Soixante-quinzième session,
10e séance plénière – après-midi
AG/EF/3546

La Deuxième Commission modifie ses méthodes de travail et décide d’axer ses travaux de fond sur les résolutions ayant le plus d’impact sur le Programme 2030

Dans le cadre de la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale, la Deuxième Commission, chargée des questions économiques et financières, a décidé cet après-midi de modifier ses méthodes de travail, notamment sur les questions du débat général et des débats sur les points de l’ordre du jour.  D’autres changements affectent l’organisation des tables rondes et manifestations parallèles ainsi que les rapports et les résolutions présentés à la Deuxième Commission.  Le Mexique a salué « ces petits pas de la Deuxième Commission qui vont permettre d’avoir une plus grande incidence sur la vie des gens », alors que la Guinée, au nom du Groupe des 77 et la Chine (G77), a rappelé que « le développement doit rester au cœur des travaux de la Deuxième Commission ». 

Ainsi, par cette décision, déposée par son Bureau et adoptée par consensus, la Deuxième Commission a décidé de continuer à examiner et à améliorer ses méthodes de travail lors de ses prochaines sessions, et d’axer ses travaux de fond sur les résolutions qui auront, entre autres, le plus d’impact sur l’exécution du Programme de développement durable à l’horizon 2030 au cours de la décennie d’action en faveur des objectifs de développement durable. 

De même, la Commission a invité les délégations à poursuivre leur examen de la périodicité des projets de résolution, en leur suggérant de rationaliser les mises à jour des projets de résolution, afin d’améliorer les méthodes de travail générales de la Commission.  Elle a aussi décidé d’engager des discussions pour arrêter une définition commune des « prorogations techniques ».  La décision invite en outre les membres de la Commission à envisager de proposer de faciliter la négociation des projets de résolution présentés à la Commission de manière à en améliorer les travaux. 

« S’agissant du débat général et des débats consacrés aux différents points de l’ordre du jour de la Deuxième Commission », la décision contient deux invitations, l’une pour les délégations pour qu’elles tiennent compte du thème du débat général de la Commission dans les interventions qu’elles prononceront au cours de ce débat, et l’autre pour le Bureau qui devra continuer de faire des propositions visant à simplifier les débats consacrés aux différents points de l’ordre du jour. 

« S’agissant des rapports présentés à la Deuxième Commission », la Deuxième Commission a prié le Secrétaire général de veiller à ce qu’ils soient « concis », mettent en évidence « les faits nouveaux » survenus depuis le rapport précédent, formulent des « recommandations réalisables » et comportent un « résumé détaillé ».  La Commission a également invité son Bureau à continuer de réfléchir aux moyens de renforcer le caractère interactif des discussions sur les rapports présentés, y compris lors de réunions d’information informelles.  Les diverses directives ainsi prises seront appliquées à sa soixante-dix-septième session, en 2022. 

Réagissant à ces modifications, la Guinée, s’exprimant au nom du G77, a dit que le développement doit rester au cœur des travaux de la Deuxième Commission.  Le G77 a souhaité réitérer la nécessité pour les délégations de pouvoir faire des déclarations au cours du débat général et également lors des discussions générales sur les points individuels de l’ordre du jour, car ces interventions revêtent une grande importance pour les pays en développement.  De même, le Groupe a réaffirmé le droit inaliénable de toutes les délégations de présenter de nouvelles propositions d’introduction de points supplémentaires à l’ordre du jour ou de nouveaux projets de résolution au titre de points existants, en tant qu’élément fondamental et crucial du débat sur la revitalisation des travaux de la Deuxième Commission. 

Le Groupe des 77 et la Chine a réaffirmé que les travaux de la Deuxième Commission s’étendent au-delà du Programme 2030 et sont pertinents pour les questions qui ne sont pas traitées de manière adéquate dans le Programme.  Vouloir donc concentrer les travaux de la Deuxième Commission uniquement sur et autour du Programme 2030 représente une grave erreur d’interprétation des objectifs visés par la Deuxième Commission, a analysé le Groupe.  En outre, il a souligné que la pertinence des points de l’ordre du jour et des résolutions ainsi que leur périodicité, doivent être soigneusement prises en considération, au cas par cas, avec un raisonnement clair et une argumentation précise, et toujours sur la base des consentements des auteurs des projets de résolution.  Le G77 a également dit attendre une définition commune de l’expression « prorogation technique ».  Nous devons évaluer correctement l’impact de la mise en œuvre de ces changements sur les travaux de la Commission et ses méthodes de travail, avant de nous engager à apporter d’autres changements, a plaidé le G77. 

Pour sa part, l’Union européenne a été d’avis que le Programme 2030 doit être le moteur des travaux de la Commission.  Il faut donc qu’elle se focalise sur les questions qui peuvent faire la différence sur la vie des gens.  Il faut que la Deuxième Commission soit apte à répondre aux défis du monde, a renchéri le Royaume-Uni, arguant que ces modifications auraient pu aller plus loin.  Pour Israël également, ce qui a été fait aujourd’hui n’est que le début de ce que l’on est en droit d’attendre de la Deuxième Commission.  Même son de cloche des États-Unis pour qui il faut véritablement veiller à rationaliser la plus importante des ressources de la Commission: le temps. 

Enfin, l’Observateur du Saint-Siège a fait valoir que le débat général ainsi que les débats sur les points spécifiques de l’ordre du jour sont « essentiels » pour permettre aux délégations de présenter leurs positions.  Dans le même esprit, il a plaidé pour que les délégués puissent examiner et négocier les projets de texte paragraphe par paragraphe. 

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