès humanitaire au Sahel est devenu de plus en plus difficile.  L’insécurité croissante affecte profondément les opérations de secours.  La réponse de plus en plus militarisée et politisée constitue un risque majeur pour l’action humanitaire fondée sur des principes. 

Les insuffisances de financement sont l’un des défis les plus importants pour fournir une assistance adéquate.  Après les cinq premiers mois de 2020, seulement 18% des 2,8 milliards de dollars demandés pour les six pays de la région ont été financés.  L’obligation supplémentaire de répondre à la pandémie de COVID-19 s’élève à 620 millions de dollars, dont 13% seulement ont été financés.

Yémen

Un premier lot de 10 000 tests de COVID-19 est arrivé à Sanaa par un avion affrété par l’UNICEF aujourd’hui.  Il est question d’augmenter la capacité de test du pays alors que l’on constate une augmentation rapide des cas d’infection au Yémen.  Une livraison supplémentaire de 8 000 tests devrait arriver à Aden dans les prochains jours.

Depuis que le premier cas de COVID-19 a été officiellement confirmé au Yémen le 10 avril, l’UNICEF y a expédié plus de 33 000 respirateurs N95, 33 000 écrans faciaux et 18 000 blouses.  Ces équipements essentiels de protection individuelle aideront 400 agents de santé qui sont en première ligne de la lutte pendant trois mois, mais cela ne représente que 5% des fournitures de COVID-19 dont l’UNICEF a besoin au Yémen.

La réponse à la COVID-19 de l’UNICEF au Yémen reste gravement sous-financée.  Jusqu’à présent, seulement 10% des 53 millions de dollars de financement de l’UNICEF ont été reçus.

Zambie

Il y a plus de 1 400 cas confirmés de COVID-19 et 11 décès enregistrés en Zambie, la pandémie ayant en outre un impact sur les moyens de subsistance et l’économie.

Dirigée par le Coordonnateur résident, le docteur Coumba Mar Gadio, et avec les conseils de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’équipe des Nations Unies soutient le Gouvernement et s’efforce de mobiliser plus de 130 millions de dollars pour l’appel d’urgence des Nations Unies relatif à la COVID-19 et qui vise à atteindre 6,2 millions de personnes vulnérables.  L’équipe des Nations Unies et ses partenaires travaillent à renforcer la sécurité alimentaire, la protection sociale, la santé publique, l’éducation ainsi que la fourniture d’eau et d’assainissement.

L’ONU a offert des fournitures de laboratoire et du matériel de protection individuelle.  Elle a également formé le personnel technique et amélioré la surveillance et la détection de la COVID-19.  L’équipe des Nations Unies a, de plus, établi deux centres d’appels nationaux.  Quelque 200 000 fournitures pour l’eau, l’assainissement et l’hygiène ont été distribuées aux établissements de santé et aux camps de réfugiés.  Près de 15 000 réfugiés ont reçu du savon et d’autres fournitures.

En outre, les Nations Unies fournissent une aide alimentaire à 622 000 personnes dans les zones touchées par la sécheresse, tout en soutenant les petits agriculteurs et en renforçant la chaîne d’approvisionnement du programme d’aide alimentaire du Gouvernement.  L’ONU a également acheminé du matériel de protection individuelle et des kits de test offerts par la Fondation Jack Ma. 

Protection des enfants

Parce que les pays n’ont pas suivi les stratégies établies pour les protéger, c’est chaque année la moitié des enfants du monde -soit environ 1 milliard d’enfants– qui est victime de violences physiques, sexuelles ou psychologiques, ce qui laisse des blessures, des handicaps et parfois conduit à des décès.

Ce constat apparaît dans un nouveau rapport publié aujourd’hui par l’OMS, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ainsi que par la Représentante spéciale chargée de la question de la violence contre les enfants et le Partenariat mondial pour mettre fin à la violence à l’encontre des enfants.

Le Directeur général de l’OMS, le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré qu’il n’y a jamais d’excuse pour justifier la violence contre les enfants.  Il exhorte tous les pays à mettre en œuvre des outils fondés sur des données probantes pour la prévenir, soulignant que la protection de la santé et du bien-être de nos enfants est essentielle pour protéger notre santé et notre bien-être collectifs, pour maintenant et pour l’avenir.

Le rapport est le premier du genre et il fait état des progrès réalisés dans 155 pays.  Alors que presque tous ces pays ont des lois en place pour protéger les enfants contre la violence, moins de la moitié d’entre eux ont déclaré que ces lois étaient fermement appliquées.

La nouvelle publication comprend également les toutes premières estimations mondiales sur les homicides d’enfants de moins de 18 ans: en 2017, quelque 40 000 enfants ont été victimes d’homicide.

Afghanistan

Un nouveau rapport de l’ONU publié aujourd’hui indique que des efforts soutenus et efficaces dans la lutte contre la corruption en Afghanistan demeurent essentiels pour l’avenir du pays.

Le quatrième rapport annuel anti-corruption de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) décrit comment les réformes anti-corruption ont ralenti en 2019.  Il note qu’il y a eu moins d’initiatives législatives et stratégiques pour lutter contre la corruption par rapport aux années précédentes.

Nomination

Le Secrétaire général de l’ONU a nommé Mme Leni Stenseth, de la Norvège, Commissaire générale adjointe de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), avec un niveau de sous-secrétaire général. 

Actuellement Ambassadrice de Norvège au Liban, Mme Stenseth arrive à ce poste avec près de 20 années d’expérience en politique internationale, action humanitaire et gestion de crise, dont 15 ans à des postes de direction au sein du Ministère norvégien des affaires étrangères et à la Croix-Rouge norvégienne.

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