Soixante-quinzième session,
101e séance plénière – matin
AG/12356

L’Assemblée générale commémore la Journée internationale contre les essais nucléaires, en présence de deux survivants

La Journée internationale contre les essais nucléaires, le 29 août de chaque année depuis 2009, a été commémorée avec quelques jours de retard aujourd’hui dans le cadre d’une réunion plénière de haut niveau de l’Assemblée générale.  Deux survivants des essais ont parlé des souffrances humaines et de graves dégâts environnementaux qui persistent après 60 ans.

Les radiations nous sont arrivées par le vent alors que personne n’était prévenue des conséquences des essais nucléaires, a raconté Mme Sue Coleman-Haseldine, de l’ethnie Kokatha de la côte occidentale australienne, survivante des essais effectués par les gouvernements australien et britannique.  Ma communauté voit toujours des maladies des glandes thyroïdes et des malformations chez les nouveau-nés, 60 ans après ces essais, alors que les décharges des déchets représentent une nouvelle menace pour les générations futures. 

Parmi les 67 essais effectués par les États-Unis dans les Îles Marshall, Mme Danity Laukon, ancienne membre de l’Association des étudiants, s’est attardée sur les retombées radioactives du tir « Bravo » du 1er mars 1954, 1 000 fois plus puissant que la bombe d’Hiroshima.  Depuis, l’eau et la nourriture sont contaminées, sans compter les nombreux cancers et l’impact des déchets radioactifs dans l’atoll d’Enewetak qui polluent l’Océan et les nappes phréatiques. 

Les victimes et les survivants des essais nucléaires ont été dûment salués par M. Volkan Bozkir, Président de l’Assemblée générale qui a rappelé que l’adoption à l’ONU dès 1946 de la toute première résolution sur le désarmement nucléaire.  Il y a 25 ans, l’adoption du Traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) a été « un moment pivot du multilatéralisme et du désarmement nucléaire », une contribution à la non-prolifération nucléaire, un obstacle robuste au développement de nouvelles armes et un frein à la course aux armements nucléaires, a poursuivi la Haute-Représentante pour les affaires de désarmement. 

À l’instar des autres intervenants, Mme Izumi Nakamitsu a appelé les États qui ne l’ont pas encore fait, à ratifier le Traité, et rappelé « la responsabilité particulière » de la Chine, l’Égypte, les États-Unis, l’Inde, l’Iran, Israël, la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et le Pakistan dont la ratification est nécessaire à l’entrée en vigueur dudit Traité. 

Cette Réunion de haut niveau est l’occasion de souligner l’urgence en la matière, « une priorité absolue », a affirmé l’Union européenne qui a exhorté tous les États à dégager rapidement un consensus sur le projet de déclaration ministérielle de la Conférence sur l’article XIV du TICE relatif à l’entrée en vigueur, laquelle est prévue à New York le 23 septembre prochain.  Un monde exempt d’armes nucléaires est à notre portée, s’est dit convaincu M. Robert Floyd, Secrétaire exécutif de l’Organisation du traité d’interdiction complète des essais nucléaires. 

La commémoration de la Journée internationale coïncide cette année avec le trentième anniversaire de la fermeture du site d’essais nucléaires de Semipalatinsk au Kazakhstan, « le plus grand » de l’Union soviétique, où plus de 450 essais nucléaires ont été effectués.  Nous avons, s’est enorgueilli le Kazakhstan, pu renoncer au quatrième plus grand stock nucléaire au monde, sans mettre en péril ni notre sécurité ni notre développement.  De nombreuses délégations ont exhorté la République populaire et démocratique de Corée (RPDC) à en faire autant alors que le Groupe des États arabes insistait sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient. 

RÉUNION PLÉNIÈRE DE HAUT NIVEAU VISANT À CÉLÉBRER ET À PROMOUVOIR LA JOURNÉE INTERNATIONALE CONTRE LES ESSAIS NUCLÉAIRES

Nous sommes ici pour commémorer ensemble et ce, pour la douzième fois, la Journée internationale contre les essais nucléaires, a souligné M. VOLKAN BOZKIR, Président de l’Assemblée générale.  Aujourd’hui, a-t-il poursuivi, nous commémorons aussi la fermeture du site de Semipalatinsk au Kazakhstan, le 29 août 1991. Nous nous souvenons des victimes des essais nucléaires, nous saluons les survivants et nous examinons l’héritage des impacts des armes nucléaires, dont les déchets. 

Plus de 2000 essais nucléaires ont été effectués à ce jour, a rappelé le Président de l’Assemblée, en notant les conséquences durables pour la santé et l’environnement.  Rappelant aussi que l’Assemblée générale a adopté sa première résolution sur le désarmement nucléaire dès 1946, le Président s’est félicité des progrès enregistrés l’année dernière, compte tenu des défis représentés par la pandémie de COVID-19.  Il a cité l’entrée en vigueur, le 22 janvier dernier, du Traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires, après le dépôt, le 24 octobre 2020, du cinquantième instrument de ratification.  Le Président a aussi cité la prorogation du Nouveau Traité START signée entre les Etats-Unis et la Fédération de Russie, jusqu’au 4 février 2026. 

Mais, a prévenu le Président, il y a encore beaucoup à faire.  Il a pointé le doigt sur la dixième Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) au plus tard en février 2022 et de la quatrième Conférence sur les zones exemptes d’armes nucléaires.  À l’approche de la fin de son mandat le Président de l’Assemblée générale, M. Bozkir a appelé les États qui ne l’ont pas encore fait à signer ou ratifier le Traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires et ce, « le plus tôt possible ». 

Mme IZUMI NAKAMITSU, Haute-Représentante pour les affaires de désarmement, a souligné à son tour que cette année marque le trentième anniversaire de la fermeture du site de Semipalatinsk au Kazakhstan, le plus grand site d’essais nucléaires de l’ex-Union soviétique.  La fermeture d’un endroit où plus de 450 essais nucléaires ont été effectués, a signalé la fin d’une ère d’essais sans limite.  Cinq ans plus tard, le Traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires était adopté, moment pivot du multilatéralisme et du désarmement nucléaire.   

Ce Traité, a souligné la Haute-Représentante, est une contribution « de valeur » à la non-prolifération nucléaire, un obstacle robuste au développement de nouvelles armes et un frein à la course aux armements nucléaires.  Toutefois, a-t-telle reconnu, le Traité n’est toujours pas entré en vigueur.  Elle a une nouvelle fois appelé les États qui ne l’ont pas encore fait à le ratifier, sans délai.  Les huit États dont la ratification est nécessaire à l’entrée en vigueur ont une « responsabilité particulière », a-t-elle martelé, en ajoutant tout de même que tous les États doivent s’engager en faveur d’une interdiction juridiquement contraignante. 

M. ROBERT FLOYD, Secrétaire exécutif du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), a souligné que la seule façon de mettre en place une interdiction vérifiable des essais nucléaires est une adhésion universelle au TICE qui s’est avérée être une mesure efficace pour la non-prolifération et le désarmement nucléaires.  Mais, a-t-il estimé, nous devons reconnaître que notre travail n’est pas encore complètement terminé.  Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour l’entrée en vigueur du Traité et la finalisation de son régime de vérification.  Le monde, a ajouté le Secrétaire exécutif, ne doit plus souffrir des conséquences désastreuses des essais nucléaires.  Il faut réduire les risques nucléaires, prévenir une guerre nucléaire; et à construire un monde plus sûr pour les générations futures, en prenant des mesures concrètes pour faire progresser la non-prolifération et le désarmement nucléaires, a insisté le Secrétaire exécutif.  Ces nobles objectifs peuvent être réalisés si l’on saisit toutes les occasions pour faire avancer l’entrée en vigueur et l’universalisation du TICE.  « Un monde exempt d’armes nucléaires est à notre portée. »

Mme VIVIAN OKEKE, Directrice du Bureau de liaison de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a souligné que son Agence contribue directement à la réalisation de neuf des 17 objectifs de développement durable et qu’elle aide notamment des pays d’Afrique et d’Asie à tirer parti de la technologie nucléaire, en toute sécurité.  En tant que forum international, l’AIEA sert de plateforme aux pays qui élaborent des normes de sécurité.  Nous sommes, s’est-elle enorgueillie, le chef de file de la sécurité nucléaire.  À cet effet, l’Agence offre une formation à la sécurité des installations nucléaires et aide les États à veiller à ce que les armes nucléaires ne tombent pas entre les mains de groupes non étatiques.  L’AIEA envoie également des inspecteurs qui visitent les sites afin de s’assurer que les États n’y mènent que des activités nucléaires à des fins pacifiques.  Enfin, pendant cette pandémie de COVID-19, l’AIEA a lancé une initiative pour aider les pays à prévenir les pandémies grâce à la technologie nucléaire.  

Mme SUE COLEMAN-HASELDINE, International Campaign to Abolish Nuclear Weapons (Australie) s’est présentée comme membre de l’ethnie Kokatha et survivante des essais nucléaires menés sur la côte occidentale de l’Australie par les Gouvernements britannique et australien.  Les radiations sont arrivées vers nous par le vent et personne n’a prévenu notre peuple des conséquences de ces essais, a-t-elle déclaré, avant de préciser que son peuple voit toujours, 60 ans après, des maladies des glandes thyroïdes et des malformations chez les nouveau-nés.  Les décharges de déchets nucléaires sont, a-t-elle averti, une nouvelle menace pour les générations futures.  Tous les pays dont l’Australie adhère au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires. 

Mme DANITY LAUKON, Ancienne membre de l’Association des étudiants des Îles Marshall, a raconté l’histoire des terres et des océans détruits par les 67 essais nucléaires menés par les États-Unis après la Seconde Guerre mondiale.  Elle s’est en particulier attardée sur le tir « Bravo » du 1er mars 1954, qui était 1000 fois plus puissant que la bombe atomique d’Hiroshima.  Les retombées radioactives de cet essai, qui a effacé plusieurs îles, a brûlé les cheveux et la peau de nombreux enfants et a contaminé l’eau et les sources de nourriture de leurs familles. Aujourd’hui, le peuple se bat pour guérir les cancers et les écosystèmes contaminés alors que les déchets radioactifs sur l’atoll d’Enewetak polluent l’océan et les eaux souterraines.  En tant que mère, a-t-elle dit, je refuse que la tragédie des essais nucléaires soit l’histoire que nous transmettons à nos enfants.  Nous voulons que notre peuple soit traité avec respect et amour, et la Journée internationale contre les essais nucléaires est l’occasion de déclarer que chaque vie touchée par une tragédie nucléaire a une valeur incalculable. 

Au nom du Groupe des États d’Afrique, M. MICHEL XAVIER BIANG (Gabon)a souligné que l’élimination totale des armes nucléaires est la seule garantie contre leur utilisation ou la menace de les utiliser.  Leur présence même représente une menace existentielle à la survie de l’humanité.  Insistant sur un désarmement nucléaire complet, le représentant a exhorté la communauté internationale, en particulier les États dotés de l’arme nucléaire, de saisir l’occasion de cette commémoration pour signer et ratifier le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires. 

Il a plaidé pour le respect de tous les engagements pris par les États dotés en vertu du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), y compris la nécessité de créer des zones exemptes de ces armes.  Le représentant a d’ailleurs rappelé le statut de continent exempt d’armes nucléaires qu’a l’Afrique, laquelle ne saurait servir de site d’essais ou de stockage de ces armes. 

Au nom du Groupe des États d’Europe occidentale et autres États, M. JOAN JOSEP LÓPEZ LAVADO (Andorre) a souligné le rôle essentiel joué par les gouvernements, les organisations intergouvernementales, la société civile, les milieux universitaires et les médias.  Il a aussi souligné l’importance que revêt de ce fait l’éducation en tant qu’outil au service de la paix, la sécurité, du désarmement et de la non-prolifération.  Il ne faut, a poursuivi le représentant, ménager aucun effort pour mettre fin aux essais nucléaires afin d’écarter la menace de leurs effets dévastateurs et nocifs sur la vie et la santé des populations et sur l’environnement. 

Il a condamné, dans les termes plus forts, les six essais nucléaires auxquels la République populaire démocratique de Corée a procédé, en violation des résolutions du Conseil de sécurité.  Il a réaffirmé son appui à la dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible de la péninsule coréenne de manière pacifique, et encouragé toutes les parties à s’engager dans la poursuite du dialogue.  Le représentant a souligné l’importance « vitale » et l’urgence de parvenir à l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.  Il a exhorté tous les États qui n’ont pas encore ratifié le Traité, en particulier ceux dont la ratification est nécessaire pour qu’il entre en vigueur, à le faire dès que possible. 

Le représentant a prié instamment tous les États de s’abstenir de procéder à des explosions expérimentales d’armes nucléaires et à toutes autres explosions nucléaires, de déclarer ou maintenir leurs moratoires à cet égard et de s’abstenir de tout acte contraire à l’objet et au but du Traité. 

Au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), M. JUAN RAMÓN DE LA FUENTE RAMIREZ (Mexique) a salué le fait que de nombreux États aient signé et ratifié le Traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), ce qui le rapproche de son universalisation.  Il a donc invité les États visés à l’annexe 2 du Traité à le ratifier au plus vite.  Il a prévenu que l’utilisation ou la menace d’utiliser des armes nucléaires s’apparente à un crime contre l’humanité.  Il s’agit, a-t-il martelé, d’une violation flagrante du droit international et de la Charte des Nations Unies. 

Au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), Mme NOOR QAMAR SULAIMAN (Brunei Darussalam) a estimé que les derniers développements du paysage mondial de la sécurité, dont la rivalité entre superpuissances, la modernisation des arsenaux nucléaires ou encore les tensions sur la péninsule coréenne demeurent bien réelles et pour le moins « alarmantes ».  Elle a appelé tous les États Membres et en particulier les États dotés, de faire preuve de bonne foi, de promouvoir la compréhension mutuelle, de renforcer la coopération et d’enclencher une action responsable et collective pour parvenir à un monde exempt d’armes nucléaires. 

La représentante a insisté sur l’universalisation du Traité sur l’interdiction complète des essais nucléaire que tous les États de l’ASEAN ont ratifié.  Elle a exhorté les États de l’annexe 2 à faire de même pour accélérer l’entrée en vigueur dudit Traité.  Elle réitère l’engagement de l’ASEAN à rester une zone exempte d’armes nucléaires, avant d’appuyer tous les efforts visant à créer une telle zone au Moyen-Orient.  Elle a aussi appuyé l’agenda du Secrétaire général de l’ONU sur le désarmement ; les armes nucléaires représentant une réelle menace pour le monde. 

Au nom des petits États insulaires en développement (PEID) du Pacifique, M. SATYENDRA PRASAD (Les Fidji) a prévenu, à son tour, qu’il reste encore beaucoup à faire pour parvenir à un monde exempt d’armes nucléaires.  Le Traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires, a-t-il estimé, vient en complément de celui sur la non-prolifération.  Il a donc invité tous les États à le ratifier, avant de rappeler qu’entre 1946 et 1956, plus de 300 essais nucléaires ont été effectués dans le Pacifique dont les conséquences perdurent jusqu’à ce jour.  Le fait que les océans soient contaminés par les essais nucléaires ne peut qu’entraver les efforts pour réaliser les objectifs de développement durable, a averti le représentant qui a appelé la communauté internationale à agir pour que justice soit rendue aux victimes des essais dans le Pacifique et le monde entier. 

M. SILVIO GONZATO, de l’Union européenne, a déclaré que cette réunion de haut niveau est l’occasion de souligner à nouveau la nécessité d’une entrée en vigueur et de l’universalisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), « une priorité absolue de l’UE ».  Le TICE, a poursuivi le représentant, est l'un des piliers du désarmement international et de l’architecture de non-prolifération, dont la forte légitimité, la vitalité et l’importance pour la sécurité collective est soulignée dans la résolution 2310 du Conseil de sécurité de l’ONU et les résolutions annuelles de l’Assemblée générale.  Le représentant a exhorté tous les États à dégager rapidement un consensus sur le projet de déclaration ministérielle de la Conférence prévue à New York le 23 septembre prochain. 

Il a exhorté la République populaire démocratique de Corée (RPDC) à s’acheminer sur la voie d’un désarmement complet et vérifiable. Il a par ailleurs salué le travail de l’Organisation du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (OTICE) et souligné qu’elle ne peut s’acquitter de ses fonctions que si elle dispose des moyens financiers nécessaires. Le représentant a attiré l’attention sur le fait que l’UE a versé à l'OTICE plus de 29,5 millions d'euros depuis 2006 pour financer une variété de projets techniques visant à renforcer le régime de vérification et le renforcement des capacités dans les pays en développement. La plus récente contribution volontaire de 6,3 millions d'euros, versée le 1er décembre 2020, permet de garantir la pérennité des capacités de surveillance et de vérification de l'OTICE. 

Au nom de la Ligue des États arabes, M. TAHER M. T. ELSONNI (Libye) a jugé possible d’éliminer les armes nucléaires de la planète et a d’emblée tous les arguments qui présentent ces armes comme un garant de la paix internationale.  Il a exhorté les États dotés à honorer leurs engagements, en se débarrassant de leurs arsenaux. Malgré les tensions au Moyen-Orient, a poursuivi le représentant, les États arabes ont fait preuve de bonne foi, en adhérant au Traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires et en continuant d’appuyer les efforts de non-prolifération. Le Moyen-Orient est d’ailleurs un exemple des défis en la matière puisqu’Israël viole les règles et les normes du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.  Le représentant a insisté sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires dans la région, conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et de l’AIEA. 

M. MAGZHAN ILYASSOV (Kazakhstan) a estimé que ce débat et cette Journée internationale démontrent la détermination de la communauté internationale à parvenir à un monde exempt d’armes nucléaires.  Il y a 30 ans, a-t-il rappelé à son tour, mon pays a décidé de fermer son site d’essais nucléaires de Semipalatinsk et renoncé à son arsenal nucléaire, « le quatrième du monde ».  Le représentant s’est enorgueilli des efforts « exemplaires » pour la création d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale.  Mon pays, a-t-il conclu, a prouvé qu’il est possible de renoncer aux armes nucléaires, tout en garantissant sa sécurité et son développement.  Il est urgent de renforcer la confiance entre les États Membres pour contrer « le risque d’holocauste ». 

M. PEDRO LUIS PEDROSO CUESTA (Cuba) a dénoncé les États-Unis qui poursuivent leurs essais nucléaires, plus de 75 ans après Hiroshima et Nagasaki.  Son pays ayant ratifié le Traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires en février 2021, le représentant s’est dit fier d’appartenir à la toute première zone exempte d’armes nucléaires.  L’interdiction et l’arrêt de tous les essais nucléaires sont « fondamentaux » pour parvenir à la non-prolifération, a-t-il souligné, en insistant tout de même sur le droit de tous les pays d’utiliser la technologie nucléaire à des fins pacifiques.

M. MAJID TAKHT RAVANCHI (Iran) a déclaré que sur les 2 000 essais nucléaires effectués depuis 1945, 1 054 l’ont été par les États-Unis, avant d’appeler la communauté internationale à condamner le fait qu’Israël soit un État doté.  Soulignant que les moratoires contre les essais ne sauraient remplacer un instrument juridiquement contraignant, le représentant a appelé à l’entrée en vigueur du TICE.  Il a en revanche salué celle du Traité d’interdiction des armes nucléaires. Il n’a pas manqué de souligner la pertinence de la résolution 64/35 de l’Assemblée générale qui rappelle que l’élimination totale des armes nucléaires est la seule garantie contre leur utilisation. 

En tant que Coordonnateur de la Conférence sur l’article 14 du Traité sur l’interdiction complète des armes nucléaires, M. GUENTER SAUTTER (Allemagne) a salué la récente décision du Président français, M. Emmanuel Macron, sur la fin des essais nucléaires et la compensation des victimes de ceux-ci.  Le chemin menant à un monde exempt d’armes nucléaires passe par l’arrêt des essais, première étape avant le désarmement nucléaire, a souligné le représentant.  Il a invité la Chine, Israël, la République populaire démocratique de Corée (RPDC), le Pakistan et l’Inde à ratifier le Traité pour assurer son entrée en vigueur.  Il a salué le rôle de la société civile, dont les physiciens et les survivants qui sensibilisent l’opinion publique aux conséquences néfastes des armes nucléaires. 

M. CRISTIAN ESPINOSA CAÑIZARES (Équateur) a déclaré que la meilleure façon de rendre hommage aux victimes des essais nucléaires est de garantir l’entrée en vigueur du TICE.  D’ici là, il a jugé important d'observer les  moratoires sur tous les essais.  Notant que la région de l’Amérique latine a été la première zone densément peuplée à se déclarer exempte d’armes nucléaires, le représentant a insisté sur les graves dommages à l’environnement et à la santé des populations du monde entier.  Nous maintiendrons, a-t-il conclu, nos stations dans les îles Galápagos pour renforcer le système de surveillance internationale. 

Mme PAULA AGUIAR BARBOZA (Brésil) a déploré que plus de 20 ans après son adoption, le Traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires ne soit toujours pas entré en vigueur.  Il faut que l’interdiction des essais soit juridiquement contraignante partout dans le monde, a-t-elle insisté, saluant la sensibilisation croissante de l’opinion publique.  Elle a aussi salué l’entrée en vigueur, au mois de janvier dernier, du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, « preuve » de l’engagement des États en faveur de l’élimination totale de ces armes. 

M. MUHAMMAD ZAYYANU BANDIYA (Nigéria) a regretté que le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) ne soit toujours pas entré en vigueur, 25 ans après son ouverture à la signature.  L’existence des armes nucléaires, a-t-il souligné, constitue une menace existentielle et le développement de ces armes est tout simplement « scandaleux et inexcusable ».  Le représentant a accusé les États dotés de faire trainer les choses.  Faisant valoir le droit de tous les pays à la technologie nucléaire à des fins pacifiques, il a voulu que l’élimination totale des armes soit l’objectif de tous les processus intergouvernementaux.  Il a invité tous les États Membres à signer et à ratifier le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, lesquels sont des sources de tensions et de dégradation de l’environnement. 

M. JIANJUN WU (Chine) s’est dit très attaché à la non-prolifération, ainsi qu’au principe de ne pas le premier à utiliser l’arme nucléaire. Il a fermement soutenu le Traité sur l’interdiction complète des armes nucléaires et dit attendre avec impatience son entrée en vigueur. 

M. MOHAMMAD KURNIADI KOBA (Indonésie), a déclaré que l’on ne saurait perdre aucune occasion de rejeter la perspective et le risque d’un anéantissement nucléaire.  Nous ne pouvons nous offrir « une erreur de calcul » alors que nous sommes déjà confrontés à une myriade de défis, et la communauté internationale ne saurait pas abuser de ses ressources dans la course aux armements.  Le représentant n’a vu aucune raison de tester des armes nucléaires, soulignant, à cet égard, la responsabilité particulière des États dotés dans la sécurité collective.  Plaidant enfin pour l’examen des conséquences des essais, le représentant a insisté sur une entrée en vigueur rapide du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires. 

M. DANIEL ANDREAS ROETHLIN (Autriche) a jugé qu’il est grand temps que les pays qui ne l’ont pas encore fait ratifient le TICE sans délai, pour parvenir à un monde exempt d’armes nucléaires.  Nous devons éliminer ces armes de destruction massive dont l’utilisation aurait des conséquences catastrophiques, a martelé le représentant, en ajoutant qu’au vu de l’évolution de la recherche, les effets des armes modernisées seraient encore plus dévastateurs qu’Hiroshima et Nagasaki. 

M. YURIY VITRENKO (Ukraine) a rendu hommage à toutes les victimes des essais nucléaires et à tous ceux dont la vie a été affectée par les 2 000 essais nucléaires effectués depuis 1945. Alors que nous marquons le 25è anniversaire de l’ouverture à la signature du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE), il faut reconnaître que les moratoires volontaires ne remplaceront jamais la nature juridiquement contraignante d’un traité, a prévenu le représentant.  Il a noté que la République populaire démocratique de Corée (RPDC) est le seul pays à avoir effectué des essais nucléaires au XXIe siècle et l’a appelée à ratifier sans tarder le TICE. 

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