SG/SM/20252

Le Secrétaire général appelle à lutter contre les stéréotypes nuisibles et les obstacles institutionnels à l’égalité de rémunération hommes-femmes

On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, à l’occasion de la première Journée internationale de l’égalité de rémunération, célébrée le 18 septembre:

Dans le monde entier, après des décennies de militantisme et des dizaines de lois sur l’égalité de rémunération, les femmes n’ont toujours droit qu’à 80 centimes pour chaque dollar gagné par les hommes.  Ce chiffre est encore plus bas pour les femmes avec enfants, les femmes racisées, les réfugiées et les migrantes ou les femmes en situation de handicap.

Si l’on m’avait dit qu’il en serait encore aujourd’hui ainsi il y a quarante ans, je ne l’aurais pas cru.  Mais d’après l’analyse du Forum économique mondial, il faudrait 257 ans pour combler cet écart.

Si les premiers signes de l’impact économique de la pandémie de COVID-19 se confirment, l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes devrait encore se creuser, en partie parce que les femmes sont nombreuses à travailler dans les secteurs des services et de l’hôtellerie ainsi que dans le secteur informel, qui ont été les plus touchés.

Le manque d’égalité dont pâtissent les femmes dans le monde du travail alimente les inégalités dont elles souffrent dans d’autres domaines de leur vie.  Les emplois féminins sont moins susceptibles d’être accompagnés de certains avantages comme l’assurance maladie ou le droit à des congés payés.  Même lorsque les femmes ont droit à une pension de retraite, elles ne toucheront pas autant que les hommes durant leur vieillesse puisque leur rémunération n’aura pas été aussi élevée.

Les lois sur l’égalité de rémunération n’ont pas suffi à remédier à cette situation.  Il faut aller plus loin et en faire plus pour trouver des solutions.

Pour commencer, il faut dénoncer l’écart de rémunération qui existe entre les femmes et les hommes.  Je me réjouis donc de la célébration de cette première Journée internationale de l’égalité de rémunération et je félicite toutes celles et ceux qui ont permis qu’elle ait lieu.

Nous devons nous poser des questions.  Pourquoi les femmes sont reléguées dans les emplois moins bien rémunérés? Pourquoi les professions dans lesquelles elles sont les plus nombreuses sont aussi celles pour lesquelles les salaires sont les plus bas – y compris dans le secteur du care? Pourquoi tant de femmes travaillent à temps partiel? Pourquoi leur salaire diminue lorsqu’elles deviennent mères alors que les hommes ayant des enfants ont souvent droit à une augmentation? Et pourquoi les femmes se heurtent à un plafond dans les professions les mieux rémunérées?

Il y a des solutions.  Il faut faire voler en éclat les stéréotypes de genre nuisibles, lever les obstacles institutionnels et promouvoir le partage des responsabilités familiales sur un pied d’égalité.  Nous devons reconnaître à leur juste valeur les soins non rémunérés que les femmes assument de manière disproportionnée et en redistribuer la charge.

La pandémie de COVID-19 a mis à nu et exacerbé toutes les formes d’inégalités qui sévissent de par le monde, y compris celles entre les femmes et les hommes.  Alors que nous investissons dans le relèvement, nous devons saisir l’occasion qui se présente de mettre fin à la discrimination salariale à l’égard des femmes.

L’égalité de rémunération est essentielle non seulement pour les femmes, mais aussi pour faire advenir un monde de dignité et de justice pour toutes et tous.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.