Soixante-seizième session,
6e séance plénière - matin
AG/DSI/3668

Première Commission: l’élimination des armes de destruction massive est présentée comme la condition d’un monde plus sur et prospère

Les délégations de la Première Commission (désarmement et sécurité internationale) ont poursuivi, ce matin, leur débat général en réaffirmant la nécessité d’abandonner les armes de destruction massive afin de pouvoir construire une société plus sûre et prospère.  À cet égard, l’Afrique du Sud, au nom de la Coalition pour un nouvel ordre du jour, a déploré que « l’objectif de la première résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies, adoptée en 1946 et visant à assurer l’élimination des armes atomiques, reste inachevée 75 ans plus tard ». 

La situation toujours volatile dans la péninsule coréenne a également été évoquée, comme le processus de négociation en cours d’une création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient. 

À l’image de la Lituanie ou de la Tunisie, nombreux sont les intervenants qui ont salué la prorogation du traité américano-russe New START, une contribution « cruciale » à la sécurité et à la stabilité internationales qui devra être complétée d’accords de maîtrise des armements incluant tous les types d’armes nucléaires.  « Les États-Unis ont fait montre de transparence en annonçant récemment la publication d’un rapport sur l’état de leur stock d’armes nucléaires », a précisé le représentant lituanien, qui a appelé la Chine -qui augmente ses capacités d’armes nucléaires- à se joindre aux pourparlers sur le contrôle des armes nucléaires ouverts par l’important dialogue stratégique entre Russes et Américains. 

Son homologue tunisien lui a emboîté le pas, en plaidant pour l’universalisation du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et l’entrée en vigueur « dans les meilleurs délais » du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE).  La Tunisie a également souhaité que la deuxième Conférence sur la création au Moyen-Orient d’une zone exempte d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive fixe « des modalités claires et un calendrier précis de mise en œuvre des obligations agréées » lors de la Conférence de 2018. 

Le Koweït, qui présidera cette conférence fin novembre, à New York, a assuré que, conformément aux résolutions préparatoires à cette deuxième session, la présidence travaillera de manière transparente et inclusive en vue d’établir une feuille de route claire « nous conduisant au résultat escompté depuis 1995 ».  « Ce processus n’exclut personne, et n’impose aucune restriction ni condition », a-t-il souligné.

La RPDC et le Japon ont exprimé leurs divergences de vue sur l’environnement sécuritaire dans la péninsule coréenne.  « Comment le renforcement de la politique de dissuasion de la RPDC peut-il être qualifié de provocation alors que les activités de l’alliance militaire américano-sud-coréenne ne sont jamais remises en question quand elles provoquent un déséquilibre destructeur dans toute la région? » a demandé le représentant nord-coréen.  La RPDC, « État doté d’armes nucléaires responsable » et attaché à la réalisation de l’objectif onusien d’un monde exempte d’armes nucléaires, a affirmé qu’il utiliserait ces armes si « les forces hostiles » tentent d’avoir recours aux leurs contre lui.

De son côté, le Japon, qui a demandé l’élaboration de mesures concrètes pour réduire le risque d’utilisation accidentelle des armes nucléaires, a exprimé les vives inquiétudes qu’inspire la poursuite d’activités nucléaires « dangereuses » par la RPDC, y compris le renforcement de ses capacités de missiles signalé par le Directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  « Le Japon réaffirme son ferme engagement à parvenir, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, au démantèlement complet, vérifiable et irréversible de toutes les armes nucléaires de la République populaire démocratique de Corée », a souligné avec force le représentant japonais.

Au chapitre des armes classiques, plusieurs pays d’Afrique, d’Amérique latine et des Caraïbes ont appelé la communauté internationale à intensifier les efforts de lutte contre la circulation illicite d’armes légères et de petit calibre (ALPC), frein persistant à la sécurité collective et au développement socioéconomique d’une région durement frappée par la pandémie de COVID-19.

L’Uruguay s’est dit convaincu que le Traité sur le commerce des armes constituait désormais la « pierre angulaire » d’une réglementation internationale et d’un commerce international plus responsable des armes classiques, « en premier lieu les ALPC, leurs pièces et composants ».  La Tunisie et le Viet Nam ont néanmoins rappelé le droit des États à acquérir, dans ce cadre, les armes nécessaires à la défense de leur sécurité et intégrité nationale. 

Évoquant l’application du plan d’action pour l’exécution durable des mesures prioritaires contre la prolifération illicite des armes à feu et des munitions dans les Caraïbes à l’horizon 2030, la représentante d’Haïti a appelé la Commission à se pencher sur la prolifération de ces armes dans la région, le phénomène y étant aggravé par la précarité des structures frontalières et des ports, qui facilite leur entrée illicite.  Elle a par ailleurs souhaité que le document final adopté à la septième Réunion biennale des États parties au Programme d’action des Nations Unies sur les ALPC soit considéré comme un instrument des droits de l’homme impliquant plus avant les femmes dans les activités du désarmement. 

En fin de séance, la Fédération de Russie, la RPDC, la Chine, le Japon, la République arabe syrienne et la Turquie ont exercé leur droit de réponse.

La prochaine séance de la Première Commission aura lieu demain, mardi 12 octobre à 10 heures.  La Commission achèvera son débat général et entamera l’examen de son débat thématique.

SUITE DU DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR TOUCHANT LE DÉSARMEMENT ET LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE

Déclarations

M. XOLISA MFUNDISO MABHONGO (Afrique du Sud), au nom de la Coalition pour un nouvel ordre du jour, a déclaré que le mécanisme de désarmement jouait un rôle essentiel dans la réalisation du monde envisagé dans la Charte des Nations Unies.  Il est donc essentiel que les composantes du mécanisme de désarmement soient en mesure de remplir leurs mandats respectifs, a-t-il ajouté.  Pour le représentant, le mécanisme des groupes de travail à composition non limitée est de plus en plus souvent envisagé pour faire avancer les questions clefs.  Ces groupes, a-t-il soutenu, sont inclusifs, transparents et basés sur le consensus.  Il s’est demandé s’il n’était pas temps de revitaliser de manière globale le mécanisme de désarmement afin de répondre aux demandes et aux opportunités de ce millénaire. 

M. Mabhongo a déploré que l’objectif de la première résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies, adoptée en 1946, visant à assurer « l’élimination des armes atomiques et de toutes les autres armes importantes pouvant servir à la destruction massive des armements nationaux » reste inachevée 75 ans plus tard.  Il a toutefois estimé que l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN), dont il s’est félicité, était l’un des développements les plus importants vers le désarmement nucléaire depuis 1946.  Le représentant a en outre déclaré que les zones exemptes d’armes nucléaires étaient essentielles aux efforts de désarmement et de non-prolifération et s’est félicité de la convocation de la deuxième session de la Conférence sur la création d’une telle zone au Moyen-Orient. 

Le Plan d’action global commun reste l’une des réalisations diplomatiques les plus importantes dans le domaine de la non-prolifération nucléaire, a estimé par ailleurs M. Mabhongo, qui a appelé toutes les parties à l’Accord de Vienne, y compris l’Iran et les États-Unis, à reprendre les pourparlers.  Il s’est également déclaré préoccupé par la polarisation continue au sein des organes de décision de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, qui conduit à l’adoption fréquente de décisions par vote plutôt que par consensus.  Il a en outre condamné l’utilisation d’armes chimiques par quiconque, en tout lieu et en toute circonstance.  L’Afrique du Sud, a-t-il conclu, est particulièrement honorée de présenter, avec ses coauteurs, la Colombie et le Japon, le projet de résolution annuelle intitulé « Le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects ».

M. BOŠTJAN MALOVRH(Slovénie) a déclaré que l’un des défis complexes actuels était le fait indéniable que l’architecture mondiale de non-prolifération et de désarmement était sous pression.  Il a de plus spécifié que la récente prolongation de cinq ans du Traité New START représentait l’un des rares développements positifs de ces dernières années.  L’un des principes directeurs de notre politique étrangère est la promotion de l’universalité des instruments internationaux et de la mise en œuvre de ces instruments, ce qui est particulièrement pertinent pour le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, a-t-il encore ajouté.  Il a de plus estimé que le troisième pilier du TNP en particulier devait faire l’objet d’une attention et d’une visibilité accrues et que l’objectif d’un monde sans armes nucléaires devait être atteint.  M. Malovrh a appelé tous les États qui ne l’avaient pas encore fait à s’engager à signer et à ratifier le traité dès que possible.

Le Représentant s’est également prononcé en faveur des efforts visant à prévenir la course aux armements dans l’espace.  Il s’est de plus félicité des résultats obtenus par le groupe de travail à composition non limitée et le groupe de travail gouvernemental en ce qui concerne les questions liées à la cybernétique.  Avant de conclure, il a précisé que la prochaine sixième Conférence d’examen de la Convention sur certaines armes conventionnelles ne devait pas être en deçà des attentes croissantes.  Il s’agit notamment de trouver un terrain d’entente sur la question complexe des technologies émergentes dans le domaine des systèmes d’armes létales autonomes, a-t-il encore expliqué.  Il a conclu en soulignant que le travail du GGE était essentiel et a appelé tous les États qui ne l’avaient pas encore fait à adhérer sans plus tarder à la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel.

M. RYTIS PAULAUSKAS (Lituanie) s’est inquiété de la dégradation de la situation militaire en Europe, évoquant les manœuvres aux frontières, les cyberattaques ou encore l’utilisation des migrants et réfugiés pour faire pression sur les États.  En tant qu’État non nucléaire, la Lituanie réitérait son soutien à une approche inclusive et progressive du désarmement nucléaire et à des mesures significatives pour créer un environnement propice à de nouvelles négociations sur le désarmement nucléaire « afin de parvenir à un monde sans armes nucléaires ».  De tels efforts doivent être fondés sur les dispositions du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), y compris son Article VI, et basés sur les principes d’efficacité, de vérification et de sécurité non diminuée pour tous, a-t-il précisé.  La Lituanie reste convaincue qu’un contrôle des armes nucléaires réciproque et vérifiable fondé sur les traités et reflétant l’environnement de sécurité existant, peut contribuer à la réduction des armes nucléaires. 

À cet égard, M. Paulauskas a salué la prorogation du Traité New START, « contribution cruciale à la sécurité et à la stabilité internationales ».  Le représentant a considéré que les futurs accords de maîtrise des armements devront inclure « tous les types d’armes nucléaires », les États-Unis ayant selon lui fait montre de transparence en annonçant récemment la publication d’un rapport sur l’état de leur stock d’armes nucléaires.  « Nous appelons la Chine, qui augmente ses capacités d’armes nucléaires, à faire preuve de responsabilité et à se joindre aux pourparlers sur le contrôle des armes nucléaires ouverts par le dialogue stratégique entre Russes et Américains », a-t-il déclaré.  Enfin, le représentant a appelé les États Membres à réaffirmer leur engagement politique à faire respecter les normes de la Convention sur les armes chimiques, s’est dit inquiet de l’utilisation d’une substance chimique dans l’affaire Navalny et a condamné les attaques chimiques en Syrie.  Le représentant a également appuyé les normes établies par la Convention sur les armes biologiques et à toxines, en appuyant le plus largement possible les projets de résolution annuels de la Première Commission sur ces thèmes.

M. ION JINGA (Roumanie) s’est inquiété de l’émergence de nouveaux risques qui mettent à mal un ordre international fondé sur des règles communes.  Pour renforcer la sureté et la sécurité face à la menace nucléaire, le représentant a appelé à respecter le régime de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et ses protocoles additionnels.  Il a également appelé tous les États à ratifier le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) pour permettre l’entrée en vigueur de ce traité dont on vient de célébrer le vingt-cinquième anniversaire de l’adoption et qui représente un pilier de la confiance. 

M. Jinga a en outre salué la prorogation du Traité New START entre les États-Unis et la Fédération de Russie et a invité la Chine à se joindre à cette réflexion sur la limitation des stocks d’armes nucléaires.  Il a exhorté la République populaire démocratique de Corée (RPDC) à renoncer à son programme nucléaire et de missiles balistiques de manière irréversible et vérifiable.  Il a appuyé les activités de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) avant de s’inquiéter d’un retour de l’utilisation d’armes chimiques dans plusieurs parties du monde. 

Alors que la pandémie de COVID-19 a « mis en lumière nos vulnérabilités face aux armes biologiques », le représentant a appelé toutes les délégations à respecter la Convention sur l’interdiction des armes biologiques et à toxines.   En outre, M. Jinga a exhorté les États Membres à adopter dans l’espace extra-atmosphérique un comportement respectueux des principes de la primauté du droit.  Enfin, après avoir salué la pertinence du Programme d’action des Nations Unies sur les armes légères et de petit calibre, le représentant a estimé que le Traité sur le commerce des armes était un des cadres les plus adaptés pour faire face à ces menaces.

M. TAREQ M. A. M. ALBANAI (Koweït) a réaffirmé l’attachement de son pays au multilatéralisme, qui permet de faire progresser le dialogue dans la mise en œuvre des instruments internationaux de désarmement et de non-prolifération, lesquels visent à réaliser les aspirations des peuples du monde.  Le Koweït présidera la deuxième Conférence pour une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient et d’autres armes de destruction massive, fin novembre, à New York, a-t-il rappelé.  À ce propos, il a assuré que, conformément aux résolutions préparatoires à la conférence, la présidence travaillera de manière transparente et inclusive en vue d’établir d’une feuille de route claire « nous conduisant au résultat escompté depuis 1995 ».  Ce processus n’exclut personne, et n’impose aucune restriction ni condition, a-t-il souligné.

M.  DINH QUY DANG (Viet Nam) a soutenu le droit de tous les États à bénéficier, aux fins de leur développement socioéconomique, de l’énergie nucléaire mais aussi biologique.  Les États dotés d’armes de destruction massive, en particulier d’armes nucléaires, doivent honorer en ce sens leurs obligations au titre de l’Article VI du TNP touchant à l’élimination des arsenaux et à l’exercice de ce droit fondamental, a-t-il ajouté.  Sur les armes classiques, le représentant a noté que le Traité sur le commerce des armes devait être mis en œuvre en tenant compte du droit légitime de ses membres à la légitime défense, un droit que consacre la Charte des Nations Unies, a-t-il rappelé.

M. GYÖRGY MOLNÁR (Hongrie) s’est particulièrement inquiété des violations répétées, ces dernières années, de la convention d’interdiction des armes chimiques (OIAC), du non-respect par l’Iran du Plan d’action global commun et du manque de progrès dans la dénucléarisation complète et vérifiable de la péninsule coréenne.  Il a souhaité que le nouveau dialogue en cours dans le cadre de la prorogation du Traité New START sur la gestion des stocks d’armes nucléaires et de missiles balistiques se traduira par des avancées dans d’autres domaines. 

Après avoir rappelé que son pays présidait le Groupe de travail de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe sur la cybersécurité depuis 2017, le représentant s’est particulièrement félicité que les deux groupes de travail de l’ONU sur la question aient pu conclure leurs travaux par l’adoption par consensus de leurs rapports.  Il a espéré que la dixième Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) serait un succès.  « Nous devons attacher la plus haute importance aux trois piliers de ce traité, pierre angulaire du désarmement et la non-prolifération », a insisté le représentant. 

Enfin, M. Molnár a indiqué que la Hongrie présenterait à nouveau cette année le projet de résolution annuelle sur la Convention d’interdiction des armes biologiques.  En conclusion, il a tout particulièrement salué la valeur ajoutée de la convention d’interdiction sur certaines armes classiques pour s’attaquer au problème des systèmes d’armes létaux autonomes.   

Mme WISLYNE PIERRE (Haïti) a pris acte de l’engagement du Secrétaire général concernant l’application du plan d’action pour l’exécution durable des mesures prioritaires contre la prolifération illicite des armes à feu et des munitions dans les Caraïbes à l’horizon 2030, « dans le but de prévenir et combattre le trafic d’arme à feu et de munition ».  

Compte tenu de l’incontournable corrélation entre prévention et la réduction des trafics d’armes, Haïti souhaite une issue négociée à ce problème pour parvenir à contrôler la circulation des armes légères et de petit calibre, qui continue à accroître l’incertitude quant à la stabilité des pays et entraver leur développement, a-t-elle ajouté.  La représentante a appelé la Commission à porter un regard particulier sur la prolifération de ces armes détenues et commercialisées illégalement, dans la région des caraïbes, le phénomène étant aggravé par la précarité des structures frontalières et des ports qui facilite leur entrée illicite.  Ces armes à feu causent des crimes violents, aggravent l’insécurité et entraînent le déplacement de millions de personnes, a encore souligné Mme Pierre.   

La représentante a par ailleurs souhaité que le document final adopté à la septième Réunion biennale des États parties au Programme d’action des Nations Unies sur les armes légères et de petit calibre soit considéré comme un instrument de droits de l’homme impliquant plus avant les femmes dans les activités du désarmement.  Elle a indiqué que sur le plan national Haïti avait déployé, dans le cadre du programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration, des efforts considérables pour mettre sur pied un mécanisme de gestion des armes et des munitions qui soit conforme aux normes internationales.

M. MOEZZ LAOUANI (Tunisie) a souligné l’importance de réaliser l’universalité du TNP par l’adhésion des États encore non parties et a espéré que la prochaine Conférence d’examen sur l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive au Moyen-Orient soit couronnée de succès en fixant des modalités claires et un calendrier précis de mise en œuvre des obligations agréées.  Le représentant a réaffirmé son attachement au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires et a appelé les États qui ne l’avaient pas encore fait, en particulier ceux visés à l’Annexe 2 du Traité, à le signer et à le ratifier le plus tôt possible.  Il a également salué la prorogation du Traité New START entre les États-Unis et la Fédération de Russie pour une nouvelle période de cinq ans.

À propos du commerce illicite, la prolifération et le trafic d’armes classiques, en particulier les armes légères et de petit calibre, M. Laouani a expliqué qu’ils continuaient de représenter une grave menace à la paix et la sécurité internationales.  La Tunisie a soutenu l’adoption du Traité sur le commerce des armes, convaincue de la contribution importante qu’il pouvait apporter à la résolution du problème du commerce illicite des armes classiques, sans préjudice du droit légitime des États à acquérir légalement des armes conventionnelles et des munitions pour leurs besoins d’autodéfense et de sécurité.

Le représentant a dit partager les préoccupations quant à la militarisation croissante des nouvelles technologies, qui contribue à une course aux armements qualitative, y compris au niveau stratégique.  Les efforts de non-prolifération devraient s’accompagner d’engagements crédibles en matière de maîtrise des armements et de désarmement ainsi que du renforcement de la coopération internationale pour l’utilisation pacifique de ces nouvelles technologies et pour l’atténuation des risques que posent leurs utilisations malveillantes, a-t-il enfin spécifié.

M. MUHABI JAMES LUNGU (Zambie) a considéré que le règlement des questions relatives aux armes nucléaires et aux autres armes de destruction massive constituait un préalable à la réalisation des objectifs de développement durable, qui plus est dans le contexte persistant de la pandémie de COVID-19.  Le monde doit se débarrasser de ses armes pour que nos enfants puissent grandir sans crainte d’une destruction de la planète et pour n’avoir plus à se concentrer que sur le développement durable, a estimé le représentant, qui a plaidé pour un transfert sans délai des dépenses militaires vers le financement de cet « espoir commun », formant même le vœu que la présente de l’Assemblée générale soit l’occasion pour les États Membres de lancer un message en faveur d’un monde libéré de « toutes les armes ».

M. NEVILLE MELVIN GERTZE (Namibie) a dit que l’engagement de son pays en faveur de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire s’était intensifié lorsque, le 20 mars 2020, la Namibie est devenue le trente-sixième pays à adhérer au Traité historique de 2017 sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN).  Il a ajouté que ce Traité entré en vigueur en janvier 2021 constituait un impératif éthique et moral dans la quête pour faire avancer le droit international et un grand pas vers l’élimination éventuelle des armes nucléaires.  « La Namibie, qui a adhéré au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) il y a 20 ans, est déçue que le Traité ne soit toujours pas entré en vigueur », a ensuite indiqué le représentant, avant d’ajouter que le TICE restait un pilier essentiel du désarmement nucléaire, qui fournit une base juridique solide contre les essais nucléaires, empêchant ainsi la mise au point de nouveaux types et conceptions d’armes nucléaires.  Il a dit attendre avec impatience la dixième Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération nucléaire (TNP), dans laquelle la Namibie voit une opportunité de renforcer la transparence et la responsabilité dans le respect des engagements de désarmement pris lors de la Conférence d’examen de 2015.

En tant qu’État partie à la Convention sur les armes à sous-munitions, la Namibie condamne dans les termes les plus forts l’utilisation d’armes à sous-munitions dans les zones de conflit du monde entier, a ensuite déclaré le représentant.  M. Gertze a souligné que la prolifération continue des armes légères et de petit calibre (ALPC) constituait un obstacle au développement.  Pour mettre fin au flux illicite d’ALPC, le représentant a appelé à la pleine mise en œuvre de l’Instrument international de traçage.  Il s’est particulièrement félicité de l’inclusion du programme « Femmes, paix et sécurité » dans le document final de la septième Réunion biennale des États sur le Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères et de petit calibre sous tous ses aspects et son instrument international de traçage.

Mme GABRIELA LILIÁN GONZÁLEZ HERNÁNDEZ Uruguay) a déclaré qu’à l’heure où la menace de l’utilisation d’armes nucléaires était latente et constituait une menace pour la paix et la sécurité internationales, il convenait de rappeler qu’une telle utilisation ou menace constitue un crime contre l’humanité et une violation grave du droit international et de la Convention sur la protection physique des matières nucléaires.  Elle s’est félicitée de l’entrée en vigueur, en janvier dernier, du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires et y a vu une étape importante pour le désarmement et la non-prolifération nucléaires, ainsi qu’un engagement significatif en faveur de la paix et de la sécurité internationales.  L’Uruguay, a-t-elle rappelé, est partie au Traité pour l’interdiction des armes nucléaires en Amérique latine et dans les Caraïbes -Traité de Tlatelolco- qui a créé la première zone exempte d’armes nucléaires au monde.

La représentante a, de plus, souligné l’importance de mettre un terme à la prolifération des armes conventionnelles dans les zones de conflit.  À cet égard, l’Uruguay est convaincu que le Traité sur le commerce des armes constitue la pierre angulaire d’une réglementation internationale et d’un commerce international plus responsable des armes conventionnelles, y compris les armes légères et de petit calibre, leurs pièces et leurs composant.  Mme González Hernández a dit être très attachée à la lutte contre le commerce illicite des armes légères et de petit calibre, leur accumulation déstabilisante et leur mauvaise utilisation.

L’Uruguay souhaite par ailleurs que les États Membres s’engagent à poursuivre un processus inclusif et transparent sur les technologies de l’information et des communications dans le contexte de la sécurité internationale dans le cadre des Nations Unies, notamment par le biais du nouveau groupe de travail pour la période 2021-2025.

Mme González Hernández a lancé un appel pressant aux États pour qu’ils se conforment d’urgence à toutes les obligations en matière de désarmement et de non-prolifération, conformément au cadre juridique international.  Il est de notre responsabilité d’épuiser tous les moyens pour progresser davantage vers l’objectif du désarmement et mettre fin à la prolifération, conformément à la Charte des Nations Unies, a-t-elle conclu.

M. MARCIAL EDU MBASOGO (Guinée équatoriale) a appuyé toutes les initiatives qui nous permettront de nous approcher d’un monde sans armes de destruction massive avant de saluer tout particulièrement l’importance du régime de vérification de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  Il a regretté le manque d’engagement des États dotés de l’arme nucléaire, qui continuent de mener une course aux armements aux dépens de la réalisation des objectifs de développement durable. 

Le représentant a exhorté toutes les puissances nucléaires à ratifier le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), ajoutant que les essais nucléaires sapaient la paix et la sécurité internationales ainsi que la confiance.  M. Edu Mbasogo a souhaité que le continent africain complète le Traité de Pelindaba pour faire en sorte que le plutonium et l’uranium extraits en Afrique ne puissent plus être utilisés pour la confection d’armes nucléaires.  Enfin, le représentant a appelé à tout mettre en œuvre pour éviter la militarisation de l’espace extra-atmosphérique.

M. TEBURORO TITO (Kiribati) a déclaré que l’histoire des deux dernières guerres mondiales, qui a conduit à la création des Nations Unies, montrait que la paix et la stabilité de la communauté internationale dépendent de grandes puissances qui ont une grande influence sur les affaires des nations.  Il a rappelé que 72,6 milliards de dollars avaient été dépensés en 2020 par seulement neuf pays pour leurs armes nucléaires, alors que la pandémie se propageait.  Cela représente 137 666 dollars par minute, a-t-il ajouté, et une augmentation de 1,4 milliard de dollars par rapport à 2019.  Le représentant a regretté que cette somme n’ait pas été utilisée pour financer des mesures d’atténuation des changements climatiques afin d’aider à la fois le Pacifique et la planète.

M. Tito a annoncé que son pays présenterait une déclaration commune sur le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires et a dit attendre avec impatience la prochaine Conférence d’examen du TNP, tout en appelant les États dotés d’armes nucléaires à respecter leurs obligations en matière de désarmement.  Le représentant a, de plus, exhorté les États de l’Annexe 2 à signer et à ratifier le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.  M. Tito a conclu en expliquant que Kiribati reconnaissait et appréciait l’importance de l’engagement des jeunes dans le domaine de la paix et de la sécurité internationales.

M. KIM SONG (République populaire démocratique de Corée) a déclaré que les manœuvres militaires des États-Unis dans la péninsule coréenne visaient rien moins qu’à maintenir une hégémonie mondiale qui rappelle le contexte de la guerre froide des années 1960.  Ces faits montrent que la grave crise de sécurité à laquelle le monde est confronté aujourd’hui provient essentiellement du comportement arbitraire et autoritaire des États-Unis et de leurs alliés, qui détruisent les fondements de la paix et de la stabilité internationales, a-t-il accusé.  Le représentant a également rendu les États-Unis responsables de l’aggravation des tensions dans la péninsule coréenne, affirmant que leur politique hostile envers la RPDC prenait la forme d’un incessant chantage nucléaire et d’actions de force particulièrement intimidantes.  C’est pourquoi, a-t-il expliqué, face à de telles menaces et dans un environnement aussi hostile, lesquels perdurent depuis plus de 70 ans, nous avons été contraints d’emprunter la route ardue de la construction d’une dissuasion d’autodéfense, unique moment de défendre notre souveraineté. 

Comment le renforcement de la politique de dissuasion de la RPDC peut-elle être qualifiée de provocation alors que les activités de l’alliance militaire américano-coréenne ne sont jamais remises en question quand elles provoquent un déséquilibre destructeur pour la péninsule coréenne? s’est interrogé M. Song.  Dans l’intérêt du maintien de la paix et de la sécurité dans la péninsule coréenne, les États-Unis, premier détenteur d’armes nucléaires, doivent renoncer à leur politique hostile à l’égard de la RPDC et s’abstenir de mener « en permanence » une offensive militaire dans et autour de la péninsule coréenne, affirmé le représentant.  La RPDC, en tant qu’État doté d’armes nucléaires responsable, n’utilisera pas ces armes à moins que les forces hostiles ne tentent d’avoir recours aux leurs contre elle, a-t-il averti, avant d’insister sur le fait que son pays respectait ses engagements en matière de non-prolifération nucléaire et restait attaché à la réalisation d’un monde exempt d’armes nucléaires.

M. YOUSFI (Maroc) a réitéré le ferme attachement de son pays au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) comme pierre angulaire du régime de désarmement et de non-prolifération nucléaires, ayant assuré notre sécurité collective depuis plus de 50 ans.  Il a rappelé également l’importance d’œuvrer pour l’universalisation de ce Traité et pour la réalisation de ses objectifs et une application équilibrée et universelle de ses trois piliers.  Par ailleurs, il a souligné le rôle crucial des zones exemptes d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive pour la consécration de la paix et de la sécurité régionales et internationales, en particulier au Moyen-Orient.

À cet égard, le représentant s’est félicité de la tenue de la première session de la Conférence pour la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, en novembre 2019, sous la Présidence de la Jordanie avant de saluer la convocation de la deuxième session, prévue du 29 novembre au 3 décembre 2021 à New York, sous la présidence du Koweït.  M. Yousfi a rappelé que la prorogation du TNP était liée à l’engagement d’éliminer les armes nucléaires au Moyen-Orient, à travers l’adoption de la résolution de 1995 relative au Moyen-Orient.

Inquiet que le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) ne soit toujours pas entré en vigueur, 25 ans après son ouverture à la signature, le représentant s’est dit fortement préoccupé par le danger que représentent l’acquisition et l’utilisation potentielle de ces armes par les acteurs non-étatiques et les groupes terroristes.  Le Maroc a approuvé le Code de conduite sur la sûreté et la sécurité des sources radioactives et endossé la Déclaration de principes de l’Initiative globale de lutte contre le terrorisme nucléaire, dont il a assuré la coordination du Groupe de mise en œuvre et d’évaluation, pour la période 2019-2021.

M. Yousfi a par ailleurs exhorté la communauté internationale à faire face aux défis grandissants de la sécurité du cyberespace et de l’espace extra-atmosphérique.  Enfin, le Maroc réitère son ferme appui au Programme d’action des Nations Unies en vue de prévenir, combattre et éradiquer le commerce illicite d’ALPC.  Le représentant a salué la réussite de la septième Réunion biennale des États sur le Programme d’action des Nations Unies en la matière, tenue en juillet dernier.

Mme MYRIAM OEHRI (Liechtenstein) a déclaré que le statut du droit international restait fragile, car les positions agressives de quelques États visant à se protéger par des moyens militaires avaient un impact négatif sur la sécurité internationale.  Dans notre propre région, la sécurité a été affaiblie par les retraits du Traité « Ciel ouvert » et du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, a-t-elle ajouté.  Elle a de plus regretté que l’espace extra-atmosphérique puisse être rapidement militarisé, au détriment des importantes utilisations pacifiques de la technologie spatiale pour le développement durable, les technologies de l’information et la connectivité.  Elle s’est en revanche félicitée de la prolongation du Traité New START jusqu’en 2026 et de l’intention des parties au Plan d’action global commun de reprendre les pourparlers de Vienne.

Mme Oehri a regretté que les puissances nucléaires continuent à chercher à moderniser et à renforcer leurs capacités au nom de la dissuasion, avec pour effet d’exacerber les tensions et de renforcer la dynamique de la prolifération nucléaire.  Le TNP a un jour tracé la voie de l’élimination des armes nucléaires en rendant leur acquisition illégale, a fait observer la représentante, qui a rappelé que la course aux armes nucléaires allait directement à l’encontre des obligations des États dotés d’armes nucléaires au titre de l’Article VI du TNP et menaçait les gains importants obtenus dans le cadre du pilier de la non-prolifération.  Le vingt-cinquième anniversaire du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) a été l’occasion de réfléchir à la contribution évidente de cet instrument à l’établissement d’un moratoire de facto sur les essais nucléaires, mais aussi sur cette réalité frustrante que certains États figurant à l’Annexe 2 continuent d’empêcher sa pleine entrée en vigueur, a poursuivi Mme Oehri.

La représentante a déploré les cyberattaques militarisées contre les infrastructures essentielles, notamment les réseaux de télécommunications, les réseaux électriques, les programmes de santé ainsi que les systèmes politiques et judiciaires, estimant qu’elles sapaient les normes démocratiques et exposaient les institutions étatiques et leurs populations à de grands risques.  L’interdiction du recours à la force, sauf autorisation du Conseil de sécurité ou légitime défense, doit être appliquée partout, y compris dans le cyberespace, a-t-elle insisté.  Mme Oehri a ajouté que le Liechtenstein avait étudié le rôle que la Cour pénale internationale pourrait jouer dans la réglementation de la guerre telle qu’elle évolue dans le cyberespace. 

Enfin, le Liechtenstein est favorable à un nouveau cadre réglementaire pour les systèmes d’armes létales autonomes, sous la forme d’un instrument juridiquement contraignant visant à garantir la présence d’une composante humaine dans les processus de décision de ces systèmes. 

M. MILIKO LABA (Botswana) a soutenu le rôle central de l’Agence internationale de l’énergie atomique pour faire respecter l’engagement des États à mettre en œuvre des accords de coopération technique destinés à optimiser l’utilisation des progrès scientifiques et technologiques aux fins de développement socioéconomique.  Le Botswana appelle par ailleurs la communauté internationale à accorder une plus grande attention aux risques que les armes légères illicites font peser sur la sécurité collective et le développement, cela en assurant le strict respect des règles édictées par le Traité sur le commerce des armes. 

Par ailleurs, Le Botswana soutient l’inclusion d’une perspective de genre dans le cadre du désarmement, la participation active des femmes mais aussi des jeunes, de la société civile et du secteur privé pouvant aider à mettre au point des solutions innovantes et durables aux problèmes qui entravent le bon fonctionnement du mécanisme onusien de désarmement.

M. OGASAWARA (Japon) a déclaré que le Japon attachait une importance particulière à l’entrée en vigueur rapide du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires et au lancement, dans les meilleurs délais, de négociations sur un traité interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d’armes nucléaires.  Des mesures concrètes doivent être prises pour réduire le risque d’utilisation accidentelle de ces armes, a-t-il insisté, ajoutant que les efforts visant à accroître la transparence et la responsabilisation par le biais de rapports ne pouvaient qu’augmenter la confiance entre les États Membres.

Le représentant s’est dit profondément préoccupé par la poursuite d’activités nucléaires dangereuses par la République populaire démocratique de Corée, y compris le renforcement de ses capacités de missiles signalé par le Directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique.  Dans ce contexte, le Japon réaffirme son ferme engagement à parvenir, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, au démantèlement complet, vérifiable et irréversible de toutes les armes nucléaires de la RPDC. 

Au chapitre des armes classiques, le représentant a annoncé que, cette année encore, le Japon présenterait un projet de résolution contre le commerce illicite des armes légères et de petit calibre aux côtés de l’Afrique du Sud et de la Colombie.  En 2020, notre contribution financière à divers projets dans ce domaine s’est élevée à 39 millions de dollars américains, a-t-il précisé.

M. KENNEDY GODFREY GASTORN (République-Unie de Tanzanie) a déclaré que son pays continuait à soutenir les mesures contre les armes nucléaires et a salué l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.  Il a demandé aux États parties aux différents traités d’honorer leurs engagements, et ce, dans la plus grande transparence.  À propos du TNP et du TICE; le représentant s’est dit convaincu que la solidarité mondiale pouvait parvenir aux objectifs souhaités de désarmement par le respect des mesures agréées.  

Mme NELI YAROSLAVOVA BOGOMILOVA-RASHEVA (Bulgarie) a salué le signe positif représenté par la prolongation du Traité New START entre la Fédération de Russie et les États-Unis et a encouragé la Chine à participer aux négociations.  Pour la Bulgarie, le Traité New START est essentiel à la stabilité et à la prochaine Conférence d’examen du TNP.  La représentante a déclaré souscrire à l’objectif final d’un monde sans armes nucléaires, ajoutant que cet objectif n’était réalisable que dans le cadre du TNP, d’où l’importance de garantir le succès de la dixième Conférence d’examen l’année prochaine.  La Bulgarie appelle en outre à redoubler d’efforts, pour que le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) puisse enfin entrer en vigueur.  La représentante a demandé à la République populaire démocratique de Corée d’accepter de dialoguer et s’est dite par ailleurs inquiète du non-respect par l’Iran du Plan d’action global commun.

La représentante a enfin rappelé que son pays mettait tout en œuvre au sein de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) pour que les pays responsables d’attaques aux armes chimiques rendent des comptes. 

M. FRANCISCO DUARTE LOPES (Portugal) a salué la prorogation du Traité New START entre les États-Unis et la Fédération de Russie, de même que l’importance du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN).  Il s’est félicité de la ténue de la septième Réunion biennale d’examen du Programme d’action des Nations Unies sur les armes légères et de petit calibre avant d’espérer que la sixième Conférence d’examen de la Convention sur certains types d’armes classiques permette d’adopter un programme de travail ambitieux. 

Par ailleurs, le représentant a exhorté l’Iran à revenir à la table des négociations du Plan d’action global commun avant d’appeler la République populaire démocratique de Corée à respecter ses obligations internationales, afin de parvenir à une péninsule coréenne dénucléarisée.  Il a demandé que toutes les parties qui ont enfreint la Convention sur l’interdiction des armes chimiques soient tenues responsables de leurs actes.  Il a en outre souhaité l’ouverture de négociations pour parvenir à un traité d’interdiction de la production des matières fissiles.  Enfin, le Portugal appelle à promouvoir un comportement responsable des États Membres pour éviter la militarisation de l’espace extra-atmosphérique et du cyberespace.

M. HERINIRINA RAVELONARIVO ANDRIAMASY (Madagascar) a déclaré que les armes nucléaires constituaient encore, à ce jour, la première menace pour l’humanité.  Madagascar appuie tous les efforts de désarmement et de non-prolifération dans le domaine nucléaire et voit dans la dixième Conférence d’examen du TNP une opportunité d’analyser les meilleures manières de rendre le plus efficace possible l’application des mesures qui en découlent.  Madagascar soutient également toute initiative aux fins d’une utilisation de l’énergie nucléaire à des fins de développement.

Le représentant a également reconnu l’importance de la prévention de toute course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique et de l’utilisation ce celui-ci à des fins pacifiques et de développement.  Madagascar appelle tous les États, et en particulier ceux dotés des capacités spatiales les plus avancées, à poursuivre leurs efforts afin de faire progresser l’application de toutes les mesures multilatérales pour une démilitarisation de l’espace extra-atmosphérique.  M. Ravelonarivo a jugé nécessaire un encadrement efficace de l’utilisation du cyberespace, dans le respect du droit international et des droits fondamentaux.

Madagascar attache également une importance particulière à la lutte contre le trafic des armes légères et de petit calibre.  M. Ravelonarivo a mis en avant les efforts de son pays dans l’initiative de l’Union africaine « Faire taire les armes en Afrique » notamment à travers la collecte et la destruction des armes détenus illégalement sur l’ensemble du territoire national.

En conclusion, M. Ravelonarivo a rappelé les propos tenus lors du débat générale de l’Assemblée générale par le Président de Madagascar sur la nécessité de la solidarité entre les nations, qui doit être la plus solide possible pour l’édification d’un monde en paix et prospère. 

M. PAUL LOSOKO EFAMBE EMPOLE (République démocratique du Congo) a déclaré que la seule idée de l’existence d’armes nucléaires et de toutes autres armes de destruction massive devrait déranger notre conscience sur le danger que représentent le stockage et la valorisation de l’arsenal nucléaire.   Le représentant a souhaité que la dixième Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) donne l’occasion aux États parties de prendre des engagements de manière concrète et équilibrée dans le cadre des trois piliers du TNP.  De même, en tant qu’État partie au Traité de Pelindaba, la République démocratique du Congo appuie les différents instruments internationaux dans le cadre du désarmement et de la sécurité internationale.  M.  Empole a en outre réaffirmé le soutien de la RDC à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et souligné l’importance de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, appelant l’Agence à continuer à promouvoir l’assistance technique et la coopération dans le domaine de la science et du développement.  

Le Représentant a exprimé ses préoccupations face aux mines antipersonnel, à la prolifération des armes légères et de petit calibre, aux engins explosifs improvisés et à d’autres armes classiques, déplorant que l’activité des groupes armés en RDC soit alimentée en armes, munitions et autres effets de guerre, en échange des minerais et d’argent.  Il a dit attacher une grande importance à la mise en œuvre du Programme d’action des Nations Unies pour combattre et éradiquer le commerce illicite des armes légères et de petit calibre dans tous ses aspects.

M. Empole s’est également inquiété des menaces existantes et émergentes dues à l’utilisation malveillante des technologies de l’information et des communications.  C’est pourquoi la RDC a accueilli favorablement la mise en place du Groupe de travail à composition non limitée qui a permis à tous les États Membres de faire entendre leur voix sur cette question. 

M. MOHAMED DIOP (Mauritanie) a déclaré que la Mauritanie, en tant que siège du Secrétariat du G5 Sahel, faisait énormément d’efforts pour lutter contre le terrorisme international.  Il a salué la tenue annoncée du 29 novembre au 3 décembre, sous la présidence du Koweït, de la deuxième session de la Conférence internationale pour la mise en œuvre d’une zone exempte d’armes nucléaires et d’armes de destruction massive au Moyen-Orient.  Le représentant a en outre insisté sur l’importance d’obtenir l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) avant de saluer celle du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.  Il a également salué les résultats de la septième Réunion biennale d’examen du Programme d’action des Nations Unies sur les armes légères et de petit calibre.     

M. MUCHINERIPI MUDZVITI (Zimbabwe) a relayé la frustration du Mouvement des pays non alignés face à la hausse des dépenses militaires mondiales et à la modernisation des arsenaux nucléaires et conventionnels, « à un moment où nous cherchons un terrain d’entente sur les modalités de désarmement » et où les ressources militaires pourraient être réaffectées ailleurs dans le contexte sanitaire actuel.

Le représentant s’est dit toutefois encouragé par la décision des États-Unis et de la Fédération de Russie d’étendre les mesures de réduction et de limitation supplémentaires des armements stratégiques offensifs, dans le cadre du Traité New START, souhaitant que cet esprit de dialogue et de compromis perdure dans le cadre de la prochaine Conférence d’examen du TNP, notamment.  Le Zimbabwe tient toutefois à souligner que la poursuite de la non-prolifération ne doit pas porter atteinte au droit inaliénable des États de recourir à la technologie et aux applications nucléaires à des fins pacifiques, l’un des trois piliers du TNP. 

Le représentant s’est ensuite dit convaincu que les zones exemptes d’armes nucléaires étaient des éléments importants du régime de non-prolifération, se disant attaché au respect de ses obligations nationales au titre du Traité de Pelindaba.  Le Zimbabwe souligne enfin la nécessité d’un instrument juridiquement contraignant pour empêcher une course aux armements dans l’espace et combler les vides juridiques existants.

Mgr GABRIELE CACCIA, Observateur permanent du Saint-Siège, a noté que certains États continuaient de moderniser leurs armes nucléaires en dépit du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, exhortant les États figurant à l’Annexe 2 du TICE à le ratifier.  En même temps, le Saint-Siège considère l’entrée en vigueur en janvier dernier du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires comme un signe d’espoir.  Le Saint-Siège appuie la dixième Conférence d’examen du TNP et invite les États parties à prendre des mesures concrètes.  Il se félicite par ailleurs de la prorogation par les États-Unis et la Fédération de Russie du traité New START sur la réduction des armes stratégiques et de leur engagement renouvelé contre toute guerre nucléaire.  L’Observateur permanent a estimé que la politique de dissuasion nucléaire était dépassée, appelant la communauté internationale à mettre à jour son approche de la paix et de la stabilité.

La Première Commission doit être considérée comme le bon endroit pour mener à bien ce travail, a encore souligné Mgr Caccia.  Il a ajouté que d’autres armes de destruction massive et armes classiques devraient être mieux contrôlées, se félicitant de la Convention sur les mines antipersonnel et de la Convention sur les armes à sous-munitions.  Il a réaffirmé l’appui du Saint-Siège au Programme d’action sur les armes légères et de petit calibre et à l’Instrument international de traçage, soulignant que ces instruments « renforcent le respect de la vie et de la dignité de la personne humaine par la promotion d’une culture de paix ».

M. MAJED S. F. BAMYA, observateur de l’État de Palestine, a appelé à progresser vers l’objectif de désarmement nucléaire avant de dénoncer le statut exceptionnel dont jouissent les détenteurs de ces armes.  Il a rappelé que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) appelait les États dotés à détruire leurs armes et ceux qui ne le sont pas à s’abstenir d’en acquérir.  Il a particulièrement salué la prochaine tenue, sous la présidence du Koweït, de la deuxième session de la Conférence sur la création au Moyen-Orient d’une zone exempte d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive, avant de juger inacceptable qu’un pays de la région puisse se doter d’un droit dont il prive les autres.  Il a dénoncé le comportement d’Israël, qui reste pour lui un obstacle systématique à la création d’une telle zone, qualifiant ce « deux poids deux mesures » d’inacceptable.

Droits de réponse

La Fédération de Russie a déclaré que les accusations sans preuves et sans fondements proférées à son égard relevaient de la désinformation et que le pays respectait ses obligations dans le domaine du désarmement.  La modernisation des armements du pays n’est rien d’autre que celui d’armes existantes.  L’équilibre stratégique peut en revanche être sapé par des mesures de développement d’armements comme le système de défense antimissile des États-Unis.  Tout cela est discuté dans le cadre du dialogue stratégique russo-américain.

La République populaire démocratique de Corée (RPDC) a dénoncé l’atmosphère de pressions imposées par le Japon, qualifié d’« État criminel qui ne cesse de se militariser » et qui a adopté une législation lui permettant de développer des capacités militaires offensives. 

Réagissant à une intervention de plusieurs pays européens, la Chine a déclaré que la responsabilité principale en matière de désarmement nucléaire reposait sur la Fédération de Russie et les États-Unis en tant que principaux détenteurs d’armes de destruction massive.  La Chine est, quant à elle, prête à « poursuivre les discussions sur toute une gamme de sujets dans le souci de contribuer à la promotion de la paix et de la sécurité internationale », a conclu le représentant

Le Japon a déclaré que le programme nucléaire de la RPDC violait les décisions du Conseil de sécurité, lesquelles exigent de la RPDC qu’elle mette fin à ses essais nucléaires.  Pour le Japon, les revendications de la RPDC sont fondées sur des « erreurs factuelles ».

La République arabe syrienne a dit rejeter l’utilisation d’armes chimiques.  Pourtant, le pays continue de subir des accusations non fondées d’utilisation d’armes chimiques.  La Syrie déplore cette tentative de la communauté internationale de détourner l’attention des groupes terroristes qui utilisent de telles armes.  Le représentant a précisé que la République arabe syrienne avait adhéré à la Convention sur les armes chimiques (CIAC) en 2013 et a regretté la politisation des travaux de l’OIAC, qui a mené à des conclusions sans fondement.

La République populaire démocratique de Corée (RPDC) a exercé à nouveau son droit de réponse à la suite de l’intervention du Japon, accusé d’avoir « fabriqué » « toutes sortes de traités » en vue d’annexer la Corée.  En outre, la RPDC a accusé le Japon de s’être doté de capacités militaires afin de commettre une agression, notamment en œuvrant à l’élaboration d’un « missile hypersonique » et en consacrant beaucoup de moyens au « spectre électromagnétique ».  La RPDC juge fort inquiétant que le Japon ne reconnaisse pas ses efforts en cours et les dépenses qu’il engage pour développer son arsenal.

La Turquie, réagissant aux propos du représentant du « régime syrien », a accusé ce dernier de crimes contre l’humanité commis à « huit reprises » en se servant de l’arme chimique contre son propre peuple.  La Turquie encourage Damas à respecter ses obligations en vertu de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques.

Réagissant à son tour, le Japon a appelé à accepter les réalités historiques avec humilité avant de rappeler qu’il était, depuis son adhésion à l’ONU, un acteur de la promotion de la paix.  Le Japon assure par ailleurs que toutes ses activités menées dans l’espace extra-atmosphérique sont exclusivement pacifiques et respectueuses de tous les accords internationaux.

Reprenant la parole, la République arabe syrienne a déclaré que des groupes terroristes avaient eu recours à des armes chimiques sur son territoire avec le concours d’États, ajoutant que ces crimes ne resteraient pas impunis.

Reprenant la parole, la Turquie a estimé qu’au vu des exactions commises, elle ne considérait pas le Gouvernement actuel de la Syrie comme un représentant légitime du peuple syrien et que par conséquent elle ne souhaitait plus lui répondre. 

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