dbf201005

Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 5 octobre 2020

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Libye

S’exprimant par visioconférence, le Secrétaire général a pris aujourd’hui la parole à l’occasion de la Réunion ministérielle de haut niveau sur la Libye, affirmant que le conflit y dure depuis trop longtemps et que la communauté internationale a l’occasion de renouveler son engagement à y mettre fin. 

Ces dernières semaines et mois, M. António Guterres a été encouragé par l’accalmie des combats.  Il a appelé tous les Libyens à continuer d’œuvrer en faveur d’un cessez-le-feu durable, à contribuer de manière constructive au Forum de dialogue politique libyen facilité par l’ONU et à toujours agir en gardant à l’esprit les intérêts de la population. 

Il a ajouté que les engagements pris lors de la Conférence de Berlin sur la Libye en janvier 2020 doivent être respectés et mis en œuvre.  Pour le Secrétaire général, nous devons nous unir pour rétablir la capacité de la Libye à fournir des services de base et à garantir la sécurité de sa population, dont les conditions de vie se sont continuellement détériorées, non seulement en raison du conflit, mais aussi de la mauvaise gouvernance et de la corruption endémique. 

Secrétaire général/Soudan

Ce week-end, le Secrétaire général a rendu public un message vidéo à l’occasion de la cérémonie de signature de l’Accord de paix de Djouba, qui, selon lui, marque l’aube d’une nouvelle ère pour le peuple soudanais. 

Il a félicité les signataires pour avoir œuvré à l’objectif commun de paix, malgré les difficultés posées par la pandémie de COVID-19.  Le Secrétaire général a noté que la cérémonie de signature revêtait une signification particulière pour le peuple du Darfour, en lui offrant l’espoir d’un avenir plus pacifique et plus prospère.  Il a souligné que pour parvenir à une paix inclusive, globale et à l’échelle du pays, toutes les parties devaient être présentes à la table de négociations. 

Conflit au Haut-Karabakh

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a déclaré aujourd’hui être profondément préoccupé par les hostilités en cours le long de la ligne de contact dans la zone de conflit du Haut-Karabakh.  Il demande instamment la fin immédiate des combats. 

Selon l’OCHA, les hostilités continueraient de causer la perte de vies civiles et de blessés, ainsi que des dommages aux biens et infrastructures civils.  Depuis le début du dernier cycle d’hostilités jusqu’à aujourd’hui, plus de 40 civils auraient été tués et plus de 200 autres blessés des deux côtés.  Des centaines de maisons ont été gravement endommagées.  Nous appelons toutes les parties à respecter le droit international des droits de l’homme et le droit international humanitaire, en particulier en assurant la protection de la population civile et en prévenant les dommages aux infrastructures civiles essentielles.

Les équipes de pays des Nations Unies à Erevan et à Bakou sont prêtes à répondre aux besoins humanitaires.  Aucun des deux gouvernements n’a encore demandé d’aide internationale. 

Yémen/Hodeïda

La Mission des Nations Unies en appui à l’Accord sur Hodeïda (MINUAAH) se dit alarmée de la récente escalade de la violence dans divers districts de la province de Hodeïda.  Elle appelle toutes les parties à éviter une spirale de violence qui pourrait entraîner davantage de souffrances humaines, de pertes en vies humaines et de destructions.  

La MINUAAH les exhorte en outre à mettre immédiatement fin aux combats et à revenir aux mécanismes conjoints mis en place au cours des deux dernières années, afin de ne pas mettre en péril davantage la population et l’acheminement de l’aide humanitaire. 

Par ailleurs, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a indiqué aujourd’hui que la fin de son programme de vaccination au Yémen s’est traduite par une hausse des maladies et de la mortalité animales.  Plus de 215 000 foyers ruraux confrontés à une crise et à une insécurité alimentaire d’urgence sont désormais privés d’une partie ou de la totalité de leur principale source de revenus.  Selon la FAO, 3 millions de dollars sont nécessaires de toute urgence pour relancer le programme. 

Yémen/Pétrolier

L’ONU est toujours préoccupée par la situation du pétrolier SAFER au large de Hodeïda, qui risque de déverser plus 1,1 million de barils de pétrole dans la mer Rouge.

Une marée noire importante pourrait créer une catastrophe humanitaire et écologique de grande ampleur.

L’ONU est prête à contribuer à la solution et propose depuis des mois, d’envoyer une mission d’experts sur le pétrolier pour mener une évaluation technique complète et effectuer les premières réparations qui pourraient minimiser les risques.

L’évaluation pourrait permettre de collecter des informations pour pouvoir régler la situation en toute sécurité et de manière durable.

Ces dernières semaines, les experts de l’ONU ont tenu plusieurs cycles de discussions techniques constructives avec les représentants des autorités houthistes qui contrôlent la zone dans les faits.  Ces discussions visaient à se mettre d’accord sur les spécifications techniques de la mission proposée.

Sur la base des dernières discussions, l’ONU a soumis une proposition complète aux autorités houthistes et espère qu’elle sera adoptée rapidement.  Les donateurs internationaux se sont aussi engagés à couvrir les frais de la mission.

L’ONU attend un accord officiel des autorités de facto pour commencer à se procurer les équipements spécialisés et faire d’autres arrangements.  Compte tenu de l’offre sur le marché, l’ONU aura besoin de sept semaines entre la notification de l’accord et le déploiement des équipements.  Plus tôt la notification arrivera, plus tôt le travail pourra commencer.

Syrie

Le Ministère syrien de la santé a confirmé à ce jour 4 366 cas de COVID-19 dont 205 décès.  C’est donc 1 839 cas et 69 décès de plus dans le nord-est et 1 190 cas et 14 décès dans le nord-ouest.

Si les chiffres officiels demeurent relativement bas, tout pointe vers une transmission généralisée dans les communautés.

Compte tenu des moyens de dépistage limités dans tout le pays et des problèmes dans le traçage des contacts, il est probable que le nombre réel dépasse de loin le nombre officiel.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) mène les efforts de préparation de l’ONU dans toute la Syrie.

COVID-19/Kosovo

Dans le. Contexte de la résolution 1244 du Conseil de sécurité, l’équipe de pays des Nations Unies, dirigée par la Coordonnatrice des activités de développement, Mme Ulrika Richardson, contribue à résoudre les multiples problèmes posés par la pandémie.

L’ONU a pu toucher deux millions de personnes par les réseaux sociaux et les campagnes de sensibilisation et a distribué des milliers d’affiches sur la prévention de la COVID-19 dans plusieurs langues, à l’intention des réfugiés.  Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et ses partenaires ont ouvert un numéro vert pour aider des centaines de réfugiés et demandeurs d’asile.

Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et les Volontaires des Nations Unies fournissent des équipements de protection individuelle et des tickets de nourriture et de transport à des dizaines de volontaires qui travaillent dans les centres d’appel de la COVID-19, offrant gratuitement information et appui psychologique.

Les Nations Unies ont évalué l’impact socioéconomique de la pandémie et conclu que 56% des entreprises ont été forcées de fermer et qu’environ la moitié des ménages sondés ont accusé une chute substantielle de leurs revenus.

Haïti

Aujourd’hui au Conseil de sécurité, Mme Helen La Lime, Chef du Bureau des Nations Unies en Haïti, a indiqué que le pays se bat une nouvelle fois pour éviter le précipice de l’instabilité. 

Tchad

Maintenant que les inondations ont touché un nombre estimé à 388 000 personnes dans tout le pays, les Nations Unies et leurs partenaires humanitaires, ont, pour contribuer aux efforts du Gouvernement, fourni une première aide sous forme de produits alimentaires et non alimentaires à près de 2 650 ménages dans la capitale, N’Djamena.  L’ONU a aussi distribué de la nourriture à 12 000 personnes dans la zone du lac Tchad.

Dans la capitale, un site d’hébergement d’urgence est en train d’être monté avec 100 abris.  Il est financé par le Gouvernement, avec l’aide en nature du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).  Le Fonds distribuera à plus de 36 000 personnes des produits de traitement d’eau et construira 827 latrines.

Dans les provinces de l’est, du centre et du sud, les plus touchées par les inondations, presque rien n’a été possible compte tenu du manque de ressources et d’accès.  Une mission interinstitutions d’évaluation des besoins est programmée la semaine prochaine dans la province australe de Mayo-Kebbi.

Les besoins immédiats sont le traitement de l’eau, la nourriture, des articles non alimentaires et l’appui aux structures de santé pour prévenir la propagation de la COVID-19.  L’ONU continuera à travailler avec le Gouvernement pour suivre l’évolution de la situation et évaluer les réponses apportées jusqu’ici.

République centrafricaine

Dans une déclaration dans laquelle ils résument les résultats de la Réunion ministérielle virtuelle sur la République centrafricaine le 1er octobre dernier, les participants réitèrent leur ferme engagement à appuyer l’organisation d’élections pacifiques, crédible et inclusives, conformément au calendrier prévu par la Constitution et à l’Accord politique. 

Ils se félicitent des progrès enregistrés jusqu’ici dans la préparation des élections et dans le dialogue initié par le Président avec les leaders de l’opposition, les anciens Chefs d’État, les acteurs de la société civile, les syndicats et les leaders religieux.  Les participants appellent aussi les acteurs nationaux à combattre les discours de haine et les incitations à la violence, ainsi que les campagnes de désinformation qui créent un climat d’instabilité. 

Venant à la mise en œuvre de l’Accord politique, ils saluent des progrès substantiels, en particulier de la part du Gouvernement, mais ils soulignent aussi l’importance du rôle politique de la région et de l’engagement en faveur de l’accord de paix.

Les participants déplorent les obstructions et les menaces posées par certains groupes armés aux opérations électorales et les appellent à s’engager dans le processus électoral sans condition ni délai, conformément à leur engagement en faveur de l’Accord politique. 

Les participants soulignent l’importance pour la population centrafricaine de voir des dividendes tangibles de la paix, en particulier les femmes et les enfants.  Ils soulignent l’importance d’appuyer les efforts pour mettre en œuvre les projets socioéconomiques et d’infrastructures de manière à promouvoir le développement durable et de mieux connecter les zones marginalisées.

Afghanistan

Ce week-end, le Secrétaire général a publié une déclaration sur Nangarhar en Afghanistan où un attentat suicide a coûté la vie à au moins 13 personnes. 

COVID-19/Santé mentale

L’OMS a indiqué aujourd’hui qu’alors que la demande de services de santé mentale est en hausse à cause de la COVID-19, cette dernière a compromis, voire stoppé, ces services essentiels dans plus des 90% des pays dans le monde.

La nouvelle étude de l’OMS dans 130 pays offre les premières données montrant l’impact dévastateur de la COVID-19 sur l’accès aux services de santé mentale et souligné la nécessité urgente d’accroître les financements.

Avant la pandémie, les pays consacraient moins de 2% de leur budget à la santé mentale.

La pandémie a accru la demande, compte tenu des deuils, de l’isolement, de la perte des revenus et de la peur de déclencher une maladie mentale ou d’exacerber celle dont on souffre déjà.  La COVID-19 elle-même peut provoquer des complications neurologiques et mentales.  Les personnes qui souffrent d’un trouble mental ou neurologique ou qui consomment de la drogue sont plus vulnérables à une infection.

Journée mondiale des enseignants

La Journée mondiale des enseignants est commémorée aujourd’hui sur le thème « Enseignants: leaders en temps de crise et façonneurs d’avenir ».

En célébrant le rôle central des enseignants qui aident les étudiants pendant la COVID-19, le thème de cette année souligne la nécessité d’une formation, d’un développement professionnel et de compétences de leadership meilleurs pour atténuer les disparités dans l’apprentissage et contribuer à une éducation inclusive.

Dans son message vidéo, la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Mme Amina Mohammed, souligne que les enseignants sont la colonne vertébrale de tout le système éducatif et sont essentiels pour assurer une éducation inclusive de qualité.

Yémen/Enseignants

Pour la Journée mondiale des enseignants, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et le Partenariat mondial pour l’éducation ont appelé à la reprise du versement des salaires à près de la moitié des enseignants et du personnel pédagogique yéménites qui n’ont pas reçu leurs émoluments depuis 2016.  Ils préviennent que tout autre retard conduira probablement à l’effondrement total du secteur de l’éducation, avec les conséquences que l’on sait sur les enfants, en particulier les enfants les plus vulnérables.

Habitat

Aujourd’hui, la Journée mondiale de l’habitat souligne la centralité du logement comme moteur du développement durable dans les zones urbaines.

Dans son message, le Secrétaire général déclare que l’urgence qu’il y a à améliorer les conditions de vie a été mis en avant par la COVID-19, laquelle a dévasté la vie de millions de personnes dans les villes.  Il note que les mesures de riposte à la pandémie comme l’accès à l’eau potable et à l’assainissement ou encore la distanciation sociale, ont été difficiles à mettre en œuvre dans les bidonvilles.

Le Secrétaire général appelle à des efforts renouvelés pour promouvoir les partenariats, les politiques en faveur des couches les plus pauvres de la population et les lois nécessaires à l’amélioration du logement dans les villes.

Il est temps d’exploiter le potentiel transformateur de l’urbanisation pour le bien des peuples et de la planète, a dit le Secrétaire général.

Contribution financière

Les Seychelles ont payé la totalité de leur contribution au budget ordinaire de l’ONU pour 2020, faisant grimper le nombre des pays qui ont fait de même à 125.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.