Soixante-quinzième session,
99e séance plénière – matin
AG/12354

L’Assemblée générale exprime sa solidarité et son appui à Haïti après le séisme et proclame deux nouvelles journées mondiales (zones humides et coton)

Profondément préoccupée par les effets dévastateurs du séisme qui a frappé Haïti le 14 août 2021, puis de la tempête tropicale Grace qui s’est abattue le 16 août 2021, l’Assemblée générale a adopté ce matin une résolution* dans laquelle elle exprime sa solidarité et son appui au Gouvernement et à la population d’Haïti.  Elle a par ailleurs proclamé deux nouvelles journées mondiales pour attirer l’attention sur l’importance des zones humides (2 février) et du coton (7 octobre). 

Dans le texte sur Haïti, l’Assemblée générale note les nombreux morts et les importants dégâts que les deux phénomènes ont causé.  Elle note qu’ils ont aussi entraîné le déplacement des résidents qui sont privés de leurs sources de revenus, de sécurité alimentaire et nutritionnelle, de sécurité sanitaire et d’accès aux infrastructures sociales.  Pour ces raisons, elle demande à la communauté internationale d’intensifier son aide humanitaire et ses efforts de relèvement d’Haïti, afin de réparer et de renforcer les perspectives de développement durable du pays.  Dans cette optique, elle demande instamment aux organisations et aux institutions financières internationales de continuer de verser des contributions généreuses pour l’acheminement des secours immédiats et de continuer d’appuyer le relèvement à long terme d’Haïti.  Elle leur précise qu’il faut donner la « priorité aux mesures visant à réduire la vulnérabilité du pays » en favorisant systématiquement son développement social et économique à long terme. 

En présentant ce texte au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), Saint Kitts et Nevis a rappelé que ce nouveau drame frappe Haïti, 11 ans après un autre tremblement de terre dévastateur.  Les États de la CARICOM, a fait remarquer la délégation, connaissent un environnement de vulnérabilité du fait de leur statut de petits États insulaires en développement (PEID).  

Réagissant après l’adoption, Haïti a remercié les délégations pour leur soutien à ce texte adopté par consensus.  Elle a dit apprécier que les Nations Unies aient promis d’épauler le pays   « à chaque étape de son cheminement ». Haïti a aussi remercié la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Mme Amina J. Mohammed, pour sa visite de deux jours qui lui a permis de constater sur place les dégâts.  Sa venue en Haïti a été un vif réconfort pour les familles, a dit la délégation. 

Haïti a dénombré 2189 morts confirmés, 332 disparus et 12 268 blessés, tandis que 136 800 familles sont sinistrées et plus de 700 000 personnes ont besoin d’une assistance humanitaire d’urgence, a indiqué la délégation.  Notant que les Nations Unies et leurs partenaires ont lancé un appel de fonds pour 187 millions de dollars pour venir en aide aux sinistrés, Haïti a rappelé que selon les évaluations du Gouvernement, la reconstruction est évaluée à 1,12 milliard de dollars.  Le pays a donc plaidé pour un appui généreux, soutenu et cohérent, en vue d’apporter des solutions durables au pays. 

Au nom du Groupe des États d’Afrique, le Gabon a dit appuyer pleinement ce texte et a soutenu l’appel à renforcer la coordination du système des Nations Unies ainsi que l’appel à renforcer les opérations internationales d’assistance humanitaire dans le domaine des catastrophes naturelles ainsi que dans le redressement rapide et le développement.  Le Groupe a appelé à plus de rigueur pour construire un Haïti résilient et ayant la capacité de limiter les dommages de catastrophes. 

Les États-Unis ont souligné les besoins urgents d’aide alimentaire, d’eau et de médicaments pour un peuple qui avait déjà des difficultés à faire face à la pandémie et aux violences des gangs.  Ils ont appelé à en faire davantage pour augmenter l’assistance à Haïti.  Présents sur le terrain pour aider le pays, les États-Unis ont parlé de leur aide par voies terrestre, maritime et aérienne, ainsi que des fonds dégagés pour assister Haïti.  Ils ont souligné en même temps l’importance de renforcer la résilience du pays, pour qu’il soit prêt à faire face aux difficultés à court et à moyen termes. 

Le Président de l’Assemblée générale, M. Volkan Bozkir, a joint sa voix à celles des États Membres pour présenter ses condoléances à Haïti et pour les encourager à aider le pays. 

Par une autre résolution** adoptée ce matin sans vote, l’Assemblée générale a proclamé la Journée mondiale des zones humides qu’elle a fixée au 2 février, date de l’adoption de la Convention relative aux zones humides d’importance internationale particulièrement comme les habitats des oiseaux d’eau (Convention de Ramsar).  L’Assemblée justifie ce texte par le fait qu’elle se dit consciente que les zones humides font partie des écosystèmes dont le déclin, la perte et la dégradation sont les plus rapides.  Elle sait aussi que les zones humides sont indispensables à la réalisation des objectifs de développement durable concernant l’élimination de la pauvreté, l’alimentation et la nutrition, la qualité de l’eau et la disponibilité des ressources en eau, l’adaptation aux effets des changements climatiques et leur atténuation, entre autres. 

Le Costa Rica qui présentait ce texte, qui compte de nombreux autres parrains, a rappelé que les zones humides sont essentielles pour l’homme et la nature, étant donné leurs valeurs intrinsèques et les avantages et services qu’elles fournissent, lesquels sont quantifiés en milliers de millions de dollars par an.  À titre d’exemple, la délégation a relevé que les zones humides fournissent directement ou indirectement la majeure partie de l’eau douce du monde pour la consommation et l’irrigation.  Malgré tous leurs avantages, les zones humides sont sérieusement menacées, a noté le Costa Rica, expliquant l’objectif de cette journée internationale qui est d’encourager davantage les gouvernements à promouvoir des campagnes et des actions en faveur des zones humides. 

Par ailleurs, l’Assemblée générale a adopté une troisième résolution***, sans vote, par laquelle elle proclame le 7 octobre Journée mondiale du coton.  Ce texte prend en considération l’importance historique du coton en tant que produit de base mondial et le rôle vital qu’il joue dans plusieurs États Membres en tant que source de revenus et culture de subsistance pour des millions de personnes, ainsi que ses répercussions économiques et sociales plus larges dans le monde. 

En vertu de ce texte, l’Assemblée invite tous les États Membres, les organismes des Nations Unies et les organisations internationales et régionales ainsi que la société civile, y compris les organisations non gouvernementales, à célébrer la Journée mondiale du coton comme il se doit et conformément aux priorités nationales, afin de faire connaître l’importance de la production, de la transformation, de la commercialisation et de la consommation de coton ainsi que les problèmes particuliers et les perspectives naissantes qui y sont associés, surtout pour les pays en développement et les pays les moins avancés. 

En présentant ce texte, le Burkina Faso a souligné les centaines de millions de personnes dans le monde pour lesquelles la culture du coton constitue une source vitale.  Appelé aussi « or blanc », le coton est une fibre naturelle qui contribue à améliorer la sécurité alimentaire et l’agriculture, tout en contribuant à gérer les problèmes environnementaux et à réduire la pauvreté, a remarqué la délégation.  Le Burkina Faso a dénombré 100 pays qui cultivent le coton, une des cultures les plus importantes pour l’utilisation des terres, a-t-il ajouté.  Il a aussi fait valoir que plus de 150 pays sont impliqués dans son exploitation. 

Avant l’adoption des deux textes, les États-Unis ont dit s’associer au consensus.  Ils ont relevé que le secteur du coton subit beaucoup d’abus industriels.  Commentant le paragraphe 7 de la résolution sur la Journée mondiale du coton, les États-Unis ont exhorté les États et la société civile à respecter les droits des travailleurs et à s’opposer au travail des enfants dans l’industrie du coton.  La délégation a aussi demandé de mettre l’accent sur une bonne gestion de l’eau dans les régions de culture du coton, pour que celle-ci soit efficace.  Elle a aussi rappelé sa position sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

*A/75/L.127 

**A/75/L.125 

***A/75/L.126 Rev.1 

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