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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 28 juillet 2020

(La version française du Point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies
)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Villes

Aujourd’hui, le Secrétaire général a publié sa note de synthèse sur la COVID-19 dans le monde urbain.  La note indique que les zones urbaines sont l’épicentre de la pandémie, concentrant environ 90% des cas. La note souligne que la pandémie a mis en lumière de profondes inégalités dans la façon dont les gens vivent dans les villes, la pandémie ayant des répercussions sur ceux qui sont déjà vulnérables, comme les personnes habitant les bidonvilles et celles qui n’ont pas accès à des espaces publics ouverts près de chez elles.

Toutefois, la note indique que parce que les villes sont des centres de résilience et d’ingéniosité, leurs résidents se sont rapidement adaptés à de nouvelles façons de travailler et de fonctionner et ont fait preuve d’une solidarité extraordinaire.

La note formule une série de recommandations pour lutter contre les inégalités dans les villes, notamment en s’engageant avec les groupes marginalisés, en évitant les perturbations des services essentiels, en soutenant les entreprises locales et en incluant des plans favorables au climat dans leur rétablissement.

Climat

Hier soir, le Secrétaire général a lancé son Groupe consultatif des jeunes sur les changements climatiques. Le Groupe s’appuiera sur les résultats du sommet de la jeunesse sur l’action pour le climat, qui s’est tenu l’année dernière, et donnera aux jeunes l’occasion de participer au processus décisionnel. Dans un message vidéo, le Secrétaire général a déclaré que nous avons vu des jeunes en première ligne de l’action climatique, nous montrant à quoi ressemble un leadership audacieux, et que le nouveau Groupe fournira des perspectives, des idées et des solutions qui contribueront à intensifier l’action climatique.

Conseil de sécurité

Ce matin, M. Martin Griffiths, l’Envoyé spécial pour le Yémen, a informé le Conseil de sécurité par visioconférence de l’état d’avancement des négociations en cours depuis quatre mois entre les parties yéménites. Il a dit que les deux Parties avaient fourni des commentaires sur divers projets et propositions, mais qu’elles n’étaient pas encore parvenues à un accord sur un texte final.

M. Griffiths a jugé important que les deux parties continuent de s’engager dans le processus, mais a estimé que les négociations doivent être conclues avant que la fenêtre d’opportunité ne se ferme. Il a averti que la situation militaire ne s’est pas améliorée au cours du dernier mois.

L’Envoyé spécial a noté qu’Ansar Allah, au début du mois, a confirmé par écrit qu’il autoriserait une mission technique planifiée de longue date par l’ONU à se rendre sur le pétrolier Safer. Cependant, a-t-il ajouté, nous attendons toujours les autorisations nécessaires au déploiement de cette équipe.

M. Mark Lowcock, le Coordonnateur des secours d’urgence, a averti que la crise humanitaire au Yémen n’a jamais été aussi grave. Il a déclaré au Conseil que, à nouveau, la famine se profile à l’horizon, les conflits s’intensifient, l’économie est en lambeaux et les agences humanitaires sont presque en panne. Pendant ce temps, l’épidémie de COVID-19 est hors de contrôle.

Il a dit qu’il y a maintenant 43 lignes de front actives au Yémen – contre 33 en janvier. Les Yéménites ont besoin d’un cessez-le-feu national, a déclaré M. Lowcock.

Ce matin, le Conseil de sécurité a également décidé à l’unanimité la prorogation d’un an du régime de sanctions en République centrafricaine.

Il a prorogé de six mois le mandat de la mission de maintien de la paix à Chypre et adopté une déclaration présidentielle relative au Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS).

Liban

Après une question posée hier sur les activités de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) lors de l’incident d’hier le long de la Ligne bleue, je peux dire que le chef de mission et commandant de la force de la FINUL, le major-général Stefano Del Col, a immédiatement été en contact avec les Forces de défense israéliennes et les forces armées libanaises pour contenir la situation, réduire les tensions et rétablir la cessation des hostilités.

Pour l’instant, le calme est revenu dans la région et la FINUL maintient sa présence sur le terrain. La FINUL a ouvert une enquête pour déterminer les faits et les circonstances de l’incident.

Soudan

Au Soudan, le Bureau de la coordination humanitaire se dit extrêmement préoccupé par la situation au Darfour, où une récente escalade de la violence dans différentes parties de la région a entraîné des pertes en vies humaines et en moyens de subsistance, et forcé les gens à fuir leurs foyers.

Des rapports indiquent qu’il y a eu plusieurs incidents graves dans les États du Sud, de l’Ouest et du Darfour-Nord ces dernières semaines, qui ont laissé plusieurs villages et maisons incendiés, des marchés et des magasins pillés et des infrastructures endommagées.

Les organisations humanitaires collaborent avec le Gouvernement pour évaluer les conséquences des affrontements et l’aide qui est nécessaire.

L’Opération hybride ONU-Union africaine au Darfour (MINUAD) note avec une profonde préoccupation l’augmentation récente des attaques violentes contre des manifestants pacifiques, des civils, des communautés rurales et des camps de personnes déplacées dans diverses localités du Nord, du Sud et de l’Ouest du Darfour.  La MINUAD condamne les pertes en vies, les blessures et les déplacements résultant de ces attaques dont les principales victimes sont des femmes et des enfants.  Il appelle les autorités gouvernementales compétentes à appréhender les auteurs et à les traduire en justice.

Libye

La Représentante spéciale par intérim du Secrétaire général pour la Libye, Mme Stephanie Williams, a annoncé la finalisation du processus d’ouverture d’un audit international des deux branches de la Banque centrale de Libye.

Le processus d’examen financier international est une étape cruciale vers le renforcement de la transparence du système financier libyen et la création des conditions d’une éventuelle unification de la Banque centrale de Libye.  Le processus est tout aussi important pour avoir un dialogue éclairé sur la répartition équitable des recettes nationales en Libye et pour rétablir les mécanismes nationaux de responsabilisation.

Maintien de la paix

La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) indique que, afin d’atténuer les problèmes de santé dans la prison centrale de Wau, les Casques bleus ont récemment fait don de médicaments, de masques, de savons, de serviettes hygiéniques et de vêtements à l’aile de la prison pour les détenues femmes.

De son côté, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) protège les civils dans la région de Mopti.  Plus de 200 patrouilles de sécurité ont été effectuées par la police de l’ONU dans la région depuis le début de la pandémie. La police de l’ONU fournit également des kits de lavage des mains et des t-shirts arborant des messages éducatifs sur les moyens d’arrêter la propagation du virus.

La Mission pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) continue de sensibiliser les acteurs à la manière de répondre à la COVID-19 tout en s’alignant pleinement sur les engagements du pays en matière de droits humains.  À Bunia, dans la province de l’Ituri, la MONUSCO a notamment accueilli un atelier de trois jours sur les principes directeurs des droits de l’homme organisé à l’intention des autorités chargées de la sécurité, de la justice et de la santé ainsi que des représentants des médias locaux et de la société civile.

Libye/Migrants

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a indiqué aujourd’hui que trois migrants soudanais avaient été tués et deux autres blessés, la nuit dernière en Libye, lors d’une fusillade au point de débarquement de Khums, après avoir été interceptés en mer et ramenés à terre par les garde-côtes.

La fusillade s’est produite après le débarquement de plus de 70 personnes d’un navire.

Selon le personnel de l’OIM à Khums, les autorités locales ont commencé à tirer lorsque des migrants ont tenté de s’échapper du point de débarquement.  Les migrants blessés ont été transférés dans des hôpitaux locaux tandis que les survivants ont été placés en détention.

Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) a déploré cette perte tragique de vies humaines et a appelé à une enquête urgente suite à cette fusillade.

Sahel

Depuis le début de l’année, dans la région du Sahel et du lac Tchad, un nombre croissant de réfugiés et de personnes déplacées ont été tués après avoir heurté des mines terrestres ou des engins explosifs improvisés.

Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) appelle à redoubler d’efforts pour atténuer les risques posés par ces dispositifs.  Si les principales cibles semblent être les forces de sécurité, de plus en plus de civils sont tués et mutilés sans discrimination.

Le Tchad et le Nigéria sont les pays les plus touchés du bassin du lac Tchad, mais les équipes du HCR sur le terrain sont également témoins d’une tendance à la hausse au Sahel.

Le HCR indique qu’en plus du nombre de morts, des blessures et de leurs séquelles, la présence d’engins explosifs entrave l’accès aux moyens de subsistance locaux ainsi qu’aux infrastructures communautaires.  Ils entravent également l’acheminement de l’aide humanitaire et les activités de développement.

CERF

Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, a débloqué 100 millions de dollars du Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF) afin de renforcer d’urgence la réponse humanitaire dans 10 situations d’urgence sous-financées en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie du Sud-Est et dans les Amériques.

Cette allocation, qui met fortement l’accent sur l’atténuation et la réponse à la violence sexiste, aidera les groupes humanitaires de première ligne à fournir une assistance vitale aux personnes extrêmement vulnérables, et appuiera également des programmes de soutien qui répondent aux besoins accrus en raison de la COVID-19.

L’allocation la plus importante de 35 millions de dollars a été accordée au Yémen, en proie à la pire crise humanitaire au monde.

Le reste des fonds sera distribué à des organisations humanitaires en Afghanistan, au Burkina Faso, au Burundi, en Colombie, en Haïti, au Mozambique, au Nigéria, en Ouganda et au Pakistan.

Jusqu’à présent cette année, 225 millions de dollars ont été débloqués dans le cadre du guichet financement insuffisant du CERF pour soutenir la réponse aux crises dans 20 pays.  Il s’agit du montant annuel le plus élevé jamais fourni dans l’histoire du fonds.

COVID-19/Amazone

Les équipes de l’ONU au Brésil, en Colombie et au Pérou ont publié, aujourd’hui, une déclaration conjointe appelant à un soutien accru et à renforcer les efforts d’intervention dans la région amazonienne où la COVID-19 continue de faire rage.  La pandémie touche également des centaines de milliers d’autochtones.

Les équipes de l’ONU ont averti que la situation dans laquelle se trouvent environ 170 000 personnes vivant dans des zones reculées le long du fleuve Amazone, à la frontière entre le Brésil, la Colombie et le Pérou, est particulièrement préoccupante.  En raison de la pandémie, et malgré les efforts déployés par les trois gouvernements pour répondre à la crise, les craintes grandissent quant à la capacité des établissements de santé à faire face à la situation et à sauver des vies.

L’ONU travaille avec les autorités nationales et locales pour renforcer le soutien aux populations autochtones de la région amazonienne.  L’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) augmente la capacité des hôpitaux et des dépistages, tandis que les équipes de l’ONU distribuent des équipements de protection individuelle et de la nourriture, et diffusent des campagnes de prévention dans les langues autochtones.

Malgré ces efforts, les capacités de réponse restent limitées dans la région.  Les pénuries de financement entravent considérablement la réponse vitale cruciale.

COVID-19/Tourisme

L’Organisation mondiale du tourisme (OMT) a déclaré aujourd’hui que le confinement pratiquement absolu imposé en réponse à la pandémie avait entraîné, en mai, une baisse de 98% du nombre de touristes internationaux par rapport à 2019.

La dernière édition du Baromètre OMT du tourisme mondial fait état d’une baisse de 56% des arrivées de touristes entre janvier et mai.  Cela se traduit par une diminution de 300 millions de touristes et une perte de 320 milliards de dollars en recettes générées par le tourisme international, soit plus de trois fois la perte enregistrée durant la crise économique mondiale de 2009.

Contribution financière

Les Îles Salomon ont versé la totalité de leur contribution au budget ordinaire de l’ONU, amenant à 107 le nombre d’États Membres à en avoir fait de même.

Invité du Point de presse

Le Conseiller spécial du Secrétaire général pour l’action climatique, M. Selwin Hart, était l’invité du Point de presse.

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