Reprise de la session,
6e & 7e séances plénières – matin & après-midi
AG/COL/3347

Le Comité spécial de la décolonisation clôture sa session de fond 2021 avec l’examen de la question des îles Falkland/Malvinas et l’adoption de ses résolutions annuelles

Le Comité spécial de la décolonisation, a adopté, ce matin, sans vote, la résolution relative à la question des îles Falkland (Malvinas) en présence du Ministre argentin des affaires étrangères, du commerce international et du culte, M. Felipe Carlos Solá.

Dans la résolution, le Comité spécial déplore que, malgré le large appui international en faveur de négociations entre les Gouvernements argentin et britannique sur tous les aspects relatifs à l’avenir des îles Falkland (Malvinas), l’application des résolutions de l’Assemblée générale sur cette question n’ait toujours pas commencé.  Il demande aux deux Gouvernements de consolider le processus de dialogue et de coopération en cours, en reprenant leurs négociations afin de trouver, dans les meilleurs délais, une solution pacifique au conflit de souveraineté.

Comme chaque année, la vingtaine de délégation, qui ont participé au débat, ont soutenu les revendications « légitimes » de l’Argentine sur la souveraineté sur les îles « Malvinas, Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les espaces maritimes environnants ».  Comme l’a rappelé le Chili, coauteur du projet de résolution, il s’agit d’une question d’une importance et d’une sensibilité « fondamentales » pour les nations d’Amérique latine et des Caraïbes. 

Rappelant que ce différend de souveraineté remonte à 1833, quand le Royaume-Uni a occupé les îles « par la force », le Ministre argentin des affaires étrangères s’est amusé du fait qu’à l’époque, la souveraineté de l’Argentine ne posait aucun problème.  En 1820, le pays a planté son drapeau, mis en place des lois et en 1829, déployé son armée. L’usurpation par la force d’une partie du territoire argentin et l’expulsion de la population et des autorités argentines établies légitimement n’a jamais été acceptée par notre pays. L’Argentine n’a cessé de protester contre cette usurpation, à partir du moment où elle a eu lieu, à la fois bilatéralement auprès du Royaume-Uni et devant tous les foras internationaux, a souligné le Ministre.  Le droit à l’autodétermination ne s’applique donc pas à cette situation spéciale, a martelé le Ministre argentin, affirmant que les habitants des îles Malvinas doivent leur présence à la politique de peuplement britannique.

Le Ministre argentin a une fois de plus mis en avant sa sincère volonté de reprendre les négociations bilatérales avec le Royaume-Uni « lequel refuse depuis le 4 novembre 1982 ».  Mais plus de 40 ans après, nous sommes toujours prêts à revenir à la table des négociations, a affirmé le Ministre, sans oublier de dénoncer les mesures unilatérales, dont l’exploitation des ressources naturelles et la militarisation de l’archipel.  Le déploiement de la force militaire britannique dans les Iles est complètement injustifié et contraire à la résolution  41/11 de l’Assemblée générale sur la Zone de paix et de coopération de l’Atlantique Sud, qui appelle entre autres tous les pays des autres régions, en particulier les puissances militaires, à respecter ce statut, a encore dit le Ministre.

Aujourd’hui, le Comité spécial a également adopté sans vote ses résolutions annuelles sur la Question de la Nouvelle-Calédonie, tel que révisé oralement, les Samoa américaines; Tokelau; Anguilla; les Bermudes; les Îles vierges britanniques; les Îles Caïmanes; la Polynésie française; Guam; Montserrat; Pitcairn; Sainte-Hélène; les Îles Turques et Caïques; et les Îles Vierges américaines.

Il a fait de même pour les résolutions relatives à l’Application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux par les institutions spécialisées et les organismes internationaux associés à l’Organisation des Nations Unies; aux Activités économiques et autres préjudiciables aux intérêts des peuples des territoires non autonomes et à l’Application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.

La Présidente du Comité spécial a annoncé le report du Séminaire régional qui devait avoir lieu à la Dominique au mois d’août, en attendant les conclusions d’une mission d’évaluation des risques liés à la COVID-19.  Dans ses remarques de clôture, elle s’est enorgueillie de ce que le Comité spécial ait pu entendre les peuples de territoires non autonomes, malgré les difficultés liées à la COVID-19.  Le rapport annuel de cette session sera présenté à la Quatrième Commission chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation au mois d’octobre.

QUESTION DES ÎLES FALKLAND/MALVINAS

Audition de pétitionnaires

De l’autre côté du spectre, MARK POLLARD a dénoncé les sanctions économiques de l’Argentine contre les îles Falkland « parce qu’elle veut confisquer un territoire, en essayant de manipuler les organes de l’ONU ».  Il a exhorté l’Argentine à se comporter comme « un voisin respectueux » des droits des habitants des îles Falkland.  « Sur les 37 missions de visite que le Comité spécial a dépêché dans les territoires, aucune n’est venue dans les îles Falkland », a dénoncé M. Pollard, en exhortant le Comité à venir s’enquérir de la réalité.

Mme LEONA ROBERTS a décrié « la propagande » de l’Argentine qui ne mérite que l’on s’y arrête.  Ma famille, a-t-elle dit, vit sur les îles Falkland depuis neuf générations et a dûment contribué à forger la société comme ceux qui sont venus du Royaume-Uni et de 60 autres pays, comme les Chiliens ou encore les Zimbabwéens.  Nous sommes de « fiers » habitants des îles Falkland, un jeune territoire « sans peuple autochtone ».  Mais l’Argentine refuse de reconnaître ces deux siècles d’histoire marqués par l’invasion de 1982 dont les victimes en ressentent encore aujourd’hui les conséquences psychologiques.  

En 1982, a poursuivi la pétitionnaire, j’avais 9 ans et je me souviens des balles qui traversaient les murs de notre maison.  La libération du 14 juin est « notre jour de liberté ».  Nous sommes, a-t-elle martelé, « un territoire autonome », comme nous l’avons exprimé lors du référendum de 1993.  Ce que nous voulons c’est jouir de notre droit à l’autodétermination aux îles Falkland et ne pas être incorporés à l’Argentine.  Nous ne sommes pas une colonie argentine et le Comité spécial doit respecter ce fait et pour s’en rendre compte, dépêcher une mission de visite

Professeure de droit international public, Mme PAULA VERNET a dit être la descendante de Luis Vernet, qui, en 1829, a été nommé premier commandant politique et militaire des îles Malvinas.  Mes arrière-arrière-grands-parents sont venus dans les îles en 1829 pour s’y installer et voir grandir les nouvelles générations.  Malheureusement, en 1833, ils ont été contraints de renoncer à leurs illusions et de quitter leurs terres.  Jusqu’à ce jour, a souligné Mme Vernet, le Royaume-Uni refuse de revenir à la table des négociations avec l’Argentine, arguant de l’existence d’un peuple doté d’un droit à l'autodétermination.  En droit international, lorsqu’il y a un différend de souveraineté, il y a ce qu’on appelle « une date critique », après laquelle les titres sur un territoire ne peuvent pas être changés.  Cette date, a-t-elle dit, c’est 1833 quand les îles Malvinas faisaient déjà « partie intégrante » de l’Argentine, reconnue comme État indépendant par le Royaume-Uni en 1825, avec la signature du Traité d’amitié, de commerce et de coopération. 

La population, qui est arrivée plus tard dans le cadre du plan britannique de colonisation, est une population « transplantée », qui ne saurait prétendre au droit à l’autodétermination, a professé Mme Vernet.  Il s’agit d’une population « artificielle » implantée par la Puissance occupante qui a mis en place des lois favorables au peuplement des îles par des Britanniques et les ressortissants de leurs territoires d’outre-mer.  Selon le recensement de 2016, seuls 46% des habitants des îles y sont nés et seulement 57% y résident depuis plus de 10 ans, ce qui montre qu’il s’agit d’une population en « renouvellement régulier », soit près d’un tiers de la population totale, depuis la dernière décennie.  Dans une telle situation, l’autodétermination n’est pas un critère, puisqu’il s’agit d’un différend de souveraineté entre l’Argentine et le Royaume-Uni.  L’intégrité territoriale de la République argentine doit être rétablie, a-t-elle conclu. 

Petit-fils d’un habitant des îles Malvinas venu s’installer en Patagonie après la Première Guerre mondiale, M. GILLERMO CLIFTON, chercheur et vétérinaire en Patagonie australe, a indiqué qu’aujourd’hui encore plus de 50 membres de sa famille vivent toujours dans les îles.  Il a parlé des problèmes liés à la production agricole et à l’élevage en Patagonie et dans les îles Malvinas, lesquels l’ont conduit à entrer en contact avec plusieurs acteurs des îles, ces 20 dernières années.  Il est possible, a-t-il dit, de travailler ensemble dans l’intérêt des îles Malvinas et du continent.  Moi-même, a-t-il précisé, j’ai travaillé sur différents projets dont une étude sur la productivité agricole en Patagonie et dans les îles Malvinas, avec une université de Buenos Aires.  En revanche, il a dénoncé la pollution due à l’industrie pétrolière britannique, au mépris des droits « légitimes » de l’Argentine sur la zone.  

Lorsque le Royaume-Uni a occupé les îles Malvinas en 1833, il n’a pas hésité à expulser les Argentins pour favoriser l’implantation des Britanniques, ce qu’il fait jusqu’à aujourd’hui.  Il n’y a pas, a martelé le pétitionnaire, un peuple colonial dans les îles Malvinas mais « une population britannique d’occupation ».  Il a demandé au Comité spécial d’adopter cette année la résolution demandant aux deux pays de trouver une solution négociée « dans les plus brefs délais ».

Débat général

Au nom de la Bolivie, de Cuba, de l’Équateur, du Nicaragua et du Venezuela, M. MILENKO ESTEBAN SKOKNIC TAPIA (Chili) a présenté au Comité le projet de résolution sur la question des îles Falkland/Malvinas, qui rassemble et reflète les principaux éléments de la doctrine que l’ONU.  Le texte consacre le même concept qu’il y a 50 ans, à savoir le règlement pacifique du différend de souveraineté sur les îles Falkland/Malvinas, la Géorgie du Sud, les îles Sandwich du Sud et les espaces maritimes environnants, par le biais d’un dialogue direct entre les deux parties: l’Argentine et le Royaume-Uni.  Les îles Falkand/Malvinas sont une question d’une importance et d’une sensibilité « fondamentales » pour les nations d’Amérique latine et des Caraïbes, a insisté le représentant.  

Durant la pandémie de COVID-19, cette question était inscrite à l’ordre du jour de la vingtième Réunion ministérielle de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) qui s’est tenue virtuellement le 24 septembre.  La question a aussi été examinée au Sommet ibéro-américain du 21 avril 2021, à Andorre, dans un format hybride.  À ces occasions, l’Argentine et le Royaume-Uni ont été invités à reprendre dès que possible les négociations visant à trouver une solution pacifique au différend qui les opposent, dans le cadre des résolutions de l’ONU, de l’Organisation des États américains et des dispositions et objectifs de la Charte des Nations Unies, y compris le principe d’intégrité territoriale. 

Le projet de résolution, a poursuivi le représentant, reconnaît que la question des îles Falkland/Malvinas est une question coloniale « spéciale et particulière » qui diffère des autres situations coloniales, puisqu’il s’agit d’un différend souveraineté entre deux États.  Le texte reconnaît que la seule façon de mettre fin à cette situation est de rechercher une solution négociée et demande aux parties de renforcer le processus de dialogue et de coopération.  

Pour le délégué, la question des îles Falkland/Malvinas est l’une des « manifestations du colonialisme » à laquelle la communauté internationale veut mettre fin.  Nous soutenons, a conclu le représentant, les droits « souverains et légitimes » de l’Argentine et nous considérons que la seule façon de régler le différend est de mener des négociations bilatérales entre l’Argentine et le Royaume-Uni dès que possible.  À titre national, le représentant a réitéré le soutien de son pays à l’Argentine.  

Le Ministre des affaires étrangères, du commerce international et du culte de l’Argentine, M. FELIPE CARLOS SOLÁ, a plaidé d’emblée pour une reprise rapide des négociations bilatérales avec le Royaume-Uni, en vue d’élaborer un plan qui mette un terme à ce différend de souveraineté qui remonte à 1833, quand le Royaume-Uni a occupé les îles « par la force ».  À l’époque, a souligné le Ministre, la souveraineté de l’Argentine ne posait pas de problème.  En 1820, le pays a planté son drapeau, mis en place des lois et en 1829, déployé son armée.  L’usurpation par la force d’une partie du territoire argentin et l’expulsion de la population et des autorités argentines établies légitimement n’a jamais été acceptée par notre pays, a martelé le Ministre. L’Argentine n’a cessé de protester contre cette usurpation, à partir du moment où elle a eu lieu, à la fois bilatéralement auprès du Royaume-Uni et devant tous les foras internationaux.

Passant en revue les avancées et les reculs depuis l’adoption de cette résolution, le Ministre a rappelé que c’est son pays qui fournissait aux habitants des îles, services maritimes, téléphoniques, de santé et d’éducation depuis l’accord de 1971.  Mais le 4 novembre 1982, le Royaume-Uni a refusé de reprendre les négociations pour parvenir à un règlement définitif.  Nous ne voyons, s’est impatienté le Ministre, « aucune raison de ne pas reprendre les négociations bilatérales ».  Après 40 ans, le Gouvernement argentin est toujours prêt à le faire mais le Royaume-Uni continuer de nier le différend de souveraineté, contrairement à ce qui a été établi par l’Assemblée générale.  Le droit à l’autodétermination, a martelé le Ministre, n’est pas applicable aux îles Malvinas puisque la population actuelle doit sa présence à la politique de peuplement du Royaume-Uni et à l’expulsion de certains insulaires, pour changer la composition démographique des îles et la rendre « plus  britannique ».  

C’est la raison pour laquelle, a précisé le Ministre, il y a si peu d’Argentins dans les îles Malvinas.  Il a réaffirmé le respect de son pays pour les insulaires et leurs intérêts.  En mars 2020, a-t-il rappelé, l’Argentine a demandé en vain au Royaume-Uni de fournir aux insulaires nourriture, médicaments, tests de dépistage de la COVID-19 ou encore un soutien médical.  Pourtant, le renforcement des liens entre les insulaires et l’Argentine serait dans l’intérêt de toutes les parties concernées, a souligné le Ministre qui a également évoqué la signature entre le Royaume-Uni, l’Argentine et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) d’un accord pour accélérer l’identification des soldats morts pendant la guerre. 

Le Ministre a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle soutienne la reprise des négociations avec le Royaume-Uni et veille à ce que ce dernier s’abstienne de toute action unilatérale, comme l’octroi des licences de pêche et l’exploitation des hydrocarbures et autres ressources naturelles de l’Atlantique Sud. Le Royaume-Uni, a-t-il ajouté, maintient dans les Iles une présence injustifiée et disproportionnée, effectuant régulièrement des manœuvres et des exercices contre lesquels l’Argentine a vigoureusement protesté.  Le déploiement de la force militaire britannique dans les Iles est complètement injustifié puisque tous les gouvernements démocratiques argentins ont réaffirmé leur décision de régler le différend exclusivement par des moyens pacifiques. La présence militaire du Royaume-Uni s’écarte aussi des décisions des Nations Unies et des autres organisations internationale, en particulier la résolution  41/11 de l’Assemblée générale sur la Zone de paix et de coopération de l’Atlantique Sud, qui appelle entre autres, tous les pays des autres régions, en particulier les puissances militaires, à respecter scrupuleusement le statut de  l’Atlantique Sud, en réduisant voire en éliminant leur présence militaire. 

Au nom du Système d’intégration de l’Amérique centrale (SICA), M. RODRIGO A. CARAZO (Costa Rica) s’est félicité des résolutions pertinentes des Nations Unies « qui visent à libérer la région du colonialisme ».  Il s’est déclaré favorable à la reprise des négociations entre l’Argentine et le Royaume-Uni et a exhorté les deux parties à s’abstenir d’adopter toute décision unilatérale.  Rappelant que les États d’Amérique centrale ont désigné le 10 juin « Journée de solidarité avec les Malvinas et l’Argentine », le représentant a renouvelé l’appel à un règlement pacifique du différend, y compris avec l’aide du Secrétaire général de l’ONU.

À titre national, il a estimé que ce différend constitue une situation coloniale et regretté que près de 56 ans se soient écoulés depuis que l’Assemblée a adopté sa première résolution sur la question.  Il a dénoncé, avant de conclure, les mesures prises récemment par le Royaume-Uni, dont les exercices militaires. 

Au nom du Marché commun du Sud (MERCOSUR), M. JULIO CÉSAR ARRIOLA RAMÍREZ (Paraguay) a jugé que l’Assemblée générale a montré la voie à suivre pour régler ce différend en adoptant la résolution 2065 (1965) qui appelle à des négociations directes entre l’Argentine et le Royaume-Uni, dès que possible.  L’intérêt du MERCOSUR, a-t-il dit, est de trouver une issue à ce différend et de voir la fin de l’exploitation des ressources naturelles de la zone qui est incompatible avec la résolution de l’Assemblée.  Le MERCOSUR salue la disposition de l’Argentine à reprendre le dialogue, a dit le représentant qui, à titre national, a réaffirmé l’appui de son pays à la souveraineté de l’Argentine sur les îles Malvinas et exhorté les deux Gouvernements à reprendre dès que possible les négociations pour trouver un règlement pacifique à ce différend de souveraineté. 

Au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), M. JUAN RAMÓN DE LA FUENTE RAMIREZ (Mexique) a réaffirmé le ferme appui de la région au droit légitime de l’Argentine à la souveraineté sur îles Malvinas et à la reprise de négociations bilatérales avec le Royaume-Uni.  Il a donné lecture de la dernière Déclaration officielle de la vingtième Réunion des Ministres des affaires étrangères de la CELAC, qui a eu lieu le 20 septembre 2020, sur la question de la souveraineté de l’Argentine sur les îles Malvinas et leurs espaces maritimes.  Il a dit avoir transmis le texte au Secrétaire général de l’ONU et a insisté sur le fait que les deux parties doivent éviter de prendre des décisions unilatérales.  Il n’a pas oublié de mettre en exergue la pleine disposition du Gouvernement argentin de reprendre les pourparlers bilatéraux avec le Royaume-Uni.  S’exprimant à titre national, le représentant a reconnu le droit légitime de l’Argentine à la souveraineté sur les îles Malvinas et a réaffirmé l’importance qu’il y a à parvenir à une solution juste et pacifique à ce différend, conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU.  

M. JAIME HERMIDA CASTILLO (Nicaragua) a réaffirmé l’appui de son pays à la position exposée par le Mexique au nom de la CELAC et à l’intervention du Ministre argentin.  Il a réaffirmé sa solidarité avec le « peuple frère d’Argentine » et a rappelé que le 10 juin a été proclamé « Journée nationale de solidarité de l’Amérique centrale avec les îles Malvinas et l’Argentine ».  Il a souligné la pertinence de la résolution 2065 (1965) qui a été, il y a plus de 50 ans, la première référence onusienne à la question des îles Malvinas.  Nous encourageons, a-t-il conclu, reprise des négociations avec le Royaume-Uni, en vue de parvenir à une solution pacifique et durable à ce différend sur la souveraineté.

M. CRISTIAN ESPINOSA CAÑIZARES (Équateur) a regretté le fait qu’en dépit de l’adoption de la résolution 2065, la question soit toujours en suspens.  Il a dénoncé la revendication d’un droit à l’autodétermination pour les habitants des îles Malvinas, la jugeant incompatible avec l’intégrité territoriale de l’Argentine.  Il a rejeté toute mesure unilatérale, alors que le processus recommandé par l’Assemblée générale est en cours.  Il a appelé le Secrétaire général de l’ONU à renforcer ses démarches et ses bons offices pour contribuer au règlement du différend.  Il a insisté sur la Déclaration ministérielle du Groupe des 77 et la Chine, adoptée le 12 novembre 2020, qui réaffirme « la nécessité pour les Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni de reprendre les négociations conformément aux principes et aux objectifs de la Charte des Nations Unies et aux résolutions pertinentes adoptées par l’Assemblée générale, afin de trouver, dans les meilleurs délais, une solution pacifique au différend de souveraineté sur les îles Malvinas, Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les espaces maritimes environnants ».    Seules des négociations bilatérales apporteront une solution pacifique, juste et durable à ce différend, a martelé le représentant. 

Les îles Malvinas sont argentines, a martelé à son tour, M. DIEGO PARY RODRÍGUEZ (Bolivie).  En tant que coauteur du projet de résolution, il a expliqué qu’il s’agit de dénoncer « l’invasion » du Royaume-Uni et de rappeler que l’Assemblée générale s’est prononcée, il y a plus de 55 ans, établissant qu’il s’agit bien d’une forme de colonialisme à laquelle il faut mettre un terme.  Chaque année, des résolutions idoines sont adoptées, alors que la Royaume-Uni ne cesse de les ignorer, s’est indigné le représentant.  Il a appelé à la reprise des négociations bilatérales « de bonne foi » pour parvenir à une solution durable à ce différend de souveraineté.

Mme ASBINA MARIN SEVILLA (Venezuela) a souligné la pertinence de la résolution 2065 (XX) qui a été, il y a 56 ans, la première référence onusienne à la question des îles Malvinas et qui considère que ce territoire relève d’un cas de décolonisation.  La représentante a exhorté le Royaume-Uni et l’Argentine à trouver une solution juste et durable, conformément aux dispositions de la Charte des Nations Unies.  Elle a exhorté les parties à s’abstenir de toute décision de nature à compliquer un règlement pacifique et durable à ce différend de souveraineté.

M. GARETH BYNOE (Saint-Vincent-et-les Grenadines) a réaffirmé son appui à la reprise des négociations sur « Las Islas Malvinas, Georgias del Sur y Sandwich del Sur y los espacios marítimos circundantes », conformément à la résolution 2065 (XX) de l’Assemblée générale.  L’Assemblée, a-t-il souligné, n’a cessé de réaffirmer que le différend entourant « Las Islas Malvinas » ne relève pas de la volonté d’un peuple colonisé sous occupation étrangère mais plutôt des revendications concurrentes sur la souveraineté sur les îles qui, il faut le rappeler, se trouvent « à une courte distance » des côtes argentines.  En 1976, a insisté le représentant, par sa résolution 31/49, l’Assemblée générale a encouragé les Gouvernements argentin et britannique à accélérer les négociations et à s’abstenir de prendre des mesures qui compromettraient le processus.  

Il a appelé « les deux amis » à honorer leurs obligations en vertu du droit international.  Le mécontentement et l’échec, a plaidé le représentant, ne peuvent et ne doivent pas céder la place à l’envie subite d’imposer des solutions unilatérales à un différend de souveraineté, qui n’est toujours pas réglé.  Saluant les mesures audacieuses et louables des deux pays pour s’engager véritablement sur les litiges, y compris l’initiative humanitaire pour l’identification des soldats argentins enterrés à Darwin et la reprise de la coopération scientifique sur les pêches, le représentant les a exhortés à poursuivre sur cette voie « juste ». 

En tant qu’ami de l’Argentine et du Royaume-Uni, M. WALTON ALFONSO WEBSON (Antigua-et- Barbuda) a encouragé les deux parties à redoubler d’efforts pour rapidement trouver une solution pacifique et définitive au différend de souveraineté sur les îles Falkland/Malvinas, conformément aux résolutions idoines des Nations Unies.  Il a voulu que l’on ne perde pas de vue qu’il s’agit de la vie de gens « bien réels », avant de se rallier à la position de la CELAC pour faire en sorte que la région d’Amérique latine et des Caraïbes se libère du colonialisme.

La résolution 2065 de l’Assemblée générale est claire, a souligné Mme ANA SILVIA RODRÍGUEZ ABASCAL (Cuba) qui a insisté sur le fait que ce texte définit la question des îles Malvinas comme un différend de souveraineté entre l’Argentine et le Royaume-Uni.  La résolution appelle en outre à des négociations entre les deux États, en prenant en considération les dispositions et objectifs fondamentaux de la Charte et de la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale.  La représentante a réaffirmé le soutien « inconditionnel » de son pays au droit « souverain et légitime » de l’Argentine sur les îles Malvinas, « parties intégrantes » du territoire argentin.  Elle a rappelé que le Comité spécial a adopté 35 résolutions sur cette question et souligné que la région d’Amérique latine et des Caraïbes a été proclamée « zone de paix » lors du deuxième Sommet de la CELAC à La Havane, en janvier 2014.  La représentante a appelé à une solution négociée qui prenne en compte le respect de la souveraineté territoriale de l’Argentine.  Elle a insisté sur le fait que son pays continuera de travailler dans le cadre du droit international, notamment de la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale, pour faire en sorte la région d’Amérique latine et des Caraïbes soit libérée de toute forme de colonialisme.

M. BASSAM SABBAGH (Syrie) a déclaré que la question des îles Malvinas est très importante pour la Syrie « parce qu’une partie de notre propre territoire est occupée par Israël depuis 1967 ».  Le seul moyen de mettre fin à la question est d’obtenir des négociations entre l’Argentine et le Royaume-Uni, a indiqué le représentant qui a appelé les deux parties à régler le conflit de manière pacifique.  Réitérant l’importance des principes d’autodétermination et d’intégrité territoriale, il a fermement soutenu la souveraineté de l’Argentine sur les îles Malvinas et exhorté le Royaume-Uni à mettre en œuvre les résolutions du Comité spécial.  Le Royaume-Uni, a-t-il martelé, doit s’engager dans un dialogue sérieux avec l’Argentine.  Il a aussi prié le Secrétaire général de l’ONU d’exercer ses bons offices pour contribuer au règlement du différend.

M. GENG SHUANG (Chine) a estimé que la question des îles Malvinas est un « legs historique du colonialisme ».  Ils sont loin les jours où les colons pouvaient le nier en toute impunité même si l’idéologie coloniale se manifeste encore sous diverses formes, sapant le développement et la stabilité des pays concernés.  Le représentant a demandé à la communauté internationale d’être « très stricte » sur les questions de colonialisme et de soutenir la décolonisation de 17 territoires non autonomes, y compris les îles Malvinas.  Notre position reste inchangée, a indiqué le représentant, en appuyant fermement la souveraineté de l’Argentine sur les îles Malvinas.  Il a espéré que le Royaume-Uni donnera suite au plus tôt à la demande répétée de l’Argentine de reprendre les négociations bilatérales sur ce différend qui doit être réglé pacifiquement.

Alors que l’Assemblée générale a adopté en 2020 la résolution 75/123, proclamant la période 2021-2030 quatrième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme, M. JOAQUIM JOSE COSTA CHAVES (Timor-Leste) a jugé légitime d’avancer dans la promotion du droit des peuples à l’autodétermination.  Il a estimé que la situation des 17 territoires inscrits à l’ordre du jour du Comité spécial doit être examinée au cas par cas, en tenant compte des particularités historiques.  Dans ce contexte, il a particulièrement exhorté l’Argentine et le Royaume Uni à s’engager dans un dialogue constructif pour trouver une solution acceptable par tous.

M. MOHAMMAD KURNIADI KOBA (Indonésie) a dit que le seul moyen de résoudre de manière pacifique le différend de souveraineté est de parvenir à un dialogue entre l’Argentine et le Royaume-Uni.  Il a exhorté les deux Gouvernements à discuter pour trouver une issue pacifique au différend et salué l’approche des participants aux consultations du Comité spécial.  À son tour, il a insisté sur les bons offices du Secrétaire général.

M. DMITRY S. CHUMAKOV (Fédération de Russie) a maintenu la position de longue date de son pays en faveur d’un règlement pacifique et politique au différend des îles Malvinas, en tenant compte des résolutions pertinentes de l’ONU.  Il a salué « l’approche constructive » de l’Argentine et s’est dit préoccupé par les tentatives de militarisation de l’Atlantique Sud. 

M. ALIE KABBA (Sierra Leone) a salué les efforts du Secrétaire général pour encourager les parties à œuvrer à une solution pacifique, juste et durable au différend de souveraineté.  Il a indiqué l’engagement de son pays en faveur des efforts multilatéraux visant à l’élimination totale du colonialisme, sous toutes ses formes et manifestations.  Il a jugé impératif de reléguer le chapitre du colonialisme dans le passé et a formé l’espoir que toutes les parties prenantes à la question des îles Falkland (Malvinas) continueront de manifester leur volonté de régler de manière définitive le différend, sur la base des dispositions des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale.

M. CARLOS AMORÍN (Uruguay) a réitéré la souveraineté de l’Argentine sur les îles Malvinas, la Géorgie du Sud, les îles Sandwich et les espaces maritimes environnants.  La seule solution à la situation actuelle est le dialogue bilatéral entre les deux parties, a indiqué le délégué qui a regretté que 60 ans après la résolution de l’Assemblée générale, reconnaissant le différend de souveraineté, la situation ne soit toujours pas réglée ni d’ailleurs celle des autres territoires non autonomes toujours inscrits sur la liste du Comité spécial.

M. LUIS ANTONIO LAM PADILLA (Guatemala) a salué l’engagement de l’Argentine en faveur du multilatéralisme et sa volonté décisive de parvenir à une solution juste et définitive au différend de souveraineté sur les îles Malvinas, par la voie de la négociation et du dialogue.  Il a appuyé le droit légitime de l’Argentine à la souveraineté sur ces îles et a invoqué la résolution 2065 (1965) de l’Assemblée générale, et celles qui ont suivi. 

M. NÉSTOR POPOLIZIO (Pérou) a soutenu la souveraineté de l’Argentine sur les îles Malvinas, arguant, à son tour, que le principe du droit à l’autodétermination ne s’applique pas à la population de ces îles.  Il a encouragé l’Argentine et le Royaume-Uni à dialoguer et à négocier pour trouver une issue pacifique au différend.  Il a également demandé au Secrétaire général de l’ONU d’actionner ses bons offices et s’est élevé contre les mesures unilatérales d’exploitation des ressources naturelles de la zone.

Mme EGRISELDA ARACELY GONZÁLEZ LÓPEZ (El Salvador) a soutenu le droit légitime de l’Argentine à sa souveraineté sur les îles Malvinas.  Rappelant le cinquantième anniversaire de la résolution 2065 (1965), et les résolutions idoines qui l’ont suivi, il a jugé impératif que l’Argentine et le Royaume-Uni reprennent leurs négociations bilatérales en vue de parvenir à une solution pacifique et durable à ce différend.  

Mme YOLANNIE CERRATO (Honduras) a plaidé pour la fin du colonialisme sous toutes ses formes et expressions, avant de stipuler que l’Argentine a un droit légitime sur les îles Malvinas.  La représentante est revenue sur la Déclaration de la CELAC dans laquelle les Ministres des affaires étrangères ont appelé à la reprise des négociations sur le différend de souveraineté.  Elle a appelé le Secrétaire général à actionner ses bons offices.

M. FRANCISCO JAVIER GUTIÉRREZ PLATA (Colombie) a soutenu, à son tour, le droit souverain de l’Argentine sur les îles Malvinas et a demandé aux parties de trouver une solution durable et pacifique à ce différend.  Le dialogue et les négociations doivent être renforcés, a-t-il plaidé, avant d’insister sur les bons offices du Secrétaire général.  Il a souligné l’importance des résolutions de l’Assemblée générale qui ont toujours appelé les parties à s’abstenir de toute modification unilatérale de la situation, tant que le processus recommandé par l’ONU est en cours.  

M. JOSÉ ALFONSO BLANCO CONDE (République dominicaine) a réitéré le soutien de son pays à l’Argentine dont les justes revendications doivent être satisfaites par le biais d’un accord négocié avec le Royaume-Uni.  Le représentant a appelé le Secrétaire général à utiliser toutes les ressources disponibles pour parvenir à un règlement durable de la question.  Attirant l’attention sur le document spécial publié lors du Sommet de la CELAC cette année, il a insisté sur la reprise des négociations dès que possible, dans le cadre des Nations Unies et de l’Organisation des États américains.

M. RONALDO COSTA FILHO (Brésil) a souligné à son tour que la question des Îles Falkland (Malvinas) n’est pas une question d’autodétermination mais un différend de souveraineté entre deux États Membres.  Il a soutenu l’intégrité territoriale de l’Argentine et reconnaissant les efforts déployés par elle et le Royaume-Uni pour résoudre la question.  Il a salué les initiatives positives prises en vue de la reprise des négociations.  Il a tout de même regretté les violations des accords bilatéraux et appelé le Royaume-Uni à renoncer à l’exploitation des ressources naturelles et à ses exercices militaires.  Il a également rappelé au Comité spécial que l’Atlantique Sud est « une zone de paix », une zone exempte d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive.

Mme MARKOVA CONCEPCIÓN JARAMILLO (Panama) a réitéré son soutien à la souveraineté légitime de l’Argentine sur les îles Malvinas, Géorgie du Sud, Sandwich et les espaces maritimes environnants.  Il est nécessaire de reprendre le dialogue qui, par le passé, a eu des résultats positifs, a estimé la représentante, en ajoutant que le dialogue peut contribuer à la recherche des solutions aux problèmes « les plus inextricables ».  Pour illustrer ses propos, elle a pris l’exemple des Traités Torrijos-Carter sur le canal de Panama. 

Remerciant les pays pour l’adoption de la résolution, le Ministre des affaires étrangères de l’Argentine a réitéré la volonté de son Gouvernement de continuer de rechercher sans relâche une solution pacifique à ce conflit de souveraineté. Il a informé le Comité spécial que lors de sa réunion avec le Secrétaire général de l’ONU, le 22 juin dernier, il a exprimé son appui aux efforts de ce dernier pour aider les parties à reprendre les négociations, par le biais de la mission de bons offices que lui a conférée l’Assemblée en 1982 et qui a été confirmée par le Comité spécial, année après année.

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