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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 26 juin 2020

(La version française du Point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies
)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Charte des Nations Unies

Ce matin, le Secrétaire général a pris part à une célébration virtuelle, par l’Assemblée générale, de la signature de la Charte des Nations Unies.  Il a rappelé que les représentants des États présents à San Francisco en 1945, qui avaient eux-mêmes connu une pandémie, une dépression et une guerre, avaient saisi l’occasion qui s’offraient à eux de planter les graines d’un monde meilleur. 

Il a déclaré que la même tâche nous incombe aujourd’hui dans ce monde pris au piège d’une pandémie, déchiré par les discriminations, menacé par les changements climatiques et subissant la pauvreté, les inégalités et la guerre.  Il nous faut réinventer le multilatéralisme, lui donner les moyens de fonctionner comme le voulaient ses fondateurs et veiller à ce que la gouvernance mondiale puisse réellement s’exercer lorsque cela est nécessaire.  Il a rendu hommage au service et au sacrifice des milliers de Casques bleus et de membres du personnel des Nations Unies qui, dans le monde entier et au fil des ans, ont donné leur vie pour faire avancer les causes et les valeurs de l’Organisation.   

La Charte a su résister à l’épreuve du temps et la vision et les valeurs qu’elle porte continueront de nous inspirer, a-t-il dit. 

Vice-Secrétaire générale

La Vice-Secrétaire générale, Mme Amina J. Mohammed, a ouvert le Forum d’action virtuel « Récupérer mieux ensemble ».  Dans ses remarques, elle a souligné que la pandémie de COVID-19 a rendu les promesses du Programme 2030 et des objectifs de développement durable plus pertinentes et vitales que jamais.  

Elle a ajouté que le Groupe pour le développement durable a développé un cadre mondial qui guide notre réponse socioéconomique dans les pays, toute la famille de l’ONU le mettant d’urgence en œuvre sur le terrain en vue de sauver les vies et préserver les moyens de subsistance.  La crise est le rappel brutal que tout relèvement qui ne s’attaquerait pas aux causes des vulnérabilités actuelles nous condamne à des crises plus aiguës à l’avenir, a-t-elle dit.  

De son côté, la Directrice exécutive d’ONU Femmes, Mme Phumzile Mlambo-Ngcuka, a annoncé un nouveau contrôleur de genre COVID-19.  Une nouvelle plateforme de données de la société civile dirigée par le groupe de réflexion du Sud mondial CEPEI a également été lancée.  Plus d’informations sur le portail « Recover Better Fund »: un.org/recoverbetter .

Syrie

La quatrième conférence de Bruxelles sur l’« Aide à apporter pour l’avenir de la Syrie et des pays de la région », principal événement de haut niveau d’annonce de contributions pour la crise syrienne, se tiendra virtuellement le mardi 30 juin.  L’événement est organisé par l’Union européenne et coprésidé par l’ONU.  Le Secrétaire général sera représenté à la réunion par le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, qui interviendra aux côtés de l’Envoyé spécial pour la Syrie, M. Geir Pedersen.  Des chefs d’agences de l’ONU y participeront également.  Une conférence de presse est prévue à 12 h 30, heure de Bruxelles, 6 h 30 à New York, les annonces de contributions devant être annoncées plus tard dans l’après-midi.  

Avant cette conférence, le Programme alimentaire mondial (PAM) a déclaré que les Syriens sont confrontés à une crise de la faim sans précédent, les prix des aliments de base atteignant des niveaux jamais vus même au plus fort de ce conflit de neuf ans, tandis que des millions de personnes plongent dans la pauvreté.  Le PAM estime que 9,3 millions de Syriens souffrent actuellement d’insécurité alimentaire – soit une augmentation de 1,4 million au cours des six derniers mois seulement.  Les prix des denrées alimentaires ont été multipliés par 20 comparé à leurs niveaux d’avant la crise.  Les familles sont obligées de recourir à des mesures désespérées, en sautant des repas, en réduisant les portions servies, en vendant des biens et en s’endettant davantage.  Le PAM a un besoin urgent de 200 millions de dollars pour continuer à fournir une aide alimentaire en Syrie jusqu’à la fin de l’année.  À moins que de nouveaux fonds ne soient disponibles d’ici août, le PAM sera contraint de réduire considérablement les rations ainsi que le nombre de personnes bénéficiant de son aide alimentaire à partir d’octobre de cette année.  

Yémen

L’UNICEF a averti dans un nouveau rapport que des millions d’enfants pourraient se trouver au bord de la famine en raison des énormes manques dans le financement de l’aide humanitaire dans le contexte de la pandémie de COVID-19.  Le rapport, intitulé « Yémen cinq ans après: les enfants, les conflits et la COVID-19 », prévient que le système de santé et les infrastructures dévastés du pays sont mises au défi par le coronavirus.  La situation déjà désastreuse des enfants dans le pays pourrait se détériorer considérablement.  L’UNICEF prévient qu’à moins de recevoir 54,5 millions de dollars pour les services de santé et de nutrition, près de 24 000 enfants souffrant de malnutrition aiguë courent un risque accru de mourir.  L’UNICEF lance un appel global de 461 millions de dollars pour la réponse humanitaire au Yémen et de 53 millions de dollars supplémentaires pour la seule riposte à la COVID-19.  Jusqu’à présent, celle-ci n'est financée qu’à hauteur de 10% et l’appel humanitaire à 39%.    

Mali

 La Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Mme Michelle Bachelet, a déclaré aujourd'hui que 580 civils ont été tués cette année dans le centre du Mali lors d’affrontements violents entre les Peuls et les Dogons.  Mme Bachelet a ajouté que des membres des forces de défense et de sécurité maliennes envoyés dans la région pour lutter contre la violence communautaire et les groupes armés ont eux-mêmes été impliqués dans des violations des droits de l’homme, en ciblant principalement des membres de la communauté peule.  Elle a appelé les autorités maliennes à enquêter sur toutes les violations et violations présumées des droits de l’homme et à garantir une reddition de comptes adéquate.  C’est le seul moyen d’inverser cette tendance de violence continue, a-t-elle déclaré.  

RDC

 Hier, l’épidémie d’Ebola dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) a été déclarée terminée.  Le Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), M. Tedros Adhanom Ghebreyesus, a souligné combien il a été difficile de lutter contre cette épidémie, tout en ajoutant que de précieux outils et enseignements ont pu en être tirés.  Le monde est désormais mieux outillé pour riposter à Ebola.  Un vaccin a été breveté et des traitements efficaces ont été identifiés.   

Hier après-midi, au Conseil de sécurité, Mme Leila Zerrougui, Chef de la Mission pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MOUSCO), a déclaré qu’avec le soutien de la Mission, le Gouvernement a œuvré pour limiter la propagation de la COVID-19, ainsi que pour atténuer le fardeau socioéconomique pour la population découlant des restrictions de mouvement, de la fermeture des frontières et des autres mesures prises pour faire face à la pandémie.  Elle a également informé les membres du Conseil des derniers développements de la situation politique en RDC. 

Brésil

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l’UNICEF fournissent des matériels éducatifs aux enfants migrants pour qu’ils puissent étudier à distance durant la pandémie.   Quelque 4 000 enfants originaires de Bolivie, du Venezuela et d’Haïti ont reçu ces matériels en portugais et dans leurs langues maternelles afin de promouvoir leur intégration dans la société brésilienne.  

Argentine

L’Équipe de pays de l’ONU dirigée par le Coordonnateur résident, M. Roberto Valent, a publié un rapport sur les impacts socioéconomiques et environnementaux de la COVID-19.  Ce sont là de nouveaux défis pour l’Argentine qui est un pays gravement touché par des problèmes structurels majeurs qui ont amené les inégalités.   Le nouveau rapport montre que l’économie se contractera jusqu’à 8,2% en 2020 si la pandémie est contrôlée, et jusqu’à 10% si le pays est touché par une deuxième vague de COVID-19.   

Alors que l’Argentine fait partie des 50 premiers pays à très fort développement humain et ayant la capacité de produire de la nourriture pour 400 millions de personnes, le nombre de personnes bénéficiant d’une assistance alimentaire est passé de huit à 11 millions de personnes depuis le début de la pandémie.   À la fin de cette année, le nombre d’enfants vivant dans la pauvreté pourrait augmenter de près de 60% et jusqu’à 850 000 personnes pourraient perdre leur emploi, selon l’UNICEF et l’Organisation internationale du Travail (OIT).  L’équipe de pays de l’ONU en Argentine travaille avec les autorités pour faire face à l’urgence sanitaire et renforcer les régimes de protection sociale existants pour empêcher les gens de tomber dans la pauvreté.   L’ONU a construit 12 hôpitaux provisoires d’urgence et une unité consacrée à la recherche et aux interventions sanitaires sur la COVID-19.   L’ONU a également soutenu des programmes d’éducation et d’assistance alimentaire pour aider les personnes les plus vulnérables, en mettant l’accent sur les enfants, les jeunes, les migrants et les réfugiés.   

Soudan du Sud

La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) et des personnes déplacées formées par l’ONU à Bentiu, dans l’État de l’Unité, ont fabriqué des masques qui sont distribués aux communautés locales.   À Bor, dans l’État de Jonglei, la Mission a formé des travailleurs sociaux et des militants qui font partie d’une organisation appelée « Women Empowerment Center and People’s Care Agency », sur la prévention de la COVID-19 afin de diffuser le message aux habitants de Bor et des villages voisins.  

Soudan

L’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) a mis en œuvre un projet dans de nombreuses communautés rurales pour aider plus de 6 000 personnes dans l’État du Darfour central.   Ce projet comprend la distribution de savon et la diffusion de matériels de lecture sur la COVID-19, ainsi que des séances d’information du Ministère de la santé sur les protocoles pendant la pandémie, des discussions de groupe et le partage d’expériences d’autres pays qui ont connu des situations et des expériences sanitaires similaires.   

UNICEF

L’UNICEF a déclaré, aujourd’hui, que malgré des contraintes sans précédent pour le transport et la logistique causées par la COVID-19, il continue de fournir des fournitures vitales pour soutenir la riposte des pays à la pandémie.   

À ce jour, l’UNICEF a expédié des fournitures essentielles d’équipement de protection individuelle à plus de 100 pays dont 7,5 millions de masques chirurgicaux, 2,8 millions de respirateurs N95, près de 10 millions de gants, plus de 830 000 blouses chirurgicales et près de 600 000 visières de protection faciale. 

L’UNICEF a noté que la disponibilité limitée des vols commerciaux avait également lourdement pesé sur les expéditions de fournitures pour les programmes réguliers.   Pour relever les défis liés à l’expédition des vaccins, l’UNICEF lance un appel aux gouvernements, au secteur privé, au secteur du transport aérien et à d’autres pour qu’ils proposent des solutions d’espace de fret à un coût abordable pour des vaccins vitaux. 

Fonds central pour les interventions d’urgence  

Le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, affectera jusqu’à 140 millions de dollars du Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF) pour mettre en place des programmes afin d’aider les populations avant les catastrophes humanitaires anticipées.   Ces fonds seront utilisés au cours des 18 prochains mois, à commencer par 15 millions de dollars en Somalie, qui fait face à une augmentation attendue des besoins humanitaires en raison de l’insécurité alimentaire résultant des criquets pèlerins, des inondations et de la pandémie.   Pour M. Lowcock, les interventions entreprises avant le plein impact d’une catastrophe sont essentielles et peuvent sauver des vies, atténuer les souffrances et réduire le coût de la réponse aux conséquences humanitaires des chocs après coup.   

Journées internationales  

Dans son message pour marquer la Journée internationale des Nations Unies pour le soutien aux victimes de la torture, le Secrétaire général a souligné que la torture avilit chaque personne et tout ce qu’elle touche, y compris les tortionnaires et les systèmes et les États où elle se produit.   Il a ajouté que les tortionnaires ne doivent jamais être autorisés à échapper aux conséquences de leurs crimes, et les systèmes qui permettent la torture devraient être démantelés ou transformés.   Pour le Secrétaire général, il faut donner des moyens d’action aux victimes et aux rescapés ainsi qu’à leurs familles, et les aider à demander justice pour le calvaire subi.   

À l’occasion de la Journée internationale contre l’abus et le trafic de drogues, également célébrée aujourd’hui, le Secrétaire général a déclaré que le thème de cette année, « De meilleures connaissances pour de meilleurs soins » met l’accent sur la nécessité de trouver des solutions fondées sur des faits et la responsabilité partagée.  

ONUST

Suite aux nombreuses questions soulevées au sujet d’une vidéo dérangeante qui circule sur Internet, le Porte-parole a déclaré que nous sommes choqués et profondément troublés par ce qui est vu sur la vidéo.   Le comportement qui y est observé est odieux et va à l'encontre de tout ce que l’ONU défend et a fait pour combattre les manquements du personnel de l’ONU.   Nous avons eu connaissance de la vidéo il y a un peu plus de deux jours et le Bureau des services de contrôle interne (BSCI) a été immédiatement activé.   L’enquête avance très rapidement.   Nous connaissons l’endroit où a eu lieu l’incident et les individus dans la vidéo, qui sont probablement affectés à l’Organisme des Nations Unies chargé de la surveillance de la trêve (ONUST).   Elle est sur le point d’être achevée.   Nous espérons que le processus se terminera très rapidement et avons l’intention de prendre rapidement les mesures appropriées.  

Pour sa part, l’ONUST a également publié une déclaration disant qu’il est attaché à la politique de tolérance zéro de l’ONU contre tout type de faute, y compris l’exploitation et les abus sexuels, et rappelle à son personnel les obligations qui lui incombe en vertu du Code de conduite des Nations Unies.  

Dans le cadre de son engagement à la transparence, l’ONU fera des mises à jour sur la conclusion de l’enquête et sur toute autre action.  

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