SC/14398

Conflit israélo-palestinien: après cinq ans au service de la paix au Moyen-Orient, le Coordonnateur spécial présente ses dernières recommandations au Conseil de sécurité

Le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient depuis 2015, M. Nickolay Mladenov, de la Bulgarie, qui sera remplacé en janvier par M. Tor Wennesland, de la Norvège, a fait ce matin ses dernières recommandations devant le Conseil de sécurité réuni en visioconférence.  Malgré une situation sécuritaire délétère et la poursuite des activités de colonisation, « la solution des deux États est encore possible », a affirmé M. Mladenov.  « C’est la seule solution qui puisse permettre aux Palestiniens et aux Israéliens de vivre dans la paix et la sécurité », a-t-il conclu,  en appelant la communauté internationale à les épauler  afin de revenir à la table des négociations. 

En présentant le seizième rapport sur la mise en œuvre de la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité, lequel couvre la période allant du 21  septembre au 10 décembre 2020, M. Mladenov a profité de son ultime intervention à ce titre pour partager son point de vue sur le conflit israélo-palestinien.    Selon lui, ce conflit ne concerne pas seulement le territoire: il touche d’abord au droit des deux peuples d’avoir chacun une patrie et d’appeler Israël et la Palestine « leur pays ».    La vision des Accords d’Oslo est restée « inachevée », a regretté M. Mladenov avant d’inviter le monde à ne pas abandonner ce conflit.  

  Le Coordonnateur spécial a salué les efforts de paix menés ces deux dernières années par les États-Unis, rappelant que toute résolution du conflit doit être basée sur la solution des deux États et prévoir des arrangements économiques conséquents.    Peut-être est-il temps aujourd’hui de faire en sorte que ces deux peuples puissent regarder dans la même direction, a-t-il plaidé.    « Ce ne sera pas facile, ce sera même très difficile », a-t-il confié, avant d’inviter les dirigeants des deux bords à s’y engager tout de même.  Selon lui, ce conflit ne peut être résolu par des acteurs extérieurs ; il doit l’être par les dirigeants des deux peuples, par le biais de négociations directes, coordonnées par le Quatuor pour le Moyen-Orient, et avec la participation des partenaires arabes  et la médiation de l’ONU.   M. Mladenov a rappelé que l’engagement en faveur de la solution des deux États trouve un fort soutien à travers le monde.  

Dans l’ensemble, les délégations ont salué le dévouement et les efforts de M. Mladenov au cours des cinq dernières années, même si elles ont déploré le manque de progrès dans l’application de la résolution 2334 (2016).  Plusieurs pays, dont l’Allemagne, se sont dit préoccupés par la réalité sur le terrain qui éloigne de plus en plus la possibilité de la solution des deux États.  Cette solution reste en danger, a dit la France, qui voit dans la poursuite des activités de colonisation israéliennes « une annexion de fait ».  La Belgique s’est inquiétée des projets qui compromettent la continuité territoriale d’un futur État palestinien, ainsi que l’avenir de Jérusalem en tant que capitale partagée. 

Depuis 1948, les efforts de règlement se sont soldés par des échecs, ont estimé pour leur part les États-Unis.  Ce constat a conduit le Président Trump à proposer un « plan ambitieux » pour aider à résoudre le conflit et offrir davantage de prospérité aux habitants de la région.  La délégation américaine a assuré que, dans ce cadre, Israël s’est engagé à œuvrer à une solution à deux États.  En outre, s’est-elle félicitée, le Président Trump a réussi à obtenir des accords de normalisation entre Israël et plusieurs États arabes pour la première fois depuis 1994.  Les dits Accords d’Abraham montrent que le dialogue peut triompher, a concédé le Royaume-Uni, mais la communauté internationale doit s’assurer qu’ils profitent aussi aux Palestiniens. 

Si le processus de paix n’a pas vraiment évolué, le Coordonnateur spécial a néanmoins réussi à préserver le rôle central de l’ONU à cet égard, a reconnu la Fédération de Russie.  La délégation a maintenu sa position de principe, à savoir qu’elle souhaite une solution juste à la question palestinienne sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Initiative de paix arabe, en vue de parvenir à la solution des deux États.  Les Israéliens et les Palestiniens doivent revenir à la table des négociations, a renchéri la Chine, avant d’insister, avec plusieurs membres du Conseil, sur l’importance de l’initiative du Président Abbas pour une conférence de paix internationale en 2021.   

En attendant cette perspective, le Coordonnateur spécial s’est dit profondément troublé par l’expansion continue des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est.  Il a précisé qu’au cours de l’année écoulée, les autorités israéliennes ont ranimé des projets qui avaient été gelés depuis des années.  Ainsi, le nombre total d’unités construites en 2020 égale les chiffres de 2019, malgré une interruption de huit mois, et environ 50% de ces unités se trouvent en Cisjordanie, dans des zones cruciales pour la contiguïté et la viabilité d’un futur État palestinien.  « Nous ne reconnaîtrons aucune modification des lignes du 4 juin 1967, y compris en ce qui concerne Jérusalem, autre que celles agréées par les parties  », a averti la France.    De son côté, la Tunisie a exhorté la communauté internationale à assumer ses responsabilités en obligeant la Puissance occupante à mettre fin à ses activités de peuplement, conformément à la résolution 2334 (2016). 

En outre, la violence se poursuit, s’est alarmé le Coordonnateur spécial en évoquant les attaques contre les civils et l’incitation à la violence qu’il a jugées inacceptables.    Tous les auteurs doivent être tenus pour responsables, a-t-il rappelé, disant sa consternation de voir que les enfants continuent d’être des victimes.    « Tirer des balles n’est pas une riposte raisonnable ou proportionnelle aux lanceurs de pierres », s’est émue l’Afrique du Sud qui a demandé l’ouverture d’une enquête sur le meurtre récent d’un enfant palestinien sourd-muet, avant d’inviter de nouveau le Conseil de sécurité à se rendre dans les territoires occupés pour se rendre compte de la situation.  Sur le plan humanitaire, notamment dans le contexte de la pandémie de COVID-19, le Coordonnateur spécial a évoqué le Plan de réponse humanitaire pour 2021 évalué à 417 millions de dollars pour aider 1,8 million de personnes vulnérables l’année prochaine.   Il s’est alarmé de la situation dans la bande de Gaza et a dressé un sombre tableau des finances de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).  Par ailleurs, M. Mladenov a jugé profondément regrettable qu’un accord n’ait pas encore  été  conclu sur la tenue des élections présidentielle et législatives palestiniennes. 

M. NICKOLAY MLADENOV, Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, a présenté le seizième rapport sur la mise en œuvre de la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité, lequel couvre la période allant du 21 septembre au 10 décembre 2020.  Évoquant dans un premier temps l’actualité récente, il a indiqué que le 15 décembre, le Premier Ministre palestinien et le Coordonnateur humanitaire par intérim dans les territoires palestiniens occupés ont lancé le Plan de réponse humanitaire pour 2021.  Ce Plan comprend un appel à contributions de 417 millions de dollars pour aider 1,8 million de personnes vulnérables l’année prochaine.  La dernière évaluation des besoins humanitaires a révélé que 2,45 millions de Palestiniens -soit 47% de la population- ont besoin d’aide. 

De même, après la soumission du rapport, le 13 décembre, les autorités israéliennes ont annoncé un appel d’offres pour 290 logements dans la colonie de Gilo à Jérusalem-Est.  Et le 16 décembre, la Knesset israélienne a présenté, lors d’un vote préliminaire, un projet de loi fixant un délai de deux ans pour la légalisation de 65 avant-postes.  Depuis la présentation du rapport, des incidents violents se sont également produits dans tout le territoire palestinien occupé, a poursuivi le Coordonnateur spécial.  Il s’est dit profondément troublé par l’expansion continue des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est.   

M. Mladenov a précisé qu’au cours de l’année écoulée, les autorités israéliennes ont ranimé des plans qui avaient été gelés depuis des années.  Le nombre total d’unités construites en 2020 égale les chiffres de 2019, malgré une interruption de huit mois.  Environ 50% de ces unités se trouvent en Cisjordanie, dans des zones cruciales pour la contiguïté et la viabilité d’un futur État palestinien.  À l’emplacement stratégique du plan E1, les projets de quelque 3 500 unités ont été avancés après un retard de huit ans.  S’il était mis en œuvre, le plan E1 romprait la connexion entre le nord et le sud-ouest de la Cisjordanie, a déploré M. Mladenov.  De même, un appel d’offres a été lancé pour quelque 1 200 unités établissant une nouvelle implantation à Givat Hamatos, menaçant de déconnecter davantage Jérusalem-Est de Bethléem et du sud-ouest de la Cisjordanie.  Si l’un de ces projets était mis en place, cela compromettrait considérablement l’établissement d’un État palestinien viable et contigu dans le cadre d’une solution négociée à deux États, a-t-il encore averti.  En outre, la démolition et la saisie continues des structures palestiniennes, notamment des projets humanitaires et écoles, sont profondément préoccupantes. 

M. Mladenov a appelé les autorités israéliennes à mettre fin à la démolition des biens palestiniens, ainsi qu’au déplacement et à l’expulsion des Palestiniens, et à approuver les projets qui permettraient à ces communautés de construire en toute légalité et de répondre à leurs besoins en matière développement. 

La violence se poursuit, s’est alarmé le Coordonnateur spécial en évoquant les attaques contre les civils et l’incitation à la violence qu’il a jugées inacceptables.  Tous les auteurs de violence doivent être tenus pour responsables, a-t-il rappelé, disant sa consternation de voir que les enfants continuent d’être des victimes.  « Je réaffirme que les forces de sécurité doivent faire preuve de la plus grande retenue et ne peuvent recourir à la force létale que lorsque c’est strictement inévitable pour protéger la vie. »  Les autorités israéliennes et palestiniennes doivent donc mener des enquêtes approfondies, indépendantes, impartiales et rapides sur tous les cas d’usage de la force, a dit M. Mladenov.  Le lancement sans discernement de roquette et de mortiers vers les centres de population civile israélienne par le Hamas, le Jihad islamique palestinien ou d’autres groupes est interdit par le droit international humanitaire, a rappelé M. Mladenov qui a appelé les militants palestiniens à cesser cette pratique immédiatement.  Il a aussi dit sa préoccupation devant la poursuite des violences liées aux colons en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est.  Malheureusement, le sort de deux civils israéliens et les corps de deux soldats israéliens détenus par le Hamas à Gaza reste une préoccupation humanitaire importante, a-t-il noté, tout en appelant le Hamas à les libérer immédiatement.  Préoccupé par la pratique israélienne qui consiste à détenir les corps des Palestiniens tués, il a appelé Israël à rendre les dépouilles à leurs familles, conformément à ses obligations en vertu du droit international humanitaire.  En outre, compte tenu du fait que les tribunaux de Gaza continuent de prononcer des condamnations à mort en violation du droit palestinien et des obligations internationales de l’État de Palestine, M. Mladenov a appelé le Hamas à Gaza à imposer un moratoire immédiat sur les exécutions et à cesser le recours aux tribunaux militaires pour juger les civils. 

La situation financière de l’UNRWA demeure une grave préoccupation, a déploré ensuite le Coordonnateur spécial.  Il a souligné qu’avec le soutien de partenaires et d’un prêt du Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF), une interruption des services vitaux a été évitée le mois dernier.  Malheureusement, malgré ce soutien, il existe un déficit de financement de 88 millions de dollars en décembre, dont 22 millions pour payer les salaires de près de 30 000 personnes travaillant en première ligne dans l’éducation, la santé, les services sociaux ou aidant directement les réfugiés palestiniens.  En janvier 2021, les prévisions financières de l’UNRWA sont pires et pourraient bien exiger des mesures plus drastiques pour éviter un effondrement de l’Office dans les mois à venir, a mis en garde M. Mladenov.  De même, la situation à Gaza reste fragile au milieu des immenses souffrances de sa population.  « Le risque d’une escalade majeure demeure. »  Compte tenu de ses préoccupations légitimes en matière de sécurité, il a exhorté Israël à alléger les restrictions à la circulation des biens et des personnes à destination et en provenance de Gaza.  « Il est profondément regrettable qu’un accord n’ait pas encore été conclu sur la tenue des élections présidentielle et législatives palestiniennes », a aussi déploré le Coordonnateur spécial.  Il a dit continuer d’encourager les parties à surmonter leurs différends dans le cadre des efforts de réconciliation intrapalestiniens menés par l’Égypte. 

En ce qui concerne le processus de paix dans son ensemble, M. Mladenov a prié les Israéliens et les Palestiniens, les États de la région et la communauté internationale dans son ensemble à prendre des mesures pratiques pour permettre aux parties de se réengager.  De telles mesures doivent également être accompagnées d’actions concrètes afin de restaurer un horizon politique pour mettre fin au conflit, a—t-il préconisé.  Le Quatuor pour le Moyen-Orient, aux côtés de partenaires arabes, et les dirigeants israéliens et palestiniens doivent œuvrer ensemble pour revenir sur la voie de négociations constructives, a-t-il espéré.  Il a rappelé que l’engagement en faveur de la solution des deux États trouve un fort soutien à travers le monde et jouit d’un consensus sur les plans régional et international. 

Le Coordonnateur spécial a souligné quelques progrès et opportunités après la décision de relancer la coordination civile et sécuritaire entre Palestiniens et Israéliens.  Ainsi, le Gouvernement palestinien a reçu quelque 900 millions de dollars de revenus antérieurs pour lutter contre la pandémie de COVID-19 et faire face à la détérioration de la situation financière.  « Lors de réunions avec les dirigeants des deux côtés, je les ai vivement encouragés à saisir ce moment pour entamer un processus de mise à jour de leurs relations économiques et administratives », a-t-il relevé.  Un accord sur les réformes pertinentes présenterait selon lui des avantages humanitaires, économiques et en matière de développement, en plus d’être « un premier pas sur le chemin du retour aux négociations ».  Il a jugé essentiel d’assouplir les restrictions aux importations dans la bande de Gaza et d’octroyer des permis de construction dans la zone C de la Cisjordanie occupée. 

M. Mladenov a dit avoir encouragé les donateurs à soutenir quelques initiatives qui pourraient être mises en œuvre immédiatement.  Elles créeraient quelque 20 000 emplois à Gaza pendant 12 mois, et permettraient d’accélérer les travaux sur les infrastructures essentielles dans les domaines de l’eau, de l’assainissement, de l’énergie, et dans les secteurs de la santé et des petites et moyennes entreprises.  « Je garde espoir que l’année prochaine, non seulement nous franchirons le cap de cette pandémie, mais nous retrouverons une confiance renouvelée dans la voie vers une solution à ce conflit. »

Enfin, M. Mladenov a dit vouloir saisir l’occasion de sa dernière intervention devant le Conseil de sécurité en tant que Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient pour partager quelques idées sur le conflit israélo-palestinien.  Selon lui, ce conflit ne concerne pas seulement le territoire : il touche d’abord au droit des deux peuples d’avoir chacun une patrie et d’appeler Israël et la Palestine leur pays.  En 1994, avec les Accords d’Oslo, a-t-il rappelé, les dirigeants des deux peuples avaient pris la décision de faire la paix, malgré l’opposition visible au sein des deux bords.  Il a regretté le fait qu’aujourd’hui cette vision reste « inachevée ».  Il a invité le monde à ne point délaisser ce conflit. 

M. Mladenov a salué les efforts de paix menés ces deux dernières années par les États-Unis.  Il a rappelé que toute résolution doit être basée sur la solution des deux États, tout en prévoyant des arrangements économiques conséquents.  Peut-être est-il temps aujourd’hui de faire en sorte que ces deux peuples puissent regarder dans la même direction, a-t-il plaidé.  « Ce ne sera pas facile, ce sera même très difficile », a-t-il avoué, avant d’inviter les dirigeants des deux parties à s’y engager.  Le Coordonnateur spécial a précisé que ce conflit ne peut être résolu par des acteurs externes, mais par les dirigeants des deux peuples et par des négociations directes coordonnées par le Quatuor pour le Moyen-Orient et avec la médiation de l’ONU.  En conclusion, il a souhaité bonne chance à son remplaçant, M. Tor Wennesland, de la Norvège. 

Les États-Unis se sont déclarés extrêmement reconnaissants pour le dévouement de M. Mladenov en tant que Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient pendant plus de cinq ans et lui a souhaité plein succès pour sa nouvelle mission d’Envoyé spécial pour la Libye.  La délégation a ensuite noté que les progrès enregistrés au Moyen-Orient ont, selon elle, inversé les suppositions qui étayaient jusqu’alors la réflexion sur cette région.  Observant que le conflit israélo-arabe remonte à la naissance du Conseil de sécurité et que, depuis 1948, les efforts de règlement se sont soldés par des échecs, elle a estimé que cette approche insuffisante avait empêché la coopération internationale et l’établissement de relations amicales entre Israël et ses voisins arabes.  Ce constat, a-t-elle ajouté, a conduit le Président Trump à proposer un « plan ambitieux » pour aider à résoudre le conflit et offrir davantage de prospérité aux habitants de la région.  Les États-Unis ont assuré que, dans ce cadre, Israël s’est engagé à œuvrer à une solution à deux États.  En outre, a-t-elle souligné, le Président Trump a réussi à obtenir des accords de normalisation entre Israël et plusieurs États arabes pour la première fois depuis 1994.  

Le premier de ces Accords d’Abraham a permis de normaliser en août dernier les relations entre Israël et les Émirats arabes unis.  Bahreïn a suivi avec un accord de normalisation et de coopération dans un grand nombre de secteurs.  En octobre, a poursuivi la délégation américaine, le Soudan et Israël ont convenu également d’un accord bilatéral et les Accords d’Abraham se sont élargis, le 10 décembre, c’est le Maroc, qui a renoué des relations diplomatiques avec Israël.  En moins de quatre mois, ces accords ont ouvert la voie à une mobilisation plus forte, s’est-elle félicitée.  Pendant des décennies, il était supposé que toute normalisation avec Israël ne pourrait découler que d’une résolution du conflit.  Or, la normalisation des relations entre Israël, les Émirats arabes unis et Bahreïn redonne espoir dans une région où la situation est aggravée par la pandémie actuelle.  Regrettant que, depuis des décennies, Israéliens et Palestiniens recourent à la même rhétorique, elle a appelé la communauté internationale à réfléchir à ce que nous aurions pu mal interpréter au fil des ans.  La délégation a également exhorté les Palestiniens à réfléchir aux opportunités que leur offre le plan proposé par les États-Unis.   Une paix permettrait notamment de redonner des perspectives économiques aux Palestiniens, a-t-elle fait valoir, en formant le vœu qu’un jour prochain, le Conseil n’aurait plus à se pencher sur cette question.  Notant que les juifs viennent de fêter Hanoucca et qu’un sapin de Noël se dresse devant l’église de la Nativité à Bethléem, les États-Unis ont souhaité que les Accords d’Abraham soient considérés comme « une source de lumière qui redonne espoir ». 

La République dominicaine a indiqué que le respect du droit guide sa position sur ce dossier, avant de résolument plaider pour la solution des deux États.  La poursuite de la colonisation dans les territoires palestiniens occupés est une surprise, a déclaré la délégation, en soulignant les graves conséquences de cette politique.  Elle a déploré les violations des droits des enfants, notamment à Gaza.  « Tout enfant a le droit de vivre son enfance et d’être protégé de la violence. »  La délégation a salué la reprise de l’application de l’accord sur les recettes fiscales entre les deux parties.  Elle a estimé que le rapprochement en cours entre le monde arabe et Israël est «  un bon point de départ » pour que Palestiniens et Israéliens bâtissent ensemble un avenir sans violence, de paix et de sécurité.  Alors qu’elle quitte le Conseil, la République dominicaine a indiqué que la situation ne s’est pas améliorée, avant de saluer la résilience du peuple palestinien.  Ce dernier doit continuer à être aidé par la communauté internationale.  « Je fais le rêve que Palestiniens et Israéliens s’assoient à la table des négociations pour conclure un accord qui aboutisse à la solution des deux États », a conclu la délégation. 

L’Allemagne a considéré comme important de conserver comme point de référence du règlement de la question israélo-palestinienne ce qui s’est passé en 1994, se disant déçue de constater qu’au cours des deux dernières années, il n’y avait pas eu de véritables progrès sur ce dossier.  Rappelant son attachement à un ordre international fondé sur des règles et au principe de régler des conflits par des moyens politiques dans le respect des résolutions du Conseil de sécurité, la délégation a souligné que ces résolutions « ne sont pas un menu à la carte » dans lequel on peut choisir celles à mettre en œuvre.  La délégation s’est dite ensuite préoccupée par la réalité sur le terrain qui éloigne de plus en plus de la possibilité d’une solution des deux États.  Elle a condamné les activités de peuplement israéliennes, les confiscations de terres palestiniennes, et autres pratiques israéliennes ainsi que les attaques menées contre Israël par le Hamas et d’autres organisations terroristes.  Notant qu’Israël a autorisé la construction de plus de 28 000 unités de logement dans la zone C, l’Allemagne a jugé alarmante cette tendance.  Aussi a-t-elle demandé à M. Mladenov si, étant donné que les activités de colonies de peuplement israéliennes se font notamment dans des zones sensibles situées aux alentours de Jérusalem, il croyait toujours en la solution des deux États ?  Pour avoir suivi de près le rapprochement entre Israël et certains pays arabes, l’Allemagne a dit y voir une avancée louable.  Elle a cité un article paru dans « The Economist » en décembre qui parlait d’un club de foot israélien, « le plus raciste d’Israël », qui a été racheté à 50%, il y a quelques semaines, par les Émirats arabes unis avec la bénédiction d’un rabbin israélien : « Voilà une histoire de rapprochement exceptionnelle ». 

Pour sa part, a-t-elle assuré, l’Allemagne poursuivra ses efforts, avec ses partenaires européens et autres, afin d’avancer vers un dialogue crédible et des négociations efficaces vers un statut final sur la base des paramètres internationalement reconnus.  Elle a salué les efforts louables de M. Mladenov en ce sens au cours des cinq dernières années, qui a toujours cherché à impliquer toutes les parties prenantes.  Pour ce qui est de l’UNRWA, elle y voit un facteur important de stabilité dans la région.  C’est la raison pour laquelle Berlin a versé 220 millions de dollars à l’Office, encouragent les autres pays, en particulier les pays du Golfe, à le soutenir financièrement également. 

La Chine a remercié M. Mladenov pour ses efforts au cours des cinq dernières années.  Elle a regretté que quatre ans après l’adoption de la résolution 2234 (2016) aucun progrès notable n’ait été enregistré sur le terrain et que le processus de paix pour le Moyen-Orient soit toujours dans l’impasse.  Les résolutions des Nations Unies sur ce dossier sont le fruit d’un travail minutieux et doivent être appliquées, a exigé la délégation.  Elle a dénoncé la poursuite et l’expansion des colonies de peuplement israéliennes dans le territoire occupé et appelé les parties concernées à abandonner les plans d’annexion, faire cesser les activités de peuplement et définir les frontières des deux États.  La Chine a également appelé à la levée du blocus de Gaza et à prévenir tout acte de violence contre des civils.  Les Israéliens et les Palestiniens doivent revenir à la table de négociations et la Chine salue l’initiative du Président Abbas d’une conférence de paix internationale en 2021.  Il faut écouter les opinions des pays de la région et prendre en compte les positions de toutes les parties, a martelé la délégation avant de demander à la communauté internationale de répondre aux répercussions de la pandémie sur les Palestiniens. 

La Chine a ensuite réaffirmé son soutien à l’UNRWA et a appelé la communauté internationale à soutenir financièrement l’Office.  Depuis le début de 2020, la Chine a envoyé des articles et équipements médicaux à l’UNRWA pour approvisionner ses centres de soin.  Ce mois-ci, l’ONU a célébré la Journée de solidarité avec le peuple palestinien, a rappelé la délégation, ce qui a été l’occasion pour la Chine de réaffirmer son attachement à la cause palestinienne et à une solution juste et durable dans les meilleurs délais. 

Saint-Vincent-et-les Grenadines a déploré l’incapacité du Conseil à protéger les Palestiniens vivant sous l’occupation et l’a enjoint à faciliter la reprise des pourparlers entre les deux parties, en vue de parvenir à une solution viable à deux États.  Toutefois, cet objectif est aujourd’hui gravement menacé.  Tout au long de 2020, la communauté internationale a assisté à la poursuite et à l’expansion des colonies, à la violence des colons, aux restrictions d’accès, à la démolition de maisons et d’autres structures, et aux expulsions de familles à travers la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, a observé la délégation.  Dans ce contexte, elle a appelé à la fin de toutes les activités illégales et au respect total du droit international, ainsi que des résolutions pertinentes des Nations Unies, y compris la résolution 2334 (2016).  De même, elle a appuyé l’appel lancé à l’ONU par le Président Abbas pour la convocation d’une conférence internationale, début 2021.  Saint-Vincent-et-les Grenadines a également dénoncé les attaques contre des civils dans le territoire palestinien occupé.  Le récent meurtre d’un garçon palestinien de 14 ans « laisse une tâche sur la conscience de la communauté internationale ».  La délégation a salué le lancement du Plan de réponse humanitaire, le 17 décembre, et les efforts de l’UNRWA pour fournir des services essentiels à 5,7 millions de réfugiés palestiniens à travers le Moyen-Orient, dans un contexte de crise croissante aggravée par la pandémie de COVID-19. 

L’Indonésie a déploré le manque de progrès dans l’application de la résolution 2334 (2016) et souligné l’aggravation de la violence due aux colons. Quatre ans après son adoption, rien n’a vraiment changé, a déclaré la mission, en pointant au contraire une détérioration de la situation.  Elle a souligné la nécessité d’enclencher une dynamique de paix et de mener des efforts diplomatiques en vue de la reprise de négociations.  La délégation a appuyé la convocation d’une conférence internationale sur le sujet l’année prochaine.  L’unité palestinienne est un élément qui serait propice à un processus de paix, a-t-elle poursuivi.  Elle a confié son espoir « d’un nouvel élan » et « d’un nouveau départ » en 2021. L’Indonésie a ensuite rappelé que la colonisation israélienne est contraire au droit international et demandé l’établissement des responsabilités pour les violations commises, afin de combattre l’instauration d’une culture de l’impunité.  

En tant que Puissance occupante, Israël a des obligations de protection de la population palestinienne, en lui fournissant notamment des vaccins contre la COVID-19, a-t-elle poursuivi.  La mission a aussi appuyé l’UNRWA.  Tant que la liberté ne sera pas rendue aux Palestiniens, alors l’Indonésie aura le devoir de lutter contre l’occupation israélienne, a affirmé la délégation, en citant ces mots du Président indonésien Sukarno.  Alors que l’Indonésie quitte le Conseil à la fin de cette année, elle a réaffirmé son engagement sans faille en faveur de la cause palestinienne.  « Nous continuerons de la défendre et nous ne lâcherons rien », a assuré la mission, en encourageant le Conseil à œuvrer, lui aussi, pour la justice. 

La France a déclaré que la solution des deux États est toujours en danger et souligné que les tendances négatives sur le terrain n’ont pas été inversées.  Elle a condamné la poursuite des activités de colonisation israéliennes qui constituent « une annexion de fait ».  Israël doit revenir sur ces mesures unilatérales, a-t-elle affirmé, en l’appelant à geler les démolitions de structures palestiniennes. En tant que Puissance occupante, Israël a des obligations envers la population palestinienne, a déclaré la France.  « Nous ne reconnaîtrons aucune modification des lignes du 4 juin 1967, y compris en ce qui concerne Jérusalem, autre que celles agréées par les parties. »  Nous rappelons également l’obligation en vertu du droit international de faire une distinction entre le territoire de l’État d'Israël et les territoires occupés depuis 1967, a poursuivi la mission.  Plaidant pour une relance du processus de paix, la France a rappelé que les paramètres d’une solution sont connus, rappelant la responsabilité de la communauté internationale d’agir de concert sur ce dossier.  La France a ensuite souligné la nécessité de rétablir la confiance entre les parties et salué à ce titre la reprise de la coopération s’agissant du partage des recettes fiscales.  Elle a exhorté Israël à assouplir ses restrictions concernant Gaza, avant de dire l’importance d’une unité entre factions palestiniennes.  Enfin, la France a assuré qu’elle continuera, aux côtés notamment de l’Égypte, de la Jordanie et de l’Allemagne, d’œuvrer à relancer un processus de paix crédible, avant d’appuyer les activités de l’UNRWA. 

Le Niger a déploré l’absence d’avancée dans l’application de la résolution 2334 (2016).  La hausse de l’expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, la poursuite des démolitions et les saisies de structures palestiniennes, y compris des écoles et sites agricoles, la recrudescence des attaques et des violences contre des civils palestiniens, notamment des femmes et des enfants, constituent autant de violations flagrantes des résolutions des Nations Unies et des principes du droit international, qui doivent cesser, a condamné la délégation.  Elle a ajouté qu’il en est de même pour les actes de provocation et d’incitation à la haine, les tirs de roquette en direction des zones résidentielles israéliennes, l’usage disproportionné de la force contre des civils palestiniens souvent désarmés, les arrestations arbitraires, y compris d’enfants, ainsi que des condamnations extrajudiciaires. 

Le Niger a pris note de la normalisation des relations entre Israël et ses voisins arabes et espéré que cet « élan de décrispation » va contribuer à faire baisser les tensions dans la zone et ouvrir la voie à une paix durable et une coexistence pacifique au Moyen-Orient.  Toutefois, « la normalisation des relations ne doit pas se faire au détriment des aspirations légitimes du peuple palestinien à un État viable, indépendant vivant en paix avec Israël et comme préconisé par les paramètres internationalement acceptés pour la résolution de cette crise », a averti la délégation.  Elle a indiqué que les défis qui se posent à Gaza, notamment la pauvreté, l’insécurité alimentaire, la surpopulation, le chômage élevé, les restrictions liées aux importations et à la libre circulation des personnes, la précarité du système de santé et la gestion efficace de la pandémie de COVID-19, ne sauraient être relevés sans la levée du blocus illégal d’Israël.  Il est tout aussi important que l’UNRWA dispose de moyens lui permettant de poursuivre la fourniture des services vitaux aux milliers des familles palestiniennes dans le besoin, surtout en ce temps de pandémie. 

L’Estonie a exprimé à son tour sa reconnaissance à M. Mladenov pour ses efforts et son dévouement au cours de son mandat.  Elle lui a souhaité plein succès dans sa nouvelle affectation.  La délégation a ensuite réitéré son appel aux Israéliens et aux Palestiniens à reprendre des négociations constructives sur toutes les questions relatives au statut final.  Elle a également exhorté les deux parties à collaborer avec les membres du Quatuor pour le Moyen-Orient et d’autres acteurs régionaux.  Qualifiant d’ « étapes importantes » les accords de normalisation entre Israël et plusieurs États arabes, elle a espéré que ces développements donnent une impulsion au processus de paix dans le but de parvenir à la solution des deux États.  Selon l’Estonie, la décision de l’Autorité palestinienne de reprendre la coordination civile et sécuritaire avec Israël est bienvenue et devrait améliorer les perspectives de reprise des négociations de paix. 

S’agissant de la situation sur le terrain, l’Estonie a appelé toutes les parties à s’abstenir de toute mesure unilatérale qui compromettrait la viabilité de la solution des deux États.  Elle a demandé à Israël de mettre un terme à l’expansion continue des colonies et aux démolitions dans les territoires palestiniens occupés, y compris à Jérusalem-Est.  Pour la délégation, il importe que tous les États fassent la distinction entre le territoire de l’État d’Israël et les territoires occupés depuis 1967.  Elle a par ailleurs réitéré son appel à la prévention de tous les actes de violence contre les civils, avant de condamner la poursuite des tirs de roquette depuis Gaza vers Israël ou toute autre forme de violence visant la population civile.  Elle a également encouragé les factions palestiniennes à s’engager dans le processus de réconciliation intrapalestinienne et à parvenir à un accord sur la tenue d’élections présidentielle et législatives. 

Le Royaume-Uni a regretté la mort d’un enfant palestinien à la suite d’affrontements avec les forces de sécurité israéliennes ; 23 civils palestiniens ont été tués par les forces israéliennes en Cisjordanie depuis le début de l’année.  La délégation a regretté la poursuite de la colonisation israélienne, en particulier dans des zones « extrêmement sensibles » autour de Jérusalem.  La colonisation est illicite au regard du droit international et constitue un obstacle à la paix, a rappelé le Royaume-Uni.  Il a appelé les autorités israéliennes à y mettre un terme et à nouer le dialogue avec les Palestiniens.  

La délégation a également souligné le droit pour les Israéliens de vivre dans la sécurité, avant d’appuyer les activités de l’UNRWA et d’exhorter les États ayant réduit leur contribution à aider l’Office « maintenant ».  Les accords récents entre pays arabes et Israël montrent que le dialogue peut triompher.  La communauté internationale doit s’assurer que ces accords profitent aussi aux Palestiniens, a déclaré le Royaume-Uni, en appelant de ses vœux un dialogue politique et la réalisation de la solution des deux États.  Il a déclaré que les mesures unilatérales ne conduiront jamais à la paix et rappelé que cette solution est la seule qui soit possible.  « Nous devons soutenir les autorités palestiniennes et israéliennes afin qu’elles offrent la paix à leurs peuples. » 

Le Viet Nam a constaté que malgré certains signaux positifs récents dans la coopération entre l’Autorité palestinienne et le Gouvernement israélien, nous avons vu des violations continues de la plupart des parties.  Et l’expansion des colonies s’est poursuivie tout au long de l’année à un rythme alarmant, au risque de compromettre les chances d’établir un État palestinien viable et contigu dans le cadre de la solution négociée des deux États.  Pour le Viet Nam, les colonies de la Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, n’ont aucune valeur juridique et constituent une violation du droit international et des résolutions des Nations Unies, y compris la résolution 2334 (2016). 

La délégation a appelé les parties à s’abstenir de prendre des mesures et de faire des déclarations qui pourraient compliquer la situation et entraver les négociations et le dialogue.  Elle s’est dite en outre gravement préoccupée par les conditions de vie difficiles et la situation humanitaire de millions de Palestiniens, en particulier des femmes et enfants, dans tout le territoire palestinien occupé, y compris dans la bande de Gaza.  Le Viet Nam a réitéré son soutien au travail entrepris par les agences onusiennes, en particulier l’UNRWA, et par le Coordonnateur spécial pour le processus de paix.  Pour conclure, il a rappelé son soutien à la solution des deux États, y compris la création de l’État de Palestine, avec Jérusalem-Est comme capitale.  

La Fédération de Russie a remercié M. Mladenov pour le travail accompli dans un contexte difficile au Moyen-Orient au cours des cinq dernières années.  Si le processus de paix n’a pas vraiment évolué, le Coordonnateur spécial a néanmoins réussi à préserver le rôle central de l’ONU à cet égard, a estimé la délégation, qui maintient sa position de principe, à savoir qu’elle souhaite une solution juste à la question palestinienne sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Initiative de paix arabe, en vue de parvenir à la solution des deux États, « une solution qui fait toujours l’objet d’un très large consensus au plan international ».  Pour ce qui est des questions toujours en suspens, la délégation s’est dite d’avis qu’elles doivent être réglées au travers d’un dialogue direct entre les parties en misant sur le plein potentiel de la diplomatie collective. 

Insistant sur l’impératif de l’application de la résolution 2234 (2016), la Fédération de Russie a dénoncé l’autorisation récente par les autorités israéliennes de nouvelles constructions dans la zone C, soulignant le caractère illicite des colonies de peuplement en Cisjordanie ainsi que de la confiscation de terre.  Dans le même temps, les tirs de roquette contre Israël doivent cesser, a ajouté la Fédération de Russie, qui a également insisté sur la nécessité de parvenir à la réconciliation intrapalestinienne.   Elle s’est dite enfin préoccupée par la situation financière difficile de l’UNRWA, en mettant en exergue l’effet stabilisateur des activités de l’Office pour la région.  Pour sa part, la Fédération de Russie continuera d’appuyer financièrement l’Office, a-t-elle annoncé, avant d’encourager les autres États Membres à en faire de même. 

La Belgique a déclaré que, tout au long de son mandat au Conseil, sa position a toujours été guidée par le respect du droit international, y compris lorsqu’il s’agissait de la question israélo-palestinienne.  « Le cadre juridique pour la résolution de cette question est bien connu et a été endossé par une écrasante majorité de la communauté internationale . »  Malheureusement, le dernier rapport du Secrétaire général démontre que ce n’est pas l’absence de cadre juridique, mais le manque de mise en œuvre qui entrave la résolution de ce conflit, a déclaré la délégation.  Elle a dès lors appelé toutes les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international, y compris la résolution 2334  (2016), en soulignant en particulier les obligations d’Israël en tant que Puissance occupante.  « Nous appelons également les parties politiques palestiniennes à s’investir de bonne foi dans la réunification de Gaza et de la Cisjordanie sous une autorité légitime unique et démocratique. »  La Belgique a aussi encouragé l’Autorité palestinienne à s’engager dans un processus électoral démocratique, inclusif et basé sur l’état de droit. 

La Belgique a ensuite réitéré ses préoccupations concernant l’ensemble des projets qui compromettent la continuité territoriale d’un futur État palestinien, ainsi que l’avenir de Jérusalem en tant que capitale partagée.  « Conformément à la position constante de l’Union européenne, nous ne reconnaîtrons aucune modification des lignes du 4 juin 1967, y compris en ce qui concerne Jérusalem, autre que celles convenues par les parties dans le cadre de négociations. »  Dans ce contexte, nous rappelons également l’obligation qui repose sur tous les États en vertu du droit international de faire une distinction entre le territoire de l’État d’Israël et les territoires occupés depuis 1967, a poursuivi la délégation.  Elle a relevé avec inquiétude l’utilisation de plusieurs tirs à balles réelles contre des enfants palestiniens, menant même au décès de l’un d’entre eux, et demandé des enquêtes approfondies et transparentes.  Les enfants ne doivent jamais être la cible de la violence mais ils ne doivent pas non plus être exposés au risque de violence ou encouragés à y participer, a affirmé la Belgique.  Enfin, elle a appelé à la reprise d’un dialogue de bonne foi entre les parties, avec le soutien actif de la communauté internationale. 

La Tunisie a, elle aussi, remercié M. Mladenov de ses efforts au service de la paix au Moyen-Orient et lui a souhaité plein succès dans ses nouvelles fonctions.  Rappelant par la suite que la communauté internationale a marqué, le 29 novembre, la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, elle a réitéré son soutien sans faille à ce « peuple frère » dans la défense de ses droits légitimes et imprescriptibles, à commencer par celui de créer un État indépendant dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale. Malheureusement, a-t-elle relevé, en dépit du soutien international à la solution des deux États, le processus de paix reste dans l’impasse et la Puissance occupante continue de nier les droits essentiels du peuple palestinien, au mépris de ses obligations en vertu du droit international.  Pour la délégation, ces agissements menacent gravement la solution de deux États et toute perspective de règlement pacifique.  En outre, a-t-elle dénoncé, la Puissance occupante poursuit ses actes d’agressions contre des civils, y compris des enfants, et continue de violer les droits des Palestiniens en l’absence de responsabilisation internationale.  

Dans ce contexte, la Tunisie a exhorté la communauté internationale à assumer ses responsabilités en obligeant la Puissance occupante à mettre fin à ses activités de peuplement, conformément à la résolution 2334 (2016), et à abandonner ses plans d’annexion de terre palestinienne.  Elle appelle aussi les États Membres à garantir la protection des civils palestiniens et à exercer des pressions sur la Puissance occupante afin de mettre à un terme aux restrictions et au blocus de la bande de Gaza, particulièrement préoccupant en cette période de pandémie.  Favorable au lancement de négociations de paix sérieuses et crédibles, avec un calendrier prédéfini, la délégation a réitéré son soutien à l’appel du Président Abbas en faveur d’une conférence internationale réunissant toutes les parties prenantes.  Elle a formé l’espoir que cette initiative sera soutenue par le Quatuor pour le processus de paix au Moyen-Orient.  Enfin, après avoir enjoint les parties à renforcer leur réponse humanitaire pour venir en aide au peuple palestinien, elle a réaffirmé sa conviction qu’une paix juste et globale passera par le retrait d’Israël de toutes les terres arabes occupées, y compris le Golan syrien occupé. 

L’Afrique du Sud a fait remarquer que depuis que la question de la Palestine a été abordée pour la première fois en 1948, le Conseil a adopté plus d’une centaine de résolutions à ce sujet, et pourtant cela reste le point de l’ordre du jour sur lequel les avancées ont été les plus lentes.  Depuis, les Palestiniens ont vu leur terre et leurs biens confisqués, leurs droits ont été violés et, aujourd’hui, la perspective d’un État palestinien contigu est grandement compromise.  L’Afrique du Sud reste pourtant attachée à la solution des deux États.  Quatre ans après l’adoption de la résolution 2334 (2016), force est de constater que plus de 46 000 unités de logement illicites ont été annoncées et/ou construites par Israël dans les territoires occupés, or aucune mesure n’a été prise pour contrer ces graves violations.  

Le nombre de victimes civiles dans les territoires occupés est « scandaleux », a poursuivi la délégation en condamnant en particulier les violences contre les enfants.  « Cette situation doit cesser. »  Tirer des balles n’est pas une riposte raisonnable ou proportionnelle aux lanceurs de pierres, a tranché l’Afrique du Sud qui a demandé l’ouverture d’une enquête sur le meurtre récent d’un enfant palestinien sourd-muet.  Elle a également dénoncé le fait qu’à l’heure actuelle, 157 enfants palestiniens sont détenus par Israël.  Pour toutes ces raisons, l’Afrique du Sud a appelé de nouveau le Conseil de sécurité à se rendre dans les territoires occupés pour se rendre compte de la situation.  Les Palestiniens continuent de vivre sous le joug de l’occupation et n’ont pas été associés aux récents accords de paix alors même qu’ils représentent l’une des deux parties, s’est encore indignée l’Afrique du Sud qui a plaidé en faveur d’un dialogue sur un pied d’égalité entre les parties.  Elle a soutenu la proposition d’une conférence internationale appelée de ses vœux par le Président Abbas.  Enfin, la délégation a appelé Israël à mettre un terme à son traitement « inhumain » de la population de Gaza.  Saluant l’UNRWA pour ses services indispensables malgré une situation financière extrêmement difficile, elle a appelé la communauté internationale à soutenir davantage l’Office. 

« Oui, je pense que la solution des deux États est encore possible », a répondu, dans une reprise de parole, le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, à une question de l’Allemagne.  Elle est possible et nécessaire, car il n’y a pas d’autre solution, a-t-il martelé.  M. Mladenov a en effet estimé que c’est la seule solution qui puisse permettre aux Palestiniens et aux Israéliens de vivre dans la paix et la sécurité, en appelant la communauté internationale à les épauler afin de revenir à la table des négociations.  « De nombreuses forces voudraient en effet que ces pourparlers déraillent. »  La solution des deux États est la seule solution possible et il faut la préserver, « pas à pas », a-t-il répété, en soulignant le rôle clef du Quatuor.  « Oui, je crois à la solution des deux États.  Même si les chances qu’elle se réalise s’amenuisent chaque jour, elle reste possible. » 

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