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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 23 novembre 2020

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Secrétaire général / Afghanistan 

Aujourd’hui, à Genève, a débuté la Conférence sur l’Afghanistan de 2020, qui se tient au Palais des Nations.  La conférence ministérielle d’engagement est organisée conjointement par les Gouvernements de l’Afghanistan et de la Finlande, ainsi que par les Nations Unies. 

Le Secrétaire général participera à la conférence demain par le biais d’un message vidéo préenregistré.  Dans ce message, il devrait souligner combien la pandémie de COVID-19 et l’urgence climatique rendent la vie encore plus difficile en Afghanistan, en particulier pour les plus vulnérables.  Le Secrétaire général insistera également sur sa préoccupation face aux niveaux de violence qui restent élevés dans le pays.  Il mettra en évidence le rôle central des femmes afghanes dans la création de communautés pacifiques et inclusives. 

En raison des restrictions liées à la pandémie, en Suisse, la conférence se déroule virtuellement.  Seules les délégations cohôtes se rencontrent en personne.  La conférence peut être suivie sur le Webcast des Nations Unies.  

Secrétaire général / Organisations régionales

Aujourd’hui, s’adressant à 23 organisations régionales, le Secrétaire général a déclaré que notre partenariat avec elles est plus important que jamais.  Les organisations régionales jouent un rôle vital dans la riposte mondiale à la pandémie, a-t-il ajouté, rappelant aux participants son appel en vue d’une réponse à la COVID-19 fondée sur un nouveau contrat social et un nouvel accord mondial pour garantir que le pouvoir, la richesse et les opportunités soient partagés de manière plus large et équitable. 

Pour y parvenir, M. António Guterres a plaidé pour un nouveau multilatéralisme inclusif revigoré, dans lequel l’ONU, les organisations régionales, les institutions financières internationales travaillent ensemble plus étroitement.  Mais plusieurs mois plus tard, a-t-il constaté, la situation reste mitigée. 

Le moment est venu de redoubler d’efforts pour parvenir à un cessez-le-feu mondial d’ici à la fin de l’année, a déclaré M. Guterres.  La coopération internationale est essentielle pour faire changer les calculs que font les parties au conflit, ouvrir la place au dialogue et mettre fin à ces guerres.  

Secrétaire général / G20 

Le Secrétaire général s’est exprimé, hier, au Sommet des dirigeants du G20.  Il a renouvelé son appel à la solidarité et à la coopération face à la COVID-19.  Les dirigeants du G20, a-t-il déclaré, sont essentiels pour stopper la propagation de la pandémie, mobiliser les ressources nécessaires pour progresser davantage et aligner les efforts de relance sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Accord de Paris sur les changements climatiques. 

En réponse aux questions, le porte-parole s’est félicité de l’engagement ferme exprimé dans le communiqué final de faire en sorte que les vaccins contre la COVID-19 soient traités comme un bien public mondial, ainsi que des engagements financiers pris envers le mécanisme COVAX, bien qu’il subsiste manifestement un déficit financier. 

Sur la question de la dette, si le Secrétaire général a estimé que le communiqué final avait été un pas dans la bonne direction, il a trouvé que c’était encore insuffisant.  Il aurait aimé voir des initiatives plus globales sur la dette et les liquidités.

Le Secrétaire général a également été encouragé par les interventions des participants à la réunion et leurs engagements à progresser davantage, ainsi que par leurs engagements en matière d’inclusion.  Toutefois, sur la question des changements climatiques, il a été déçu par le libellé final, qui ne reflète pas le mouvement que nous voyons à l’échelle mondiale dans les entreprises et les gouvernements en ce qui concerne la neutralité carbone. 

Éthiopie / Humanitaire

L’ONU reste extrêmement préoccupée par la sécurité des civils de la région du Tigré, en particulier pour plus d’un demi-million de personnes se trouvant à Mekelle –dont plus de 200 travailleurs humanitaires-, ayant reçu des informations selon lesquelles les combats pourraient se déplacer dans la ville dans les prochaines heures.  L’ONU et ses partenaires humanitaires éthiopiens appellent d’urgence toutes les parties au conflit à se conformer à leurs obligations découlant du droit international humanitaire et à protéger les civils et les infrastructures civiles, y compris les installations sanitaires et les systèmes d’approvisionnement en eau. 

Les collègues humanitaires soulignent également l’urgence, pour toutes les parties au conflit, de laisser circuler librement les personnes touchées qui sont en quête de sécurité et d’assistance, y compris au-delà des frontières internationales et nationales, indépendamment de leur identification ethnique. 

L’ONU, avec ses partenaires éthiopiens, est prête à fournir une aide humanitaire aux personnes touchées par le conflit.  Pour cela, un accès humanitaire gratuit, sûr et sans entrave s’impose de toute urgence. 

L’ONU continue de recevoir des informations faisant état de déplacements internes.  Près de 39 000 personnes ont fui vers le Soudan, dont 17 000 enfants.  La riposte s’intensifie, mais l’afflux d’arrivées dépasse la capacité sur le terrain et des fonds supplémentaires sont nécessaires de toute urgence. 

COVID-19 / Djibouti

À Djibouti, l’équipe de l’ONU, dirigée par la Coordonnatrice résidente, Mme Barbara Manzi, s’inquiète de la manière dont l’impact socioéconomique de la pandémie aggravera encore les vulnérabilités.

L’ONU travaille en étroite collaboration avec les autorités pour se préparer à un afflux potentiel de personnes et répondre aux conséquences économiques de la crise.

Un tel mouvement de personnes, même en petit nombre, aurait un impact majeur car il ajouterait à un phénomène de migration mixte déjà soutenu.  Aujourd’hui, 1 personne sur 33 à Djibouti est un réfugié et 1 sur 10 est un migrant.

Alors que 85% du commerce qui transite par le port de Djibouti est à destination ou en provenance de l’Éthiopie, l’équipe de l’ONU sur le terrain est préoccupée par l’impact potentiel sur le commerce, l’économie et la sécurité alimentaire.

L’ONU cherche également à intensifier les mesures de prévention des maladies transmissibles, notamment la COVID-19, le paludisme et la diarrhée aqueuse aiguë.

République démocratique du Congo 

La Chef de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), Mme Leila Zerrougui, s’est félicitée de la condamnation prononcée aujourd’hui contre Ntabo Ntaberi Sheka, l’ancien chef du groupe armé NDC (Nduma Défense du Congo), et des codéfendeurs.

Sheka a été condamné à la prison à perpétuité pour des crimes de guerre commis à l’encontre des civils -notamment des femmes et des enfants- entre 2007 et 2017 dans le territoire de Walikale, au Nord-Kivu.  Ces crimes comprennent des meurtres, des actes de violence sexuelle et le recrutement et l’utilisation d’enfants.

Dans un communiqué publié en fin de matinée, Mme Zerrougui a déclaré que le verdict montre que l’impunité n’est pas une fatalité.  Cela témoigne également de la détermination des autorités congolaises à poursuivre, avec le soutien de l’ONU, la lutte légale contre les criminels de guerre dans le pays.

Libye

La Représentante spéciale par intérim du Secrétaire général pour la Libye, Mme Stephanie Williams, a convoqué aujourd’hui la première réunion virtuelle du deuxième cycle du Forum de dialogue politique libyen.  La réunion vise à discuter des critères de sélection des autorités exécutives unifiées pour la période préparatoire précédant les élections libyennes.

Dans ses remarques liminaires, elle a salué les progrès réalisés en Tunisie lors du premier cycle en présentiel, notamment l’accord consensuel sur une feuille de route pour la période préparatoire et sur la fixation au 24 décembre 2021 de la date des élections.

En ce qui concerne les allégations de corruption, la Représentante spéciale a indiqué que ces rapports avaient été renvoyés au Groupe d’experts des Nations Unies, étant donné que de telles activités, si elles étaient avérées, pourraient constituer une obstruction au processus politique et faire l’objet de sanctions.

Le deuxième cycle a été ajourné jusqu’à mercredi pour permettre aux participants d’étudier en détail les options de sélection présentées à la séance d’aujourd’hui.

Conseil de sécurité

Ce matin, le Conseil de sécurité a tenu une visioconférence ouverte sur la Somalie.  À cette occasion, le Représentant spécial du Secrétaire général, M. James Swan, a déclaré que la Somalie est confrontée à des décisions déterminantes notamment un processus électoral pour choisir le parlement et le président dans les mois à venir.

Il a indiqué que si un consensus a été atteint sur un modèle électoral indirect permettant de mettre fin l’impasse politique, ce modèle ne respecte malheureusement pas les conditions constitutionnelles requises pour l’élection au suffrage universel direct pour les élections législatives.  L’accord reflète en revanche un large consensus et une appropriation politique somalienne.

Le Représentant spécial a également noté que les besoins humanitaires demeurent aigus en Somalie.  Le pays a été durement touché par le triple choc de la COVID-19, des inondations et des infestations acridiennes.  Alors que les tendances nationales en ce qui concerne les cas de COVID-19 sont globalement favorables, il a déclaré que nous devons rester vigilants.

Nagorno-Karabakh

En réponse à des questions, le porte-parole a déclaré que, comme le Secrétaire général l’a clairement indiqué publiquement, l’ONU espère que la cessation des hostilités permettra aux acteurs humanitaires d’obtenir l’accès nécessaire à toutes les personnes dans le besoin dans toutes les zones touchées par le conflit, y compris les populations déplacées par le conflit, en particulier dans et aux alentours du Nagorno-Karabakh.

Comme le Secrétaire général l’a souligné lors de ses plus récents appels téléphoniques avec les Ministres des affaires étrangères de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan, l’ONU se tient prête à répondre aux besoins humanitaires et à travailler avec toutes les parties concernées.  Le même message a été transmis aux Coprésidents du Groupe de Minsk de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

En réponse à une demande de la Fédération de Russie et en attendant de plus amples détails sur le rôle et les modalités de fonctionnement du « Centre interagences d’intervention humanitaire russe », le Secrétaire général a confirmé que le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et les entités pertinentes de l’ONU sont prêts à coopérer et à discuter d’une éventuelle interaction et collaboration sur le terrain, notamment en vue d’entreprendre une première évaluation interagences indépendante au Nagorno-Karabakh et ses environs, dès que les conditions le permettront, afin d’obtenir une vision globale des besoins humanitaires sur le terrain.

Guatemala

En réponse aux questions soulevées au sujet de la situation au Guatemala, le porte-parole a déclaré que l’ONU réaffirme que les droits fondamentaux à la liberté d’expression et de réunion pacifique doivent être respectés.  L’ONU espère que les autorités mèneront une enquête impartiale et indépendante sur les événements.  L’ONU appelle tous les acteurs à travailler ensemble pour relever les défis auxquels le Guatemala est confronté par des moyens pacifiques, dans le plein respect de l’état de droit et des droits de l’homme.

Organisation météorologique mondiale 

L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a indiqué aujourd’hui que les niveaux de dioxyde de carbone continuent d’atteindre des niveaux records, malgré les mesures de confinement imposées dans le monde pour faire face à la COVID-19.

Selon le Bulletin de l’OMM sur les gaz à effet de serre, les niveaux de dioxyde de carbone ont connu une nouvelle augmentation en 2019 et la moyenne mondiale annuelle a dépassé le seuil significatif de 410 parties par million.  L’augmentation s’est poursuivie cette année, car le dioxyde de carbone reste dans l’atmosphère pendant des siècles et pendant de plus longues périodes encore dans l’océan.

L’OMM a déclaré que la baisse des émissions liée au confinement n’est qu’une infime partie du graphique à long terme et a souligné que nous avons besoin d’un aplatissement soutenu de la courbe.

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