Soixante-seizième session,
4e & 5e séances plénières - matin & après-mid
AG/EF/3552

La Deuxième Commission termine son débat général par de nombreux appels à la solidarité mondiale dans la course contre le virus et pour la résilience

« La vaccination n’est pas une course entre les pays mais une course contre le virus », a lancé aujourd’hui un groupe de 75 pays lors de la clôture du débat général de la Deuxième Commission sur le thème « Crise, résilience et reprise -Accélérer les progrès vers le Programme 2030 ».  Toutes les délégations se sont accordées sur la nécessité d’un accès mondial et équitable aux vaccins afin de surmonter cette crise sanitaire, qui a des conséquences catastrophiques sur le développement des pays les plus vulnérables et qui vient se rajouter à la crise climatique.

Les appels aux pays producteurs de vaccins et aux pays riches se sont multipliés, pour qu’ils continuent à faire des dons aux pays à revenu faible et intermédiaire.  « Ce n’est que par le biais d’approches multilatérales, d’une coopération mondiale et de la solidarité que nous aurons une chance de vaincre le virus partout dans le monde », a assuré le Groupe de 75 pays.

Les États-Unis ont fait observer qu’ils avaient consacré 4 milliards de dollars aux mécanismes GAVI et COVAX et qu’ils allaient acheter 500 millions de doses supplémentaires pour porter ainsi à 1 milliard le nombre de doses fournies pour être distribuées équitablement et sans conditions.  Pour sa part, le Royaume-Uni a annoncé avoir utilisé sa présidence du G7 pour mobiliser 1 milliard de doses de vaccins et plus de 10 milliards de dollars de financement pour les dispositifs ACT-A et COVAX de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), afin de concrétiser l’engagement des dirigeants du G7 de vacciner le monde au cours de l’année prochaine.

Comme l’a rappelé le Cambodge, les souffrances que la pandémie inflige depuis près de deux ans ont révélé et exacerbé les vulnérabilités sociales et économiques existantes ainsi que l’inégalité du système économique mondial.  Dans ce contexte, les pays surendettés devraient bénéficier d’un allégement de leur dette et les réponses macroéconomiques devraient être adaptées en fonction des circonstances spécifiques de chaque pays, ont plaidé plusieurs délégations, évoquant les responsabilités communes mais différenciées ainsi que les critères multidimensionnels pour identifier les défis structurels devant être surmontés.

La nécessité de renforcer les efforts collectifs, à commencer par le multilatéralisme, a été soulignée à maintes reprises au cours de ce débat général.  Ils demeurent essentiels pour parvenir aux objectifs de développement durable (ODD) du Programme à l’horizon 2030 et relever les défis mondiaux comme la pauvreté, la malnutrition, les risques de catastrophes naturelles ou les effets néfastes des changements climatiques.

Le relèvement, qui doit s’appuyer sur le plein potentiel agricole des pays en développement, ne sera possible que dans le cadre d’un système commercial multilatéral universel, réglementé, ouvert, transparent, prévisible, inclusif, non discriminatoire et équitable, a argumenté le Brésil.

Pour l’Iran, les principaux défis mondiaux restent les « deux virus anti-croissance et anti-développement les plus destructeurs », à savoir la COVID-19 et les mesures coercitives unilatérales.  Le représentant a ciblé les « mesures illégitimes » des États-Unis et l’inaction de la communauté internationale à cet égard, qui ont transformé l’idéal commun du développement durable en « une revendication purement décorative, absurde et dénuée de sens ».  Dans la même veine, le Venezuela a dénoncé « une politique de terrorisme économique ».

Sur la question des changements climatiques, nombre de délégations ont dit attendre beaucoup de la COP26, qui se tiendra à Glasgow le mois prochain.  Pour le Royaume-Uni, pays hôte, elle doit marquer un tournant dans nos efforts pour maintenir le plafond de 1,5 degré Celsius de réchauffement de la planète, investir dans l’adaptation, garantir que le financement climatique est versé aux plus vulnérables, reléguer le charbon à l’histoire et stopper la perte de biodiversité.  Le représentant a aussi appelé à un nouveau consensus autour d’objectifs ambitieux sur la conservation des forêts, des terres et des océans avant les négociations de la Convention sur la diversité biologique.

Pour atteindre l’objectif mondial de zéro émission nette de carbone, la Malaisie a appelé les pays développés à montrer la voie en fournissant une assistance financière et un transfert de technologies adéquats et cohérents pour soutenir les pays en développement dans leurs efforts d’atténuation.  « Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre de retarder la transition vers un avenir résilient au climat », a abondé la République de Corée, qui envisage de fermer les centrales au charbon plus tôt que prévu et souhaite accueillir la COP28 en 2023.  Les Émirats arabes unis ont émis le même vœu.

Plusieurs délégations ont fait part d’initiatives pour lutter contre les problèmes liés aux changements climatiques.  Ainsi, pour atténuer les effets de la désertification et de la dégradation des sols, la Mongolie vient de lancer une campagne nationale visant à planter 1 milliard d’arbres d’ici à 2030.

Préoccupé par les changements du cycle hydrologique qui entraînent de graves inondations et sécheresses, le Tadjikistan a proposé une initiative visant à déclarer 2025 « année internationale de la préservation des glaciers » et à créer un fonds international pour la préservation des glaciers.  En outre, il s’est félicité d’avoir lancé la Décennie de l’eau 2018-2028, qui a ouvert la voie à la première conférence des Nations Unies sur l’eau, qui aura lieu en mars 2023 à New York.

Le Costa Rica s’est réjoui de l’adoption à Genève d’une résolution qui reconnaît enfin l’accès à un environnement sain comme un droit fondamental.  Le représentant a rappelé que la coalition pour la nature menée par le Costa Rica, la France et le Royaume-Uni veut parvenir à protéger 30% des écosystèmes marins et terrestres.

En tant qu’hôte de la septième session de la Plateforme mondiale pour la réduction des risques de catastrophe, prévue à Bali en mai 2022, l’Indonésie entend travailler avec les États Membres et l’ONU à la construction d’une résilience durable et au renforcement des engagements à atteindre les objectifs du Cadre de Sendai ainsi que ceux du Programme 2030.

La Deuxième Commission se retrouvera lundi, à 10 heures, au cours d’une réunion virtuelle consacrée au développement durable.

SUITE DU DÉBAT GÉNÉRAL

Au nom d’un Groupe de 75 pays, M. JUAN SANDOVAL MENDIOLEA (Mexique) a insisté sur l’importance de l’accès aux vaccins contre la COVID-19 afin d’assurer une reprise résiliente et durable.  Il s’est dit très inquiet des conséquences dévastatrices et multifacettes de la pandémie sur la vie, les sociétés et les économies, ainsi que des progrès perdus vers la réalisation des objectifs de développement durable.  Au vu de ces défis, le Groupe de pays a renouvelé son soutien aux solutions multilatérales, convaincu qu’une coopération plus efficace, la solidarité et un système multilatéral fort sont essentiels pour surmonter la pandémie de manière sûre, équitable et durable.

Les vaccins contre la COVID-19 jouent un rôle important dans l’ensemble du programme de développement et il est impératif que le monde entier soit vacciné et que personne ne soit laissé pour compte, a rappelé le Groupe de 75 pays.  À ce propos, le Mécanisme COVAX mis en place par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) est essentiel pour distribuer les vaccins de manière efficace, a souligné le représentant, appelant tous les États Membres à y contribuer davantage et à respecter leurs engagements.  S’il a salué les dons d’un nombre important de vaccins, il a regretté que l’accès aux vaccins dans le monde reste très inégal, en particulier pour les pays à revenu faible et intermédiaire.  Face à cette situation, le Groupe a appelé à traiter la vaccination comme un bien public mondial.  En cette époque sans précédent, la solidarité et la coopération doivent se renforcer, a insisté le représentant, précisant que la production de vaccins doit passer à la vitesse supérieure dans le monde par un transfert de technologies et de savoir-faire.

Cela étant dit, il faut aussi regarder au-delà des vaccins, a estimé le Groupe: des systèmes de santé robustes sont essentiels non seulement pour une vaccination réussie mais aussi pour la résilience face aux futures pandémies.  Pour ce faire, la couverture sanitaire universelle est d’une importance capitale, de même que l’immunisation contre d’autres maladies transmissibles.  Le Groupe s’est engagé à travailler pour atteindre l’objectif d’une vaccination de 70% de la population mondiale d’ici à septembre 2022.  Il a aussi promis de travailler à la préparation aux pandémies en tirant les enseignements de celle de COVID-19, afin de mieux prévenir, détecter et répondre aux risques sanitaires mondiaux.

« La vaccination n’est pas une course entre les pays mais une course contre le virus », a conclu le représentant du Mexique.  « Ce n’est que par le biais d’approches multilatérales, d’une coopération mondiale et de la solidarité que nous aurons une chance de le vaincre partout dans le monde. »

M. SERGE PAMPHILE MEZANG AKAMBA (Cameroun) a pris note du rapport du Secrétaire général qui fait le point sur les progrès réalisés en vue d’atteindre les objectifs de développement durable (ODD).  On y lit que le taux de pauvreté a augmenté à cause de la pandémie, et que les pays en développement ont payé le plus lourd tribut dans ce domaine.  Souscrivant aux remarques du Secrétaire général sur la nécessité d’une solidarité mondiale, il a recommandé, « pour que l’ONU du futur prenne corps », de fournir le financement nécessaire pour accompagner le développement durable.  De même, les pays développés devraient respecter leurs engagements en matière de transferts de technologie.  La dette des pays en développement doit aussi être prise à bras le corps, a dit le délégué qui a aussi demandé un allongement de la suspension du service de la dette.  Le délégué a également appelé à la réforme du système économique mondial, à agir contre l’évasion fiscale et contre les flux financiers illicites.  Il a loué l’initiative pour un taux de fiscalisation uniforme au niveau mondial, pour que personne ne soit laissé de côté.

Selon l’orateur, chaque jour doit être consacré à mobiliser davantage de ressources concernant la lutte contre le terrorisme, les changements climatiques, la criminalité, les fausses informations, la dégradation des forêts et de l’environnement et la piraterie, entre autres, a-t-il énuméré.  Malgré ces défis, il a appelé à rester déterminé et « droit dans nos bottes » pour réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Mme OH HYUNJOO (République de Corée) a appelé la communauté internationale à renouveler son engagement de ne laisser personne de côté, ce qui implique de garantir un accès équitable et abordable pour tous aux vaccins contre la COVID-19.  La République de Corée s’est engagée à renforcer ses efforts pour étendre l’approvisionnement en vaccins, a-t-elle témoigné, à cet égard.  La lutte contre les inégalités est un autre domaine prioritaire alors que nous prévoyons de reconstruire une économie inclusive qui donne la priorité aux personnes, a-t-elle dit.  Le Gouvernement coréen a lancé le New Deal coréen l’année dernière, lequel s’appuie sur trois piliers: le numérique, l’écologie et l’humain (Digital-Green-Human).  Il s’agira, a expliqué la représentante, de se concentrer particulièrement sur les filets de sécurité sociale et d’accroître les investissements dans les personnes.

Dans le cadre de la coopération internationale, la République de Corée entend augmenter le niveau de son aide publique au développement (APD) dans les domaines où la demande augmente pendant la pandémie, tels que l’écologie, le numérique et la santé.  La représentante a ensuite appelé à des mesures immédiates et audacieuses en réponse aux changements climatiques.  « Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre de retarder la transition vers un avenir résilient au climat. »  La République de Corée envisage de fermer les centrales au charbon plus tôt que programmé, tout en s’engageant à mettre fin au financement public des nouvelles centrales à charbon à l’étranger.  Le pays souhaite accueillir la COP28 en 2023, a aussi annoncé la représentante.  À l’occasion du dixième anniversaire du Partenariat de Busan pour une coopération efficace au service du développement, elle a insisté pour des partenariats multipartites en faveur du développement.

Mme MIRGUL MOLDOISAEVA (Kirghizistan) a d’entrée de jeu souligné que la pandémie de COVID-19 est l’une des raisons pour lesquelles les objectifs de développement durable (ODD) ne pourront pas être mis en œuvre à temps dans son pays.  Elle a expliqué que son gouvernement se voit contraint de détourner les finances prévues pour les ODD afin de lutter contre la pandémie et de rembourser la dette extérieure.  Dans ce contexte, elle a appelé à soutenir l’initiative du moratoire de la dette en vue de lancer des projets de développement durable dans le pays.  Ces projets visent, a-t-elle précisé, à préserver l’intégrité de l’écosystème unique des montagnes, sa biodiversité et les glaciers, qui sont rapidement dégradés par les changements climatiques.  C’est dans ce cadre que le Kirghizstan compte proposer une résolution visant à déclarer 2022 année internationale de la montagne.

Pour finir, Mme Moldoisaeva a souligné que la lutte contre la pandémie de COVID-19 et ses conséquences socioéconomiques, la réalisation des ODD et la mise en œuvre de l’Accord de Paris doivent rester la priorité absolue de la communauté internationale.

Selon Mme THILMEEZA HUSSAIN (Maldives), la pandémie a mis à nu les asymétries du système international, notamment dans le cadre de l’accès aux matériels de protection et aux vaccins, ainsi que la fracture numérique, les perturbations des chaînes d’approvisionnement, les problèmes de viabilité de la dette et le manque de financement accessible.  « Comment pouvons-nous faire face à ces répercussions qui menacent de défaire des décennies de développement et de progrès? »  Le tourisme étant le plus grand domaine de l’industrie des Maldives, les interdictions de voyager ont paralysé l’économie du pays, a expliqué la représentante.  Rien qu’en 2020, nous avons connu une contraction d’un tiers de notre économie, a-t-elle avoué.

Mme Hussain a demandé de traiter avec une extrême urgence la question des changements climatiques.  Selon elle, ne pas suivre les prescriptions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui demande de limiter le réchauffement à 1,5 degrés et d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, scellerait le sort des Maldives.  La déléguée a donc demandé de faire preuve d’audace, appelant à une action climatique mondiale transformatrice.  Pour leur part, les Maldives sont en train d’élaborer un plan de gestion des ressources marines afin d’assurer l’utilisation durable des ressources océaniques.  Les Maldives sont le leader mondial de la pêche thonière durable du fait de l’utilisation continue de la pêche à la canne et à la ligne à main, a expliqué la représentante, assurant que son pays entend continuer à pratiquer des méthodes de pêche responsables et durables.  En conclusion, elle a plaidé pour que les fonds destinés à aider les petits États insulaires en développement (PEID) soient adéquats, prévisibles et accessibles.

M. SYED MOHAMAD HASRIN AIDID (Malaisie) a appelé à assurer un accès équitable aux vaccins contre la COVID-19 en notant que la pandémie, qui a fait 4,8 millions de morts dans le monde, présente des risques pour les populations des pays en développement, en particulier les PMA, qui restent sous-vaccinées.  Il a souligné que le dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la COVID-19 (Accélérateur ACT) et le Mécanisme COVAX sont cruciaux pour parvenir à une reprise durable des pays en développement après la pandémie.  Mettant l’accent sur le plan national de riposte à la crise sanitaire de la Malaisie, le représentant a cité un rythme de 500 000 vaccinations par jour, qui a permis de vacciner 87% de la population adulte.

Par ailleurs, le délégué a indiqué que son gouvernement a intégré les objectifs de développement durable (ODD) dans ses plans de développement quinquennaux depuis 2016.  En juillet 2021, la Malaisie a présenté son examen national volontaire au forum politique de haut niveau pour le développement durable et le 27 septembre 2021, le gouvernement malais a dévoilé son douzième plan (2021-2025) pour une nation prospère, inclusive et durable, a indiqué le représentant.  Il a aussi précisé que la Malaisie a renouvelé ses contributions déterminées au niveau national (CDN) en vue d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.  Il a appelé les autres pays à en faire de même en espérant que la COP26 sera l’occasion de faire face à la crise climatique grâce à la collaboration entre les gouvernements et la diversité de parties prenantes.  « Pour atteindre l’objectif mondial de zéro émission nette, la Malaisie appelle les pays développés à montrer la voie en fournissant une assistance financière et un transfert technologique nouveaux, adéquats et cohérents pour soutenir les pays en développement dans leurs efforts d’atténuation », a demandé le représentant avant de mettre l’accent sur la mobilisation du financement climatique promis de 100 milliards de dollars par an.

M. CRISTIAN ESPINOSA CAÑIZARES (Équateur) a déclaré que le multilatéralisme demeure essentiel pour relever les défis mondiaux comme notamment la malnutrition, les risques de catastrophes naturelles, la lutte contre les changements climatiques et la désertification ou encore la malnutrition.  Annonçant diverses mesures de relèvement prises par son pays après la pandémie de COVID-19, le représentant a demandé à tenir compte de la situation des pays à revenu intermédiaire qui devraient avoir accès à des financements concessionnels.  Déterminé à appliquer le Programme 2030, le Programme d’action d’Addis-Abeba, et tous les documents liés au développement durable, l’Équateur, a dit son représentant, est préoccupé que les objectifs de développement durable qui sont loin d’être réalisés. « Les retards s’accumulent. »  Le délégué a annoncé, pour ce qui concerne son pays, que le Plan de l’égalité des chances du Président de l’Équateur met un accent particulier sur l’accès à l’alimentation, la réduction de la malnutrition, le développement agricole, et d’autres objectifs stratégiques.

M. YOSEPH KASSAYE (Éthiopie) a souligné que la COVID-19 fait payer un lourd tribut au développement socioéconomique de nombreux pays en développement, en particulier les pays les moins avancés (PMA), et que la pandémie empêche de progresser dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD).  Même si la mise au point de vaccins a redonné de l’espoir, le manque de ressources ou de systèmes de santé adaptés de ces pays exige davantage d’efforts concertés et d’actions collectives.  Comme l’a indiqué le Secrétaire général, si la majorité des pays riches sont vaccinés, plus de 90% des Africains attendent toujours leur première dose, a-t-il noté.

Les conséquences des changements climatiques continuent par ailleurs d’exacerber les problèmes socioéconomiques dans de nombreuses régions du monde en développement, en particulier dans les pays qui dépendent de l’agriculture.  Le financement pour le climat requiert plus d’ambitions, a lancé M. Kassaye, appelant au respect des promesses de 100 milliards de dollars pour l’action climatique.

Plus généralement, a-t-il poursuivi, les PMA ont besoin de financement pour le développement et d’un nouveau programme d’action, ce qui passe par l’allègement de la dette et des retombées de la récente émission de 650 milliards de droits de tirage spéciaux (DTS) par le Fonds monétaire international (FMI).  En outre, les régimes commerciaux spéciaux, tels que la Zone de libre-échange continentale africaine, devraient recevoir l’appui de toutes les entités, y compris des agences des Nations Unies.

M. BAKHTIYOR IBRAGIMOV (Ouzbékistan) a déclaré que son pays continuait de se réformer pour assurer le bien-être de sa population et atteindre les objectifs de développement durable (ODD).

Alors que la communauté internationale demeure confrontée à l’impact de la pandémie, l’orateur a appuyé l’appel du Secrétaire général pour un accès équitable aux vaccins et pour une réponse mondiale basée sur une coopération multilatérale renouvelée.  La lutte contre les changements climatiques, pour la biodiversité et l’Accord de Paris sont au cœur des priorités de l’Ouzbékistan, qui tente d’assurer sa transition vers les énergies renouvelables, a-t-il indiqué.  Le Gouvernement prévoit de doubler ses capacités énergétiques d’ici à 2030, et d’augmenter sa part de production d’énergies renouvelables pour qu’elle atteigne 25%, via la construction de centrales solaires et hydroélectriques à haute capacité.

Le Gouvernement ouzbek compte adopter, dans un avenir proche, un nouveau programme sur la biodiversité, et propose d’accueillir la sixième Assemblée de l’environnement sous les auspices des Nations Unies en 2023, a annoncé le délégué.  Il compte aussi élaborer une charte nationale dont le but serait de rationaliser les efforts pour préserver l’environnement.  L’objectif principal de l’Ouzbékistan, a conclu le délégué, serait de rejoindre les pays aux revenus supérieurs à la moyenne d’ici à 2030.

Mme MONA JUUL (Norvège) a affirmé qu’aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin d’une coopération multilatérale audacieuse et engagée.  Premièrement, en s’attaquant à la COVID-19 en tant que crise sanitaire mondiale, en garantissant l’accès aux vaccins et en faisant face aux conséquences socioéconomiques catastrophiques de la pandémie qui a frappé plus durement les plus vulnérables.  Elle a félicité le système des Nations Unies pour sa réponse à la pandémie, notant que sous la direction des coordonnateurs résidents, la réforme de l’ONU s’est avérée être un catalyseur d’une réponse commune.  Avec l’impact néfaste de la pandémie sur le développement, nous n’avons pas d’autre alternative que de prendre des mesures décisives maintenant et d’augmenter nos efforts pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD), a-t-elle plaidé en appelant à financer le développement durable de manière soutenue.  Elle a aussi demandé que les pays surendettés reçoivent un allégement de leur dette de la part des créanciers publics et privés.

En outre, Mme Juul a dit que pour mettre en œuvre les ODD, nous avons besoin d’une planète saine.  « L’océan est notre bien commun, et un océan sain offre une multitude d’opportunités. »  Construire une économie océanique durable est essentiel pour réaliser les ODD, a-t-elle dit.  Elle a souligné que les effets des changements climatiques, de la dégradation de l’environnement et de la perte de biodiversité affectent les progrès sur tous les ODD et ont un impact sur la sécurité humaine.  Elle a par ailleurs prévenu que les sociétés seront perdantes si les femmes ne sont pas incluses dans toutes les décisions, et si la réponse à la pandémie et les plans de rétablissement sont développés sans l’optique du genre nécessaire.

Mme JOAN MARGARITA CEDANO (République dominicaine) a estimé primordial que les efforts de redressement, après la crise actuelle, s’accompagnent de mesures pour reconstruire de manière plus résiliente et durable et réduire les inégalités.  Citant le dernier rapport régional sur le développement humain pour la région de l’Amérique latine et des Caraïbes, Mme Cedona a révélé que le continent est confronté à une série de défis multidimensionnels qui menacent à la fois les objectifs futurs et les progrès réalisés ces dernières années.

Au niveau national, la redistribution par le biais du système fiscal est un problème persistant, tandis qu’au niveau régional, la pandémie a montré que l’Amérique latine et les Caraïbes restent une région présentant de graves lacunes en matière de santé et de protection sociale, a-t-elle fait observer.  En effet, a noté la représentante, cette phase de la pandémie a montré comment les pays les plus développés ont pu se rétablir et retrouver des niveaux de croissance proches de ceux d’avant, tandis que le monde en développement est freiné, voire paralysé.  Il s’agit « d’une lacune dangereuse et difficile à combler », a-t-elle averti.

M. JONIBEK HIKMAT (Tadjikistan) a axé son intervention sur les défis liés aux changements climatiques qui entravent sérieusement la réalisation des objectifs de développement durable (ODD)dans son pays.

Avec 93% de son territoire couvert par des montagnes, le Tadjikistan est préoccupé par les changements du cycle hydrologique qui entraînent de graves inondations et sécheresses.  Les catastrophes liées à l’eau coûtent chaque année près de 500 millions de dollars au budget national.  Au cours des 30 à 40 dernières années, le pays a perdu près de 30% de ses glaciers, l’une des principales sources d’eau douce pour le Tadjikistan et la région alentour.

Pour sensibiliser le public à cette question, le Gouvernement tadjik a proposé une initiative visant à déclarer 2025 « année internationale de la préservation des glaciers » et à créer un fonds international pour la préservation des glaciers, sous les auspices des Nations Unies.  Un projet de résolution sera présenté à l’Assemblée, l’an prochain, a précisé le délégué.  En outre, la Décennie de l’eau 2018-2028, lancée par le Tadjikistan, a ouvert la voie à la première conférence des Nations Unies sur l’eau, depuis presque 50 ans, s’est-il félicité.  Le Tadjikistan et les Pays-Bas accueilleront conjointement cette conférence historique qui se tiendra à New York du 22 au 24 mars 2023.  L’orateur a invité les délégations à y assister et à rejoindre le Groupe des amis de l’eau.

M. MAHMOUD DAIFALLAH HMOUD (Jordanie) s’est inquiété des conséquences de la pandémie de COVID-19 sur la réalisation des objectifs de développement durable (ODD).  Notant que la pandémie a mis en exergue les faiblesses et les insuffisances des politiques de développement, le représentant a appelé à une meilleure coopération entre tous les acteurs du développement, notamment pour permettre aux pays en développement de profiter des opportunités des Technologies de l’information et des communications (TIC).  Il a aussi jugé indispensable une réforme de la gestion de la dette en prévenant que les pays à revenu intermédiaire ne pourront pas se relever sans un allègement de la dette.

Par ailleurs, le représentant a mis l’accent sur les plans de développement mis en place par son pays pour atteindre les ODD, promouvoir les énergies renouvelables et une économie numérique.  Il a jugé impérieux que tous les États respectent leurs engagements en matière de lutte contre les changements climatiques pour sauver notre planète.  Le délégué a estimé indispensable de réussir la prochaine COP26 et la prochaine Conférence des Parties à la convention sur la diversité biologique, et a appelé à créer des liens forts entre les trois conventions héritées de Rio.  Enfin, il a demandé aux États développés de respecter leurs engagements, s’agissant du financement international de la résilience et de l’adaptation, avant d’appeler à respecter le droit à l’autodétermination du peuple palestinien.

M. MHER MARGARYAN (Arménie) s’est inquiétée des répercussions de la crise engendrée par la COVID-19 et a souligné que le Programme 2030 demeure la feuille de route du relèvement.  À moins d’une décennie avant l’échéance, il faut redoubler les efforts et aider les gouvernements à accélérer la réalisation de leurs objectifs de développement durable (ODD), a-t-il déclaré.

Rappelant que l’Arménie est un pays en développement sans littoral, M. Margaryan a réclamé une aide pour cette catégorie de pays afin de leur permettre de surmonter les problèmes qui leur sont spécifiques et exploiter leurs potentiels uniques.  Il a appelé à une coopération efficace entre les pays enclavés et de transit et au déblocage de tous les moyens de transport régionaux afin d’éliminer les obstacles politiques à la libre circulation des personnes, des biens et des services et faire face aux conséquences de la perturbation des chaînes d’approvisionnement, des restrictions de voyage et des fermetures de frontières.  Il a décrié les menaces de recours à la force par certains pour créer de « prétendus couloirs », les politiques de blocus et les mesures coercitives unilatérales, les jugeant préjudiciables pour la paix et au développement durable dans sa région.

Le représentant a ensuite indiqué que l’autonomisation économiques des femmes et des jeunes est une importante priorité pour l’Arménie, s’enorgueillissant par ailleurs du fait que son secteur des TIC connaît une participation de 40% de femmes, comparé à 20% à l’échelon international.  Il a également salué le plan-cadre de coopération des Nations Unies pour le développement durable pour l’Arménie et le descriptif de programme de pays 2021-205 établit par le PNUD, notant que ces documents prennent en compte les priorités nationales et la durabilité environnementale.

Mme SOMOLY HENG (Cambodge) a déploré que la pandémie de COVID-19 ait anéanti des décennies de progrès en matière de développement.  Les souffrances qu’elle inflige depuis près de deux ans ont révélé et exacerbé les vulnérabilités sociales et économiques existantes ainsi que l’inégalité systématique du système économique mondial, a-t-elle noté.  Il faudra, selon elle, des années pour en surmonter les impacts, et certains pays devront faire face à d’énormes défis pour maintenir leurs objectifs de développement durable, en particulier pour atteindre le Programme 2030.

Dans ce contexte, elle a estimé que l’accès abordable et équitable à des vaccins efficaces et sûrs contre la COVID-19, en tant que biens publics, est l’outil le plus efficace pour mettre fin à la pandémie, soutenir la reprise économique et contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD).  La représentante a appelé à saisir l’occasion pour renforcer le système de santé et progresser vers une couverture sanitaire universelle.  Elle a aussi demandé aux pays producteurs de vaccins de continuer à faire des dons et de mettre des vaccins à la disposition des populations dans le besoin, en particulier dans les pays en développement et les pays les moins avancés.  À ce sujet, le Cambodge est le deuxième pays le plus vacciné de l’Asie du Sud-Est, a-t-elle annoncé.

Dans le même temps, le monde doit renforcer le multilatéralisme en maintenant les pays en développement à l’ordre du jour, a plaidé la déléguée.  L’unilatéralisme et les comportements protectionnistes devraient être relâchés, a-t-elle averti, ajoutant que les traitements commerciaux préférentiels sont essentiels pour permettre aux pays en développement et aux pays les moins avancés de reconstruire leurs économies.

En matière d’allègement de la dette, voire d’annulation complète de tous les types de dettes, elle a souhaité que la communauté internationale et les institutions financières internationales prennent des mesures collectives, estimant qu’il est urgent de chercher des solutions durables pour prévenir et résoudre la crise de la dette en incitant l’investissement privé et les flux de capitaux, en favorisant l’investissement direct étranger ainsi que les mécanismes de partenariat public-privé.  Les initiatives d’allègement de la dette et de suspension du service de la dette permettront aux pays d’aller de l’avant avec leur plan de développement, a fait remarquer la déléguée.  Quant à la numérisation du système économique, elle devrait être ouverte aux investissements publics et privés afin de diversifier le système économique et de garantir des normes élevées et des résultats compétitifs.

Pour conclure, la représentante a souligné que mieux reconstruire pour un avenir résilient demande une évaluation approfondie de tous les aspects, y compris l’élaboration de réponses politiques capables de s’adapter à un nouvel environnement, la mobilisation des ressources et le soutien financier au plan de relance pour sortir de la crise actuelle.

Mme LORATO MOTSUMI(Botswana), notant l’aggravation des faiblesses structurelles des pays en développement en raison de la pandémie, a souligné que celle-ci rendait d’autant plus difficile la réalisation des objectifs de développement durable (ODD).  Aussi, s’est-elle prononcée en faveur d’un accès aux vaccins pour tous.  Un partenariat productif et un système multilatéral sur la base de l’unité et de la solidarité sont également nécessaires dans ce contexte, a-t-elle prescrit.  La représentante a considéré que les 10 ans du Programme d’action de Vienne pour les États en développement sans littoral sont importants pour que ces pays puissent se relever.

Mme AMAL MUDALLALI (Liban) a salué la communauté scientifique mondiale et la collaboration sans précédent qui a permis d’élaborer des vaccins contre la COVID.  Mais elle a aussi sonné l’alarme et parlé de « crise morale » en évoquant les inégalités d’accès à ces vaccins.  Il n’y aura pas de reprise économique si les vaccins ne sont réservés qu’à quelques privilégiés, a-t-elle prévenu.  Compte tenu de ce fait, le Liban, a-t-elle indiqué, a initié la « Déclaration politique sur l’accès équitable aux vaccins » lesquels doivent être considérés comme un bien public mondial.  L’écart vaccinal persiste en effet: moins de 10% de la population africaine est vaccinée.  La représentante s’est réjouie du Mécanisme COVAX, grâce auquel son pays a pu vacciner plus de 20% de sa population, y compris les réfugiés.

Le Liban, a-t-elle aussi indiqué, traverse une crise économique « existentielle », exacerbée par la pandémie et l’explosion au port de Beyrouth.  Cette crise a forcé le pays à réajuster ses priorités pour éradiquer la pauvreté, assurer la sécurité alimentaire, soutenir l’accès à l’énergie, à l’eau, à l’éducation, à la santé et garantir des vaccins pour tous.  « Le Plan de réponse d’urgence » a été initié et appuyé par le système des Nations Unies et les partenaires pour aider 1,1 million de personnes vulnérables, soutenir les secteurs clefs et renforcer la protection contre la violence fondée sur le sexe.  Le nouveau Gouvernement, a affirmé la représentante, s’efforce de résoudre les multiples problèmes liés à la crise.  Il a élargi le programme de transfert de fonds, en collaboration avec la Banque mondiale et a entamé des pourparlers avec le Fonds monétaire international (FMI) pour lancer des négociations sur un programme global d’assistance.  Le Liban est aussi déterminé à explorer le potentiel de ses ressources gazières et pétrolières, tout en déployant des efforts en faveur de l’énergie renouvelable qui devrait représenter 30% de la consommation électrique d’ici à 2030.  Le Liban s’engage aussi à baisser de 20% d’ici à 2030 ses émissions de carbone, a conclu la représentante.

M. BASSAM SABBAGH (République arabe syrienne) a expliqué que la pandémie a été particulièrement dévastatrice en Syrie du fait de la guerre et des mesures coercitives dont le pays est victime.  Après avoir évoqué la préparation, par son gouvernement, d’un plan de développement à l’horizon 2030, le représentant a regretté que malgré les appels du Secrétaire général de l’ONU, ces mesures inhumaines contre le peuple syrien n’aient pas été levées.  Il a ensuite souligné que les organisations internationales opérant en Syrie doivent mener leurs activités dans leur domaine de compétence, et sans aucune politisation « comme le souhaiteraient certains États. »  Pour le délégué, on ne pourra respecter notre engagement de ne laisser personne de côté qu’en travaillant main dans la main et en respectant les principes du droit international.

Mme MARITZA CHAN VALVERDE (Costa Rica) s’est félicitée de l’adoption à Genève d’une résolution soumise notamment par son pays qui reconnaît enfin l’accès à un environnement sain comme un droit fondamental.  La pandémie a prouvé que le bien-être de tous était inexorablement lié à celui de la planète, toutefois les mesures prises pour répondre à ces urgences ont été lentes et contradictoires, a-t-il constaté.  Elle a déploré que le monde continue d’investir dans la destruction de la nature, tout en mettant en évidence les différentes options qui s’offrent à nous, notamment les solutions fondées sur la nature, à travers un renforcement des écosystèmes et une réflexion sur les avantages à long terme.  Ainsi la coalition pour la nature menée par le Costa Rica, la France et le Royaume-Uni veut réaliser la protection de 30% des écosystèmes marins et terrestres, a rappelé le représentant.  Elle a plaidé pour une action significative en faveur du climat, avec la participation ambitieuse et active de tous, en particulier en ce qui concerne la promesse d’allouer 100 milliards de dollars d’ici à 2030.

La représentante a aussi indiqué que son pays et d’autres pays en développement ont participé activement aux discussions sur le financement de la relance.  Des propositions ont été soumises en vue de permettre à tous de respecter leurs engagements financiers notamment à l’égard du paiement de la dette.  Elle a aussi évoqué le fonds à hauteur de 500 milliards de dollars, lancé par son pays pour reconstruire après la COVID-19, qui propose des prêts à taux préférentiel et à taux fixe pour les pays en développement.  Bien que le FMI ait crée un plan de relance à hauteur de 2,500 milliards de dollars, seul 1% de ce montant a été mobilisé en faveur des pays en développement, a-t-elle noté.  Poursuivant, elle a évoqué la création de droits de tirage spéciaux (DTS), « une étape dans la bonne direction », mais jugé que cela ne représente même pas la moitié de ce qui serait nécessaire.  C’est pourquoi, elle a exhorté les pays développés à redoubler d’efforts et à faire preuve de responsabilité en allouant des ressources aux différents fonds de relance.

Mme LINOUSE VILMENAY JOSEPH (Haïti) a demandé un changement de paradigme pour ce qui a trait aux questions de politique macroéconomique, d’élimination de la pauvreté et autres questions liées au développement.  Plus précisément, elle a invité les institutions financières internationales et les partenaires mondiaux en général à renoncer à leur approche à taille unique pour tenir compte des spécificités de chaque pays, afin qu’ils puissent appliquer la stratégie de développement appropriée.

La crise socioéconomique d’Haïti s’est exacerbée après le séisme du 14 août 2021, suivi d’un ouragan qui a pratiquement ravagé la partie sud du pays.  Face à cette réalité, la représentante a déclaré que l’engagement de ne laisser personne de côté doit passer de la parole aux actes.  Elle a plaidé en faveur d’une protection sociale universelle dans les pays aux revenus faible et intermédiaire afin de réduire la pauvreté dans le monde.  Quant aux défis posés par la pandémie de COVID-19, elle a salué l’engagement international à partager les vaccins avec les pays les moins pourvus, le Mécanisme COVAX de l’OMS ainsi que les actions bilatérales de solidarité.  « Ils donnent l’espoir que, tous ensemble, nous pourrons arriver à vaincre cette maladie. »

M. NICHOLAS HILL (États-Unis) a jugé impératif de contrôler la pandémie au plus vite pour assurer la reprise économique, et cela implique d’atteindre les objectifs de vaccination.  Les États-Unis, a-t-il souligné, ont versé la somme de 4 milliards de dollars aux Mécanismes GAVI et COVAX, et confirmé leur intention d’acheter 500 millions de doses de vaccin Pfizer supplémentaires pour porter à un milliard le nombre de doses qu’ils offrent aux pays.  Par ailleurs, le représentant a salué l’Initiative de la suspension de la dette qui devrait aider les pays en développement à poursuivre la mise en œuvre du Programme 2030.  Nous comptons, a-t-il affirmé, accroître notre aide publique au développement (APD) pour soutenir le secteur privé dans ces pays, mais aussi, la démocratie.

Le représentant a aussi exprimé l’intention de son pays de doubler d’ici à 2024 les moyens consacrés à la lutte contre les changements climatiques et de tripler les sommes pour les efforts d’adaptation.  Il a jugé « impératif » de mobiliser les 100 milliards de dollars par an auprès des secteurs public et privé, dont des sources innovantes.  Il a conclu en proposant à la Deuxième Commission de s’attaquer aux vulnérabilités des États fragiles ou frappés par les conflits.

M. DENNIS FRANCIS (Trinité-et-Tobago) a déclaré que le monde vit dans un état de crise multidimensionnelle inédite, exacerbée par la pandémie de COVID-19.  Ce fardeau sans précédent pèse sur les économies et les communautés et a des conséquences graves sur la réalisation des objectifs de développement durable (ODD).  Le représentant a appelé la communauté internationale à créer des économiques et des sociétés résilientes en mettant l’accent sur la lutte contre la dégradation de l’environnement et des changements climatiques.  Le Programme 2030 doit être notre feuille de route pour reconstruire en mieux, a-t-il affirmé.

Toutefois, le développement durable n’est possible que si l’environnement est protégé, a estimé le délégué qui a attiré l’attention sur la situation des États insulaires menacée par le réchauffement du climat.  Il a appelé à veiller à une réduction de 15% des émissions de carbone d’ici à 2030 ainsi qu’à la pleine mise en œuvre de l’Accord de Paris.

Le délégué a également appelé à combler le fossé numérique entre les pays, notant que l’amélioration des technologies numériques offre de nombreuses perspectives pour les pays en développement de diversifier leur économie.  Nous devons exploiter la quatrième révolution industrielle au profit de tous, a-t-il affirmé.  M. Francis s’est en outre préoccupé du déficit de financement des ODD, déplorant que de nombreux petits États insulaires en développement (PIED) continuent de se voir refuser l’accès à un soutien essentiel au relèvement et à un financement concessionnel, sur la seule base de la « mesure archaïque » du revenu par habitant.  Il a insisté sur la nécessité critique d’établir un indice de vulnérabilité multidimensionnel concernant les PEID.

Pour Mme SALOME SUPATASHVILI (Géorgie), la voie vers la résilience et la reprise passe par le respect complet des engagements au titre du Programme 2030 et de l’Accord de Paris.  Puisque la crise dévastatrice provoquée par la COVID-19 a stoppé les progrès vers la réalisation des objectifs de développement durable (ODD), la communauté internationale devrait se réengager dans la Décennie d’action par des efforts collectifs ainsi qu’un multilatéralisme « revitalisé, en réseau et inclusif », a estimé la représentante.  En outre, si l’économie mondiale commence à rebondir, la persistance de la pandémie et l’inégalité dans l’accès aux vaccins entre les pays continuent de menacer sa reprise résiliente.

Pour sa part, la Géorgie a répondu à la crise sanitaire par une série de mesures ciblées de façon à soutenir la compétitivité et les groupes vulnérables.  Elle reste attachée à une démarche basée sur les droits humains dans la mise en œuvre des ODD.  La représentante a également voulu souligner l’importance de sociétés justes, paisibles et inclusives.

Quant à la triple crise planétaire posée par les changements climatiques, la perte de biodiversité et la hausse du niveau de pollution de l’air et de l’eau, elle est encore plus complexe en raison des impacts dévastateurs de la pandémie, a constaté la représentante.  Pour appuyer l’Accord de Paris, le Gouvernement de Géorgie a mis à jour sa contribution déterminée au niveau national, avec de nouvelles cibles plus ambitieuses, et travaille à une stratégie de développement faible en émissions à long terme.

M. ENKHBOLD VORSHILOV (Mongolie) a expliqué qu’en raison de la COVID-19, l’économie mongole s’est contractée de 4,5% en 2020.  Néanmoins, grâce aux mesures d’aide et aux programmes de relance du gouvernement, l’économie devrait rebondir et croître de 4,8% en 2021-2022.  En Mongolie, 65% de la population a été entièrement vaccinée contre la COVID-19 avec le soutien de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).  Au lendemain de la pandémie, le Gouvernement se concentre sur les réformes structurelles, la diversification économique, la promotion des investissements et le maintien de la stabilité fiscale et financière afin de créer une croissance respectueuse de l’environnement, durable et inclusive.

Pour atténuer les problèmes environnementaux auxquels le pays est confronté, tels que la désertification, les tempêtes de sable, la perte de biodiversité, la pénurie de ressources en eau et la pollution atmosphérique, la Mongolie applique les leçons de son héritage nomade, en associant le respect de la nature aux réalisations de la science et de la technologie modernes.

La désertification est considérée comme l’une des principales priorités à traiter, 77% du territoire du pays étant touché par ce phénomène ainsi que par la dégradation des sols.  Une campagne nationale visant à planter un milliard d’arbres d’ici à 2030 a été lancée le 4 octobre à Oulan-Bator et par décret, le Gouvernement doit désormais consacrer chaque année au moins 1% du PIB à la lutte contre les changements climatiques et la désertification.

Mme EMILY LEK (Singapour) a estimé que la résilience et la reprise passent par le renforcement du système multilatéral fondé sur des règles.  Il s’agit notamment de redynamiser les institutions multilatérales, afin que nous puissions répondre plus efficacement aux défis mondiaux présents et futurs, a-t-elle expliqué.  Elle a prôné un système multilatéral fondé sur des règles, avec l’ONU en son cœur, estimant que c’est « notre meilleur espoir de construire et maintenir une bonne gouvernance mondiale ».  La représentante a aussi appelé à mobiliser les ressources pour renforcer l’architecture mondiale de la santé et veiller à ce que nous soyons prêts pour la prochaine pandémie.

Singapour soutient également l’appel du Secrétaire général de l’ONU en faveur d’un système commercial multilatéral plus résilient, a-t-elle déclaré.  Nous devrions mettre à jour le règlement intérieur de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour tenir compte des nouvelles réalités économiques telles que l’économie numérique, a demandé Mme Lek.  Elle a aussi appelé à maintenir ouverts les marchés et les chaînes d’approvisionnement mondiales.  En tant que centre de transbordement, Singapour a toujours joué sa partition pour laisser les fournitures essentielles être acheminées là où elles sont le plus nécessaires, a assuré la déléguée.

M. KARLITO NUNES (Timor-Leste) a déploré l’impact de la pandémie de COVID-19 sur les « ressources limitées » de son pays qui a ainsi vu se compliquer la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) et du Programme d’action d’Istanbul en faveur des PMA.  En outre, ces derniers comme les petits États insulaires en développement (PEID) et les pays sortant d’un conflit sont de plus en plus vulnérables aux effets des changements climatiques, tels que les inondations, les glissements de terrain, la sécheresse, l’élévation du niveau de la mer et le réchauffement de la planète.  Le Timor-Leste a donc lancé un plan d’adaptation qui fait la part belle à la protection de la biodiversité et des écosystèmes, avec des actions comme le reboisement et la gestion durable des terres.  Pour soutenir cet effort, a conclu le représentant, le Timor-Leste a lancé le Programme « Un citoyen, un arbre » pour une terre plus verte.

M. CARLOS EFRAIN SEGURA ARAGON (El Salvador) a dit la nécessité d’actions multilatérales conjointes pour faire face aux défis des changements climatiques et de la COVID-19, en privilégiant la résilience, pour assurer une reprise durable.

Il a appelé à préserver les principes de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.  Il a jugé indispensable le succès de la prochaine COP26, a-t-il souligné, déplorant l’insuffisance des moyens financiers consacrés à la crise climatique.  C’est pourquoi, M. Segura Aragon a exhorté les pays développés à respecter leur engagement en matière de financement et de réduction des émissions de gaz à effet de serre.  Il a aussi appelé à privilégier des solutions fondées sur la nature.

Le représentant d’El Salvador a par ailleurs souligné l’engagement de son pays à améliorer les conditions de sécurité alimentaire, la nutrition et le bien-être social de sa population, grâce à des politiques étatiques innovantes, humaines et inclusives.  Il a cité le Plan de développement social 2020-2024 d’El Salvador, qui vise à réduire la pauvreté et la faim, ainsi que la récente Stratégie d’alimentation scolaire saine et durable.

M. BADER AZIZ R. M. KH. ALDEHANI (Koweït) a déclaré que sa délégation était prête à reprendre les efforts visant à réaliser les objectifs de développement durable (ODD).  Sa délégation, a-t-il ajouté, a soutenu et continuera de soutenir les efforts mondiaux dans la lutte contre la pandémie.  Il a rappelé que depuis le début de la crise sanitaire, son gouvernement avait déboursé 320 millions de dollars pour venir en aide aux pays dans le besoin, notamment en matière d’acquisition de vaccins.  Après avoir souligné l’importance du multipartisme dans cette lutte, il a demandé une revitalisation des économies en développement et développées.  Le délégué a également a mis l’accent sur la nécessité de protéger l’environnement.

Réussir la réalisation des ODD est crucial, selon le représentant qui a apprécié que la situation se soit quelque peu améliorée.  Cela devra permettre d’augmenter les recettes et les moyens de la croissance dans les pays en développement.  Cela devra aussi aider à reprendre les activités consacrées au développement.  Avant de conclure, le représentant a fait valoir le rôle du Fonds koweïtien pour le développement qui, depuis sa création, a donné environ 22 milliards de dollars à plus de 100 pays.  Le Fonds continuera son travail en faveur du développement, a promis le délégué.

M. THOMAS RATHMELL WOODROFFE (Royaume-Uni) a fixé trois priorités clefs pour la Deuxième Commission cette année.  Premièrement, a-t-il noté, il y a une opportunité de plus en plus petite de relever les défis existentiels des changements climatiques et de la perte de biodiversité.  Le mois prochain, la COP26 à Glasgow, doit marquer un tournant dans nos efforts pour maintenir le plafond de 1,5 degré Celsius, investir dans l’adaptation, garantir que le financement climatique est versé aux plus vulnérables, reléguer le charbon à l’histoire et stopper et inverser la perte de biodiversité.  La Deuxième Commission doit être un lieu pour faire avancer les résultats de la COP26, a souhaité le Royaume-Uni, en appelant aussi à un consensus supplémentaire autour d’objectifs ambitieux sur la conservation des forêts, des terres et des océans avant les négociations de la Convention sur la diversité biologique.  Nous sommes ravis qu’à ce jour, plus de 100 pays aient approuvé un objectif mondial de « 30 sur 30 » pour étendre les zones protégées des océans mondiaux.  Un engagement similaire sera également nécessaire pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, a souligné le représentant.

Deuxièmement, alors que le monde est toujours en prise avec sa plus grande crise sanitaire et économique, le Royaume-Uni a utilisé sa présidence du G7 pour mobiliser 1 milliard de doses de vaccins et plus de 10 milliards de dollars de financement pour les installations ACT-A et COVAX, afin de concrétiser l’engagement commun des dirigeants du G7 de vacciner le monde au cours de l’année prochaine.  La deuxième Commission devrait continuer à défendre un accès équitable aux vaccins, aux traitements et aux diagnostics, et favoriser une reprise durable, inclusive et résiliente après la pandémie.  Pour ce faire, il faudra adopter une approche multipartite et mettre l’accent sur l’égalité entre les sexes et l’autonomisation de toutes les femmes et filles.  Cela inclut d’assurer l’accès à 12 ans d’éducation de qualité à toutes les filles, et l’accès à la santé et aux droits sexuels et reproductifs.

En troisième lieu, le Royaume-Uni a insisté sur les besoins des pays les plus vulnérables –les PMA, les PDSL et les PEID– pour qu’ils soient au cœur des efforts collectifs, aux côtés de la reconnaissance des situations spécifiques des pays en conflit et post-conflit et des pays à revenu intermédiaire.  Les pays vulnérables au climat seront au cœur de la COP26, a assuré le représentant.  Pour le Royaume-Uni il est également clair qu’il faut utiliser efficacement tous les outils financiers internationaux pour soutenir les pays en situation particulière.  Dans le cadre de sa présidence du G7, le Royaume-Uni a réitéré son engagement à mettre en œuvre le cadre du G20 et du Club de Paris pour le traitement de la dette au-delà de l’initiative de suspension du service de la dette, a précisé le représentant.

M. ARB KAPISYZI (Albanie) a expliqué que son pays s’est engagé à atteindre tous les objectifs de développement durable (ODD) et se tient prêt à accélérer la mise en œuvre du Programme 2030, avec l’aide du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et du Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS).  Dans le cadre de son programme national de développement et d’intégration, l’Albanie a lancé des réformes ambitieuses pour son intégration à l’Union européenne (UE), avec un accent particulier sur l’objectif 16 de développement durable: « Paix, justice et institutions efficaces ».  Il s’agit, a souligné le représentant, d’accélérer l’harmonisation avec l’Union européenne de la lutte contre la corruption, d’assurer un accès équitable au droit et à la justice pour tous et de réaliser l’égalité hommes-femmes dans les domaines social, économique et politique.  L’Albanie souhaite rejoindre la grande famille européenne et espère que ce « rêve » deviendra réalité, a conclu le délégué.

M. MAJID TAKHT RAVANCHI, (République islamique d’Iran) a déclaré que les principaux défis mondiaux restent les « deux virus anti-croissance et anti-développement les plus destructeurs », à savoir la COVID-19 et les mesures coercitives unilatérales.  Ces mesures illégitimes des États-Unis, y compris l’imposition de sanctions unilatérales illégales aux pays en développement, d’une part, et l’inaction de la communauté internationale à cet égard, d’autre part, ont transformé l’idéal commun du développement durable en une revendication purement décorative, absurde et dénuée de sens, s’est emporté le représentant.  Selon lui, ces mesures sont conçues et exécutées pour priver les gouvernements des moyens essentiels pour parvenir à un développement durable et à des systèmes de santé public viables.

Mais malgré ces mesures, et le retrait unilatéral des États-Unis du Plan d’action global commun (PAGC) suivi de nouvelles sanctions, l’Iran est classé 59e sur 166 pays dans l’indice des objectifs de développement durable selon le « Rapport sur le développement durable 2020 », s’est enorgueilli le représentant.  Cela confirme l’étendue des réalisations de l’Iran malgré toutes les contraintes, a-t-il estimé, citant notamment l’élimination de l’analphabétisme et l’enseignement public gratuit et universel jusqu’à l’école secondaire; ainsi que la participation des femmes dans les secteurs sociaux et économiques.  Il a précisé que ces dernières représentent actuellement 27% des membres du corps professoral, plus de 50% des étudiants universitaires et près de 37% des médecins.  Malgré ces « sanctions injustes », l’Iran a également fait des progrès étonnants dans le domaine de la biotechnologie et des cellules souches et le pays est devenu aujourd’hui l’un des fabricants de vaccins contre la COVID-19.

En termes de lutte contre les catastrophes naturelles, un plan national global a été mis en place pour lutter contre la désertification et la sécheresse et l’Iran coopère avec d’autres pays touchés de la région pour mettre en synergie leurs efforts en vue de faire face à ce problème.  Le représentant a également précisé que son pays a pris des mesures vitales dans le domaine de l’énergie durable et dépensé d’énormes sommes d’argent pour développer l’infrastructure critique pour assurer un accès juste, rentable et durable à celle-ci.  Il a en outre précisé que l’indice d’accès moyen à l’électricité est de plus de 99,80% et de 95% pour le gaz naturel.

Si dans une large mesure, mon pays a pu contenir la propagation de la COVID-19 et renforcer ses systèmes de protection sociale, il a été profondément affecté par les perturbations liées à la pandémie, a indiqué Mme DOMA TSHERING (Bhoutan).  Mon pays, a-t-elle précisé, se livre à la tâche colossale de se relever des problèmes socioéconomiques multidimensionnels et de reconstruire en mieux.  La nécessité d’un leadership fort, d’une approche fondée sur la science et d’une solidarité doublée de l’appui des partenaires a été rendue évidente par la pandémie.  Notre expérience nous dit aussi, a poursuivi la représentante, qu’une percée n’est pas hors de portée, tant que la confiance, la solidarité et la coopération existeront.

Nous ne pouvons, a-t-elle averti, détourner notre regard de la crise climatique et des menaces actuelles à la biodiversité.  Malgré son taux de carbone négatif, le Bhoutan risque comme les autres de subir « la colère » des changements climatiques.  La représentante a donc souligné l’importance de la COP26 à Glasgow pour maintenir le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius.  La Conférence doit aussi concrétiser la promesse de mobiliser 100 milliards de dollars par an à partager équitablement entre les efforts d’adaptation et de résilience, dont plus de la moitié aux pays vulnérables.

Chez nous, s’est enorgueillie la représentante, le bonheur national brut est depuis longtemps notre boussole.  Elle a donc salué le rapport du Secrétaire général sur « Notre Programme commun » qui appelle à corriger la manière dont on évalue la prospérité et le progrès économique.  Le Programme 2030 doit rester la feuille de route dont la mise en œuvre doit être évaluée régulièrement.  Indiquant que son pays devrait sortir de la catégorie des pays les moins avancés (PMA) en 2023, la représentante a voulu que la Conférence de Doha forge un nouveau partenariat mondial en faveur de la mise en œuvre du Programme 2030 dans les PMA

M. MOHAMMAD YOUSUF ABDULLA MOHAMMAD BASTAKI (Émirats arabes unis) s’est enorgueilli du « rôle pionnier » qu’a joué son pays dans la fourniture d’une assistance médicale et autres aux États qui en avaient besoin pendant la pandémie de COVID-19.  Il a prôné le renforcement de la coopération internationale face aux crises mondiales et estimé que la coopération numérique est l’un des meilleurs moyens de parvenir à un développement durable pour tous.  Concernant les changements climatiques, le délégué a indiqué que son pays a lancé, ce mois-ci, une initiative « stratégique » pour des solutions vertes, dont la réduction des émissions de gaz à effet de serre, conformément à l’Accord de Paris sur le climat.  Le pays soutient aussi plusieurs projets d’énergie renouvelable dans 70 pays et à ce titre, il se porte candidat pour organiser sur son sol, en 2023, la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.

M. MOHAMMAD K. KOBA (Indonésie) a déploré la tendance inquiétante de la discrimination qui sape l’effort global de développement.  Alors que l’on parle de reprise, il a appelé à accélérer le retour aux niveaux d’avant la pandémie.  À l’avenir, les réponses macroéconomiques devraient être adaptées en fonction des circonstances spécifiques de chaque pays, a-t-il plaidé.  Il a conseillé de se focaliser sur des mesures qui favorisent une reprise durable et inclusive des économies, notamment en aidant à restaurer la productivité, en créant des emplois et par le développement et l’expansion de l’économie numérique.

Le délégué a en outre demandé de renforcer la résilience face aux crises futures.  Pour cela, il est crucial de lutter contre les inégalités, de renforcer les systèmes de santé, d’améliorer les capacités d’adaptation et de réduire la vulnérabilité aux changements climatiques, tout en assurant l’intégration des risques de catastrophe et en réduisant la fracture numérique.  En tant qu’hôte de la septième session de la Plate-forme mondiale pour la réduction des risques de catastrophe, prévue à Bali, du 23 au 28 mai 2022, l’Indonésie entend travailler avec les États Membres et l’ONU dans la construction d’une résilience durable et le renforcement des engagements à atteindre les objectifs du Cadre de Sendai ainsi que ceux du Programme 2030.

M. DIEGO BELEVÁN (Pérou) a voulu que le monde redouble d’efforts pour relever certains défis majeurs et objectifs urgents tels que la « fin de la pauvreté » et la « Faim zéro », dont les progrès ont été considérablement retardés par la pandémie de COVID-19.  Il a insisté sur l’importance du Sommet sur les systèmes alimentaires pour progresser vers des systèmes durables et résilients.  Soulignant les besoins et les particularités des pays à revenu intermédiaire comme le sien, le représentant a préconisé de renoncer à l’évaluation monétaire de la richesse des États, comme le fait la Banque mondiale, et de privilégier l’approche plus fine qu’est l’Indice de pauvreté multidimensionnelle du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).  Il a insisté sur la nécessité des réformes visant à remédier aux facteurs « structurels » de la vulnérabilité des sociétés et sur l’importance des investissements dans le renforcement des systèmes de protection sociale, qui peuvent, a-t-il conclu, jouer un rôle clef dans la résilience individuelle et sociétale.

Selon M. RONALDO COSTA FILHO (Brésil), même si des initiatives multilatérales comme COVAX existent, la situation sanitaire demeure très inégalitaire.  Or, le relèvement devrait être juste et équitable pour tous.  La pandémie a des conséquences très larges, particulièrement sur l’insécurité alimentaire, a-t-il mis en garde, relevant que 320 millions de personnes ont perdu l’accès à une alimentation adéquate.  Le relèvement, qui doit s’appuyer sur le plein potentiel agricole des pays en développement, ne sera possible que si l’on a un système commercial multilatéral universel, réglementé, ouvert, transparent, prévisible, inclusif, non discriminatoire et équitable, a précisé le délégué.

Il a indiqué que le Brésil consacre seulement 8% de son territoire à l’agriculture mais nourrit plus de 1 milliard de personnes dans le monde.  La feuille de route du Brésil, le Plan ABC+, fait la part belle à l’agriculture résiliente, à la chasse au gaspillage alimentaire, aux repas scolaires et à l’alimentation durable.  Le délégué brésilien a déploré que des propositions de développement agricole « à taille unique », « néo-malthusianistes », reviennent sur le devant de la scène.

M. NEVILLE MELVIN GERTZE (Namibie) a rappelé que l’un des défis les plus pressants de notre époque est le développement durable.  Le représentant a réaffirmé la nécessité de préserver les systèmes alimentaires d’une manière qui comprenne la restauration des terres dégradées et la lutte contre la désertification afin de mettre à profit des terres plus productives pour la production alimentaire.  La sécurité alimentaire est essentielle pour relever le triple défi de la faim, de la pauvreté et du maintien des moyens de subsistance, a déclaré M. Gertze qui a demandé que tous les obstacles et toutes les « distorsions commerciales », y compris les mesures économiques unilatérales, soient mis de côté pour garantir aux citoyens du monde entier la possibilité de commercer librement et pour donner un coup de pouce à leurs économies.

À l’approche de la COP26 le mois prochain, le délégué a appelé toutes les parties à veiller à ce que les engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris soient honorés, notamment en intensifiant leurs efforts pour faciliter l’accès au financement climatique à des fins d’adaptation et d’atténuation.  Il est urgent d’agir pour préserver notre planète, a-t-il lancé.  À cette fin, il a assuré que la Namibie continuera de tirer parti de ses sources d’énergie renouvelables dans le cadre de son programme de transition énergétique grâce à l’industrialisation verte.  Enfin, M. Gertze a exigé l’accès de son pays à des prêts concessionnels pour soutenir la reprise économique.

Mme PHUONG TRA NGUYEN (Viet Nam) a averti qu’au rythme actuel, il est probable que la région Asie-Pacifique atteigne moins de 10% des objectifs de développement durable (ODD) d’ici à 2030.  C’est pourquoi, Mme Nguyen a préconisé de garantir un filet de sécurité sociale fiable dans chaque État Membre et de prévenir les perturbations sociales ou l’instabilité politique qui pourraient résulter d’une défaillance de la sécurité sociale.

Une poursuite résiliente et une réalisation réussie du Programme 2030 est le seul moyen, à son avis, de surmonter les défis imprévisibles.  En vue de respecter ses engagements, le Viet Nam a intégré les ODD dans les priorités politiques nationales et exploite un système statistique multicritère pour suivre et évaluer ses progrès, a dit la représentante.  D’ores et déjà, son pays est prêt à atteindre 5 des 17 objectifs d’ici à 2030, a-t-elle dit, tout en reconnaissant que le pays doit « accélérer et transformer la mise en œuvre » pour atteindre les 12 autres ODD.  Pour finir, la représentante a fait part de l’attachement de son pays au partenariat avec l’ONU et au rôle de celle-ci dans la coordination d’une relance mondiale verte, résiliente et inclusive.

Mme BILLUR AHMADOVA (Azerbaïdjan) a dit que son pays avait lancé une campagne de vaccination en janvier 2021 et avait adopté un plan de relance économique doté de 2,7 milliards de dollars.  Outre les efforts nationaux, la représentante a jugé déterminant le multilatéralisme et une coopération internationale renouvelée pour faire face aux défis conjugués de la pandémie et du développement durable.  Elle s’est dite fière de la contribution effectuée par son pays à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et à 35 pays pour faire face à la pandémie.  Par ailleurs, elle a indiqué que l’Azerbaïdjan est le premier pays de la région à avoir soumis pour examen son programme national de mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD), précisant que son pays est le 55e sur 150 États en matière de réalisation des ODD.  Elle a précisé que l’Azerbaïdjan s’est engagé à une réduction de 35% de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2035 par rapport aux chiffres de 1990 et que le pays vise des réductions supplémentaires pour 2050.

Mettant l’accent sur les liens entre paix et développement durable, la représentante s’est félicitée de la signature le 10 novembre 2020 d’une déclaration de cessez-le-feu tripartite entre l’Azerbaïdjan, l’Arménie et la Fédération de Russie qui a permis de mettre fin à 30 ans de conflit.  Elle a indiqué que la rencontre trilatérale tenue à Moscou le 11 janvier 2021 avait ouvert des perspectives pour le développement économique des pays de la région et pour la sécurité de toute la région du Caucase du Sud, ainsi que pour la réconciliation des peuples azerbaïdjanais et arménien par le dialogue, le commerce, les investissements mutuels et la coopération économique.  Elle a indiqué que l’Azerbaïdjan prévoit la construction de nouvelles villes dans les zones libérées en s’appuyant sur les concepts architecturaux de villes intelligentes.  Elle a aussi cité la construction d’un aéroport international dans la « zone libérée » et de trois centrales solaires.  À cet égard, elle a indiqué que l’Azerbaïdjan avait atteint un objectif de 17% de production d’énergie d’origine renouvelable, qui devrait atteindre 30% d’ici à 2030.  Elle a dit que la réalisation de la paix et de la réconciliation dans la région sera le meilleur moyen de mettre en œuvre les ODD.

Nous nous trouvons à la croisée des chemins, a souligné M. KYAW MOE TUN (Myanmar), évoquant les conséquences de la pandémie, qui met en péril les efforts consentis par les pays pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD).  La fin de la pandémie va dépendre de l’accès équitable aux vaccins, car, a-t-il souligné, personne n’est en sécurité tant que tout le monde ne l’est pas.

En venant aux changements climatiques, l’orateur a rappelé la mise en garde formulée par le récent rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).  Pour relever les défis, la solution la plus pertinente est, selon le représentant, la mise en œuvre rapide et équilibrée du Programme 2030.  Le Myanmar a élaboré un plan en ce sens, qui se concentre sur la paix, la bonne gouvernance, la résilience et l’environnement.

Malheureusement, le coup militaire illégal de février 2021 a changé tous les plans et met en péril la vie de millions d’habitants.  Le peuple du Myanmar est en danger, a-t-il averti.  Les dirigeants militaires irresponsables ont réduit à néant l’état de droit et il est impossible de garantir la gouvernance et d’atteindre les ODD dans ces conditions, a-t-il ajouté.  Il s’est dit déterminé à reconstruire le pays et à le relever de ces multiples crises.

M. ABDULLAH ALI FADHEL AL-SAADI (Yémen) a accusé les milices houthistes d’avoir imposées une guerre injuste qui a provoqué une révolution.  Elles se sont emparées des institutions des pays, confisqué les réserves de change et imposé des taxes, des douanes et des redevances exorbitantes.  Toutes ces mesures ont conduit à la contraction de l’économie et à la baisse du niveau de vie entre 2010 et 2020.  Les soins de santé de base pour les enfants sont sur le point de s’effondrer et la moitié des établissements de santé ne fonctionnent plus en raison d’un manque de personnel ou de fournitures et l’incapacité de couvrir les coûts opérationnels.  Alors que le Yémen vit « la pire crise humanitaire au monde », le représentant a invité les partenaires internationaux à soutenir les efforts gouvernementaux.

M. Al-Saadi a rappelé les dangers entourant le pétrolier SAFER qui menace toute la région de la mer Rouge s’il advenait que le pétrole qu’il contient fuit.  Il a affirmé que les milices houthistes empêchent les experts onusiens d’accéder au navire pour y effectuer les réparations nécessaires.  De plus, la pandémie de COVID-19 est « une crise dans la crise ».  Les populations vivant dans les secteurs sous contrôle des houthistes n’ont pas accès aux informations nécessaires pour se préserver de la pandémie, a-t-il regretté, avant d’inviter la communauté internationale à faire pression sur les milices pour qu’elles arrêtent de nier l’existence de la pandémie et autorisent l’utilisation des vaccins disponibles, en particulier pour les médecins, les infirmières et les travailleurs du secteur de la santé.

M. RÓBERT CHATRNÚCH (Slovaquie) a souligné que la Deuxième Commission jouait un rôle important dans la lutte mondiale contre la pandémie et les efforts de relance.  Il a également estimé que la lutte contre les changements climatiques, de loin le plus gros problème à régler de toute l’histoire de l’ONU, doit se coordonner face à la triple menace du réchauffement, de la perte de biodiversité et de la pollution.  La COP26 et les autres événements de haut niveau à venir doivent se montrer à la hauteur, a affirmé le délégué.

Il a appelé à des investissements dans la numérisation, les sciences et les nouvelles technologies.  La Deuxième Commission devrait, selon lui, accorder toute son attention aux résolutions ayant trait aux technologies de l’information et des communications (TIC) et aux sciences.

L’éducation, c’est ce qui tient les communautés et nous assure un développement futur, a-t-il poursuivi, espérant que le retour des élèves dans les écoles advienne le plus rapidement possible.  Il s’est aussi félicité du rôle joué par les jeunes dans la réalisation du Programme 2030.  Ce serait une erreur de les exclure des processus de décision.  Plus terrifiés que jamais, ils savent que les décisions prises aujourd’hui auront un impact sur leur avenir, a-t-il commenté.

M. DIAMANE DIOME (Sénégal) après avoir énuméré les conséquences de la tragédie de la COVID-19, a indiqué que son gouvernement a investi plusieurs milliards de francs CFA pour appuyer le relèvement.  Il a ensuite annoncé que l’Institut Pasteur de Dakar commencera à produire des vaccins pour la population dans quelques semaines, exhortant dans la foulée à corriger l’inégalité vaccinale dont pâtissent les pays en développement.  Face aux défis mondiaux, M. Diome a souligné la nécessité d’adopter une approche holistique.  Si nous voulons réaliser le Programme 2030, nous devons mutualiser nos forces et investir dans l’égalité des sexes ainsi que l’autonomisation financière des femmes, a appuyé le délégué.  Pour lui, l’éducation, la santé et l’emploi doivent être accessibles à tous.  Il a aussi milité pour la révision des règles d’octroi de crédit pour les pays en développement ainsi que pour des mesures d’allègement de la dette pour leur permettre de disposer des ressources pour réaliser leur développement.  Le délégué sénégalais a également appelé à renforcer l’action climatique, notamment par le biais du financement climatique.  Pour sa part, le Sénégal vise à réduire de 29% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030.

Aujourd’hui, les pays en développement sont confrontés à des problèmes redoutables, a relevé M. ROSALES RAMIREZ (Honduras), citant les effets des changements climatiques, les écarts croissants en termes d’inégalités, l’urbanisation accélérée et la dégradation de l’environnement.  Autant de facteurs qui ont conduit, selon lui, un nombre croissant de personnes à souffrir de la faim et de la pauvreté.

En tant que pays à revenu intermédiaire, le Honduras a de moins en moins de possibilités d’accéder à des sources de financement abordables, a constaté le délégué.  Il a expliqué que le modèle actuel de classification des pays par niveau de revenu ne permet pas d’établir des priorités adéquates dans l’allocation des ressources de coopération au développement, ce qui se traduit par une aide moins efficace.  Il a réitéré, à cet égard, la nécessité de migrer vers des indicateurs multidimensionnels pour mesurer les réalités du développement et être en mesure d’identifier précisément où et comment les efforts et les ressources doivent être dirigés.

M. DIEGO PARY RODRÍGUEZ (État plurinational de Bolivie) a indiqué que son pays, outre la pandémie de COVID-19, vient de se relever d’une crise politique sans précédent qui fait suite à une tentative de coup d’état en 2019 s’étant traduite par de terribles violences dont des exécutions extrajudiciaires.  Il s’est félicité que le peuple bolivien ait su rétablir la démocratie et l’état de droit en octobre 2020, pour permettre aujourd’hui à la Bolivie de participer aux travaux des Nations Unies pour réaliser les objectifs de développement durable (ODD) partout dans le monde.  Le représentant a indiqué que l’insuffisance de capacités nationales pour faire face aux crises aigües est le premier frein qui gêne la réalisation des ODD en Bolivie.  C’est pourquoi, il a prévenu que sans financements adéquats et sans transferts de technologies conformes aux priorités nationales, la Bolivie ne pourra pas se relever des crises.

Le représentant a salué la pertinence de la Déclaration d’action du Secrétaire général lors du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires en rappelant que l’harmonie entre l’homme et la Terre nourricière n’est pas une option mais une condition sine qua non pour sauver notre planète.  Face aux urgences liées à la crise climatique, le représentant a jugé déterminant que la prochaine COP26 permette d’actionner les « leviers de la justice climatique » dans le respect des principes de responsabilité commune mais différenciée.

La représentante du Chili a relevé que la crise climatique et sanitaire avait mis en exergue l’importance du multilatéralisme pour déployer les efforts mondiaux nécessaires pour parvenir à des résultats plus ambitieux.  En tant que Président de la COP25, le Chili est convaincu qu’il faut faire face aux changements climatiques de façon responsable.  Aussi s’est-il donné pour ambition de parvenir à la neutralité en carbone et à la résilience au plus tard en 2050.  Concernant l’Accord de Paris, la représentante a lancé un appel à tous les pays qui ne l’ont pas encore fait à présenter des contributions déterminées au niveau national renforcées.  Sur le plan énergétique, l’objectif ambitieux du Chili est de fermer toutes les centrales à charbon d’ici à 2040, de mettre en œuvre une nouvelle loi sur l’efficacité énergétique visant à électrifier la totalité du transport urbain d’ici à 2035, et d’encourager la production et l’utilisation de l’hydrogène vert, un combustible propre et durable qui permettra de réduire fortement les émissions de CO2.  Par ailleurs, il travaille à une transition vers des systèmes alimentaires plus durables.

Concernant le Programme 2030, le Chili est convaincu que la connectivité est une condition nécessaire pour réduire la fracture numérique et aussi atténuer les inégalités socioéconomiques qui déterminent l’accès à l’information, au droit à la santé, à l’éducation et au travail, a indiqué la représentante.  Pour parvenir à une reprise durable et inclusive après la pandémie, elle a appelé également à promouvoir un ordre économique multilatéral ouvert, basé sur des règles universelles, qui favorise le libre-échange et l’intégration.  La coopération Sud-Sud est un outil nécessaire pour faire face aux défis actuels, de même qu’une coopération internationale renouvelée qui tienne compte des besoins des pays à revenu intermédiaire et revoie la mesure du développement au-delà du PIB par habitant pour attribuer des ressources, a-t-elle plaidé.

La représentante du Bahreïn a évoqué la vision économique 2020-2030 de son pays pour parvenir au développement durable et a affirmé qu’il poursuit son travail en ce sens malgré les difficultés posées par la pandémie de COVID-19.  Nous mettons l’accent, a expliqué la représentante, sur la coopération avec les agences de l’ONU à différents niveaux mais nous ne renonçons pas pour autant à fournir une aide aux pays pour limiter la propagation du coronavirus.  Le Bahreïn offre d’ailleurs des vaccins à tous les étrangers sur son sol.  Il envisage aussi d’y ouvrir une représentation de l’OMS.

Face aux changements climatiques, surtout à l’élévation du niveau de la mer, le Bahreïn a adopté des stratégies d’énergies renouvelables, convaincu que le travail multipartite est la meilleure approche en la matière, a encore dit la représentante.

M. VILIAMI VA‘INGA TŌNĒ (Tonga) a souligné que les changements climatiques demeurent la plus grande menace pour la région Pacifique.  L’Indice mondial de risque 2020 a classé les Tonga comme le deuxième pays au monde le plus exposé aux catastrophes naturelles, a-t-il indiqué.  Les impacts des changements climatiques intensifient rapidement les vulnérabilités du pays et érodent rapidement ses capacités de résilience.  Il a assuré que son pays tient à accélérer les actions dans le cadre de la mise en œuvre de l’objectif 13 de développement durable et s’est félicité de la finalisation de l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle pour les PIED, à cet égard.  Soulignant en outre le rôle central des océans dans le développement durable des nations du Pacifique, le représentant a expliqué que leur sécurité alimentaire, leurs moyens de subsistance et leurs écosystèmes sont touchés par la surpêche, l’acidification et la pollution, ce qui explique l’attachement des Tonga à la réalisation de l’objectif 14 des objectifs de développement durable.  Bien que les Tonga contribuent à moins de 1% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, le représentant a expliqué que son pays reste néanmoins déterminé à réaliser un avenir énergétique durable.  Les Tonga se sont ainsi engagées à réduire l’utilisation de carburants importés et à promouvoir les énergies renouvelables.

M. JOAQUÍN ALBERTO PÉREZ AYESTÁRAN (Venezuela) a estimé que le monde a les outils pour résoudre les principaux problèmes actuels, y compris les changements climatiques et la pandémie de COVID-19.  En plus de cette pandémie, le délégué a dit que le Venezuela est également confronté à une « pandémie générée par l’agression systématique du Gouvernement des États-Unis d’Amérique par le biais de l’application pénale d’un blocus commercial, économique et financier qui viole de manière flagrante la Charte des Nations Unies, ainsi que toute norme du droit international ».  Il a dénoncé une « politique de terrorisme économique » qui englobe le pillage des ressources souveraines, citant notamment les réserves d’or du Venezuela à la Banque d’Angleterre, ainsi que le pillage des actifs du pays à l’étranger, y compris de la compagnie pétrolière CITGO.

M. Moncada a aussi déploré le refus de droits de tirage spéciaux à son pays par le Fonds monétaire international (FMI), arguant que toutes ces actions s’assimilent à « un acte d’extermination contre le peuple vénézuélien », ce qui constitue selon lui un crime contre l’humanité au regard du Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI).  Enfin, il a réitéré la nécessité de renforcer et élargir la coopération Sud-Sud qui est vitale pour la mise en œuvre des ODD et pour parvenir à la réduction des inégalités.  Il a précisé que cette forme de coopération ne peut être qu’un complément et non un substitut à la coopération Nord-Sud.

Évoquant les conséquences dramatiques de la pandémie et des changements climatiques, Mme MARÍA DEL CARMEN SQUEFF (Argentine) a estimé que c’était l’occasion de penser à des sociétés plus justes et égalitaires.  Des mesures concrètes et novatrices s’imposent, a-t-elle insisté, et les vaccins doivent être considérés comme un bien public mondial.  Une bonne fois pour toutes, des mesures multidimensionnelles doivent être adoptées pour apprécier les mesures de développement et l’éligibilité aux mesures internationales qui en découle.  Relevant que la solvabilité économique et financière est un grand problème, elle a estimé qu’il est temps de promouvoir un accord abordant les processus de restructuration de la dette souveraine.

Concernant les changements climatiques, la représentante a espéré que la COP26 sera un succès.  L’Argentine va améliorer sa contribution nationale à l’Accord de Paris qui avait été présentée en 2016, a-t-elle indiqué, tout en appelant à tenir compte des vulnérabilités et des différences de capacités des économies nationales.  Quant au système alimentaire, l’Argentine estime que la transition vers des systèmes durables doit être graduelle. Il n’existe pas de modèle unique de développement, a-t-elle affirmé.

Mme VILAYLUCK SENEDUANGDETH (République démocratique populaire lao) a indiqué que la pandémie entrave la réalisation des objectifs de développement durable, notamment parmi les pays vulnérables et en situations particulières comme le sien.  La pauvreté et la faim sont en hausse, tout comme la dette, alors que les recettes du tourisme, les investissements et le commerce diminuent, ce qui a entraîné d’énormes pertes de revenus, a-t-elle expliqué.  Elle a indiqué que lors de son examen triennal de 2021, le Comité des politiques de développement a recommandé que la République démocratique populaire lao atteigne les seuils de reclassement des PMA pour la deuxième fois.  Cependant, le pays ayant été fortement touché par la pandémie de COVID-19, le Comité a également recommandé de mettre en place une période préparatoire prolongée de cinq ans avec un suivi et des mesures de soutien à la transition.

Elle a appelé la communauté internationale à assurer une réponse mondiale coordonnée basée sur l’unité et la solidarité afin de venir à bout de la pandémie et de ses conséquences délétères.  La représentante a aussi demandé une évaluation complète de l’impact socioéconomique de la COVID-19 et une assistance technique et financière continue de la part des partenaires de développement, entre autres, pour aider les gouvernements nationaux à faire face aux impacts de cette crise mondiale, protéger les acquis et mieux se préparer aux crises futures.

Selon M. CARLOS AMORÍN (Uruguay), le développement durable est un engagement de long terme impliquant toute une série de facteurs.  L’Uruguay a présenté trois rapports volontaires sur les objectifs de développement durable (ODD) et prépare son quatrième pour 2022, a-t-il annoncé.  Pour l’Uruguay, la route des ODD passe par le respect de l’état de droit, la lutte contre la corruption et la transparence de la vie publique.  Soulignant le rôle crucial à jouer par les Nations Unies alors que la crise climatique, l’une des principales menaces pour le bien être des peuples, frappe de plein fouet la planète, le délégué uruguayen a appelé à mettre en œuvre de toute urgence l’Accord de Paris.  De même, la COP26 doit engendrer des engagements concrets de la part de la communauté internationale en matière de réduction d’émissions, a-t-il espéré.

Appelant à renforcer les capacités institutionnelles des Nations Unies, l’orateur a relevé que les dialogues nationaux sont essentiels pour élaborer une réflexion, et que les perspectives de genre doivent être prises en compte dans tous les domaines.  Le délégué a enfin invité la communauté internationale à réfléchir sur la manière d’établir les critères de classement des pays en développement, celui du seul PIB étant devenu obsolète.  Il a appelé à l’élaboration d’un critère multidimensionnel, qui permettrait de mieux cerner les besoins d'un pays en développement à haut revenu tel que l’Uruguay.

M. GUILLEM KALLIS BALDRICH (Andorre) a appelé à « moins d’égoïsme » et à « davantage de coopération » dans la lutte contre la COVID-19.  Alors que la pandémie a remis en question les modèles de travail, la crise climatique appelle à un système multilatéral renouvelé et renforcé, a-t-il plaidé.  En Andorre, a-t-il indiqué, la question de la lutte contre les changements climatiques est centrale et les jeunes sont particulièrement mis à contribution dans ce domaine.  La décarbonisation du secteur de l’énergie est une condition clef pour atteindre les objectifs de l’Andorre, dont celui d’atteindre la neutralité carbone en 2050.  Le représentant a également signalé qu’une stratégie nationale de biodiversité a été élaborée, et qu’un projet de loi sur l’économie circulaire sera prochainement présenté devant le parlement andorran.

M. ALFREDO JERRY DOMINIQUE RATSIMANDRESY (Madagascar) a assuré que son pays reste engagé pour le succès de la Décennie d’action en faveur des objectifs de développement durable (ODD), notamment dans le cadre de son mandat au Conseil économique et social (ECOSOC) pour 2021-2023.  Il a rappelé que Madagascar a présenté son deuxième Rapport national volontaire pour la mise en œuvre des ODD durant la session 2021 du forum politique de haut niveau pour le développement durable.  Malgré la COVID-19, Madagascar entend poursuivre ses efforts de mise en œuvre des ODD, a assuré le représentant.  Un des objectifs du pays est d’instaurer une santé pour tous, en construisant des hôpitaux et des centres de santé de base dans toutes les régions et districts.  Nous venons de bâtir et d’inaugurer le plus grand stade de football de l’océan Indien, s’est-il par ailleurs enorgueilli, ajoutant que d’autres infrastructures sportives, notamment des stades, des gymnases et une académie nationale de sport de haut niveau, sont prévues.  À cela s’ajoute la construction d’une nouvelle ville, Tana-Masoandro, qui sera la vitrine de l’océan Indien, a fait valoir le délégué avant de mentionner aussi la modernisation du réseau de transport en commun reliant divers points de la capitale.

Sur le plan social, 2 500 000 personnes, soit 500 000 familles, ont bénéficié d’un transfert monétaire durant la crise de COVID-19.  Pour le représentant, cette crise qui perdure est une opportunité pour rectifier le tir, abandonner les initiatives isolées et privilégier le multilatéralisme en gardant à l’esprit la vision de « reconstruire en mieux tout en ne laissant personne de côté ».  Il a rappelé que pendant que le monde luttait contre la pandémie de la COVID-19, la crise climatique a aussi frappé de plein fouet.  Les tragédies climatiques se sont enchaînées, et il ne faut point perdre de vue la préservation de la nature et la protection de l’environnement, a-t-il conclu.

M. AHMED M. A. ABRAHEEM (Libye)a souligné qu’en dépit de ses difficultés, son pays avait veillé à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) en incluant leurs cibles et indicateurs dans ses stratégies, plans et priorités nationales.

Poursuivant, il a indiqué que son gouvernement avait fait face à de grands défis du fait de l’instabilité politique et de la fragilité de la situation sécuritaire.  En effet, a-t-il fait observer, il n’y a nul développement durable sans sécurité et vice-versa, sans oublier les divisions dont souffrent les institutions de son pays.  De plus, a-t-il rappelé, l’économie de son pays est une économie de rente qui dépend du pétrole et du gaz, et en tant que tel, toute discontinuité dans de ce secteur se traduit par un handicap du moteur économique.

Le représentant est ensuite revenu sur les souffrances de son pays en raison de l’instabilité politique, citant les grandes vagues de migration illégale, le crime organisé et la traite des êtres humains.  Cette situation a contribué à l’aggravation des conditions sécuritaires, économiques, politiques et sociales dans son pays, a-t-il témoigné.  Dès lors, il a préconisé de se pencher sur les racines et causes de ces phénomènes, et non de s’arrêter aux seuls symptômes, en vue de parvenir à un véritable développement local dans les pays d’origine avec l’aide des pays de destination.

Mme EMILIJA MARINKOV (Serbie) a estimé que la réalisation des objectifs de développement durables (ODD) est aujourd’hui plus indispensable que jamais pour atteindre l’objectif d’un monde stable qui nous serve tous dans le contexte de la pandémie de COVID-19.  La représentante a mis l’accent sur les initiatives de la Serbie pour obtenir les financements nécessaires à la mise en œuvre des ODD alors que l’Assemblée Nationale a créé un groupe de réflexion pour accélérer cette mise en œuvre.  La représentante a invité les organismes des Nations Unies à réexaminer la pertinence de leurs méthodes de travail afin de mieux répondre aux besoins des pays pour réaliser leurs objectifs de développement.

Elle a ajouté que la pandémie de COVID-19 nous rappelle que nous devons travailler main dans la main pour relever les anciens et nouveaux défis.  La représentante a indiqué que la Serbie avait été le premier pays à vacciner son corps diplomatique et qu’elle avait développé les technologies nécessaires pour produire au moins deux types de vaccin.  Mettant l’accent sur le défi des changements climatiques, elle a souhaité que le relèvement postpandémie soit l’occasion de développer des économiques plus vertes.  Elle a dit que la Serbie avait procédé à d’importants investissements pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre.

M. T.S. TIRUMURTI (Inde) a appelé la communauté internationale à se rassembler pour combattre la pandémie et construire un système résilient qui stimulera la reprise.  Il a constaté que les institutions internationales ont tardé à réagir mais ont fini par agir de manière plus coordonnée.  Selon lui, les technologies numériques ont déjà changé le jeu et leur utilité pour reconstruire en mieux en cette période ne fera qu’augmenter, avec un effet multiplicateur.  L’Inde les a déjà déployées afin d’assurer un développement inclusif, intégré et équitable.  Elle a comblé la fracture numérique par des solutions technologiques conçues pour autonomiser les citoyens.

La plateforme de fourniture de vaccins CoWIN de l’Inde a soutenu la campagne de vaccination et a été mise à disposition du monde comme un bien public.  Il faut garantir une équité vaccinale, a asséné le représentant.  Pour sa part, l’Inde a fourni une assistance médicale et des vaccins à de nombreux pays du monde et elle va renforcer sa capacité de production de vaccins indiens.

Au sujet des changements climatiques, le représentant a fait observer que l’Inde est le seul pays du G20 en voie d’atteindre les cibles de l’Accord de Paris.  La part d’énergie renouvelable dans le mix énergétique atteint par exemple 38%.  Selon lui, l’ambition de parvenir à un monde à zéro émission nette devrait être fondée sur le principe d’une responsabilité commune mais différenciée et sur celui de l’équité.  Les pays développés devraient d’abord montrer qu’ils sont en voie d’atteindre leurs engagements pour 2030 avant de parler de 2050, a-t-il estimé.  En outre, la promesse de ces pays de fournir 100 milliards de dollars pour l’action climatique est loin d’être respectée.

Mme ALLA VOLSKA (Ukraine) a estimé que cette session doit être l’occasion d’examiner le problème de l’insécurité alimentaire en conjuguant les connaissances du passé et le développement scientifique d’aujourd’hui.  L’Ukraine a décidé de rejoindre des initiatives pour contribuer à la sécurité alimentaire au niveau mondial, a-t-elle indiqué, précisant que son pays a exporté des produits alimentaires, avant et pendant la pandémie.  Elle a aussi insisté sur l’importance d’éliminer les obstacles aux échanges commerciaux, pour ensuite suggérer la création d’un mécanisme de prévention de l’insécurité alimentaire et d’alerte rapide en cas de menace à la sécurité alimentaire.

La représentante a également souligné l’importance de la numérisation dans le cadre du développement.  Elle a indiqué que presque la totalité des 70 services du pays sont accessibles en ligne.  Les Ukrainiens ne sont donc plus obligés de faire la queue, de perdre leur temps ou de subir la corruption.  En 2020 un certificat numérique pour les déplacés a été lancé et le Président de l’Ukraine vient par ailleurs de signer une loi portant création du plus grand centre de développement de l’informatique de l’Europe centrale et orientale.  Les services informatiques devraient représenter 12% de notre PIB dans quelques années, a-t-elle ajouté.

M. KUPKUMU (Sierra Leone) est revenu sur l’impact de la pandémie de COVID-19 sur la réalisation des objectifs de développement durable (ODD), en particulier pour les pays les moins avancés (PMA) où cette crise a entraîné un recul.  Le représentant a salué la communauté internationale, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et les Nations Unies pour avoir mis sur pied le Fonds de relance et de relèvement.  Il a réitéré la nécessité d’un soutien continu à l’ONU pour lui permettre d’aider les PMA à atteindre les ODD.  La Sierra Leone, a affirmé le représentant, continue d’appliquer des initiatives concrètes pour la croissance et la stabilité, grâce au Plan national de développement qui accorde la priorité au développement humain.  L’éducation y est à l’honneur, avec 20% des investissements publics pour assurer à tous les enfants gratuité et qualité de l’enseignement.  Mais, a fait observer le représentant, le déclin de l’aide publique au développement (APD) limite l’accès aux liquidités pour des pays, en particulier les PMA, qui ont déjà des problèmes de solvabilité.  Avant de conclure, il a fait remarquer que la pandémie a mis en évidence le caractère incontournable de la révolution numérique, et, par conséquent, il a demandé des moyens pour un transfert accéléré des technologies et le renforcement des capacités des PMA pour combler le fossé numérique.

M. AHMED HAMOOD FAISAL AL BUSAIDI (Oman)a affirmé partager la préoccupation de la communauté internationale au sujet de l’exploitation par Israël des ressources naturelles dans le territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est et dans le Golan syrien occupé, un point à l’ordre du jour de la Deuxième Commission.  Il a critiqué les dommages causés aux terres agricoles, aux vergers et aux ressources hydriques, en plus de la confiscation de terres, ce qui a considérablement affecté, a-t-il déploré, les capacités du peuple palestinien et de la population arabe des territoires occupés.

Dès lors, le représentant a appelé Israël, en tant que Puissance occupante, à cesser immédiatement de prendre toutes mesures et actions contraires au droit international, notamment le pillage des ressources naturelles dans les territoires palestiniens, y compris Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé.

M. SONGELAEL W. SHILLA (Tanzanie) a réclamé des efforts coordonnés et l’équité vaccinale pour pouvoir relever les défis conjugués de la pandémie et du développement durable.  À cet égard, il a plaidé pour un système indépendant et apolitique de coordonnateurs résidents des Nations Unies, concentrés sur les priorités du développement durable des pays où ils travaillent.  Depuis 2015, a-t-il affirmé, la Tanzanie intègre le Programme 2030 dans tous ses plans de développement, ce qui lui a permis d’enregistrer une croissance économique « robuste » d’une moyenne de 6 à 7%, sauf pour l’année 2020 où elle a chuté à 4,9%, à cause de la pandémie de COVID-19.  En outre, plusieurs mesures d’atténuation et d’adaptation ont été prises contre les effets des changements climatiques, « l’un des plus grands défis de nos efforts de développement ».

Illustrant la détermination de son pays, le représentant s’est enorgueilli de ce que son pays, en collaboration avec d’autres parties prenantes, ait mis en place un système annuel de reboisement visant à planter 276 millions d’arbres pour constituer un puit de carbone.  Le Gouvernement est sur le point d’interdire le bois de chauffe et le charbon et s’efforce de connecter toute la population au réseau national d’énergie.  Grâce à une production qui est passée de 1 308 mégawatt à 1 602, entre 2015 et 2020, le taux d’accès à l’électricité a bondi de 67,8% à 78,4%.  La centrale hydroélectrique Julius Nyerere en construction devrait produire 2 115 mégawatt, réduire le coût de l’énergie et favorisera l’industrialisation.  Le représentant s’est aussi enorgueilli du succès des réformes qui ont permis de supprimer le chevauchement des mandats parmi les agences de réglementation et d’améliorer le climat des affaires grâce aux plateformes numériques.  La réforme du système fiscal a, quant à elle, attiré les flux d’investissements directs étrangers, s’est aussi réjoui le représentant.

Selon M. MUHABI JAMES LUNGU (Zambie), une des grandes valeurs du nouveau Gouvernement zambien est l’augmentation de la participation des femmes à la gouvernance du pays.  Il a fait savoir que la Zambie a intégré 75% des objectifs de développement durable (ODD) dans son septième plan de développement national ainsi que dans son huitième, le plus récent, courant de 2022 à 2027.

Le pays a enregistré de bons résultats dans le secteur de la santé, de l’éducation et de l’énergie.  Néanmoins, les défis demeurent nombreux, notamment la pandémie, qui a aggravé les inégalités, chamboulé les chaînes d’approvisionnement et les systèmes agricoles, en particulier dans les régions reculées.  Louant les initiatives de l’OMS et d’organisations partenaires visant à faire des vaccins un bien commun, il a indiqué que la Zambie a pour objectif de vacciner 70% de sa population d’ici au troisième trimestre 2022.  En outre, le Gouvernement redouble d’efforts dans sa lutte contre les informations mensongères et les préjugés ayant entraîné une hésitation vaccinale au sein de la population zambienne.

Enfin, concernant l’énergie, l’orateur a déclaré que le secteur privé pouvait engendrer des inégalités d’accès à l’énergie s’il exerçait trop d’influence.  La Zambie veillera donc à ce que ce secteur soit davantage contrôlé.

M. MOHAMED ABDIRAHMAN OMAR (Somalie) a insisté sur l’importance d’adopter des mesures en faveur de la jeunesse, faisant notamment observer que 70% de la population somalienne est jeune.  Il a indiqué que pour éradiquer la pauvreté, le Gouvernement a mené des réformes et élargi son assiette fiscale.  Le pays entend, en outre, préserver la biodiversité et améliorer la gouvernance environnementale, tout en plaçant les changements climatiques au cœur des préoccupations nationales.

M. ALI CHERIF (Tunisie) a relevé que la crise de la COVID-19 avait montré que la communauté internationale avait une destinée commune.  Elle a aussi montré que les mécanismes de coopération et les outils de résilience sont trop fragiles.  Plusieurs pays en développement doivent choisir entre réaliser les objectifs de développement durable (ODD) et se relever après la pandémie, a fait valoir le représentant.  Rappelant que la Tunisie avait présenté son deuxième rapport national volontaire sur la mise en œuvre du Programme 2030 cette année, il a indiqué qu’elle s’était engagée à mettre en œuvre ce programme malgré les défis du terrorisme, des migrations et de la pandémie, entre autres.  La Tunisie s’attache à lutter contre la pauvreté et à assurer la sécurité alimentaire de manière prioritaire, a-t-il précisé, appuyant dans la foulée les résultats du Sommet mondial sur la sécurité alimentaire tenu en septembre.  Le délégué a insisté sur l’impératif du renforcement de la coopération Sud-Sud et d’une architecture mondiale de lutte contre la corruption.  Il faut, en outre, s’engager à agir résolument contre les changements climatiques, a-t-il plaidé, émettant l’espoir que les résultats de la COP26 seront à la hauteur des attentes de la communauté internationale.

Mme CAROLYN RODRIGUES-BIRKETT (Guyana) a d’emblée plaidé pour que les vaccins contre la COVID-19 soient traités comme un bien public mondial.  Parallèlement à la pandémie, le représentant s’est également préoccupé de la menace existentielle des changements climatiques et de leur capacité à infliger des destructions encore plus importantes que celles du coronavirus.

Il a appelé à une action ambitieuse de réduction des émissions pour atteindre l’objectif de 1,5 degré Celsius, alertant du grand risque que courent les petits États insulaires en développement et les États à faible revenu.  Les changements climatiques ne sont pas un phénomène futur, mais actuel.  « Nous en ressentons les effets tous les jours. »

À quelques semaines de la COP26 à Glasgow, le représentant s’est inquiété du fait que l’engagement des pays développés à mobiliser 100 milliards de dollars par an pour l’action climatique dans les pays en développement, n’a pas été respecté.  Il a espéré que cette question sera abordée lors de la COP26 et qu’elle ne restera pas sur la longue liste des engagements non tenus.

Mgr GABRIELE CACCIA, Observateur du Saint-Siège, a déclaré que la pandémie de COVID-19 a fait reculer de cinq ans la réalisation des objectifs de développement durable.  D’ici à 2030, la communauté internationale va devoir déployer des efforts énormes et concertés, a-t-il souligné, et il en va de même pour la mise en œuvre d’autres engagements cruciaux, tels que ceux énoncés dans le Programme d’action d’Addis-Abeba et le Cadre de Sendai.

Pour s’en sortir et mieux se relever, la communauté internationale doit partir d’un sens renouvelé de la fraternité et de la solidarité et miser sur un véritable multilatéralisme, a estimé l’Observateur.  Il a notamment appelé à œuvrer ensemble pour remédier à la situation de ceux qui sont en « marge pharmaceutique » et de ceux qui continuent à endurer des souffrances et des morts inutiles.  C’est particulièrement le cas des vaccins qui doivent être mis à la disposition de tous et partout, a-t-il exigé, appelant par ailleurs à un examen de la fragilité et des insuffisances des systèmes économiques.

Indigné par le fait que les pauvres semblent être devenus presque invisibles, il a appelé à privilégier des modèles économiques centrés sur la personne et le bien commun et qui intègrent aussi des considérations environnementales.  Il a notamment insisté sur l’importance de la protection sociale, y compris pour le secteur informel et les migrants.  Le Saint-Siège souhaiterait, par ailleurs, voir plus de politiques et de programmes axés sur la famille, compte tenu du rôle primordial qu’elle a joué pendant la pandémie.

Pour ce qui est de la Deuxième Commission, le Saint-Siège a appelé à accorder une plus grande attention à la promotion et à la sauvegarde des mandats des différentes entités et forums des Nations Unies, et a dénoncé la tentative de certains de vouloir briser la division utile du travail entre les comités, commissions, réunions et processus, « transformant le tout en organes qui se concentrent sur un nombre limité de questions en litige ».  Plus précisément, a-t-il expliqué, alors que l’importance de respecter les droits de l’homme universels et la dignité humaine dans la promotion du développement humain intégral ne peut être surestimée, la spécificité de ces considérations relève davantage de la Troisième Commission.  Mgr Caccia a également appelé à ne pas perdre de vue le caractère intergouvernemental de la Deuxième Commission, arguant qu’il doit rester la pierre angulaire de ses travaux, y compris de toute délibération sur ses méthodes de travail.  Enfin, il a demandé que le fonctionnement de la Commission pendant la pandémie ne soit jamais utilisé pour modifier de facto son mandat, « qui est et doit continuer d’être la réalisation du développement durable sur ses trois volets intégrés et indivisibles ».

Droits de réponse

Exerçant son droit de réponse, l’Arménie a reproché à l’Azerbaïdjan sa rhétorique incendiaire.  Elle a notamment dénoncé ses menaces de recours à la force, mettant en péril la sécurité de la région et cherchant à isoler le Haut-Karabakh du reste du monde.

« L’agression » azérie de 2020 et la destruction d’infrastructures civiles ont été encouragées par un sentiment d’impunité, en violation de la souveraineté du territoire de l’Arménie, selon la délégation, qui a évoqué des « crimes de guerre ».

À son tour, l’Azerbaïdjan a dénoncé les « agressions » et les « attaques délibérées » des forces arméniennes, ayant provoqué de nombreuses victimes civiles, des destructions de maisons, ainsi qu’un « écocide ».  L’Azerbaïdjan n’a fait qu’utiliser son droit à la légitime défense, dans le respect total du droit international, alors que l’Arménie est coupable de « terrorisme environnemental » en exploitant illégalement les ressources naturelles de l’Azerbaïdjan, notamment ses ressources en eau, a affirmé la délégation.

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