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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 10 août 2020

(La version française du Point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies
)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Liban

Le porte-parole a indiqué avoir connaissance des informations concernant les changements au sein du Gouvernement libanais et a fait savoir qu’il devrait avoir plus à dire sur la situation politique plus tard aujourd’hui ou demain. 

Ce matin, le Secrétaire général a déclaré que le Liban traverse une période très difficile, mais que c’est un pays résilient doté d’un esprit immense.  L’ONU continuera à soutenir le Liban de toutes les manières possibles pendant l’urgence actuelle et en ces temps difficiles. 

Ce matin également, le Secrétaire général a informé les États Membres de la situation dans ce pays.  Il a exprimé sa solidarité totale avec le peuple libanais au lendemain de l’horrible explosion.  Il a présenté ses condoléances aux familles et aux proches des défunts et a souhaité un rétablissement complet aux milliers de blessés. 

Dans ses remarques, le Secrétaire général a appelé à accorder un appui international solide à toutes les personnes dans le besoin au Liban, notamment les femmes et les filles qui sont les plus vulnérables en période de crise.  Il a exhorté les donateurs à donner rapidement et généreusement. 

Il a rappelé que la Conférence internationale de soutien et d’appui à Beyrouth et au peuple libanais, qui s’est tenue hier, coprésidée par l’ONU et le Gouvernement français, avait généré un soutien financier indispensable et réaffirmé l’engagement des nombreux partenaires du Liban, y compris les dirigeants mondiaux, les organisations humanitaires internationales et des institutions financières multilatérales et régionales clefs.  Il a ajouté que l’ONU évalue les résultats et s’engage à assurer un suivi rapide et efficace.  La Vice-secrétaire générale, Mme J. Amina Mohammed, a représenté l’ONU lors de la conférence de dimanche. 

Bélarus

Le Secrétaire général continue de suivre avec une vive inquiétude la situation actuelle au Bélarus, y compris les informations circulant au sujet des manifestations post-électorales et des violences qui se seraient déroulées durant la nuit dans la capitale Minsk, ainsi que dans d’autres villes.  

Le Secrétaire général appelle les autorités bélarussiennes à faire preuve de la plus grande retenue et à garantir le plein respect des droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association.  Il souligne l’importance pour les citoyens d’exercer pacifiquement leurs droits conformément à la loi.  Le Secrétaire général exhorte l’ensemble des acteurs concernés à éviter toute action susceptible d’aggraver les tensions et à aborder les différends dans un esprit de dialogue. 

Yémen

La tragédie qui s’est produite à Beyrouth la semaine dernière ne fait que souligner l’urgence de résoudre la menace actuelle posée par le pétrolier SAFER qui est ancré au large des côtes du Yémen.  

Le navire vieillissant transporte plus d’un million de barils de pétrole et n’a pratiquement pas été entretenu depuis 2015.  Il y a deux mois, de l’eau de mer a commencé à s’infiltrer dans la salle des machines, ce qui aurait pu déstabiliser et couler le navire, libérant potentiellement tout le pétrole dans la mer Rouge. Une réparation temporaire a été effectuée, mais on ne sait pas combien de temps elle pourra tenir.  

Un déversement majeur serait catastrophique pour l’environnement et détruirait les moyens de subsistance des communautés côtières du Yémen.  La majeure partie du pétrole s’échouerait probablement sur la côte ouest du Yémen, dans les zones contrôlées par Ansar Allah.  

Le 14 juillet dernier, l’ONU a soumis une demande officielle à Ansar Allah pour entreprendre une mission d’évaluation et de réparation initiale du pétrolier SAFER.  L’ONU est en contact avec les autorités à ce sujet et les exhorte à accélérer les procédures nécessaires pour que ce travail puisse commencer. 

Niger

Huit personnes, dont six travailleurs humanitaires, ont été tuées lors d’une attaque armée brutale, hier, à Kouré, à 60 kilomètres à l’est de la capitale, Niamey.  Deux d’entre eux venaient du Niger - un chauffeur et un guide.  Les six travailleurs humanitaires étaient de l’ONG internationale française ACTED-Niger. Le personnel d’ACTED était récemment arrivé à Niamey et venait de terminer leur quarantaine de 14 jours.  Le groupe visitait la réserve de girafes de Kouré lorsque ses membres ont été abattus et leur véhicule incendié.  

Le Secrétaire général condamne ce meurtre brutal.  Il exprime ses plus sincères condoléances aux familles endeuillées, ainsi qu’aux gouvernements et aux populations du Niger et de la France.  Le Secrétaire général appelle les autorités nigériennes à ne ménager aucun effort pour identifier et traduire rapidement les auteurs de ce crime odieux en justice. 

Nagasaki

Hier, le Secrétaire général a adressé un message à la Cérémonie du Mémorial de la paix de Nagasaki qui marquait le soixante-quinzième anniversaire du bombardement atomique de la ville.  

Le Secrétaire général a noté que, malheureusement, trois quarts de siècle après l’incendie de Nagasaki suite à la déflagration d’une bombe atomique, la menace nucléaire augmente à nouveau.  Il a alerté que les progrès historiques réalisés en matière de désarmement nucléaire sont menacés, car le réseau d’instruments et d’accords destinés à réduire le danger des armes nucléaires et à assurer leur élimination est en train de s’effondrer.  

Cette tendance alarmante doit être inversée, a souligné le Secrétaire général.  Soixante-quinze ans, c’est bien trop longtemps pour ne pas avoir tiré les leçons de l’horreur nucléaire et celles dispensées par les hibakusha.  Le Secrétaire général a en outre souligné, une fois de plus, qu’il ne peut plus y avoir de Hiroshimas, plus de Nagasakis.  Son message a été délivré par la Haut Représentante des Nations Unies pour les affaires de désarmement, Mme Izumi Nakamitsu, qui était présente sur place. 

Cameroun 

La Coordonnatrice de l’action humanitaire par intérim au Cameroun, Mme Siti Batoul Oussein, a fermement condamné le meurtre d’un travailleur humanitaire dans la région du nord-ouest du pays.  

Le membre du personnel de Community Initiative for Sustainable Development (COMINSUD), partenaire de mise en œuvre de plusieurs agences de l’ONU, a été enlevé à son domicile vendredi, puis tué par des individus armés non identifiés. Ce meurtre est le dernier d’une série d’attaques, d’extorsion violente et de harcèlement qui visent des humanitaires dans les régions du sud-ouest et du nord-ouest du Cameroun et il survient à peine un mois après le meurtre d’un agent de santé communautaire dans la région du sud-ouest. 

RDC

La Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) est préoccupée par l’escalade de la violence intercommunautaire dans plusieurs régions de la province du Sud-Kivu.  De violents affrontements entre des groupes armés et les forces armées du pays, ainsi que des attaques lancées contre des civils dans la région des hauts plateaux, au Sud-Kivu, y compris des villages et des camps de déplacés, ont fait au moins 128 morts entre février 2019 et juin 2020.  

La chef de la MONUSCO, Mme Leila Zerrougui, a déclaré que « la violence n’est pas une option viable et encore moins une solution pour résoudre les griefs qui peuvent exister entre les communautés ».  

Avec le soutien de l’ONU, les forces de défense et de sécurité déployées dans la région ont intensifié leurs efforts pour neutraliser les groupes armés impliqués dans les attaques et assurer la protection de la population civile, en particulier dans les sites de déplacés. 

Maurice

Maurice compte plus de 300 cas confirmés de COVID-19 et 10 décès.  L’équipe de l’ONU, dirigée par la Coordonnatrice résidente, Mme Christine Umutoni, travaille avec des partenaires pour faire face à la pandémie. 

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) fournit un appui au Ministère de la Santé sur des questions techniques ainsi que pour mettre en place un système de partage d’informations en temps réel.  

Un état d’urgence environnementale a par ailleurs été déclaré le 7 août après l’échouement d’un navire qui a commencé à déverser du pétrole. 

L’équipe de l’ONU s’est mobilisée en mode d’urgence totale pour soutenir les autorités locales et se coordonne avec les partenaires de développement internationaux et les organisations de la société civile.  Les agences de l’ONU fournissent une expertise rapide sur place, y compris un soutien technique, afin d’évaluer l’impact de la marée noire, ainsi qu’en matière de santé publique, de soutien aux personnes vulnérables et d’enquêtes médico-légales. 

L’équipe de l’ONU à Maurice travaille en étroite collaboration avec d’autres bureaux des Nations Unies dans la région, notamment le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA). 

Soudan du Sud

La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) a déclaré que ses troupes du génie, avec la jeunesse locale, travaillaient à réparer les digues endommagées par les inondations à Bor, dans l’État de Jonglei.  Cette action rapide a contribué à empêcher l’inondation du marché principal et du seul hôpital de Jonglei.  Un système de drainage temporaire a également été créé pour éloigner les eaux débordantes du Nil Blanc des routes importantes et de la ville.  On estime que 135 000 personnes ont été déplacées à travers Bor en raison des inondations. 

Iraq

Aujourd’hui, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Ministère iraquien de la santé ont lancé la deuxième phase d’une campagne de sensibilisation à la COVID-19 dans les zones à haut risque de Thi Qar et Missan, au sud de Bagdad. 

Plus tard ce mois-ci, la campagne, intitulée « Votre santé est importante », sera déployée dans les provinces de Bassorah et Ouasset, ainsi qu’à Sulaymaniyah, au nord de Bagdad. 

Migrants

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et la Chambre de commerce internationale ont publié aujourd’hui, à l’intention des employeurs, des conseils sur les mesures de protection des migrants pendant la pandémie de COVID-19.  Les directives comprennent un ensemble de principes généraux pour les employeurs, tels que traiter tous les travailleurs avec « égalité, dignité et respect », quel que soit leur sexe ou leur statut migratoire.  

L’OIM a noté que les travailleurs migrants sont susceptibles de perdre leur emploi, de voir leur salaire réduit et de connaître divers problèmes de santé et de sécurité.  En plus d’être souvent éloignés de leur famille et des réseaux de soutien, ils sont confrontés à des barrières linguistiques et culturelles, ainsi qu’à un manque de protection sociale.  Nombre d’entre eux souffrent de discrimination. 

En outre, les économies d’outre-mer qui dépendent des envois de fonds des travailleurs migrants sont confrontées à une forte baisse de ces flux de liquidités transfrontaliers. 

Guinée-Bissau

Ce matin, lors d’une réunion en personne du Conseil de sécurité consacrée à la situation en Guinée-Bissau, la Chef du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BINUGBIS), Mme Rosine Sori-Coulibaly, a déclaré qu’avec une infrastructure sanitaire désastreuse et des ressources limitées, le pays est dans une situation particulièrement précaire pour lutter contre la pandémie de COVID-19.  

Alors que la BINUGBIS doit se retirer à la fin de l’année, la Représentante spéciale a déclaré que la Guinée-Bissau devait rester au premier rang des priorités de la communauté internationale, l’accent devant être porté sur les réformes et le renforcement des institutions de l’État.  Elle a indiqué que la récente crise politique, liée au différend électoral, a mis en évidence les faiblesses structurelles du pays. Par conséquent, et avec regret, Mme Coulibaly a ajouté qu’il est peu probable que le mandat de la BINUGBIS soit pleinement mis en œuvre avant son départ.  Elle a indiqué que la coordination de la transition avec l’équipe de pays de l’ONU est en cours.  Elle a également appelé à davantage de contributions au Fonds pour la consolidation de la paix, afin d’assurer un soutien durable et à long terme à la mise en œuvre des priorités de consolidation de la paix qui demeurent cruciales. 

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