Soixante-seizième session,
18e séance plénière – après-midi
AG/DSI/3679

La Première Commission achève ses travaux sur un appel au retour à « un esprit de négociation »

La Première Commission (désarmement et sécurité internationale) a achevé, aujourd’hui, les travaux de la partie principale de sa soixante-seizième session, marquée par l’adoption de 57 projets de résolution et trois projets de décision, ainsi que le rejet d’un projet de résolution.  En fin de séance, le Président de la Première Commission, M. Omar Hilale, a noté que les travaux avaient été marqués par des divergences et de multiples foyers de blocages, d’affrontements et de méfiance, mais aussi par des « moments de francs échanges, de coopération et de conciliation ».

La Commission a approuvé son programme de travail et son calendrier provisoire pour 2022, qui prévoit une séance d’organisation le 29 septembre, suivie de 26 séances de fond -8 au titre du débat général, 12 consacrées au débat thématique et 6 pour la phase de prise de décisions– entre le 3 octobre et le 4 novembre.

À propos de la planification des programmes, le représentant du Brésil s’est dit déçu que la Première Commission n’ait pas avancé sur le contenu de son programme de travail.  Il a souligné la responsabilité de la Cinquième Commission dans le fait que le Comité du programme et de la coordination (CPC) n’a pu arriver à une conclusion sur le programme de la Première Commission depuis trois ans.  Le Président de la Première Commission a répondu qu’un désaccord n’était pas négatif tant qu’il permettait d’avancer.  Il a noté que la difficulté venait d’une « question transversale à laquelle les autres Commissions sont elles aussi confrontées » et a appelé à ne pas susciter un débat stérile en raison de la trop grande divergence des positions. 

Dans leurs déclarations de clôture, l’Indonésie et la Malaisie ont dit leur souhait de retrouver, en 2022, les conditions de réunions d’avant la pandémie, la représentante du Mexique ajoutant que le travail en présentiel était « inestimable ».  Le Mexique et l’Égypte ont par ailleurs salué les efforts consentis par le Secrétariat et la présidence pour faire de cette soixante-seizième session un pas de plus vers un retour à la normale dans le monde post-pandémie.

Dans ses remarques de conclusion, M. Hilale, dont le « sens de la discipline » a été loué par plusieurs délégations, s’est félicité du retour du consensus « particulièrement marquant cette année ».  Il s’est notamment félicité que tout un groupe thématique -celui portant sur le Mécanisme du désarmement- ait vu l’ensemble des projets de résolution et de décision le concernant adoptés sans vote.  Alors que le Mexique avait déploré que l’on « négocie de moins en moins », M. Hilale a appelé au retour de cet « esprit de négociation », car, a-t-il ajouté, « la sécurité internationale est une ».

Le Président de la Première Commission a également fourni quelques chiffres sur la session écoulée, rappelant que, lors du débat général, 137 délégations avaient fait des déclarations, dont 33 ont été prononcées par des femmes, une proportion que M. Hilale a jugée « bonne mais appelée à augmenter », en plaidant pour une participation plus importante aux discussions sur le désarmement à la fois des femmes, des jeunes et de la société civile.  M. Hilale a également noté que 60 des 61 textes dont la Première Commission était saisie avaient été adoptés, dont 37 à l’issue d’un vote enregistré, et que 66 votes séparés avaient été demandés, « ce qui signifie que, une fois encore, la Commission a procédé à une centaine de votes ». 

En début de séance, la Première Commission avait entendu les dernières explications de vote concernant les projets de résolution relatifs à la «  Suite donnée à l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice sur la licéité de la menace ou de l’emploi d’armes nucléaires  »  et au «  Mécanisme permettant au Secrétaire général d’enquêter sur les allégations d’emploi d’armes chimiques et biologiques  », sur lesquelles elle s’était prononcée mercredi. 

Sur le premier projet, le Représentant du Pakistan a  expliqué avoir voté en faveur du texte dans son ensemble mais s’être abstenu sur le paragraphe 2 du dispositif et l’alinéa 17 du préambule en raison des références faites au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, dont le Pakistan n’a eu de cesse de souligner les défauts.  La représentante de l’Inde,  a quant à elle, fait observer que son pays était le seul État doté à avoir porté le projet de résolution.   

Sur le second texte, rejeté, la représentante de l’Inde a salué les efforts de la Fédération de Russie pour avoir présenté une version amendée oralement mais a estimé que le projet n’était toujours pas à la hauteur des attentes.  La Représentante  du  Mexique  a expliqué s’être abstenue, car déçue par le manque de clarté sur la portée de la proposition et les doutes persistants concernant le travail de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques.  Le Mexique estime que les échanges auraient pu bénéficier de consultations avec des experts à La Haye et à Genève.  Quant au représentant de l’Argentine, qui s’est lui aussi abstenu, il a expliqué que le but du Mécanisme du Secrétaire général était d’enquêter en réponse aux allégations portées à son attention concernant l’utilisation possible d’armes chimiques et bactériologiques.  

La Première Commission se réunira à nouveau dans le courant de l’année prochaine afin, entre autres, d’élire son président ou sa présidente et d’autres membres du Bureau pour la soixante-dix-septième session.

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