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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 24 septembre 2020

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies) 

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU: 

Secrétaire général / Conseil de sécurité  

Le Secrétaire général s’est exprimé ce matin lors de la visioconférence publique du Conseil de sécurité portant sur la gouvernance mondiale après la pandémie de COVID-19.  

Le Secrétaire général a déclaré que la pandémie est clairement un test pour la coopération internationale, un test auquel nous avons essentiellement échoué.  Il a attribué cela à un manque de préparation, de coopération, d’unité et de solidarité au niveau mondial.  

Il a noté que bon nombre des défis transfrontaliers auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui -de la crise climatique à la montée des inégalités en passant par la cybercriminalité- impliquent des groupes d’intérêt, des entreprises, des organisations et des secteurs entiers qui ne peuvent être traités efficacement par les États seuls.  

Il a ajouté que nous devons élargir notre idée de la gouvernance mondiale, pour intégrer les entreprises, la société civile, les villes et les régions, les universités et les jeunes.  

Notre monde n’est plus bipolaire ou unipolaire, a-t-il souligné, notant qu’il s’oriente vers la multipolarité.  

Le Secrétaire général a ajouté que la COVID-19 jette une ombre sinistre sur le monde, estimant que cela devrait nous inciter à agir.  Nous n’avons pas le choix, a déclaré M. Guterres.  « Soit nous unissons nos forces au sein d’institutions mondiales adaptées à leur objectif, soit nous serons écrasés par les divisions et le chaos. »  

Climat  

Le Secrétaire général a également pris la parole lors de la Table ronde de haut niveau sur l’ambition climatique.  

Il a déclaré que les dommages causés aux personnes et à l’environnement par les dérèglements climatiques sont immenses et de plus en plus importants, avant d’appeler de toute urgence à inverser la tendance.  

Il a demandé à tous les dirigeants -gouvernements, entreprises, financiers, société civile et jeunes- d’agir sur trois priorités urgentes.  Premièrement, mettre en œuvre des plans de relance durables pour l’après COVID-19 qui s’attaquent aux changements climatiques.  Deuxièmement, protéger nos économies en agissant conformément à ce que la science nous dit.  Et troisièmement, donner la priorité aux personnes et aux communautés les plus vulnérables.  

Le Secrétaire général a de nouveau souligné que nous ne devons pas voler au secours d’industries polluantes, en particulier du charbon.  Il a estimé que les gouvernements devraient accélérer la décarbonisation de l’économie mondiale: « Tout plan qui soutiendrait les secteurs du charbon et des combustibles fossiles qui sont coûteux et polluants ne saurait être qualifié de plan de relance » .  

Dans un message vidéo à la réunion Bahreïn Visions, le Secrétaire général a également déclaré que le virus était un revers majeur pour nos efforts communs.  

Peine de mort  

Le Secrétaire général est également intervenu lors d’une autre réunion ce matin, mais cette fois par message vidéo, lors d’une manifestation parallèle sur les dimensions sexospécifiques de la peine de mort.  Il a souligné que les Nations Unies plaident pour que chaque pays, en toutes circonstances, abolisse ce châtiment cruel.  

Le Secrétaire général a déclaré que nous devrions tous être sérieusement préoccupés par l’application disproportionnée et discriminatoire de la peine de mort aux femmes.  Il a noté que, d’après les recherches, les femmes sont beaucoup plus condamnées à la peine de mort pour des infractions liées à la drogue que les hommes.  Il est également rare que la violence conjugale soit traitée comme un facteur atténuant lors de la condamnation à mort.  

Le Secrétaire général a réitéré son appel aux États pour qu’ils abolissent la peine de mort en toutes circonstances.  

Journée  mondiale de la mer  

Aujourd’hui marque la Journée mondiale de la mer.  Dans son message publié hier après-midi, le Secrétaire général souligne que la pandémie a mis en évidence le professionnalisme et le sacrifice de près de deux millions de marins qui font partie de la flotte marchande mondiale.  Beaucoup d’entre eux sont restés en mer pendant des périodes bien au-delà des normes stipulées par les conventions internationales, certaines périodes de service allant désormais jusqu’à 17 mois.  

Le Secrétaire général a dit rester très préoccupé par la crise humanitaire et de sécurité croissante à laquelle sont confrontés des centaines de milliers de marins souvent invisibles qui, malgré les conditions sans précédent liées à la pandémie, ont continué à soutenir sans relâche la chaîne logistique mondiale.  

Il a renouvelé son appel aux gouvernements pour qu’ils s’occupent de leur situation en désignant officiellement les gens de mer et autres membres du personnel maritime comme des « travailleurs essentiels », en garantissant des rotations d’équipage en toute sécurité et en appliquant les protocoles élaborés par les agences des Nations Unies, ainsi que par l’International Shipping Group et les syndicats.  

Yémen   

Au Yémen, l’ONU reste préoccupée par le risque accru de famine, car le manque de financement paralyse les opérations humanitaires dans le pays.  Quinze des 41 grands programmes de l’ONU ont déjà été réduits ou fermés.  Trente autres fermeront ou réduiront leurs services au cours des prochaines semaines, à moins que des fonds supplémentaires ne soient reçus.   

Quelque 20 millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire, dont près de 10 millions sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë.  Près de la moitié des enfants souffrent de malnutrition.  Environ deux millions d’enfants ont besoin de traitements contre la malnutrition aiguë, dont 360 000 risquent de mourir sans traitement.  En outre, un million de femmes enceintes ou allaitantes ont besoin d’un traitement pour la malnutrition aiguë.   

Trois millions de personnes sont encore menacées d’aggravation de la faim alors que la pandémie s’étend dans tout le Yémen.   

À ce jour, le Plan d’intervention humanitaire pour le Yémen n’est financé qu’à 38%, ce qui en fait le plan le plus bas jamais réalisé à la fin de l’année.   

Nous nous félicitons des annonces récentes de nouveaux financements et appelons tous les donateurs à faire les paiements nécessaires pour les engagements en suspens et à accroître leur soutien, afin que nous puissions contribuer à faire face à cette crise provoquée par l’homme.     

République centrafricaine  

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a indiqué que l’Assemblée nationale a terminé, hier, sa troisième session extraordinaire de 2020.  Un projet de loi a été adopté pour modifier certaines dispositions du Code électoral afin de permettre à l’organisme de gestion électorale, l’Autorité nationale des élections, de continuer à se préparer à la suite d’un certain nombre de retards tout en veillant à ce que les élections se déroulent dans les délais constitutionnels.    

La Mission et ses partenaires continuent de plaider en faveur de l’adoption d’un cadre juridique qui permettrait aux citoyens vivant en tant que réfugiés de participer au processus électoral.  Leur inclusion reste un élément essentiel pour la crédibilité et l’inclusivité des élections, ainsi que pour la consolidation de la paix et de la réconciliation nationale en République centrafricaine.  Elle s’appuierait également sur les acquis démocratiques des élections de 2015-2016, précisément le référendum constitutionnel, qui ont donné le droit de vote aux réfugiés.    

L’ONU et ses partenaires, y compris les garants de l’Accord politique, l’Union africaine et la Communauté économique des États d’Afrique centrale, continueront d’encourager le Gouvernement à considérer les mesures appropriées pour résoudre ce problème.   

Afghanistan   

Les récents combats entre les Forces de sécurité nationale afghanes et les groupes armés non étatiques se poursuivent dans tout le pays, faisant augmenter les déplacements dans plusieurs provinces.  Cette année, plus de 172 000 personnes ont été déplacées par le conflit.     

L’ONU, avec ses partenaires humanitaires, a apporté une aide humanitaire à six millions de personnes au cours des six premiers mois de l’année.  Cette assistance comprend de la nourriture et des moyens de subsistance, l’accès à l’eau et aux établissements de soins, du matériel d’apprentissage à domicile pour les enfants et des interventions nutritionnelles.     

L’ONU continuera également d’appuyer la réponse à la pandémie de COVID-19 que mène le Gouvernement.  Le Plan d’intervention humanitaire pour 2020 pour l’Afghanistan fixé à un milliard de dollars n’a reçu à ce jour que 339 millions de dollars.   

COVID-19 / Philippines   

Aux Philippines, l’équipe de pays des Nations Unies poursuit ses efforts pour faire face à la pandémie de COVID-19.  L’ONU a mobilisé près de 30 millions de dollars pour financer 150 activités d’intervention rapide contre le virus mises en œuvre dans tout le pays par 20 agences des Nations Unies.  Un cinquième de ces activités sont menées dans la région autonome de Bangsamoro, à Mindanao.    

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) contribue à renforcer le système national de surveillance pour la détection rapide du virus, tandis que le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) apporte un soutien aux communautés les plus touchées par la pandémie.    

Pour sa part, le Programme alimentaire mondial (PAM) fournit un soutien logistique et technique pour améliorer la sécurité alimentaire, et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) fournit aux agriculteurs et aux pêcheurs des semences, des engrais et d’autres fournitures.  Le Fonds international pour le développement agricole (FIDA) a accordé plus de 130 millions de dollars en prêts et subventions à des projets visant à atténuer l’impact de la pandémie sur les secteurs de l’agriculture et de la pêche.    

L’ONU offre également son expertise technique et analytique aux efforts de relèvement.    

Assassinat d’un journaliste  

La Directrice générale de l’UNESCO, Mme Audrey Azoulay, a condamné aujourd’hui le meurtre du journaliste d’information en ligne Jobert Bercasio dans le centre des Philippines.   

Mme Azoulay a appelé les autorités à enquêter sur ce crime et à traduire ses auteurs en justice.  Elle a ajouté que les autorités doivent soutenir la capacité des médias à mener à bien leur travail sans craindre la mort ou la violence.   

Le journaliste, qui animait une émission d’actualité et de commentaires sur le portail d’information en ligne Balangibog, a été abattu par des hommes armés non identifiés le 14 septembre alors qu’il rentrait chez lui.   

Grèce - Demandeurs d’asile  

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) appelle à une action urgente pour améliorer les conditions et garantir des solutions humaines pour les demandeurs d’asile se trouvant dans les centres d’accueil des îles grecques de la mer Égée, y compris dans le nouveau site d’urgence de Lesbos.   

Le HCR a souligné l’urgence de trouver des solutions adéquates pour les demandeurs d’asile.  Le HCR estime qu’il y a au moins 4 000 personnes sur toutes les îles, dont 2 000 à Lesbos, qui peuvent être transférées immédiatement sur le continent.    

Le HCR appelle les États européens à continuer de soutenir la Grèce en offrant des places de réinstallation pour les demandeurs d’asile les plus vulnérables et les personnes reconnues comme réfugiées.   

Programme des Nations Unies pour le développement  

Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a nommé Mme Yemi Alade, musicienne nigériane et grande star de la musique afro-pop, Ambassadrice de bonne volonté du PNUD.   

Dans son nouveau rôle, elle aidera à mettre en lumière l’impact disproportionné de la crise sanitaire et socioéconomique sur les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables, qui sont souvent des femmes, en particulier dans les pays en développement.   

Au début de cette année, elle a participé au lancement de l’initiative d’action pour le climat de la Mission 1,5° du PNUD et a encouragé les efforts de réponse du PNUD.  Plus récemment, elle s’est jointe à l’Administrateur du PNUD, M. Achim Steiner, pour prononcer le discours d’ouverture à une manifestation parallèle du forum politique de haut niveau pour le développement durable organisé par le PNUD.  Le thème de cette manifestation était  l'impact socioéconomique de la pandémie de COVID-19 sur ceux qui n’ont pas de protection sociale.   

Nomination de haut fonctionnaire  

Mme Gina Casar, du Mexique, a été nommée Conseillère principale pour la culture en milieu de travail au Programme alimentaire mondial (PAM), avec rang de Sous-Secrétaire générale.     

Elle a auparavant occupé le poste d’Administratrice associée du PNUD, avec rang de Sous-Secrétaire générale et celui de Contrôleuse au Secrétariat, ainsi que le poste de Directrice exécutive adjointe et Directrice financière du PAM.     

Cette nomination a été annoncée conjointement par le Secrétaire général, par M. David Beasley, Directeur exécutif du PAM, et par le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu.     

Hommage à  Reynaldo  Naval  

Le porte-parole a rendu un hommage à un collègue décédé cette semaine: « Nous sommes tous dévastés par le décès soudain de notre ami et collègue de longue date, Reynaldo Naval, que nous connaissions tous sous le nom de Rey.   Beaucoup d’entre vous, si ce n’est tous, connaissaient Rey pour son travail au centre de documentation pour les médias.  C’est lui qui inondait vos boîtes aux lettres électroniques des discours et documents que vous attendiez tous si fébrilement.    

Rey a fièrement servi les Nations Unies pendant 39 ans, nous tenant informés de toutes les allées et venues dans le bâtiment.   Sa gentillesse et son tempérament débonnaire étaient toujours appréciés – même son sens de l’humour ringard.    

Sa capacité à trouver les rapports et les documents clefs dont nous avions besoin était quasiment magique.  Il n’hésitait jamais à nous aider et à répondre à nos demandes les plus obscures.  C'était un membre du personnel dévoué, qui croyait vraiment au travail des Nations Unies et était fier d’en faire partie.  Il a travaillé au Siège mais également dans un certain nombre de missions sur le terrain.    

Rey comptait parmi les milliers de membres du personnel des Nations Unies qui restent en arrière-plan.  Sans leur travail infatigable, l’histoire des Nations Unies ne pourrait être racontée.  Il avait 59 ans et attendait avec impatience sa retraite pour travailler au jardin qu’il avait planté durant le confinement.   

Nous offrons nos plus sincères condoléances à sa femme Chit, à ses deux beaux-fils et à sa famille élargie.   

Point de presse du vendredi 25 septembre  

Demain, à 11 h 30, se tiendra une réunion d’information virtuelle pour lancer le rapport intitulé « Protéger le progrès - Survivre, S’épanouir, Transformer », tiré de la Stratégie mondiale « Chaque Femme, Chaque Enfant » pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent.     

Parmi les orateurs figureront Henrietta Fore, Directrice générale du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), le Président de la République d’Estonie, Kersti Kaljulaid, et la Première Ministre de Norvège, Erna Solberg, entre autres.   

À midi, le Porte-parole sera rejoint par M. Achim Steiner, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), et M. Cyrille Vigneron, le Directeur général de Cartier.    

Contribution financière  

Au cours des derniers jours, trois pays ont payé leur contribution au budget ordinaire -la Bolivie, le Liban et la Sierra Leone, ce qui porte à 121 le nombre total d’États Membres ayant réglé leur quote-part.    

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