Soixante-quinzième session,
67e & 68e séances plénières – matin & après-midi
AG/12325

La réunion d’urgence de l’Assemblée générale sur l’escalade de la violence à Gaza et en Israël marquée, en plein milieu, par l’annonce d’un cessez-le-feu

L’Australie, quarantième orateur de la journée, a été la première à saluer le cessez-le-feu, à la réunion d’urgence que le Président de l’Assemblée générale a convoquée, à la demande de l’Organisation de la coopération islamique, du Groupe des États arabes et du Mouvement des pays non alignés, pour examiner la situation dans le Territoire palestinien occupé, en particulier à Gaza, devenu « un enfer sur terre  », selon les mots du Secrétaire général de l’ONU.  Le cessez-le-feu, a pronostiqué le Ministre palestinien des affaires étrangères, ne mettra pas fin à « l’entreprise criminelle » qu’est l’occupation.  

Parmi les plus de 70 orateurs, une dizaine de ministres a répondu présent, dont le Palestinien qui a réitéré son appel à une force de protection internationale.  Dénoncé pour sa « paralysie » et son « inaction honteuse », le Conseil de sécurité est désormais saisi, a annoncé la France, d’un projet de résolution « demandant trois choses simples qui doivent pouvoir faire consensus », pour autant que l’on reconnaisse, a précisé Israël, que ce n’est pas une guerre entre nous et la population de Gaza, ou entre nous et les Palestiniens, c’est une guerre contre « une organisation terroriste », le Hamas.

Ces 10 derniers jours, a rappelé le Secrétaire général de l’ONU, ont été marqués par une flambée « dangereuse et horrible » d’une violence meurtrière dans le Territoire palestinien occupé, en particulier à Gaza, et en Israël.  M. António Guterres s’est dit « profondément choqué » par les bombardements aériens et les tirs d’artillerie des Forces de défense israéliennes à Gaza lesquels ont coûté la vie à 208 Palestiniens, dont 60 enfants, et ont blessé des milliers d’autres, selon le décompte du 19 mai.  « S’il y a un enfer sur terre, c’est la vie des enfants à Gaza », s’est indigné le Secrétaire général qui a jugé « tout aussi inacceptables » les tirs aveugles de roquettes par le Hamas et d’autres groupes militants vers Tel-Aviv, sa banlieue et l’aéroport Ben Gourion, faisant 12 morts, dont 2 enfants, et des centaines de blessés.

M. Guterres s’est dit également très préoccupé par les affrontements violents entre les forces israéliennes et les Palestiniens dans toute la Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, où plusieurs familles palestiniennes sont menacées d’expulsion.  Les violences communautaires et les rhétoriques incendiaires en Israël ajoutent une dimension « inquiétante » à la crise, a-t-il noté, s’inquiétant d’une propagation de la violence au-delà d’Israël et du Territoire palestinien occupé et d’une récupération par les radicaux et les extrémistes. 

Cette dernière escalade n’est pas le fruit du hasard, a fait observer le Président de l’Assemblée générale, la liant à l’occupation militaire prolongée et à l’impasse politique.  La marche à suivre est claire, a tranché M.  Volkan Bozkir qui a cité le retour rapide à la table des négociations pour parvenir à deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, selon les frontières de 1967, avec Jérusalem comme capitale commune.  Le Président a exhorté le Conseil de sécurité à s’acquitter de ses responsabilités et à surmonter sa « paralysie sur le plus vieux dossier de son ordre du jour ».  

« L’inaction honteuse » du Conseil a été vivement critiquée le Groupe des États arabes, représenté par le Ministre des affaires étrangères de l’Algérie.  « Combien de martyres devront encore tomber, combien de femmes devront encore perdre leurs enfants, avant que la communauté internationale n’agisse? » s’est impatienté le Ministre tunisien des affaires étrangères, dont le pays siège au Conseil de sécurité.  

Les incursions dans la mosquée Al-Aqsa sont une « véritable provocation » pour des millions de Musulmans dans le monde, a prévenu le Vice-Premier Ministre du Qatar.  Jérusalem, ville de paix, est devenue le « théâtre de l’oppression », s’est alarmé, à son tour, le Ministre des affaires étrangères et des expatriés de la Jordanie.  « Ce que nous ferons ou ne ferons pas aujourd’hui restera dans l’histoire », a renchéri le Ministre des affaires étrangères du Pakistan, revenant sur «  la colère » dans le monde arabe et musulman, « cette colère qui enfante l’extrémisme ».  

Il faut remplacer cette colère et cette désillusion par l’espoir, a pressé le Secrétaire général, arguant qu’un processus de paix revitalisé est la seule voie vers une solution juste et durable, car, le cessez-le-feu, a prévenu le Ministre palestinien des affaires étrangères ne mettra pas fin à l’« entreprise criminelle » qu’est l’occupation.  Il faut d’abord, a-t-il martelé, soutenu par plusieurs délégations, prendre des « mesures fortes » pour offrir au peuple palestinien une protection internationale et donner des « garanties internationales » pour mettre fin à l’occupation. 

Refusant de se résoudre « à l’inaction du Conseil de sécurité », la France a expliqué qu’à l’initiative du Président Emmanuel Macron, conjointement avec le Président égyptien et le Roi de Jordanie, elle a présenté hier aux membres du Conseil un projet de résolution qui demande « trois choses simples qui doivent pouvoir faire consensus »: une cessation immédiate des hostilités, désormais acquise, le respect du droit international humanitaire et la protection des civils, et la relance urgente des négociations pour mettre en œuvre la solution des deux États.  Nous sommes « déterminés », ont assuré les États-Unis, à travailler de concert avec d’autres pour mettre rapidement un terme à la violence actuelle et, à plus long terme, créer les conditions d’une paix durable.  Ils ont indiqué qu’hier encore le Président Joe Biden a exprimé au Premier Ministre Netanyahu son attachement au droit d’Israël de se défendre, soutenu aujourd’hui par plusieurs délégations, et lui a dit qu’il « peut maintenant commencer à mettre fin au conflit ». 

Nous ne sommes pas en guerre, a martelé Israël, avec la population de Gaza ni avec les Palestiniens.  Nous sommes en guerre contre le Hamas, « une organisation terroriste  ».  Ses attaques étaient « préméditées », guidées par une stratégie à long terme pour « remplacer l’Autorité palestinienne ».  « Si l’Assemblée générale remplace cette dernière par le Hamas, elle aura sapé tout effort de paix », a prévenu Israël qui « fera toujours le nécessaire pour défendre son peuple, protéger la vie humaine et rechercher la paix avec ses voisins ».

L’Assemblée achèvera ce débat mardi 25 mai.

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT

Déclarations

M. VOLKAN BOZKIR, Président de l’Assemblée générale, a dit avoir convoqué cette réunion à la demande de l’Organisation de la coopération islamique et du Groupe des États arabes, rejoints par le Mouvement des pays non alignés.  Alors que nous nous réunissons aujourd’hui, la situation continue de se détériorer, a-t-il constaté.  Nous sommes témoins des violences les plus graves depuis des années, des souffrances « immenses, inhumaines et intolérables ».  Le Président s’est dit « extrêmement » préoccupé par la protection des civils au regard du bombardement continu de Gaza. 

Il a condamné toutes les attaques contre les sites civils et religieux et appelé au respect des lieux de culte, y compris la mosquée Al-Alqsa.  À ce jour, a-t-il compté, plus de 200 Palestiniens, y compris 63 enfants et 35 femmes, ont été tués à Gaza, et 6, ces 24 dernières heures.  La situation en Cisjordanie est également critique où 25 Palestiniens, dont 4 enfants, ont été tués, parmi lesquels 3 morts, dont celle d’un enfant, ces 24 dernières heures.  Les civils sont également touchés en Israël, avec des morts et des centaines de blessés, a souligné le Président. 

M. Bozkir a appelé à un cessez-le-feu immédiat, en exhortant les parties « à reculer du précipice et à respecter le droit international ».  Israël, Puissance occupante, doit s’acquitter de ses obligations en vertu du droit international qui interdit l’usage proportionné de la force.  La violence et les incitations à la violence en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, doivent cesser, et l’expulsion de Palestiniens à Cheik Jarrah pourrait constituer un « crime de guerre ».  Le Président a plaidé pour un accès humanitaire sans entrave avant de souligner le rôle « vital » de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestinien dans le Proche-Orient (UNRWA). 

Le Président a rappelé l’ancienneté de la question palestinienne, la récente escalade n’étant pas le fruit du hasard.  Il ne s’agit pas d’une occurrence isolée.  Elle est inséparable du contexte global marqué par l’occupation militaire prolongée des territoires palestiniens.  Le Président a estimé que cette occupation, aggravée par l’impasse politique, est la principale source de l’instabilité et du conflit israélo-palestinien.  Cette occupation, dans son fondement, prive les Palestiniens de leur inhérente dignité humaine.  La position de l’ONU sur la question est documentée dans d’innombrables résolutions et rapports et elle inclut de graves préoccupations de longue date en ce qui concerne les droits humains et les aspects humanitaires de la situation. 

Nous devons, a estimé le Président, montrer aux Palestiniens et aux Israéliens que la lumière est au bout du tunnel.  La marche à suivre est claire, à savoir un retour rapide à la table des négociations dans le but de mettre un terme à l’occupation et de parvenir à deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, selon les frontières de 1967, avec Jérusalem comme capitale commune.  Il est de notre responsabilité collective d’aider les Israéliens et les Palestiniens.  Le Président a donc exhorté le Conseil de sécurité à s’acquitter de ses responsabilités et à surmonter sa « paralysie sur le plus vieux dossier de son ordre du jour ».  Il a espéré que le Conseil s’exprimera d’une seule voix, avant d’affirmer que l’Assemblée doit, pour sa part, montrer qu’elle peut faire plus que de simples déclarations.  « Nous devons montrer au peuple palestinien que leurs aspirations légitimes ont été entendues et que la communauté internationale se soucie de leurs souffrances. » 

Ces 10 derniers jours, a embrayé M. ANTÓNIO GUTERRES, Secrétaire général de l’ONU, ont été marqués par une flambée « dangereuse et horrible » de la violence meurtrière dans le Territoire palestinien occupé, en particulier à Gaza, et en Israël.  Il s’est dit « profondément choqué » par les bombardements aériens et les tirs d’artillerie des Forces de défense israéliennes à Gaza lesquels ont coûté la vie à 208 Palestiniens, dont 60 enfants, et ont blessé des milliers d’autres, selon le décompte du 19 mai.  La poursuite des tirs aveugles de roquettes par le Hamas et d’autres groupes militants vers des zones habitées en Israël, faisant 12 morts, dont 2 enfants, et des centaines de blessés, est tout aussi « inacceptable », a souligné le Chef de l’Organisation, qui a réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat. 

Les hostilités ont gravement endommagé les infrastructures civiles vitales de Gaza, notamment les routes et les lignes électriques, provoquant une urgence humanitaire, s’est alarmé le Secrétaire général.  Les points de passage vers Gaza ont été fermés et les pénuries d’électricité affectent l’approvisionnement en eau.  Des centaines de bâtiments et d’habitations ont été détruits ou rendus inhabitables.  Les frappes aériennes ont endommagé plusieurs hôpitaux, qui étaient déjà à court de fournitures en raison d’années de fermetures débilitantes exacerbées par la pandémie de COVID-19, a poursuivi M. Guterres. 

Plus de 50 000 personnes ont été contraintes de quitter, de fuir et de se réfugier dans des écoles, des mosquées et autres lieux administrés par l’UNRWA avec un accès limité à l’eau, à la nourriture, à l’hygiène ou à la santé.  Le Secrétaire général s’est dit « horrifié » par les informations selon lesquelles neuf membres d’une même famille auraient été tués dans le camp de réfugiés d’el-Chati.  « S’il y a un enfer sur terre, c’est la vie des enfants à Gaza », a-t-il lancé, avant de déplorer les attaques contre les médias et les locaux de l’ONU. 

Dans ce contexte, les agences des Nations Unies, notamment l’UNRWA, et ses partenaires continuent de fournir une aide à la population de Gaza, a indiqué le Secrétaire général, qui a annoncé que son adjoint aux affaires humanitaires, M. Mark Lowcock, et lui-même lanceraient dès que possible un appel humanitaire pour collecter des fonds.  Parallèlement, pour répondre aux besoins immédiats, M. Guterres a annoncé qu’il travaille à une ponction du Fonds central pour les interventions d’urgence, et que le Coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU a l’intention de débloquer 14 millions de dollars du Fonds humanitaire en faveur du Territoire palestinien occupé. 

Rappelant que l’accès aux biens humanitaires est primordial, M. Guterres a dénoncé les attaques des groupes militants dans les zones voisines des points de passage, tout en soulignant l’obligation d’Israël de permettre un accès rapide et sans entrave pour l’aide humanitaire à Gaza.  Il a dûment fustigé les tirs de roquettes effectués par des militants à Gaza, qui ont atteint Tel-Aviv et sa banlieue et l’aéroport Ben Gourion, faisant des morts parmi les civils et des centaines de blessés, et endommageant des propriétés résidentielles et commerciales. 

Pour le Secrétaire général, il n’y a aucune justification, y compris la lutte contre le terrorisme ou la légitime défense, à l’abdication par les parties au conflit de leurs obligations en vertu du droit international humanitaire.  M. Guterres a exhorté les autorités israéliennes à respecter les lois régissant les conflits armés, y compris le recours proportionné à la force.  Il a exhorté également le Hamas et les autres groupes militants à mettre un terme aux tirs de roquettes et de mortiers aveugles, des quartiers très peuplés de Gaza vers des quartiers tout aussi peuplés en Israël, en violation flagrante du droit international humanitaire.  « Les zones civiles ne sauraient être utilisées à des fins militaires. » 

Le Secrétaire général s’est dit également très préoccupé par la poursuite des affrontements violents entre les forces de sécurité israéliennes et les Palestiniens dans toute la Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, où plusieurs familles palestiniennes sont menacées d’expulsion.  Aussi a-t-il exhorté Israël à cesser les démolitions et les expulsions dans le Territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est, conformément à ses obligations au titre du droit international humanitaire et des droits de l’homme.  Toutes les activités de colonisation, y compris les expulsions et les démolitions, sont illégales au regard du droit international, a-t-il insisté, en plaidant aussi pour le respect du statu quo autour des lieux saints de Jérusalem. 

En Israël, les violences communautaires et les rhétoriques incendiaires ont ajouté une dimension « inquiétante » à la crise, a noté avec préoccupation M. Guterres.  Chaque jour qui passe, le risque que la violence se propage au-delà d’Israël et du Territoire palestinien occupé s’aggrave, comme celui d’une récupération par les radicaux et les extrémistes.  Nous devons empêcher á tout prix l’émergence d’un nouveau foyer d’instabilité dangereuse dans la région, a alerté le Secrétaire général, pour qui il est impératif de parvenir à une désescalade. 

Dans ce contexte, des responsables des Nations Unies, dont le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient se sont engagés dans de vastes efforts diplomatiques notamment avec l’Égypte, la Jordanie et le Qatar, et d’autres partenaires internationaux, pour encourager toutes les parties à mettre un terme à la violence.  Nous nous engageons directement avec les parties au conflit, y compris le Hamas, dans nos efforts pour mettre fin aux hostilités, a assuré M. Guterres.  

Pour lui, ces événements « horribles » ne se produisent pas de manière isolée, mais doivent être considérés à l’aune de décennies d’occupation militaire, d’impasse politique, de griefs et de désespoir et de l’incapacité de s’attaquer aux causes profondes du conflit.  Un processus de paix revitalisé est la seule voie vers une solution juste et durable, a-t-il estimé, en jugeant impératif de « remplacer la colère et la désillusion par l’espoir d’un avenir dans lequel Palestiniens et Israéliens vivent côte à côte, dans la paix et la sécurité ».   

« Nous devons œuvrer à une reprise des négociations qui traiteraient du statut de Jérusalem et d’autres questions relatives au statut final; mettre fin à l’occupation; et permettre la réalisation d’une solution des deux États sur la base des frontières de 1967, des résolutions de l’ONU, du droit international et des accords mutuels, avec Jérusalem comme capitale à la fois d’Israël et de la Palestine.  Ce n’est qu’en renouvelant notre engagement et en redoublant d’efforts en vue d’une solution négociée que nous pourrons mettre un terme définitif à cette violence et à cette haine cruelles », a ajouté le Secrétaire général en conclusion. 

« Cessez le massacre », a plaidé M. RIAD AL MALKI, Ministre des affaires étrangères de l’État de Palestine, parlant des «  armes sophistiquées d’Israël qui ciblent des familles la nuit et sèment la terreur ».  De quel droit parle-t-on, s’est-il indigné, quand on invoque le droit d’Israël de se défendre?  Au Conseil de sécurité, a-t-il rappelé, Israël a dit:« que feriez-vous fait si des missiles ciblaient vos villes ? ».  Mais nous, nous demandons: « que feriez-vous si votre territoire était occupé et votre peuple détenu, déplacé, appréhendé et persécuté? ».  Le Ministre a affirmé que le monde assiste à « un génocide  contre des milliers de familles », alors que le peuple palestinien défendait sa nation, son histoire et ses lieux saints.  Il n’abandonnera jamais ses objectifs nationaux légitimés par le droit international, a martelé le Ministre. 

Il a accusé Israël de perpétuer ses crimes pour « délégitimer » toute présence palestinienne à Jérusalem-Est, « avec l’aide des colons et des extrémistes ».  Israël, a-t-il ajouté, ne ménage aucun effort pour « annihiler » l’identité arabe et chrétienne de Jérusalem.  Le Ministre en a voulu pour preuve l’opération israélienne à la mosquée Al-Aqsa, « pendant le mois saint de Ramadan ». À ceux qui affirment pouvoir façonner le Moyen-Orient au détriment du peuple palestinien, il a répondu « Jérusalem n’est pas à vendre ».  

Les Palestiniens, a-t-il souligné, ont accepté de régler le conflit avec l’aide de la communauté internationale et par des moyens pacifiques.  Or depuis les Accords d’Oslo, Israël poursuit sa « tactique de procrastination », ses annexions et sa colonisation.  Il promeut des « lois racistes », s’efforce d’isoler la bande de Gaza, et viole tous les accords politiques et économiques qu’il a signés.  Le fait qu’Israël se croit au-dessus des lois ne change rien à leur légalité, a encore martelé le Ministre. 

Il a jugé qu’il est temps de prendre des mesures fortes pour offrir au peuple palestinien une protection internationale et lui permettre d’exercer son droit à l’autodétermination, à la liberté et à l’indépendance, avec « Jérusalem comme capitale ».  La communauté internationale doit rejeter les faits accomplis et le statu quo actuel.  La Charte des Nations Unies a consacré le droit des peuples à l’autodétermination et le peuple palestinien ne renoncera pas à la place qui est la sienne dans la grande famille des nations. 

L’on accuse parfois les Nations Unies d’être propalestinien mais elles ne font que soutenir le droit à l’autodétermination d’un peuple, a souligné le Ministre, invitant plutôt à diriger les critiques vers « l’impunité » d’Israël. Pour sortir du conflit, il a estimé qu’il faut d’abord mettre fin à l’occupation de « nos Lieux saints » et mettre en place des garanties internationales pour obtenir la fin de l’occupation israélienne.  Le Ministre a rappelé qu’il avait transmis ce message aux États-Unis  et au Quatuor pour le Moyen-Orient après la fin du « mandat honteux de Donald Trump ».  Contrairement à ce qu’affirmait l’ancien Président américain, la question de Palestine est bien « essentielle et centrale pour la région et le monde ».  L’« entreprise criminelle » qu’est l’occupation ne cessera pas par un simple « cessez-le-feu », a prévenu le Ministre.  

Le Vice-Premier Ministre du Qatar, M. MOHAMMED BIN ABDULRAHMAN BIN JASSIM AL THANI, a exigé une réaction « rapide » de la communauté internationale, mettant en garde contre les politiques de judaïsation de la ville de Jérusalem, les violations des lieux saints de Haram el-Charif et l’expulsion de Palestiniens de Jérusalem.  Les incursions dans la mosquée Al-Aqsa sont « inacceptables » et ce sont elles qui ont contribué à l’escalade des tensions, a martelé le Vice-Premier Ministre.  Il s’agit tout simplement d’une «  provocation » pour des millions de musulmans dans le monde.  Quand est-ce que la communauté internationale, s’est impatienté le Vice-Premier Ministre, va réagir et mettre un terme aux politiques illégales d’Israël et à sa politique de colonisation?  Quand est-ce qu’elle va assurer la protection des civils palestiniens et des lieux saints musulmans et chrétiens à Jérusalem, en particulier?  Le Vice-Premier Ministre a aussi reconnu le danger que les groupes extrémistes contrôlent la situation sur le terrain.  

Il a dénoncé « l’échec » du Conseil de sécurité à parler d’une seule voie et a exhorté la communauté internationale à faire preuve « de sérieux », en mettant fin à toutes les pratiques illégales d’Israël sans plus tarder.  De notre côté, a indiqué le Vice-Premier Ministre, nous avons déployé des efforts « sincères » pour un règlement pacifique et la médiation.  Nous avons mené des efforts diplomatiques « intenses », aux côtés des Nations Unies, pour aboutir à la désescalade et à un cessez-le-feu immédiat.  Le Vice-Premier Ministre a remercié l’Égypte, la Jordanie et la Tunisie pour leur contribution et réaffirmé l’engagement de son pays, en faveur de la solution des deux États, de l’Initiative de paix arabe et du Quatuor pour le Moyen-Orient. 

Les violations du droit international doivent cesser, « ces massacres » n’ont que trop duré, s’est indigné M. AYMAN SADADI, Ministre des affaires étrangères et des expatriés de la Jordanie.  Israël compromet la paix et l’ONU doit obliger, « la Puissance occupante », à mettre fin à sa violence et à ses « raids sur les Lieux saints ».  Jérusalem, ville de paix, est devenu « le théâtre de l’oppression », choquant des millions de musulmans dans le monde.  Fustigeant les expulsions à Cheik Jarrah, le Ministre a promis de tout faire pour protéger ces familles palestiniennes, les Lieux saints et le caractère arabo-musulman d’Al-Qods.  « Jouer avec Al-Qods, c’est jouer avec le feu », a-t-il prévenu.  

La communauté internationale doit mettre un terme à « l’injustice historique » faite aux Palestiniens, sous peine de voir la région entière prise en otage par le conflit israélo-palestinien, a-t-il aussi prévenu.  Si l’on tue dans l’œuf la solution des deux États, l’État unique pourra-t-il protéger tous ses citoyens ou nous réduira-t-il à observer un apartheid?  La communauté internationale a un « choix stratégique » à faire et « ce choix doit s’imposer à nous.  Il est urgent d’agir ». 

S’exprimant au nom du Groupe arabe, M. SABRI BOUKADOUM, Ministre des affaires étrangères de l’Algérie, a dénoncé l’« inaction honteuse » du Conseil de sécurité, en rejetant aussi ceux « qui placent agresseur et agressé sur un même pied d’égalité ».  La réunion d’aujourd’hui, qui se tient à l’initiative du Groupe arabe et de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), et a été appuyée par le Groupe des non-alignés, découle de la volonté de voir l’Assemblée générale de l’ONU assumer ses responsabilités si le Conseil ne parvient pas à assumer les siennes, a-t-il souligné.  Nous devons faire cesser l’occupation de tous les territoires palestiniens, a martelé le Chef de la diplomatie algérienne, en espérant obtenir une condamnation de toutes les attaques perpétrées contre les Palestiniens, les auteurs devant être tenus de rendre compte de leurs actes.  

Le Groupe arabe a appelé le Secrétaire général à déclarer un « état d’urgence humanitaire », de manière à pouvoir soulager la souffrance endurée par les populations palestiniennes, en particulier à Gaza.  L’ONU n’en a pas fait assez, en particulier le Conseil de sécurité, qui n’a jamais cherché une solution juste à cette crise, ne faisant qu’ajouter aux tensions internationales, a-t-il décrié.  Il y a 76 ans, a rappelé M. Boukadoum, l’ONU a été créée, et chaque année depuis, la question de la Palestine a été soulevée à maintes reprises, des centaines de résolutions adoptées, lesquelles ont réaffirmé le droit inaliénable du peuple palestinien à son autodétermination et les réfugiés à regagner leurs territoires.  Mais les promesses n’ont pas été tenues et les Palestiniens continuent d’être déplacés, a déploré le Ministre, qui a rappelé que la « Puissance occupante » continue d’occuper plus de 85% du territoire palestinien. Aucune solution ne pourra être envisagée sans la fin de cette occupation, a-t-il souligné en conclusion. 

M. MEVLÜT ÇAVUŞOĞLU, Ministre des affaires étrangères de la Turquie, a déclaré que face à la tragédie qui se déroule depuis des années en Palestine « nous ne resterons pas les bras croisés, car sinon nous deviendrions complices de cette injustice ».  Il a dénoncé les provocations répétées d’Israël, les incursions dans la mosquée Al-Aqsa et les atteintes à la liberté de culte, ou encore les menaces d’expulsions de Palestiniens du quartier de Cheik Jarrah.  Et tout cela pendant le mois saint de ramadan, a-t-il décrié, sans oublier les frappes meurtrières contre Gaza.  Ces actes d’agression équivalent à des crimes de guerre.  Il faut faire cesser l’impunité, s’est-il impatienté. 

La paix pérenne ne sera possible que si la politique d’occupation d’Israël cesse.  Or, aujourd’hui Israël poursuit ses politiques de purification ethnique et de colonisation alors que Gaza a été transformée en la plus grande prison à ciel ouvert au monde, a dénoncé le Ministre en brandissant des cartes attestant de l’évolution rampante de l’occupation israélienne depuis 1947. 

Aujourd’hui, la priorité doit être donné à l’établissement d’un cessez-le-feu et la galvanisation de la mobilisation internationale pour mettre fin à l’occupation israélienne.  Il est déplorable que le Conseil de sécurité ait préféré une fois de plus de rester dans l’inaction, a décrié le Ministre pour qui il est grand temps que la communauté internationale trouve les moyens juridiques et moraux de mettre un terme à l’impunité dont jouit Israël.  Il a ensuite dénoncé la tendance à se faire taxer d’antisémite dès que l’on critique les actes israéliens, y voyant une tactique pour réduire ces voix au silence. 

Poursuivant, M. Çavuşoğlu a appelé établir un mécanisme de protection international des civils palestiniens en déployant une force internationale.  Il a également estimé que la Cour internationale de Justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI) ont un rôle essentiel à jouer pour assurer la reddition de comptes d’Israël et jugé impératif de relancer le processus de paix au Moyen-Orient.  Il a aussi exhorté les Palestiniens à régler leurs différends et parvenir à une Palestine unie.  Des élections devraient être organisées sans plus tarder, a souhaité le Ministre. 

« Ce que nous ferons ou ne ferons pas aujourd’hui restera dans l’histoire », a déclaré M. MAKHDOOM SHAH MAHMOOD HUSSAIN QURESHI, Ministre des affaires étrangères du Pakistan, Il est temps de dire: « ça suffit ».  Il a jugé « déplorable » que le Conseil de sécurité ait échoué à exiger une cessation des hostilités et dénoncé « ceux qui l’empêchent d’agir ».  Si le Conseil ne fait rien, l’Assemblée générale doit prendre le relais, a déclaré le Ministre.  Mais, a mis en garde le Ministre, évitons de mettre les deux parties sur un pied d’égalité.  « Il y a un agresseur et un agressé. ».  Le Ministre s’est donc dit en faveur du déploiement d’une force de protection internationale des Palestiniens, y compris les Arabes israéliens « lynchés par des fascistes israéliens ».  

Ces crimes contre l’humanité ne pouvant restés impunis, il a préconisé la saisine de la Cour pénale internationale (CPI).  Il a aussi insisté sur des mesures « audacieuses » pour une bonne mise en œuvre des résolutions onusiennes en faveur de la création d’un État palestinien viable.  Il s’est en outre prononcé en faveur d’une conférence internationale, prévenant, à son tour, que la question de Palestine est la cause première de « la colère » dans le monde arabe et musulman, et « cette colère enfante l’extrémisme ».  Le Ministre a conclu par les vers d’un grand poète de la résistance pakistanaise.  « O terre de Palestine, moi aussi je suis là pour toi .»  

Combien de temps encore le monde aura à supporter cette situation? S’est impatienté à son tour M. RETNO LESTARI PRIANSARI MARSUDI, Ministre des affaires étrangères de l’Indonésie.  Il a édicté plusieurs mesures à l’Assemblée générale et d’abord, mettre fin aux violences par un cessez-le-feu durable et scrupuleusement respecté par toutes les parties.  L’Assemblée doit aussi obtenir le déploiement d’une présence internationale à Al-Qods, ainsi que la relation de négociations « crédibles » pour parvenir à une paix juste et durable.  Il y a, a prévenu le Ministre, de la responsabilité « politique et morale » de l’ONU.  « Nous devons mettre fin à cette injustice maintenant et agir maintenant et ensemble », a-t-il plaidé en conclusion. 

Les promesses de la Charte ne se sont toujours pas concrétisées pour le peuple palestinien, a dénoncé, le Ministre des affaires étrangères et des affaires du Gouvernement du Koweït, M. SHEIKH AHMAD NASSER AL MOHAMMED AL-SABAH.  L’agression contre tout un peuple « au vu et au su » de la communauté internationale ne font que confirmer l’attachement d’Israël à sa politique de colonisation et de ségrégation, s’est indigné le Ministre.  Il a mis en garde contre toute tentation de toucher aux critères juridiques établis depuis des années, y compris les résolutions pertinentes de l’ONU, qui consacrent le statu quo historique et juridique de Jérusalem et de ses Lieux saints.  Le Ministre a exhorté le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités parce que tant qu’il restera silencieux, Israël, Puissance occupante, n’arrêtera jamais ses crimes.  Il est plus urgent que jamais que la communauté internationale active ses mécanismes politiques et juridique pour garantir de faire cesser les crimes et avancer vers la solution des deux États, dans les frontières de 1967 et avec Jérusalem-Est pour capitale de la Palestine. 

M. ABDULLA SHAHID, Ministre des affaires étrangères des Maldives, a rappelé que l’Assemblée générale débat de la « question de Palestine » depuis plus de sept décennies.  En dépit de notre volonté et de notre détermination collectives à résoudre ce problème, très peu de choses ont changé sur le terrain, a-t-il déploré, constatant que « des générations de Palestiniens ont vécu et continuent de vivre sous l’occupation et l’oppression ».  Dans ce contexte, il s’est dit gravement préoccupé par l’escalade de la violence dans le Territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est et dans la bande de Gaza.  Il a condamné l’agression violente d’Israël, ainsi que le recours aveugle à la force, avant d’avertir qu’une nouvelle détérioration de la situation aurait des conséquences graves sur la sécurité de la région.  Rappelant que Gaza reste « la plus grande prison à ciel ouvert du monde », le Ministre a souligné que les bombardements ont fait des centaines de morts, dont des femmes et des enfants, déplacé des dizaines de milliers de personnes et détruit des infrastructures clefs, comme la seule installation de dépistage de la COVID-19 à Gaza.  

« Sans un cessez-le-feu immédiat, il ne restera que des décombres », a-t-il prévenu, avant d’appeler la communauté internationale à faire preuve de solidarité avec le peuple palestinien, notamment en soutenant l’UNRWA.  De même, a-t-il ajouté, les Maldives se joignent aux appels pour un accès humanitaire sans entrave à la population de Gaza.  C’est urgent, a-t-il insisté, en particulier pour contrer la propagation de la COVID-19.  Enfin, le Ministre a réaffirmé sa conviction que la solution des deux États est « la seule solution viable et à long terme pour trouver une paix durable dans la région ».  Mais cela ne sera possible que si les violences cessent, a-t-il conclu. 

M. OTHMAN JERANDI, Ministre des affaires étrangères, des migrations et des Tunisiens de l’étranger de la Tunisie, a dénoncé le refus par les forces d’occupation israéliennes d’un cessez-le-feu à Gaza et qualifié les agissements d’Israël de « crimes de guerre ».  « Combien de martyres devront encore tomber, combien de femmes devront encore perdre leurs enfants, avant que la communauté internationale n’agisse? »  Cette escalade à Gaza n’est qu’un autre épisode des exactions commises par Israël, qui n’a jamais cru en la paix.  Le Ministre a indiqué que son pays, membre non-permanent du Conseil, n’a ménagé aucun effort pour mettre un terme à cette agression et continuera d’œuvrer pour accroître la pression sur Israël. 

Il en a appelé à la « responsabilité morale » de l’Assemblée en vue de promouvoir un cessez-le-feu et de mettre un terme aux provocations et violations israéliennes.  Il a plaidé pour une protection internationale du peuple palestinien et pour une saisine de la CPI pour les crimes commis par Israël.  La communauté internationale doit agir immédiatement pour mettre un terme à cette situation, a-t-il dit, en demandant la fin du blocus de Gaza et l’accroissement de l’aide humanitaire.  Le Ministre a exhorté le Quatuor à agir et à mettre un terme à l’annexion de terres palestiniennes.  Il a souligné combien la question de Palestine est une question de justice.  L’occupation reste une occupation, violant le droit international, a-t-il insisté.  Enfin, le Ministre a assuré de l’appui de la Tunisie au peuple palestinien en vue de la création d’un État palestinien, avec Jérusalem comme capitale. 

PRINCE FAISAL BIN FARHAN AL-SAUD, Ministre des Affaires étrangères de l’Arabie saoudite, a dénoncé la dernière escalade en date de la violence contre les Palestiniens, qui constitue une violation du droit international.  Il a également fustigé la politique d’« apartheid » et les agissements de « colons extrémistes », qui bénéficient selon lui de l’assentiment des autorités israéliennes.  Le Chef de la diplomatie saoudienne a prévenu que « la violence n’engendre que la violence », en condamnant l’utilisation disproportionnée de la force contre des civils non armés.  Pour son gouvernement, aucun effort ne doit être épargné pour mettre fin aux violences et garantir un accès humanitaire aux populations en détresse.  Il a rappelé que la cause palestinienne est un des grands axes de la politique étrangère de son pays, sur la base de l’Initiative de paix arabe, et que toute solution viable doit reconnaître Jérusalem-Est comme capitale de la Palestine. 

Ces deux dernières semaines, a indiqué Mme LINDA THOMAS-GREENFIELD (États-Unis), mon pays a abordé la crise en Israël et à Gaza avec un objectif unique, celui de mettre fin au conflit le plus rapidement possible.  Nous ne sommes pas restés silencieux, s’est-elle défendue, et nous pouvons dire qu’il n’y a pas un pays qui travaille à la paix avec un plus grand sentiment d’urgence et avec plus de ferveur.  La représentante a réaffirmé l’engagement profond de son pays à travailler avec les Israéliens, les Palestiniens et les partenaires de la région pour résoudre ce conflit.  Nous avons tenu, a-t-elle souligné, plus de 60 réunions diplomatiques au plus haut niveau, dont au moins cinq par le Président Biden.  Lors de son dernier appel avec le Premier Ministre Netanyahu hier, M.  Joe Biden a souligné son attachement au droit d’Israël de se défendre mais il a aussi fait part de son sentiment que ce pays peut maintenant commencer à mettre fin au conflit et qu’il s’attend à une désescalade significative.  Dans les heures et les jours à venir, a assuré la représentante, nous continuerons de faire pression pour parvenir à la paix. 

Le Conseil de sécurité, a-t-elle assuré, s’est réuni quatre fois au cours des 10 derniers jours, y compris dans le cadre d’un débat public au cours du week-end.  Encore une fois, « nous ne sommes pas restés silencieux », a martelé Mme Thomas-Greenfield, en espérant que les peuples de toute la région les ont entendus haut et fort.  Elle a demandé à toutes les parties de respecter leurs obligations en vertu du droit international, notamment en ce qui concerne la protection des civils, des établissements médicaux et des installations qui servent d’abris civils.  Elle a condamné les tirs de roquette du Hamas et d’autres groupes terroristes et s’est opposée à l’extrémisme qui a conduit à la violence entre les deux communautés. I 

Aujourd’hui, a-t-elle poursuivi, nous devons nous concentrer sur les progrès tangibles vers la paix et nous, les États-Unis, nous continuerons de nous faire les champions des efforts diplomatiques.  Israéliens et Palestiniens méritent sûreté, sécurité et « mesures égales » de liberté, de prospérité et de démocratie.  Cela exige que toutes les parties recommencent à travailler de bonne foi vers la vision d’Israël et d’un État palestinien, vivant côte à côte dans la paix et à l’intérieur de frontières sûres et reconnues.  Mme Thomas-Greenfield a encouragé tous ceux qui participent aujourd’hui au débat à envisager des investissent dans la région.  Les besoins à Gaza, en particulier, sont immenses.  La représentante a espéré que la communauté internationale se mobilisera pour répondre aux besoins humanitaires sur le terrain, conformément aux besoins des Palestiniens et pas du Hamas «  qui a à maintes reprises laissé tomber le peuple palestinien ». 

Le bilan humain de cette violence est affligeant, a regretté Mme  Thomas-Greenfield.  Les histoires des familles, des enfants tués et de ceux qui vivent avec le traumatisme du survivant, sont douloureuses.  Nous ne resterons jamais silencieux face à de telles souffrances, a-t-elle affirmé, ajoutant que son pays est déterminé à travailler de concert avec d’autres États Membres des Nations Unies pour mettre rapidement un terme à la violence actuelle et, à plus long terme, créer les conditions d’une paix durable. 

M. OLOF SKOOG, Chef de la délégation de l’Union européenne, s’est déclaré profondément préoccupé par la situation au Moyen-Orient.  Il a estimé que la priorité doit être la cessation immédiate de toute violence et la mise en œuvre d’un cessez-le-feu, afin de protéger les civils et de fournir un accès humanitaire complet à Gaza.  Jugeant « inacceptable » le nombre élevé de victimes civiles provoqué par la recrudescence de violence des derniers jours, il a condamné les attaques aveugles à la roquette menées contre Israël par le Hamas et d’autres groupes terroristes.  L’Union européenne soutient pleinement le droit d’Israël à la légitime défense, mais « cela doit être fait de manière proportionnée et dans le plein respect du droit humanitaire », a-t-il fait valoir.  Le représentant a d’autre part appelé au plein respect du statu quo des Lieux saints et du droit de culte à Jérusalem.  Il a également réitéré la ferme opposition de l’Union européenne à la politique d’implantation d’Israël et aux expulsions à Cheik Jarrah. 

Pour M. Skoog, la sécurité d’Israël comme de la Palestine « nécessite une véritable solution politique qui apporte la paix ».  Pour atteindre ce résultat, a-t-il préconisé, nous devons rétablir un horizon politique, explorer la possibilité d’un réengagement significatif entre les parties, développer des mesures de confiance, améliorer les conditions de vie des populations et ouvrir la voie à une éventuelle relance du processus de paix.  Dans ce contexte, la tenue d’élections palestiniennes, y compris à Jérusalem-Est, doit être considérée comme une priorité, a souligné le représentant, avant de renouveler l’engagement de l’Union européenne à œuvrer à une solution avec les principaux partenaires internationaux, notamment les États-Unis, les partenaires de la région et un Quatuor pour le Moyen-Orient revitalisé. 

Au nom du Groupe des pays nordiques, Mme ANNA KARIN ENESTRÖM (Suède) a exhorté le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités et à soutenir les efforts déployés pour parvenir à une désescalade immédiate du conflit.  Appelant à la conclusion sans délai d’un cessez-le-feu, il a fermement condamné les tirs aveugles et récurrents de roquettes sur Israël par le Hamas ou tout autre groupe de la bande de Gaza.  Nous reconnaissons le droit légitime qu’a Israël de se protéger et de protéger ses citoyens, a-t-elle dit, tout en considérant que la réponse doit être conforme au droit international et au droit international humanitaire, notamment aux principes de distinction et de proportionnalité.   La représentante s’est dite consternée par les pertes de vies civiles, en particulier celles d’enfants.  Selon elle, l’accès humanitaire doit être garanti et le rôle essentiel joué par l’UNRWA doit être soutenu. 

Au-delà de la priorité à court terme de mettre fin à la violence et de parvenir à un cessez-le-feu, la communauté internationale doit aussi s’attaquer aux causes profondes du conflit, a plaidé la déléguée, jugeant que tout doit être mis en œuvre pour faciliter la réalisation de la solution des deux États et mettre fin à l’occupation.  De plus, le risque d’escalade régionale doit être pris au sérieux, a-t-elle ajouté.  Les paramètres internationaux pour une solution durable au conflit sont clairs, a conclu la déléguée.  « La destination finale est bien connue mais la route elle-même doit une fois de plus être pavée. » 

M. ISSIMAIL CHANFI+ (Comores) a considéré qu’il est urgent que les parties au conflit israélo-palestinien prennent des mesures pour mettre fin aux violences en cours.  Les parties prenantes redoublent maintenant d’efforts pour parvenir à une solution à deux États, pour permettre à la Palestine et à Israël de coexister en paix et en sécurité dans des frontières légitimes.  Après avoir répété qu’il faut mettre un terme « à toute action provocatrice », le représentant a appelé l’Assemblée générale, le Quatuor pour le Moyen-Orient et le Secrétaire général de l’ONU à s’engager de façon résolue en faveur d’une solution juste et durable qui permette l’établissement d’un État de Palestine avec Jérusalem-Est pour capitale.  

M. YASHAR T. ALIYEV (Azerbaïdjan), au nom du Mouvement des non-alignés a condamné fermement les actes d’agression commis par Israël contre la population palestinienne de Gaza.  Il a demandé la cessation des activités militaires d’Israël, ainsi qu’une protection de la population palestinienne.  Il a appuyé tous les efforts en vue d’un règlement pacifique et durable de la question palestinienne et exigé la fin des activités de colonisation.  Israël, la Puissance occupante, doit être tenue responsable des violations commises contre la population palestinienne, cesser ses mesures visant à altérer le caractère de Jérusalem et laisser les Palestiniens pratiquer leur religion dans la paix.  Le délégué a exhorté le Conseil de sécurité à garantir une désescalade et à appeler à un cessez-le-feu, déplorant qu’Israël continue de violer le droit international. Le délégué a appelé au plein respect de la Charte et des résolutions onusiennes pertinentes et à fournir des ressources financières à l’UNRWA.  Enfin, le délégué a demandé la fin de l’agression militaire israélienne et résolument appuyé la cause juste palestinienne. 

De nombreuses délégations refusent toujours de reconnaître jusqu’ici que le Hamas est une organisation terroriste, qui a tiré des milliers de roquettes sur Israël ces derniers jours, a fait observer M. GILAD MENASHE ERDAN (Israël).  À l’heure où nous parlons, des civils israéliens courent vers les abris, fuyant les attaques aveugles du Hamas qui, dans sa charte qui appelle à l’éradication d’Israël.  Le représentant a dit entendre aujourd’hui une défense de cette charte plutôt que celle des Nations Unies, « rédigée aux lendemains du génocide nazi ».  La charte du Hamas, a-t-il souligné, consacre le génocide des juifs.  Israël une démocratie aspirant à la paix est aux prises avec une organisation meurtrière dont les objectifs sont les mêmes que ceux de Daech et qui se sert des Palestiniens comme boucliers humains.  

Qui est du côté de la modération et du dialogue, et qui du côté du conflit? a demandé le représentant aux délégations.  Qui a le courage de lutter contre le terrorisme radical qui évolue dans une situation de dépravation morale?  Le représentant a demandé à l’Assemblée générale de condamner le Hamas, arguant en attendant de son droit de légitime défense.  Jugeant « honteux » que le Hamas ne soit pas qualifié d’organisation terroriste, le représentant a dit: vous mettez un temps fou pour organiser une réunion du Conseil de sécurité sur la pandémie de COVID-19 mais il ne vous faut que 11 jours pour offrir une plateforme aux partisans du Hamas.  « C'est une honte », s’est exclamé le représentant.  « Est-ce là votre sens des priorités ?  »

Ce débat, s’est-il énervé, est « trompeur et mensonger ».  Nous avons d’un côté les terroristes qui ciblent les civils et de l’autre côté, Israël qui cible les terroristes.  Nous avons, d’un côté, Israël qui utilise ses missiles pour protéger ses enfants et de l’autre, le Hamas qui utilise ses enfants pour protéger ses missiles.  Avec ses dizaines de roquettes qui ont atterri à Gaza, le Hamas n’hésite pas à frapper sa propre population.  En revanche, s’est défendu le représentant, notre armée effectue des frappes « précises » et « chirurgicales », prévenant les civils à l’avance pour qu’ils évacuent les bâtiments qui abritent les terroristes.   Il a dénoncé la « tactique vicieuse » du Hamas qui « se cache dans les écoles et les maternités ».  C’est le Hamas et pas Israël qui devrait être condamné pour les victimes palestiniennes.  

Nous ne sommes pas devant une guerre entre Israël et la population de Gaza, ou entre Israël et les Palestiniens.  Nous sommes devant une guerre entre Israël et le Hamas » et nous ne nous excuserons jamais de défendre nos citoyens, même si certains pays ici seraient ravis de voir le nombre de victimes juives augmenter.  Quant à la prétendue occupation de la « mosquée Al-Aqsa », le délégué a affirmé que des milliers de musulmans peuvent y prier dans le calme.  La police israélienne a dû intervenir lorsque des militants du Hamas ont commencé à provoquer des fidèles juifs, a affirmé le délégué, en brandissant une photographie.  « Regardez cette photo: est-ce la police israélienne ou les insurgés qui mènent des attaques violentes? » 

Les attaques du Hamas contre Israël étaient « préméditées », guidées par une stratégie à long terme pour « remplacer l'Autorité palestinienne » après une nouvelle annulation des élections, a affirmé le représentant.  « L’hypocrisie de cette institution qu’est l’ONU est sans limite », a-t-il enchaîné.  Opposant de nouveau Israël, « un État qui sanctifie la vie », au Hamas, « un groupe terroriste qui sanctifie la mort », il a remercié tous les pays qui reconnaissent le droit d’Israël à la légitime défense, citant « le premier d’entre eux, les États-Unis, et son Président, Joe Biden ». 

 Israël, a rappelé son représentant, a signé quatre accords de paix avec des pays musulmans, a fait des concessions « douloureuses » pour obtenir la paix avec l’Égypte et la Jordanie et s’est retiré de Gaza en 2005.  Deux ans plus tard, le Hamas en a pris le contrôle, rejetant les accords passés.  Si l’Assemblée générale renforce le Hamas et remplace l’Autorité palestinienne, elle aura sapé tout effort de paix », a prévenu le délégué. Il a dénoncé la diabolisation d’Israël, alimentée par certains membres de l’Assemblée, comme la Turquie, « encouragent des attaques antisémites dégoûtantes » dans le monde entier.  « Antisionisme est synonyme d’antisémitisme, cela est clair », a-t-il tranché.  Nous appelons tous les États à agir immédiatement pour protéger la population juive et faire en sorte que tous les citoyens juifs du monde puissent vivre en paix leur « judaïsme », a exhorté le représentant.  Insistant sur la « connexion séculaire » entre Israël, « créé pour que jamais plus le peuple juif ne soit sans défense », et le peuple juif, le représentant a assuré qu’Israël fera toujours le nécessaire pour défendre son peuple, protéger la vie humaine et rechercher la paix avec ses voisins.   

Alors que la situation sur le terrain s’aggrave de jour en jour, M. JUAN RAMÓN DE LA FUENTE RAMIREZ (Mexique) a regretté que le Conseil de sécurité n’ait pas encore réussi à se prononcer et l’a appelé à assumer rapidement son rôle, en tant que l'un des principaux garants de la paix et de la sécurité internationales.  Il s’agit de mettre fin à la violence de ces derniers jours, de lancer un appel urgent à protéger la population civile et à respecter le droit international humanitaire et de relancer le dialogue entre les parties, a fait valoir le représentant. 

Le représentant a regretté la violence intercommunautaire qui prévaut dans divers endroits en Israël.  Jérusalem doit conserver son statut particulier, conformément aux résolutions de l’ONU, et être un espace de coexistence harmonieuse des trois religions monothéistes.  En outre, le Mexique s’est opposé à toute mesure visant à modifier le caractère et la composition démographique de Jérusalem-Est, dénonçant notamment les transferts de population, la confiscation de biens, les démolitions, les expulsions forcées et les activités d'expansion des colonies. 

Alors que la responsabilité directe de la reprise du processus de paix incombe aux parties au conflit, la communauté internationale doit promouvoir et faciliter ledit processus, a estimé le représentant après avoir réaffirmé l’attachement du Mexique à la solution des deux États.  Ce qui est urgent c’est que les hostilités cessent et que l’on parvienne au cessez-le-feu auquel a appelé à plusieurs reprises le Secrétaire général, a-t-il indiqué. 

M. OMAR KADIRI (Maroc) a dénoncé les actes de violence graves perpétrés en ce moment même au Moyen-Orient, « résultat inévitable » de la situation « intenable  » dans laquelle se trouve le processus de paix dans la région.  Nous avions mis en garde contre ces pratiques destructrices contre les perspectives de paix, a souligné le représentant, en demandant que l’on s’abstienne de porter atteinte au statut légal de Jérusalem et de l’esplanade des Mosquées.  Selon lui, il est plus que temps de revitaliser les efforts diplomatiques en faveur d’une solution pacifique à la crise.  Le représentant a ensuite indiqué que le Maroc vient d’envoyer une aide d’urgence composée d’aliments de base, de médicaments d’urgence et de couvertures, « une décision qui s’inscrit dans le cadre de l’appui continu du Royaume marocain aux Palestiniens ».  Le Royaume du Maroc, « qui est attaché au choix de la paix », fera tous les efforts nécessaires pour relancer la dynamique de paix dans la région, a assuré le représentant. 

M. JUN ZHANG (Chine) a exhorté la communauté internationale à agir pour régler la crise, en rappelant la responsabilité du Conseil de sécurité dans le maintien de la paix et de la sécurité.  En tant que Présidente du Conseil, la Chine a visé à rapprocher les vues sur ce dossier et proposé d’envoyer un message fort pour une cessation des hostilités, a dit le délégué.  Il a exhorté tous les membres du Conseil à assumer leurs responsabilités et faire en sorte que le Conseil parle d’une seule voix.  Il a rappelé que le cycle de la violence ne peut qu’engendrer la haine et demandé la fin des hostilités.  « Israël, en particulier, doit faire preuve de retenue. »  Le délégué a demandé la pleine application des résolutions pertinentes de l’ONU et exhorté Israël à mettre fin à ses activités de colonisation, dont les expulsions de familles palestiniennes.  Le statu quo des lieux saints à Jérusalem doit être respecté.  Le représentant chinois a enjoint les parties à mettre fin aux hostilités dans les zones civiles, pour ensuite exhorter Israël à lever le blocus de Gaza.  Il a estimé que le processus de paix n’est pas dans la bonne voie, en ajoutant que la perspective d’un État palestinien viable s’éloigne pour devenir un véritable « rêve ».  Le délégué a néanmoins promis la poursuite des efforts de la Chine pour que la solution des deux États se concrétise un jour. 

M. ABDOU ABARRY (Niger) a qualifié les événements au Proche-Orient de « drame à ciel ouvert » où les idéaux et principes de la Charte des Nations Unies sont bafoués. L’occupation israélienne, a-t-il dit, constitue un « test de valeurs » pour l'Organisation.  Face au blocage du Conseil de sécurité, l’Assemblée générale est dans son rôle, en contribuant à la désescalade de la violence et à l’arrêt des destructions qui creusent encore le fossé entre Israéliens et Palestiniens.  Le représentant a condamné « sans réserve » la « politique de colonisation effrénée », notamment à Jérusalem-Est, et les agissements des « colons extrémistes ».  Nul ne nie le droit d’Israël de se défendre, mais à croire certaines déclarations, on croirait presque que c’est Israël qui est occupé. 

Condamnant « l'inertie » de la communauté internationale, il a appelé à un cessez-le-feu et à la fin des bombardements qui n’épargnent ni les hôpitaux, ni les infrastructures onusiennes, ni la presse.  Il a aussi réclamé que cessent les tirs de roquettes « en réaction aux bombardements ».  Le délégué a voulu que l’on règle le problème à sa racine, c'est-à-dire obtenir d’Israël qu’il mette fin à la colonisation et qu’il facilite la création d’un État palestinien libre, indépendant, avec Jérusalem-Est comme capitale.  Le délégué a enfin appelé à un appui fort à l’UNRWA et au Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), qui contribuent de sauver des vies.  

La situation au Proche-Orient est grave, a souligné Mme NATHALIE BROADHURST (France) à l’entame de son intervention, avertissant que ce conflit pourrait entraîner un embrasement général, avec des répercussions régionales imprévisibles. Elle a jugé que la priorité aujourd’hui est de faire taire les armes, le bilan humain ne cessant de s’alourdir, à Gaza comme en Israël.  Condamnant avec la plus grande fermeté les tirs du Hamas et d’autres groupes terroristes visant des zones habitées en Israël, elle a rappelé le soutien indéfectible de la France à la sécurité d’Israël.  Dans le même temps, elle a exhorté les autorités israéliennes à faire preuve de la plus grande retenue et à agir de façon proportionnée, dans le strict respect du droit international.  La représentante a également appelé chacun à protéger les civils, en particulier les enfants, et à garantir l’accès immédiat et sans entrave de l’aide humanitaire.  Selon elle, la protection du personnel et des infrastructures humanitaires doit être assurée, de même que celle des journalistes. 

De l’avis de Mme Broadhurst, les cycles de violence continueront à se succéder si la volonté n’est pas là pour avancer vers l’établissement de deux États vivant en paix et en sécurité, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues sur la base des lignes du 4 juin 1967, ayant tous deux Jérusalem pour capitale, dans le cadre du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité.  Si l’illusion a pu exister parfois que nous pourrions vivre avec ce conflit, « c’est une erreur », a-t-elle martelé, relevant que tant que ce conflit ne sera pas résolu politiquement, il viendra se rappeler à nous par la violence, aux dépens des populations palestinienne et israélienne. 

Rappelant que le Chef de la diplomatie française, M. Jean-Yves Le Drian, a mis en garde la communauté internationale à ce sujet en réunissant ses homologues allemand, égyptien et jordanien à Paris le 11 mars dernier, elle a indiqué que la France a ensuite exprimé sa préoccupation à l’égard des évictions de familles palestiniennes à Jérusalem-Est, notamment à Cheik Jarrah, en condamnant la poursuite de la colonisation.  De même, a-t-elle ajouté, nous avons rappelé notre attachement au respect du statu quo de 1967 sur les lieux saints. 

Dans ce contexte, la France « ne se résout pas à l’inaction du Conseil de sécurité », a pointé la représentante.  C’est pourquoi, à l’initiative du Président Emmanuel Macron, conjointement avec le Président égyptien et le Roi de Jordanie, elle a présenté hier aux membres du Conseil un projet de résolution qui demande « trois choses simples qui doivent pouvoir faire consensus »: une cessation immédiate des hostilités, le respect du droit international humanitaire et la protection des civils, et la relance urgente des négociations pour mettre en œuvre la solution des deux États.  « Complémentaire » des efforts déployés pour parvenir à un cessez-le-feu durable, cette initiative vise, selon la représentante, à « traduire en actes notre engagement en soutien au multilatéralisme et au règlement pacifique des différends ».  

M. AMAL MUDALLALI (Liban) a déclaré que les événements de Gaza constituent « une recette pour de futurs conflits ».  Observant qu’Israël a beau avoir transformé Gaza en une « vaste prison de deux millions de personnes », fait des milliers de victimes, détruits des maisons, ciblé des écoles et hôpitaux ciblés, « il n’a jamais réussi à faire taire les Palestiniens ».  Comme toutes les opérations précédentes, l’assaut actuel « se terminera par un cessez-le-feu, mais il ne mettra pas fin au conflit », a prévenu la représentant car « c’est l'occupation qui a amené les Palestiniens au point d’ébullition ».  

Jugeant que le report des élections palestiniennes est davantage lié au fait que le Gouvernement israélien a refusé de laisser les Palestiniens de Jérusalem voter qu’à « toute autre raison politique », le représentant a noté que l’oppression israélienne a « uni les Palestiniens comme jamais auparavant », comme en atteste la grève générale qu’ils observant actuellement.  Face à la politique d’Israël, a-t-il souligné, les Palestiniens veulent un engagement en faveur d’un règlement global et juste, qui mette fin à l’occupation et préserve les fondements d’un État palestinien pour rendre viable la solution des deux États.  Ils veulent aussi que le Conseil de sécurité assume sa responsabilité et fasse cesser cette guerre. 

Nous appelons à l’arrêt des hostilités, « mais un cessez-le-feu n’est pas une solution, c’est un pansement », a déclaré M. Mudallali.  Ce qu’il faut maintenant, c’est une solution politique qui mette fin à ce conflit « une fois pour toutes », a-t-il martelé.  « Ce qu’il faut, c’est la liberté pour les Palestiniens, la fin de l’occupation et que Jérusalem soit à nouveau la ville de la paix pour le monde entier ». 

Mme DAME BARBARA WOODWARD (Royaume-Uni), appelant à un cessez-le-feu immédiat, a exprimé son soutien aux efforts de médiation en cours menés par l'Égypte, le Qatar et les Nations unies.  Condamnant sans équivoque les tirs de roquettes du Hamas sur les populations civiles, elle a déclaré qu'Israël a le droit légitime de se défendre. Ce faisant, Israël doit faire tout son possible pour éviter les pertes civiles et adhérer aux principes de nécessité et de proportionnalité.  Notant la destruction alarmante des infrastructures médicales et d'éducation, elle a déclaré que son pays fait don de 3,2 millions de livres sterling à l'UNRWA.  

Le statu quo historique à Jérusalem doit être maintenu, a-t-elle ajouté, soulignant le rôle de la Jordanie en tant que gardienne des Lieux saints. Les événements actuels démontrent le besoin urgent de progresser vers une solution à deux États, a-t-elle déclaré, ajoutant que son pays continuera de faire pression pour mettre fin à la violence et trouver une voie politique vers la paix.  

Pour l’Observateur de la Ligue des États Arabes, M. ZAKI, le monde voit aujourd’hui la réalité d’un peuple qui croule sous un régime d’apartheid, une nouvelle version de la purification ethnique.  Au milieu d’un déluge de frappes israéliennes à Gaza, il ne faut pas oublier que tout a commencé par une série de mesures racistes des forces d’occupation israéliennes à Jérusalem.  Dans cette ville, le citoyen israélien a tous les droits alors que les Palestiniens sont menacés d’expulsion avec une liberté de culte, nié, et isolés par un mur.  C’est une situation contraire à tout principe humain ou moral, s’est indigné l’Observateur pour lequel les Palestiniens de Jérusalem n’ont fait qu’exercer leur droit légitime à la lutte civile à Jérusalem.   Cette Assemblée est le reflet de la « conscience mondiale ».  Face à la montée croissante de la droite extrémiste en Israël qui impose son programme au Gouvernement israélien, il a dit craindre que la communauté internationale ne se détourne de la cause palestinienne.  Il a appelé l’Assemblée à rejeter la logique de l’apartheid et à exige qu’Israël réponde de ses crimes. 

M. SAMUEL MONCADA (Venezuela) a condamné les bombardements aveugles conduits par Israël à Gaza qui sont un autre épisode de la guerre « coloniale » livrée contre le peuple palestinien.  Il a dénoncé les attaques des « fanatiques » en Israël contre des résidents palestiniens innocents, ainsi que la poursuite des activités de colonisation.  Deux millions de Palestiniens sont en résidence surveillée à Gaza et face à cette « barbarie », a dénoncé le représentant, le Conseil est paralysé par l’obstruction des États-Unis.  Il a accusé ces derniers d’encourager l’impunité d’Israël et a exhorté l’Assemblée à agir pour offrir une protection internationale au peuple palestinien.  Le délégué a appelé de ses vœux un État palestinien viable, seule option pour un règlement durable de la question palestinienne. 

M. GUENTER SAUTTER (Allemagne) a commencé par condamner les tirs de roquettes du Hamas et soutenu le droit d’Israël de se défendre.  Dans le même temps, il a déploré la mort de civils palestiniens, essentiellement à Gaza et a appelé à un cessez-le-feu immédiat, avant d’indiquer que son Ministre des affaires étrangères se trouve en ce moment dans la région.  Face au déplacement de plus de 72 000 Palestiniens, aux morts et aux blessés, et aux dégâts infligés aux infrastructures civiles à Gaza, le représentant a exigé la proportionnalité des opérations militaires et la garantie de l’accès humanitaire.  Vivement préoccupée par la situation à Jérusalem et dans le reste de la Cisjordanie, le représentant a demandé à Israël de cesser ses activités illégales de colonisation, y voyant un obstacle majeur à la paix.  Il a également exigé le maintien du statu quo historique et juridique de Jérusalem.  L’Allemagne, a-t-il conclu, demeure engagée en faveur de la solution des deux États et continuera à travailler en étroite collaboration avec Israël et l’Autorité palestinienne à la désescalade.  Nous soutenons des mesures de rétablissement de la confiance afin de rouvrir un horizon politique digne de ce nom, a encore dit le représentant. 

M. CRISTIAN ESPINOSA CAÑIZARES (Équateur) a demandé aux parties au conflit israélo-palestinien d’accepter un cessez-le-feu immédiat et lancé un appel pour que soit freinée la spirale de violence.  Il a tenu à rappeler que toutes les résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale sur la question sont pertinentes, avant de plaider pour le lancement de négociations crédibles en vue de faire advenir une paix juste et durable au Moyen-Orient.  Toutes les parties prenantes doivent maintenant redoubler d’efforts pour faire advenir une solution viable des deux État, a jouté la délégation, en exhortant le Conseil de sécurité à adopter une résolution pour obtenir un cessez-le-feu immédiat et sans conditions préalables.

Regrettant vivement qu’en dépit de quatre réunions, le Conseil de sécurité n’ait toujours pas assumé ses responsabilités, Mme GERALDINE BYRNE NASON (République d’Irlande) a qualifié les 10 derniers jours de « cauchemar » pour les habitants de la région et demandé un cessez-le-feu immédiat.  La représentante dont le pays a alloué 5 millions d’euros aux agences onusiennes pour aider à soulager cette crise, a demandé à Israël, en tant que Puissance occupante, d’assurer un accès humanitaire sûr et sans entrave.  Soulignant le rôle fondamental de l’UNRWA, elle a qualifié les dommages subis par les infrastructures de l’Office de « répugnants ».  Les enfants ne devraient jamais se retrouver « prisonniers de l’histoire », a-t-elle déclaré.  Se félicitant de l’initiative française de présenter un projet de résolution aux membres du Conseil de sécurité, elle a promis de tout fait pour que le Conseil s’exprime « d’une seule voix ».  Pour que les choses progressent, rien ne saurait remplacer les négociations directes entre les deux parties, et c’est à la communauté internationale de les redynamiser. 

M. MOHAMED IBRAHIM MOHAMED ELBAHI (Soudan) a imputé la détérioration grave de la situation aux « provocations à Jérusalem pendant le mois du Ramadan.  Il a dénoncé l’offensive « d’ampleur » menée à Gaza et souligné que la paix, dans toute la région, exige un règlement durable de la question de Palestine.  Le représentant a réclamé un retour à la table des négociations en vue de concrétiser la solution des deux États.  Il a appelé à la fin immédiate de l’escalade de la violence, des expulsions et de la colonisation.  Il a préconisé des mesures immédiates pour imprimer un nouvel élan aux négociations et restaurer la confiance entre les parties. 

Citant Malcom X, Mme INGA RHONDA KING (Saint-Vincent-et-les Grenadines) a estimé que « nul ne peut vivre en paix s’il ne jouit déjà pas de sa liberté ».  Elle a donc jugé que la paix au Moyen-Orient restera illusoire tant que les droits fondamentaux du peuple palestinien ne seront pleinement reconnus et soutenus.  Dans l’immédiat, un cessez-le-feu est un « impératif urgent », a-t-elle affirmé, appelant toutes les parties à désamorcer les tensions, à éviter de nouvelles victimes civiles et à répondre aux besoins humanitaires des personnes touchées par cette crise.  Elle a également exhorté les parties à reprendre des négociations pour trouver une solution durable à ce conflit. 

Dans ce cadre, il est d’une « importance vitale » que toutes les parties soutiennent et respectent l'intégrité et le statu quo des lieux saints, a plaidé Mme King.  De plus, il est temps, selon elle, que la communauté internationale considère la Palestine comme un Membre à part entière de l’ONU.  À ses yeux, la reconnaissance de la légitime souveraineté de l’État de Palestine « se fait attendre depuis longtemps » et constitue une composante essentielle de la solution des deux États qui « reste la seule voie viable vers la paix et la stabilité ».  Elle a par ailleurs invité la communauté internationale à réagir rapidement et généreusement aux appels d'urgence lancés par l'UNRWA pour faire face aux besoins humanitaires dans les territoires palestiniens, en particulier dans la bande de Gaza. 

La représentante a ensuite appelé Israël, en tant que Puissance occupante, à lever sans délai le blocus qu’il impose à Gaza depuis 2007.  Le droit incontestable qu’a Israël d'exister en paix et de se défendre ne lui donne pas « le permis d’occuper, d’opprimer et de supprimer les droits souverains du peuple palestinien », a-t-elle fait valoir.  Rappelant à cet égard que « l’apartheid est un crime contre l’humanité », elle a condamné toutes les formes de discrimination en fonction de la race, de la classe et de la croyance religieuse, tout en s’élevant contre les attaques aveugles qui frappent des civils.  « Nous devons, ensemble, exiger la paix et la justice pour tous », a-t-elle conclu.  « Le moment est venu! »

M. SYED MOHAMAD HASRIN AIDID (Malaisie) a dénoncé le recours excessif à la force par Israël à Gaza et à Jérusalem-Est, et a déploré les morts de civils dans les rangs palestiniens.  Il a condamné cette violence et a appelé à une cessation immédiate des hostilités.  Il a rejoint l’appel mondial à ce que le Conseil de sécurité assume sa responsabilité et réponde d’une seule voix à cette situation alarmante plutôt que de rester « les bras ballants ».  Il faut que la communauté internationale recherche et utilise toutes les solutions légales pour faire pression sur Israël et obtenir de lui le respect de toutes ses obligations, en vertu du droit international et des résolutions pertinentes de l’ONU, a fait valoir le représentant.  La communauté internationale doit rester ferme pour préserver la solution des deux États et doit améliorer la protection des civils palestiniens qui vivent dans des conditions « indicibles » à cause de l’occupation israélienne.  Le représentant a également dénoncé la confiscation des terres et des bâtiments palestiniens, « une pratique illégale ».  

Mme CAROLYN RODRIGUES-BIRKETT (Guyana) a exprimé sa profonde préoccupation face à l'escalade des tensions et de la violence entre Israël et la Palestine.  Présentant ses condoléances aux familles des 197 Palestiniens et des 10 Israéliens qui ont perdu la vie, elle a condamné tous les actes de violence ainsi que l’invasion « répugnante » de la mosquée Al-Aqsa et les attaques visant des établissements médicaux et des médias.  La représentante a imploré toutes les parties de se comporter de manière responsable, de faire preuve de la plus grande retenue et de mettre un terme à toutes les actions qui contreviennent au droit international.  Selon elle, un cessez-le-feu est impératif, faute de quoi de nouvelles dévastations sont à attendre pour les deux parties ou pour leurs populations. 

Pour Mme Rodrigues-Birkett, les événements récents soulignent l’urgence de mettre fin à l’occupation israélienne et de parvenir à un règlement de paix juste, durable et global.  À cette fin, a-t-elle indiqué, le Guyana est convaincu que les résolutions adoptées par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité en relation avec la question palestinienne, ainsi que les accords conclus directement entre Israël et la Palestine, fournissent un cadre adéquat pour trouver un accord.  La déléguée a donc appelé les parties à éviter la confrontation et à retourner à la table des négociations, seul un dialogue constructif pouvant conduire à la réalisation de la solution des États en tant que « fin légitime du conflit israélo-palestinien ».

M. ROBERT KEITH RAE (Canada) s’est dit prêt à aider les parties à parvenir à la paix, avant de se dire troublé par l’escalade de la violence.  Il a appelé les parties à faire preuve de retenue et à négocier.  Des milliers de vies ont été perdues depuis le début du conflit, des personnes avec des espoirs, des rêves, a poursuivi le délégué.  « Ces pertes en vies humaines doivent nous pousser à agir. »  Le délégué a réclamé un cessez-le-feu et prôné le respect mutuel.  Il a indiqué que le Canada soutient à la fois le peuple palestinien et le peuple israélien qui doivent pouvoir vivre dans la paix et la sécurité.  Les tirs de missiles aveugles du Hamas doivent cesser, a poursuivi le représentant, en soulignant le droit d’Israël à assurer sa sécurité mais son obligation de se conformer au droit.  Il a demandé aux parties de veiller au bon acheminement de l’aide humanitaire à Gaza, avant de dénoncer les expulsions à Cheik Jarrah.  Il a déploré la montée de la haine et de l’intolérance et souligné l’importance de défendre le pluralisme.  Le Canada, a-t-il conclu, est déterminé à parvenir à une paix durable, y compris par la création d’un État palestinien aux côtés d’Israël.  « Nous soutiendrons toujours les efforts pour parvenir à la solution des deux États. »  

Qualifiant de « choquant » le nombre des victimes civiles à Gaza, M.  JUSTIN PETER FEPULEAI (Nouvelle-Zélande) a condamné les actions des deux côtés qui conduisent à des pertes en vies humaines, en particulier parmi les enfants.  Il a dit douter de l’engagement des deux parties à honorer leurs obligations, en vertu du droit humanitaire et à faire la distinction entre les cibles militaires et les civils.  Le représentant a réaffirmé qu’il ne peut y avoir de solution militaire au conflit.  « L’heure est à la désescalade et non aux postures politiques.  ».  Constatant que, dans le contexte actuel, les perspectives d’une paix véritable sont particulièrement « sombres », le délégué a souligné que la solution des deux États reste pourtant « la seule base d’une paix durable ».  Il a donc appelé la communauté internationale à prendre des mesures urgentes pour préserver cette solution et faire progresser le processus de paix au Moyen-Orient.  Dans l’immédiat, a-t-il ajouté, le Conseil de sécurité doit contribuer à la fin de la violence et obtenir un cessez-le-feu durable.  

M. ABUKAR DAHIR OSMAN (Somalie) a commencé par déplorer que plus de 700 résolutions de l’Assemblée générale sur le conflit israélo-palestinien soient restées lettre morte depuis 1948, sans compter celles du Conseil de sécurité.  Il a ensuite demandé qu’un accès sans entraves et en temps opportun soit autorisé pour les opérations essentielles de l’UNRWA, avant d’encourager les autres organisations humanitaires et le secteur privé à redoubler d’efforts pour soulager les souffrances du peuple palestinien.  Aujourd’hui, la cause juste de la Palestine n’est pas une simple question à l’ordre du jour, mais une « mise à l’épreuve de notre conscience collective ».  Pour la délégation somalienne, la seule solution à long terme pour régler l’agression militaire de longue date dont sont victimes les Palestiniens est la fin de l’occupation. 

M. SIDI MOHAMED LAGHDAF (Mauritanie) a déploré les « crimes de guerre » et « la tentative de génocide » en cours selon lui à Gaza, alors que la communauté internationale insiste pour la solution des deux États.  « Le moment est venu pour la communauté internationale d’assumer ses responsabilités », a déclaré le délégué.  La Puissance occupante ne peut ignorer de la sorte le droit international humanitaire et les résolutions du Conseil de sécurité.  Solidaire du peuple palestinien et favorable au retour des réfugiés, il a rappelé la nécessité de créer un État palestinien selon les frontières antérieures à 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.  

M. JAMAL FARES ALROWAIEI (Bahreïn) a demandé à l’ONU d’assumer ses responsabilités juridique, morale et humanitaire et de faire en sorte que tous ses membres respectent le droit.  Il a dénoncé les expulsions à Cheik Jarrah et déploré la récente escalade de violence.  Israël doit respecter le droit et ne doit pas modifier le statut juridique de Jérusalem, a déclaré le délégué.  Il a rejeté ce cycle de violence sans fin entre les factions palestiniennes à Gaza et Israël et demandé un renforcement des efforts pour un cessez-le-feu.  « Le bain de sang doit cesser. »  Le délégué a soutenu les efforts de l’Égypte à cette fin.  Une paix durable passe par l’édification d’un État palestinien, conformément à la solution des deux États.  Enfin, le délégué a demandé au « Dieu tout puissant » d’appuyer les efforts déployés pour parvenir à la paix.

Réaffirmant l’engagement de son pays envers la solution des deux États, Mme RABAB FATIMA (Bangladesh) a souligné que les raids sur la mosquée Al-Aqsa, la destruction d’infrastructures et de maison palestiniennes sont autant de violations flagrantes du droit international humanitaire.  Elle a appelé la communauté internationale à prendre des mesures « urgentes » et « décisives » : le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale doivent agir pour conserver leur pertinence et leur crédibilité, a-t-elle souligné. 

Pour progresser vers la paix, la représentante a également appelé à appliquer la feuille de route de l’Initiative de paix arabe et du quatuor; à lever le blocus de Gaza pour assurer l’accès sans entraves de l’aide humanitaire, et à renforcer les capacités de l’UNRWA.  Sur ce dernier point, elle a fait savoir que le Bangladesh s’y engage financièrement.  Elle a par ailleurs salué la décision de la CPI d’ouvrir une enquête pour les crimes commis, depuis juin  2014, dans les Territoires palestiniens occupés.

M. MITCHELL FIFIELD (Australie) a salué l’annonce du cessez-le-feu, espérant qu’il marque le début d’une paix durable.  La violence n’est pas une solution, a martelé le représentant en exhortant les parties à y mettre fin.  Il a condamné l’utilisation aveugle de ballons incendiaires et de roquettes par le Hamas et d’autres groupes terroristes à Gaza contre la population civile israélienne, ainsi que l’utilisation de la population civile gazaouie comme bouclier humain.  Israël a le droit de se défendre, a ensuite soutenu le représentant, mais il doit respecter le principe de proportionnalité.  Préoccupée par la situation humanitaire à Gaza, l’Australie a demandé un accès humanitaire sans entrave en insistant sur la sécurité du personnel et des installations humanitaires.  Elle a également demandé que soit garantie la sécurité des journalistes et des médias.   Il faut protéger les lieux saints à Jérusalem et permettre leur accès pour toutes les personnes de toutes les confessions, a exigé l’Australie pour laquelle la paix est la seule solution possible à ce conflit.  Pour y arriver les parties doivent « éviter de mettre de l’huile sur le feu », a ajouté le représentant, en faisant notamment référence à l’expansion des colonies de peuplement israéliennes et aux expulsions de Palestiniens de leurs foyers.

M. MOHAMED FATHI AHMED EDREES (Égypte) a dénoncé une « régression » concernant la question palestinienne depuis plusieurs décennies, à mesure que se dissipait l’espoir de la paix, avec, entre autres, la colonisation israélienne, les déplacements forcés et la menace sur le statu quo historique concernant la mosquée d’Al-Aqsa.  L’escalade actuelle incite à réfléchir à la manière de sortir de cette crise.   La première étape, pour l’Égypte, est l’arrêt immédiat des opérations militaires, le respect du statut juridique de la ville de Jérusalem et le respect de la garde jordanienne pour protéger ses lieux saints.  Une fois le cessez-le-feu acquis, la reconstruction de Gaza doit être lancée.  En parallèle, des négociations menées de manière sérieuse et efficace doivent être relancées elles aussi, via la tenue, sous l’égide de l’ONU, d’une « conférence internationale pour la paix », pour parvenir à la solution des deux États, basée sur l’instauration d’un État de Palestine indépendant, selon le tracé des frontières d’avant 1967 et avec Jérusalem-Est pour capitale.  L’Égypte, qui a consenti à « de grands sacrifices » pour résoudre la question palestinienne, et s’est dite prête à coopérer avec l’administration étasunienne pour reprendre les négociations des deux côtés.  Elle entend allouer 500 millions de dollars pour reprendre la construction de Gaza, à laquelle prendraient part des entreprises égyptiennes spécialisées.

Mme NJAMBI KINYUNGU (Kenya) a indiqué que son pays a toujours appuyé la solution des deux États et plaidé pour un cessez-le-feu immédiat.  Cette nouvelle crise, si elle est décourageante, pourrait être le point de départ d’efforts vers la paix, a dit la déléguée.  Elle a condamné les tirs de missiles du Hamas contre des cibles civiles en Israël, en précisant qu’aucune cause ne peut justifier de viser des civils. Elle a ajouté que le Hamas utilise des écoles à Gaza à des fins militaires.  Elle a indiqué que les objectifs de court terme poursuivis par Israël pourraient avoir de graves conséquences sur un plus long terme.  Elle a dénoncé les souffrances infligées aux enfants palestiniens et demandé la préservation du statu quo s’agissant des lieux saints.  Les violences d’aujourd’hui ne peuvent qu’engendrer plus de violence, a-t-elle dit, car elles font le lit des groupes terroristes en vue de la conduite d’attaques, y compris en Afrique.

M. DAMIANO BELEFFI (Saint-Marin) s’est dit préoccupé par le nombre inacceptable de pertes humaines causées par le conflit israélo-palestinien, notamment des femmes et des enfants.  Il a souligné la nécessité de garantir l’accès humanitaire aux populations en détresse, conformément aux dispositions des diverses résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Le représentant a souligné qu’il faut résoudre cette crise en privilégiant la recherche d’une solution des deux États, coexistant en paix et en sécurité dans des frontières reconnues.

M. KIM SONG (République Populaire démocratique de Corée) a condamné les attaques aveugles d’Israël qui se sont soldées par de nombreuses victimes palestiniennes.  Israël doit respecter ses obligations au titre du droit international et des résolutions pertinentes de l’ONU, a exigé la délégation.  La question de la Palestine existe depuis très longtemps, et pourtant peu de progrès ont été enregistrés alors que la brutalité des forces d’occupation israéliennes s’est institutionnalisée en bafouant les droits des Palestiniens.  Le Conseil de sécurité ne peut plus détourner le regard face aux exactions d’Israël, s’est indigné le représentant avant de réaffirmer le soutien de la RPDC au peuple palestinien et à ses droits inaliénables, y compris à la création d’un État palestinien.

M. RODRIGO A. CARAZO (Costa Rica) a demandé la cessation immédiate des hostilités, en ajoutant qu’il s’agit d’un conflit asymétrique.  Ce conflit a le visage de dizaines de milliers de Palestiniens qui ont vu leurs maisons détruites et souffrent depuis des années.  Il a demandé la fin des transferts d’armes vers les zones de conflit, en appelant les États concernés à respecter leurs engagements, plutôt que de donner des leçons.  Le représentant a dit que les bureaux de médias ne sauraient constituer des cibles militaires.  Il a rappelé que plus de 200 Palestiniens ont perdu la vie en raison des récentes violences, dont un tiers d’enfants.  Le Costa Rica a jugé inexplicable que le Conseil convoque une réunion d’urgence dimanche dernier sans aboutir à des mesures.  « C’est désespérant », a-t-il déclaré, ajoutant que cette inaction, qui semble la norme, sape la crédibilité de l’ONU.  Le délégué a exhorté l’Assemblée générale à agir, ajoutant que « les blessures ne font que s’aggraver au risque de la gangrène  ».  Enfin, il a vigoureusement défendu la solution des deux États.  

M. MAJID TAKHT RAVANCHI (République islamique d’Iran) a déclaré que, depuis plus de 70 ans, les pratiques brutales israéliennes s’exercent aux dépens des Palestiniens, dénonçant en particulier un « apartheid discriminatoire ».  Il a également fustigé les manœuvres entreprises par Israël pour altérer la composition démographique des territoires palestiniens occupés.  Sa délégation a exprimé sa condamnation de l’approche privilégiée par certains pays occidentaux, qui mélangent « coupables et victimes », dans un « amalgame hypocrite » qui prouve leur complicité dans les crimes commis.  Les attaques menées dans les Lieux saints de Jérusalem ne sont pas acceptables, a martelé le représentant iranien, qui a considéré que le seul chemin vers la paix pour la Palestine consisterait à organiser un référendum auquel tous les Palestiniens, y compris ceux qui vivent en exil, seraient invités à participer.  L’Iran a enfin réitéré son soutien au droit à l’autodétermination du peuple palestinien et à la création d’un État palestinien indépendant. 

M. AMRIT BAHADUR RAI (Népal) a exprimé sa profonde préoccupation face à l’escalade du conflit et la détérioration de la situation sécuritaire dans le territoire palestinien occupé et dans les villes israéliennes.  Il s’est inquiété du recours aveugle à la force contre des civils par les deux parties impliquées dans le conflit.  Consterné par le nombre élevé de morts parmi les civils, y compris les enfants, le Népal a appelé à la désescalade immédiate et exhorté les deux parties à tout mettre en œuvre pour protéger les personnes innocentes et arrêter de nouvelles destructions de propriétés publiques et privées.  La paix n’est possible que lorsque les deux parties respectent l’existence et la dignité de l’autre.  « La haine n’incube jamais la paix », a souligné le représentant en appelant les deux parties à faire preuve de la plus grande retenue et à recourir au dialogue pour résoudre leurs problèmes.    

M. PEDRO LUIS PEDROSO CUESTA (Cuba) a jugé qu’en raison de « l’obstruction répétée des États-Unis », « dans un silence complice avec Israël », le Conseil de sécurité n’a pas été en mesure de s’exprimer et de condamner l’escalade de la violence dans la bande de Gaza et à Jérusalem-Est.  Après avoir mis plusieurs jours à convoquer une réunion publique sur cette question, le Conseil n'a toujours pas publié de déclaration de condamnation, a regretté le délégué ; cette paralysie conduit Israël à croire qu’il a reçu « un feu vert » pour commettre ses crimes en toute impunité.  Le représentant a demandé à Israël de mettre fin à ses pratiques méprisables et de respecter la Charte des Nations Unies, le droit international et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Partisan d’une solution qui permettrait au peuple palestinien d’exercer son droit à l’autodétermination et d’établir un État indépendant et souverain dans les frontières d’avant 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale et garantissant le droit au retour des réfugiés, Cuba a jugé que la communauté internationale avait l’obligation juridique, politique et morale de soutenir la cause palestinienne.  Si le Conseil de sécurité continue d’être empêché d’exercer ses fonctions en vertu de la Charte des Nations Unies, il incombe à l’Assemblée de prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à « l’impunité » et à la « barbarie ». 

Les évènements de ces deux dernières semaines au Moyen orient ne laissent personne indifférent, a affirmé d’emblée M. DMITRY A. POLYANSKIY (Fédération de Russie).  Notre cœur se déchire face à cette situation qui semble sans issue et qui se détériore et où les civils continuent à « tomber comme des mouches ».  Les évènements dans cette région et la dégradation des relations entre Israël et la Palestine ont des répercussions directes sur notre sécurité, a affirmé le représentant.  Une trop grande escalade peut mener à une déstabilisation de toute la région du Moyen Orient, a-t-il averti, faisant état des « contacts très actifs » que son pays noue avec tous les acteurs intéressés, sur une base bilatérale, et en particulier avec les Israéliens et les Palestiniens mais aussi avec tous leurs voisins.  Le représentant a tenu à souligner le rôle particulier du Royaume de Jordanie en ce qui concerne les Lieux saints de Jérusalem, dont le statu quo doit être respecté. Nous tenons à nos relations avec Israël et la Palestine et nous savons que la situation est difficile.  Mais nous savons aussi, a dit le représentant, que ces deux États peuvent vivre dans la paix.  Nous pensons que la paix entre Israël et les autres États arabes est possible.  Dès lors, il faut des mesures urgentes pour lancer un « dialogue direct » entre les deux parties.  

Il faut s’attacher au principe des deux États et savoir que la normalisation avec quelques États arabes ne mènera pas à la stabilisation, « si le dossier palestinien est ignoré ».  Il y a quelques heures, nous avons entendu qu’un accord de cessez-le-feu a été conclu et nous souhaitons qu’il soit durable, a espéré le représentant.  Il a soutenu la réactivation du Quatuor pour le Moyen Orient, appelant à une réunion ministérielle sans délai pour arriver rétablir la confiance.  Il a proposé la convocation d’une réunion ministérielle du Quatuor, avec la participation des États de la région.  Le représentant a insisté sur la réunification des Palestiniens,  « composante incontournable » du règlement de ce conflit.  Il a confirmé la disposition de son pays à contribuer à ce processus avec d’autres parties intéressées en particulier avec « nos amis égyptiens ».

M. MOHAMMED HUSSEIN BAHR ALULOOM (Iraq) a rappelé que la mosquée d’Al-Aqsa a été prise pour cible, ainsi que des civils.  Il a demandé le règlement juste de la question palestinienne et a exhorté la communauté internationale à s’opposer aux activités de colonisation, ainsi qu’à toutes tentatives visant à modifier le visage de la ville de Jérusalem.  Justice doit être rendue au peuple palestinien, qui est victime d’un génocide, a déclaré le délégué.  Il a insisté sur la nécessité d’une position internationale « unie » afin de lutter contre les visées de l’entité israélienne, qui sont à l’origine de l’escalade.  

M. BASSAM SABBAGH intervenant au nom de M. FAISAL MEKDAD, Ministre des affaires étrangères de la Syrie, a déclaré que la tenue de cette réunion de l’Assemblée générale revêt une importance particulièrement à la lumière de la paralysie du Conseil de sécurité qui se voit empêché par les États-Unis d’assumer ses responsabilités.  Il a également affirmé que les pratiques israéliennes provocantes contre les Palestiniens à Jérusalem visent à créer des prétextes pour une nouvelle série d’actes d’agression, dans le but de dissimuler l’impasse politique interne dans laquelle se trouve le Gouvernement de Netanyahu. 

Il a dénoncé le fait que certains qualifient la situation dans le Territoire palestinien occupé de « cycle de violence mutuelle » ou de « guerre entre des factions israéliennes et palestiniennes ».  Cette description est inhumaine, fausse et trompeuse, car ce qui se passe est une agression israélienne prescrite contre le peuple palestinien.  Parler du droit d’Israël à se défendre encourage Israël à poursuivre son agression brutale et lui accorde le permis de tuer des Palestiniens. 

Le représentant a également dénoncé l’échec à mettre en œuvre les résolutions pertinentes et la promotion d’« accords suspects » et de « solutions délirantes », notamment la soi-disant reconnaissance, par l’Administration Trump, de l’annexion par Israël du Golan syrien occupé et de Jérusalem.  Il a également décrié les déclarations des dirigeants israéliens qui affirment être prêts pour une guerre sans fin au Moyen-Orient.  La communauté internationale a le devoir de mettre fin d’urgence aux crimes des autorités israéliennes et à leur occupation des terres arabes, y compris Jérusalem et le Golan syrien, a-t-il affirmé.  

M. ADELA RAZ (Afghanistan) a condamné dans les termes les plus fermes l’agression « illégale » d’Israël et la violence aveugle contre les civils palestiniens, dénonçant également la violation du caractère sacré de la mosquée Al-Aqsa et de toutes les tentatives visant à modifier le statut historique et juridique de Jérusalem et sa composition démographique par des colonies illégales et des expulsions.  Le représentant a repris à son compte l’appel lancé par le Secrétaire général en faveur d’un cessez-le-feu immédiat, considérant aussi comme urgent l'accès humanitaire à toutes les zones touchées et la protection des plus vulnérables, dont les femmes et les enfants. Il a ensuite affirmé que de nouveaux efforts internationaux sont nécessaires pour faire respecter le droit international humanitaire et garantir la fin de l’impunité.  La communauté internationale doit poursuivre une réponse coordonnée et redoubler d’efforts pour une paix juste et durable au Moyen-Orient, a ajouté le représentant, en soulignant l’urgence de reprendre les négociations directes avec l’appui du Quatuor pour le Moyen-Orient. Il a insisté sur la solution des deux États

M. ABDULLAH ALI FADHEL AL-SAADI (Yémen) a condamné les « agressions israéliennes abominables » dont sont victimes les Palestiniens aujourd’hui, notamment les bombardements criminels qui ont tué et blessé des dizaines de Palestiniens assiégés à Gaza, dont des femmes et des enfants.  Face à cette situation, la communauté internationale doit endosser la responsabilité de garantir la protection du peuple palestinien, en particulier le Conseil de sécurité, qui doit contraindre les « autorités d’occupation israélienne » à mettre fin aux activités de colonisation dans le Territoire palestinien occupé.  Le représentant a ensuite réaffirmé le rôle de la Jordanie comme gardienne des Lieux saints de la ville de Jérusalem.

M. MILENKO ESTEBAN SKOKNIC TAPIA (Chili) a rappelé que le 11 mai, le Gouvernement chilien a publié une déclaration dans laquelle il exprimait sa profonde inquiétude face à l’escalade de la violence qui a commencé à Jérusalem, avant de s’étendre à d’autres villes, et ses graves conséquences et ses nombreuses victimes innocentes.  Toutes les attaques aveugles contre la population civile sont « injustifiables » et contraire au droit humanitaire, a soutenu la délégation, ajoutant que cela mérite le « rejet total » de la communauté internationale.  Il a condamné l’escalade de la violence, l’usage disproportionné de la force par Israël dans des zones densément peuplées, ainsi que les tirs de roquettes aveugles par le Hamas. I l a appelé les parties à cesser immédiatement les combats et à revenir au dialogue.  Les membres de la communauté internationale doivent, individuellement et collectivement, favoriser un processus de paix, ce qui passe par la reprise des négociations et un comportement responsable des parties, a estimé le représentant avant de réaffirmer que l’expansion des colonies israéliennes en territoire palestinien sont illégales et mettent en péril la viabilité de la solution des deux États.  Il a réitéré son soutien à la résolution 2334 (2016), qui condamne toute mesure visant à modifier la composition démographique, le caractère et le statut du territoire palestinien occupée depuis 1967, y compris Jérusalem-Est.  Il a lancé un appel urgent aux parties pour qu’elles honorent leurs obligations liées à la protection de la population civile. 

M. TAHER M. T. ELSONNI (Libye) a regretté que le Conseil de sécurité n’ait pas été en mesure de parvenir à une position de consensus sur l’oppression et les crimes contre l’humanité dont les Palestiniens sont victimes dans les Territoires occupés.  Nous attendons de l’ONU, a-t-il dit, qu’elle relaye « avec courage » le soutien exprimé aux quatre coins du monde au peuple palestinien.  Ce peuple, a-t-il ajouté, est victime de crimes de guerre à Gaza, des politiques d’apartheid d’Israël, des expulsions à Cheik Jarrah et des incursions dans la mosquée d’Al Aqsa en plein mois du Ramadan.  Les « deux poids, deux mesures » doivent cesser, a-t-il exigé, en pointant du doigt l’impunité d’Israël.  L’agresseur n’est pas l’agressé, a-t-il martelé, en rappelant que cela fait 73 ans que l’on tente en vain de résoudre ce conflit.  Rien ne sera possible tant que le peuple palestinien n’exercera pas son droit à un État indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale, a martelé le représentant qui s’est félicité de l’annonce d’un cessez-le-feu, grâce à la pression internationale.

M. MAGZHAN ILYASSOV (Kazakhstan) s’est fait l’écho des avertissements lancés par le Secrétaire général et a dénoncé les souffrances « des deux côtés ».  Maintenant que le cessez-le-feu est acté, il a jugé impératif que les parties prenantes s’abstiennent de provocations, ne ménagent aucun effort pour prévenir les risques et s’engagent dans des négociations pour parvenir à la solution des deux États. Il a insisté sur le rôle capital de l’UNRWA, dont il est un bailleur de fonds depuis des années.  Il a appuyé tous les efforts de médiation collectifs et appelé les parties à faire preuve de volonté politique pour parvenir à un compromis.

M. SERGIY KYSLYTSYA (Ukraine) a condamné les tirs aveugles du Hamas contre Israël et reconnu le droit de cette dernière à la légitime défense.  Toutes les parties doivent prendre les précautions nécessaires pour protéger la population civile et assurer un accès humanitaire sans entrave.  Il a souhaité que la question des colonies de peuplement soit réglée conformément aux résolutions onusiennes pertinentes et a défendu la solution des deux États.  Le monde a les yeux rivés sur le Conseil, a dit le délégué, ajoutant que celui-ci agit au nom de la communauté internationale tout entière.  Il a exigé l’application du droit international, ajoutant que son pays est lui-même victime des violations de ce droit. 

Mme MATHU JOYINI (Afrique du Sud) a dénoncé la politique des deux poids, deux mesures qui règne au Conseil de sécurité, soulignant que si cet organe n’agit pas face aux attaques perpétrées par Israël à Gaza et à Jérusalem-Est, c’est à l’Assemblée générale de se saisir de ces violations graves du droit international.  Tous les efforts doivent être déployés pour aider les Palestiniens à exercer leur droit inaliénable à l’autodétermination.  Pour le représentant, Israël, Puissance occupante, doit ouvrir tous les couloirs humanitaires en vue de permettre aux Palestiniens de bénéficier d’une aide indispensable.  Elle a partagé la vision de son pays, où Israël et la Palestine coexistent dans la paix et la sécurité dans des frontières légitimes, et d’une « société des droits de l’homme pour tous ». 

M. FRANCESCA MARIA GATT (Malte) a exprimé sa vive préoccupation face à la grave escalade de la violence dans les Territoires palestiniens occupés, en particulier à Jérusalem-Est et dans la bande de Gaza.  Tous les actes de violence doivent cesser immédiatement et il est important de garantir la protection des civils, un accès humanitaire sans entrave et la sécurité du personnel humanitaire, a martelé la délégation.  « Il n’y aura pas de paix  » tant que les Israéliens et les Palestiniens ne jouiront pas des mêmes droits dans deux États souverains et sûrs, reconnaissant le droit à l’existence de l’autre, a souligné le représentant.  Á ce stade, il est crucial d’obtenir un cessez-le-feu, a poursuivi l’intervenant, pour qui Israël a le droit de se défendre et défendre ses citoyens.  « Nous condamnons les tirs de roquettes depuis la bande de Gaza, cependant, a-t-il nuancé, Israël doit exercer son droit à la légitime défense, dans le respect du principe de proportionnalité et conformément au droit international. 

M. NÉSTOR POPOLIZIO, (Pérou) a déploré la violence à Gaza, dans le Territoire palestinien occupé et en Israël, et les ravages causés parmi la population civile.  Les parties se blâment mutuellement et en justifient leurs actions, tout en favorisant la rhétorique haineuse et l’extrémisme.  Le représentant a regretté que ces dynamiques hostiles, la violence aveugle du Hamas et les réponses disproportionnées d’Israël se poursuivent.  Le droit international humanitaire et les droits de l’homme sont ouvertement ignorés, dans un climat d’impunité qui alimente un environnement très volatil aux conséquences imprévisibles pour la région et le monde en général, a mis en garde le représentant.  Alarmé par la détérioration de la situation humanitaire à Gaza, il a demandé aux autorités israéliennes de faciliter un accès sûr et sans entrave à l’aide humanitaire, ainsi qu’un flux illimité des biens essentiels.  Il a réfuté l’idée que toute la population de Gaza appartient au Hamas.  

Appelant les parties à la retenue, il a estimé que dans l’immédiat il est impératif de se conformer au cessez-le-feu, comme mesure essentielle pour protéger la population civile et renforcer les efforts diplomatiques.  Le représentant a également réaffirmé son soutien à la solution des deux États, « seule solution viable et cohérente ancrée dans le droit international ».   La réalisation de cette solution suppose le respect, par Israël, des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et il sera nécessaire qu’il mette fin à sa politique de colonisation illégale, aux démolitions et aux expulsions, car toutes ces mesures sapent la solution des deux États et contreviennent à la résolution 2334 du Conseil de sécurité.  Le représentant a également exhorté Israël à respecter le statu quo des Lieux saints à Jérusalem, et à s’abstenir de toute mesure visant à modifier son statut juridique ou sa composition démographique.  

M. KIMIHIRO ISHIKANE (Japon) a fait part de sa préoccupation face aux victimes civiles « des deux côtés », et a condamné « tous les actes de violence » de part et d’autre.  Il a souligné l’importance qu’il y à protéger les infrastructures civiles, y compris celles des Nations Unies.  Convaincu que la situation ne pourra être réglée que par des solutions pertinentes et des efforts visant à rétablir la confiance mutuelle, le délégué a exhorté toutes les parties prenantes à exercer un maximum de retenue et à éviter de nouvelles victimes civiles. 

M. STEFANO STEFANILE (Italie) s’est dite préoccupé par l’escalade à Gaza et plaidé pour des efforts constructifs afin d’y mettre fin.  Il a condamné les tirs aveugles du Hamas contre Israël et reconnu le droit de ce dernier à la légitime défense.  Toutefois, a-t-il nuancé, la réponse israélienne doit être proportionnée et conforme au droit international.  Le représentant a demandé que le statu quo des lieux saints soit préservé, avant de rappeler que les activités de colonisation sont illicites et sapent la solution des deux États.  Il faut restaurer la confiance mutuelle, a-t-il dit, en soulignant la nécessité de remédier aux causes profondes du conflit.  L’Italie, a-t-il promis, n’épargnera aucun effort pour réaliser la solution des deux États et une paix durable au Moyen-Orient. 

M. HYUN CHO (République de Corée) a salué le cessez-le-feu agréé plus tôt aujourd’hui par Israël et le Hamas, avant de demander à toutes les parties concernées de ménager un accès humanitaire sans entraves aux populations en détresse après 10  jours de combats.  Il a plaidé pour une paix durable au Moyen-Orient, sur la base de la solution des deux États coexistant en paix et en sécurité dans des frontières sûres et reconnues. 

M. BESIANA KADARE (Albanie) s’est inquiété de l’escalade continue de la violence dans et autour de Gaza et en Israël.  Ces images de mort et de destruction nous rappellent à tous, de manière tragique, le coût inacceptable infligé aux civils lorsque le dialogue échoue et que ce sont les armes et les bombes qui parlent, a regretté le représentant qui a également dénoncé l’impact de la violence sur les journalistes, les travailleurs humanitaires et le personnel médical.  Il a appelé à la cessation immédiate des hostilités et des tirs aveugles de roquettes lancés par le Hamas contre des zones civiles.  Comme tous les pays du monde, Israël a le droit de vivre en paix et de garantir la sécurité de sa population civile, a-t-il souligné.  Et comme tous les pays du monde, il est impératif que ce droit à la légitime défense soit exercé de manière proportionnée et dans le plein respect du droit international.  Le représentant a également fait part de son opposition aux expulsions à Jérusalem-Est, aux démolitions de maisons et à l'expansion des colonies de peuplement, pour ensuite faire part de son appui sans réserve à la solution des deux États. 

À l’instar des autres États Membres, M. CHRISTIAN BRAUN (Luxembourg) a fait part de son extrême préoccupation face à la récente escalade de la violence et des troubles civils en Israël et dans les Territoires palestiniens occupés.  Tout en condamnant les tirs du Hamas et d’autres groupes terroristes contre Israël, il a « fermement » insisté sur le principe de proportionnalité et le respect du droit international humanitaire, s’agissant de la protection des civils, surtout des enfants.  Ces principes sont « cruciaux et non-négociables », a-t-il martelé.  Le représentant a d’ailleurs rappelé l’adoption à l’unanimité par le Conseil de sécurité le 7 mars 2014, sous la présidence luxembourgeoise, de la résolution 2143 sur les enfants et les conflits armés.  

Depuis quelques années, a-t-il dénoncé, la solution des deux États est systématiquement remise en cause par la politique de colonisation israélienne et les événements qui se sont enchaînés ces dernières semaines ont confirmé que cette solution est plus que jamais en danger. Le Luxembourg, a souligné son représentant, est et a toujours été un fervent défenseur de la solution des deux États.  Nous devons donc nous concentrer sur les droits des Palestiniens et nous attaquer aux inégalités structurelles qui séparent Israéliens et Palestiniens. 

Préoccupé par le sort des civils et les dégâts, M. DINH QUY DANG (Viet Nam) a condamné tous les actes de violence, surtout ceux commis contre les femmes et les enfants, et a engagé les parties à respecter un cessez-le-feu « réel  ».  Constatant la détérioration des conditions de vie de millions de personnes, les déplacements forcés de Palestiniens et la destruction d’un laboratoire de tests de COVID-19 alors que le taux de vaccination dans les territoires occupés est l’un des plus bas au monde, le représentant a appelé Israël à renoncer à un usage excessif de la force et à l’expulsion des Palestiniens.  Il a remercié l’UNWRA pour son travail et demandé à toutes les parties prenantes, « surtout à Israël », de faciliter l’accès humanitaire.  La seule solution politique « raisonnable » est la solution des deux États, a martelé le représentant qui s’est dit prêt à soutenir des discussions pour faire avancer les négociations.  

M. T. S. TIRUMURTI (Inde) s’est dit préoccupé par la propagation de la violence à Gaza et en Cisjordanie, avant de condamner les tirs indiscriminés du Hamas contre Israël, qui ont tué notamment une ressortissante indienne à Ashkelon.  Il a mis en garde contre toute action exacerbant les tensions ou remettant unilatéralement en cause le statu quo à Jérusalem et a plaidé pour une reprise de négociations directes et approfondies.  Nous pensons qu’aucun effort ne doit être épargné pour instaurer les conditions propices à la reprise de pourparlers directs.  Le délégué a rappelé que son pays continue de fournir une assistance aux autorités palestiniennes, y compris dans le cadre de la lutte contre la pandémie.  Il a apporté le soutien de son pays à tous les efforts diplomatiques, y compris ceux du Quatuor, en vue d’instaurer une paix durable et de réaliser la solution des deux États. 

Mme LANA ZAKI NUSSEIBEH (Émirats arabes unis) a condamné les attaques commises par Israël contre des Palestiniens innocents qui ont provoqué non seulement des pertes de vies humaines mais également des déplacements de populations.  Elle a salué l’importance du rôle du Royaume hachémite dans la protection des Lieux saints de Jérusalem, avant de réaffirmer le soutien de son pays à tous les efforts visant à réaliser une paix durable sur la base de l’Initiative de paix arabe.  La violence n’a que trop duré, et cette dernière séquence doit marquer la fin d’un cycle, a-t-elle tranché.  

M. FABIÁN ODDONE (Argentine) a remarqué d’emblée que, depuis longtemps, l’ONU a fixé des critères et des objectifs pour la question de Palestine qui sont restés lettre morte à ce jour.  Le délégué s’est dit préoccupé par l’avertissement lancé par la Haute-Commissaire aux droits de l’homme qui a déclaré que certains actes commis dans les Territoires palestiniens occupés équivalent à de « graves » violations des droits de l’homme.  Il a appelé à la fin de la violence et s’est réjoui de l’annonce d’un cessez-le-feu, compte tenu du lourd bilan de 267  morts à Gaza, et de 12  morts en Israël.  La stricte préservation du statu quo sur les Lieux saints de Jérusalem et le respect du droit international sont une condition préalable à une véritable trêve, a estimé le représentant.  Il a appuyé les efforts du Coordonnateur spécial de l’ONU pour le Moyen-Orient et s’est dit convaincu que la paix durable ne se concrétisera que lorsque les Palestiniens auront un État indépendant et viable sur la base du droit international et des résolutions pertinentes de l’ONU.  La communauté internationale a pris l’engagement d’une paix durable entre Israël et la Palestine, mais cet objectif reste à réaliser, sans excuse ni retard, a conclu le représentant.  

Préoccupé par les derniers événements, M. DIEGO PARY RODRÍGUEZ (Bolivie) a vigoureusement condamné les actes commis contre la population palestinienne.  Israël, Puissance colonisatrice et occupante, s’est rendu coupable de « crimes de guerre » et continue de recourir à la force de manière disproportionnée, a-t-il estimé.  Il a appelé à tenir Israël pour comptable de ses actes et à garantir l’application des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, à savoir la solution des deux États, basée sur l’instauration d’un État de Palestine indépendant, selon les frontières d’avant 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.    

Profondément préoccupé par l’escalade de la violence en Israël et dans les territoires palestiniens occupés, et le nombre alarmant, croissant de victimes civiles des deux côtés M. GERT AUVÄÄRT (Estonie), a rappelé à toutes les parties, l’obligation de protéger les civils, en particulier les enfants.  Il s’est associé à l’appel urgent du Secrétaire général pour que toutes les parties cessent immédiatement les combats.  Il a fermement condamné l’intensification des tirs de roquettes par le Hamas et d’autres groupes militants contre la population civile israélienne.  Si Israël a le droit d’exercer sa légitime défense, il doit aussi garantir la proportionnalité de ces actions, conformément au droit humanitaire international.  M. Auväärt a appelé les dirigeants politiques, communautaires et religieux des deux parties à faire tout leur possible pour calmer la situation, qui risque de dégénérer en guerre totale.  Il a conclu sur la détermination de son pays à soutenir tous les efforts, notamment ceux du Quatuor pour le Moyen-Orient, visant à reprendre les négociations directes entre Israéliens et Palestiniens, afin de parvenir à la solution des deux États. 

C’est le Hamas et les autres groupes terroristes de Gaza qui portent la responsabilité première de l’explosion de la violence et de l’évolution tragique de la situation sur le terrain, a fait observer Mme MARIE CHATARDOVÁ (République Tchèque).  C’est pour elle, une « vérité évidente » à clamer « haut et fort ».  Elle a fermement condamné ces attaques contre lesquelles Israël a un droit « total » de légitime défense.  Elle a soutenu toute initiative significative visant à mettre un terme à ce cycle de violence sans cesse répété.  Soulignant l’attachement de son pays à la solution des deux États, grâce à des négociations directes entre  Israéliens et Palestiniens, elle a dénoncé « les barrages » de roquettes tirées par «  des terroristes »  depuis Gaza, lesquels constituent une menace « directe » pour la reprise des pourparlers.

M. CHEIKH NIANG (Sénégal), au nom du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a indiqué que Palestiniens et Israéliens pourraient se tenir au bord d’un conflit très différent et dangereux, aux conséquences incalculables.  Le Comité exhorte le Conseil de sécurité à s’acquitter de ses responsabilités et à assurer la protection des civils, en particulier dans une telle situation d’occupation étrangère.  Il a appelé à une intensification des efforts de médiation pour mettre fin aux hostilités et assurer l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza.  Il a demandé que les violations du droit international et des droits humains des Palestiniens, y compris les tirs israéliens contre la population civile sans défense, cessent.  Toute attaque indiscriminée et délibérée contre des civils constitue un crime de guerre, a-t-il souligné.  Et les parties qui ne respectent pas le droit international, y compris les principes de proportionnalité et de distinction, doivent être tenues responsables.  M. Niang a invité les États qui ne l’ont pas encore fait, à reconnaître l’État de Palestine afin d’avancer vers la solution des deux États.  Enfin, le délégué a souligné la nécessité de remédier aux causes profondes du conflit qui sont l’occupation israélienne et le déni des Palestiniens de leurs droits. 

M. CARLOS AMORÍN (Uruguay) s’est dit préoccupé par les actes de violence qui se sont succédé en Israël et dans le Territoire palestinien occupé.  Il a encouragé Palestiniens et Israéliens à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour s’abstenir de toute violence supplémentaire et à reprendre des négociations de bonne foi pour parvenir à une solution durable à la crise. 

M. AGUSTÍN SANTOS MARAVER (Espagne) a déploré les victimes palestiniennes et israéliennes de l’escalade de la violence des derniers jours et a espéré que l’accord de cessez-le-feu à peine conclu sera respecté.  L’Espagne reconnaît le droit à la légitime défense, a précisé le représentant, mais ce droit doit s’exercer de manière proportionnée et dans le strict respect du droit international.  Les installations sanitaires et le personnel médical ne peuvent faire l’objet de menaces et d’attaques, tout comme les écoles, s’est-il indigné en rappelant que les 58 écoles de l’UNRWA à Gaza ont servi de refuge à de nombreuses personnes.  Il a exprimé sa gratitude à tous les États qui ont fait des efforts de médiation ces derniers jours, tout en insistant sur l’impératif de parvenir à une solution durable en renouant avec le processus de paix de façon à mettre fin à l’occupation militaire et la politique de colonisation d’Israël.  Il n’existe aucune autre solution que la solution des deux États, a tranché le représentant en appelant la communauté internationale à faire aboutir une solution négociée définitive. 

« Horrifié » par les images de Gaza, M. ALEXANDER MARSCHIK (Autriche) a déploré les pertes en vies humaines et a appelé à la cessation « immédiate » des violences.  Il a salué d’un cessez-le-feu par les deux parties, sans oublier de condamner « sans équivoque » les tirs de roquettes du Hamas et autres groupes terroristes.  Il qualifié de « honte » l’attaque du Hamas contre les agents humanitaires.  Notre position demeure inchangée, a-t-il conclu.  Elle s’aligne sur celle de l’Union européenne, à savoir une solution négociée des deux États, permettant aux deux parties de vivre dans la paix et dans la sécurité.  

Mme ZSUZSANNA HORVÁTH (Hongrie) a condamné dans les termes les plus vifs les derniers tirs de roquettes du Hamas et d’autres groupes « terroristes ».  Elle a exprimé sa pleine solidarité avec Israël et défendu son droit à la légitime défense.  Cette violence doit cesser immédiatement, a-t-elle ajouté, dans sa courte déclaration.  Elle a mis en garde contre des textes déséquilibrés qui ne condamnent qu’Israël.  Elle a tout de même reconnu que toute démarche unilatérale ne fera que provoquer les groupes terroristes à lancer de telles attaques, menant à une aggravation de la violence. 

M. LUIS ANTONIO LAM PADILLA (Guatemala) a condamné dans les termes les plus vigoureux les actes de violence et les violations du droit international commis dans le cadre du conflit israélo-palestinien, se félicitant du cessez-le-feu auquel les parties sont parvenues, « sans conditions préalables ».  La seule manière d’avancer vers une solution durable, a-t-il martelé, c’est la reprise des négociations, sous les auspices du Quatuor pour le Moyen-Orient. 

M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) a fait part de ses préoccupations face à l’escalade de la violence à Gaza, aux affrontements intercommunautaires à Jérusalem et au recours disproportionné à la force.  Il a demandé à toutes les parties de respecter le cessez-le-feu qui vient d’être négocié, de faire preuve de retenue et de procéder à la désescalade.  Les tirs de roquettes contre des cibles civiles sont une violation du droit international, tout comme la mort d’enfants par les bombardements israéliens à Gaza.  « C’est tout simplement inacceptable », a tranché le représentant pour lequel ces actes doivent faire l’objet de poursuites.  Il a également demandé à Israël de faire cesser l’expulsion des Palestiniens à Jérusalem.  Le Conseil de sécurité, a-t-il ajouté, doit assurer le respect du cessez-le-feu et aider les parties à revenir à la table de négociation en toute bonne foi.  Toute entrave à la paix doit cesser, et pour cela le Conseil de sécurité doit faire appliquer ses résolutions pertinentes, a conclu le représentant. 

M. MICHAL MLYNÁR (Slovaquie) a appelé à une cessation immédiate des hostilités et à la mise en œuvre rapide d’un cessez-le-feu, afin de protéger les civils et de garantir un accès humanitaire total à Gaza.  Il a fermement condamné les tirs aveugles de roquettes sur Israël par le Hamas et d’autres groupes militants, les jugeant « injustifiables ».  Tout en reconnaissant le droit de légitime défense d'Israël, il a appelé à une réponse « proportionnée et conforme » au droit humanitaire international.  La vie des victimes innocentes a la même valeur en Israël qu’en Palestine, a dit le représentant, exhortant à traiter de manière urgente la situation humanitaire et socioéconomique désastreuse dans la bande de Gaza.  Il a aussi appelé au maintien du statu quo mis en place en 1967 pour le Mont du Temple/al-Haram al-Sharif et Jérusalem-Est, et réitéré l’attachement de son pays á la solution des deux États. 

M. RONALDO COSTA FILHO (Brésil) a accueilli la nouvelle du cessez-le-feu avec un « optimisme prudent », et rappelé qu’aucune attaque contre des civils ne saurait être justifiée.  Préoccupé par les bombardements israéliens et les dégâts matériels, le représentant a demandé à Israël de faire preuve de retenue, et aux deux parties, de faciliter l’accès humanitaire.  Insistant sur le maintien du statu quo des Lieux saints, le représentant a, face à la menace d’embrasement, appelé le Conseil de sécurité à parler « d’une seule voix ».  Les deux parties, a-t-il conclu, doivent revenir à la table des négociations et les États qui ont de l’influence sur elles, contribuer à rétablir le dialogue. 

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