Soixante-seizième session
Réunions virtuelles, Matin & après-midi
AG/EF/3551

Deuxième Commission: les pays les moins avancés expriment leurs attentes à trois mois de la Conférence de Doha et de leur nouveau Programme d'action

Depuis 2010, 4 pays sont sortis de la catégorie des pays les moins avancés (PMA) et 16 autres sont en voie de le faire, a-t-on appris, ce jeudi, lors du troisième jour de travaux de la Deuxième Commission (économique et financière), menés aujourd’hui par visioconférence.  Les PMA ont enregistré des progrès dans plusieurs domaines essentiels: l’accès aux technologies de l’information et des communications, l’énergie durable, la santé, l’éducation primaire, l’égalité hommes-femmes et la représentation des femmes dans les parlements.  La toute jeune Banque de technologies pour les PMA, mise sur pied, il y a trois ans, a été saluée par les intervenants pour avoir remporté de nombreux succès en matière de partage de technologies, malgré des ressources ténues.

Voilà pour les bonnes nouvelles, à trois mois de la cinquième Conférence des Nations Unies sur les PMA, qui aura lieu à Doha, au Qatar, en janvier 2022.  Le Groupe des PMA a espéré qu’elle ouvrira « une nouvelle ère dans leur Histoire ».  Le Groupe des 77 et la Chine a évoqué de nombreuses consultations multipartites entre le système des Nations Unies pour le développement, le secteur privé et d’autres acteurs, en préparation de l’événement.  L’élaboration d’un texte commun est en cours.

Ces signes encourageants n’ont cependant pas réussi à endiguer un pessimisme certain exprimé par les pays en situation particulière, dont les PMA.  Ces derniers sont en grande difficulté; ils se décrivent « au bord du gouffre ».  La pandémie a « sans l’ombre d’un doute » touché les PMA de manière disproportionnée, a confirmé Courtenay Rattray, Haut-Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement: « d’un côté, le PIB, les exportations, les recettes publiques, les investissements étrangers directs (IED) et les envois de fonds ont baissé, tandis que, de l’autre côté, les inégalités, la pauvreté et l’insécurité alimentaire ont augmenté ».  Les PMA ne retrouveront probablement pas leur PIB d’avant la pandémie, avant trois à cinq ans, alors que les pays développés enregistrent déjà un fort rebond.

Les sciences et technologies étant fondamentales pour la progression des PMA, ces derniers ont demandé aux États Membres de soutenir durablement – à l’aide de financements prévisibles, sans restriction - la Banque de technologies pour les PMA, créée en décembre 2016 et devenue opérationnelle en 2018.  La Banque, qui a son siège à Gebze, en Turquie, aide les pays visés à utiliser les sciences et les technologies pour qu’ils puissent un jour changer de catégorie.

Un reclassement qui ne signifierait pas tant la fin des difficultés que l’apparition d’autres incertitudes, ont tenu à rappeler les délégations concernées.  En effet, la plupart des pays reclassés demeurent vulnérables aux chocs externes, a expliqué M. Rattray, qui a jugé essentiel de planifier des transitions nationales « sans heurt », et a invité les partenaires commerciaux et de développement à élargir « de toute urgence » leurs mesures de soutien aux pays reclassés.  De même, pour le Groupe des États d’Afrique, il est indispensable de ne « pas adopter d’approche mécanique » dans le reclassement des PMA.

La sécurité alimentaire, mise à mal par la double catastrophe de la pandémie et des changements climatiques, a continué à provoquer le débat.  Le représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)a déploré qu’à l’heure actuelle, 811 millions de personnes souffrent de sous-alimentation chronique et plus de 3 milliards de personnes ne s’alimentent pas de manière saine.  Conformément à la Déclaration d’action du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, tenu à New York en septembre, les efforts sont désormais axés sur « la transformation vers des systèmes agro-alimentaires plus efficaces, inclusifs, résilients et durables ».  Le Brésil a indiqué avoir rejoint, grâce au Sommet, des initiatives illustrant son adhésion au concept « de la ferme à la table »: élevage durable, lutte contre le gaspillage et la perte de nourritures, et repas scolaires adaptés.

Les changements climatiques, la perte de biodiversité, la dégradation des sols et la pénurie d’eau sont des menaces indiscutables pour la sécurité alimentaire selon le Costa Rica, qui a appelé à mettre en place des systèmes alimentaires plus efficaces et à optimiser l’utilisation des ressources environnementales dans la production, la transformation et la distribution des aliments.  Sri Lanka s’est, elle, engagée à soutenir le secteur agricole et à le moderniser, via la recherche, le développement agricole, et l’élaboration d’un programme favorisant les jardins potagers.

Dans le bilan des obstacles qui continuent d’entraver le développement durable, plusieurs pays ont vivement dénoncé les mesures protectionnistes unilatérales dont ils sont l’objet: le Nicaragua les a qualifiées de « crime contre l’humanité » dans le contexte actuel, et en a appelé à la solidarité internationale pour faire reculer la pauvreté et les inégalités.  Le Bélarus a, lui aussi, dénoncé sans réserve les sanctions économiques, financières et sectorielles contre les pays grands exportateurs agricoles.

La Deuxième Commission se réunira de nouveau demain, à 10 heures, pour la poursuite de son débat général.

RÉUNION VIRTUELLE SUR L’ÉLIMINATION DE LA PAUVRETÉ ET AUTRES QUESTIONS LIÉES AU DÉVELOPPEMENT

  • Activités relatives à la troisième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2018-2027) A/76/234
  • Éliminer la pauvreté en milieu rural en vue de réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030 A/76/239

DÉVELOPPEMENT AGRICOLE, SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET NUTRITION A/76/216

    • Développement agricole, sécurité alimentaire et nutrition A/76/73 A/76/233
    • Fibres végétales naturelles et développement durable

Clôture de la discussion générale conjointe

La représentante de l’Arabie saoudite a dit que son pays accorde une grande importance au développement, à la croissance, à la coopération et à la lutte contre les catastrophes naturelles.  La pandémie a montré combien la coopération internationale est nécessaire entre les nations, a-t-elle relevé, se désolant qu’elle entrave la réalisation des ODD.  Elle a assuré que l’Arabie saoudite n’avait ménagé aucun effort pour contribuer à l’aide alimentaire aux pays dans le besoin ainsi que pour coopérer avec les entités onusiennes.

L’oratrice, qui a promu les systèmes alimentaires durables, a concédé que l’Arabie saoudite rencontrait des difficultés spécifiques telles que la désertification, la sécheresse et les pénuries d’eau.  Le Royaume a cependant amélioré ses modes de consommation et envisage de réduire sa production de déchets de 50% d’ici à 2050, a-t-elle indiqué.  Elle a aussi mis en évidence les projets ambitieux menés par son pays pour que les femmes et les jeunes saoudiens prennent part au système agricole et agroalimentaire du pays.  Enfin, elle a plaidé en faveur d’un programme commun en faveur du développement durable.

La représentante de Cuba a prononcé une déclaration qui n’a pas pu être interprétée « en raison de la mauvaise qualité de la liaison », comme l’a expliqué l’interprète.

Le représentant du Burkina Faso a fait savoir que le Burkina Faso n’a cessé d’élaborer et de mettre en œuvre des politiques et stratégies de développement axées sur la lutte contre la pauvreté.  Ainsi, l’incidence de la pauvreté est passée de 46,7% en 2009 à 36,2% en 2018, le recul étant plus important en milieu urbain qu’en zone rurale.  Fort de ce constat, le pays s’engage dans la poursuite de la transformation des structures économiques, démographiques et sociales permettant la réduction des inégalités et l’impulsion d’une amélioration durable du bien-être des populations.

En ce qui concerne la hausse de l’extrême pauvreté dans le monde, M. Konate a constaté que plus des trois quarts de ces « nouveaux pauvres » vivent dans des pays à revenu intermédiaire et a jugé nécessaire qu’un contrat social renouvelé soit au cœur de la reprise.  Le Burkina Faso y est résolument engagé, a dit le représentant qui a convié l’assistance à la Conférence internationale sur le financement du développement de son nouveau référentiel national, prévu les 2 et 3 décembre 2021 à Bruxelles, en Belgique.

La représentante de l’Inde a appelé à s’attaquer aux problèmes structurels qui ne permettent pas de surmonter les effets négatifs de la pandémie, et notamment la malnutrition.  Pour sa part, l’Inde a adopté des programmes pour les segments les plus vulnérables de la population, comme les travailleurs informels et ceux de l’économie rurale, avec des fonds attribués notamment pour les pauvres et les femmes.  Les partenariats ont été élargis dans un esprit Sud-Sud, a aussi indiqué la représentante.

Quant au secteur agricole, la production a pu continuer malgré la pandémie et elle est même historique, a expliqué la représentante, ajoutant que 15 milliards de dollars ont été déposés sur les comptes de milliers d’agriculteurs.  Des mesures leur permettant, en outre, d’écouler la production.  L’agriculture de subsistance et commerciale ne peuvent être placées sur le même plan, a-t-elle fait observer.  L’Inde s’efforce aussi de lutter contre la malnutrition des écoliers et a été en première ligne pour plusieurs initiatives.  La déléguée a dit que l’Inde est prête à fournir son expertise pour promouvoir l’agriculture durable et mettre un terme à la malnutrition et à la faim.

Le représentant des Philippines a plaidé pour la mise en place de systèmes alimentaires plus résilients.  Il a appelé à agir pour réaliser « les changements transformateurs que nous voulons » pour améliorer les systèmes alimentaires.  Aux Philippines, a-t-il témoigné, ces efforts impliquent l’ensemble du Gouvernement qui œuvre à améliorer en particulier l’agriculture familiale, la forme d’agriculture la plus répandue dans les pays en développement.  Dans ce contexte, le délégué a soutenu le lancement de la Décennie des Nations Unies sur la question: elle servira de prétexte pour la mise en place de politiques d’appui à l’agriculture familiale, a-t-il plaidé.

Le représentant de Sri Lanka a jugé essentiel d’accorder la priorité à l’élimination de la pauvreté sur la base d’idées innovantes, et de politiques de développement axées sur les personnes.  Sri Lanka, a-t-il indiqué, a axé sa politique de soutien sur l’agriculture, la pêche, le développement des entreprises, le tourisme et la production sucrière, entre autres.  Citant les programmes mis en place par le Gouvernement sri-lankais, il a mentionné notamment celui qui vise à fournir de l’électricité aux foyers les plus pauvres, et celui qui tend à répondre aux besoins quotidiens de 1,79 million de foyers à faible revenu.

L’éducation est essentielle pour vaincre la pauvreté, a fait observer le représentant qui s’est félicité qu’elle soit gratuite à Sri Lanka, où de nombreuses écoles rurales ont été modernisées.  Concernant l’agriculture, « composante la plus importante pour lutter contre la faim dans le monde » selon lui, le Gouvernement s’est engagé à soutenir le secteur et à le moderniser, via la recherche, le développement agricole, et l’élaboration d’un programme favorisant les jardins potagers.

La représentante du Costa Rica a expliqué que son pays mesure la pauvreté en tenant compte du « caractère multidimensionnel » de la pauvreté et du développement.  Le processus de reconstruction économique et sociale post-pandémie obligera, selon elle, les pays à étendre leurs systèmes de protection sociale, en termes de couverture et de services sociaux offerts.  La déléguée a évoqué le besoin « d’indices ajustés au risque et à la vulnérabilité » pour « mieux évaluer le concept de développement et ses défis ».  Des outils existent déjà à cet effet, tels que « l’indice de pauvreté multidimensionnelle », « l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle » et un « indice de développement humain ajusté à la question environnementale », entre autres.

Pour le Costa Rica, il est clair que les changements climatiques, la perte de biodiversité, la dégradation des sols et la pénurie d’eau sont des menaces indiscutables pour la sécurité alimentaire et des facteurs de pauvreté et d’inégalité.  La représentante a donc appelé à mettre en place des systèmes alimentaires plus efficaces et à optimiser l’utilisation des ressources environnementales dans la production, la transformation et la distribution des aliments.  Elle a appelé à protéger la santé humaine, animale et végétale; à soutenir la gestion et la conservation des ressources naturelles; à assurer la sécurité alimentaire; à faciliter l’accès à des aliments sûrs et nutritifs; à atténuer et s’adapter aux changements climatiques; et à orienter la pêche et la production agricole vers des systèmes agro-alimentaires résilients et durables.

Le représentant du Brésil a réaffirmé l’engagement de son pays à promouvoir un système agricole efficace, inclusif, résilient et durable, au niveau national et mondial.  Troisième plus grand fournisseur de nourriture au monde en 2020, atteignant plus d’un milliard de personnes, tout en combinant l’une des lois environnementales les plus strictes du monde -le Code forestier brésilien- avec une agriculture tropicale compétitive et à forte intensité technologique, le Brésil a constamment amélioré ses capacités à produire plus de nourritures avec moins de terres, a assuré l’orateur.

Pour accélérer les progrès, il a appelé à combiner des stratégies traditionnelles et innovantes concernant les dimensions sociales, économiques et environnementales des systèmes alimentaires.  Le Brésil a pris des mesures en ce sens: en avril 2021, il a lancé une nouvelle voie décennale pour promouvoir son agriculture à faible émission de carbone, qui englobe une approche intégrée de l’atténuation et de l’adaptation aux changements climatiques et la promotion de la durabilité.  Des pratiques à faible teneur en carbone sont déjà adoptées par les agriculteurs et les éleveurs sur près de 50 millions d’hectares de terres à travers le pays.  Lors du récent Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, le Brésil a rejoint des initiatives dans des domaines qui, combinés, illustrent son adhésion au concept « de la ferme à la table »: l’élevage durable, la lutte contre le gaspillage et la perte de nourritures, et des repas scolaires adaptés.

Le représentant du Brunéi Darussalam a relevé que de nombreux pays dans le monde dépendent du secteur agricole pour faire face à la faim et à la pauvreté.  En outre, la sécurité alimentaire est devenue un grand sujet de préoccupation durant la pandémie, puisqu’elle touche les agriculteurs et les membres de la société les plus vulnérables.  Il est donc important de s’assurer que les systèmes alimentaires soient durables et résilients pour permettre à tous d’avoir un accès à une alimentation sûre et suffisante, a plaidé le délégué.

En janvier 2021, Brunéi Darussalam a adopté une feuille de route économique qui identifie cinq secteurs prioritaires, dont le secteur agricole, a fait savoir M. Nulhadi.  Afin d’assurer la sécurité alimentaire du pays, le Gouvernement cherche à accélérer la production et la croissance de l’agriculture et de la pêche.  Il a aussi introduit un code qui interdit la publicité pour des aliments de mauvaise qualité pour les enfants et qui prélève une taxe sur le sucre, a fait savoir le représentant.

Le représentant de la Mozambique s’est dit préoccupé par l’augmentation du nombre de personnes souffrant de la faim, phénomène accentué par la pandémie.  La prévalence de l’insécurité alimentaire dans le monde a augmenté lentement ces dernières années, a-t-il insisté, en plaidant pour des efforts audacieux et communs afin d’accélérer la mise en œuvre du Programme 2030.

L’agriculture est la principale source de revenu au Mozambique, a dit le délégué, en précisant qu’elle emploie 72% de la population active et compte pour 16% des exportations nationales.  Le Gouvernement, a-t-il ajouté, a entrepris des réformes pour passer d’une agriculture de subsistance à une agriculture plus productive et orientée vers les marchés.  L’objectif est aussi de parvenir à une agriculture durable en mettant la priorité notamment sur la sécurité alimentaire, les revenus des familles et l’emploi.  Pour conclure, le représentant a appelé tous les partenaires, y compris le secteur privé, à renforcer leur engagement en faveur du développement d’une agriculture durable.

Le représentant du Zimbabwe s’est inquiété du nombre croissant d’urbains qui risquent de basculer dans la pauvreté urbaine.  Il a également soulevé la question de l’équité vaccinale, estimant que l’on ne pouvait lutter contre la pauvreté sans en parler.  Par ailleurs, la pandémie de COVID-19 a mis à jour, une fois de plus, la fracture numérique entre riches et pauvres, a-t-il noté, une situation qui risque de créer des inégalités encore plus graves.  Il a ensuite appelé à un renforcement des capacités et à un soutien financier aux pays les plus vulnérables, afin qu’ils puissent atteindre les objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030, que les conséquences de la pandémie a d’ores-et-déjà retardés.

Le représentant a relevé que le secteur agricole n’avait pas été épargné par les effets de la pandémie.  Les efforts de relance doivent donc porter sur ce secteur clef dans la plupart des économies, a-t-il recommandé.  « On ne saurait trop insister sur l’échange d’expériences et le partage des meilleures pratiques, y compris les technologies appropriées », a-t-il conseillé.  L’augmentation du financement de la recherche agricole et l’exploitation de la technologie devraient figurer en tête du programme de relance du secteur agricole, si nous voulons mettre fin à la faim d’ici à 2030, a plaidé le représentant.

Le représentant du Sénégal a relevé que l’Afrique est le continent le plus touché par la pauvreté, alors qu’elle possède de nombreuses terres arables, d’importantes ressources en eau et une population jeune.  Et pourtant, le continent continue d’importer l’essentiel de ses produits alimentaires, s’est-il désolé.  Cette situation de dépendance n’est plus viable, a prévenu le représentant, appelant à des investissements dans la recherche pour tirer avantage des avancées technologiques et moderniser l’agriculture.  Nous avons aussi besoin de mobiliser des ressources internes et de faire appel aux financements, investissements et prêts externes à long terme pour financer une économie productive, source de croissance, de développement et de bien-être social, a-t-il dit.

Au Sénégal, l’État a mis en place des domaines agricoles communautaires (DAC) qui sont des pôles de compétitivité économique, des lieux d’insertion de jeunes, diplômés ou non.  Le concept vise à mettre en valeur de grands domaines, allant de 1 000 à 5 000 hectares, et à fixer les jeunes dans leur terroir en leur offrant un cadre propice à la réalisation d’activités économiques, a expliqué le représentant.  Il a fait valoir que ce projet est non seulement une réponse pertinente face à la précarité sociale en milieu rural, mais aussi une contribution significative à la création d’emplois dans la chaîne de valeur agricole.

La représentante des Maldives a relevé que l’agriculture et la sécurité alimentaire dans les petits États insulaires en développement (PEID) comme les Maldives sont tributaires des changements climatiques.  Le pays est également dépendant des importations de produits alimentaires, ce qui le rend vulnérable à la volatilité des prix, a-t-elle fait remarquer.  Elle a aussi expliqué que cette dépendance expose les populations aux maladies non infectieuses telles que l’obésité du fait de la consommation de produits alimentaires manufacturés.  Parmi les mesures prises par le Gouvernement des Maldives, la représentante a mentionné des lois qui ont été adoptées pour obliger à suivre des pratiques de pêche durables.

Le représentant de l’Algérie a pris la parole mais son intervention n’a pas pu être interprétée à cause de la mauvaise qualité du son.

La représentante de l’Érythrée a expliqué qu’étant donné que son pays est situé dans une zone désertique, l’accès à l’eau est la question la plus cruciale pour l’agriculture.  Le Gouvernement s’attèle donc à créer un environnement propice à ce secteur, a-t-elle assuré.  Elle a indiqué notamment que le Gouvernement conseille aux agriculteurs d’utiliser des serres et d’accorder la priorité aux variétés résistantes aux températures extrêmes.  L’Érythrée entend réaliser l’objectif de faim zéro d’ici à 2030, a assuré la représentante.

Le représentant de la Fédération de Russie a jugé très important de stimuler l’économie et le commerce agricole par la coopération internationale.  Il a appelé à mettre l’accent sur la recherche de mécanismes pour l’élimination de la pauvreté des travailleurs.  Il a aussi recommandé de prendre en compte le développement durable de manière équilibrée parmi les nations.  Un autre axe d’efforts est, selon la Russie, de mettre l’accent sur les besoins et la santé des personnes.

Louant le rôle essentiel des États Membres assistés de l’ONU, du Programme alimentaire mondial (PAM) et du Fonds international de développement agricole (FIDA) dans l’élimination de la faim et le développement agricole, le délégué russe a mis en avant le potentiel de la culture des plantes pour le développement durable, notamment « une culture prometteuse comme le lin ».  Le représentant a indiqué à cet égard que son pays avait mis en place un plan quinquennal pour soutenir les producteurs de lin.

Il s’est aussi enorgueilli du salon agricole qui se tient en Russie cette semaine même, baptisé « automne doré », qui symbolise la priorité donnée au développement agricole.  Le délégué a donné des chiffres sur les exportations agricoles russes qui ont augmenté de 20% l’an dernier malgré la pandémie, atteignant plus de 30 milliards de dollars, alors qu’en 2020 toujours, la contribution de la Russie au PAM a dépassé les 72 millions de dollars.

La représentante du (Bélarus) a jugé important que la communauté internationale permette aux couches les plus vulnérables de la population d’avoir accès à une alimentation saine et équilibrée.  Elle a dénoncé sans réserve les sanctions économiques, financières et sectorielles contre les pays grands exportateurs agricoles, y compris celles concernant les engrais potassiques, les accusant d’être prises avec des prétextes politiques.  Elle a considéré ces sanctions « inadmissibles ».  Pour promouvoir l’élimination de la faim, la représentante a appelé à changer les modèles de production et à se baser davantage sur une économie circulaire.

Pour la représentante du Nicaragua, l’élimination de la pauvreté est le principal défi à relever pour l’humanité.  La pandémie a exacerbé les crises existantes et pesé sur les efforts visant à éliminer la faim, la pauvreté et les inégalités.  La représentante a souligné la nécessité d’un nouveau modèle économique mondial basé sur l’équité, avec pour priorité l’élimination de la pauvreté et de la faim.

Le Nicaragua a lancé des politiques visant ces objectifs et a ainsi réussi à faire reculer la pauvreté, s’est réjouie la déléguée.  Le Gouvernement a par exemple mis en place des bons de production d’aliments et le microcrédit, dans le but de consolider le développement durable à long terme et résistant aux changements climatiques.  Le Nicaragua produit environ 80% des aliments qu’il consomme et est proche de l’autonomie alimentaire, a-t-elle indiqué.  La représentante a jugé impératif de faire cesser les mesures protectionnistes unilatérales, qu’elle a qualifiées de crime contre l’humanité dans le contexte actuel.  Elle en a appelé à la solidarité internationale pour faire reculer la pauvreté et les inégalités.

La représentante du Nigéria a déploré le retour en arrière en termes de pauvreté provoqué par la pandémie.  Elle a estimé que l’objectif d’éliminer la pauvreté en zones rurales ne peut être séparé de l’action contre les changements climatiques.  Elle a fait savoir que le Gouvernement du Nigéria était déterminé à mettre en œuvre les objectifs de développement durable d’ici à 2030.  Le Gouvernement a ainsi mis en place diverses mesures pour que personne ne soit laissé pour compte, comme un programme de transfert monétaire pour les pauvres ou un programme pour les coopératives de femmes.

La dégradation des sols est un autre sujet de préoccupation, a dit la représentante.  Elle a aussi attiré l’attention sur les effets de la COVID-19 qui, à son avis, exigent une réponse internationale et une coopération renouvelée.  Un environnement favorable au marché est également important pour renforcer la capacité du secteur privé, a-t-elle plaidé, expliquant en outre l’importance des réformes du monde de l’entreprise qui doivent permettre aux citoyens de prendre les rênes de leur existence.

L’Observateur du Saint-Siège, a relevé que, malgré des progrès considérables, entre 119 et 124 millions de personnes supplémentaires ont été plongées dans la pauvreté en raison de l’impact socioéconomique de la pandémie de COVID-19.  « Cela nous rappelle l’ampleur du défi. »  La pauvreté apparaît dans de nombreuses régions du monde, tant dans les pays développés que dans les pays en développement, a-t-il déploré, notant aussi que la pandémie a exacerbé ce que le pape François a appelé « la pauvreté pharmaceutique ».  En effet, des millions de personnes n’ont toujours pas accès aux soins de santé de base essentiels, aux médicaments et aux vaccins.

L’Observateur a également relevé que la pauvreté reste la principale cause de la faim et de la malnutrition dans le monde.  À leur tour, la faim et la malnutrition sont le gage d’une pauvreté encore plus grande.  Par conséquent, la pauvreté et la faim doivent être combattues ensemble, a-t-il recommandé.  Si fournir aux affamés leur « pain quotidien » apparaît comme la priorité la plus élevée et l’objectif le plus immédiat, il ne suffit pas de garantir que toutes les femmes et tous les hommes sont capables de subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille à long terme, selon le Saint Siège.  L’insécurité alimentaire, la faim et la malnutrition ne prendront fin que lorsque la distribution alimentaire et les structures sociales répondront aux besoins de justice et respecteront la dignité inhérente à chaque personne, a-t-il conclu.

La représentante du Guatemala a indiqué que son pays est un producteur de denrées alimentaires, dont le sol fertile et le climat l’ont rendu célèbre: « Le Pays de l’Éternel Printemps ».  Cependant, nous sommes confrontés à des défis pour atteindre la sécurité alimentaire et nutritionnelle, le développement des communautés rurales et la résilience aux événements météorologiques extrêmes, a reconnu la déléguée.  Elle en a voulu pour preuve les ouragans Eta et Iota, qui ont intensifié l’insécurité alimentaire aiguë, contribuant à un cycle de pauvreté et de possibilités limitées.  Ils sont devenus également les causes profondes d’une migration accrue, a-t-elle déploré.

Pour autant, le Guatemala continue de mettre en œuvre et de faire avancer la « Grande Croisade nationale pour la nutrition », c’est-à-dire, des programmes de soutien aux familles guatémaltèques, dont l’objectif est d’unir tous les secteurs du pays afin d’améliorer l’état nutritionnel de ces familles.  En réponse à l’appel lancé par le Secrétaire général des Nations Unies, le Guatemala a participé activement au Sommet sur les systèmes alimentaires et à son processus préparatoire.  Il considère en outre que la School Meals Coalition représente une opportunité importante de coordonner les actions avec le programme national d’alimentation scolaire, pour garantir que tous les enfants aient accès à des repas sains à l’école d’ici à 2030.  Au niveau régional, le Guatemala a participé aux efforts nés de la région et continuera de le faire afin de garantir le développement de systèmes alimentaires durables en Amérique centrale, a conclu la représentante.

Le représentant de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) a relevé qu’au-delà des dynamiques à court terme, la crise de la COVID-19 est susceptible de laisser des cicatrices durables.  Alors que les activités économiques mondiales pourraient à nouveau croître, le monde ne reprendra pas ses activités normales dans un avenir prévisible, a-t-il prédit.  Il a noté que la pandémie a conduit à l’accélération du rythme de la numérisation et de l’automatisation.  Outre les disparités dans les taux de vaccination contre la COVID-19, la crise a mis en avant les inégalités fondamentales, dont la fracture numérique, des vitesses différentes de reprise économique et différents niveaux de résilience des économies, a encore noté le représentant de l’ONUDI.  La pandémie sert également de rappel d’autres crises imminentes, en particulier les changements climatiques, la perte de biodiversité et la pollution.  Sans mesure de contrôle, les changements climatiques devraient plonger quelque 130 millions de personnes dans la pauvreté au cours de la prochaine décennie, a-t-il pronostiqué.

Parmi les nombreux outils disponibles pour le développement économique, le délégué a relevé l’industrialisation inclusive, telle qu’envisagée dans l’objectif 9 de développement durable.  Cela implique de bâtir des infrastructures, faire avancer la transformation structurelle, assurer la sécurité alimentaire et la durabilité de l’agro-industrie afin de lutter contre la pauvreté rurale, a-t-il rappelé.  D’ailleurs, le rapport phare de l’ONUDI sur le développement industriel 2022, qui sera officiellement lancé le mois prochain, révèle que les pays avec des capacités de fabrication et des secteurs industriels plus diversifiés ont mieux résisté à l’impact de la pandémie de COVID-19 que les autres, a—t-il expliqué.

Le représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), s’est exprimé également au nom du Fonds international de développement agricole (FIDA) et du Programme alimentaire mondial (PAM).  Il a dit qu’au moment où nous parlons, jusqu’à 811 millions de personnes souffrent de sous-alimentation chronique et plus de 3 milliards de personnes ne peuvent pas se permettre une alimentation saine.  La pandémie de COVID-19 a exacerbé la situation et augmenté le nombre de personnes souffrant de la faim de 161 millions.  Il a relevé que les facteurs d’insécurité alimentaire sont de nature multidimensionnelle et que leurs effets d’entraînement se font ressentir dans la mise en œuvre des autres objectifs de développement durable (ODD).  Dans ce contexte, les membres de la FAO ont adopté un nouveau cadre stratégique 2022-2031 en juin dernier.  Il s’agit de la feuille de route sur la manière dont la FAO contribuera à mieux reconstruire après la pandémie de COVID-19 et œuvrera à la réalisation du Programme 2030.

Conformément à la Déclaration d’action du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, les efforts sont désormais axés sur la transformation vers des systèmes agro-alimentaires plus efficaces, inclusifs, résilients et durables pour une meilleure production, une meilleure nutrition, un meilleur environnement et une meilleure vie pour tous, sans laisser personne de côté.

La FAO, a indiqué le délégué, a mis en place un programme de soutien aux États intitulé « Main dans la main ».  Il s’appuie sur les outils disponibles, y compris la modélisation géospatiale avancée, et grâce à des partenariats avec des banques multilatérales de développement et d’autres agences des Nations Unies, œuvre à accélérer la transformation agricole et le développement rural durable.  De même, le Programme de réponse et de relèvement COVID-19 de la FAO a identifié sept actions prioritaires pour atténuer les impacts immédiats de la pandémie tout en renforçant la résilience à long terme des systèmes alimentaires et des moyens de subsistance.  Grâce à cette initiative, la FAO entend négocier des partenariats significatifs pour prévenir une urgence alimentaire mondiale.  Enfin, le délégué a indiqué que la transformation des systèmes agro-alimentaires ne peut réussir que s’il y a une cohérence, dans la formulation de la législation, des politiques et investissements, entre les secteurs de l’alimentation, de la santé, de la protection sociale et de l’environnement.

Le représentant du Cameroun a réaffirmé sa détermination à éliminer la pauvreté d’ici à 2030, en prenant en compte les problématiques de genre, d’accès aux services de base et à la propriété foncière, et de protection des personnes vulnérables.  La nouvelle politique nationale camerounaise de protection sociale contribue à développer un capital humain ainsi que le développement durable, a-t-il fait savoir.  Il a aussi indiqué que le pays a réalisé des progrès notables pour démocratiser l’accès aux services de base, à la propriété foncière et aux logements sociaux.  Le pays s’attache en outre à renforcer son système de production durable, à moderniser ses infrastructures rurales, et à augmenter le taux de bancarisation en milieu rural.  Concernant les ressources agro-forestières, plus 7,5 millions d’hectares ont été reboisés et régénérés.

Le Cameroun consacre plus de 14% de son PIB au secteur de l’éducation, a poursuivi le délégué, tout en reconnaissant que le pays aimerait faire plus et mieux.  Mais il fait face à des défis sécuritaires, à l’arrivée de milliers de réfugiés, au terrorisme et à la violence armée, a-t-il énuméré.  Le représentant a regretté que, dans un climat de tensions et de conflits, le dispositif sécuritaire absorbe une grande partie des ressources.  Il a appelé la communauté internationale à soutenir le Cameroun dans ses efforts pour assurer la sécurité de sa population, nécessaire pour assurer un développement serein et éliminer la faim et la pauvreté.

Selon la représentante du Timor-Leste, la pandémie a révélé les faiblesses du système alimentaire mondial.  Le Timor-Leste, pays très vulnérable, dépend beaucoup des importations, a-t-elle indiqué, en signalant que plus d’un tiers de la population du pays souffre d’insécurité alimentaire chronique.  Elle a en même temps déploré une augmentation de l’obésité et du surpoids chez les adultes hommes et femmes: le pays subit donc un « double fardeau » nutritionnel.

Malgré ces immenses défis, le Timor-Leste développe son secteur agricole et la pêche, a-t-elle annoncé.  Le pays continue de travailler avec les Nations Unies, la société civile et la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) pour promouvoir ses engagements et notamment réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030, a fait valoir la représentante.  Elle a aussi assuré que le Timor-Leste s’engage pour la résilience, ainsi que pour le rétablissement de l’équilibre des écosystèmes.

RÉUNION VIRTUELLE SUR LES PAYS EN SITUATION PARTICULIÈRE ET LES PARTENARIATS MONDIAUX

GROUPES DE PAYS EN SITUATION PARTICULIÈRE

Présentation de rapports et discussion générale conjointe

M. COURTENAY RATTRAY, Haut-Représentant pour les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (PEID), a présenté deux rapports du Secrétaire général.

Le « rapport sur l’application du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2011-2020 (Programme d’action d’Istanbul » (A/76/71) retrace et analyse les progrès accomplis au cours de la période considérée.  Depuis 2010, 4 pays sont sortis de la catégorie des PMA et 16 autres ont satisfait aux critères de reclassement, a indiqué M. Rattray.  Les PMA ont enregistré des progrès dans plusieurs domaines essentiels: l’accès aux technologies de l’information et de la communication, l’énergie durable, la santé, l’éducation primaire, l’égalité hommes-femmes et la représentation des femmes dans les parlements.

Toutefois, a précisé le Haut-Représentant, les progrès ont été inégaux au sein et entre les pays, puis stoppés par la COVID-19.  Si les conséquences de la pandémie ont été mondiales, elles ont sans l’ombre d’un doute touché les PMA de manière disproportionnée.  D’un côté, le PIB, les exportations, les recettes publiques, les investissements étrangers directs (IED) et les envois de fonds ont baissé, tandis que, de l’autre côté, les inégalités, la pauvreté et l’insécurité alimentaire ont augmenté.  De plus, ces pays pourraient ne pas retrouver leurs niveaux de PIB d’avant la pandémie avant trois à cinq ans, alors que les pays développés enregistrent déjà une forte croissance, a précisé M. Rattray.  Comme le rapport le souligne, le fossé est important, et il s’élargit.  Il nous faut agir, a-t-il lancé à l’assistance.

Les rapports et les réunions préparatoires sont nombreux et représentent une bonne matière à partir de laquelle travailler pour élaborer un nouveau programme ambitieux à l’issue de la cinquième Conférence des Nations Unies sur les PMA qui aura lieu à Doha, au Qatar, en janvier 2022.  Il faut saisir cette occasion et faire un grand pas en avant dans la Décennie d’action, a encouragé M. Rattray, pour ne laisser aucun PMA de côté.

Le Haut-Représentant a ensuite présenté le « rapport sur l’application, l’efficacité et la valeur ajoutée de mesures visant à favoriser une transition sans heurt et d’un accompagnement lors de la sortie de la catégorie des pays les moins avancés »(A/76/271).

Là encore, il a souligné que la pandémie risque d’imposer un recul aux progrès vers le développement durable réalisés par les PMA et qu’il est plus urgent que jamais de suivre attentivement les processus de reclassement.  Par exemple, très peu de pays ont été reclassés en ayant atteint les seuils de l’indice de vulnérabilité économique, ce qui les rend vulnérables aux chocs externes.  Aussi, est-il essentiel d’élaborer et de mettre en place des transitions nationales sans heurt.  À cet effet, et en réponse aux demandes des pays sur le point d’être reclassés, une note d’orientation relative à la stratégie de transition a été établie par le secrétariat du Comité des politiques de développement du Département des affaires économiques et sociales de l’ONU.

Le Haut-Représentant a invité les partenaires commerciaux et de développement qui ne l’ont pas encore fait à élargir de toute urgence leurs mesures de soutien aux pays reclassés.  Quant aux mesures destinées aux 16 pays en voie de reclassement, elles devraient se concentrer sur le financement concessionnel, l’accès au financement pour le climat, l’accès aux marchés et la mise en place flexible de régimes de protection intellectuelle.

M. JOSHUA SETIPA, Directeur de la Banque de technologies pour les pays les moins avancés, a introduit le « rapport du Secrétaire général intitulé « Examen des trois premières années d’activité de la Banque de technologies pour les pays les moins avancés » (A/76/272).

Selon le rapport, les PMA ont été les plus touchés par la pandémie de COVID-19 dans leur progression vers la réalisation des objectifs de développement durable (ODD), alors même qu’il existe des preuves concrètes que l’investissement dans la science, les technologies et l’innovation dans les PMA est une clef de la réalisation des ODD.

Le rapport note que, malgré l’absence de ressources complètes, et dans le contexte de la pandémie mondiale de 2020, la Banque de technologies a été créée, et a fonctionné avec succès au cours de ses trois premières années d’existence.  Il souligne en outre le succès de la Banque de technologies dans la réponse rapide aux défis de la COVID-19 auxquels les PMA ont été confrontés au début de la pandémie.

Le rapport invite instamment les États Membres à s’engager à financer la Banque de technologies en cette période critique, sous la forme d’un financement prévisible et de dons sans restriction.  La récente pandémie a mis davantage en évidence le déficit de financement de la science, de la technologie et de l’innovation pour les PMA.  Elle a également démontré la valeur de la Banque de technologie en apportant sa contribution à la réponse des Nations Unies.

La Banque de technologies a soutenu et facilité diverses initiatives axées sur des besoins spécifiques, telles que la formation aux technologies satellitaires pour la gestion de la réduction des risques de catastrophe, le renforcement des capacités grâce à des bourses en biotechnologie et à des ateliers sur la réglementation, des bourses en design industriel, et un partenariat pour réduire la fracture numérique.

M. COURTENAY RATTRAY, Haut-Représentant pour les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (PEID), a également présenté le « rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre du Programme d’action de Vienne en faveur des pays en développement sans littoral pour la décennie 2014-2024 » (A/76/267).

Il a relevé que le PIB réel des PEID a chuté, passant de 4,3% en 2019 à 2,4% en 2020.  Leur balance commerciale s’est dégradée pour tomber de 36 milliards de dollars en 2019 à 37 milliards de dollars en 2020.  Mais ce sont leurs systèmes de santé, d’éducation et d’alimentation qui ont subi le coup le plus important de la pandémie.  Le rapport du Secrétaire général souligne que le transport en transit vers les pays en développement sans littoral, ainsi que la facilitation des échanges, ont été fortement touchés par les mesures restrictives aux frontières liées à la COVID-19.

Le développement des infrastructures de transport s’est ralenti dans de nombreux pays, tandis que des ressources ont été détournées pour faire face à la pandémie.  En ce qui concerne l’accès à l’énergie, la proportion moyenne de la population ayant accès à l’électricité a augmenté lentement au cours de la période, même si une énorme disparité subsiste entre les citadins et les ruraux.

Les progrès vers la transformation économique structurelle continuent d’être limités dans les pays en développement sans littoral: la contribution à la valeur ajoutée du secteur manufacturier reste à environ 10% depuis 2016.  La part des produits manufacturés dans les exportations totales restent faibles et les produits de base continuent de dominer les exportations des pays en développement sans littoral.  Des pays qui sont en outre durement affectés par les changements climatiques.

Le rapport propose donc des mesures fortes à court terme pour soutenir le redressement des pays en développement sans littoral.  Il s’agit notamment d’augmenter les investissements, y compris dans les infrastructures durables, ou encore de renforcer l’assistance technique.  Il est également nécessaire, selon le rapport, de renforcer l’appui international afin de constituer et de renforcer les capacités d’adaptation nationales des pays en développement sans littoral et de préparer des projets pouvant bénéficier de concours financiers donnant accès à des fonds climatiques.

Mme SANDA OJIAMBO, Directrice exécutive du Pacte mondial des Nations Unies, a présenté le « rapport du Secrétaire général sur le renforcement de la coopération entre l’ONU et tous les partenaires intéressés, en particulier le secteur privé » (A/76/319).  La pandémie et les changements climatiques montrent la nécessité de partenariats plus robustes, a d’emblée souligné Mme Ojiambo.  La crise de la COVID-19 a d’ailleurs été un catalyseur permettant au Système des Nations Unies d’être fédérateur et de nouer des partenariats avec de nouveaux acteurs.  L’engagement avec des entreprises a aussi été renforcé.

Les partenariats sont un moyen de réaliser les objectifs de développement durable de manière plus efficace, a précisé Mme Ojiambo.  Les coordonnateurs résidents de l’ONU ont fait montre d’un pouvoir fédérateur énorme et sont une source d’inspiration, a-t-elle relevé.  Elle a vanté les mérites du Pacte mondial des Nations Unies qui encourage des mesures collectives plus fortes, en connectant les équipes de pays avec des acteurs locaux, y compris les petites et moyennes entreprises.  Le Pacte compte sur les États Membres pour soutenir sa stratégie 2021-2023 et encourager des partenariats aux fins du développement durable, a-t-elle lancé.

Le représentant de la Guinée, au nom du Groupe des 77 et la Chine (G77), a évoqué de nombreuses consultations multipartites entre le système des Nations Unies pour le développement, le secteur privé et d’autres acteurs, en préparation de la cinquième Conférence sur les PMA de Doha.  L’élaboration d’un texte commun est en cours, un document qui répondra au mieux aux intérêts de développement des PMA au moment où se clôture le cycle décennal du Programme d’action d’Istanbul, a espéré le délégué.

Le Groupe a aussi pris fait et cause pour les pays en développement sans littoral en évoquant leur éloignement des marchés mondiaux et leurs problèmes de transit des denrées, autant de contraintes majeures pour les afflux de capitaux privés.  Le délégué a donc appelé à redoubler d’efforts pour la mise en œuvre du Programme d’action de Vienne.

L’orateur a souligné que le développement des infrastructures et des technologies de l’information et des communications (TIC) était essentiel pour que les pays en développement sans littoral soient pleinement intégrés au marché mondial.  Il a insisté sur l’importance de partenariats mondiaux, robustes et à long terme.  Il a salué l’importance de la coopération Sud-Sud, et de l’initiative CODEX notamment, dans le contexte actuel.  Il a précisé que la coopération Sud-Sud complète, sans la remplacer, la coopération Nord-Sud.

Le représentant du Kazakhstan, s’exprimant au nom du Groupe des pays en développement sans littoral, a relevé que cette année est très importante pour les pays les moins avancés (PMA), car c’est l’année préparatoire à la cinquième Conférence portant sur ces pays, prévue en janvier prochain à Doha.  La moitié des pays en développement sans littoral sont également des PMA, a-t-il rappelé.  Par conséquent, il a jugé important de souligner que tout en aidant les PMA à sortir de leur statut, il faut garder à l’esprit qu’un tiers des membres de ce grand Groupe de pays rencontrera encore les défis de l’enclavement après leur changement de statut.  C’est en réglant ensemble les défis des PMA et des pays en développement sans littoral que nous pourrons permettre aux deux groupes de pays de réaliser le Programme 2030, a argué le délégué.

Pour les pays en développement sans littoral, cette année est également cruciale, car ils entament le processus de préparation de la troisième Conférence des Nations Unies sur leur situation qui aura lieu en 2024.  Les effets négatifs disproportionnés de la pandémie sur ces pays étaient au centre de la rencontre de leurs ministres des affaires étrangères le 23 septembre.  Ils ont appelé à une coopération internationale renforcée pour répondre aux besoins immédiats des pays en développement sans littoral contre la pandémie et en atténuer les coûts socioéconomiques, ainsi que pour renforcer leur résilience à long terme.

L’amélioration de la connectivité de ces pays est une condition préalable pour qu’ils deviennent pleinement intégrés dans les chaînes de valeur régionales et mondiales et pour qu’ils puissent faire des progrès significatifs vers la réalisation du Programme d’action de Vienne et les objectifs de développement durable (ODD).  Pour le délégué, cela n’est possible que grâce à des niveaux plus élevés d’investissements, des investissements de qualité et abordables, ainsi que des infrastructures fiables et résilientes, y compris dans les domaines des TIC, des transports et de l’énergie.  Le Groupe a appelé les partenaires au développement à renforcer les mécanismes de soutien aux pays en développement sans littoral, notamment en renforçant le transit et la facilitation du commerce par des mesures telles que l’aide au commerce.  Les pays en développement sans littoral ont besoin d’un soutien particulier pour renforcer leurs capacités productives, accroître la participation aux chaînes de valeur mondiales et régionales et adopter la numérisation et l’automatisation.

Par ailleurs, les pays en développement sans littoral, bien qu’ayant de très faibles parts d’émissions de gaz à effet de serre sont parmi les pays les plus touchés par les changements climatiques.  Le représentant a, de ce fait, appelé à une plus grande assistance de ces pays dans leur volonté de faire face aux impacts des changements climatiques, de la désertification, de la dégradation des terres, de la perte de biodiversité et des catastrophes naturels.

La pauvreté sous toutes ses formes et dans toutes ses dimensions reste un défi, a souligné la représentante du Maroc, au nom du Groupe des États d’Afrique, appelant à la solidarité pour éliminer la pauvreté et la faim.  Pouvoir se doter d’une protection sociale adéquate et fournir des emplois est de la plus grande urgence pour les pays africains qui souffrent de la faim, de la désertification et autres défis climatiques, a-t-elle prévenu.  Un Africain sur cinq a connu la faim en 2020, a lancé la représentante, soit plus du double des autres régions, ce qui confirme l’importance d’atteindre l’objectif 2 du Programme 2030 en Afrique.  Le Groupe des États d’Afrique est convaincu qu’une agriculture durable a un rôle essentiel à jouer pour améliorer la sécurité alimentaire, en particulier en milieu rural.

De plus, les effets des changements climatiques sont importants en Afrique, raison pour laquelle il est également essentiel de renforcer les capacités et de développer l’agriculture, a poursuivi la représentante.  L’Afrique est déterminée à soutenir son développement par une bonne gestion des ressources à long terme, a assuré la déléguée, ajoutant que l’autonomisation des femmes est également essentielle.

Estimant que la transformation des systèmes alimentaires en Afrique sera un des moteurs principaux pour éliminer la pauvreté et la faim, le Groupe a renouvelé son appel à investir sur le continent dans ces systèmes, comme il l’a déjà fait au Sommet sur l’alimentation en septembre.

Enfin, si le fossé numérique est comblé, les technologies de l’information et de la communication présentent un grand potentiel pour réduire l’empreinte carbone, atténuer les changements climatiques et assurer la sécurité alimentaire, a relevé la représentante.

Le représentant du Malawi, s’exprimant au nom du Groupe des pays les moins avancés (PMA), a déclaré que les PMA s’efforcent d’élaborer un nouveau Programme d'action dans un moment sans précédent de leur Histoire.

Il s’agit de garantir leur développement durable à long terme, et de préparer la cinquième Conférence sur les PMA qui aura lieu en janvier prochain, au Qatar.  Notant que la barre de 1% des exportations mondiales n’a pas encore pu être atteinte par le Groupe des PMA, le représentant a ajouté que si « 18 PMA sont directement victimes des changements climatiques », tous les 46 PMA sans exception souffrent de la crise climatique.

L’orateur a déclaré que les PMA se rapprochent dangereusement d’un gouffre.  Les PMA abritent 14% de la population mondiale mais n’ont reçu que 2% des vaccins, a-t-il dit.  Or, l’équité d’accès aux vaccins doit être un objectif à viser pour tous, a rappelé le représentant.

Les sciences et technologies étant fondamentales pour la progression des PMA, le délégué a appelé les États à s’engager à soutenir durablement la Banque des technologies pour que celle-ci s’acquitte de son mandat.  Il faut aider les PMA à utiliser les sciences et les technologies pour qu’ils puissent un jour changer de catégorie, a-t-il notamment argué.  Concernant la Conférence de Doha prévue en janvier prochain, il a espéré qu’elle ouvrirait « une nouvelle ère dans l’Histoire des PMA ».

La représentante de la (République démocratique populaire lao), s’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a estimé qu’un soutien et une assistance internationaux accrus sont nécessaires pour que les PMA et les pays en développement sans littoral prennent les mesures nécessaires pour atténuer les impacts socioéconomiques dévastateurs de la COVID-19.  Pour sa part, l’ASEAN a mis en œuvre le cadre de relance global de l’ASEAN, lequel vise à remédier aux conséquences sociales et économiques de la pandémie, telles que les chaînes de production et d’approvisionnement perturbées, les chocs de la demande, la diminution du commerce et des investissements, le taux de chômage élevé, les inégalités croissantes et la réduction d’accès aux ressources et opportunités pour les groupes vulnérables.  En outre, a ajouté la représentante, afin de faire face aux urgences de santé publique, l’ASEAN a créé le Fonds de réponse COVID-19 qui a reçu des contributions importantes des partenaires externes de l’ASEAN.

Par l’entremise de sa Vision 2025, l’ASEAN vise à développer une économie de plus en plus intégrée et compétitive, capable de maintenir une croissance économique élevée et une résilience face aux chocs et à la volatilité économiques.  Pour la représentante, alors que les PMA en sont au stade final de la mise en œuvre du futur programme d’action qui sera adopté à la cinquième Conférence des Nations Unies sur les PMA, il est essentiel de reconnaître qu’il reste des tâches inachevées qui nécessitent une coopération et un soutien accrus de la communauté internationale.  Elle a évoqué en particulier les domaines du renforcement des capacités productives, de la transformation économique structurelle et de la réduction de la pauvreté.  Plus important encore, les PMA et les pays en développement sans littoral restent vulnérables aux chocs externes et aux phénomènes liés au climat tels que les ouragans, les cyclones, les inondations, la sécheresse et les glissements de terrain, a rappelé la déléguée.

Le représentant du Qatar a indiqué que son pays avait été un partenaire stratégique dans l’aide aux pays en situation particulière.  Il contribuera à hauteur de 100 millions de dollars au soutien pour les pays les moins favorisés, a-t-il annoncé.  Le représentant s’est dit fier que son pays accueille la cinquième Conférence sur les PMA, à Doha, en janvier 2022.  Il a annoncé que les préparatifs vont bon train.  Ce sera l’occasion d’élaborer une plateforme de relance pour ces pays et de galvaniser davantage de soutien pour aider les PMA à se remettre de la pandémie, a-t-il espéré.  Le représentant a assuré que le Qatar fera de son mieux pour que cette Conférence réponde aux aspirations de millions de personnes dans les PMA.  Il faut promouvoir le multilatéralisme et la coopération multilatérale et veiller à ce que les vaccins soient accessibles à tous, a-t-il conclu.

Le représentant de l’Éthiopie a attiré l’attention sur les efforts considérables dans le domaine du développement fournis par les pays en situation particulière.  Mais une situation trop fragile continue de caractériser le paysage économique dans lequel ils évoluent.  Les mesures prises pour lutter contre la pandémie n’ont fait qu’approfondir les inégalités existantes, a regretté le représentant.  Pour sa part, l’Éthiopie a adopté un plan d’action décennal qui met l’accent sur la transformation économique structurelle et un développement durable inclusif.  En tant que pays sans littoral, l’Éthiopie a apprécié de pouvoir utiliser les ports de pays voisins comme Djibouti et le Soudan, a reconnu le représentant.  Pour conclure, il a dit beaucoup attendre de la prochaine Conférence sur les PMA à Doha.

La représentante de la Chine a évoqué les difficultés de plus en plus importantes des PMA et des pays en développement sans littoral.  Elle a appelé à aider les PMA à élaborer une nouvelle feuille de route, à faciliter les investissements en leur direction, à développer la coopération, et à leur fournir un soutien dans le domaine des vaccins, des tests et dans le développement de systèmes sanitaires robustes.  En tant que pays en développement, la Chine tente de venir en aide aux PMA via la « Route de la soie », dans le but de réduire les inégalités et de parvenir à une croissance durable, a témoigné la représentante.

La représentante chinoise a appelé les pays développés à honorer leurs engagements en matière d’aide publique au développement (APD).  Le développement de la Chine est conditionné au développement des autres pays en développement, a-t-elle concédé, avant d’inviter tous les pays à développer des partenariats, dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Le représentant de l’Équateur a déclaré que son pays attachait une grande importance aux partenariats pour le développement.  Cette collaboration s’effectue par le biais d’accords de coopération signés avec divers pays du monde, ainsi que par des relations mutuellement bénéfiques et à long terme avec la société civile, le monde universitaire et le secteur privé, a-t-il précisé.  À cet égard, le « plan de création d’opportunités 2021-2025 », qui constitue le nouveau plan de développement équatorien, inclut le maintien d’un environnement commercial adéquat permettant d’attirer les investissements et les partenariats public-privé.

Le rôle joué par le secteur privé dans la lutte contre la pandémie en Équateur a été crucial, a témoigné le représentant.  Plus de 9 millions de personnes ont été vaccinées en peu de temps grâce à un effort de planification et de logistique, et grâce à une coordination méticuleuse entre le Gouvernement, le secteur privé, les universités et des organisations internationales, a salué l’orateur.

Le représentant du Bhoutan a plaidé en premier lieu pour le renforcement des capacités productives en faveur des pays en développement.  Il a aussi attiré l’attention sur les conséquences des changements climatiques sur un pays comme le sien, ce phénomène demeurant le principal obstacle au développement durable du Bhoutan.  Estimant que le reclassement des PMA est un jalon fondamental, il a prévenu qu’il doit s’accompagner d’un soutien conséquent aux PMA qui sortent de la catégorie, afin qu’ils ne tombent pas dans le piège du revenu intermédiaire.  Pour sa part, le Bhoutan élabore une stratégie pour son reclassement qui devrait avoir lieu en 2023, a annoncé le représentant.

La représentante du Tadjikistan a fait observer que les économies de plus de 80% des pays en développement sans littoral dépendent des produits de base.  Or, bien que le commerce mondial ait connu une relance, les exportations de ces pays ont diminué de 8%, a-t-elle informé.  Elle a aussi expliqué que le manque d’accès à la mer et l’isolement de ces pays par rapport aux marchés mondiaux ont un impact négatif sur leur participation au commerce international et à d’autre domaines du développement durable.  Pour le Tadjikistan, il est tout aussi important que des efforts soient faits pour accompagner les pays en développement sans littoral qui font face au défi d’accès à l’eau.

Le représentant du Népal a pris note des progrès réalisés dans les domaines de la santé, l’éducation et l’égalité entre hommes et femmes dans les pays en développement sans littoral, mais a souligné que les progrès en matière de développement restent rares.  Le nouveau Programme d’action qui sera décidé à Doha doit identifier les obstacles et prévoir les mesures nécessaires pour surmonter les défis.  En raison de la flambée de la pandémie, les progrès gagnés de haute lutte risquent d’être anéantis dans les PMA et pays en développement sans littoral, a-t-il mis en garde en demandant une reconstruction résiliente et durable, par exemple par des transferts de technologies dans le cadre du Programme 2030.

Par ailleurs, a continué le représentant, la bonne mise en œuvre de l’Accord de Paris et du Cadre de Sendai est nécessaire pour faire face aux changements climatiques.  Ces efforts devraient s’accompagner d’un accès préférentiel aux marchés.  En tant que pays en développement sans littoral, le Népal est engagé à en faire davantage dans ses efforts de reclassement pour assurer une transition sans heurt.

Le représentant de l’Afrique du Sud a fait remarquer que les répercussions de la crise climatique ont un coût très élevé pour les PMA et les pays en développement sans littoral, alors que ces pays ne contribuent guère aux changements climatiques.  Malheureusement, l’Afrique compte le plus grand nombre de PMA, a-t-il souligné.  Il a donc jugé essentiel que les défis auxquels ils sont confrontés fassent l’objet d’une attention urgente et d’un appui de la communauté internationale.  Le représentant a, par ailleurs, fermement appelé à fournir aux pays en développement un accès aux vaccins et à l’infrastructure sanitaire.

La représentante de l’Inde) a indiqué que la cinquième Conférence des Nations Unies sur les PMA, qui se tiendra à Doha en janvier prochain, sera l’occasion d’évaluer la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul, de mobiliser un soutien international supplémentaire en faveur des PMA et de forger un nouveau partenariat entre les PMA et les partenaires au développement.  Ce partenariat doit aider ces pays à surmonter leurs défis, éradiquer la pauvreté et réaliser les objectifs de développement durable (ODD).  La représentante a rappelé que quatre PMA ont été reclassés depuis 2011, alors que quatre autres le seront d’ici à 2024.  Selon elle, le succès du nouveau Programme d’action dépendra de son appropriation par les PMA et du leadership qui sera mis en marche pour élaborer et mettre en œuvre des politiques conformément à leurs priorités.  Ces efforts nationaux devraient être complétés, entre autres, par des solutions de financement innovantes, tant publiques que privées, a-t-elle précisé.

En ce qui concerne les pays en développement sans littoral, l’Inde a déploré leur isolement géographique qui est aggravé par la faiblesse de leurs infrastructures de transit, de transport et douanières, ainsi que leurs faibles capacités technologiques.  De même, certains parmi eux font face à des niveaux de dette extérieure extrêmement élevés, a-t-elle noté avec inquiétude.

La représentante a ensuite indiqué que, dans le cadre de la riposte à la COVID-19, le Fonds de partenariat pour le développement Inde-ONU s’emploie à soutenir les projets de réponse à la pandémie dans les pays qui en ont besoin.  Forte de son expérience de développement et de son long partenariat de développement avec les pays en situation particulière, l’Inde entend appuyer les PMA et les pays en développement sans littoral afin qu’ils retrouvent la croissance et réalisent les ODD d’ici à 2030.

Relevant que les PMA ont fait des progrès, le représentant du Bangladesh a noté que 4 d’entre eux ont été reclassés et 16 sont en voie de reclassement.  Mais la pandémie risque d’invalider ces progrès, a-t-il craint.  Aussi a-t-il estimé que la Conférence de Doha sur les PMA doit adopter une feuille de route pour continuer les progrès, pour reconstruire en mieux et lutter contre la pauvreté.  Le représentant a pris note de l’appel des PMA à faire des vaccins un bien public mondial et a fait observer que certains, comme le Bangladesh, ont la capacité d’en assurer la production.  Par ailleurs, le représentant a demandé à la communauté internationale de respecter ses engagements en faveur des PMA dans le cadre du Programme 2030.  Face aux changements climatiques, le prochain programme d’action pour les PMA doit permettre de renforcer la résilience de ces pays, a-t-il conclu.

 

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