ECOSOC/7018

En pleine pandémie de COVID-19, l’ECOSOC tient un segment virtuel sur les activités opérationnelles de développement, « les yeux fixés sur le Programme 2030 »

C’est une version virtuelle de son segment sur les activités opérationnelles de développement qu’a tenue le Conseil économique et social (ECOSOC), cinq jours durant entre le 19 et le 27 mai, comme il l’avait décidé le 8 avril dernier (résolution E/2020/L.6) alors que toute réunion intergouvernementale est actuellement impossible au Siège de l’ONU à New York, en raison des mesures de distanciation sociale liées à la pandémie de COVID-19.

Le système des Nations Unies pour le développement, ce sont « 130 coordonnateurs résidents et équipes de pays travaillant 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, dans plus de 160 pays et territoires, pour améliorer le bien-être des populations », a rappelé à la session d’ouverture le Président de ce segment, M. Juan Sandoval Mendiolea (Mexique), qui est l’un des vice-présidents de l’ECOSOC.  

Un système que les États Membres doivent s’approprier, a recommandé à son tour le Secrétaire général, M. António Guterres, en leur demandant d’adopter une attitude proactive par des conseils et en veillant à ce que l’ONU agisse de manière responsable.  En travaillant ensemble, « les pieds sur l’accélérateur et les yeux fixés sur le Programme 2030 », il a promis que nous traverserons cette crise (COVID-19) et atteindrons notre destination, en protégeant les progrès de développement durement gagnés et en accélérant les efforts communs pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD) au cours de cette décennie d’action.

Au cours de cette première session, le Secrétaire général a échangé avec les délégations après avoir présenté son rapport sur la mise en œuvre de la résolution 71/243 de l’Assemblée générale sur l’examen quadriennal complet, y compris le repositionnement du système des Nations Unies pour le développement.

« Notre objectif reste clair », leur a-t-il dit: il faut aider les pays à naviguer et à accélérer les progrès vers la réalisation des ODD, tout en respectant pleinement le principe de l’appropriation nationale. 

À cet effet, la pandémie de COVID-19 a mis la barre encore plus haut et l’ONU a maintenant un triple impératif, a prévenu le Secrétaire général.  Premièrement, une riposte urgente est nécessaire pour aider les pays à endiguer l’impact de la pandémie et à stopper la transmission du virus.  Deuxièmement, il faut aider les gouvernements et leurs populations à sauvegarder les gains de développement, à atténuer les effets socioéconomiques de la pandémie et à sauver des vies dans les situations d’urgence.  Le troisième impératif est de travailler avec des partenaires pour que les efforts de relèvement -aux niveaux national, régional et mondial- s’inscrivent dans la droite ligne du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Accord de Paris sur les changements climatiques.

Selon M. Guterres, nous sommes sur la bonne voie pour mettre en œuvre les mesures de changement prescrites par l’Assemblée générale dans le cadre du l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies (le « QCPR » selon l’acronyme anglais) de 2016 et de la résolution de 2018 sur le repositionnement du système des Nations Unies pour le développement.  Pour preuve, il a souligné qu’une nouvelle génération d’équipes de pays des Nations Unies prend forme, mieux adaptée aux besoins locaux.  De même, les nouveaux cadres de coopération reposent sur un soutien plus intégré, cohérent et efficace pour les gouvernements et les populations, tandis que les opérations commerciales sont de plus en plus efficaces, transparentes et responsables.  Les États Membres ont aussi une meilleure visibilité sur les travaux et les ressources du système, y compris pour les coordonnateurs résidents.  De plus, les fonctions de planification, de suivi, d’évaluation et d’audit axées sur les résultats sont en cours d’amélioration, même si, a-t-il déploré, le niveau régional reste un atout sous-utilisé du système.

Le Secrétaire général a estimé que le prochain examen quadriennal complet sera l’occasion de se concentrer sur les questions politiques cruciales qui doivent préoccuper le système onusien de développement.  Il a insisté sur la nécessité d’accélérer les efforts, au début de la Décennie d’action pour les ODD, et d’aider les gouvernements à mieux se remettre de la pandémie. 

M. Guterres a donc plaidé pour une plus grande coopération dans les domaines clefs où les liens sont les plus forts et où l’impact de l’ONU sera le plus important: les changements climatiques; l’égalité des sexes; la transformation économique et l’emploi; et l’élimination de la pauvreté dans le but de ne laisser personne de côté.  Les partenariats -y compris la coopération Sud-Sud- seront également essentiels, tout comme le soutien aux pays en situation particulière, y compris ceux qui connaissent la fragilité et la crise, a-t-il précisé.

« Si notre engagement à atteindre les ODD n’a pas changé, l’urgence à agir a changé », a enchaîné la Présidente de l’ECOSOC, Mme Mona Juul, de la Norvège.  Selon elle, la réponse à la crise de COVID-19 doit être guidée par le Programme 2030, l’Accord de Paris sur les changements climatiques et le Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement, tout en veillant à ne laisser personne de côté.

La deuxième session a permis aux participants de débattre du rapport de la Présidente du Groupe des Nations Unies pour le développement durable (GNUD) relatif au Bureau de la coordination des activités de développement, présenté par la Vice-Secrétaire générale de l’ONU.

Mme Amina Mohammed a ainsi souligné que les investissements consentis pour renforcer le Bureau de la coordination se sont avérés judicieux, puisqu’il est au cœur du système des Nations Unies pour le développement.  En communiquant régulièrement avec les coordonnateurs résidents et les équipes de pays, le Bureau a intensifié son travail en fournissant des conseils, un soutien et de nouveaux outils pour aider à la transformation sur le terrain.  D’ailleurs, les trois quarts des coordonnateurs résidents, répondant à une enquête, ont estimé que le Bureau avait fourni un « soutien approprié » pendant cette phase initiale très complexe des opérations.

Pour sa part, le système des coordonnateurs résidents est au centre du système des Nations Unies pour le développement sur le terrain et au centre de sa transformation pour mieux réaliser l’ambition du Programme 2030, ont reconnu dans l’ensemble les participants de la troisième session consacrée au Dialogue avec les coordonnateurs résidents et les équipes de pays

Comme l’avait relevé Mme Mohammed en présentant le rapport précité, le système des coordonnateurs résidents est essentiel pour élever l’ambition et mobiliser tous les acteurs dans le but de protéger les acquis en matière de développement, coordonner la réponse multi-agences et multisectorielle pour faire face aux effets immédiats et à long terme de la pandémie sur le terrain, et aussi pour accélérer l’action et réaliser les ODD d’ici à 2030.  Au titre des aspects à peaufiner, elle a suggéré de renforcer la réserve de coordonnateurs résidents pour pouvoir toujours déployer le bon profil, au bon endroit, au bon moment.

Quant aux équipes de pays, 95% d’entre elles estiment qu’une approche mieux coordonnée a contribué à renforcer leurs relations avec les gouvernements.  De même, près des deux tiers ont déclaré que l’amélioration de la planification conjointe était une réalisation clef en 2019. 

Ce sont ensuite les équipes multipays et la dimension régionale qui ont été examinés, au cours de la Session 4.

La dimension régionale du développement, c’est plus que la somme des actions nationales, a expliqué la Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), Mme Alicia Bárcena, pour qui les perspectives transfrontières, sous-régionales et régionales doivent être mises en valeur.  De même, la coopération et les réponses collectives aux principaux domaines de développement doivent être renforcées.

Mme Bárcena a présenté un modèle d’initiative menée au niveau régional -le portail régional sur les ODD en Amérique latine et dans les Caraïbes- fruit d’une collaboration entre 22 agences, fonds et programmes de la région.  Elle s’est félicitée de ce « guichet unique sur le Programme 2030 » qui est déjà pleinement opérationnel et offre un point d’entrée à toutes les informations disponibles concernant le Programme 2030 et ses 17 ODD, tant au niveau régional que pour chacun des 33 pays d’Amérique latine et des Caraïbes.

Tenue dans le cadre du Dialogue avec la présidente du GNUD et les chefs d’entités, la session 5 avait pour thème « Travailler ensemble pour accélérer les progrès des ODD au cours de la Décennie d’action et à la lumière de la pandémie de COVID-19 ». 

À cette occasion, la Vice-Secrétaire générale a surtout insisté sur le financement des activités de développement.  Elle a salué le soutien des États Membres en faveur du pacte de financement lancé l’an dernier.  Mme Mohammed a vu dans ce pacte le seul moyen de garantir que la base de financement du système des Nations Unies pour le développement soit orientée vers la coordination plutôt que la concurrence.  En outre, a-t-elle relevé, la crise de la COVID-19 a rappelé de façon tragique l’importance des ressources de base pour les entités de l’ONU consacrées au développement et la nécessité d’une fonction de coordination dotée de ressources suffisantes pour le système.  Selon elle, l’ONU est sur la bonne voie.

Des chefs d’agences, fonds et programmes des Nations Unies ont également pris part à cette session.  Globalement, dans le cadre de la lutte contre la COVID-19, ils ont appelé au renforcement des systèmes de santé afin de les rendre plus résilients.  Ils ont également plaidé pour le renforcement de la connectivité et des infrastructures technologiques afin de faciliter l’éducation à distance, notamment en faveur des enfants des pays en développement qui courent le risque d’être laissés de côté.

La sixième session, qui devait être consacrée à la préparation du QCPR 2020, a été renvoyée à une date ultérieure, une fois qu’il sera de nouveau possible d’organiser des réunions physiques au Siège de l’ONU.

À la séance de clôture des travaux, le Secrétaire général adjoint au Département des affaires économiques et sociales (DAES), M. Liu Zhenmin, a lancé un appel: « par notre réponse à la pandémie, nous devons protéger les avancées durement gagnées et mettre en place le type de systèmes et de politiques qui nous permettront d’atteindre les objectifs ambitieux que nous nous sommes fixés ».

« Bien que la COVID-19 ait un impact sur la mise en œuvre des ODD, il faut se relever encore plus fort », a renchéri la Vice-Secrétaire générale.  Ce relèvement se fera avec les jeunes et les femmes, a-t-elle précisé, l’ONU étant déterminée à mobiliser ces acteurs majeurs aux niveaux régional et national.  Elle attend de la prochaine résolution sur le QCPR qu’elle permette de renforcer les gains dans la mise en œuvre des ODD.  Pour cela, il faut des données fiables pour guider les politiques et programmes, sans oublier la mobilisation des ressources.  Elle a, enfin, appelé à un « Multilatéralisme 2.0 » qui doit être de mise dans le monde post-COVID.  

Les positions et les principaux points présentés dans les déclarations des participants seront reflétés dans le résumé des travaux que doit préparer M. Sandoval Mendiolea.  Ce document servira de base aux discussions que l’Assemblée générale tiendra, en principe au cours de l’automne prochain, avant d’adopter sa résolution sur l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies (QCPR).

La Section des communiqués de presse a effectué ce résumé des travaux du segment sur les activités opérationnelles de développement à partir des documents envoyés par le Secrétariat de l’ECOSOC, qui sont également disponibles sur le site internet de l’ECOSOC. 

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