Reprise de la soixante-quinzième session ,
10e séance plénière – matin
AG/AB/4364

La Cinquième Commission examine les activités, initiatives et projets pilotes menés dans le cadre de l’élaboration d’une culture de la responsabilité

La Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires était saisie, cet après-midi, du dixième rapport du Secrétaire général sur le renforcement de l’application du principe de responsabilité au Secrétariat de l’ONU et de celui du Corps commun d’inspection (CCI) intitulé « Gestion du risque institutionnel: approches et utilisations dans les entités des Nations Unies ». 

Présentant le premier document, Mme Catherine Pollard, Secrétaire générale adjointe chargée des stratégies et de politiques de gestion et de la conformité, a indiqué qu’alors que le nouveau paradigme de gestion prend racine au Secrétariat, les efforts visant à renforcer son système de responsabilité suivent une approche structurée.  Le Secrétariat adapte ses pratiques de gestion aux changements apportés aux structures organisationnelles, aux stratégies et aux politiques, et met l’accent sur les résultats plutôt que sur les activités et les réalisations attendues. 

Soucieux lui aussi d’avoir des résultats concrets, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), suivi par le Groupe des 77 et la Chine, a demandé au Secrétaire général d’axer ses rapports sur les aspects pratiques du principe de la responsabilité institutionnelle et individuelle.  Il a estimé que le lien entre les diverses activités, initiatives et projets pilotes ainsi que l’élaboration d’une culture de la responsabilité au Secrétariat ne sont pas assez clairs. 

S’agissant de la décentralisation de la prise de décision, un principe incarné dans le nouveau système de délégation d’autorité, la Secrétaire générale adjointe a dit qu’elle est rendue possible par l’utilisation avancée d’analyses de données qui rendent plus visibles les délégations de pouvoir, du Secrétaire général aux chefs de départements et aux autres responsables au sein de chaque département.  En 2020, a ajouté Mme Pollard, ce système a aussi permis de suivre les exceptions et des décisions discrétionnaires prises dans le cadre de la pandémie de COVID-19. 

Le premier état annuel de contrôle interne pour toutes les entités est en cours de préparation et de publication, a poursuivi la haut-responsable.  Ces états permettent de donner aux États Membres l’assurance que les activités confiées au Secrétariat sont mises en œuvre efficacement, que l’information financière est fiable et conforme aux Normes comptables internationales pour le secteur public (IPSAS), et que les règles et procédures sont conformes au cadre réglementaire, a-t-elle expliqué. 

À ce sujet, la Guinée, au nom du Groupe des 77 et la Chine (G77), a commenté le rapport du Secrétaire général et regretté la non-publication de la première déclaration de contrôle interne pour toutes les entités de l’ONU: c’est une occasion manquée pour cette année d’inclure cet outil important dans l’examen du principe de responsabilité.  Notant en outre qu’il existe toute une série d’initiatives et de projets, le G77 s’est demandé si cela ne devient un fardeau pour les gestionnaires de programme et les chefs de direction.  

De plus pour le CCQAB, le lien entre les diverses activités, initiatives et projets pilotes, d’un côté, et l’élaboration d’une forte culture de la responsabilité au Secrétariat des Nations Unies, de l’autre, ne sont pas clairs dans le rapport du Secrétaire général.  Lequel est prié de fournir des informations sur la manière dont les différentes activités se complètent pour former un système de responsabilité durable et holistique. 

Dans son rapport, le CCQAB met l’accent sur le principe de responsabilité qui doit représenter « un pilier essentiel de l’ONU ».  Il estime que le Secrétaire général devrait axer ses rapports sur les aspects pratiques de la responsabilité institutionnelle et individuelle et sur la mise en œuvre des procédures et mesures visant à appliquer le principe de responsabilité.  Le Comité prie donc le Secrétaire général de fournir des informations et d’expliquer en quoi la gestion et la budgétisation axées sur les résultats peuvent constituer un dispositif d’application du principe de responsabilité durable et global. 

Face aux contraintes financières actuelles, le G77 a souhaité que le Secrétaire général continue de renforcer le contrôle interne dans le système de responsabilité par le suivi constant des dépenses afin de mettre pleinement en œuvre les mandats et les programmes. 

La Chine a également plaidé pour que le Secrétariat renfonce la responsabilité et la gestion de la performance budgétaire et améliore le contrôle interne.  Les dépenses budgétaires doivent être optimisées en termes de qualité et d’efficacité, a continué la mission insistant sur l’importance de la discipline financière.  Nous exigerons des résultats lorsque les ressources seront utilisées et demanderons des comptes en cas d’échec, a-t-elle prévenu.  Chaque centime payé par les contribuables des États Membres et toutes les ressources doivent être allouées aux priorités de l’ONU, en particulier à la poursuite des objectifs de développement durable, pour parvenir à la viabilité financière, a ajouté la Chine.

L’Union européenne (UE) a affiché son soutien aux efforts menés pour garantir que l’ONU dispose d’un cadre de responsabilité solide.  Ce cadre doit correspondre au plus haut niveau de transparence et contribuer au renforcement d’une culture des résultats.  Selon l’UE, un système de responsabilité efficace vise à assurer une meilleure exécution des programmes et des mandats, grâce à une culture organisationnelle plus solide.  L’UE a donc plaidé pour que l’ONU respecte les normes les plus élevées de conduite, de professionnalisme et de responsabilité.  « Les États membres de l’Union européenne continuent d’insister sur la nécessité d’un changement culturel au sein de l’Organisation », a insisté la mission avant d’appeler à veiller à ce que le personnel respecte les normes de conduite les plus élevées. 

L’UE a jugé indispensable que le personnel des Nations Unies se sente en sécurité pour signaler tout acte répréhensible et soit protégé contre les représailles lorsqu’il le fait.  « Enfin, nous attendons avec impatience le résultat de l’examen en cours du système de responsabilité », a dit la mission. 

Les États-Unis ont également été d’avis que la responsabilité est un outil indispensable à tous les efforts de réforme.  Dans cet esprit, la délégation a dit attendre avec intérêt l’évaluation par le Bureau des services de contrôle interne (BSCI) du système de responsabilité de l’ONU ainsi que l’examen par le CCI des dispositifs d’application du principe de responsabilité en vigueur dans les entités du système des Nations Unies.  Ces deux rapports aideront le Secrétaire général à maintenir l’obligation de rendre des comptes.  Les États-Unis ont jugé essentiel une mise en œuvre rapide de toutes décisions et recommandations relatives aux principes de responsabilité pour maintenir l’élan d’innovation et de réforme. 

Mme Pollard a terminé en disant que le Secrétariat a fait des progrès constants dans la mise en œuvre d’initiatives qui renforcent la responsabilité en tant que pilier central d’une gestion efficace et efficiente.  Le Secrétariat s’est pleinement engagé à travailler avec toutes les parties prenantes dans un processus d’amélioration continue en 2021 et au-delà, a réitéré la haut-responsable. 

En début de séance, le Président de la Cinquième Commission, M. Carlos Amorín, de l’Uruguay, rappelant à ses collègues que les travaux de la Commission durant cette session se focalisent sur la gestion des ressources humaines, les a exhortés à coopérer afin de trouver un accord sur toutes les questions en suspens.

La prochaine réunion de la Commission sera annoncée dans le Journal de l’ONU.

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