Soixante-seizième session,
2e séance plénière – matin
AG/DSI/3663

Devant la Première Commission, la Haute-Représentante pour les affaires de désarmement dénonce un « cycle de l’insécurité et de la défiance »

« La Première Commission démarre ses travaux dans un contexte persistant de crise sanitaire mondiale et d’augmentation continue des dépenses militaires mondiales qui alimente le cycle de l’insécurité et de la défiance », a déclaré avec gravité ce matin la Haute-Représentante pour les affaires de désarmement, Mme Izumi Nakamitsu, devant l’organe de l’Assemblée générale chargée des questions de désarmement et de sécurité internationale, qui entamait son débat général. « La Première Commission démarre ses travaux dans un contexte persistant de crise sanitaire mondiale et d’augmentation continue des dépenses militaires mondiales qui alimente le cycle de l’insécurité et de la défiance », a déclaré avec gravité ce matin la Haute-Représentante pour les affaires de désarmement, Mme Izumi Nakamitsu, devant l’organe de l’Assemblée générale chargée des questions de désarmement et de sécurité internationale, qui entamait son débat général.

 Président de la Première Commission, l’Ambassadeur du Maroc, M. Omar Hilale, avait auparavant invité à sauvegarder les différents piliers du régime de désarmement et de non-prolifération nucléaires en vigueur, appelant au redoublement des efforts diplomatiques, de coopération et de dialogue pour faire triompher le multilatéralisme et prévenir conflits et crises.  Les différents Groupes régionaux et plusieurs États sont ensuite venus indiquer leurs préoccupations, leurs espoirs et leurs priorités pour cette soixante-seizième session.

« Comme l’a déclaré le Secrétaire général le 10 septembre, le monde est au bord de l’instabilité », a averti Mme Nakamitsu, qui a brossé un portrait mitigé des efforts multilatéraux en matière de désarmement nucléaire et de prévention contre l’émergence des nouveaux défis à la sécurité collective.  La Haute-Représentante a chiffré à 2 000 milliards de dollars le montant des dépenses d’armement en 2020.  Pour elle, la conjugaison des crises, conflits et tensions confère à la Commission et à la poursuite des efforts de désarmement, de non-prolifération et de maîtrise des armements un rôle plus essentiel que jamais.

Relayant la voix du Secrétaire général des Nations Unies, Mme Nakamitsu a rappelé son Programme de désarmement en demandant aux États Membres de se pencher ensemble sur le développement de nouvelles technologies susceptibles de perturber la sécurité internationale, le renforcement de la confiance nécessaire à l’application des accords historiques sur les armes de destruction massive ou encore sur la sécurisation du cyberespace.  Invitant les délégations à rapprocher leurs positions en matière de sécurité collective, la Haute-Représentante a souligné que de ces efforts devaient être fondés sur une meilleure compréhension des causes sous-jacentes qui entretiennent les conflits.

En écho à ces propos, M. Hilale a estimé que la prochaine Conférence de révision du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), pierre angulaire de ce régime, offrait aux États Membres, et en premier lieu à ceux dotés d’armes nucléaires, une opportunité à ne pas manquer d’insuffler un nouvel élan.  Le cinquantenaire du TNP et le vingt-cinquième anniversaire du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires -ainsi que la récente entrée en vigueur du Traité d’interdiction des armes nucléaires- sont pour M. Hilale la preuve que la communauté internationale peut encore agir de façon décisive.

Mme Nakamitsu a par ailleurs salué une avancée majeure, la prorogation, par les États-Unis et la Fédération de Russie, principaux détenteurs d’armes nucléaires, du Traité New START jusqu’en 2026.  Parmi les autres menaces grandissantes à la paix et à la sécurité internationales, elle a cité la prévention d’une course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique et le cyberespace, désormais au cœur des efforts de désarmement, le Secrétaire général appelant à l’élaboration de nouveaux instruments pour empêcher la militarisation de l’espace et pour rendre plus sûres et responsables les cyber-activités.

Au nom des 120 États membres du Mouvement des pays non alignés, l’Indonésie a estimé que les politiques de non-prolifération, indispensables, ne devaient toutefois pas porter atteinte au droit inaliénable de tous les pays d’acquérir, d’avoir accès, d’importer ou d’exporter des matières, des équipements et des technologies nucléaires à des fins pacifiques.  Les pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) ont en outre rappelé le droit légitime et l’autorité des nations souveraines à acquérir et utiliser des armes classiques pour leurs besoins de sécurité.

L’Union européenne a appelé la Chine à rejoindre les États-Unis et la Fédération de Russie dans les négociations conduites par ces pays sur la réduction des arsenaux nucléaires.  Elle a également jugé les activités nucléaires de l’Iran incompatibles avec les dispositions du Plan d’action conjoint et exhorté la République populaire démocratique de Corée (RPDC) à démanteler sans délais la totalité de ses armes de destruction massive.  Au nom des pays nordiques, le Danemark a annoncé la présentation d’un projet de résolution sur la vérification du désarmement nucléaire, « afin que ce point important de l’ordre du jour de la Commission soit maintenu ».  Séparément, la Suède a invité les États à rejoindre l’Initiative de Stockholm, lancée en 2019 pour raviver la diplomatie du désarmement par des mesures pratiques et concrètes.

Les délégations ont en outre unanimement rappelé leur attachement à la création de zones exemptes d’armes nucléaires, instruments éprouvés de restauration de la confiance interétatique au niveau régional.  L’Égypte a ainsi confirmé que son pays présenterait de nouveau cette année son projet phare de résolution relative à la création d’une telle zone au Moyen-Orient et a souhaité que la deuxième Conférence sur cette question, prévue en novembre à New York sous la présidence du Koweït, fasse de cet objectif soutenu par le Secrétaire général « un impératif mondial partagé ».

Concernant les armes classiques, le Ghana, au nom du Groupe africain, a salué le succès de la septième Réunion biennale du Programme d’action des Nations Unies sur les armes légères et de petit calibre, laquelle a permis de reconnaître « la nécessité de mettre fin au détournement persistant de ces armes vers des acteurs non étatiques ».  De leur côté, les États parties au Système d’intégration de l’Amérique centrale (SIAC) ont déclaré que la question des mines antipersonnel exigeait toujours l’attention de la communauté internationale. 

La Première Commission poursuivra son débat général demain, mardi 5 octobre, à 15 heures.

DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR TOUCHANT LE DÉSARMEMENT ET LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE

Déclarations liminaires

M. OMAR HILALE, Président de la Première Commission, a estimé que l’Organisation des Nations Unies restait plus que jamais indispensable dans le contexte international actuel, marqué par la multiplication des conflits, des crises, de la menace terroriste et de l’extrémisme violent.  Les Nations Unies continuent également de faire face aux risques liés à la prolifération nucléaire, la course aux armements, la méfiance entre les États ainsi que la multiplication d’acteurs non étatiques actifs dans le commerce illicite d’armes, a-t-il poursuivi.

M. Hilale a également expliqué qu’outre ces défis de longue date, de nouveaux périls menaçaient l’édifice du désarmement global et de la paix et de la sécurité internationales, notamment ceux émanant de l’usage malveillant des nouvelles technologies ou du cyberespace.  Dans ce cadre, les espaces extra-atmosphérique et cybernétique constituent de nouvelles frontières qu’il incombe de sauvegarder et de protéger, a-t-il ajouté.

Pour M. Hilale, la communauté internationale est, plus que jamais, appelée à sauvegarder les piliers du régime de désarmement et de non-prolifération actuellement en vigueur.  Il a regretté que la dixième Conférence de révision du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) n’ait pas encore eu lieu et que le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) ne soit toujours pas entré en vigueur.  Nous sommes contraints de redoubler d’efforts de coopération, de dialogue et de diplomatie pour faire triompher le multilatéralisme et prévenir les conflits et les crises, a-t-il ajouté.  Le cinquantenaire du TNP et le vingt-cinquième anniversaire du TICE, ainsi que la récente entrée en vigueur du Traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN) sont pour M. Hilale la preuve criante que la communauté internationale peut faire la différence.

Le Président de la Première Commission a conclu en expliquant que le désarmement et la non-prolifération restaient des objectifs cardinaux et intemporels des Nations Unies, d’où l’importance de la Première Commission, qui reste le principal organe pour créer cette différence tant attendue.

Mme IZUMI NAKAMITSU, la Haute-Représentante pour les affaires de désarmement, a constaté que, cette année encore, la Première Commission démarre ses travaux dans un contexte persistant de crise sanitaire mondiale, la pandémie de COVID-19 perturbant et menaçant toujours nos vies tandis que les conflits font rage, voire s’aggravent.  Une augmentation continue des dépenses militaires mondiales alimente le cycle de l’insécurité et de la défiance, a-t-elle ajouté, précisant, qu’en 2020, le montant de ces dépenses a pratiquement atteint les près de deux mille milliards de dollars.  Pour Mme Nakamitsu, la conjugaison des crises, conflits et tensions confère à la Commission et à la poursuite des efforts de désarmement, de non-prolifération et de maîtrise des armements un rôle plus essentiel que jamais.

Commentant le Programme de désarmement du Secrétaire général, la Haute-Représentante a attiré l’attention sur les priorités qui attendent les délégations au cours de cette session, à savoir, notamment, l’émergence et le perfectionnement de nouvelles technologies susceptibles de perturber la sécurité internationale, le renforcement de la confiance nécessaire à la mise en œuvre des accords historiques sur les armes nucléaires et les autres armes de destruction massive ou encore la sécurisation du cyberespace. 

Comme l’a déclaré le Secrétaire général le 10 septembre, le monde est au bord de l’instabilité, a-t-elle averti.

Dans ce contexte, Mme Nakamitsu a exhorté les États Membres à rapprocher leurs positions et doctrines en matière de sécurité collective.  Soulignant que de tels efforts doivent être fondés sur une meilleure compréhension des causes sous-jacentes qui entretiennent les conflits, elle a rappelé que le Secrétaire général avait tracé plusieurs axes pour revitaliser le multilatéralisme dans le domaine du désarmement.  À cet égard, elle a souligné l’importance de mieux cerner et réduire les risques stratégiques liés aux armes nucléaires, à la cyberguerre et aux armes autonomes.  Le nouvel agenda pour la paix offre, a-t-elle insisté, l’occasion de « mettre à jour » notre vision commune du désarmement afin de garantir la sécurité humaine, nationale et collective.  Le Secrétaire général, mes collègues et moi-même avons hâte de collaborer avec les États Membres et toutes les autres parties prenantes pour soutenir cette initiative, a—t-elle dit.

Abordant ensuite les questions de désarmement nucléaire, la Haute-Représente a jugé que si la dixième Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires ne permettra pas de résoudre tous les problèmes, elle sera une occasion cruciale de réaffirmer l’attachement de tous aux normes internationales de non-utilisation et de non-prolifération de ces armes, seuls moyens en l’état d’avancer vers la réalisation de l’objectif commun d’un monde sans armes nucléaires.  Sur ces points, elle a demandé aux États dotés de faire preuve du plus grand sens des responsabilités.  C’est ensuite à l’ensemble des délégations que Mme Nakamitsu a rappelé combien la réalisation d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient contribuerait de « manière significative » au régime global de désarmement et de non-prolifération, « ainsi qu’à la paix et à la sécurité au Moyen-Orient et au-delà ».

Après avoir assuré que son Bureau apporterait tout son soutien à la tenue de la deuxième Conférence sur la mise en place d’une telle zone, la Haute-Représentante s’est voulue positive en évoquant deux avancées majeures: l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, « qui représente un engagement clair en faveur d’un monde exempt d’armes nucléaires et du désarmement multilatéral », et la prorogation, par les deux plus grands détenteurs d’armes nucléaires, les États-Unis et la Fédération de Russie, du Traité New START jusqu’en 2026.  Dans la perspective de sa neuvième Conférence d’examen en 2022, j’exhorte les États parties à redynamiser la Convention sur les armes biologiques afin qu’elle conserve son rôle central dans la prévention de l’utilisation abusive de la biologie de synthèse à des fins hostiles, a-t-elle enfin dit au chapitre des armes de destruction massive.

Sur les armes classiques, Mme Nikamitsu a rappelé que le contrôle efficace des armes classiques est une pièce centrale du puzzle du désarmement.  Réduire leur impact humanitaire et lutter contre leur accumulation excessive et leur commerce illicite sont des priorités pour « un désarmement qui sauve des vies », a-t-elle déclaré, ajoutant que les armes légères et de petit calibre continuent de jouer un rôle central dans le déclenchement et l’exacerbation des conflits armés, de la violence criminelle et terroriste.  Notant que cette année marque le vingtième anniversaire du Programme d’action sur les armes légères et de petit calibre de l’ONU, elle s’est réjouie du succès de la septième Réunion biennale des États chargés d’examiner sa mise en œuvre, laquelle a su aborder l’importante question du détournement.  « Le document final fixe la voie à suivre pour la prochaine décennie de travail dans ce domaine en vue de renforcer les efforts de mise en œuvre et de relever les défis émergents ».  « J’invite les États à maximiser l’élan actuel alors que les préparatifs commencent pour la huitième Réunion biennale en 2022 », a-t-elle encore signalé.

Concernant les menaces grandissantes à la paix et à la sécurité internationales, la Haute-Représentante a affirmé que la prévention d’une course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique et le cyberespace étaient désormais au cœur des efforts de désarmement.  Le Secrétaire général appelle à une action immédiate, y compris l’élaboration de nouveaux instruments pour empêcher la militarisation de l’espace extra-atmosphérique, a-t-elle rappelé à ce propos.  Les cyberactivités malveillantes et la perturbation des réseaux informatiques représentent également un risque important pour la sécurité et la stabilité internationales, et des mesures sérieuses et urgentes doivent être trouvées pour renforcer les utilisations responsables des nouvelles technologies dans le cyberespace, a poursuivi Mme Nikamitsu.

Pour la Haute-Représentante, garantir l’utilisation pacifique des nouvelles technologies implique l’engagement d’autres acteurs que les gouvernements.  C’est pourquoi, le Secrétaire général s’est engagé à travailler avec les scientifiques, les ingénieurs et le secteur industriel pour promouvoir « une science et des technologies aussi innovantes que responsables ». 

Enfin, elle s’est félicitée de l’intégration de considérations sexospécifiques dans les récents processus de négociations intergouvernementaux pertinents, notamment le Groupe d’experts gouvernementaux sur les munitions.  J’espère que des progrès similaires seront réalisés dans le cadre des décisions que la Première Commission sera amenée à prendre au cours de la présente session de la Première Commission, a-t-elle souhaité. 

La Haute-Représentante a conclu son intervention en demandant aux États Membres que les solutions aux questions difficiles de désarmement dont ils sont saisis ne soient pas utopiques, mais qu’elles aient une portée « pratique et réelle ».

Débat général

M. MOHAMMAD KOBA (Indonésie), s’exprimant au nom du Mouvement des pays non alignés, a réitéré sa préoccupation constante face à la situation actuelle, difficile et complexe, dans le domaine du désarmement et de la sécurité internationale.  Il a exprimé son inquiétude face à l’augmentation des dépenses militaires mondiales et s’est dit profondément préoccupé par l’état lamentable de la situation, résultant du comportement des États dotés d’armes nucléaires et des menaces qu’il fait peser sur le régime de non-prolifération et l’architecture internationale de sécurité.  M. Koba a également pris note de la prolongation du Traité New START et regretté que la neuvième Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) ne soit pas parvenue à un consensus sur un résultat final.

Pour le Mouvement des pays non alignés, les politiques de non-prolifération ne doivent non pas porter atteinte au droit inaliénable des États d’acquérir, d’avoir accès, d’importer ou d’exporter des matières, des équipements et des technologies nucléaires à des fins pacifiques. 

Estimant que les zones exemptes d’armes nucléaires étaient importantes, M. Koba a appelé tous les États dotés d’armes nucléaires à ratifier les protocoles relatifs à tous les traités établissant de telles zones.  Il a en outre souligné l’importance d’une adhésion universelle au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), afin qu’il puisse entrer en vigueur.  Concernant la résolution 1540 (2003) du Conseil de sécurité, il a souligné que la question de l’acquisition d’armes de destruction massive par des acteurs non étatiques devrait être abordée de manière inclusive et non discriminatoire en tenant compte des points de vue de tous les États Membres.

Le Mouvement des pays non alignés réaffirme la nécessité d’empêcher l’apparition de nouveaux types d’armes de destruction massive, mais aussi le droit souverain des États d’acquérir, de fabriquer, d’exporter, d’importer et de conserver des armes classiques pour leurs besoins d’autodéfense et de sécurité.  Il est également profondément préoccupé par les nombreuses conséquences des armes légères et de petit calibre illicites et appelle tous les États à veiller à ce qu’elles soient fournies seulement aux seuls gouvernements ou aux entités dûment autorisées par eux.

Le Mouvement des pays non alignés est par ailleurs préoccupé par les implications négatives du développement et du déploiement des systèmes de défense contre les missiles balistiques et par la menace de militarisation de l’espace.  M. Koba a enfin réaffirmé la nécessité d’une approche multilatérale universelle, globale et non discriminatoire de la question des missiles sous tous ses aspects et a exprimé sa profonde inquiétude quant à l’absence continue de représentation adéquate des pays du Mouvement des pays non alignés au sein du Bureau des affaires de désarmement des Nations Unies.  Le Mouvement des pays non alignés est prêt à s’engager de manière constructive sur l’avancement des questions figurant à l’ordre du jour des Nations Unies en matière de désarmement et sur les moyens de renforcer le mécanisme de désarmement.

M. DENNIS FRANCIS (Trinité-et-Tobago), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a estimé que le monde vivait peut-être son moment le plus décisif depuis la Première Guerre mondiale.  Le message que la pandémie a délivré est simple, a-t-il ajouté: il n’y a qu’à travers un multilatéralisme efficace que l’on pourra transformer nos sociétés et donner un monde meilleur aux générations futures.

Reconnaissant la nécessité de la coopération internationale pour trouver des solutions au commerce illicite d’armes légères et de petit calibre, la CARICOM souligne l’importance du Programme d’action des Nations Unies en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects (UN-POA) et l’Instrument international de traçage.  L’objectif est de rendre la région des Caraïbes plus sure et plus résiliente.

En outre, la CARICOM reste préoccupée par l’utilisation détournée des technologies numériques, qui fait peser des menaces sur la sécurité nationale des États de la région et sur le développement socioéconomique de celle-ci.  Ces stratégies visent à atteindre la résilience technologique, ainsi que la résilience sociale et la sécurité des citoyens.  C’est pourquoi la CARICOM est restée engagée dans le processus du Groupe de travail à composition non limitée sur les technologies de l’information et des communications (TIC).

Il est déplorable que la communauté internationale soit toujours aux prises avec l’objectif de l’élimination totale des armes nucléaires, a déclaré M. Francis.  Ce n’est que par l’élimination totale des armes nucléaires et autres armes de destruction massive que la paix et la sécurité internationales peuvent être garanties.  Le représentant a rappelé faire partie d’une région qui a établi la première zone exempte d’armes nucléaires, par le Traité de Tlatelolco, qui visait à l’interdiction des armes nucléaires en Amérique latine et dans les Caraïbes.  La CARICOM attend en outre avec impatience la convocation de la première réunion des États parties du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) en 2022 et espère qu’une conduite responsable de la part des États dotés d’armes nucléaires se traduira par des engagements et des actions audacieuses.

M. SUPARK PRONGTHURA (Thaïlande), au nom des États membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a déclaré que l’ASEAN soutenait les efforts internationaux visant à instaurer un monde sans armes nucléaires et s’est dit préoccupé par les conséquences désastreuses de leur utilisation.  L’élimination totale des armes nucléaires est le seul moyen de se prémunir contre leur utilisation et la menace de leur utilisation, a-t-il ajouté, tout en déplorant la conduite d’essais nucléaires.  Tous les États membres de l’ASEAN ont ratifié le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), a également expliqué le représentant, qui s’est joint à d’autres pays pour demander instamment aux États de l’Annexe 2 de signer et de ratifier le Traité dès que possible.  L’ASEAN considère en outre le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) comme la pierre angulaire de la non-prolifération nucléaire, du désarmement et de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire et appelle tous les États parties à renouveler leurs engagements en faveur de la mise en œuvre intégrale du TNP.

M. Prongthura a réaffirmé que chaque État avait le droit d’utiliser la technologie nucléaire de manière sûre et pacifique, en particulier pour son développement économique et social.  L’ASEAN réaffirme en outre l’importance des zones régionales exemptes d’armes nucléaires et réitère son engagement à préserver l’Asie du Sud-Est en tant que telle zone, exempte en outre de toute autre arme de destruction massive.  L’ASEAN considère le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires comme un accord historique qui contribue au désarmement nucléaire mondial et complète les autres instruments de désarmement et de non-prolifération nucléaires existants.  L’ASEAN maintient en outre son engagement sans équivoque à faire respecter les normes contre l’existence et l’utilisation d’armes chimiques, biologiques et radiologiques et soutient fermement le rôle central de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques.

L’ASEAN reconnaît le droit légitime et l’autorité des nations souveraines à utiliser des armes conventionnelles pour maintenir la sécurité intérieure et défendre l’intégrité territoriale.  Elle réaffirme son engagement en faveur de la coopération en matière de cybersécurité et de la création d’un environnement des technologies de l’information et des communications ouvert, sûr, stable, accessible et pacifique.  Elle se félicite de l’adoption du rapport final du Groupe de travail à composition non limitée sur les progrès de l’information et des télécommunications dans le contexte de la sécurité internationale et du groupe d’experts gouvernementaux sur la promotion d’un comportement responsable des États dans le cyberespace dans le contexte de la sécurité internationale. 

Le représentant a conclu en insistant sur la nécessité de préserver et de renforcer toutes les instances relevant du mécanisme de désarmement des Nations Unies, notamment la Conférence du désarmement et de la Commission du désarmement des Nations Unies ainsi que sur le démarrage rapide de leurs travaux.

M. LUIS ANTONIO LAM PADILLA (Guatemala), au nom des huit États membres du Système d’intégration d’Amérique centrale (SICA), a réitéré son engagement en faveur du désarmement général et complet, de la non-prolifération et de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.  Reconnaissant la menace permanente que représentent les marchés illicites d’armes conventionnelles et leurs liens avec la criminalité transnationale organisée, le représentant a expliqué l’importance de la prévention de leur commerce en intégrant le Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères.

Le SICA exprime son opposition à la poursuite du développement des armes nucléaires et à la mise au point d’armes nucléaires.  Il considère le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) comme la pierre angulaire des efforts mondiaux visant à prévenir la prolifération des armes nucléaires, à promouvoir les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire et à favoriser l’objectif du désarmement nucléaire.  Il réaffirme en outre le droit inaliénable des États de développer la recherche, la production et l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire sans discrimination, tout en réaffirmant sa ferme condamnation des essais nucléaires de toute nature.

Les pays membres du SICA soulignent leur ferme conviction que l’élimination complète des armes chimiques et biologiques constitue une priorité dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération.  À cet égard, M. Lam Padilla a souligné l’importance de l’universalisation de la Convention sur les armes chimiques et la Convention sur les armes biologiques et à toxines, ainsi que l’importance de la mise en œuvre intégrale par les États parties de toutes leurs dispositions et exigences.

Les États membres du SICA estiment que la question des mines antipersonnel exige toujours l’attention de la communauté internationale.  Ils sont par ailleurs favorables au renforcement des normes internationales applicables aux États dans le domaine de l’information et des télécommunications dans le contexte de la sécurité internationale, par la promotion d’actions et de stratégies visant à renforcer la cybersécurité et à prévenir la cybercriminalité et les attaques.

Le représentant a conclu en regrettant l’impasse dans laquelle se trouvait la Commission du désarmement ainsi que son incapacité à convoquer ses sessions au cours des trois dernières années dans un cadre formel.  Il a enfin demandé instamment à tous les membres de la Conférence du désarmement de faire preuve de volonté politique pour assurer le commencement de ses travaux de fond sans plus tarder.

Mme MARIE-LOUISE KOCH WEGTER (Danemark), qui s’exprimait aussi au nom de la Norvège, de la Finlande, de la Suède et de l’Islande, a notamment rappelé l’attachement des pays nordiques à la coopération multilatérale.  Or, nous sommes préoccupés par l’érosion de l’architecture internationale de désarmement, de contrôle des armements et de non-prolifération, a-t-elle dit, ajoutant que dans un environnement de sécurité instable, « nous devons redoubler d’efforts pour préserver et renforcer davantage l’architecture existante ». 

Pour ces pays nordiques, il faut, à cette fin, que la communauté internationale se montre innovante, afin de pouvoir s’adapter à l’évolution rapide du contexte sécuritaire mondiale.  Considérant que le Traité de non-prolifération nucléaire est la pierre angulaire du régime mondial de non-prolifération, les pays nordiques se disent déterminés à œuvrer au succès de la dixième Conférence d’examen du TNP, lequel passe par la réaffirmation de la nécessité d’une pleine mise en œuvre de l’Article VI du Traité.  Les pays nordiques ont soutenu, lancé et élaboré des actions importantes et concrètes pour poursuivre la mise en œuvre du TNP, y compris l’Initiative de Stockholm sur le désarmement nucléaire, a souligné Mme Wegter, qui a mis l’accent sur les mesures concrètes proposées par ces pays pour intensifier la réduction des risques nucléaires. 

Un projet de résolution sera déposé cette année par les pays nordiques qui portera sur la vérification du désarmement nucléaire, afin que ce point important de l’ordre du jour de la Commission soit maintenu.  Par ailleurs, si elle s’est réjouie de la prorogation du Traité New START pour cinq années supplémentaires, la représentante a souhaité que le dialogue de stabilité stratégique en cours entre les États-Unis et la Russie donne lieu rapidement à de nouveaux dispositifs de réduction des arsenaux nucléaires et de contrôle des armements.  Cela implique l’inclusion éventuelle d’armes non stratégiques dans de futurs accords, a-t-elle dit. 

Enfin, les pays nordiques condamnent les violations par l’Iran du Plan d’action global commun et demandent à la République populaire démocratique de Corée d’appliquer sans délai les résolutions du Conseil de sécurité qui la visent, y compris celles lui demandant de mettre fin aux essais nucléaires et de s’engager de bonne foi dans des négociations multipartite sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne.

M. HAROLD ADLAI AGYEMAN (Ghana), qui s’exprimait au nom du Groupe africain, a souligné l’attachement de son pays au respect des dispositions du Traité de Pelindaba et à l’utilité des zones exemptes d’armes nucléaires.  Il a également rappelé l’importance d’une utilisation pacifique de l’énergie nucléaire pour les pays en développement, cela dans le cadre prévu par les accords de garantie conclus auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique.

Le Groupe africain appelle en outre les membres de la Conférence du désarmement à Genève à sortir de l’impasse afin de relancer cet instrument unique de négociation des instruments multilatéraux de désarmement, ses travaux devant tenir compte des besoins en matière de sécurité de « tous les pays ».  

Concernant les armes classiques, le représentant a salué le succès de la septième réunion biennale du Programme d’action des Nations Unies sur les armes légères et de petit calibre, laquelle a été l’occasion de reconnaître la nécessité de mettre fin au détournement persistant de ces armes vers des acteurs non étatiques.  Cette année encore, le Groupe africain présentera un projet de résolution sur au Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique, qui, en dépit de ressources limitées, contribue, à travers des activités partagées avec l’Union africaine, à la paix et à la sécurité à ce niveau, a ajouté le représentant. 

Mme MARJOLIJN VAN DEELEN, de la délégation de  l’Union européenne, s’est dite préoccupée par la situation de la sécurité mondiale qui se détériore et a appelé les États Membres à travailler de concert pour en améliorer les conditions.  Elle s’est également félicitée de leur contribution au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et a estimé que ce dernier constituait la pierre angulaire du désarmement nucléaire.  La représentante a insisté sur le fait que l’Union européenne ne ménageait aucun effort dans ce domaine et a insisté sur son attachement au respect et au renforcement du TNP.  Elle a également salué l’initiative de Stockholm et sa contribution importante au TNP.  Mme Deelen a de plus rappelé l’obligation de tous les États parties de mettre en œuvre l’Article VI du TNP et a souligné que les deux États dotés des plus grands arsenaux nucléaires avaient une plus grande responsabilité en ce domaine.  La représentante a également appelé la Chine à contribuer à ce processus

L’Union européenne se félicite de la prorogation du Traité New START par la Fédération de Russie et les États-Unis.  La représentante a par ailleurs insisté sur l’importance de la promotion de l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) et appelle les États l’ayant signé à le ratifier sans plus attendre.

L’Union européenne reconnaît en outre le problème lié au retrait unilatéral des États-Unis du Plan d’action global commun.  Estimant néanmoins que les actions menées par l’Iran ne sont pas compatibles avec cet accord, elle exhorte ce pays à cesser toutes ses actions violentes et à reprendre les négociations.  Enfin, l’Union européenne considère les essais nucléaires et balistiques menés pas la République populaire démocratique de Corée comme un risque et l’exhorte à abandonner ses armes de destruction massive.

M. RIYAD MANSOUR, (État de Palestine), au nom du Groupe des États arabes, a réaffirmé l’engagement du Groupe en faveur du désarmement nucléaire.  La paix et la sécurité ne seront atteintes que lorsque le monde ne sera en sécurité et à l’abri des armes nucléaires, a-t-il déclaré, ajoutant que les ressources humaines et matérielles consacrées à ces armes pourraient être utilisées à des fins de développement.  Le multilatéralisme ouvre la voie au règlement de questions liées au désarmement et à la sécurité, a ajouté le représentant.

Le Groupe des États arabes reste préoccupé par l’absence de progrès concret concernant le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).  Le TNP n’est pas encore ratifié par tous les États, il n’est pas encore universel, a déploré M. Mansour, qui a ensuite souligné l’importance de créer des zones exemptes d’armes nucléaires et de destructions massives.  À cet égard, le Groupe des États arabe rappelle qu’Israël refuse d’adhérer au TNP et de soumettre ses installations nucléaires à l’AIEA, constituant ainsi une menace pour la paix mondiale et contrevenant à des résolutions du Conseil de sécurité, notamment les résolutions 487 et 687.

Le Groupe reste en outre préoccupé par la procrastination dont il se dit le témoin et qui empêche de mettre en place une zone exempte d’armes nucléaires et de destructions massives au Moyen Orient.  Les États arabes pensent que des mesures doivent être prises de toute urgence pour créer cette zone.  Il se félicite à cet égard de la tenue de la première session de la Conférence pour la création d’une telle zone, en novembre 2019.  Il appelle enfin à intensifier les efforts pour que la dixième conférence d’examen du TNP soit un succès et permette de faire du TNP un traité vraiment universel.

M. JUAN MANUEL GÓMEZ-ROBLEDO (Mexique) a estimé que le désarmement était toujours un objectif en suspens des Nations Unies.  Nous vivons toujours sous la menace d’armes nucléaires, a-t-il déclaré; ceux qui possèdent de telles armes continuent à les moderniser et mettent au point de nouvelles alliances militaires.  Le représentant a réaffirmé sa préoccupation face à l’utilisation récente d’autres armes de destruction massive, qui ont continué à faire des victimes.  Nous devons réaffirmer l’interdiction des armes à sous-munitions qui ont des effets aveugles quelle que soit la façon dont elles sont utilisées, a-t-il en outre souligné.

Nous devons continuer à veiller à l’utilisation de la science et des technologies à des fins exclusivement pacifiques et bénéfiques, a affirmé le représentant.  Pour le Mexique, il faut veiller à ce que ni l’espace extra-atmosphérique ni le cyberespace ne soient considérés comme des espaces légitimes de guerre.

Le représentant s’est enfin félicité de l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, parlant à propos de celles -ci d’armes « intrinsèquement immorales ».  Nous devons réfléchir à ces questions lors des débats thématiques qui auront lieu en cette enceinte, a-t-il conclu.

Mme RABAB FATIMA (Bangladesh) a réitéré l’attachement de son pays à un désarmement général, expliquant que c’était l’un des piliers de sa politique étrangère.  Le Bangladesh continue d’assumer ses responsabilités en vertu de tous les traités relatifs aux armes nucléaires.  La représentante a appelé les États dotés d’armes nucléaires à faire preuve de la volonté politique nécessaire pour pouvoir avancer lors de la prochaine conférence d’examen du TNP.  Le Bangladesh a par ailleurs signé le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires et appelle tous les États Membres à faire de même.  Il appelle aussi à trouver une solution pour mettre fin à l’impasse dans laquelle se trouve la Conférence du désarmement.

L’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques relève d’un droit qui s’accompagne de responsabilités pour les États, a souligné la représentante.  Faisant référence à sa récente centrale, elle a assuré que le Bangladesh suivait les normes les plus rigoureuses de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

La représentante a également appelé à l’universalisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) et a souhaité que la Convention sur les armes biologiques puisse être renforcée.  Face à la menace que représentent les armes légères et de petit calibre, elle a dit espérer que le Programme d’action pourra être rapidement mis en œuvre. 

Le Bangladesh encourage en outre à tenir compte des avancées technologiques rapides en matière d’intelligence artificielle et de biotechnologie dans le contexte du désarmement.  Il souhaite enfin l’adoption d’un traité juridiquement contraignant pour éviter la course aux armements dans l’espace.  En conclusion, la représentante a appelé à une volonté politique renouvelée et un engagement plus sincère pour pouvoir réaliser les objectifs de l’ONU en matière de désarmement. 

Mme MATHU JOYINI (Afrique du Sud) a rappelé que son pays était favorable à la mise en œuvre « sans discrimination » de tous les instruments multilatéraux de désarmement et de non-prolifération.  Elle a également estimé que la Conférence du désarmement et la Commission du désarmement avaient créé un espace pour négocier de manière complète sur les questions de sécurité les plus urgentes, ajoutant que les revitaliser sans délai contribuerait à la restauration de la légitimité et de l’efficacité du régime onusien de désarmement dans son ensemble.  Pour que la deuxième Conférence sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires et de destruction massive au Moyen-Orient soit couronnée de succès, il convient que tous les pays de la région y participent activement et de bonne foi, a affirmé la représentante.

Après avoir appelé les États-Unis et l’Iran à rependre leurs négociations dans le cadre du Plan d’action conjoint, Mme Joyini a regretté que les décisions de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques ne soient plus prises et appuyées par un consensus clair.  Cette organisation doit être impartiale et neutre pour permettre une reddition de comptes sans équivoque en cas de non-respect de ses dispositions, a-t-elle insisté. 

Pour M. MUNIR AKRAM (Pakistan), le consensus international sur le désarmement et la non-prolifération faiblit en raison des politiques de discrimination et de méfiance.  De nouveaux systèmes d’armements sont mis au point et la politique des blocs et des alliances semble connaître un nouvel essor.  Le risque de guerre nucléaire grandit, a poursuivi le représentant, qui a appelé à des efforts concertés pour remobiliser ce consensus et salué en ce sens la reprise du dialogue entre la Fédération de Russie et les États-Unis.

La menace qui pèse sur la paix et la sécurité aujourd’hui en Asie du Sud provient de l’Inde, a ensuite accusé le représentant.  Ce régime souhaite imposer une solution génocidaire dans le Cachemire occupé, a-t-il continué, expliquant que l’Inde cherchait à acquérir l’hégémonie sur la région.  Évoquant ensuite les armes acquises par l’Inde, M. Akram a souligné que la majorité d’entre elles étaient déployées contre le Pakistan.  Mon pays fera tout ce qui est en son pouvoir pour vaincre et prévenir toute agression potentielle de la part de l’Inde, a-t-il assuré.  La paix et la stabilité en Asie du Sud ne sauraient être réalisées de cette manière, a-t-il conclu, ajoutant que le Pakistan avait proposé un régime de retenue stratégique dans la région, une proposition qui reste sur la table. 

M. ABDULLAH ALI FADHEL AL-SAADI (Yémen) a réitéré son attachement aux principes et objectifs de désarmement et de sécurité internationale ainsi qu’à la création de zones exemptes d’armes nucléaires et de destruction massive.  Il a déploré qu’à une époque où le Yémen était en paix, les milices de la mort houthistes aient installées des mines et autres engins explosifs dans de nombreuses régions du pays qu’elles contrôlaient et les aient laissés derrière elles, provoquant aujourd’hui encore la mort ou la mutilation de milliers de victimes, en particulier des enfants.  Le représentant a conclu en réitérant la coopération de son pays avec la communauté internationale afin d’atteindre ses buts et objectifs de paix et de sécurité.

AMRIT BAHADUR RAI (Népal) s’est dit préoccupé par la détérioration de la paix et de la sécurité internationales en raison du retour de la course aux armements entre les grandes puissances.  Le monde connaît une paix illusoire, a-t-il affirmé, sur un fond de modernisation des arsenaux nucléaires qui représente une menace existentielle.  En tant qu’État partie au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), à la Convention sur les armes chimiques et à celle sur les armes biologiques, le Népal fait part de ses préoccupations relatives aux sommes versées dans la modernisation et la fabrication de plus de 14 000 ogives nucléaires dans le monde.  Le représentant a soutenu la création de zones exemptes d’armes nucléaires, y voyant un outil efficace du désarmement nucléaire, et a condamné l’utilisation d’armes chimiques en prenant note du régime de vérification de la Convention sur les armes chimiques.

Notant les nombreuses victimes des armes légères et de petit calibre, M. Rai a regretté que ces armes nourrissent des conflits dans de nombreuses sociétés.  Il a appelé à en règlementer le commerce illicite.  Le Népal appelle aussi à associer les femmes et les jeunes à la réflexion sur le désarmement car il voit en eux les moteurs du changement pour une nouvelle architecture du désarmement.  Aux côtés d’autres coauteurs, le Népal présentera à nouveau une résolution sur le Centre régional pour le désarmement en Asie-Pacifique, qui se trouve au Népal.  Le représentant a lancé un appel à soutenir et renforcer le rôle de ce centre.

M. CRISTIAN ESPINOSA (Équateur) a condamné l’utilisation des armes légères et de petit calibre sous toutes leurs formes.  Ces armes ont des effets délétères sur la population civile durant les périodes de conflit ou en dehors et ce sont surtout les femmes et les enfants qui en pâtissent, a-t-il déploré.  Le représentant a exhorté les parties à cesser de financer les entreprises qui fabriquent des armes à sous-munitions, les jugeant particulièrement cruelles.  Il a réaffirmé l’engagement de l’Équateur contre les mines antipersonnel.

L’Équateur est favorable à l’utilisation exclusivement pacifique de l’espace extra-atmosphérique et demande la création d’un instrument juridiquement contraignant qui préserve cet espace.  Enfin, dénonçant la résurgence d’une rhétorique de plus en plus violente, le représentant a invité à la tolérance et à la coexistence pacifique entre voisins.  

M.OSAMA MAHMOUD ABDELKHALEK MAHMOUD (Égypte) a confirmé que son pays présenterait de nouveau cette année son projet de résolution relative à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive au Moyen-Orient.  Ce texte continue d’envoyer un message clair à tous et nourrit l’espoir qu’un consensus soit atteint pour permettre la réalisation de cet objectif datant de 1995, a indiqué le représentant.  M.  Mahmoud a formulé le souhait que la deuxième conférence sur cette question, qui aura lieu à New York au mois de novembre et sera présidée par le Koweït, fasse de cet objectif soutenu par le Secrétaire général un impératif mondial partagé.

M. Mahmoud a en outre appelé les délégations de la Commission à soutenir largement les projets de résolution dont son pays sera l’un des coauteurs, notamment celui intitulé « Vers un monde exempt d’armes nucléaires: accélérer la mise en œuvre des engagements en matière de désarmement nucléaire » et celui concernant la prévention d’une course aux armements dans l’espace.

M. PANKAJ SHARMA (Inde), qui s’exprimait par visioconférence, a noté que la pandémie de COVID-19 avait accentué la nécessité d’un multilatéralisme renforcé, d’une coopération internationale accrue et d’une ONU plus forte.  L’Inde est fermement attachée à l’objectif d’un désarmement nucléaire universel, non discriminatoire et vérifiable, a-t-il affirmé.  Les résolutions annuelles de l’Inde, qui portent sur la « Convention sur l’interdiction de l’utilisation des armes nucléaires » et la « Réduction du danger nucléaire », ont souligné la nécessité pour la Conférence du désarmement d’entamer des négociations pour parvenir à un accord sur une convention internationale interdisant l’utilisation ou la menace d’utilisation d’armes nucléaires, a-t-il insisté. 

M. Sharma a affirmé que l’Inde était un État responsable qui s’est engagé, conformément à sa doctrine nucléaire, à maintenir une dissuasion minimale crédible avec une position de non-utilisation en premier et de non-recours contre les États non dotés d’armes nucléaires.  Sans diminuer la priorité accordée au désarmement, l’Inde a soutenu l’ouverture immédiate de négociations au sein de la Conférence du désarmement pour un traité sur l’arrêt de la production de matières fissiles.  Le représentant s’est également félicité que la septième Réunion biennale des États sur les armes légères et de petit calibre (ALPC) ait adopté avec succès un document final après des discussions de fond sur la question des armes légères et de petit calibre. 

M. Sharma a spécifié que la résolution annuelle de l’Inde sur le « Rôle de la science et de la technologie dans le contexte de la sécurité internationale et du désarmement » appelait les États Membres à rester vigilants pour comprendre les nouveaux développements en matière de science et de technologie qui pourraient affecter la sécurité internationale.  Il a dit être profondément préoccupé par la prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs, qui mettent en danger la paix et la sécurité internationales.

M. KAHA IMNADZE (Géorgie) a regretté que la pandémie n’ait rien changé aux menaces qui pèsent sur la paix et sécurité internationales, notamment celle des armes qui tombent entre les mains d’acteurs non étatiques.  Il a souhaité que la dixième Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) se tienne bien l’année prochaine et soit couronnée de succès. 

L’utilisation des armes chimiques est inacceptable, a poursuivi le représentant.  Elle représente une violation grave du droit international.  Il a donc exigé que les responsables de tels actes aient à rendre des comptes, en particulier dans le contexte syrien.  Il faut aussi faire face à la propagation excessive des armes classiques et de leur commerce illicite, a-t-il estimé.  La lutte contre le terrorisme étant aussi une priorité de la Géorgie, le représentant a fait état de tentatives déjouées de Daech et d’autres groupes terroristes par son pays.

La région de la mer Noire est exposée à une militarisation excessive, a estimé le représentant.  Pour M.  Imnadze, l’occupation russe de l’Abkhazie viole le droit international et menace la sécurité européenne.  De plus, dans le cadre des tactiques hybrides de la Fédération de Russie, la Géorgie a été victime de cyberattaques malveillantes, a affirmé le représentant, qui a demandé au Conseil de sécurité de se saisir de cette question.  La communauté internationale devrait prendre des mesures coordonnées et globales pour faire face aux défis pluridimensionnels du désarmement qui se jouent des frontières, a-t-il conclu.

Mme ANNA KARIN ENESTRÖM (Suède) a déclaré que le risque d’une nouvelle course aux armements nucléaires et celui de l’utilisation effective d’armes nucléaires étaient toujours présents, rappelant qu’une seule explosion nucléaire aurait des conséquences humanitaires catastrophiques.  À l’approche de la dixième Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération nucléaire, l’enjeu est de taille, a-t-elle ajouté.

L’Initiative de Stockholm pour le désarmement nucléaire, lancée par la Suède en 2019 avec 15 autres États non dotés d’armes nucléaires, visait à susciter un soutien politique en faveur d’un programme de désarmement pragmatique et axé sur les résultats avant la conférence d’examen, a rappelé la représentante.  En 2020, l’Initiative a adopté une déclaration comprenant 22 propositions et des mesures concrètes en faveur du désarmement nucléaire et a présenté un document de travail sur la réduction des risques contenant plusieurs idées constructives que les États pourraient faire avancer.  Mme Eneström a donc invité tous les États parties au TNP à s’aligner sur ses propositions, comme de nombreux États l’ont déjà fait.  

La représentante a par ailleurs dénoncé le transfert illicite, l’accumulation déstabilisatrice et l’utilisation abusive des armes légères et de petit calibre, qui continuent de menacer gravement la paix et la sécurité mondiales.  La Suède est fermement convaincue que le droit international s’applique pleinement à tous les systèmes d’armes et qu’un contrôle humain significatif sur l’utilisation de la force devrait être maintenu, y compris sur celui des armes légères, a-t-elle ajouté. 

Droit de réponse

Le représentant de la République populaire démocratique de Corée a qualifié de politique d’hostilité les manœuvres militaires des États-Unis « à l’encontre » de son pays dans la région.  Ces manœuvres dans les eaux de la péninsule coréenne maintiennent une situation permanente de guerre dans la région et sapent les aspirations à la paix du peuple nord-coréen, a-t-il affirmé.  Pour le représentant, la République populaire démocratique de Corée se défend proportionnellement à l’intensification des menaces que les manœuvres conjointes des États-Unis et de la Corée font peser sur sa survie. 

Le représentant de l’Inde a réagi à l’intervention du Pakistan en l’accusant de « continuer de propager des informations erronées et des allégations sans fondement » à l’encontre de son pays sur la question du Jammu-et-Cachemire, « un territoire qui fera toujours partie intégrante de l’Inde ».  Le Pakistan a toujours appuyé les terroristes, a affirmé le représentant, « alors comment s’attendre à une contribution positive de ce pays aux délibérations de la Première Commission » ?  Le représentant a également accusé le Pakistan « d’orchestrer des campagnes de haine à l’encontre de l’Inde, alors il faut faire cesser son double discours qui consiste à utiliser la tribune de la Commission » pour cela.  L’Inde a aussi accusé le Pakistan d’avoir exporté des matières nucléaires illicites dans le passé et l’a présenté comme « l’épicentre du terrorisme mondial ».  Contrairement à l’approche constructive de l’Inde sur le désarmement, le Pakistan a bloqué les discussions de la Conférence du désarmement, a encore accusé le représentant, pour qui la Première Commission ne doit pas se consacrer aux questions de sécurité bilatérale et doit réagir aux tentatives du Pakistan de prendre en otage sa tribune à cette fin. 

Le représentant de la Fédération de Russie a répondu à la Géorgie, qu’il a accusée de vouloir « jeter le discrédit sur la Russie ».  Il faut comprendre le contexte historique de l’Ossétie du Sud, a fait valoir le représentant, qui a expliqué que 1 400 civils avaient été victimes de « l’attaque contre l’Ossétie du Sud par les hommes de Saakashvili » et ajouté que les enquêtes internationales avaient confirmé que l’intervention russe de 2008 était justifiée pour éviter d’autres victimes.  Le contingent russe qui se trouve en Ossétie du Sud et en Abkhazie y est à la demande de ces États souverains pour en assurer la sécurité, a affirmé le représentant.  La Fédération de Russie a espéré que la Géorgie respectera le processus politique en cours et souligne que ces questions ne doivent pas être réglées ici, où l’Ossétie et l’Abkhazie ne siègent pas, mais dans le cadre des discussions de Genève.  Le représentant a également rejeté toutes les accusations relatives à M. Navalny faites à devant la Première Commission, affirmant que la Russie n’avait « pas attendu l’assistante technique de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) pour lancer une enquête sur cette situation, en quête à laquelle l’Allemagne et la suède refusent de coopérer ».  

Le représentant de la République arabe syrienne a rejeté les accusations du Danemark, mon pays a respecté les obligations de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC), a-t-il affirmé.  Certains pays nordiques se sont engagés dans le cadre d’une alliance illégitime prétendant lutter contre Daech, a-t-il ensuite accusé, ajoutant que cette alliance avait détruit les infrastructures de son pays et attaqué les bases de l’armée syrienne pour que Daech puisse progresser.  Évoquant ensuite la résolution votée par les États parties à l’OIAC, il a dénoncé un texte adopté en l’absence de consensus, en violation des pratiques de l’organisation.  

Le représentant du Pakistan a dénoncé la doctrine offensive de l’Inde et sa volonté de domination, y voyant une menace non seulement pour son pays mais pour toute la région. Évoquant les « actions illégales de l’Inde dans le Jammu-et-Cachemire occupé », il a souligné que ces questions étaient très pertinentes pour les travaux de la Première Commission.  Le Pakistan a toujours mis en exergue le terrorisme d’État des autorités indiennes, a ajouté le représentant, qui a jouté que ce terrorisme d’État ne mettrait pas fin à la détermination du peuple du Jammu-et-Cachemire à exercer son droit à l’autodétermination.  Il a réaffirmé que le Jammu-et-Cachemire ne faisait pas partie intégrante de l’Inde, ni ne constituait une question interne indienne, mais qu’il s’agissait d’un différend international.  Il a par ailleurs affirmé que soutien apporté par l’Inde au projet de traité interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d’armes et autres dispositifs explosifs nucléaires n’était qu’une « posture », l’Inde refusant d’intégrer dans les négociations les stocks existants. 

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