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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 24 novembre 2020

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Secrétaire général/Économie mondiale

Le Secrétaire général est intervenu aujourd’hui par visioconférence à la troisième table ronde des économistes éminents sur la renaissance de l’économie mondiale.  Le Secrétaire général a déclaré que nous ne sommes pas seulement devant une crise sans précédent mais aussi devant une occasion de faire les changements nécessaires, fondamentaux et réels.

Il a noté que beaucoup plus d’un million de personnes sont mortes de la pandémie de COVID-19 et que plus de 100 millions d’autres sont poussées dans une pauvreté extrême.  Dans le même temps, a-t-il ajouté, nous reconnaissons la nécessité urgente d’une action climatique mais aussi que les pays en développement, en particulier, sont au bord de la ruine financière.  Il nous faut donc une solidarité mondiale et une coordination mondiale.   

Le Secrétaire général a souligné qu’il défend un nouveau contrat social au niveau national, avec un accent fort sur l’éducation, en tant principal égalisateur des chances, sur l’accès à la nouvelle économie numérique, sur une nouvelle génération de protection sociale et sur des mesures liées à un marché de l’emploi équitable.  Nous avons aussi besoin d’un nouveau pacte mondial au niveau international, a estimé le Secrétaire général.

Secrétaire général/Afghanistan  

Ce matin, dans son message vidéo à la Conférence 2020 sur l’Afghanistan, qui se tient à Genève, le Secrétaire général a souligné que le peuple afghan fait face à de sérieux défis, dont le conflit, la pauvreté et une application inégale de la loi.  

Le Secrétaire général a noté que la pandémie de COVID-19 a intensifié les problèmes humanitaires et de développement du pays.  Il a dit être profondément préoccupé par les niveaux élevés de violence et par le fait que le peuple afghan souffre depuis trop longtemps.

Le Secrétaire général a voulu que l’on redouble d’efforts pour instaurer un cessez-le-feu immédiat et sans condition, pour sauver des vies et prévenir une propagation plus avant de la COVID-19.  Il a ajouté que cela créerait un environnement favorable aux négociations de paix afghanes à Doha et a souligné que les femmes afghanes ont payé le prix le plus fort dans ce conflit, tout en jouant un rôle central dans l’édification de communautés inclusives et pacifiques, avec des opportunités pour tous.    

Mme Deborah Lyons, Représentant spéciale du Secrétaire général pour l’Afghanistan, a également pris la parole pour se dire encouragée par la détermination des équipes de négociation à rester à la table et à poursuivre les pourparlers à Doha.

Éthiopie

La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Mme Michelle Bachelet, a exhorté aujourd’hui les parties au conflit en Éthiopie à donner des instructions claires à leurs forces pour qu’elles épargnent et protègent les populations civiles de l’impact des hostilités.  Elle a ajouté que la rhétorique extrêmement agressive des deux parties sur les combats dans la ville de Mekele est un acte de provocation dangereux qui risque de faire courir à des civils déjà vulnérables et apeurés un grave danger. 

Mme Bachelet a dit être déjà troublée par le blackout dans le Tigré, qui rend très difficile pour les civils de communiquer avec leurs familles et pour les Nations Unies de surveiller la situation humanitaire et des droits de l’homme.

Justement, les agences humanitaires indiquent que plus de 40 000 Éthiopiens ont déjà traversé la frontière vers le Soudan depuis l’irruption de la violence dans le Tigré.  Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et ses partenaires ont pu fournir et distribuer une aide essentielle, dont de la nourriture, à davantage de personnes.  Mais la réponse humanitaire se heurte toujours à des problèmes logistiques et s’épuise, compte tenu de l’insuffisance des abris face aux besoins croissants. 

Le HCR éloigne aussi les réfugiés de la frontière mais les problèmes logistiques et les distances limitent le nombre de personnes qui peuvent être transférées.  En Éthiopie même, le HCR est toujours préoccupé par les civils, dont les populations déplacées et les agents humanitaires dans le Tigré.  L’ONU et ses partenaires cherchent à collecter de toute urgence la somme de 76 millions de dollars pour aider jusqu’en janvier, deux millions de personnes dans les régions éthiopiennes du Tigré, d’Afar et d’Amhara.

Yémen

Samedi dernier, les Nations Unies ont reçu une lettre officielle des autorités de facto d’Ansar Allah qui disent accepter la proposition pour la mission d’experts planifiée sur le Pétrolier FSO Safer, au Yémen.

La lettre vient après plusieurs semaines d’échanges techniques constructifs sur les activités qui seront menées par l’équipe d’experts.  Elle représente un pas important pour ce travail essentiel.  

L’objectif de la mission d’experts menée par l’ONU est d’évaluer le pétrolier et de lancer les premiers travaux légers de maintenance.  Il s’agit aussi de formuler des recommandations sur la marche à suivre pour neutraliser les risques de marée noire. 

Maintenant que la proposition de l’ONU a été acceptée, la phase de planification de la mission va immédiatement passer à celle des préparatifs du déploiement, à savoir l’achat des équipements nécessaires, les permis d’entrée pour tout le personnel de la mission, l’accord sur le cahier des charges à bord et la planification logistique.  

Les autorités de facto ont assuré l’ONU de leur disposition à faciliter les choses pour que l’équipe d’experts puisse se déployer le plus vite possible.  

L’ONU apprécie l’appui et la coopération reçus à ce jour de la part de toutes les parties, y compris les autorités de facto à Sanaa et le Gouvernement du Yémen.  Elle attend avec impatience de travailler avec toutes les parties prenantes pour faire de cette mission critique un succès et pour la lancer aussi vite que possible.

Iraq

À New York, Mme Jeanine Hennis-Plasschaert, Représentante spéciale pour l’Iraq, est intervenue par visioconférence au Conseil de sécurité.  Elle a prévenu que plusieurs crises distinctes mais qui se renforcent mutuellement sur les fronts politique, sécuritaire, financier, social et sanitaire continuent de forcer la main du Gouvernement iraquien, le poussant dans un mode réactif de gestion des crises.  (Voir communiqué de presse SC/14364)

UNRWA

Le Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), M. Philippe Lazzarini, a indiqué que le Conseil consultatif de son office a toujours désespérément besoin de 70 millions de dollars de contributions pour éviter des mesures douloureuses dans les semaines à venir et limiter le transfert des problèmes financiers d’une année à l’autre.

Il a indiqué que s’il n’a pas les fonds pour les salaires de novembre et de décembre, son office n’aura pas l’argent pour fonctionner en janvier, selon les informations sur les contributions en 2021.

Cette année, l’UNRWA  a accusé un déficit de 115 millions de dollars, dont les 70 millions nécessaires pour les salaires de 28 000 membres du personnel en novembre et en décembre.

Le Commissaire général a été obligé, la semaine dernière, de ponctionner le Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF) d’une somme de 20 millions de dollars pour renflouer les caisses et couvrir une partie des salaires de novembre.  La semaine prochaine, il décidera, en fonction des fonds disponibles, si l’UNRWA peut payer des salaires partiels à la fin du mois ou s’il doit retarder le versement des pleins salaires.

Avec la baisse des contributions de plusieurs donateurs, le déficit de l’UNRWA en 2020 est le plus grave qu’il ait connu depuis 2012 alors que les besoins des réfugiés sont énormes, en particulier avec l’impact socioéconomique de la COVID-19.

République centrafricaine

Les membres du G5 ont accueilli avec satisfaction les mesures prises par le pays pour avancer dans les préparatifs de l’élection du 27 décembre.  Le G5 est un groupe composé des Nations Unies, des États membres et des institutions internationales partenaires du pays.

Les mesures dont ils se sont félicités sont la création d’un cadre de consultation, l’adoption d’un code de conduite des médias et le travail en cours sur le code de conduite des partis politiques.

Dans une déclaration, les membres du G5 condamnent aussi toutes les formes de violence et appellent les signataires de l’Accord de paix à exprimer publiquement leur appui à la tenue des élections et à faciliter les opérations électorales sans condition ni réserve.

Enfin, le G5 réaffirme son engagement à rester auprès du peuple et des institutions centrafricains pour assurer le succès de ce processus électoral.

COVID-19/Zimbabwe

Au Zimbabwe, l’équipe de pays des Nations Unies, menée par la Coordonnatrice résidente, Mme Maria Ribeiro, continue de booster la riposte sanitaire et socioéconomique nationale à la COVID-19.  La semaine dernière, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a fourni du matériel de protection individuelle, des produits de laboratoire et du matériel informatique d’une valeur de 100 000 dollars à l’Institut national de recherche et de santé.

L’OMS et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) ont mené une campagne de vaccination de cinq jours contre le choléra, auprès des enfants de 1 an et plus.

Dans le pays, la faim est devenue un facteur important de pauvreté urbaine, aggravée par les sécheresses successives et la pandémie.  Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et d’autres entités des Nations Unies explorent les moyens de promouvoir l’agriculture urbaine.

De son côté, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) mène avec les autorités nationales des études pour évaluer les vulnérabilités et les besoins de ceux qui reviennent dans le pays, fuyant la pandémie de COVID-19.  Les rapatriés ont souligné la nécessité d’un train de mesures sur la réinstallation et sur un meilleur accès aux soins de santé.  L’évaluation contribue à mettre en place l’appui national aux rapatriés.

COVID-19/Maintien de la paix

Dans le cadre des efforts en cours pour aider les communautés hôtes dans la lutte contre la COVID-19, la Force intérimaire des Nations Unis au Liban (FINUL) a offert des équipements de protection et des produits médicaux à des centres de développement social dans les villes du sud-est de Frun et de Rachaya al Foukhar.  Les dons devraient bénéficier à 17 villages.  Par ailleurs, les psychologues d’un des contingents de la FINUL viennent d’organiser des cours de gestion du stress dans le sud-ouest du Liban à l’intention des médecins et autres professionnels de la santé qui sont en première ligne de la lutte contre le virus. 

De son côté, la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) contribue à la construction d’une nouvelle unité ambulatoire à l’Hôpital de Bor, un hôpital de référence de l’État de Jongleï.  La nouvelle infrastructure, qui compte une salle d’urgence et une pharmacie, sera opérationnelle au mois de janvier 2021.  Les installations actuelles sont de toute évidence submergées par l’arrivée des gens qui ont fui les inondations.  La plupart des centres de soins primaires de l’État de Jongleï et de la zone administrative voisine du Grand Pibor ont été inondés.

Climat

Mercredi 2 décembre à 8 h 45, le Secrétaire général fera une déclaration sur l’état de la planète au Forum des leaders mondiaux de la « Columbia University ».  La déclaration sera suivie d’une séance de questions-réponses avec les étudiants qui sera diffusée en direct sur le Webcast de l’ONU.

Conférences de presse  

Demain à 11 heures, une conférence de presse virtuelle sera organisée sur la prochaine Conférence des États parties à la Convention relative aux droits des personnes handicapées, prévue le 30 novembre.

Toujours demain, l’invitée du Point de presse sera la Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), Mme Natalia Kanem, qui va présenter la journaliste et écrivain, Mme Isha Sesay, toute nouvelle Ambassadrice de bonne volonté du FNUAP.  Dans ce rôle, Mme Sesay contribuera à sensibiliser le grand public au fléau mondial de la violence à l’encontre des femmes et des filles et aux pratiques néfastes, telles que la mutilation génitale féminine.

 

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