dbf200903

Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 3 septembre 2020

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Climat

En début de matinée, le Secrétaire général a prononcé un message vidéo préenregistré à la réunion ministérielle du Japon consacrée aux systèmes socioéconomiques durables et résilients au cours du processus de relèvement suite à la COVID-19.

Dans ses remarques, il a souligné que les décisions prises aujourd’hui auront des conséquences pendant des décennies à venir et a exhorté les gouvernements à intégrer l’action climatique dans leurs plans de relance.

Pour mieux se relever, a-t-il déclaré, les pays doivent investir dans des emplois verts, mettre fin au subventionnement des combustibles fossiles, ne pas renflouer les industries polluantes, et ne laisser personne de côté.

Il a souligné, comme il l’a fait dans des remarques récentes adressées au public en Chine et en Inde, qu’il est économiquement insensé de gaspiller de l’argent dans des centrales au charbon.  Il a également exhorté les membres du G20 à s’engager en faveur de la neutralité carbone avant 2050.

M. Guterres a aussi exhorté le Japon et d’autres donateurs à maintenir leurs engagements en matière de financement climatique et à continuer de soutenir les plus vulnérables.

Femmes

Ce matin, le Secrétaire général a accueilli une réunion avec de jeunes femmes économistes pour discuter de la reprise suite à la pandémie et repenser les modèles économiques mondiaux en mettant l’accent sur l’emploi et l’action climatique.

Le Secrétaire général a déclaré qu’avant même la pandémie, la qualité des emplois se détériorait et qu’avec la COVID-19, le chômage, le sous-emploi et le travail non rémunéré avaient atteint des proportions de crise.  Il a ajouté qu’il faut faire tout ce que nous pouvons pour envisager des moyens inédits de fournir de nouvelles compétences aux jeunes travailleurs et veiller à ce qu’ils aient les capacités requises pour l’économie de l’avenir.

Il a également souligné que nous ne devons pas perdre de vue la menace à long terme des changements climatiques, et que les stratégies de relance doivent tenir compte de cette menace.

La Vice-Secrétaire générale, Mme Amina Mohammed, a également participé à la table ronde et a remercié les participants pour leur perspicacité, ajoutant qu’il est important en ce moment d’être prêt à discuter des questions difficiles, notamment de nos modèles économiques et de notre architecture financière, et de rechercher des solutions innovantes qui n’étaient peut-être pas considérées comme réalisables avant la pandémie.

Secrétaire général / G20

Le Secrétaire général est intervenu lors de la Réunion extraordinaire des ministres des affaires étrangères du G20.  Il a déclaré que la COVID-19 ne respecte aucune frontière, et que cela exige de renforcer la coopération à travers la nôtre.

Il a indiqué que les inquiétudes grandissent à la perspective que certaines des restrictions de mouvement actuelles pourraient perdurer après la crise immédiate.  En outre, a-t-il averti, l’adoption de mesures ad hoc pourrait créer une mosaïque d’exigences de voyage inapplicables, créant des obstacles importants à la reprise économique mondiale.

Le Secrétaire général a exhorté le G20 à convenir de critères objectifs communs concernant la suppression des restrictions de voyages, sur la base de preuves scientifiques.

Il a également appelé les pays du G20 à accroître les investissements dans les systèmes et les pratiques qui soutiennent la sécurité des déplacements; renforcer la coordination des mesures préventives; assurer le plein respect des droits de l’homme et du droit international des réfugiés; et de convenir que les futurs vaccins seront considérés comme un bien public mondial qui sera disponible et abordable partout et pour tous.

Il a ajouté qu’il y avait encore un long chemin à parcourir dans notre capacité à lutter ensemble contre la pandémie et que l’on pâtit toujours du manque de solidarité internationale efficace pour répondre aux impacts économiques et sociaux et aux fragilités sous-jacentes exposées par la pandémie.

Cameroun

Le Secrétaire général condamne fermement l’attaque perpétrée mardi contre des civils dans un village accueillant des personnes déplacées dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun.  L’attentat suicide a entraîné la mort d’au moins sept civils et en a blessé 14 autres.

Cet horrible attentat s’est déroulé juste un mois après que 18 personnes ont été tuées et 15 autres blessées lors d’une attaque menée par un groupe armé contre un site pour personnes déplacées dans la même zone le 2 août.

Les responsables de ces atrocités doivent être tenus pour responsables.  Le droit international des droits de l’homme et le droit international humanitaire doivent être pleinement respectés et tous les civils au Cameroun doivent être protégés.

Syrie

L’Envoyé spécial pour la Syrie, M. Geir Pedersen, est aujourd’hui à Moscou, où il a rencontré le Ministre russe des affaires étrangères, M. Sergueï Lavrov, et le Ministre de la défense, M. Sergueï Shoigu.

L’Envoyé spécial a fait part de sa gratitude pour le soutien accordé par la Fédération de Russie à la facilitation par l’ONU et à la mise en œuvre de la résolution 2254 (2015) du Conseil de sécurité, notamment les travaux de la Commission constitutionnelle dirigée et contrôlée par les Syriens, qui s’est réunie à Genève la semaine dernière.

M. Pedersen a ajouté que les souffrances du peuple syrien étaient aiguës après près d’une décennie de conflit et a souligné l’importance de maintenir le calme et de renforcer la confiance.

Conseil de sécurité / Afghanistan

Aujourd’hui, le Conseil de sécurité a tenu une réunion virtuelle sur le dernier rapport du Secrétaire général sur les travaux de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA).  Au cours de la réunion, les membres du Conseil ont entendu un exposé de Mme Deborah Lyons, la Représentante spéciale du Secrétaire général.

Yémen

À la fin du mois de juillet et en août, pour la troisième fois en 2020, des pluies torrentielles et des inondations ont frappé les provinces du Yémen, endommageant les infrastructures, détruisant des maisons et des abris, faisant des morts et des blessés, ruinant les récoltes et tuant le bétail.  Cela aggrave encore davantage une situation humanitaire déjà catastrophique qui inclut un risque accru de famine et l’impact dévastateur de la COVID-19.

Selon les estimations, plus de 62 000 familles ont été touchées à travers le pays.

L’ONU et ses partenaires humanitaires ont fourni des stocks de vivres d’urgence, des kits d’hygiène et d’autres articles essentiels à plus de 7 600 familles touchées par les inondations à travers le pays, tandis que près de 8 000 familles ont été vérifiées pour une aide d’urgence.  Dans l’ensemble du Yémen, 24 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire, dont 14 millions qui en ont cruellement besoin.

À la fin du mois d’août, le Plan de réponse humanitaire pour le Yémen était financé à 24%, le chiffre le plus bas jamais enregistré pour le Yémen si tard dans l’année.  À ce jour, l’ONU n’a reçu que 811,5 millions de dollars sur les 3,38 milliards de dollars nécessaires.  L’ONU exhorte les donateurs à s’acquitter immédiatement de toutes les promesses en souffrance et engage ceux qui n’ont pas encore fait de promesse ou versé de paiement à le faire et à accroître leur soutien.

Liban

Au Liban, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique qu’un mois après l’explosion de Beyrouth, les activités de réponse suivent le rythme de l’évolution des besoins.

Après la distribution immédiate de plus de 7 300 kits d’étanchéité, la réponse se transforme en argent contre un abri, ainsi qu’en réparations à moyen terme et en projets de réhabilitation à long terme.

Une gamme de services médicaux, comprenant 2 800 consultations et au moins 1 100 séances de soins des plaies, a été fournie à près de 8 000 patients.  Trois équipes médicales d’urgence initialement déployées en raison des explosions sont désormais jumelées à six hôpitaux gouvernementaux afin d’augmenter la capacité en raison de la gestion des cas de COVID-19, ainsi que de la prévention et du contrôle des infections.

Quelque 12 500 tonnes de blé sont en cours de déchargement au port de Beyrouth en réponse à la perte des 15 000 tonnes de marchandises stockées dans les silos au moment de l’explosion.  Le blé sera distribué aux meuniers à travers le Liban pour soutenir la sécurité alimentaire bien au-delà de la zone immédiatement touchée.

À ce jour, la réponse coordonnée par l’ONU aux explosions nécessite un apport de 344,5 millions de dollars pour répondre aux besoins de sauvetage immédiats pendant trois mois, et cette réponse est financée à moins de 17%.

Communauté économique des États de l’Afrique centrale

Dans des courriers adressés au Président sortant de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et au nouveau Président de la Commission de la CEEAC, le Secrétaire général a félicité l’organisation pour les réformes institutionnelles ambitieuses qu’elle a engagées.  Ces réformes ont conduit à la création de la nouvelle Commission.

Le Secrétaire général a déclaré que la création de cette nouvelle Commission donnerait à la CEEAC un mandat et des outils adéquats pour répondre plus efficacement aux défis auxquels la région est confrontée.

Il a réitéré le soutien continu de l’ONU à la CEEAC dans ses efforts visant à consolider l’intégration régionale et construire la paix, la sécurité et le développement économique et social dans toute l’Afrique centrale.

COVID-19 / Maintien de la paix

Au Liban, des Casques bleus de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) ont fourni des fournitures médicales aux villages d’Al-Qulaylah et de Zibqin, dans le sud-ouest du pays.  Les fournitures comprenaient du matériel chirurgical, des thermomètres infrarouges et des masques chirurgicaux.

La FINUL a également terminé la rénovation d’un hôpital gouvernemental à Bint Jbeil, également dans le sud-ouest du Liban.  Les réparations ont été effectuées au service d’hématologie de l’hôpital à la demande des autorités locales.  Ces travaux contribueront à assurer un meilleur traitement des patients souffrant de graves maladies du sang telles que la leucémie, les lymphomes et les myélomes.

Par ailleurs, la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) et ses partenaires ont récemment rénové une unité de soins intensifs COVID-19 à Yambio, dans l’Équatoria-Occidental.  Le centre rénové sera doté d’une installation d’isolement entièrement équipée.  La MINUSS a fourni un générateur, des lits, des matelas, du linge de lit et un réservoir d’eau. 

COVID-19 / Kirghizistan

Au Kirghizistan, l’équipe de l’ONU dirigée par le Coordonnateur résident, M. Ozzonia Ojielo, travaille aux côtés des autorités pour répondre aux effets de la pandémie, notamment sur les plus vulnérables. 

L’équipe de l’ONU a fourni des équipements de protection individuelle -notamment des gants, des blouses et des respirateurs- à 20 établissements médicaux de la capitale et d’autres provinces durement touchées.  Ces installations comprennent des hôpitaux pour les maladies infectieuses et des centres de santé maternelle et infantile.

Les fournitures ont été achetées grâce à l’argent du Recover Better Fund de l’ONU.

Les agents de santé sont toujours parmi les plus vulnérables, leur taux d’infection étant plus élevé que celui du reste de la population.  Les femmes sont particulièrement touchées, car elles représentent plus de 80% du personnel de santé au Kirghizistan.

Rapport du HCR sur l’éducation

Un nouveau rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) avertit qu’en l’absence de mesures immédiates et audacieuses de la communauté internationale, plusieurs millions de jeunes réfugiés vivant dans certaines des communautés les plus vulnérables du monde auront moins de possibilités de commencer ou de poursuivre leur scolarité. 

Le rapport, intitulé Coming Together for Refugee Education (Ensemble pour l’éducation des réfugiés), indique que dans le contexte actuel, de nombreux enfants réfugiés risquent de ne pas pouvoir reprendre leurs études.  Le HCR précise qu’avant même la pandémie, un enfant réfugié était deux fois plus susceptible de ne pas être scolarisé qu’un enfant non réfugié.

Le Haut-Commissaire, M. Filippo Grandi, s’est dit particulièrement préoccupé par l’impact sur les filles réfugiées.

Prix alimentaires mondiaux

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a annoncé aujourd’hui que les prix mondiaux des denrées alimentaires avaient augmenté pour le troisième mois consécutif en août.  Cette hausse est le résultat d’une demande généralement plus forte et d’un dollar américain plus faible.  L’indice FAO des prix des denrées alimentaires était en moyenne de 96,1 points en août, en progression de 2% par rapport au mois précédent, atteignant son plus haut niveau depuis février 2020.

Cisjordanie

En réponse aux questions sur un incident décrit dans une vidéo datant d’il y a deux jours et qui semble montrer des soldats israéliens en train de retenir violemment un homme âgé, M. Al-Haj Khairi, lors d’une manifestation à Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le Porte-parole a fait la déclaration suivante:

Le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Nickolay Mladenov, a déclaré que de tels incidents risquaient d’aggraver les tensions et qu’ils devaient être évités.  Il a également déclaré que les forces de sécurité devraient faire preuve de retenue dans leur réponse aux protestations, et que les griefs devaient être entendus et exprimés pacifiquement.

Contributions financières

Le Paraguay et la Zambie ont tous deux versé intégralement leur contribution au budget ordinaire.  Cela porte à 114 le nombre d’États Membres entièrement à jour de leur contribution. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.