SG/SM/20194

Pour que les peuples autochtones puissent réaliser leurs droits, il faut garantir leur participation aux stratégies de lutte contre la COVID-19, souligne le Secrétaire général

On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. Antonio Guterres, à l’occasion de la Journée internationale des peuples autochtones, célébrée le 9 août:

La COVID-19 a eu un impact dévastateur sur plus de 476 millions d’autochtones dans le monde.

Tout au long de l’histoire, les peuples autochtones ont été décimés par des maladies apportées d’ailleurs, contre lesquelles ils n’étaient pas immunisés.  Il est essentiel que les pays mobilisent les ressources nécessaires pour satisfaire les besoins des peuples autochtones, honorer leurs contributions et respecter leurs droits inaliénables.

Avant la pandémie actuelle, ils faisaient déjà face à des inégalités, à une stigmatisation et à une discrimination bien ancrées.  Ils sont sans défense, du fait d’un accès insuffisant aux soins de santé, à l’eau potable et à l’assainissement.

Ils ont principalement des métiers traditionnels et des économies de subsistance ou travaillent dans le secteur informel.  Tous ces secteurs ont été touchés par la pandémie.  Les femmes autochtones, qui assurent principalement la nourriture et la nutrition au sein de la famille, ont été particulièrement touchées par la fermeture des marchés de l’artisanat, des produits et d’autres biens.

Il nous faut également nous pencher de toute urgence sur le sort des enfants autochtones qui n’ont pas accès aux possibilités d’apprentissage virtuel.  Partout dans le monde, les peuples autochtones ont été au premier plan de l’action en faveur de l’environnement et du climat.  Le non-respect des mesures de protection de l’environnement pendant la crise a entraîné un empiètement croissant sur leurs territoires, du fait d’activités d’extraction minière et d’abattage de bois illégales.  Ils sont nombreux à avoir été victimes de menaces et de violences, et beaucoup ont perdu la vie.

Face à ces menaces, ils ont fait preuve d’une extraordinaire résilience.  Les peuples autochtones qui ont l’autonomie de gérer leurs terres, leurs territoires et leurs ressources, ont assuré la sécurité alimentaire et les soins au moyen des récoltes et de la médecine traditionnelles.

Les Karen de Thaïlande ont fait revivre leur ancien rituel de « Kroh Yee » ou fermeture du village, pour lutter contre la pandémie.  De telles stratégies ont été appliquées dans d’autres pays d’Asie et d’Amérique latine, les populations fermant l’accès à leurs zones.

Pour que les peuples autochtones puissent réaliser leurs droits, il faut garantir leur inclusion et leur participation aux stratégies d’action face à la COVID-19 et de relèvement.  Ils doivent être consultés dès lors qu’une action est menée pour mieux reconstruire et mieux se relever.

Dès le début de la pandémie mondiale, les organismes des Nations Unies se sont efforcés de défendre les droits des peuples autochtones.  Nous avons concouru à préserver la santé et la sécurité et à donner accès à la protection sociale et aux possibilités économiques.  L’Organisation des Nations Unies reste déterminée à mettre en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et à renforcer leur résilience.

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