Soixante-seizième session,
8e et 9e séances plénières – matin et après-midi
AG/DSI/3670

Désarmement: les doctrines de défense et de non-prolifération au cœur du débat thématique de la Première Commission

La Première Commission (désarmement et sécurité internationale) a poursuivi aujourd’hui son débat thématique en entendant des États défendre leurs doctrines en matière d’armes de destruction massive et de prévention de la militarisation de l’espace.  L’Afrique du Sud, au nom de le Coalition pour un nouvel ordre du jour, a donné le ton en qualifiant les doctrines de dissuasion nucléaires de « concepts de sécurité nationale indéfendables et qui augmentent le risque de prolifération ».  « L’environnement sécuritaire mondial n’est plus une excuse pour l’inaction, alors que le monde a été le témoin de l’entrée en vigueur historique du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires », a argué le représentant sud-africain.  

Les vues exprimées tout au long d’une journée marquée par les interventions d’une soixantaine d’orateurs font l’objet de projets de résolution que les États dotés d’armes nucléaires ont commencé de présenter et de commenter, y apportant leur soutien ou les rejetant.  Par ailleurs, l’efficacité des zones exemptes d’armes nucléaires pour renforcer la paix et la sécurité internationales ainsi que la dimension humanitaire de la lutte contre les mines antipersonnel et les armes à sous-munitions ont été évoquées.

Le Président de l’Assemblée générale et le Secrétaire exécutif de l’organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires sont en outre intervenus pour exhorter les pays à impulser l’élan nécessaire pour que la présente session soit couronnée de succès et que le Traité, qui fête cette année ses 25 ans d’existence, progresse enfin vers sa nécessaire entrée en vigueur. 

La Fédération de Russie et les États-Unis, qui ont souligné que la prorogation de leur Traité commun New START jusqu’en 2026 avait jeté les bases d’un dialogue important sur le devenir de la maîtrise des armements, ont toutefois marqué leurs divergences de vues sur plusieurs points.  La Fédération de Russie, visant implicitement les États-Unis, a ainsi jugé nécessaire de mettre fin au déploiement d’armes nucléaires « en dehors du territoire national » et présenté un texte, coécrit avec la Chine, sur le non-déploiement d’armes dans l’espace en premier. 

De leurs côtés, les États-Unis ont exhorté la Russie à répondre aux questions qui lui sont posées sur l’utilisation « odieuse d’un agent neurotoxique Novichok, à l’intérieur de ses frontières ».  À ces injonctions, la Russie a répondu que la politisation croissante de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) avait abouti au dévoiement de son mandat.  D’autre part, elle a présenté un projet de résolution sur le mécanisme du Secrétaire général de l’ONU « pour enquêter sur l’utilisation présumée d’armes chimiques et biologiques », un texte qu’a immédiatement rejeté le Royaume-Uni.

Le représentant du Royaume-Uni s’est en effet opposé à toute mesure susceptible de saper les activités du mécanisme d’enquête en question et demandé aux États Membres de s’en tenir aux décisions de l’OIAC sur l’utilisation d’armes chimiques tant en Syrie que lors de l’agression de M. Nalvany.  Il a d’autre part présenté un projet de résolution sur la réduction des risques de militarisation de l’espace, laquelle « préconise la création d’un groupe d’experts à composition non limitée sur la question ». 

Les États-Unis ont appuyé ce texte avant de qualifier de « cynique » celui de la Russie sur « le prétendu non-déploiement d’armes dans l’espace en premier ».  La Chine, quant à elle, s’est ralliée au projet de résolution russe, qui prévoit un instrument juridiquement contraignant « que ne sauraient remplacer des mesures volontaires de transparence ».  Le représentant chinois a de plus estimé que la nouvelle alliance militaire AUKUS, qui rassemble les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie, allait à l’encontre des efforts multilatéraux de non-prolifération nucléaire.  Il a demandé à ces trois pays de respecter leurs obligations en la matière. 

À un mois de la tenue de la nouvelle session de la Conférence sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, qui se tiendra à New York sous la présidence du Koweït, l’Égypte a souhaité que cette deuxième édition bénéficie du soutien accru de tous les États Membres qui appuient de longue date la résolution de son pays sur l’établissement d’une telle zone.

S’agissant des armes classiques, des pays particulièrement touchés par le fléau durable des mines antipersonnel au cours des dernières décennies ont fait entendre leur voix.

« La Thaïlande a déployé tous les efforts requis de déminage pour remplir ses engagements au titre de la Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel », a par exemple déclaré le représentant thaïlandais.  Il a précisé, qu’à ce jour, la Thaïlande a déminé plus de 95% de ses terres contaminées et, qu’en tant que Président du Comité sur l’assistance aux victimes de mines créé par la Convention, elle plaide pour que cette question fasse partie des priorités des États parties. 

L’Iraq, l’Angola et la Sri Lanka ont également fait état des progrès réalisés, dans le cadre de la Convention et grâce aux équipes d’experts antimines de l’ONU, pour se débarrasser de ces armes aux conséquences humanitaires dévastatrices.  Le Royaume-Uni a annoncé un projet de résolution sur les armes à sous-munitions, qui portera également sur l’impact humanitaire des armes classiques.

À l’issue de la première phase de son débat thématique, l’Ukraine, la Russie, la Lituanie, l’Arménie, l’Azerbaïdjan et la République populaire démocratique de Corée ont exercé leurs droits de réponse.

La Commission poursuivra son débat thématique demain, à 15 heures.

SUITE DU DÉBAT THÉMATIQUE SUR DES QUESTIONS PRÉCISES ET PRÉSENTATION ET EXAMEN DE TOUS LES PROJETS DE RÉSOLUTION ET DE DÉCISION PRÉSENTÉS AU TITRE DES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR

M. HAROLD ADLAI AGYEMAN (Ghana), au nom du Groupe africain, a souligné qu’en tant que patrimoine commun de l’humanité, l’espace extra-atmosphérique devait être préservé de toute militarisation par un instrument juridiquement contraignant.  L’accès de tous les pays aux potentiels des technologies spatiales nécessite une coopération internationale accrue entre pays développés et en développement et le soutien à l’Agence spatiale africaine établie dans le cadre de l’Union africaine, a-t-il ajouté. 

Concernant les armes légères et de petit calibre (ALPC), qui sont un frein au développement durable en plus d’être une menace continue à la paix et à la sécurité internationales, le Groupe africain appuie la pleine mise en œuvre des instruments pivots de l’ONU, complétée par celle des initiatives régionales et sous régionales que sont la Déclaration de Bamako, le Protocole de Nairobi et la Convention de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest sur les ALPC.  L’accent devra être mis, dans le cadre du Programme d’action des Nations Unies sur ces armes, sur la prévention du transfert des ALPC vers des acteurs non étatiques, a encore souligné le représentant.

M. ANGUS (Afrique du Sud), au nom des membres de la Coalition pour un nouvel ordre du jour (Brésil, Égypte, Irlande, Mexique, Nouvelle-Zélande et son propre pays, l’Afrique du Sud), a déclaré que la Coalition présenterait cette année encore son projet de résolution sur le désarmement nucléaire.  Notant que la Coalition a été créée pour surmonter la menace existentielle pour l’humanité que fait peser la possession d’armes nucléaires, et réitérant la conviction de ses membres que la seule protection contre cette menace est leur élimination totale, le représentant a souligné que l’objectif collectif ultime reste la réalisation d’un monde sans armes nucléaires. 

À cet égard, le représentant s’est dit préoccupé par la défense, par certains États, de doctrines de dissuasion et de concepts de sécurité nationale « indéfendables et qui augmentent le risque de prolifération ».  L’environnement sécuritaire mondial n’est plus une excuse pour l’inaction, alors que le monde a été le témoin de l’entrée en vigueur historique du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, a-t-il considéré.  Pour lui, ce traité, fort en outre d’une composante humanitaire et sexospécifique, a valeur de mesure juridique efficace contribuant à la mise en œuvre de l’article VI du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).  Cette mise en œuvre est le seul moyen de maintenir la crédibilité, l’intégrité et la pérennité du régime de désarmement et de non-prolifération nucléaires, a-t-il encore insisté, avant de rappeler que le désarmement nucléaire était une obligation juridique internationale et un impératif moral et éthique. 

Dans une allusion à la dixième Conférence des États parties au TNP, prévue en janvier 2022, M. Angus a conclu en insistant sur le fait que, 50 ans après l’entrée en vigueur du TNP, le statu quo sur le désarmement nucléaire était devenu inacceptable: « Nous devons défendre et préserver le TNP, et la meilleure façon de le protéger est de le mettre en œuvre », a-t-il dit.

Mme CATHERINE NADEAU (Canada) a estimé que, face à la menace des armes nucléaires, « nous devrions concentrer nos efforts sur la réalisation de mesures individuelles, dont un bon nombre sont déjà bien établies et largement acceptées ».  « Ces étapes nous mèneront vers notre objectif de désarmement nucléaire, tout en renforçant la confiance en cours de route », a-t-elle ajouté.  La représentante a aussi noté que le perfectionnement des connaissances en matière de vérification du désarmement nucléaire, notamment par l’intermédiaire du Groupe d’experts gouvernementaux, constituait une autre étape contribuant à l’établissement d’un environnement plus propice et empreint de confiance pour le désarmement.  « De nouveaux efforts en matière de réduction du risque nucléaire sont nécessaires de toute urgence pour préserver notre avenir », a-t-elle encore dit. 

Pour Mme Nadeau, la diversité des points de vue est source d’idées, de créativité et, en définitive, de progrès durables dans les initiatives en matière de désarmement.  C’est pourquoi, le Canada s’est engagé à donner aux jeunes les moyens de devenir la prochaine génération de leaders en matière de désarmement et de non-prolifération, convaincu également que la participation égale, entière et concrète des femmes à l’ensemble des discussions et des processus décisionnels en matière de désarmement est essentielle pour obtenir des résultats durables et trouver des solutions qui conviennent à tous.

M. SARMAD MUWAFAQ MOHAMMED AL-TAIE (Iraq) a appelé à accélérer la réalisation de l’universalité des conventions et traités relatifs aux armes nucléaires et aux armes de destruction massive en les plaçant au sommet des priorités de la communauté internationale, afin de contribuer ainsi à l’édification d’un monde sans armes de destruction massive.  Il a réaffirmé l’importance d’un engagement en faveur de la mise en œuvre intégrale et équilibrée des trois piliers du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).  Il a également rappelé que la résolution sur le Moyen-Orient adoptée par la Conférence de 1995 des Parties au TNP n’avait pas été mise en œuvre jusqu’à présent, malgré le passage de plus de deux décennies et demie, et a donc estimé qu’il était nécessaire de travailler sérieusement pour soutenir la deuxième session de la Conférence sur la création au Moyen-Orient d’une zone exempte d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive.

M. Al-Taie a en outre estimé que l’espace extra-atmosphérique se devait d’être pacifique et qu’il fallait faire des efforts inlassables pour ne pas militariser l’espace et y empêcher une course aux armements.  Il a, à ce propos, salué les initiatives internationales visant à parvenir à un instrument juridiquement contraignant pour empêcher une telle militarisation.

M. Al-Taie a enfin évoqué les effets catastrophiques résultant du développement des armes classiques et a déploré la prolifération aveugle des armes légères et de petit calibre, ainsi que leur trafic, qui constituent en permanence une source de préoccupation et un grand danger pour la sécurité et la stabilité des nations et de nos sociétés.

M. AHMAD SAIF Y. A. AL-KUWARI (Qatar) a déclaré que la propagation des armes nucléaires et d’autres formes de destruction massive représentait un risque majeur pour la sécurité internationale et a salué les efforts internationaux collectifs qui ont mené à des résultats en matière de gestion des conflits et de non-prolifération nucléaire.  Le Représentant a en outre souligné l’importance d’adhérer à toutes les conventions et traités internationaux pertinents à cet égard, y compris celui sur l’interdiction des essais nucléaires.  Les principes du multilatéralisme sont les seuls à même de permettre une opinion commune pour atteindre les objectifs de la communauté internationale, dans le domaine de la paix et de la sécurité internationales, a-t-il ajouté.

Le représentant a également déploré le retard dans la mise en place d’une zone exempte d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive au Moyen-Orient et a réaffirmé son soutien à la prochaine session de la Conférence des Nations Unies créée à cette fin.  Il a conclu en soulignant à nouveau l’importance de la coopération internationale pour se débarrasser des armes nucléaires et autres armes de destruction massive.

M. PETER MOHAN MAITHRI PIERIS (Sri Lanka) a mentionné que depuis la nuit des temps, l’humanité était fascinée par l’espace extra-atmosphérique, et que si la terre était le berceau de l’humanité, l’homme n’était pas fait pour y rester.  Il a ensuite déploré que certains États disposent de missiles balistiques et qu’il soit devenu acceptable qu’une guerre spatiale soit inévitable, avec pour conséquence des menaces existentielles à la sécurité mondiale.  L’espace extra-atmosphérique, qui appartient au patrimoine commun, est justement qualifié de « dernière frontière », où l’égalité des chances existe encore pour tous, a souligné le représentant, avant d’ajouter qu’il doit être exempt de conflit et de toute escalade.  M. Pieris a également signalé que toute réglementation a pour objectif d’améliorer l’environnement spatial et que l’essence du Traité de l’espace est d’en faire un bien commun pour l’ensemble de l’humanité.  Il a continué en expliquant que les États étaient vulnérables face aux menaces spatiales, déplorant la course aux armements dans ce domaine.  Il faut empêcher l’« arsenalisation » de l’espace extra-atmosphérique, a insisté la délégation, avant de souligner la nécessité d’un régime juridique réglementaire.  La Sri Lanka et l’Égypte présenteront à nouveau cette année le projet de résolution que les deux délégations présentent depuis 40 ans et qui s’intitule « Prévention d’une course à l’armement dans l’espace extra-atmosphérique ».  Il a conclu en appelant les États Membres à soutenir ce texte. 

M.  MOHAMED KAMAL ALI ELHOMOSANY (Égypte) a souligné que le processus de création au Moyen-Orient d’une zone exempte d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive offrait une opportunité essentielle aux Nations Unies de prendre des mesures concrètes et significatives fondées sur le consensus.  Il a souhaité que la deuxième session de la Conférence, qui se tiendra le mois prochain, puisse compter sur le soutien accru de tous les États Membres qui appuient de longue date la résolution de l’Égypte relative à la création d’une telle zone.  Il est important que, cette année, ce texte soit de nouveau adopté par consensus, a ajouté le représentant.  M. Elhomosany a en outre appelé les délégations de la Première Commission à soutenir le plus largement possible l’autre projet que l’Égypte présentera au nom du Groupe arabe et qui porte sur le risque de prolifération nucléaire au Moyen-Orient.

M. Elhomosany a par ailleurs préconisé l’élaboration d’un instrument juridiquement contraignant qui viendrait compléter l’actuel cadre juridique international de prévention d’une course aux armements dans l’espace.  Un tel instrument viserait l’interdiction de placer des armes dans l’espace extra-atmosphérique, les attaques armées contre des satellites ou tout bien extra-atmosphérique ainsi que le brouillage intentionnel des satellites, a-t-il précisé.  Concernant les armes classiques, il a estimé important que le Traité sur le commerce des armes soit mis en œuvre conformément au droit, consacré par la Charte des Nations Unies, des États à assurer leur sécurité et légitime défense.

Mme ENG MAN YAN (Singapour) a salué la prorogation jusqu’en 2026 du Traité New START, notant toutefois que, même si les armes nucléaires n’ont pas été utilisées au cours des 76 dernières années, les progrès en matière de désarmement nucléaire restent lents et les risques de prolifération nucléaire considérables dans de nombreuses régions.  C’est pourquoi, a-t-elle expliqué, il est important que les États non seulement renouvellent leur attachement au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) lors de la prochaine dixième Conférence d’examen, mais qu’ils s’engagent également à remplir leurs obligations en vertu de celui-ci.  Nous exhortons les États dotés à redoubler leurs efforts pour réduire leurs arsenaux nucléaires et mettre fin à leur amélioration qualitative des armes et essais, a-t-elle poursuivi, la communauté internationale devant œuvrer plus activement à l’universalisation du TNP. 

La représentante a rappelé l’attachement de Singapour à l’exercice du droit inaliénable des pays, en premier lieu les pays en développement, aux utilisations sûres et pacifiques de la science et de la technologie nucléaires, « comme le prévoit le Traité ».  À cet égard, elle a réaffirmé le rôle central en matière de développement de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), invitant les États Membres à continuer à lui apporter tout leur soutien dans ses efforts pour s’acquitter efficacement de son mandat.  Par ailleurs, Singapour participe activement à diverses initiatives multilatérales, dont l’Initiative de sécurité contre la prolifération (ISP) qui vise le renforcement des capacités dans notre région pour lutter contre la prolifération des armes de destruction massive, a-t-elle indiqué.  La représentante a de plus dit attendre avec intérêt le nouveau bilan de suivi de la mise en œuvre de la résolution 1540 du Conseil sur ce même thème, qui a été reporté l’an dernier en raison de la pandémie de COVID-19.

M. KONSTANTIN VORONTSOV (Fédération de Russie) a déclaré que la prorogation du Traité New START avait jeté les bases d’un dialogue important avec les États-Unis sur la future maîtrise des armements, en tenant compte de tous les facteurs qui ont une incidence sur la stabilité stratégique, y compris les armes offensives et défensives stratégiques, nucléaires et non nucléaires.  Nous sommes prêts pour un travail intensif basé sur la considération mutuelle des intérêts de chacun, a-t-il assuré, notant que plusieurs questions cruciales restent toutefois en suspens, la défense antimissile et le régime post-Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, notamment.  Il a également jugé nécessaire de mettre fin au déploiement d’armes nucléaires en dehors du territoire national. 

Concernant d’autres armes de destruction massive, le représentant a annoncé que sa délégation présenterait un projet de résolution sur le Mécanisme du Secrétaire général de l’ONU « pour enquêter sur l’utilisation présumée d’armes chimiques et biologiques » et déploré la politisation croissante de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques ayant abouti au dévoiement de son mandat. 

Enfin, il a rappelé que la Russie préconise de longue date le lancement de négociations pour élaborer un instrument international juridiquement contraignant visant à empêcher une course aux armements dans l’espace et à en préserver le potentiel pour tous à des fins pacifiques.  À cet égard, il a confirmé que, cette année encore, son pays soumettrait pour adoption des projets de résolution sur le non-déploiement d’armes dans l’espace en premier et de nouvelles mesures concrètes de prévention d’une course aux armements dans l’espace.

M. DUY TUAN VU (Viet Nam) a réaffirmé sa politique constante de soutien aux efforts communs de la communauté internationale en matière de non-prolifération et de désarmement, en vue de l’élimination totale de toutes les armes de destruction massive.  Le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) demeure la pierre angulaire du régime mondial de non-prolifération nucléaire, de désarmement et de non-prolifération, a-t-il ajouté, insistant sur le fait que les États parties se devaient de respecter les obligations qui leur incombaient en vertu du TNP.  Pour le Viet Nam, il faut en outre consentir des efforts pour assurer le succès de la dixième Conférence d’examen du TNP et veiller à une application effective du TNP au cours du prochain cycle.  Le représentant a également appelé les États Membres qui ne l’ont pas encore fait à devenir partie au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), notamment les États cités à l’Annexe 2 du traité.  Il a salué l’entrée en application du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, le qualifiant d’accord historique apportant une contribution importante à la non-prolifération et au désarmement dans le monde.

M. Vu a appelé à l’adhésion universelle aux instruments juridiques internationaux relatifs aux autres armes de destruction massive et a soutenu la mise en œuvre complète et efficace de la Convention sur l’interdiction des armes biologiques et de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques.

Quant aux armes classiques, le Viet Nam estime qu’elles méritent une attention accrue de la part de la communauté internationale, tout en respectant le droit légitime des États à les fabriquer, commercialiser et conserver pour leurs besoins de défense et de sécurité nationales. 

Le représentant a enfin rappelé le droit de tous les pays d’explorer et d’utiliser l’espace extra-atmosphérique à des fins exclusivement pacifiques, conformément au droit international.  Il a conclu en appelant à la poursuite de la coopération régionale et internationale pour promouvoir des mesures de confiance, une culture de la paix et l’amitié entre tous les peuples et toutes les nations.

M. ALEKSANDER KMENT, (Autriche) a déclaré que, depuis 76 ans, les armes nucléaires menacent l’humanité et que nous connaissons les risques qu’elles portent en elles, que leur utilisation soit faite de façon délibérée ou par accident.  Certains États estiment que les armes nucléaires sont indispensables à leur sécurité et pire, développent de nouveaux types d’armes nucléaire avec des vecteurs de plus en plus perfectionnés, a-t-il déploré.  Pour l’Autriche, la dissuasion nucléaire n’est pas une approche responsable, c’est une illusion de sécurité et il faut une nouvelle approche.  La dixième Conférence d’examen du TNP permettra de changer de cap, a-t-il espéré, tout en regrettant qu’au moins six États dotés d’armes nucléaires aient augmenté leur stock d’ogives et cela, parallèlement à une diminution de la transparence, qui représente un tournant après des décennies tendant à aller vers davantage de confiance.  M. Kment a toutefois salué la prorogation du Traité New START, tout comme la reprise du dialogue entre les États-Unis et la Fédération de Russie.

Le représentant a noté l’existence de nouveaux défis à la non-prolifération, notamment en raison des évolutions en matière d’uranium enrichi.  Il est essentiel que les garanties appropriées soient mises en place pour que le transfert du matériel pouvant servir à des armements reste un tabou, a-t-il ajouté.  En amont de la dixième Conférence d’examen du TNP, il a souhaité que le P5 adoptera une approche plus constructive plutôt que de semer les divisions.   Le représentant a par ailleurs dit entendre parler de plus en plus d’armes létaux autonomes et a estimé qu’il faudrait un point de départ consensuel, qui serait que les humains conservent le contrôle sur ces armes.

M.  HEIDAR ALI BALOUJI (République islamique d’Iran) a déclaré que la sécurité internationale restait menacée par l’existence de 14 000 armes nucléaires et les renforcements et perfectionnements continus de ces arsenaux.  Le représentant a regretté que les doctrines de dissuasion nucléaire restent au cœur des stratégies de défense des États dotés en dépit des obligations faites à ces pays d’y renoncer au titre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, auquel ils sont parties.  Il a en outre appelé Israël à démanteler son arsenal d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive, à adhérer au TNP et à participer sans condition aux pourparlers sur la création au Moyen-Orient d’une zone exempte d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive. 

Par ailleurs, rappelant que son pays était signataire des principaux traités sur les armes de destruction massive, M. Balouji a plaidé pour l’universalisation de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC) et exhorté les États-Unis à détruire, comme ils s’y sont engagés, leurs stocks d’armes chimiques avant la date butoir agréée.  Les États-Unis doivent en outre s’engager de bonne foi dans les négociations relatives à la mise en place d’un protocole juridiquement contraignant, articulé à la Convention sur l’interdiction des armes biologiques ou à toxines, a ajouté le représentant.  Ce sont encore les États-Unis qu’il a mentionnés à propos de la prévention d’une course aux armements dans l’espace, dénonçant un budget annuel de près de 20 milliards de dollars dévolu à une « véritable arsenalisation de l’espace extra-atmosphérique ». 

M. GYÖRGY MOLNÁR (Hongrie) a estimé que la tâche la plus importante aujourd’hui était de parvenir à un résultat global et équilibré lors de la dixième Conférence d’examen du TNP, grâce à une approche progressive et en engageant les États nucléaires à offrir une plateforme propice au désarmement à travers des mesures volontaires et le renforcement de la confiance.  Pour la Hongrie, cela suppose aussi l’entrée du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires et la promotion de la vérification dans le cadre du désarmement nucléaire.  Le représentant a insisté sur l’impératif de continuer à vérifier la nature pacifique du programme nucléaire iranien et de la dénucléarisation de la péninsule coréenne.  En outre, a-t-il insisté, la Hongrie reste attachée au droit de chaque pays d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.  M. Molnár a également mis en avant l’importance de s’attaquer aux risques de terrorisme nucléaire et a dit participer aux initiatives multilatérales en ce sens.

Sur les armes chimiques, le représentant a appelé la communauté internationale à agir fermement et collectivement pour veiller au respect de la Convention sur les armes chimiques, surtout à la lumière de la réapparition de l’utilisation de ces armes.  Il a confirmé le soutien de la Hongrie à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques.  Par ailleurs, la Hongrie appuie le mécanisme d’enquête du Secrétaire général concernant l’utilisation des armes chimiques et des armes biologiques.  Le représentant a indiqué qu’un laboratoire hongrois faisait partie de ceux qui travaillent dans ce cadre. 

Mme PRATHMA UPRETY (Népal) a déclaré que la course actuelle à la modernisation des arsenaux nucléaires démontrait l’incapacité de la communauté internationale à faire la paix et sa propension à vivre dans une peur constante.  La représentante a appelé tous les États dotés d’armes nucléaires à respecter pleinement leurs obligations juridiques en vue de l’élimination totale de leurs armements nucléaires et a dit attendre avec impatience la dixième Conférence d’examen du TNP, ainsi que de la prochaine session de la Commission du désarmement des Nations Unies.  Elle s’est félicitée de l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction des armes nucléaires et de la prolongation du Traité New START entre les États-Unis et la Fédération de Russie.  Elle a appelé au renforcement des régimes du TNP, du TICE et du TIAN et a dit soutenir fermement la création de zones exemptes d’armes nucléaires.  Le Népal soutient sans équivoque le désarmement général et complet de tous les États de toutes les armes de destruction massive.

L’espace extra-atmosphérique est un patrimoine commun de l’humanité qui devrait être utilisé de manière pacifique et durable pour le plus grand bénéfice de l’humanité, a poursuivi Mme Uprety.  Elle a par ailleurs appuyé l’élimination complète des armes à sous-munitions et a souligné la nécessité d’une mise en œuvre équilibrée et efficace du Traité sur le commerce des armes.  Elle a conclu en soulignant la nécessité de renforcer la coopération internationale pour construire une architecture de désarmement efficace, a appelé les États Membres à abandonner la course aux armements et leur a demandé d’engager des dialogues productifs pour faire avancer l’agenda de la non-prolifération et du désarmement.

M. AIDAN LIDDLE (Royaume-Uni) a déclaré que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires était le seul cadre crédible pour la poursuite du désarmement nucléaire tout en assurant un bénéfice commun aux utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire.  Le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires ne contribue pas au droit coutumier international, a ajouté le représentant, qui a en revanche souhaité l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires et a appuyé les négociations en vue de l’adoption d’un traité interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d’armes et autres dispositifs explosifs nucléaires. 

Le Royaume-Uni rejette toute mesure qui saperait les activités du mécanisme d’enquête du Secrétaire général sur les utilisations d’armes chimiques, a poursuivi M. Liddle.  Nous devons nous en tenir aux décisions de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie et dans l’agression contre M. Nalvany commise sur le territoire russe, a-t-il ajouté. 

Enfin, le représentant a annoncé que son pays présenterait un projet de résolution sur la réduction des risques de militarisation de l’espace extra-atmosphérique, laquelle préconise la création d’un groupe d’experts à composition non limitée sur la question.  Le Royaume-Uni présentera également un projet de résolution sur le volet humanitaire de la Convention sur les armes à sous-munitions.

M. TOR HENRIK ANDERSEN (Norvège) a déclaré que le Traité sur la non-prolifération (TNP) avait dûment servi la sécurité mondiale pendant plus de 50 ans et que tout devait être mis en œuvre pour que sa dixième Conférence d’examen permette de le renforcer.  En 2019, a-t-il ajouté, la résolution de l’Assemblée générale sur la vérification du désarmement nucléaire a été adoptée avec le soutien de 178 États Membres et que cette dernière appelait à la création d’un nouveau Groupe d’experts gouvernementaux.  La Norvège déposera un projet de décision sur la vérification du désarmement nucléaire afin de maintenir le sujet à l’ordre du jour.  Dans la perspective de la dixième Conférence d’examen du TNP, M. Andersen a souhaité également attirer l’attention sur l’irréversibilité du désarmement nucléaire expliquant que son objectif était d’entamer un dialogue international pour mieux comprendre et identifier les exigences de l’irréversibilité.

La Norvège continue à plaider en faveur de l’entrée en vigueur rapide du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires ainsi que pour la négociation et la conclusion d’un traité interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d’armes et autres dispositifs explosifs nucléaires.  Elle considère comme essentielles à la poursuite de la mise en œuvre du TNP les discussions au sein du P5.  La Norvège se félicite en outre de la prolongation du Traité New START et du fait que les États-Unis et la Fédération de Russie se soient engagés dans un dialogue bilatéral intégré sur la stabilité stratégique.  Le représentant a en outre condamné dans les termes les plus forts toute utilisation d’armes chimiques et déclaré que les mines et les armes à sous-munitions étaient des armes inhumaines qui devaient être exclues par tous.

M. Andersen a appelé au contrôle du commerce des armes légères et les munitions, qui alimentent les conflits et la criminalité.  La Norvège exhorte les États qui ne sont pas parties au Traité sur le commerce des armes, à la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel et à la Convention sur les armes à sous-munitions à faire de leur adhésion à ces instruments une priorité.  Le représentant a conclu en se félicitant de l’adoption rapide d’une déclaration politique sur l’utilisation d’armes explosives dans les zones peuplées et a dit espérer que la conférence d’examen de la Convention sur certaines armes classiques déboucherait sur un résultat fort concernant les systèmes d’armes létaux autonomes.

M. KARIN KUNJARA NA AYUDHYA (Thaïlande) a apporté le soutien de son pays à l’Agence internationale de l’énergie atomique, garante de la promotion de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.  En ce qui concerne les armes classiques, la Thaïlande appuie pleinement le renforcement des mesures effectives de contrôle des armes légères et de petit calibre (ALPC), lequel est un moyen de contribuer à la fois au maintien de la paix et la sécurité internationales et à la réalisation du développement durable.  Un autre domaine prioritaire pour la Thaïlande est la lutte antimines, a poursuivi le représentant, son pays ayant déployé tous les efforts requis de déminage pour remplir ses engagements au titre de la Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel.  M. Karin Kunjara Na Ayudhya a précisé qu’à ce jour, la Thaïlande avait décontaminé plus de 95% des terres minées.  Cette année, nous présidons le Comité permanent sur l’assistance aux victimes créé par la Convention et dans le cadre duquel nous plaidons pour que cette question fasse partie des priorités des États parties, a encore indiqué le représentant. 

M. JOHANN PASCHALIS (Afrique du Sud), à titre national, s’est félicité de l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) et du début de sa mise en œuvre, y compris la convocation de sa première Réunion des États parties qui se tiendra en mars 2022.  Nous nous engageons à travailler sans relâche pour sa mise en œuvre et l’universalisation du TIAN et encourageons tous les États qui ne l’ont pas encore fait à ratifier le Traité sans plus tarder, a indiqué le représentant.  L’Afrique du Sud appuiera par ailleurs le projet de résolution sur la dimension humanitaire relative à la Convention sur les armes à sous-munitions, convention dont, a estimé M. Paschalis, il est temps de revoir les modalités de financement.

M. RYTIS PAULAUSKAS (Lituanie) a déclaré que les armes classiques affectaient considérablement l’environnement de sécurité contemporain et que le trafic illicite d’armes, le terrorisme international, la prolifération des armes et des munitions, ainsi que les flux incontrôlés d’armes légères et de petit calibre (ALPC) entravaient les principes de l’État de droit et empêchaient le développement social et économique.  Il a appelé tous les pays, en particulier les grands producteurs et exportateurs d’armes, à devenir des parties au Traité sur le commerce des armes et a dit attendre avec impatience la sixième Conférence d’examen de la Convention sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi de certaines armes classiques (CCAC).  Il a expliqué soutenir les efforts visant à universaliser et à renforcer la CCAC et a souligné l’importance du respect de toutes ses dispositions et des protocoles annexés.  

M. Paulauskas a en outre réaffirmé l’importance des arrangements régionaux existants en matière de maîtrise des armements classiques, qui contribuent à la sécurité et à la stabilité européennes en augmentant la transparence, la prévisibilité et la réduction des risques.  Il a déploré que les exercices militaires majeurs de cette année, menés par la Russie et le Bélarus, aient une fois de plus manqué de transparence de la part des deux pays.  Il a déclaré soutenir fermement une initiative visant à lancer des négociations sur la modernisation du Document de Vienne, estimant qu’une telle initiative représenterait une étape positive significative pour restaurer la confiance et la prévisibilité en Europe.  Il a en outre déploré l’afflux d’armes vers les parties de l’Ukraine contrôlées par la Russie ainsi que la militarisation de la péninsule de Crimée, cette dernière étant jugée par la Lituanie contraire à la souveraineté nationale et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, sans oublier qu’elle porte atteinte à la sécurité et à la stabilité des pays voisins et de la région.

Le représentant a rappelé que la présence militaire russe en Géorgie se poursuivait et s’accompagnait d’une intensification des exercices militaires et d’un renforcement des infrastructures.  Les violations permanentes de la liberté de circulation sont contraires aux principes du droit international et aux engagements pris par la Russie, y compris dans l’Accord de cessez-le-feu de 2008 conclu sous l’égide de l’Union européenne, et doivent être annulées, a-t-il dénoncé.  L’agression en cours contre l’Ukraine et la Géorgie doit rester une priorité pour la communauté internationale, a-t-il encore insisté.

M.JEFFREY EBERHARDT (États-Unis) a attiré l’attention sur le fait, jugé inquiétant, que la Chine développe actuellement un arsenal nucléaire plus vaste et plus diversifié que la « dissuasion minimale », qu’elle vante depuis des décennies, ne devrait l’y autoriser.  Nous encourageons Beijing à s’engager avec les États-Unis et la Fédération de Russie sur l’élaboration de mesures pratiques pour réduire les risques de courses aux armements et de conflits déstabilisants, a-t-il ajouté.  Concernant les autres armes de destruction massive, le représentant a exhorté la Russie à répondre de façon exhaustive aux questions qui lui sont posées sur l’utilisation « odieuse » d’un agent neurotoxique Novitchok à l’intérieur de ses frontières.  L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques a pris en avril des mesures décisives en vue de suspendre certains droits et privilèges de la République arabe syrienne, dont l’utilisation d’armes chimiques contre son propre peuple ne peut rester sans conséquences, a encore dit le représentant.  Par ailleurs, il a indiqué que sa délégation appuierait le projet de résolution britannique sur la réduction des menaces spatiales et s’opposerait à celui, « particulièrement cynique », de la Russie contre le prétendu non-déploiement d’armes dans l’espace en premier.

Mme RUTH HILL (Australie) a estimé que le monde était à un tournant et a considéré que la dixième Conférence d’examen du TNP à venir constituait une occasion en or à saisir pour promouvoir avec l’urgence qu’elle mérite.  Nous sommes prêts à prendre des mesures pratiques pour tous les piliers du TNP, a affirmé la représentante, qui a salué l’initiative « landing zone » utilisée lors de la Conférence d’examen de 2015 pour identifier les domaines où des accords seraient possibles.  La représentante a également salué les initiatives favorisant un dialogue constructif, notamment l’Initiative de Stockholm.  En tant qu’instrument quasiment universel, le TNP est un cadre qui nous unit tous dans l’espoir de créer un environnement sûr et sans arme nucléaire, a-t-elle déclaré.

La représentante a par ailleurs demandé comment le dissident russe Alexander Navalny avait pu être empoisonné avec un produit tel que le Novitchock.  C’est pourquoi l’Australie s’est alliée à 44 autres États pour présenter des questions à la Fédération de Russie.

M. MARCIN CZEPELAK (Pologne) a souhaité que la situation permette la tenue au plus vite de la dixième Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).  En tant que membre du Bureau du TNP, la Pologne s’engage à tout faire pour que la Conférence soit un succès.  Le représentant a par ailleurs rappelé que le Traité New START était le seul mécanisme de contrôle des armements stratégiques, jugeant donc que sa prorogation constituait une étape positive.  Le dialogue bilatéral en cours entre les États-Unis et la Fédération Russie sur la stabilité stratégique est lui aussi positif et le représentant s’est déclaré favorable à l’extension de celui-ci à la Chine.  Par ailleurs, la dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible de la République populaire démocratique de Corée reste une priorité absolue aux yeux de la Pologne, qui note aussi avec inquiétude les mesures prises par l’Iran en violation de ses obligations au titre du Plan d’action global commun.  Elle espère que les parties à l’Accord de Vienne parviendront à un consensus sur sa réactivation.

M. Czepelak a rappelé que la Pologne était membre du Conseil exécutif de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), et a répété avec insistance que toute utilisation d’armes chimiques devait faire l’objet d’une enquête appropriée.  Le projet de résolution de cette année sur la mise en œuvre de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC), que la Pologne présente traditionnellement à la Première Commission, offre une opportunité de le faire.  Lors du processus ouvert, inclusif et transparent de préparation du texte, la Pologne a été confrontée à des points de vue fondamentalement divergents de la part des États Membres mais a fait tout son possible en tant que coauteur unique pour fournir un texte factuel et équilibré, a affirmé le représentant.

M. Czepelak a dit attacher une grande importance aux travaux menés dans le cadre de la Convention sur certaines armes classiques, qui reste le forum international le plus pertinent pour examiner les nouveaux développements en matière de technologies d’armement.  Pour la Pologne, l’efficacité de la Convention repose sur sa stabilité financière.  Elle appelle donc tous les États parties à payer leurs contributions obligatoires à temps et intégralement.

M. DOFINI AUBIN TIAHOUN (Burkina Faso) a déclaré que le trafic illicite des armes légères et de petit calibre (ALPC) constituait une menace pour la paix, la sécurité et la stabilité dans de nombreuses régions du monde.  Il a déploré que ces armes alimentent de nombreux conflits, des organisations criminelles transrégionales et des groupes terroristes causant la mort de milliers de personnes, des déplacements massifs de population et la montée du péril terroriste.  Il a déploré de même qu’elles constituent, de ce fait, une menace directe à la stabilité des États et un obstacle à leur développement socioéconomique, ajoutant que les attaques terroristes avaient un impact négatif sur l’économie des pays concernés et sur la cohésion sociale.

Outre les armes classiques, les engins explosifs improvisés sont de plus en plus utilisés par les groupes terroristes comme mode d’attaques, a encore fait observer le représentant.  M. Thiaoun a salué les résultats de la septième Conférence des États parties au Traité sur le commerce des armes (TCA) à Genève, qui a choisi de mettre en priorité la régulation des transferts et la lutte contre le trafic des ALPC ainsi que la prévention des risques de détournement des armes classiques.  Il a appelé à la responsabilité et à l’engagement de tous les acteurs, en particulier les États, pour une application pleine et entière du TCA et son universalisation.

M. Thiaoun a, enfin, salué, les efforts inlassables des États Membres qui privilégient le multilatéralisme dans le cadre de la maîtrise des transferts d’armements et a appelé les différents acteurs à un transfert plus responsable des armes classiques respectueux des dispositions du TCA.  Il a enfin expliqué avoir ratifié les principaux instruments juridiques internationaux et communautaires relatifs aux armes à feu, tout en soulignant la nécessité de promouvoir l’utilisation légitime et responsable des armes classiques.

M. TAINàLEITE NOVAES (Brésil) a déclaré que les États devraient tenir des discussions approfondies lors de la prochaine Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération.  En attendant, il a vu dans l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires une source d’espoir.  Mettant en avant l’agence conjointe Argentine-Brésil pour le contrôle des matières nucléaires, le représentant a présenté cette entité comme un exemple pour l’instauration de la confiance entre les États.

État partie au Traité de Tlatelolco, le Brésil estime que la création de nouvelles zones exemptes d’armes nucléaires constituera une étape cruciale vers la réalisation d’un monde exempt de telles armes.  Pour sa part, le Brésil déposera un projet de résolution en ce sens.

Le représentant a en outre présenté la Convention sur les armes chimiques comme l’étalon-or des traités de désarmement.  Nation spatiale, le Brésil souhaite que l’espace extra-atmosphérique reste un monde pacifique.  Il a en ce sens participé à divers forums, notamment pour négocier un instrument juridiquement contraignant à cette fin.  Enfin, le Brésil estime que le Groupe d’experts gouvernementaux sur les systèmes d’armes létaux autonomes devrait inscrire à son ordre du jour un ensemble de recommandations visant à garantir que les êtres humains conservent le contrôle de ces dispositifs.

M. ANATOLII ZLENKO (Ukraine) a parlé de l’agression armée « terrifiante » par son ampleur lancée contre l’Ukraine par la Fédération de Russie, ayant abouti à « l’occupation de la République autonome de Crimée et de la ville de Sébastopol, ainsi que de certaines zones des régions de Donetsk et de Lougansk ».  Les engagements énoncés dans le Mémorandum de Budapest ont ensuite été ignorés par la Russie, qui a déclaré sans ambages qu’elle n’était pas ouverte à la discussion sur ces questions, a-t-il ajouté.  Dans ce contexte, a poursuivi le représentant, l’Ukraine souhaite l’adoption d’un accord international qui remplacerait le Mémorandum de Budapest et fournirait des garanties directes et fiables de paix et de sécurité.

Le représentant a ensuite condamné dans les termes les plus forts l’attaque contre le dissident russe Alexandre Navalny, « qui a été empoisonné en Russie par un agent neurotoxique chimique militaire du groupe Novichok ».  L’utilisation du novichok a été confirmée par des laboratoires indépendants en Allemagne, en France et en Suède, ainsi que par deux laboratoires désignés par l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, a précisé M. Zlenko.  Le représentant a ensuite condamné toutes les utilisations d’armes chimiques par quiconque, « qu’il s’agisse d’acteurs étatiques ou non étatiques, en tout lieu et en toutes circonstances », ajoutant que de telles utilisations constituaient une violation grave du droit international.

M . WU JIANJUN (Chine) a déclaré que son pays privilégiait une stratégie nucléaire d’autodéfense, et ce, depuis le développement de sa première arme nucléaire.  Depuis le premier jour, nous réitérons et respectons notre engagement de ne jamais utiliser en premier le feu nucléaire et de ne jamais menacer d’utiliser ces armes contre des États non dotés, a affirmé le représentant.  Il s’en est ensuite pris aux États-Unis, accusés de déployer des systèmes antimissiles particulièrement déstabilisants pour la sécurité internationale au lieu de s’attacher à réunir les conditions favorables à l’implication de tous les États Membres dans les traités et conventions de non-prolifération des armes nucléaires.

M. Wu  a estimé que la nouvelle alliance militaire AUKUS, qui rassemble les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie, allait à l’encontre des efforts multilatéraux de non-prolifération nucléaire et demandé à ces trois pays de respecter leurs obligations en la matière.  Il a en outre exhorté le Japon à répondre aux inquiétudes de la communauté internationale sur l’élimination des déchets toxiques des eaux de la centrale nucléaire de Fukushima Daichii.  Enfin, il a indiqué que son pays présentait cette année des projets de résolution sur les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire et sur la prévention de la militarisation de l’espace « par le biais d’un instrument uniquement contraignant que ne sauraient remplacer des mesures volontaires de transparence ».

M. YURI ARIEL GALA LÓPEZ (Cuba) a déclaré qu’il était urgent de mettre en œuvre les engagements juridiquement contraignants qui constituent l’architecture du désarmement et de la maîtrise des armements.  Il a déploré que la réalisation de l’objectif d’un monde sans armes nucléaires soit rendue plus difficile du fait que les États-Unis, le plus grand investisseur mondial dans les armements nucléaires, persistent dans leur doctrine nucléaire agressive et dans la modernisation et l’expansion de leurs arsenaux, tout en violant la lettre et l’esprit du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.

Le représentant a en outre prôné l’universalisation du Traité d’interdiction des armes nucléaires et a préconisé la mise en œuvre complète, efficace et non discriminatoire des conventions sur les armes chimiques et les armes biologiques ou à toxines.  Il a en particulier demandé le renforcement de la Convention sur les armes biologiques par le biais d’un protocole juridiquement contraignant.  Il a aussi exigé que cessent la politisation, la sélectivité et la partialité dans la mise en œuvre de la Convention sur les armes chimiques.  M. Gala López a aussi condamné les mesures coercitives unilatérales, qui entravent le développement socioéconomique des États et violent les règles internationales pertinentes.

M. Gala López a en outre dit respecter strictement la Convention sur certaines armes classiques et ses protocoles.  Les systèmes d’armes létaux autonomes doivent être interdites le plus rapidement possible et des réglementations sont nécessaires pour l’utilisation d’armes dotées d’une certaine autonomie, notamment les drones de frappe militaires, a-t-il encore ajouté.  Le représentant a conclu en déclarant qu’il était urgent de conclure un accord multilatéral contraignant pour prévenir et interdire le déploiement d’armes dans l’espace extra-atmosphérique et a rejeté toute utilisation des technologies spatiales qui se ferait au détriment de la sécurité des nations.

Pour Mme NIAMH MARY KELLY (Irlande) le TNP reste la pierre angulaire de l’architecture du désarmement et de la non-prolifération.  Lors de la prochaine Conférence d’examen, l’Irlande s’attend par conséquent à des progrès tangibles sur les trois piliers, en mettant l’accent sur le désarmement, « où les progrès sont d’une lenteur inacceptable ».  La représentante a qualifié l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires de moment historique.  Alors que cette année marque le vingt-cinquième anniversaire du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), qui a établi une norme mondiale solide contre les essais nucléaires, l’Irlande souhaite voir son entrée en vigueur et appelle les huit États visés à l’Annexe 2 du Traité d’y adhérer sans délai ni condition préalable.  L’Irlande est en outre favorable à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive au Moyen-Orient.

L’Irlande soutient fermement le Plan d’action global commun, a poursuivi Mme Kelly, avant d’exhorter toutes les parties à retourner à Vienne pour conclure les pourparlers et revenir à la mise en œuvre pleine et effective de l’Accord.  Gravement préoccupée par les activités en cours de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) liées au nucléaire et aux missiles balistiques, l’Irlande exhorte par ailleurs la RPDC à abandonner ces activités de manière complète, vérifiable et irréversible.  S’opposant aussi à une course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique, la représentante a insisté sur l’impératif de mener des activités spatiales qui soient conformes au droit international. 

Lors de la prochaine Conférence d’examen de la Convention sur certaines armes classiques (CCAC), l’Irlande soutiendra l’universalisation de la Convention et de ses protocoles, a annoncé Mme Kelly.  Elle cherchera à faire progresser les débats sur les mines autres que les mines antipersonnel et sur les engins explosifs improvisés, ainsi que sur l’applicabilité et la pertinence continues du Protocole III, en tenant particulièrement compte de l’utilisation signalée d’armes incendiaires aériennes, et sur le renforcement de la mise en œuvre du Protocole V.  La CCAC doit rester réactive aux défis émergents, a estimé la représentante en faisant part de ses préoccupations par rapport aux dilemmes éthiques, moraux et juridiques considérables que posent les systèmes d’armes létales autonomes.  Les systèmes qui n’intègrent pas le contrôle humain ne doivent être ni développés, ni déployés, ni utilisés, a affirmé Mme Kelly, précisant que l’Irlande était activement engagée sur cette question au sein du Groupe d’experts gouvernementaux dans le but d’atteindre un résultat ambitieux.

M. PANKAJ SHARMA (Inde) a affirmé que son pays était un État responsable qui possédait l’arme nucléaire, et qui, conformément à sa doctrine en la matière, poursuivait une politique de maintien d’une dissuasion minimale crédible, fondée sur le principe de non-utilisation en premier et de non-emploi d’armes nucléaires contre des États qui n’en sont pas dotés.  L’Inde reste déterminée à entamer des négociations sur les questions fondamentales liées au désarmement nucléaire dans le cadre d’une Conférence du désarmement revitalisée, a-t-il souligné, soulignant qu’une reprise des travaux de fond à Genève dépendait de la volonté politique de tous.

L’Inde est en faveur d’un instrument juridiquement contraignant sur la prévention d’une course aux armements dans l’espace répondant aux préoccupations internationales en matière de sécurité de l’espace extra-atmosphérique, a déclaré M. Sharma.  Le représentant a annoncé que cette année encore, l’Inde présenterait trois projets de résolution: pour demander à la Conférence du désarmement d’ouvrir des négociations sur une convention sur l’interdiction de l’utilisation des armes nucléaires;  sur la réduction du risque nucléaire; et sur des « Mesures visant à empêcher les terroristes d’acquérir des armes de destruction massive ».

M. YANN HWANG (France) a déclaré que la prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs continuait de poser une menace sérieuse à la paix.  Il a expliqué que son gouvernement poursuivait ses efforts pour que l’Iran mette un terme sans délai à toutes ses activités en violation du Plan d’action global commun (JCPOA) et revienne aux négociations de Vienne.  La délégation a appelé le pays à respecter la résolution 2231 ainsi qu’à cesser ses activités relatives aux missiles balistiques capables de transporter des armes nucléaires.  Il a déploré le refus de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) de s’engager de bonne foi dans un dialogue sérieux sur la dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible, jugeant inacceptable l’adaptation systématique de ses méthodes pour contourner les sanctions.  Nous assistons à une réémergence de l’emploi des armes chimiques en Syrie, en Fédération de Russie ou sur les territoires de la Malaisie et du Royaume-Uni, a poursuivi la France.  La tentative d’assassinat d’Alexeï Navalny en août 2020 au moyen d’un agent neurotoxique, confirmée par l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), est une autre détestable illustration du recours à une arme chimique, a ajouté le représentant.

M. Hwang a continué en expliquant que la dixième Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération (TNP) devait être l’occasion de réaffirmer le caractère central de cet instrument dans le régime de non-prolifération.  Quant à la Convention sur l’interdiction des armes biologiques et à toxines, il s’agit de l’unique norme internationale quasi universelle de lutte contre la prolifération biologique, a-t-il souligné.  Et de poursuivre en signifiant que la mobilisation de la communauté internationale sur les dangers posés par les engins explosifs improvisés est également nécessaire.  Il a ainsi déclaré que le Programme d’action des Nations Unies sur les armes légères et de petit calibre, ainsi que l’Instrument international de traçage devaient être la pierre angulaire des efforts de la communauté internationale pour prévenir, éliminer et combattre les trafics illicites de l’Accord sur la libre circulation des personnes (ALPC).  Il a conclu en expliquant qu’avec l’Allemagne, la France présenterait la résolution « problèmes liés à l’accumulation de stocks de munitions classiques en excès ».  Celle-ci propose d’assurer un suivi à l’AGNU des travaux du Groupe d’experts gouvernementaux (GGE), a précisé la délégation.

Mme ANA NEMBA UAIENE (Mozambique) a dit soutenir le Programme commun de désarmement mondial du Secrétaire général.  Aux niveaux national et régional, le Mozambique a intégré le Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects (UNPOA) et le Gouvernement a organisé des campagnes de sensibilisation du public en la matière, a-t-elle ensuite expliqué.  Le Mozambique s’est aligné sur l’approche multilatérale sur les actions intégrées contre la criminalité transnationale organisée et est membre d’INTERPOL ainsi que du mécanisme régional et continental adopté par la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) pour renforcer et coordonner toutes les actions liées à cette question.  En outre, le Mozambique soutient les initiatives visant à promouvoir la transparence dans le processus de transfert et de production d’armes légères et de petit calibre.  Il est en outre partie au Traité sur le commerce des armes (TCA).

Mme Uaiene a estimé que le processus de déminage avait permis d’obtenir des résultats qui ont permis au Mozambique d’être officiellement déclaré exempt de mines antipersonnel en 2015, après avoir retiré et détruit environ 10 000 mines terrestres et leurs restes.  Après le succès du processus de déminage, le Gouvernement reconnaît la responsabilité d’aider les survivants des mines dans le cadre d’un processus inclusif, sur la base de plans d’action régulièrement validés pour orienter les actions sociales, afin des ne laisser personne sur le bord du chemin.  Le Mozambique s’est engagé à intensifier ses efforts pour améliorer les conditions de vie des survivants des mines et les personnes handicapées, a-t-elle précisé.

M. IN CHOL KIM (République populaire démocratique de Corée -RPDC) a estimé qu’alors que le monde aspire à être protégé contre la survenue d’une autre catastrophe nucléaire, « les États-Unis se livrent à une course aux armements nucléaires, dépensant sans compter des milliards de dollars pour développer des armes toujours plus précises et perfectionnées et pour transférer leur expertise et leurs technologies nucléaires à leurs alliés, mettant notamment en péril la région Asie-Pacifique ».  Le représentant a expliqué que la politique de dissuasion et de légitime défense de son pays était une réponse à la politique hostile des États-Unis envers lui depuis des décennies.  La République populaire démocratique de Corée ne prend personne pour cible, elle ne fait que renforcer ses capacités de défense de sa souveraineté dans le contexte de dégradation sécuritaire dans la péninsule coréenne, a-t-il ajouté.  Le représentant a assuré que son pays continuera à contribuer activement à la défense de la paix et de la stabilité dans la région et dans le reste du monde.

Mme PETRA HOFÍRKOVÁ (République tchèque) a déclaré que tous les efforts en matière de désarmement nucléaire devaient refléter de manière adéquate les réalités de l’environnement sécuritaire international.  Le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) étant le meilleur outil pour parvenir à un monde sans armes nucléaires, nous devons garantir son application universelle et promouvoir sa mise en œuvre intégrale, a-t-elle spécifié.  La représentante a salué le rôle central de l’Agence internationale de l’énergie atomique dans la mise en œuvre du TNP, avant d’encourager les États qui n’ont pas encore signé ou ratifié le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires à le faire.  La République tchèque soutient la prolongation pour cinq ans du Traité New START entre les États-Unis et la Fédération de Russie.  Elle se félicite de la reprise du dialogue des deux pays sur la stabilité stratégique en espérant qu’il débouchera sur un nouvel accord global de maîtrise des armements.  

La représentante a déploré d’avoir dû être témoin de graves violations de la Convention sur les armes chimiques en plusieurs endroits du globe et a appelé les États concernés à coopérer pleinement avec le Secrétariat technique de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) afin de se conformer à leurs obligations en vertu de la Convention.

Récemment nommée membre du Comité de gestion du Traité sur le commerce des armes, la République tchèque continue de soutenir le processus d’universalisation et de mise en œuvre intégrale de ce mécanisme unique.  La représentante a appelé tous les États parties à remplir leurs obligations.  Enfin, la République tchèque rappelle son ferme soutien aux objectifs de la Convention sur les mines antipersonnel, la Convention sur les armes à sous-munitions ainsi qu’à la Convention sur certaines armes classiques.

M. ABDULLA SHAHID (Maldives), Président de la soixante-seizième session de l’Assemblée générale, a déclaré qu’en tant que commission chargée du désarmement et de la sécurité internationale, son travail était fondamental dans le cadre plus global des Nations Unies.  Il a déploré que le monde soit confronté à un ensemble de problèmes qui compromettent la sécurité collective, appelant à un engagement renouvelé et à des efforts en vue de l’élimination totale des armes nucléaires.  Le haut fonctionnaire a ensuite salué l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires au début de l’année et réitéré ses appels antérieurs aux États Membres qui ne l’ont pas encore fait à y adhérer à ce traité afin d’en assurer l’universalité.  Il a de même réitéré son appel aux États Membres qui ne l’ont pas encore fait à signer et à ratifier le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE).

Le Président de l’Assemblée a en outre déclaré que les discussions de la Commission s’étendaient également au cyberespace, encourageant le renforcement de la coopération entre le Groupe de travail à composition non limitée sur les progrès de l’informatique et des télécommunications dans le contexte de la sécurité internationale, et le Groupe d’experts gouvernementaux sur la promotion du comportement responsable des États dans le cyberespace dans le contexte de la sécurité internationale.  Il est impératif, a-t-il insisté, que nous développions les instruments juridiques nécessaires à faciliter l’exploration pacifique de l’espace extra-atmosphérique.  Il s’est enfin félicité du succès de la septième Réunion biennale des États, appelant à la mise en œuvre effective du plan d’action visant à prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects.

M. ROBERT FLOYD, Secrétaire exécutif de la Commission préparatoire de l’organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), a reconnu qu’il n’existait pas de voie claire vers un monde exempt d'armes nucléaires, mais a ajouté qu’il était clair en revanche qu'une interdiction vérifiable et exécutoire des essais nucléaires devait être un élément central de l'architecture juridique et technique pour réaliser et soutenir un tel monde.  Or, cela ne peut être accompli « qu’avec l’entrée en vigueur et l’universalisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires », a-t-il affirmé, en rappelant que le TICE bénéficiait d’un « soutien quasi universel au sein de cet organe ».

M. Floyd a rappelé que, lors de son adoption il y a 25 ans, la « réalisation historique » que constituait le TICE « signifiait un changement monumental loin d’un monde où le rendement explosif moyen des essais nucléaires équivalait chaque année à près de 1 000 bombes de la taille d’Hiroshima ».  Avec l’adoption du TICE, la communauté internationale a déclaré « la fin de l’ère des essais nucléaires effrénés, et avec elle le développement d’armes nucléaires plus puissantes et plus meurtrières et des souffrances humaines indicibles et des dommages environnementaux causés par ces essais », a poursuivi M. Floyd, qui a ajouté: « Avant le TICE, plus de 2 000 essais nucléaires ont été effectués.  Depuis son adoption, il y en a eu moins d’une dizaine. »

« L’histoire du TICE est celle d’un succès », a insisté M. Floyd, qui a rappelé que seuls 11 États restaient en dehors de la communauté des États signataires du TICE, 15 autres l’ayant signé mais pas encore ratifié.  Il a ensuite insisté sur les capacités de vérifications mises en place, estimant qu’elles étaient en mesure de répondre à toutes les exigences.  Il a également mis en avant la « nature démocratique » du régime de vérification, qui garantit à tous les États signataires un accès égal aux données et aux analyses de suivi.

M. Floyd a conclu en demandant l’aide des États.  Que ceux qui ne sont pas encore parties au TICE le deviennent, a-t-il plaidé, en offrant l’assistance de son organisation pour faciliter la signature et la ratification.  À ceux qui y sont déjà parties du Traité, il a demandé leur soutien pour encourager l’universalisation du Traité, y compris en apportant une assistance aux États qui n’ont pas encore ratifié.

Mme SARA LINDEGREN (Suède) a déclaré qu’il fallait protéger et renforcer le contrôle international des armes, le désarmement et la non-prolifération, et travailler ensemble pour obtenir des progrès et des résultats concrets.  Avec l’Initiative de Stockholm pour le désarmement nucléaire, qui réunit 16 autres États non dotés de différentes régions du monde, nous visons à construire un soutien politique en faveur d’un programme de désarmement pragmatique et axé sur les résultats, autour duquel les États parties peuvent se rassembler -un « programme de base commun », a expliqué la représentante.  Dans le but d’approfondir et de développer la Déclaration déjà adoptée, y compris les 22 mesures dites « d’étape », un document de travail a été présenté sur la réduction des risques, a-t-elle précisé.  Mme Lindegren a invité tous les États parties au TNP à étudier le travail réalisé par l’Initiative et à s’aligner sur ses propositions.

Mme Lindegren a en outre déclaré que les États dotés d’armes nucléaires avaient une responsabilité particulière en matière de désarmement nucléaire et de maîtrise des armements.  Elle s’est félicitée de la prorogation par les États-Unis et la Russie du Traité New START et a dit espérer l’ouverture rapide de négociations sur un traité faisant suite au New START après 2026.  Un tel traité pourrait inclure de nouvelles réductions des arsenaux stratégiques et réglementer les arsenaux d’armes non stratégiques, a-t-elle suggéré, ajoutant que les parties devraient également rechercher des moyens efficaces d’atténuer les conséquences de la disparition du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire.

Cette année, nous célébrons le vingt-cinquième anniversaire de l’ouverture à la signature du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, élément crucial du régime international de désarmement et de non-prolifération, a rappelé la représentante, qui a plaidé pour que l’entrée en vigueur du TICE reste une priorité absolue.  Mme Lindegren a donc demandé à tous les États figurant à l’Annexe 2 du TICE qui n’ont pas encore adhéré au Traité de prendre rapidement des mesures concrètes en vue de le faire.  Elle a conclu en déclarant que l’Agence internationale de l’énergie atomique jouait un rôle indispensable dans la prévention de la prolifération des armes nucléaires et s’est dite impressionnée par la manière dont l’Agence avait pu poursuivre son travail pendant la pandémie de COVID-19, malgré la difficulté de ses tâches, notamment en matière de garanties.  Il est essentiel que l’Agence reçoive le soutien politique et financier nécessaire et continue à travailler pour l’universalisation du Protocole additionnel aux accords entre des États et l’AIEA relatifs l’application de garanties, a-t-elle souligné.

M. KYAW MOE TUN (Myanmar) a dénoncé le concept de la dissuasion nucléaire et a appelé à l’élimination totale de ces armes.  Il a appelé à la pleine mise en œuvre du Plan d’action global commun sur le programme nucléaire iranien et appuyé la dénucléarisation de la péninsule coréenne

Le représentant a appelé au respect et à la ratification de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques et a condamné toute utilisation de ces armes en toute circonstance.  À ce sujet, il a parlé d’un « nuage toxique » qui aurait flotté au-dessus de la capitale du Myanmar au moment des manifestations en accusant les militaires au pouvoir d’en être à l’origine.  Pour ce qui est des armes légères et de petit calibre (ALPC), le Myanmar estime qu’un contrôle strict de ces armes et de leur traçage peut aider à sauver des vies dans le monde entier.  Le représentant a indiqué que son gouvernement envisageait de ratifier la Convention sur certaines armes classiques, et ce, en dépit de « l’attitude des militaires », qu’il a accusés d’utiliser ce type d’armes pour tuer des civils.

M. ABD-EL KADER YASMIN TCHALARE (Togo) a souligné la nécessité de la mise en œuvre du Traité de non-prolifération des armes nucléaires, invitant les États qui n’y sont pas parties à le devenir afin de garantir l’universalité de cet instrument juridique.  Il a salué l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction des armes nucléaires, demandant aux États dotés de l’arme nucléaire de saisir cette occasion historique pour y adhérer.  Le Togo a toujours accordé une place importante au désarmement nucléaire, condition indispensable à l’instauration d’une paix durable dans le monde, a rappelé le représentant.  Ainsi, son pays est partie au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, au Traité de Pelindaba sur la zone exempte d’armes nucléaires en Afrique et au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.  Il est également signataire du Traité d’interdiction des armes nucléaires.  « Seule une convergence des efforts permettra à la communauté internationale de relever les défis existant en matière de désarmement nucléaire », a-t-il déclaré.  M. Tchalare a renouvelé le soutien du Togo au Traité de Pelindaba et à sa mise en œuvre.  Le représentant a invité la communauté internationale à célébrer les vertus de l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.  Il a exhorté la communauté internationale à poursuivre les efforts nécessaires afin de parvenir à la réalisation de l’objectif de désarmement nucléaire, et à privilégier les moyens pacifiques pour résoudre les litiges en cours.

M. VINCENT CHOFFAT (Suisse) a déclaré que la maîtrise des armes classiques avait un impact direct permettant de sauver des vies.  Il a rappelé que la Suisse avait eu l’honneur de présider la deuxième Conférence d’examen de la Convention sur les armes à sous-munitions, qui a achevé avec succès ses travaux le 21 septembre 2021 à Genève.  La Conférence a adopté une Déclaration politique forte, soulignant la détermination des États parties à promouvoir les normes établies par la Convention et de faire avancer son universalisation, a-t-il ajouté.  Le représentant a en outre salué l’aboutissement du Groupe d’experts gouvernementaux chargé d’examiner les problèmes découlant de l’accumulation de stocks de munitions classiques en surplus, dont il a jugé les recommandations ambitieuses et novatrices.  M. Choffat s’est également félicité des résultats de la septième Réunion biennale des États sur le Programme d’action des Nations Unies sur le commerce illicite des ALPC, qui a marqué le vingtième anniversaire du Programme.  Il s’est en revanche déclaré préoccupé par l’impact humanitaire de l’urbanisation croissante des conflits armés et s’est dit convaincu de la nécessité de prendre des mesures pour renforcer la protection des civils contre les conséquences humanitaires de l’emploi d’armes explosives dans les zones habitées.

S’agissant des armes nucléaires, la Suisse salue la prorogation du Traité New START ainsi que le nouveau dialogue stratégique entre la Fédération de Russie et les États-Unis.  En revanche, elle déplore que de nombreux défis restent à relever, notamment s’agissant du programme nucléaire iranien.  Le représentant a également souligné que le « De-Alerting Group » (Chili, Malaisie, Nouvelle-Zélande, Nigéria, Suisse et Suède) travaillait à obtenir des résultats concernant la réduction des capacités opérationnelles des armes nucléaires – un engagement existant au sein du TNP qui est toujours pertinent et qui reste à être mis en œuvre.  La Suisse participera à la première Conférence des États parties au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) en tant qu’observateur et juge essentiel qu’une relation constructive s’établisse entre le TNP –pierre angulaire du régime de désarmement nucléaire et de non-prolifération– et le TIAN.

Le représentant a enfin insisté sur l’importance croissante de l’espace extra-atmosphérique pour tous les États Membres des Nations Unies, et a déclaré qu’il était crucial de prévenir l’émergence de conflits armés dans l’espace.  À cette fin, le cadre normatif doit être renforcé, a déclaré le représentant, qui a dit espérer qu’il serait possible de progresser dans ce domaine grâce le Groupe d’experts gouvernementaux sur la promotion du comportement responsable des États dans le cyberespace.

M. PIETRO DE MARTIN TOPRANIN (Italie) s’est dit profondément préoccupé par l’utilisation répétée d’armes chimiques ces dernières années.  Dans les termes les plus forts, l’Italie condamne leur utilisation par quiconque et en toute circonstance, a-t-il ajouté, soulignant l’importance de répondre à cette tendance alarmante par une position commune claire contre l’impunité concernant ces crimes odieux.  L’Italie soutient fermement tous les instruments internationaux restreignant ou interdisant l’utilisation d’armes contraires au droit international humanitaire, a poursuivi le représentant, qui a appelé à l’universalisation et la mise en œuvre effective de la Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel et celle d’Oslo sur les armes à sous-munitions.  Il a en outre mentionné le fonds d’affectation spéciale pour le déminage humanitaire créé en 2001 et que, depuis lors, l’Italie a soutenu financièrement à hauteur de plus de 62 millions d’euros.

M. MEMET MEVLÜT YAKUT (Turquie) s’est félicité de la prorogation du Traité New START et du dialogue renouvelé sur la stabilité stratégique entre les États-Unis et la Fédération de Russie.  Pour la Turquie, le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) reste la seule voie crédible vers un désarmement nucléaire réaliste, progressif et vérifiable.  Il faut se concentrer sur le renforcement de la pleine mise en œuvre du TNP dans ses trois piliers et son universalisation, a fait valoir le représentant.  La réaffirmation des engagements passés lors de la dixième Conférence d’examen à venir sera une première étape cruciale à cet égard.  L’Initiative pour la non-prolifération et le désarmement, dont la Turquie est membre, a fait un ensemble de recommandations au cours de ce cycle d’examen qui visent à contribuer à un résultat prospectif, équilibré et substantiel pour la Conférence d’examen.

La Turquie félicite les États-Unis pour avoir révélé le nombre d’ogives nucléaires en leur possession.  Cette importante mesure de transparence et de confiance doit également être reproduite par d’autres États dotés d’armes nucléaires, a déclaré le représentant, avant d’insister sur l’importance de la sauvegarde du Plan d’action global commun sur le nucléaire iranien.  M. Yakut a espéré que les parties reprendraient très prochainement les pourparlers à Vienne.   En attendant, le respect des engagements et obligations du Plan d’action global commun est d’une importance cruciale et l’AIEA doit être autorisée à poursuivre son rôle actif dans le suivi et la vérification de la mise en œuvre du Plan.  Soulignant par ailleurs le rôle central du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), le représentant a appelé les États visés à l’Annexe 2 du Traité à le signer et le ratifier dès que possible.  La Turquie a également apporté son soutien à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.

Profondément préoccupée par la prolifération des armes de destruction massive et le risque d’acquisition de ces armes par des acteurs non étatiques, la Turquie réaffirme que l’utilisation d’armes chimiques par quiconque, où que ce soit et quelles que soient les circonstances constitue un crime contre l’humanité et une grave violation du droit international.  Dès lors la Turquie condamne l’utilisation d’armes chimiques et rappelle que le Mécanisme d’enquête conjoint IOAC-ONU et les deux rapports de l’équipe d’enquête et d’identification ont établi la responsabilité du régime syrien dans l’utilisation d’armes chimiques à au moins huit reprises.  Le représentant a affirmé que l’impunité en Syrie ne saurait être tolérée.  Le régime syrien devrait coopérer pleinement avec l’OIAC, conformément à ses obligations au titre de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques à laquelle la Syrie est partie, a poursuivi M.  Yakut en réitérant le ferme soutien de la Turquie à l’indépendance et au professionnalisme du Secrétariat technique de l’OIAC.

M. LUIS ANTONIO LAM PADILLA Guatemala) s’est dit fermement attaché à l’objectif commun d’un monde exempt d’armes nucléaires, se disant fier d’appartenir à la première zone exempte d’armes nucléaires, a-t-il dit.  Il a réitéré sa profonde préoccupation face à la menace que font peser sur l’humanité l’existence des armes nucléaires, leur emploi ou la menace de leur utilisation, ainsi que l’impact humanitaire, environnemental et économique qu’elles représentent.  La seule garantie efficace est leur interdiction et leur élimination totale de manière transparente, vérifiable et irréversible et dans un délai clairement défini, a estimé le représentant.  Son pays salue l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, qui contraint juridiquement à l’élimination des armes nucléaires.  Le Guatemala, qui a signé cet instrument, est dans la phase interne finale de sa ratification.

La délégation a réaffirmé sa ferme condamnation de tout type d’essai nucléaire, où et par quiconque.  Dans le même temps, elle a appelé les huit pays figurant dans l’Annexe 2 du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires à adhérer à cet instrument, afin qu’il entre en vigueur dans les plus brefs délais.  Le Guatemala a ensuite rappelé que l’espace est régi par les principes de non-appropriation, d’utilisation pacifique et de coopération, exprimant en même temps sa préoccupation face à une éventuelle course aux armements dans l’espace.  De telles actions seraient contraires à la Charte des Nations Unies et au droit international et seraient excessivement tragiques pour la vie humaine, a-t-il rappelé.

L’une des principales priorités de son gouvernement est la sécurité de ses citoyens, qui tout au long de l’histoire a été gravement affectée par la violence armée.  Un fléau renforcé par le trafic illicite des armes légères et de petit calibre, qui entrave la création d’un environnement dans des conditions adéquates pour promouvoir un développement humain, intégral et durable.  Nous pensons que le Traité sur le commerce des armes (TCA) est un instrument précis capable de renforcer les capacités des États, a déclaré en conclusion la délégation.

M. MICHAL MLYNÁR (Slovaquie) a déclaré que la prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs restait une menace majeure pour la paix et la sécurité internationales.  Le respect des obligations internationales est une condition préalable fondamentale au fonctionnement efficace de tout arrangement international basé sur un traité, a-t-il ajouté.  Il a réitéré sa ferme position selon laquelle toute utilisation d’armes chimiques par quiconque, n’importe où, à n’importe quel moment et dans n’importe quelles circonstances est inacceptable.  Il a en outre soutenu l’universalisation de la Convention sur les armes chimiques, appelant les États qui ne sont pas encore parties à la CIAC à la rejoindre sans plus tarder.

M. Mlynár a salué le travail de l’équipe d’évaluation de la déclaration de l’OIAC et a dit participer et soutenir les efforts du Partenariat international contre l’impunité d’utilisation d’armes chimiques.  Il a considéré la Convention sur les armes biologiques ou à toxines comme un pilier important du régime de désarmement et de non-prolifération, disant appuyer la norme mondiale contre les armes biologiques.  Le représentant a déclaré soutenir également le Mécanisme permettant au Secrétaire général d’enquêter sur les allégations d’emploi d’armes chimiques, biologiques ou à toxines, actuellement le seul instrument international indépendant pour enquêter sur l’utilisation présumée d’utilisation d’armes biologiques.  Son intégrité doit être préservée, a-t-il insisté. Il a conclu en exprimant l’engagement et la volonté de la Slovaquie de coopérer avec d’autres États pour renforcer le régime de non-prolifération des ADM.

Mme LINDA KESSE ANTWI (Ghana) a notamment souligné l’importance continue d’instruments tels que le Programme d’action sur les armes légères et l’universalisation de ceux qui ne le sont pas encore, le Traité sur le commerce des armes, la Convention sur les mines antipersonnel et celle d’Oslo sur les armes à sous-minutions en premier lieu.  Le désarmement doit sauver des vies, c’est l’ambition du programme « Faire taire les armes ».

Mme AZELA GUERRERO ARUMPAC-MARTE (Philippines) a appuyé la création de zones exemptes d’armes nucléaires, les États dotés d’armes de ce type devant assister davantage les États non dotés à devenir parties aux traités portant création de ces zones.  Concernant les armes chimiques, elle a demandé la pleine mise en œuvre des dispositions de la Convention pertinente, sous le contrôle technique des experts de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques. 

M. SO INXAY SOULIYONG (République démocratique populaire lao) a attiré l’attention sur le large éventail d’impacts humanitaires et de sécurité résultant de la fabrication, du transfert et de la circulation illicites d’armes légères et de petit calibre (ALPC), ces armes étant largement utilisées par les criminels et les trafiquants de drogue.  Par conséquent, la République démocratique populaire lao soutient le Programme d’action des Nations Unies pour prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères et de petit calibre sous tous ses aspects pour s’attaquer à ce problème, a-t-il signalé.

C’est en raison des conséquences humanitaires néfastes à long terme de certaines armes classiques, y compris après les conflits, que nous participons activement aux travaux de la communauté internationale sur le contrôle et le désarmement de ces véritables armes de destruction massive qui sont aussi des freins au développement, a poursuivi le représentant.  M. Souliyong a précisé que son pays était partie aux principaux instruments internationaux dans ce domaine, notamment la Convention sur certaines armes classiques et ses protocoles, et attachait une importance particulière à la mise en œuvre de la Convention sur les armes à sous-munitions.

M. DAVID IZQUIERDO (Espagne) a déclaré que cinq décennies durant, le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) avait permis d’importantes avancées en matière de désarmement, de non-prolifération et de promotion des utilisations pacifiques de la technologie nucléaire.  Il faut aujourd’hui assurer le succès de la dixième Conférence d’examen car l’absence éventuelle de progrès ne ferait qu’aggraver la frustration qui s’est récemment installée dans une grande partie de la communauté internationale, a prévenu le représentant.  Pour cette raison, l’Espagne continue de miser sur les propositions concrètes de l’Initiative de Stockholm pour le désarmement nucléaire, qui peuvent contribuer de manière décisive à rapprocher les positions aujourd’hui.  L’Espagne a réitéré son plus ferme attachement à l’entrée en vigueur rapide du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.

M. Izquierdo a continué d’appuyer la reprise des négociations au sein de la Conférence du désarmement pour l’adoption d’un traité interdisant la production de matières fissiles.  L’extension du Traité New START et la reprise des pourparlers de stabilité stratégique entre les États-Unis et la Russie offrent la perspective d’un nouveau cadre de contrôle des armements nucléaires, a-t-il estimé.  Le représentant a réitéré sa condamnation la plus ferme de toute utilisation d’armes chimiques.  Cependant, l’utilisation récente de ce type d’armes dans le cadre de conflits armés internes, ainsi qu’à des fins d’assassinat, constitue de nouveaux défis préoccupants et mérite notre condamnation totale, a-t-il dit.  L’impunité ne doit pas avoir de place en la matière et tous ces cas nécessitent des éclaircissements par le biais d’enquêtes approfondies et transparentes.

M. ALHAKAM DANDY (République arabe syrienne) a rappelé que son pays avait adhéré au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires en 1968, convaincu que l’acquisition de ces armes dans la région représenterait une menace à la paix et la sécurité au Moyen-Orient et au-delà.  Il a ensuite accusé les États-Unis et Israël, qui ne participent pas au processus de négociation d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, de refuser de voir se concrétiser un tel projet propice à la paix et à la sécurité.  Le représentant a également assuré que la Syrie coopère activement et de bonne foi auprès de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, une organisation « qui a malheureusement été politisée pour n’être plus que le lieu où formuler des accusations erronées contre mon pays, accusations basées sur des documents faux et des dispositifs d’enquête incompétents ».

Mme XENIA JAKOB (Allemagne) a attiré l’attention sur les recommandations consensuelles très substantielles récemment adoptées au sein du Groupe d’experts gouvernementaux des Nations Unies sur les munitions classiques, sous présidence allemande, en particulier en ce qui concerne les mesures visant à relever les défis de sûreté et de sécurité posés par ces munitions.  La représentante a estimé que l’ONU devrait élaborer un nouveau cadre mondial comblant les lacunes dans la gestion des munitions tout au long de leur vie, y compris la coopération et l’assistance internationales.

Face aux changements de pouvoir, aux tensions croissantes et à la dynamique de la course aux armements, le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) reste la pierre angulaire du désarmement et de la non-prolifération nucléaires, a affirmé Mme Jakob.  Ce Traité est une réussite du multilatéralisme, mais il doit aussi résister à l’épreuve du temps.  Les défis de la prolifération et les engagements en matière de désarmement exigent que nous restions pleinement engagés, a ajouté la représentante. 

L’Allemagne reste profondément préoccupée par la trajectoire du programme nucléaire iranien marquée par des violations systématiques du Plan d’action global commun, des activités qui ne sont pas justifiées d’un point de vue civil, une transparence réduite et une coopération insuffisante avec l’AIEA.  Mme Jakob a exhorté l’Iran à changer de cap et à revenir au plein respect de ses engagements politiques et de ses obligations juridiques dans le domaine nucléaire.  Par ailleurs, l’Allemagne considère que le développement continu du programme d’armes nucléaires et de l’arsenal de missiles balistiques en République populaire démocratique de Corée (RPDC) représente un défi majeur.  La représentante a soutenu les efforts des États-Unis et de la République de Corée pour établir un dialogue et des négociations avec la RPDC, qu’elle a exhortée à réagir positivement à ces initiatives.  Le système de garanties de l’AIEA est un élément fondamental du régime de non-prolifération nucléaire, a par ailleurs estimé la représentante, pour qui les accords de garanties généralisées ainsi que le protocole additionnel constituent la norme de vérification actuelle de l’AIEA, dont l’Allemagne soutient l’universalisation.

Pour l’Allemagne, le désarmement nucléaire et la non-prolifération sont les deux faces d’une même médaille.  La représentante a donc salué la prorogation du Traité New START pour cinq années supplémentaires, estimant que les limites apportées aux arsenaux stratégiques des deux plus grandes puissances nucléaires et la transparence offerte par le régime de vérification contribuent substantiellement à la sécurité mondiale.

M. TEBURORO TITO (Kiribati), dans une déclaration conjointe avec le (Kazakhstan), a suggéré que la première Conférence des États parties au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires qui se tiendra à Vienne en mars 2022, consacre une attention particulière aux obligations positives du Traité énoncées à ces articles 6 et 7.  Ces dispositions sont au cœur des objectifs humanitaires du Traité, a-t-il estimé.  Pour souligner l’importance et promouvoir la mise en œuvre de ces dispositions, il a proposé d’examiner l’assistance aux victimes, l’assainissement de l’environnement et la coopération et l’assistance internationales sous un point distinct de l’ordre du jour et a encouragé la participation active de tous les États, des organisations internationales, des groupes de la société civile, du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), des survivants et des communautés affectées par les explosions et les essais nucléaires.  La Conférence devrait également adopter un rapport final, une déclaration et un plan d’action qui répondent aux obligations positives, a estimé le représentant. 

Les discussions et les documents finals devraient indiquer clairement que la mise en œuvre de ces dispositions est une priorité et est essentielle pour atteindre les objectifs humanitaires du Traité, a insisté M. Tito.  Dans leurs rapports, les États parties devraient partager leur expertise nationale, documenter les progrès de la mise en œuvre et identifier les besoins pour lesquels d’autres États parties, en mesure de le faire, peuvent fournir une assistance.  Les États parties devraient également créer un mécanisme pour poursuivre les travaux sur les obligations contenues dans les articles 6 et 7, a-t-il déclaré.

M. MDUDUZI KIETH KENNETH MBINGO (Eswatini) a mis l’accent sur le commerce, le transfert et la circulation illicites des armes légères et de petit calibre (ALPC), y compris leur accumulation excessive et leur propagation incontrôlée dans de nombreuses régions du monde.  L’Eswatini attache une grande importance au rôle central des Nations Unies dans la lutte contre ce problème, et notamment à leur Programme d’action pour prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères et de petit calibre sous tous ses aspects et à l’Instrument international de traçage (ITI) qui sont, selon lui, des instruments cruciaux multilatéraux pour lutter contre les flux illicites des ALPC.  Le représentant a exhorté les États Membres aux économies développées à apporter plus d’assistance technique et financière aux pays en développement, comme l’Eswatini, pour leur permettre de réaliser les objectifs généraux du Programme d’action des Nations Unies et de l’ITI.

Le représentant a souligné le travail considérable accompli par le continent africain pour lutter contre le commerce illicite des ALPC, y compris la Déclaration de Bamako, l’Acte constitutif de l’Union africaine, le Protocole portant création du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, le Protocole de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) de 2004, l’Agenda 2063 de l’Union africaine, l’Initiative « Faire taire les armes en Afrique » et d’autres initiatives sous-régionales.  Réaffirmant le droit souverain des États d’acquérir, de fabriquer, d’exporter, d’importer et de conserver des armes conventionnelles, leurs pièces et composants pour leurs besoins d’autodéfense et de sécurité, l’Eswatini a cependant mis en garde contre les transferts de ce type d’armes à des destinataires non autorisés.  Le représentant a exhorté tous les États à s’abstenir et interdire le transfert d’armes à tout destinataire sans l’autorisation des autorités nationales compétentes des États importateurs.

M. JOÃO IAMBENO GIMOLIECA (Angola) a rappelé qu’en tant qu’État partie au Traité de Pelindaba, l’Angola était engagé en faveur de l’objectif de faire du continent africain une zone exempte d’armes nucléaires.  Le Traité, a-t-il ajouté, joue un rôle essentiel dans l’harmonisation des mesures prises par les États parties.

Le représentant a appuyé les objectifs de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel, lesquelles représentent un obstacle au développement social et économique.  Il a déploré que la pandémie de COVID-19 ait apporté avec elle des défis sans précédent aux activités du secteur de l’action antimines en Angola, comme cela a été le cas pour beaucoup d’autres secteurs, activités et plans.  Bien qu’une première évaluation dans le pays ait estimé à 95% la réduction des superficies initialement polluées par des mines, l’Angola reste l’un des pays les plus touchés d’Afrique par ces armes, a fait valoir le représentant.  Les activités des opérateurs nationaux de déminage continuent à être financées par le Gouvernement angolais par le biais d’allocations budgétaires annuelles, mais le pays manque d’environ 200 millions de dollars pour achever l’exercice de déminage.

M. JORGE ARANDA (Portugal) a déclaré que d’une part il fallait appliquer et renforcer les instruments existants en matière de désarmement et que, d’autre part, il fallait des instruments pour combler les lacunes en matière de gouvernance.  Il a affirmé que l’espace extra-atmosphérique devait être protégé, et était un exemple de déficit de gouvernance, déplorant qu’il n’y ait toujours pas d’instrument juridiquement contraignant pour assurer un environnement spatial sûr et sécurisé.  Il s’est dit convaincu que ces travaux pouvaient contribuer à relever le défi du contrôle et de la vérification, ainsi qu’à prévenir une course aux armements dans l’espace.  En ce qui concerne les instruments existants, il a fait référence au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, « pierre angulaire de la politique de non-prolifération » et a dit attendre avec impatience la dixième Conférence d’examen.

M. Aranda a réaffirmé son soutien au Mécanisme d’enquête du Secrétaire général des Nations Unies sur l’utilisation présumée d’armes chimiques et biologiques et a continué à soutenir fermement le travail de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques et de son secrétariat technique pour enquêter sur les attaques chimiques, qu’il a jugées inquiétantes.

Le représentant a mentionné les instruments internationaux dans le domaine des armes classiques, qui doivent être respectés et renforcés.  La Convention sur certaines armes classiques est un instrument de ce type, a-t-il souligné, avant de saluer plus particulièrement le travail du Groupe d’experts gouvernementaux sur les systèmes d’armes létaux autonomes.  Sur ce sujet précis, il a souhaité l’adoption d’un ensemble de recommandations consensuelles solides concernant le développement d’un cadre normatif et opérationnel.

M. MANUEL ALCIBIADES RUIZ DIAZ (Paraguay) a reconnu l’importance de permettre aux États une utilisation pacifique de l’énergie atomique sous l’égide technique et réglementaire de l’Agence internationale de l’énergie atomique.  Il a également plaidé pour la création d’un instrument juridiquement contraignant de prévention de la course aux armements dans l’espace, lequel doit être considéré comme un patrimoine commun de l’humanité dont l’exploitation des ressources aux fins de développement doit être équitablement partagée entre les États Membres.

Mme MARITZA CHAN VALVERDE (Costa Rica) a relevé d’emblée que dans cette Commission, moins d’un quart des déclarations sont susceptibles d’être prononcées par une femme, et lors de la dernière réunion de haut niveau sur l’élimination totale des armes nucléaires, seul un orateur sur six était une femme.  Il est crucial de lutter contre la sous-représentation des femmes dans ces forums, a-t-elle exigé, en appelant aussi à assurer la participation des victimes et des survivants –ceux qui ont été le plus directement touchés par le commerce et la prolifération des armes.  Selon la représentante, le désarmement nucléaire est une affaire de femmes, le Costa Rica prônant également une approche féministe du désarmement nucléaire qui remet en question l’hypothèse archaïque selon laquelle la concurrence pour le pouvoir est la meilleure manière de mener des relations étrangères et de garantir la sécurité nationale.  Bon nombre des menaces les plus graves pour la sécurité humaine –les pandémies, l’insécurité alimentaire et hydrique et les changements climatiques– ne reconnaissent pas les constructions artificielles des frontières, a souligné la représentante, et on ne saurait y répondre efficacement par une action unilatérale.  Mais cet avenir ne sera possible que lorsque les États dotés d’armes nucléaires cesseront de multiplier et de moderniser leurs arsenaux, lorsque les réductions seront vérifiables, transparentes sous l’œil vigilant de l’AIEA, a-t-elle martelé.

Cet avenir ne sera possible que lorsque les puissances nucléaires respecteront « toutes » les obligations découlant des traités pertinents, et pas uniquement « certaines » d’entre elles.  Le Costa Rica s’est félicité des progrès réalisés par la septième Réunion biennale des États pour l’examen de la mise en œuvre du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects pour reconnaître que les armes légères et de petit calibre sont une question de genre, et que le genre est une question d’armes légères et de petit calibre.  Pourtant, a regretté la représentante, malgré les progrès indéniables que reflète un tel langage, il doit se traduire en actions.

Mme NOHRA MARIA QUINTERO CORREA (Colombie) a mis l’accent sur les conséquences humanitaires catastrophiques des armes nucléaires, en pointant du doigt l’existence de plus de 13 000 armes de ce type, dont plus de 3 800 déployées en forces opérationnelles; outre les programmes de remplacement et de modernisation de ces armes.  Il est nécessaire d’avancer dans l’adoption de mesures urgentes et efficaces pour l’élimination totale de ces armes, s’est-elle impatientée, avant de saluer l’extension du nouveau Traité New START.  La prochaine Conférence d’examen du TNP est l’occasion de réaffirmer les engagements antérieurs et la détermination d’œuvrer collectivement à la réalisation d’un désarmement général et complet, sous un contrôle international strict et efficace.  La Colombie a rappelé qu’elle a un accord de garanties avec l’AIEA et un protocole additionnel.

Soulignant l’importance de la Convention sur les armes chimiques, la délégation a condamné leur utilisation par tout acteur et en toute circonstance.  L’OIAC est l’instance compétente pour discuter des incidents liés à ces armes et il faut œuvrer à son renforcement.  Soulignant également l’importance de la Convention sur les armes biologiques, la Colombie a dit attendre, lors des prochaines réunions, des progrès sur des mesures viables pour établir un mécanisme d’examen de la science et de la technologie, qui contribuerait à une approche préventive ayant pour centre le concept de biosécurité.  La représentante a également plaidé pour une utilisation exclusivement pacifique de l’espace extra-atmosphérique en appelant au renforcement du dialogue et des mesures de transparence et de confiance.  Passant aux armes légères et de petit calibre, elle a estimé qu’il est essentiel de relever les défis actuels et émergents, en intégrant les efforts de mise en œuvre du Programme d’action à ceux visant la mise en œuvre de l’Agenda 2030, en promouvant la participation effective des femmes et de la société civile.

Pour Mme MARÍA DEL CARMEN SQUEFF (Argentine), le TNP reste la pierre angulaire du régime de désarmement et de non-prolifération nucléaire.  La prochaine Conférence d’examen, qui sera présidée par l’Argentine, est une occasion inestimable de réaffirmer notre attachement à ses trois piliers, a martelé le représentant, et de produire des résultats concrets.  Elle a dit considérer que l’utilisation d’armes chimiques par qui que ce soit et quelles que soient les circonstances constitue une violation manifeste des obligations internationales découlant de la Convention sur les armes chimiques et du droit international, avant d’ajouter que tous ceux qui sont responsables de leur utilisation doivent être jugés.  La délégation a appelé à éviter les divisions politiques qui conduisent à l’affaiblissement de l’OIAC.  De même, l’Argentine a réaffirmé l’importance fondamentale de la Convention sur les armes biologiques, insistant sur l’importance de sa pleine mise en œuvre.  Reconnaissant l’intérêt commun de toute l’humanité et le droit souverain de chaque État à participer à l’exploration et à l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique, l’Argentine a appelé à éviter la course aux armements dans l’espace, qui représenterait un grave danger pour la paix et sécurité internationales.  Il est nécessaire selon elle de négocier, dans le cadre de la Conférence du désarmement, un instrument juridiquement contraignant sur la prévention de la course aux armements dans l’espace, a estimé sa représentante et, en attendant, elle a plaidé en faveur de l’adoption de mesures internationales de transparence et de confiance dans les activités spatiales.

M. KIM SUNGHOON (République de Corée) a déclaré qu’un monde exempt d’armes nucléaires était une aspiration partagée par toute l’humanité.  Il a salué l’extension du Traité New START ainsi que le lancement du dialogue stratégique de stabilité entre les États-Unis et la Fédération de Russie.  Sur le TNP, il a déclaré que la dixième Conférence d’examen serait une occasion cruciale de réaffirmer l’engagement de la communauté internationale envers le Traité.  Il a en outre estimé qu’il faudrait mettre l’accent sur l’approfondissement de la compréhension commune et sur le renforcement de la confiance entre les États dotés d’armes nucléaires et les États non dotés, ainsi qu’entre les États dotés.  Il a noté l’ouverture rapide de la négociation du Traité sur l’interdiction de la production de matières fissiles et l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires et a appelé tous les pays non encore parties au TICE à signer et à ratifier le Traité dans les meilleurs délais.

Le représentant a rappelé l’importance des conventions contre les armes chimiques et biologiques et a souligné son soutien indéfectible aux mécanismes relatifs à la Syrie au sein de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques.  Il a encouragé la Fédération de Russie à coopérer pleinement avec le Secrétariat technique de l’OIAC.

Assurer un environnement spatial sûr, sécurisé et durable est apparu comme une question d’intérêt partagé et un objectif pour toute l’humanité, a fait observer M. Kim.  Le représentant a salué les efforts déployés dans le passé par le Groupe d’experts gouvernementaux sur la prévention d’une course aux armements dans l’espace ainsi que le rapport du Groupe d’experts gouvernementaux sur les mesures de transparence et de confiance relatives aux activités spatiales, qui ont contribué à favoriser une compréhension commune.

Le représentant a affirmé l’importante contribution du Traité sur le commerce des armes et s’est félicité du succès de la septième Réunion biennale du Programme d’action des Nations Unies contre le commerce illicite des ALPC, dans l’attente du renforcement de leurs synergies.  

M. Kim a enfin estimé que la dénucléarisation de la péninsule coréenne restait l’une des questions clefs dans le domaine de la paix et de la sécurité internationales.  En effet, le processus de paix de la péninsule coréenne est notre engagement durable pour atteindre une dénucléarisation complète et établir une paix permanente dans notre partie du monde, a-t-il conclu.

Pour M. DAVIT KNYAZYAN (Arménie), le contrôle des armes classiques et les mesures de confiance et de sécurité sont au cœur de l’architecture de la sécurité régionale et du concept de sécurité globale et coopérative.  Ils restent les instruments clefs pour assurer la stabilité, la transparence et la prévisibilité militaires en réduisant le risque de conflit ou d’escalade des tensions.  Le Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe (FCE) est l’une des pierres angulaires de la détente sur le continent, a-t-il poursuivi, soulignant son rôle important dans l’histoire de l’architecture de la sécurité européenne.  Ce Traité a été signé entre les pays dans le but de remplacer la confrontation militaire par un nouveau modèle de relations de sécurité fondées sur une coopération pacifique et contribuer ainsi à surmonter les divisions en Europe, a-t-il expliqué.  Un autre objectif de ce Traité était d’éviter les attaques surprises et les actions offensives en Europe.  Pour l’Arménie, ces objectifs restent pertinents aujourd’hui.  L’essence du Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe et le Document de Vienne cherchent à empêcher la guerre conventionnelle en tant que moyens de politique étrangère en assurant la transparence et la prévisibilité militaires.  Il s’agit notamment pour l’Arménie d’établir la confiance grâce à une vérification et à une transparence appropriées pour ce qui est des limitations d’armes, des inspections sur place et des échanges d’informations.  Le représentant a toutefois regretté que le régime de contrôle des armements et les mesures de confiance et de sécurité continuent de se détériorer et a souligné l’impératif d’inverser ce processus.

L’Arménie n’a cessé d’exprimer ses préoccupations concernant les violations systématiques du régime de contrôle des armes classiques par l’Azerbaïdjan, a précisé le représentant en parlant d’accumulation « déstabilisante et incessante » d’armements en violation du Traité FCE, de dépassements significatifs des plafonds du Traité, et d’exclusion d’une grande partie des forces armées du régime de vérification, ce qui porte atteinte à la sécurité de la région.  Il a apporté des données chiffrées pour illustrer son propos, avant de dénoncer l’agression « préméditée et bien préparée » déclenchée par l’Azerbaïdjan contre le Haut-Karabakh le 27 septembre 2020 avec la participation de combattants terroristes et de mercenaires étrangers, ce qui confirme, selon le représentant, les préoccupations de l’Arménie. 

L’Arménie appelle à une réponse forte et sans équivoque de la communauté internationale aux problèmes systémiques et aux violations flagrantes des obligations et engagements internationaux juridiquement contraignants, en particulier en matière d’accumulation et d’utilisation d’armes interdites pour commettre des violations flagrantes des droits de l’homme et des atrocités et crimes.  Il faut garantir la responsabilité pour le non-respect et les actions criminelles qui en résultent, a exigé le représentant, en exhortant à dénoncer « les postures militaires, le bellicisme » et le recours à la force comme moyen de règlement de conflits ainsi que l’imposition de solutions unilatérales. 

M. VADIM GUSMAN (Azerbaïdjan) a rappelé les engagements de son pays au titre de la plupart des instruments et traités de non-prolifération auxquels il est partie.  La réduction d’armes de destruction massive et l’établissement de zones exemptes d’armes nucléaires sont autant de préalables au renforcement de la paix et de la sécurité internationales, a-t-il ajouté.  Le représentant a préconisé, pour mieux lutter contre la prolifération des armes légères et de petit calibre sur le plan régional, que les organisations présentes à ce niveau complètent les efforts de l’ONU pour mettre fin à la présence excessive des ALPC.

Le représentant a ensuite condamné l’utilisation par l’Arménie d’armes interdites par le droit international contre son pays, comme les armes à sous-munitions et des missiles orientés vers des zones densément peuplées.  En outre, l’Arménie refuse de divulguer les cartes des champs de mines, a-t-il ajouté, demandant à la communauté internationale de ne pas méconnaître la crise humanitaire dont l’Arménie est le responsable direct.

Mme NEISHANTA ANNASTACIA BENN (Guyana) a déclaré se joindre à l’appel en faveur de l’élimination totale des armes nucléaires, conformément aux trois piliers du Traité sur la non-prolifération (TNP), à savoir le désarmement, la non-prolifération et les garanties de l’utilisation pacifique des armes nucléaires.  Elle a dit partager la profonde préoccupation exprimée par une majorité des États Membres au sujet de l’existence continue des armes nucléaires.  Cinquante et un ans après l’entrée en vigueur du TNP, le monde compte toujours plus de 10 000 ogives nucléaires, a-t-elle souligné.  Elle a dit rester préoccupée par le recours aux armes nucléaires dans les politiques de défense et de sécurité.  Les armes nucléaires ne sont pas des moyens de dissuasion utiles mais cultivent plutôt un état d’insécurité et de fausses défenses qui ne font qu’augmenter les chances de prolifération.  « Il est certain que les conséquences humanitaires et environnementales catastrophiques de l’utilisation de telles armes nous affecteront tous, indépendamment de notre implication dans le conflit ou de notre distance par rapport à celui-ci », a déclaré Mme Benn.  La représentante a réitéré son appel à un monde exempt d’armes nucléaires et a exhorté tous les États parties à s’acquitter rapidement de leurs obligations au titre du TNP.

Mme Benn a estimé que le trafic illicite des armes légères continuait de menacer la paix, la sûreté, la sécurité et la stabilité et avait des effets dévastateurs sur le développement socioéconomique, les droits de l’homme et le développement humain, y compris la santé et la mortalité, le savoir et l’éducation, revenu et niveau de vie.  C’est notamment le cas dans la région de l’Amérique latine et des Caraïbes, a rappelé le représentant.  Alors cette année célèbre le vingtième anniversaire du Programme d’action relatif aux armes légères, il a renouvelé son appel à sa mise en œuvre complète et effective, ainsi qu’à celle de l’Instrument international de traçage (ITI) aux niveaux national, régional et mondial.  « Ce n’est que par la mise en œuvre effective de ces instruments que nous pourrons réellement progresser dans la prévention, la lutte et l’élimination de l’utilisation abusive, du détournement et du transfert international illégal d’armes légères et de petit calibre », a-t-elle conclu.

Mgr GABRIELE CACCI, Observateur permanent du Saint-Siège, a rappelé que beaucoup avaient salué la prorogation pour cinq ans du Traité New START entre la Fédération de Russie et les États-Unis, et s’est réjoui des progrès rapides du dialogue stratégique, qui a déjà réuni à deux occasions ces deux pays pour envisager de nouvelles réductions des armes nucléaires, stratégiques ou non.  Il a déclaré qu’il était important que le P-5 envisage et adopte conjointement des mesures qui compléteront celles de la Fédération de Russie et des États-Unis.  Il est temps de plafonner définitivement les stocks d’armes nucléaires et de procéder à de nouvelles réductions entre les cinq pays membres du P5, a-t-il insisté.

Mgr Cacci a en outre déclaré que l’utilisation de l’énergie atomique à des fins guerrières était immorale, tout comme est immorale la possession d’armes nucléaires, puisque l’intentionnalité intrinsèque de la possession de ces armes est la menace de les utiliser.  À cet égard, le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires a établi une interdiction légale de la possession d’armes nucléaires.  Pour le Saint-Siège, il constitue une base pour que les États détenteurs d’armes nucléaires deviennent parties à ce Traité en éliminant leurs programmes. 

Mgr Cacci a enfin estimé que la Première Commission devait redoubler d’efforts pour ouvrir la voie à des accords qui réduisent la dépendance à l’égard des armes classiques.  Il a conclu affirmant sa conviction que l’espace extra-atmosphérique devait rester le domaine pacifique qu’il a été jusqu’à présent, ajoutant que sa militarisation, par le déploiement d’armes ou par des attaques contre des objets spatiaux depuis le sol, serait extrêmement grave. 

Droits de réponse

Le représentant de la Fédération de Russie a répondu à la Lituanie que sa délégation agissait partout de manière transparente, et à l’Ukraine que la Crimée et Sébastopol font partie intégrante du territoire russe.  Les manœuvres que nous engageons ne servent qu’à assurer la sécurité des populations se trouvant sur le territoire russe, a-t-il ajouté.  Le représentant a également déclaré que son pays ne dispose d’aucune force présente dans le Nord-Est de l’Ukraine, où sévit un conflit intérieur que les autorités de Kiev doivent régler dans le cadre du Groupe de contact et des accords de Minsk. 

Le représentant du Bélarus a également répondu à la Lituanie que son pays et la Russie font preuve de transparence dans le cadre de manœuvres militaires conjointes dont l’OCSCE est parfaitement informée.  Il a rappelé le caractère défensif de ces manœuvres.

Le représentant de l’Arménie a indiqué que l’Azerbaïdjan était à l’origine d’une escalade de violence dont le monde a été témoin.  Ce pays a gardé le silence quant au non-respect du Document de Vienne, a-t-il dit, rappelant le tribut payé par les populations civiles victimes innocentes de l’agression de l’Azerbaïdjan, qui a de plus entravé l’accès humanitaire dans le Haut-Karabakh.

Le représentant de l’Ukraine a rappelé à la Russie que l’Assemblée générale de l’ONU reconnaît être partie au conflit dans la région.  L’agression russe doit cesser et la Crimée redevenir un territoire ukrainien, a-t-il signalé, notant que la Russie a annexé la Crimée pour la transformer en une véritable base militaire fortes de plus de 40 000 personnes.  La Russie doit s’acquitter de ses engagements internationaux et se retirer de la Crimée occupée, a-t-il répété.

Le représentant de la République populaire démocratique de Corée a affirmé que les résolutions du Conseil de sécurité qui la visent n’ont aucune valeur.  Elles ne font qu’illustrer le deux poids deux mesures qui fait fi de la politique hostile des États-Unis envers la RPDC, politique qui nous a amenés à renforcer nos capacités de défense de notre souveraineté et de protection de notre peuple, a ajouté le représentant.  

Le représentant de l’Azerbaïdjan a déclaré qu’il réfutait la position de l’Arménie, qui ne respecte pas les mesures régionales de vérification dans les territoires occupés.  Il a déploré d’avoir été accusé de politiser la question des mines antipersonnel arméniennes, et a demandé à l’Arménie de supprimer cette menace. 

Le représentant de la Fédération de Russie a estimé que la question de la Crimée avait été réglée lors du référendum et qu’elle ne pouvait donc pas faire l’objet d’une discussion à l'ONU.  Le pays a condamné les tentatives de l’Ukraine de politiser la résolution sur la militarisation de la péninsule et de la mer d’Azov.  Il a affirmé que le règlement de la crise ukrainienne, qui est une crise intérieure, ne sera possible qu’avec un dialogue entre Kiev et le Donbass.

Le représentant de l’Arménie a repris la parole pour affirmer l’attachement de son pays à ses obligations en vertu du Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe.  Il a précisé que les déplacements de plafonds viennent de l’Azerbaïdjan, en citant des cas précis de concentration de matériel militaire et de forces.  En ce qui concerne le déminage, il a rappelé qu’aucune référence n’y est faite dans la déclaration du 9 novembre, qui, par ailleurs parle du retour de prisonniers.  L’Arménie a reproché à l’Azerbaïdjan de ne pas respecter les droits de l’homme.

Le représentant de l’Ukraine a répondu à la Fédération de Russie pour lui rappeler que la question de la Crimée était close avant son invasion de la péninsule et sa tentative d’annexion et d’occupation.  Compte tenu des violations graves des droits de la personne et de la militarisation croissante qui découle de l’occupation temporaire de la Crimée, l’Union européenne a créé une plateforme dont le sujet principal est l’occupation de la Crimée par la Fédération de Russie, a-t-il également rappelé.  En envahissant la Crimée, la Fédération de Russie a violé bon nombre de ses obligations en vertu des documents de l’ONU et de l’OSCE, a conclu le représentant.

Le représentant de l’Azerbaïdjan a repris à son tour la parole pour déclarer qu’il existait actuellement dans la société arménienne un niveau incroyablement élevé de haine à l’égard de son pays et en a rendu l’Arménie « pleinement responsable ».

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