Soixante-quinzième session,
72e & 73e séances plénières
AG/12332

Assemblée générale: Élu à la direction des travaux de la soixante-seizième session, M. Abdulla Shahid ,des Maldives, promet une « présidence de l’espoir » 

C’est une « présidence de l’espoir » qu’a promis M. Abdulla Shashdi, Ministre des affaires étrangères des Maldives, porté aujourd’hui par 143 voix sur 191 votants, à la tête de la soixante-seizième session de l’Assemblée générale, battant son concurrent M. Zalmai Rassoul, ancien Ministre afghan des affaires étrangères.  L’Assemblée a aussi élu ses vice-présidents, les bureaux de ses six Grandes Commissions et 18 des 54 membres du Conseil économique et social (ECOSOC).

Représentant le Groupe des États d’Asie-Pacifique, l’esprit implacable et l’espoir inébranlable de la « petite » mission des Maldives, le Président élu, qui prendra ses fonctions le 14 septembre prochain, a estimé que ce dont l’Assemblée générale a besoin, alors que nous approchons d’une nouvelle session, en des temps difficiles, c’est d’une « Une présidence de l’espoir ».  M. Abdulla Shahid a détaillé ses cinq priorités, « lueurs d’espoir »: se remettre de la pandémie de COVID-19, lancer une décennie de la reconstruction, faire de la prochaine session la « super session pour la nature », répondre aux besoins des populations et travailler à une ONU « transparente, efficiente, efficace et comptable de ses actes ».  

« J’ai promis d’être indépendant et impartial et, je vous l’assure, je tiendrai ces promesses », a dit le Président élu, en saluant « un jour spécial pour les Maldives », puisque l’un des siens est pour la première fois élu à la présidence de l’Assemblée et devient le sixième Président originaire d’un petit État insulaire en développement (PEID).  Le Président sortant, M. Volkan Bozkir, a salué un homme qui a été par deux fois Ministre des affaires étrangères et qui apporte avec lui une grande expérience en matière de diplomatie.  Qualifiant son successeur de « grand Président », il s’est dit convaincu que M. Shahid présidera l’Assemblée générale de manière inclusive durant une session, a ajouté le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, qui va devoir faire face aux incidences de la pandémie de COVID-19 dans tous les trois piliers de notre travail: la paix et la sécurité, le développement durable et les droits de l’homme.  

Au nom du Groupe des États d’Asie-Pacifique, Kiribati s’est félicité de la préservation du principe de rotation régionale à la tête de l’Assemblée générale.  « C’est vital pour la solidarité, la vitalité et l’efficacité du multilatéralisme ».  Il ne fait aucun doute, a commenté, à son tour, l’Érythrée, au nom du Groupe des États d’Afrique, que, sous la houlette du Président élu, l’ONU va se lancer sur la voie de la coopération et d’un multilatéralisme plus robuste et plus inclusif.  Elle a insisté sur la nécessité de tenir compte de tenir compte du point de vue de tous les États Membres, avec pour guides les principes d’inclusivité et de transparence dans la mise en œuvre des priorités.  

Grâce à vos qualités, a poursuivi la Slovaquie, au nom du Groupe des États d’Europe occidentale, vous êtes armé pour contribuer efficacement aux travaux de l’Assemblée générale.  Nous nous joindrons aux efforts du nouveau Président pour redynamiser le travail d’un organe unique en ce qu’il jouit d’une adhésion universelle et qu’il a un éventail très large de questions, a ajouté le Costa Rica, au nom du Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes. 

Nous avons un large éventail de priorités internationales à traiter au cours de l’année à venir, a confirmé le Royaume-Uni, au nom du Groupe des États d’Europe occidentale et autres États.  Il a applaudi les priorités du nouveau Président, guidées par les « cinq lueurs d’espoir », et son engagement à ouvrir la voie à une reprise durable, basée sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et le respect des droits de tous.  Pays hôte, les États-Unis ont dit compter sur des « relations constructives » avec le Président élu et l’ont exhorté à laisser la porte ouverte à la participation de la société civile et au renforcement des partenariats avec le secteur privé.

M. Shahid sera épaulé par 21 vices-présidences issues des pays suivants: Bangladesh, Belgique, Chine, Côte d’Ivoire, États-Unis, Égypte, Fédération de Russie, Finlande, France, Guinée équatoriale, Koweït, Mozambique, Philippines, République démocratique populaire Lao, République dominicaine, Royaume-Uni, Sierra Leone, Slovénie et Tanzanie.  Le Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes doit encore présenter deux autres candidats.

L’Assemblée générale, qui a décidé* d’inscrire à son ordre du jour le point intitulé « Nomination du Secrétaire général des Nations Unies », a élu les membres des bureaux de ses six Grandes Commissions.  La présidence de la Première Commission chargée des questions de désarmement et de sécurité internationale a été confiée à M. Omar Hilale du Maroc, qui sera épaulé par les Vices-Présidents MM. Amir Hamzah Mohd Nasi de la Malaisie et Sasa Milanovic de la Bosnie- Herzégovine.  Le siège du troisième vice-président, qui revient au Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes, sera pourvu plus tard.  Le poste de rapporteur a été attribué à M. Sanna Leena Orava de la Finlande.  

Les travaux de la Deuxième Commission chargée des questions économiques et financières seront dirigés par Mme Vanessa Frazier de Malte, à la présidence, et Mmes Nadja Micael de l’Érythrée, Karolina Krywulak de la Pologne et Claudia Larue de la République dominicaine, aux vice-présidences.  Mme Prathma Uprety du Népal occupera les fonctions de rapporteur.  Le bureau de la Troisième Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles est composé de M. Mohamed Siad Doualeh de Djibouti, à la présidence, et de Mmes Hanne Carlé de la Belgique et Devita Abraham de Trinité-et-Tobago, ainsi que de M. Joongil Shin de la République de Corée, aux vices-présidences.  Mme Maria-Iuliana Niculae de la Roumanie fera office de Rapporteur.  

La Quatrième Commission chargée des questions de politique spéciale et de la décolonisation sera dirigée par Mme Igriselda Aracely Gonzalez Lopez d’El Salvador, à la présidence, et de MM. Angelito Ayong Nayan des Philippines, Lukas Peter Prvy de la Slovaquie et Mathew Edbrooke du Liechtenstein, aux vices-présidences.  Le poste de rapporteur a été attribué à M. Youssouf Aden Moussa de Djibouti.  À la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires, les travaux seront dirigés par M. Mher Margaryan de l’Arménie, à la présidence, et MM. Ahmed ElMahs de l’Égypte et Mike Ammann de la Suisse, aux vices-présidences.  Le troisième siège qui revient au Groupe des États d’Asie-Pacifique sera pourvu plus tard.  Mme Megayla Austin de Guyana a remporté le poste de rapporteur.  Enfin, la Sixième Commission chargée des questions juridiques a comme bureau, Mme Alya bint Ahmed Al Thani du Qatar, à la présidence, et Mme Justina Krutulyté de la Lituanie et MM. Ahmed Abdelaziz de l’Égypte et Ricardo Garcia Lopez de l’Espagne aux vices-présidences.  Mme Ana L. Villalobos du Costa Rica occupera les fonctions de rapporteur.    

Au Conseil économique et social (ECOSOC), les États suivants sont élus pour un mandat de trois ans, à compter du 1er janvier 2022: Afghanistan, Belgique, Belize, Canada, Chili, Côte d’Ivoire, Croatie, Eswatini, États-Unis, Inde, Italie, Kazakhstan, Maurice, Oman, Pérou, République Tchèque, Tanzanie, et Tunisie.  L’Australie, la Finlande et la Suisse ayant renoncé à leur mandat qui s’achève à la fin de cette année, seront remplacés par le Danemark, la Grèce et la Nouvelle-Zélande jusqu’au 31 décembre 2022.  C’est Israël qui remplace l’Allemagne jusqu’à la fin de 2023.

L’Assemblée a aussi adopté les modalités de sa réunion de haut niveau sur l’évaluation du Plan d’action mondial des Nations Unies pour la lutte contre la traite des personnes, prévue les 22 et 23 novembre 2021, non sans avoir rejeté, à l’issue d’un vote, l’amendement de la Chine relatif à la participation des ONG.

L’Assemblée générale a prévu une autre séance publique demain mardi 8 juin à partir de 10 heures pour entamer sa réunion de haut niveau sur le VIH-sida. 

*A/75/250/Add.1

ÉLECTIONS DU PRÉSIDENT ET DES VICE-PRÉSIDENTS DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE, ET DES BUREAUX DES GRANDES COMMISSIONS (SOIXANTE-SEIZIÈME SESSION)

Déclarations

Le Président élu de la soixante-seizième session de l’Assemblée générale, M. ABDULLA SHAHID (Maldives) s’est déclaré « profondément touché » par la confiance placée en lui.  Il s’est souvenu du temps, où jeune agent du Ministère des affaires étrangères et « ayant alors beaucoup plus de cheveux sur la tête », il est entré pour la première fois dans la salle de l’Assemblée générale.  « J’étais inspiré par son histoire, fasciné par le pouvoir du multilatéralisme et convaincu que c’était la voie à suivre ». 

Le Président élu a dit apporter avec lui l’esprit implacable et l’espoir inébranlable de la « petite » mission des Maldives.  « Une Présidence de l’espoir », c’est ce dont l’Assemblée générale a besoin, alors que nous approchons d’une nouvelle session, en des temps difficiles.  Pour redonner l’espoir et passer à « la nouvelle normalité », M. Shahid a détaillé ses cinq priorités, dont la première est évidemment de se remettre de la pandémie de COVID-19.  Sur la base des initiatives et approches existantes, il s’est engagé à travailler à l’amélioration de la santé des populations et des économies, tout en s’employant à assurer l’équité vaccinale.  « Nul n’est en sécurité tant que tout le monde ne l’est pas », a-t-il fait valoir, avant d’affirmer que notre Décennie d’action pour la réalisation des objectifs de développement durable devra aussi être une décennie de rétablissement, axée sur une reconstruction en mieux, « plus forte, plus verte et plus bleue ». 

Le Président élu a ensuite estimé que la soixante-seizième session peut être une « super session pour la nature », avec de multiples conférences et réunions, telles que la vingt-sixième Conférence des États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26), la Conférence sur les océans et les quinzièmes Conférences des États parties aux Conventions des Nations Unies sur la diversité biologique et sur la désertification.  Le Président élu n’a pas oublié le dialogue sur l’énergie et les Conférences sur les transports durables et les systèmes alimentaires. 

« L’élan est là pour répondre aux besoins de notre planète », a-t-il soutenu, jugeant « tout aussi important » de répondre aux besoins des populations.  Veiller au respect des droits de tous, mobiliser la volonté et la conscience collectives de l’humanité, est un processus qui demande un travail constant, a-t-il dit, promettant de garantir plus de voix et d’espace pour les jeunes et de se lever contre les discriminations liées au genre.  En tant que Président de l’Assemblée générale, a-t-il ajouté, je ne participerai à aucun panel qui ne soit pas équilibré du point de vue de l’égalité des sexes.

Répondre aux exigences du jour nécessitera une ONU plus forte, a poursuivi M. Shahid, plaidant pour une Organisation « efficiente, efficace et responsable » et pour plus de coordination, de cohérence et de coopération au sein du système des Nations Unies et entre ses organes.  Nous devrons donc continuer à travailler sur la revitalisation de l’ONU, en nous appuyant sur nos acquis, en explorant de nouvelles voies, a-t-il dit, promettant d’être « transparent, inclusif et représentatif », de travailler avec la société civile et d’autres parties prenantes concernées, et de rapprocher l’ONU des populations dont nous défendons les intérêts.  J’ai aussi promis une équipe équilibrée en termes de parité, de représentation et de diversité géographique.  « J’ai promis d’être indépendant et impartial et, je vous l’assure, je tiendrai ces promesses. » 

« Aujourd’hui est un jour spécial pour les Maldives », a ajouté M. Shahid, se félicitant de devenir le premier Président élu des Maldives en 75 ans d’histoire de l’ONU et le sixième Président originaire d’un petit État insulaire en développement (PEID).  Il a par ailleurs salué le Secrétaire général de l’ONU pour sa direction avisée, sans oublier son adversaire à cette élection, M. Zalmai Rassoul de l’Afghanistan, auquel il a adressé ses vœux de succès au service de sa nation, « islamique comme les Maldives ».  Enfin, il a exprimé sa profonde gratitude au Président Ibrahim Mohamed Solih, estimant que cette élection est « un honneur pour tous les Maldiviens ». 

M. VOLKAN BOZKIR, Président sortant de l’Assemblée générale, a félicité chaleureusement M. Abdulla Shahid pour son élection à la présidence de la soixante-seizième session, rappelant que le nouveau Président a été par deux fois Ministre des affaires étrangères de son pays, les Maldives, et qu’il apporte avec lui une grande expérience en matière de diplomatie.  M. Bozkir a ajouté qu’en ces temps de crise, occasionnés par la pandémie de COVID-19 mais aussi par les effets des changements climatiques, M. Shahid a été « une voix importante » pour attirer l’attention sur les incidences de ces chocs pour les petits États insulaires en développement (PEID).  Qualifiant son successeur de « grand Président » pour la prochaine session, il s’est dit convaincu que M. Shahid présidera l’Assemblée générale de manière inclusive. 

Son élection est une « grande source de fierté » pour les Maldives qui sont confrontées à de nombreux défis, lesquels l’ont bien préparé à ses nouvelles fonctions.  M. Bozkir a salué l’annonce d’une « présidence de l’espoir », telle que l’a dit M. Shahid.  Il a également salué la « candidature excellente » de M. Zalmai Rassoul, de l’Afghanistan, qui a aussi a été Ministre des affaires étrangères de son pays et a gagné le respect des États Membres.  Le Président sortant a garanti le soutien de l’Assemblée générale à l’Afghanistan « dans ce moment important de son histoire ».  Comme il reste beaucoup à faire ces derniers mois de la soixante-quinzième session, le Président sortant a promis une « transition sans heurt » à M. Shahid qui prendra ses fonctions le 14 septembre prochain. 

M. ANTÓNIO GUTERRES, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, a salué l’élection de M. Abdulla Shahid, tout en exprimant sa gratitude pour le travail accompli par le Président sortant, M. Volkan Bozkir.  En tant qu’organe le plus représentatif, l’Assemblée générale est la base de tout notre travail aux Nations Unies et, en 2021, le monde a plus que jamais besoin de son efficacité, a souligné le Chef de l’ONU.  En effet, a-t-il déploré, nous avons perdu des millions de vie à cause de la pandémie de COVID-19 et la crise a porté un coup très rude aux communautés, aux sociétés et aux économies.  Tant que tout le monde n’aura pas accès aux vaccins, la menace restera grande, a-t-il prévenu. 

La soixante-seizième session va donc devoir faire face aux incidences de cette pandémie dans tous les trois piliers de notre travail: la paix et la sécurité, le développement durable et les droits de l’homme, a indiqué M. Guterres.  Adressant à M. Shahid ses vœux de succès, il a rappelé que le Président élu a une longue expérience diplomatique.  Sa bonne compréhension de l’importance du multilatéralisme lui permettra de répondre aux défis mondiaux.  De plus, a relevé le Secrétaire général, M. Shahid vient d’un petit État insulaire en développement et il apportera une vision particulière à la prochaine Assemblée générale alors que nous nous préparons à la COP26 à Glasgow, en novembre.  Enfin, après avoir rendu hommage au candidat de l’Afghanistan, M. Zalmai Rassoul, il s’est réjoui de travailler avec M. Shahid quand celui-ci prendra ses fonctions en septembre. 

PRÉVENTON DU CRIME ET JUSTICE PÉNALE

L’Assemblée générale a ensuite adopté, par consensus, la résolution (A/75/L.93) intitulée « Modalités, forme et organisation de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur l’évaluation du Plan d’action mondial des Nations Unies pour la lutte contre la traite des personnes ».  En vertu de ce texte, elle décide que sa réunion de haut niveau se tiendra les lundi 22 et mardi 23 novembre 2021.  

Même si la résolution a été adoptée sans vote, plusieurs délégations ont dit se désolidariser de son paragraphe 9 qui dit « l’Assemblée générale prie son président de dresser une liste de représentants d’autres organisations non gouvernementales concernées et d’organisations de la société civile, d’établissements universitaires et du secteur privé intéressés qui pourraient participer à la réunion de haut niveau, y compris aux tables rondes, compte tenu des principes de transparence, de représentation géographique équitable et de parité des genres, de soumettre cette liste aux États Membres pour examen selon la procédure d’approbation tacite et de la porter à son attention afin qu’elle puisse se prononcer sur la participation à la réunion de haut niveau ».

Coauteur d’un amendement (A/75/L.94), la Chine a voulu remplacer le paragraphe 9 par le texte suivant: « L’Assemblée générale  prie son président à sa soixante-seizième session de dresser une liste de représentants d’autres organisations non gouvernementales concernées et d’organisations de la société civile, d’établissements universitaires et du secteur privé intéressés qui pourraient assister à la réunion de haut niveau et participer aux tables rondes interactives, compte tenu des principes de transparence et de représentation géographique équitable, en prenant dûment en considération la nécessité d’une participation réelle des femmes, et de soumettre cette liste aux États Membres pour examen selon la procédure d’approbation tacite ».

La Chine a estimé que cet amendement tient compte du fait qu’au cours des années passées, l’Assemblée a établi le principe de droit de refus qui guide la participation des ONG sans statut consultatif auprès du Conseil économique et social (ECOSOC).  Elle a déploré le fait que les points de vue de plusieurs délégations n’aient pas été pris en compte au cours des négociations.  

Au nom de l’Union européenne, le Portugal a rejeté l’amendement, arguant que la participation des ONG relève de l’Assemblée générale et non d’un État.  Dans un monde de plus en plus hostile aux ONG, il incombe aux États Membres de garantir leur participation aux travaux des Nations Unies, a estimé le Portugal.  Les États-Unis ont appuyé cette position, en jugeant que le paragraphe 9 semble « opportun » et d’ailleurs identique à celui du texte sur la cybercriminalité adopté il y a quelques jours.  

Pour le Royaume-Uni, la démarche de la Chine est tout simplement du « déjà vu », puisque c’est la troisième fois en trois mois que l’Assemblée générale débat de la participation des ONG à des processus intergouvernementaux.  Au nom du CANZ (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande), l’Australie a prévenu que l’éventuelle adoption de l’amendement donnerait le droit à n’importe quel État Membre d’empêcher la participation d’une ONG, sans en expliciter la raison. 

L’amendement fut rejeté par 82 voix contre, 29 voix pour et 34 abstentions.  La République arabe syrienne, qui a voté pour, a souligné qu’elle ne s’oppose nullement à la participation des ONG aux travaux de l’ONU.  Mais, a-t-elle estimé, cette participation doit se faire selon la pratique en vigueur.  Elle a donc demandé un vote séparé sur le paragraphe 9 qui a été adopté par 100 voix contre 12 et 31 abstentions.

La Fédération de Russie a prévenu qu’on ne pourra agir efficacement contre la traite des personnes que dans l’unité, ce qui n’a été visiblement pas le cas aujourd’hui, puisque des « intérêts politiques ont prévalu lors des négociations ».  Elle s’est donc dissociée du paragraphe 9, tout comme la Chine qui a insisté sur des consultations constructives et ouvertes et le respect des règles et pratiques de l’Assemblée générale.  Même son de cloche du côté du Venezuela qui a regretté que le fait que le consensus soit recherché quand cela arrange certains et rejeté sur des questions particulières.  Il s’est également dissocié du paragraphe 9, à l’instar de la République islamique d’Iran.  

En tant que Président du « Groupe des amis unis contre la traite des êtres humains », le Bélarus a promis de continuer d’œuvrer contre ce fléau et a regretté un libellé non consensuel, avant de se désolidariser, à son tour, du paragraphe 9.  La République arabe syrienne a déploré l’abandon des principes d’unanimité et de solidarité dont le respect est aujourd’hui compromis.  Évitons d’ouvrir la boîte de Pandore, a-t-elle préconisé, en se dissociant du paragraphe 9.  Enfin, l’Algérie a rappelé que dans le rapport entre les Nations Unies et les ONG, il existe des règles « claires » comme le droit de refus qui ne devrait pas être remis en cause car il relève « du droit souverain » des États.

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