SC/14255

Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur la Colombie

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de juin, M. Christoph Heusgen (Allemagne):

Les membres du Conseil de sécurité ont réaffirmé leur appui plein et unanime au processus de paix en Colombie et se sont déclarés attachés à collaborer étroitement avec elle pour soutenir l’application intégrale de l’Accord final de paix.  Ils se sont félicités de l’engagement constant manifesté par les deux parties à cette fin et ont fermement appuyé les efforts complémentaires déployés par la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie et par l’équipe de pays. 

Les membres du Conseil ont salué la résilience des Colombiens face à la pandémie de COVID-19 et se sont félicités des mesures prises par les parties pour en atténuer l’effet sur la mise en œuvre de la paix.  Ils ont noté les problèmes particuliers qu’elle engendrait, sur le plan du processus de réintégration, et ont insisté à cet égard sur la poursuite de l’action conjointe menée par le Gouvernement et par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) pour garantir la viabilité des projets de réintégration.  Ils ont préconisé l’accélération des mesures prises pour assurer l’accès à la terre aux ex-combattants, qui sont indispensables pour mettre en place des projets rémunérateurs, et ont souligné qu’il importait d’accroître l’appui sous forme d’assistance technique et d’accès au marché.  

Les membres du Conseil se sont déclarés de nouveau vivement préoccupés par les menaces, les attaques et les meurtres dont font l’objet, de manière constante, des figures de la société civile et des notables locaux, notamment des dirigeantes femmes et des personnes issues des communautés autochtones et afro-colombiennes, ainsi que d’anciens membres des Forces armées révolutionnaires de Colombie-Armée populaire (FARC-EP), qui ont persisté malgré la pandémie de COVID-19.  Ils ont pris note de l’exposé fait à cet égard par Clemencia Carabalí, représentante de l’Association des femmes afro-colombiennes du Nord-Cauca.  Ils ont souhaité vivement de nouveaux progrès dans l’application du plan d’action dans le cadre de la Commission intersectorielle des garanties pour les femmes leaders et les défenseuses des droits humains.  Ils ont souligné qu’il fallait mettre davantage à profit les mécanismes de garantie de la sécurité prévus dans l’Accord final de paix, étendre la présence intégrée de l’État sur le plan civil et de la sécurité dans les zones touchées par les conflits et faire traduire en justice ceux qui avaient proféré des menaces et commis des violences.  Ils se sont félicités à cet égard de ce que les enquêtes menées sur les responsables de ces actes aient progressé et ont encouragé tous les acteurs concernés à redoubler d’efforts dans la lutte contre l’impunité.  

Les membres du Conseil se sont félicités des progrès accomplis sur le plan de la réactivation des comités techniques en vue de l’application du Programme global pour la sécurité et la protection des populations et des organisations au niveau territorial.  Ils ont préconisé une accélération des progrès de la part de la Commission nationale des garanties de sécurité pour ce qui était d’élaborer, en partenariat avec la société civile, une politique publique visant à démanteler les groupes armés illégaux.  Ils ont noté avec préoccupation que l’insécurité avait contraint plusieurs groupes d’ex-combattants à abandonner leurs lieux de résidence, y compris les anciens secteurs territoriaux de formation et de réintégration et les zones environnantes, où ils continuent de s’exposer à des risques plus grands.  Ils ont recommandé instamment un financement et un soutien suffisants à l’Unité nationale de protection pour veiller à la protection physique des ex-combattants. 

Les membres du Conseil se sont félicités des mesures prises par les autorités colombiennes pour promouvoir un développement partagé, élément clef d’une paix stable et durable.  Ils ont souligné l’importance d’appliquer tous les aspects de l’Accord final de paix, notamment la réforme rurale, la participation politique, la lutte contre les drogues illicites, dont les programmes de substitution de cultures, et la justice transitionnelle.  Ils ont réaffirmé leur plein appui aux trois composantes du Système intégré pour la vérité, la justice, la réparation et la non-répétition et ont salué les avancées obtenues sur le plan de l’exécution de mandats essentiels.  Ils ont noté avec intérêt que les parties et la Juridiction spéciale pour la paix s’étaient déclarées favorables à ce que la Mission de vérification joue un rôle, pour ce qui était de veiller au respect des sanctions de la Juridiction, comme prévu dans l’Accord final de paix. 

Les membres du Conseil ont exprimé l’espoir que l’appel lancé par le Secrétaire général en faveur d’un cessez-le-feu immédiat dans le monde, à la suite de la pandémie de COVID-19, tel qu’avalisé par le Conseil dans sa résolution 2532 (2020), amène toutes les parties en Colombie à mettre un terme à la violence, à faciliter la réponse apportée face à la pandémie et à consolider davantage la paix. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.