Soixante-seizième session,
Réunions virtuelles - matin & après-midi
AG/EF/3553

Deuxième Commission: sous la double pression des crises sanitaire et climatique, la gageure du développement durable

Il faudrait l’équivalent de 1,7 de la planète pour absorber les modes de consommation actuels: ce chiffre choc a été donné par Ibrahim Thiaw, Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies, pour combattre la désertification, lors d’une séance de débat virtuel de la Deuxième Commission (questions économiques et financières) consacrée au développement durable.

Les délégations se sont demandées comment garder le cap de la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) d’ici à 2030, alors que la crise sanitaire a entravé leurs efforts et que la crise climatique est ressentie, chaque année, plus intensément.  Les pays en développement sont aux prises avec des problèmes croissants concernant le fardeau de la dette, la démographie, les changements climatiques, la rareté de l’eau potable et la désertification, a résumé l’Égypte.  Et tous ont été aggravés par la pandémie de COVID-19.

De nombreux pays en développement, qui ressentent leur vulnérabilité climatique comme une injustice, ont exprimé leur frustration.  L’Éthiopie a rappelé que « la contribution carbone de l’Afrique est insignifiante », alors que c’est l’un des continents les plus touchés par les effets des changements climatiques.  Le Mexique et l’Équateur ont rappelé l’engagement pris par les pays développés signataires de l’Accord de Paris de mobiliser 100 milliards de dollars par an entre 2020 et 2025 dans un fonds vert pour le climat.  Pour El Salvador, « la justice climatique est une nécessité », tandis que l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) a plus sobrement évoqué le principe des « responsabilités communes, mais différenciées ».

Les États de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), confrontés à la vélocité des ouragans ainsi qu’à l’élévation du niveau de la mer, « ont atteint leurs limites en matière d’adaptation » et « n’ont plus de ressources pour lutter », ont-ils témoigné.  Ils réclament, avec les Fidji, un indice de vulnérabilité multidimensionnel, et un rapport du Secrétaire général présenté ce matin va dans leur sens: il indique en effet que « la communauté internationale ne peut pas continuer à déclarer que les PEID (petits États insulaires en développement) constituent un cas spécial pour le développement durable en raison de leurs vulnérabilités particulières, sans, à tout le moins, répondre à leur demande de longue date d’un tel indice ».

Plusieurs délégations ont réaffirmé leur attachement au Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, à l’instar du Mexique dont les efforts de prévention font partie intégrante de son programme de gestion des risques.  Comme ces deux dernières années l’ont montré, se préparer en amont à une crise est plus efficace que de faire face aux répercussions, a pointé le Groupe des États d’Afrique.  Or, fin 2020, 120 pays déclaraient avoir mis en place des stratégies nationales et locales de réduction des risques de catastrophe, lit-on dans un des rapports étudiés aujourd’hui.  Mais Mami Mizutori, Représentante spéciale du Secrétaire général pour la réduction des risques de catastrophe, a déploré une mise en œuvre trop lente et une coopération internationale insuffisante pour soutenir les efforts des pays en développement.  L’AOSIS n’a pas dit autre chose en réclamant un fonds volontaire pour les catastrophes, afin de justement mettre en pratique le Cadre de Sendai.  En outre, le Forum des îles du Pacifique, l’AOSIS et les Fidji ont réclamé un cadre permettant aux PEID et à l’ONU de mettre en œuvre les Orientations de Samoa.

Du fait de la pression climatique, les États Membres veulent une reprise économique en adoptant des « modes de consommation et de production durables ».  Singapour s’est par exemple déclarée en faveur d’une relance « moins gourmande », appelant à trouver des synergies pour « maximiser l’utilisation des ressources », « minimiser les déchets » tout en créant des opportunités économiques, et passer d’un « modèle linéaire » à des « modèles de consommation durables et circulaires ».  L’Équateur a promu un modèle équatorien de « consommation durable » contre la pollution plastique et pour la défense des énergies renouvelables.  Même son de cloche au sujet de l’énergie, où une volonté de transition vers les énergies renouvelables a été affichée par des délégations telles que l’Éthiopie.  Pâtissant d’un accès difficile à l’électricité, elle compte produire 50 gigawatts d’ici à 2030 notamment grâce à l’énergie éolienne et solaire, dans un effort de diversification de son bouquet énergétique.  Singapour veut, lui, quadrupler les déploiements d’énergie solaire et produire localement 30% de ses besoins nutritionnels, contre moins de 10% aujourd’hui.

Changements climatiques, environnement, désertification ont été évoqués tout au long de la journée.  Le Groupe des États d’Afrique a mentionné le coût des attaques de criquets pèlerins.  En Asie centrale, les catastrophes hydriques coûtent près de 500 millions de dollars par an au Tadjikistan, qui a appelé à une protection accrue des glaciers fondant à une vitesse exponentielle.  La délégation tadjike compte d’ailleurs présenter un projet de résolution sur ce sujet devant l’Assemblée générale.  Pour l’Iraq, à la rareté des ressources hydriques s’ajoutent les tempêtes de sable et de poussière qui endommagent la végétation ainsi que la santé des humains en raison des problèmes respiratoires engendrés.  L’Iraq a réaffirmé sur ce sujet l’importance de mettre en place « un mécanisme juste et coordonné » pour déployer « des mesures transfrontalières ».

La République arabe syrienne, Cuba et l’Iran ont dénoncé des mesures coercitives unilatérales sapant les fondements du multilatéralisme et entravant leurs efforts de réalisation des ODD.  Pour l’Iran, la communauté internationale a la « responsabilité morale » de coordonner des efforts efficaces contre l’unilatéralisme.

La Deuxième Commission se réunira de nouveau demain à 10 heures.

RÉUNION VIRTUELLE SUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE

M. SHANTANU MUKHERJEE, Chef du Service de l’analyse des politiques intégrées au sein de la Division des objectifs de développement durable du Département des affaires économiques et sociales (DAES), a présenté quatre rapports du Secrétaire Général.

Le premier, intitulé « Les technologies agricoles au service du développement durable: ne laisser personne de côté » (A/76/227), reconnaît que la science et la technologie ont le potentiel d’accélérer le changement transformateur des pratiques agricoles à l’appui du Programme 2030.  Dans ce contexte, le rapport analyse les tendances technologiques en agriculture et les avantages potentiels, les risques et les incertitudes entourant les technologies émergentes.  Des exemples sont donnés de technologies prometteuses, notamment les biotechnologies, les technologies numériques, les énergies renouvelables, la mécanisation et l’avancement des données, qui peuvent contribuer à fournir des solutions intégrées pour les objectifs de développement durable (ODD) en stimulant la production, en améliorant l’efficacité, en minimisant les déchets et en réduisant la pénibilité dans les systèmes agroalimentaires.

Le second rapport, intitulé « Parvenir au développement durable: réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030, notamment grâce à l’adoption de modes de consommation et de production durables, en faisant fond sur Action 21 » (A/76/212), fait le point sur la mise en œuvre du Programme 2030 pour le développement durable.  Dans son évaluation, a poursuivi M. Mukherjee, le rapport note qu’un an après la pandémie de COVID-19, une grande incertitude entoure encore les perspectives économiques mondiales.  Selon les estimations, le PIB mondial a chuté de 4,3% en 2020, ce qui s’est accompagné de l’ajout d’environ 120 millions de personnes dans l’extrême pauvreté.  Dans sa conclusion, le rapport indique que la pandémie a révélé les faiblesses des modèles de développement actuels.  Dans ce contexte, la transformation de nos économies nécessitera de changer la façon dont nous produisons, traitons, utilisons et gérons nos ressources, ainsi que la conception et la mise en œuvre de la politique économique, a souligné le rapporteur.  Cela nécessiterait des « changements systémiques » et un engagement sans précédent de la communauté internationale pour transformer ces modèles.

Le troisième rapport présenté est intitulé « Suivi et application des Modalités d’action accélérées des petits États insulaires en développement (Orientations de Samoa) et de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement" (A/76/211) et A/76/211/Corr.1). Il passe en revue les progrès réalisés dans la mise en œuvre des Orientations de Samoa au cours de l’année écoulée.

Concernant l’indice de vulnérabilité multidimensionnel, le rapport indique que « la communauté internationale ne peut pas continuer à déclarer que les PEID constituent un cas spécial pour le développement durable en raison de leurs vulnérabilités particulières, sans, à tout le moins, répondre à leur demande de longue date d’un tel indice ».

Enfin, le rapport du Secrétaire général intitulé « Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable » (A/76/206), donne un aperçu des progrès accomplis en vue d’assurer l’accès de tous à une énergie abordable, fiable, durable et moderne et met en évidence les mesures prises par les États Membres et les autres parties prenantes à l’appui de cet objectif.  Le rapport fait également le point sur la mise en œuvre de la Décennie des Nations Unies pour l’énergie durable pour tous 2014-2024, sur le dialogue de haut niveau sur l’énergie et sur les efforts récents et prévus d’ONU-Énergie à l’appui de l’objectif 7 de développement durable.

Mme MAMI MIZUTORI, Représentante spéciale du Secrétaire général pour la réduction des risques de catastrophe, a présenté « le rapport sur la mise en œuvre du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe (2015-2030) » (A/75/240), qui recense les progrès accomplis et les bonnes pratiques à même d’aider les pays à surmonter les difficultés que pose une mise en œuvre effective.

La réduction des risques de catastrophe doit être au cœur de « Notre Programme commun » pour une planète prospère et durable pour les générations actuelles et futures, a d’emblée souligné Mme Mizutori.  D’autant plus que le rapport confirme une tendance alarmante à la hausse de ces risques, avec les pertes économiques et les dégâts ou la destruction d’infrastructures essentielles que provoquent les catastrophes.

Fin 2020, plus de 120 pays avaient fait état de stratégies pour la réduction des risques de catastrophe.  Cependant, la mise en œuvre est trop lente, les défis sont nombreux et la coopération internationale pour les pays en développement est à la peine.  En outre, les évaluations des risques doivent aller au-delà des catastrophes naturelles pour intégrer les risques biologiques, environnementaux et technologiques.  La pandémie de COVID-19 a également montré la nécessité d’améliorer la compréhension des vulnérabilités.

Le Secrétaire général appelle les pays à surmonter les difficultés institutionnelles, en termes de capacités et de financement, qui empêchent la cohérence dans le développement, la mise en place et le suivi de la réduction des risques de catastrophe, ainsi que dans l’adaptation aux changements climatiques et aux plans de développement durable, a souligné Mme Mizutori.  Le Secrétaire général reconnaît également qu’une approche inclusive fondée sur les droits de l’homme peut faciliter l’institutionnalisation de la participation multipartite et aider à lutter contre les inégalités.

Une réunion de haut niveau de l’Assemblée générale en 2023, qui se terminera par l’adoption d’une déclaration politique intergouvernementale, devrait fournir des directives pratiques et des recommandations pour accélérer les mesures durant les sept dernières années du Cadre de Sendai, a conclu la Représentante spéciale

M. IBRAHIM THIAW, Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies pour combattre la désertification, a présenté la section II de la note du Secrétaire général intitulée Application des conventions des Nations Unies sur l’environnement (A/76/225), qui présente le « rapport du secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique ».

Il a déclaré que la désertification et la dégradation des sols font partie des « blessures les plus sérieuses que nous nous infligeons à nous-mêmes ».  La sécheresse est l’une des principales menaces à la paix et à la stabilité, a-t-il ajouté.  Il a néanmoins vu une raison d’être optimiste puisque la restauration des sols paraît être l’une des solutions les moins coûteuses pour relever aux défis tels que les changements climatiques et la réduction de la biodiversité.  Il a quand même rappelé qu’il faudrait l’équivalent de 1,7 de la planète pour absorber les modes de consommation actuels.

M. Thiaw a demandé que les sols soient au centre des efforts de développement durable.  Il a appelé à la réalisation de l’objectif 15 de développement durable (préserver et restaurer les écosystèmes terrestres).  « La gestion durable des sols est l’action la plus concrète que la communauté internationale peut entreprendre. »  Il a estimé que cela peut générer des millions d’emplois durables, particulièrement pour les femmes et les jeunes, et atténuer la vulnérabilité des pays les plus pauvres.  Il a ensuite insisté sur les conséquences négatives des sécheresses et exhorté la communauté internationale à les considérer pour ce qu’elles sont: « des urgences mondiales ».  Seule la coopération internationale permet de remédier à ces urgences qui ne connaissent ni frontières ni idéologies politiques, a conclu M. Thiaw.

Mme NANDHINI KRISHNA au nom de Mme ELIZABETH MARUMA MREMA, Secrétaire exécutive de la Convention sur la diversité biologique, a présenté le « rapport de la Secrétaire exécutive de la Convention sur la diversité biologique » figurant à la section III de la note du Secrétaire général A/76/225.  Elle a indiqué espérer que la COP 15 de la Convention, qui sera convoquée en deux segments en octobre 2021 et avril-mai 2022, débouchera sur une déclaration de Kunming.  Des réunions virtuelles des organes subsidiaires de la Convention ont été organisées pour préparer la COP 15, a-t-elle poursuivi.  La vingt-quatrième session de l’Organe subsidiaire sur les aspects scientifiques, technologiques et techniques, réunie virtuellement, fut très suivie.  La priorité y a été donnée aux questions directement liées au cadre mondial de la biodiversité pour l’après 2020 et des recommandations seront formellement adoptées lors de futures réunions physique, a précisé Mme Krishna.

Les préparatifs du cadre mondial de la biodiversité pour l’après 2020 sont également à un stade avancé, a-t-elle souligné, avant d’indiquer que les discussions sur le projet de cadre se poursuivront lors d’une session de reprise en janvier 2022 à Genève, pour faire avancer les négociations en vue de sa finalisation et de son adoption, lors de la réunion de la COP 15, en avril-mai 2022.  Enfin, Mme Krishna a informé la Deuxième Commission qu’une réunion virtuelle de haut niveau pré-COP a été organisée par le Gouvernement de la Colombie, en consultation avec le Secrétariat, le 30 août 2021.

Mme Krishna, au nom de la Secrétaire exécutive de la Convention sur la diversité biologique, a précisé que le rapport soumis comprend également des détails, comme demandé par la résolution 75/219 de l’Assemblée générale, sur le lien éventuel entre la pandémie de COVID-19 et la biodiversité ainsi que les implications de ce lien sur les efforts de relève à mettre en œuvre.  Elle a conclu son intervention en déclarant que « le recouvrement de la biodiversité doit être considéré comme le défi déterminant de notre temps ».

Mme VIBEKE JENSEN,  au nom de Mme STEFANIA GIANNINI, Secrétaire générale adjointe à l’Éducation au sein de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a présenté le « rapport de la Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture sur l’éducation au service du développement durable dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 » (A/76/228).

Le texte fait le point sur la mise en œuvre de l’éducation au développement durable dans le cadre du Programme 2030, en particulier pour ce qui concerne le lancement de la feuille de route pour l’éducation au développement durable de l’UNESCO.  Il comprend un compte rendu de la Conférence mondiale de l’UNESCO sur l’éducation en vue du développement durable organisée en mai 2021 à Berlin, ainsi que les conclusions des consultations menées auprès des États Membres, des principales parties prenantes et des organismes des Nations Unies.

Mme Jensen a déclaré qu’il fallait mieux préparer les enseignants et les apprenants à faire face aux changements climatiques, et qu’un travail d’action climatique devait être une composante clef des programmes de tous les secteurs du système éducatif.

Conformément à la déclaration de Berlin, les États membres de l’UNESCO sont appelés à verdir leur programme scolaire.  « Les jeunes sont anxieux et exigent cela », a martelé Mme Jensen.  L’UNESCO va organiser une session spéciale à la COP26 de Glasgow le mois prochain, rassemblant les ministres de l’environnement et de l’éducation de tous les pays pour mettre en œuvre ces changements de programme, a annoncé la Secrétaire générale adjointe.

Les fermetures d’écoles dans de nombreux pays, parfois totales, à cause de la pandémie, créent des dommages incalculables, a-t-elle aussi noté, appelant à ce que tous les plans de relèvement éducatifs soient « sexo-spécifiques ».  « Nous vivons un moment décisif pour faire face à une double crise, éducative et climatique », a conclu Mme Jensen.

M. JAMES GRABERT, Directeur de la Division de l’atténuation de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), a fait part, au nom de Mme Patricia Espinoza, Secrétaire exécutive de la CCNUCC, des conclusions de la section I du rapport (A/76/225) du Secrétaire général sur l’application des conventions des Nations Unies sur l’environnement, à savoir le « rapport de la Secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques sur les travaux de la Conférence des Parties à la Convention ».

La pandémie de COVID-19 a bouleversé le calendrier de la CCNUCC en 2020 et a eu des retombées importantes sur sa capacité à atteindre ses objectifs, a fait savoir M. Grabert.  L’absence de négociations formelles en 2020 s’est traduite par un manque de décisions formelles sous l’égide de la CCNUCC, a-t-il précisé.  Aussi le Secrétariat de la Convention a-t-il renforcé son soutien juridique et procédural et a facilité les réunions virtuelles afin que les Parties puissent continuer à progresser dans le cadre de la Convention, du Protocole de Kyoto et l’Accord de Paris.

Une autre réalisation importante en 2020 a été la facilitation de l’entrée en vigueur de l’amendement de Doha, établi par le Protocole de Kyoto en 2012.  En raison du report de la COP26, qui aura lieu à Glasgow en novembre, les présidences des Conférences des Parties et des organes subsidiaires ont organisé des consultations virtuelles avec les Parties et les groupes de négociation sur l’Accord de Paris ou sur le financement de l’atténuation et de l’adaptation.

Nous sommes en retard sur le calendrier fixé par la CCNUCC, a fait observer M. Grabert.  La pandémie a réussi à ralentir les travaux mais elle n’a pas ralenti les changements climatiques, a-t-il prévenu.  En outre, elle a désavantagé les populations qui étaient déjà vulnérables.  Nous devons intensifier et donner un nouvel élan à l’action pour le climat pour réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre et augmenter la résilience, a plaidé M. Grabert.  Nous devons agir de manière décisive et urgente, a-t-il conclu.

M. LIFENG LI, Directeur du Département des sols et de l’eau de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a présenté le « rapport du Secrétaire général sur la lutte contre les tempêtes de sable et de poussière » (A/76/219).  Il a indiqué que les tempêtes de sable et de poussière sont une préoccupation grandissante pour la communauté internationale.  Ces tempêtes affectent directement la réalisation de l’objectif 11 de développement durable (rendre les villes sûres et durables) et engendrent des coûts économiques, sociaux et environnementaux qui ne cessent de s’accroître, a-t-il expliqué.

Le Directeur a insisté sur le rôle de la Coalition des Nations Unies pour la lutte contre les tempêtes de sable et de poussière, qui regroupe 15 entités onusiennes et qui en est à la phase de mise en œuvre de son action.  La nature transfrontalière de ces tempêtes a ainsi poussé la Coalition à donner la priorité à l’encouragement des collaborations régionales entre pays touchés par lesdites tempêtes, a-t-il indiqué.  La mobilisation des ressources nécessaires au financement de la réponse à ces phénomènes sera la prochaine étape critique.  Enfin, il a déclaré que de nombreuses lacunes subsistent en ce qui concerne la compréhension de ce phénomène, notamment la collecte de statistiques.  Il convient de combler ces lacunes en vue de contribuer à la réalisation du Programme 2030, a-t-il conclu.

M. JAMIL AHMAD, Directeur du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), a présenté le « rapport de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement du PNUE » (A/76/25) et le « rapport du Secrétaire général sur le Renforcement de la coopération pour la gestion intégrée des zones côtières aux fins du développement durable » (A/76/354).

Pour le premier, M. Ahmad a rappelé qu’une réunion en ligne a eu lieu en février 2021 lors de laquelle les participants ont souligné les liens inextricables entre la nature et l’homme, la santé, ainsi que les crises climatiques et la pollution.  Il a également indiqué qu’à sa cinquième session, l’Assemblée pour l’environnement a approuvé un message final consensuel, mettant l’accent sur plusieurs priorités: soutenir une reprise après la pandémie de COVID-19 qui soit durable, inclusive et qui protège la planète; stimuler la consommation et la production durables; revitaliser nos économies et créer des emplois décents et durables; réaliser de réels progrès dans l’éradication de la pauvreté; renforcer notre résilience future à des crises semblables; redoubler d’efforts pour mettre en œuvre le Programme d’action d’Addis-Abeba; réaffirmer l’urgence à mener des actions pour mettre en œuvre le Programme 2030; et souligner l’importance cruciale de faire de nouveaux progrès dans toutes les instances multilatérales pour l’environnement.  M. Ahmad a également indiqué qu’un autre résultat important a été l’approbation de la stratégie à moyen terme du PNUE, qui prévoit le renforcement de ses trois objectifs stratégiques: « stabilité climatique », « vivre en harmonie avec la nature », et « vers une planète sans pollution ».

En ce qui concerne le rapport à l’Assemblée générale, il offre une excellente occasion d’intégrer davantage les résultats de la cinquième session de l’Assemblée pour l’environnement dans les travaux et les discussions de l’Assemblée générale, s’est réjoui M. Ahmad.  Il a ainsi invité les États Membres à prendre note du rapport et des trois décisions adoptées par l’Assemblée pour l’environnement à sa cinquième session; à réaffirmer la nécessité d’assurer la durabilité, la prévisibilité et la stabilité du financement du PNUE; à recommander la participation du Président de l’Assemblée générale et du Président du Conseil économique et social à la reprise de la séance de la cinquième session de l’Assemblée pour l’environnement et en session extraordinaire; et à inscrire à l’ordre du jour provisoire de la soixante-dix-septième session de l’Assemblée générale, au titre du point intitulé « Développement durable », un sous-point intitulé « Rapport de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement du Programme des Nations Unies pour l’environnement ».  L’Assemblée générale souhaitera peut-être également donner suite à l’invitation de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement à examiner l’événement approprié pour l’adoption d’une déclaration politique pour une réunion de haut niveau des Nations Unies, a conclu M. Ahmad.

Mme SOFIA GUTIERREZ, Directrice adjointe pour le développement durable du tourisme de l’Organisation mondiale du tourisme des Nations Unies (OMT), a présenté le rapport intitulé « Tourisme et développement durable en Amérique Centrale (A/76/217).

Elle a fait remarquer que le tourisme détient un potentiel de développement socioéconomique « énorme », notamment pour les femmes et les jeunes, les milieux ruraux et autochtones.  Attention, cependant, à préserver leur capital culturel, a-t-elle prévenu.

En dépit des nombreux défis liés à la pandémie, beaucoup d’efforts ont été faits pour développer le tourisme durable mais « comme on peut s’y attendre, il n’y a pas eu beaucoup de progrès ces deux dernières années », a-t-elle commenté, tout en reconnaissant que le tourisme doit continuer de contribuer au développement durable essentiel.  La rapporteuse a aussi mis en lumière la nécessité d’une collaboration régionale plus robuste, faisant valoir, à cet égard, le Système d’intégration de l’Amérique centrale (SICA) qui sera utilisé plus activement comme tremplin pour une approche régionale intégrée.  « Les jalons à venir en matière de développement durable donnent aux pays d’Amérique centrale une impulsion pour répondre à toutes ces questions. »

Mme Gutierrez a appelé à encore plus d’ambition pour la lutte contre les changements climatiques, la promotion de la diversification du tourisme à l’aide de partenariats public-privé, la préservation du patrimoine culturel, la promotion du développement durable, et aussi « pour garantir une relève durable, avec de la résilience ».

Elle a enfin signalé que l’OMT propose des rapports moins fréquents, « plutôt tous les 5 ans que tous les 2 ans », et ce, afin de moins utiliser de ressources techniques et administratives.  Cela pourrait, à son avis, constituer un grand pas en avant pour revitaliser les travaux.

M. MOISES VENANCIO, Conseiller régional au Bureau régional pour les États arabes du Programme de développement des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), a présenté le « rapport du Secrétaire général relatif à la Marée noire sur les côtes libanaises » (A/76/298).

Le rapport rend compte des progrès accomplis concernant la catastrophe écologique provoquée par la destruction par l’aviation israélienne, le 15 juillet 2006, de réservoirs de stockage de carburant situés à proximité de la centrale électrique de Jiyeh, au Liban, qui a provoqué une marée noire qui s’est répandue sur les deux tiers des côtes libanaises et au-delà.

Dans sa résolution 75/209, l’Assemblée générale avait de nouveau demandé au Gouvernement israélien d’assumer sa responsabilité de dédommager rapidement et convenablement les gouvernements libanais et syrien, pour les dégâts occasionnés.  Or, à ce jour, le Gouvernement israélien n’a toujours pas assumé la responsabilité de l’indemnisation, a fait savoir M. Venancio.  Cette indemnisation est d’autant plus importante que les dommages subis par le Liban se chiffraient en 2014 à 856,4 millions de dollars.

Mme NURZHAN RAKHMETOV(Kazakhstan), au nom des pays en développement sans littoral, a déclaré que la pandémie a accru la vulnérabilité de ces pays face aux catastrophes et réduit leur capacité d’adaptation aux changements climatiques.  Des actions décisives sont nécessaires, a-t-elle souligné.  La représentante a indiqué que, même si les pays en développement sans littoral n’ont pas de terres côtières, les océans déterminent leurs modèles climatiques et météorologiques.  Ils ont ainsi besoin d’un soutien accru pour lutter contre les changements climatiques, a-t-elle plaidé.  « Nous devons renforcer le multilatéralisme inclusif pour garantir qu’aucun pays ne soit laissé pour compte et que les objectifs de développement durable soient pleinement mis en œuvre », a-t-elle insisté.

Au nom du Groupe des États d’Afrique, Mme MERIEM EL HILALI (Maroc) a souligné que la réalisation des objectifs de développement durable représente un défi majeur en Afrique, notamment en raison de la crise sanitaire et la crise climatique.  Les conséquences des catastrophes climatiques sont également particulièrement marquées en Afrique, a ajouté la représentante, mentionnant le coût des attaques de criquets pèlerins.  Selon elle, la COP26 doit permettre de prendre des décisions audacieuses à la hauteur des objectifs ambitieux.  La pandémie ayant montré combien l’accès à l’énergie est important, la mise en œuvre de l’objectif 7 de développement durable (ODD) est prioritaire en Afrique.  Ces deux dernières années ont en effet montré qu’être préparé à une crise est plus efficace que de faire face à ses répercussions.  À cet égard, le Groupe met en exergue le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe.

Quant aux petits États insulaires en développement (PEID), ils restent confrontés à d’énormes vulnérabilités face aux conséquences des changements climatiques, ce qui sape leurs efforts de relance et de développement durable.  La coopération internationale et régionale ainsi que la coordination en matière de politique pour le financement de stratégies vertes sont à cet égard essentielles.  En conclusion, la représentante a souligné qu’assurer une éducation de qualité et un enseignement tout au long de la vie sont au centre des priorités pour le Groupe des États d’Afrique.

Selon M. ENRIQUE AUSTRIA MANALO (Philippines), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), le programme « Vision 2025 » de l’ASEAN et le Programme 2030 se complètent: tous deux donnent la priorité aux approches inclusives du développement durable.  Encourageant l’accélération des efforts visant à atteindre les objectifs de développement durable (ODD), l’ASEAN s’engage à renforcer sa coopération avec l’ONU dans cinq domaines clefs : l’éradication de la pauvreté; l’amélioration des infrastructures et le renforcement de la connectivité; la promotion de la consommation et de la production durables; le renforcement de la gestion durable des ressources naturelles; le renforcement de la résilience.

En tant que région parmi les plus exposées aux catastrophes naturelles dans le monde, qui causent un nombre considérable de décès et des pertes économiques substantielles, l’ASEAN dispose de son propre accord sur la gestion des catastrophes, nommé AADMER.  Il sert, a expliqué M. Manalo, de plateforme commune et de colonne vertébrale de la politique régionale pour la gestion des catastrophes.  « La vulnérabilité et l’impact des changements climatiques constituent une préoccupation majeure pour l’ASEAN: six de ses pays membres figurent parmi les vingt pays les plus vulnérables aux changements climatiques dans le monde ».   Réaffirmant son attachement à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et à l’Accord de Paris, en particulier au principe des responsabilités communes mais différenciées et des capacités respectives, compte tenu des différentes situations nationales, l’ASEAN attendra avec intérêt la COP26.

Le délégué a précisé que l’ASEAN élabore actuellement son plan stratégique pour l’environnement (ASPEN), qui servira de guide pour la prochaine décennie.  Il couvrira les principaux domaines de coopération en matière de protection de lenvironnement et de développement durable, tels que la conservation de la nature et la biodiversité, l’environnement côtier et marin, la gestion des ressources en eau, les villes écologiquement viables, les changements climatiques, les produits chimiques et les déchets, l’éducation à l’environnement et la consommation et la production durables.  Enfin, reconnaissant les liens potentiels entre la perte de biodiversité, la dégradation des écosystèmes et les zoonoses, l’ASEAN s’engage à intégrer la biodiversité dans sa réponse à la COVID-19 et dans la prévention des pandémies futures.

M. SATYENDRA PRASAD (Fiji), Président du Forum des îles du Pacifique, a indiqué que les dirigeants du Forum ont adopté le Cadre en faveur d’un développement résilient dans le Pacifique qui vise à diminuer la vulnérabilité face aux changements climatiques et aux catastrophes naturelles.  Nombre des défis que nous connaissons exigent une coopération internationale renforcée, a-t-il dit, en appelant à la mise en œuvre des Orientations de Samoa, du Cadre de Sendai et de l’Accord de Paris.  Il a exhorté les pays qui ne l’ont pas encore fait à ratifier l’Accord de Paris.  Il a souligné l’importance des Orientations de Samoa, avant d’appeler à l’achèvement de l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle.

La pandémie a modifié en profondeur le paradigme du développement international, a poursuivi M. Prasad, en appelant à un changement d’approche pour réaliser le Programme 2030.  « Parce que pour la plupart d’entre nous, si ce n’est tous, la route du relèvement sera longue. »  Le lien entre consommation et productions durables, la préservation de la biodiversité, l’atténuation des effets des changements climatiques, l’inclusion des genres et le bien-être des communautés de la région du Pacifique est clair, a ajouté le délégué.  En conclusion, il a appelé à « découpler » la croissance économique de la dégradation environnementale, en plaidant pour une meilleure utilisation des ressources.

M. IAN MC DONALD LIBURD (Saint-Kitts-et-Nevis), au nom de la Communauté des Caraïbes, (CARICOM), a mis en exergue les vulnérabilités uniques qui continuent de faire des États de la CARICOM un « cas particulier » pour le développement durable.  « Nos vulnérabilités préexistantes sont exacerbées, nos économies se détériorent rapidement, notre fardeau de la dette augmente et les impacts des changements climatiques ravagent notre paysage socioéconomique et environnemental », a-t-il précisé.  Or, malgré le mandat élargi établi par les Orientations de Samoa et le Programme 2030 pour soutenir le développement des petits États insulaires en développement, les ressources qui leur sont allouées au sein du Département des affaires économiques et sociales sont restées inchangées, s’est inquiété le représentant.

Les pays de la CARICOM restent pleinement engagés envers les trois objectifs de la Convention sur la diversité biologique: conservation, utilisation durable, et partage juste et équitable des avantages dérivés de l’utilisation de la biodiversité, a par ailleurs indiqué le représentant.  En conclusion, il a appelé à une action intégrée urgente pour endiguer le rythme accéléré de la perte de la biodiversité et pour ralentir les émissions mondiales de gaz à effet de serre.

M. TUMASIE BLAIR (Antigua-et-Barbuda), au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), a confirmé que la pandémie avait mis à mal les systèmes sanitaires des États de l’Alliance.  Favorable à un cadre permettant aux petits États insulaires en développement (PEID) et à l’ONU de mettre en œuvre les Orientations de SAMOA, il s’est dit partisan de l’établissement d’un indice de vulnérabilité multidimensionnel.  L’AOSIS souligne que les PEID sont plus vulnérables aux chocs: l’économie des pays est à l’arrêt; le fardeau de la dette augmente, ainsi que la pauvreté.  La pandémie et les catastrophes rapprochent les pays de l’Alliance d’une crise de la dette et les pays ne peuvent plus répondre aux besoins de leurs habitants, s’est inquiété le représentant.

Favorable à toute stratégie permettant de favoriser les PEID, le représentant a souligné que de nombreux pays reclassés en pays à revenu intermédiaire n’avaient plus accès à des financements.  C’est pourquoi l’AOSIS a lancé un appel pour reconsidérer les processus de reclassement.  Se réjouissant de participer à la Conférence de Doha avec en ligne de mire un nouveau programme d’action, les États membres de l’AOSIS demeurent confrontés à la vélocité des ouragans ainsi qu’à l’élévation du niveau de la mer.  « Ils ont atteint leurs limites en matière d’adaptation » et « n’ont plus de ressources pour lutter », a-t-il ajouté.  Jugeant que la décarbonisation rapide est la seule manière d’éviter une catastrophe, et rappelant que l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré ne pourra être atteint sans des mesures urgentes, l’AOSIS appelle à redoubler d’efforts en matière de financement climatique et à respecter l’engagement financier de 100 milliards de dollars pour répondre aux besoins des pays vulnérables.  Un fonds volontaire pour les catastrophes permettrait de mettre en pratique le Cadre de Sendai, a conclu le représentant.

Mme ALYA AHMED SAIF AL-THANI (Qatar) a assuré que le développement durable faisait partie des grandes priorités de son pays.  La pandémie a montré que la vaccination est nécessaire et le Qatar a pris des initiatives aux niveaux national et régional en ce sens, a-t-elle indiqué.  S’agissant du droit à l’éducation, le Qatar a respecté la journée internationale qui lui est dédiée.

Par ailleurs, le Qatar continue à travailler en coopération étroite avec les organisations internationales et régionales, notamment l’ONU, a assuré la représentante.  Parmi les initiatives du Qatar, elle a cité la fourniture de secours d’urgence en 2020, à hauteur de 20 millions de dollars affectés au PNUD et de 44 millions de dollars d’aide à différents pays.

M. AHMED MAGDY MOHAMED RASHAD ABDELAAL (Égypte) a fait valoir la stratégie à l’horizon 2030 élaborée par son gouvernement pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Les pays en développement sont aux prises avec des problèmes qui vont croissant et qui concernent le fardeau de la dette, la démographie, les changements climatiques, la rareté de l’eau potable, la désertification, qui ont été aggravés par la pandémie de COVID-19, a-t-il fait remarquer.  Tous les programmes mis en œuvre doivent être adoptés conformément aux priorités de chaque pays, a souligné le représentant.  Il a insisté sur l’importance d’un travail équilibré en ce qui concerne les changements climatiques, demandant d’agir de manière ciblée.  À ce sujet, l’Égypte souhaite accueillir la COP27, a annoncé le représentant.

Mme PORNRAWE POENATEETAI (Thaïlande) a insisté sur l’importance d’un égal accès aux vaccins contre la COVID-19.  Elle appelé à reconstruire en mieux, en prônant un développement respectueux de la planète.  La Thaïlande devrait parvenir à la neutralité carbone d’ici à 2065 au plus tard, a-t-elle dit.  Elle a détaillé l’action de son pays pour une gestion durable des océans, avant de plaider pour l’application des Principes de Bangkok sur le statut et le traitement des réfugiés pour que personne ne reste de côté.  La représentante a souligné la nécessité de doter chaque individu de compétences numériques, afin qu’il puisse réaliser son plein potentiel. 

M. SAW YONG KAI (Singapour) a soutenu que placer le développement durable au cœur des efforts de reprise post-COVID-19 permettrait de créer une économie plus résiliente et inclusive à l’avenir.  À cette fin, il s’est prononcé en faveur d’une relance « moins gourmande ».  Nous devons trouver des synergies au niveau des systèmes pour maximiser l’utilisation des ressources, minimiser les déchets et créer des opportunités économiques, a-t-il professé, plaidant pour que le monde passe du modèle linéaire traditionnel de consommation à des modèles économiques plus durables et circulaires.  À Singapour, a-t-il indiqué, nous recourons à la technologie de recyclage des eaux usées et nous étudions la valorisation des déchets.  De plus, le pays travaille au niveau industriel à la transformation des boues d’épuration et des déchets alimentaires en biogaz.

Pour le représentant, il convient aussi de « récupérer plus fort » en se préparant aux chocs et crises à venir.  En tant que petite nation insulaire sans ressources naturelles, Singapour a tiré parti de l’innovation et de la diversification pour améliorer sa sécurité alimentaire, hydrique et énergétique, a-t-il relevé, faisant également état de mesures d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques et de préparation aux pandémies.  Selon lui, le lancement, cette année, du Plan vert 2030 de Singapour témoigne de son engagement à renforcer la résilience par la voie du développement durable.  Le pays va ainsi planter un million d’arbres supplémentaires, quadrupler les déploiements d’énergie solaire et produire localement 30% de ses besoins nutritionnels, contre moins de 10% aujourd'hui.

M. YIREDA (Éthiopie) a rappelé que « la contribution carbone de l’Afrique est insignifiante », alors que c’est l’un des continents les plus touchés par les changements climatiques.  Il a détaillé l’action climatique de son pays, avec notamment la plantation de millions d’arbres.  L’Éthiopie vise à diminuer de 68% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030.  Le délégué a rappelé que son pays fait partie des cinq pays connaissant l’accès le plus difficile à l’électricité et compte produire 50 gigawatts d’ici à 2030.  « L’énergie éolienne et solaire sont au cœur de nos efforts pour diversifier notre bouquet énergétique. »  Il a mentionné le rôle du grand barrage de la renaissance éthiopien dans cette production accrue d’électricité

M. CHENGHANG HUA (Chine) a fait valoir que la réalisation des objectifs de développement durable se heurte à de nombreuses difficultés.  Il a ainsi appelé à travailler ensemble pour aller vers un développement plus solide et plus vert.  Il a également déclaré que les pays développés doivent tenir leurs promesses et soutenir davantage les pays en développement.  Le délégué a conclu son propos en soulignant que la Chine défend une vision de développement nouvelle et innovante, un développement vert et partagé.

M. PETER MOHAN MAITHRI PIERIS (Sri Lanka) a souligné les progrès vers le développement durable réalisés par son pays.  Du fait de sa situation, Sri Lanka comprend bien l’importance d’une économie bleue et verte, a souligné son représentant.  Il a illustré son propos en mentionnant l’existence, à Sri Lanka, d’une université sur les océans.  En outre, a-t-il ajouté, le pays a été pionner en introduisant, en 1029, le cadre de Colombo sur l’enseignement supérieur.  « Nous cherchons une transition vers une économie bleue », a déclaré en conclusion le représentant, qui a précisé que son pays vise une énergie renouvelable et cherche à éliminer les centrales à charbon.

M. MHD. MAJD NAYYAL (République arabe syrienne), la pandémie a prouvé que l’on vivait dans un monde interdépendant et qu’aucun pays ne pouvait triompher seul d’un tel défi.  De nombreux obstacles empêchent la réalisation du Programme de développement durable en Syrie.  D’un côté, les attaques terroristes ont renversé des années de progrès . De l’autre, les mesures coercitives unilatérales imposées par « certains États » ont fait ployer les capacités de l’État syrien en matière de développement durable.  Il sera impossible de réaliser le Programme tant que persistent ces mesures « inhumaines » et « illégales » qui impactent les secteurs sanitaire et humanitaire en Syrie, a martelé le délégué.

M. ANDRÉS DAVID CÓRDOVA CHABLA (Équateur) a indiqué que le plan national de développement du pays (2021-2025) correspondait au Programme de développement durable à l’horizon 2030: le pays cherche à reconstruire en mieux après la pandémie.  Dans la lutte contre les changements climatiques, principale menace de notre temps, « il convient, pour tenir nos promesses, de respecter les principes d’équité et de responsabilité communes, mais différenciées », a-t-il fait valoir.  Inquiet que l’engagement des pays développés de mobiliser 100 milliards de dollars n’ait pas été maintenu, il a appelé à riposter rapidement face à l’urgence climatique lors de la COP26 de Glasgow.

Pays riche en biodiversité mais fragile, l’Équateur espère que la prochaine COP15 s’accordera sur un cadre mondial de la biodiversité et inscrira la communauté internationale dans une vision en harmonie avec la nature d’ici à 2050.  Le délégué a promu un modèle équatorien de « consommation durable » contre la pollution plastique et pour la défense des énergies renouvelables.  La prévention et la résilience font figure d’éléments essentiels de la politique de réduction des risques et de catastrophes, a-t-il noté.

M. AZRIL BIN ABD AZIZ (Malaisie) a indiqué qu’en dépit des défis causés par la pandémie, son pays continue de mettre en œuvre les objectifs de développement durable.  Il le fait en harmonisant les stratégies et initiatives nationales dans le cadre du Plan Malaisie 2021-2025.  Face à la crise climatique, a-t-il précisé, le pays a récemment créé un conseil d’action climatique pour le changement, chargé de définir les stratégies en matière d’atténuation et d’adaptation et de stimuler une croissance économique verte.  Ce conseil a, d’ores et déjà, mis en œuvre un plan de développement 2021-2030 qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 165 millions de tonnes de dioxyde de carbone et à réduire les dépenses de carburant de 35 milliards de dollars en 10 ans.  Le pays s’oriente par ailleurs vers une augmentation de l’utilisation de véhicules électriques et un système de transport à faible émission de carbone.

La Malaisie s’est d’autre part fixée pour objectif d’atteindre 40% d’énergies renouvelables dans son mix énergétique d’ici à 2035, a ajouté le délégué, faisant état d’un recours à l’énergie solaire à grande échelle.  Selon lui, il ne fait aucun doute que l’utilisation d’énergies alternatives intensifiera la croissance verte et stimulera la durabilité énergétique.  C’est pourquoi, a-t-il dit, la Malaisie appelle ses partenaires développés à consentir à des transferts de technologie pour soutenir les efforts des pays en développement dans cette transition énergétique.  Le délégué a également évoqué l’action menée par son pays pour préserver la biodiversité, notamment la publication à son journal officiel des aires marines protégées, conformément aux objectifs 14 et 15 de développement durable (ODD).  En outre, la Malaisie a promulgué une loi sur l’accès aux ressources biologiques, qui vise, entre autres, à réglementer l’utilisation des ressources biologiques, lutter contre la biopiraterie et veiller à ce que les avantages monétaires et non monétaires des ressources biologiques soient partagés équitablement.

M. HUMAM LUAI ABDULMUHSEN AL-SHAIKHLI (Iraq) a souligné l’importance de la solidarité internationale pour contrer les effets de la pandémie de COVID-19 à l’heure où le monde est engagé dans la réalisation du Programme 2030.  Concernant les changements climatiques, l’Iraq est l’un des pays dont la situation est précaire, raison pour laquelle la communauté internationale devrait apporter l’aide nécessaire pour réduire les émissions de gaz à effets de serre, a-t-il plaidé.  Le représentant a aussi évoqué les changements climatiques et la rareté des ressources hydriques qui créeront des défis auxquels l’Iraq devra répondre, ce qui pourrait entraver ses efforts pour le développement durable.

Concernant l’énergie, le représentant a fait savoir que la fourniture d’une énergie à prix raisonnable constitue une priorité pour l’Iraq.  Les tempêtes de sable sont une préoccupation majeure en Iraq, car elles ont un impact sur la végétation et sur le secteur de la santé en raison des problèmes respiratoires que cela engendre, a-t-il expliqué.  D’où l’importance de mettre en place un mécanisme juste et coordonné pour déployer des mesures transfrontalières, a-t-il estimé.

M. ORDAZ TOLEDO (Mexique) a jugé le Programme 2030 « l’instrument le plus important pour le développement durable et la résilience ».  Les programmes du passé ne sont plus utiles et il est l’heure de proposer des solutions novatrices, a-t-il lancé.  Il en a appelé à trouver des synergies entre les conventions relatives à la biodiversité, aux changements climatiques et à la désertification.  Le représentant a aussi appelé à tenir les promesses de 100 milliards de dollars faites au titre de l’Accord de Paris.

Réaffirmant l’attachement du Mexique à l’application du Cadre de Sendai sur la réduction des risques de catastrophe, le représentant a souligné que la prévention fait partie intégrante de son programme de gestion des risques.  Il a ajouté qu’il faut travailler à une relève après la pandémie.  On ne saurait atteindre les objectifs de développement durable sans que les droits humains ne soient respectés, a-t-il également fait observer.

M. CARLOS EFRAIN SEGURA ARAGON (El Salvador) a souligné la vulnérabilité de son pays aux changements climatiques et dénoncé la faiblesse de l’action internationale pour remédier auxdits changements.  Il a demandé un appui technique et financier aux pays en développement, ainsi qu’une aide publique au développement (APD) accrue.  « La justice climatique est une nécessité », a déclaré le délégué, en appelant à traduire les paroles en actes.  Il a détaillé l’action de son pays pour augmenter la résilience et réduire la vulnérabilité, notamment par une protection des forêts et des mangroves.  Près de 90% du bouquet énergétique d’El Salvador est composé d’énergies renouvelables, s’est-il félicité.

Mme MONICA BOHAM (Ghana) a souligné que la pandémie de COVID-19 a créé de multiples crises -sur les plans sanitaire, social, économique, politique et sécuritaire- avant de déplorer que l’inaction ou la réticence des États Membres à coopérer pour résoudre les défis communs nous rappelle tristement la fragilité des liens de notre humanité commune à l’époque actuelle.  Le Ghana estime qu’il y a trois actions essentielles qui doivent être prises pour corriger la mauvaise trajectoire vers la réalisation des objectifs de développement durable (ODD).  Tout d’abord, a précisé la représentante, il faut une action plus audacieuse, plus claire et collective pour assurer l’accès universel aux vaccins, aux diagnostics et aux thérapies.  Ensuite, a-t-elle poursuivi, il est urgent de combler le déficit de financement des ODD, en particulier pour les pays en développement.  Enfin, a-t-elle estimé, la capacité d’accéder et de déployer des solutions innovantes et de nouvelles technologies accélérera considérablement les progrès vers les objectifs.

Au niveau national, des actions ont été entreprises, a expliqué la déléguée du Ghana.  Notamment, le Gouvernement a été contraint de revoir et d’ajuster considérablement le budget national pour refléter les mesures correctrices nécessaires, et les résultats de ces interventions et la résilience de l’économie ghanéenne commencent à se faire sentir, a-t-elle signalé.

Débat interactif

La représentante du Maroc a fait savoir que son pays avait toujours fait de la lutte contre les changements climatiques et la désertification une priorité.  Elle a demandé aux intervenants quel type de synergies seront établies entre la COP22 et la COP15 et comment parvenir à une coopération plus solide entre les États parties et les autres participants des COP.

M. Grabert a indiqué que le Secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques travaille en collaboration avec les représentants de la Convention sur la lutte contre la désertification.

Un représentant de la Convention sur la lutte contre la désertification a fait observer que plus on dégrade les terres, plus du carbone se retrouve dans l’atmosphère, raison pour laquelle on ne peut séparer la lutte contre la dégradation des terres de celle contre les changements climatiques.

Mme AL SHAIJI (Émirats arabes unis) a indiqué que le développement durable constitue le fondement de l’ensemble des politiques de son pays.  « Plus de 600 000 milliards de dirhams » ont été investis au profit de l’énergie durable, a-t-elle donné comme exemple.  Elle a précisé que les efforts du pays se basent sur les meilleures pratiques régionales et internationales et que de lourds investissements ont été consacrés à la construction de centrales solaires, dans l’ensemble du pays.  Ces plans en matière d’énergie solaire ont été couronnés de succès, s’est réjouie la représentante, se disant convaincue qu’il s’agit de la solution la moins coûteuse pour produire de l’énergie dans le monde.  Elle a appelé à une stratégie fondée sur le travail collectif pour réaliser les objectifs de développement durable (ODD), améliorer la qualité de vie des personnes, et développer les énergies renouvelables.

Mme TAHMINA HASANOVA (Tadjikistan) a souligné que la pandémie a mis à nu les vulnérabilités, avant de plaider pour une coopération accrue pour se relever « en mieux ».  Les catastrophes hydriques coûtent près de 500 millions de dollars par an au Tadjikistan, a dit la déléguée, en appelant à une protection accrue des glaciers.  Elle a précisé que son pays compte présenter un projet de résolution sur ce sujet devant l’Assemblée générale.  « Nous espérons ainsi insuffler un nouvel élan dans la protection des glaciers qui connaissent une fonte accélérée. »

M. HAJIMOHAMMADI (République islamique d’Iran) s’est alarmé de ce que « les mesures coercitives unilatérales illégales adoptées par quelques-uns sapent les fondements du multilatéralisme ».  Malgré toutes les restrictions et limitations découlant des sanctions unilatérales illégales des États-Unis, la République islamique d’Iran a redoublé d’efforts pour construire un avenir plus prospère pour son peuple, a déclaré le représentant, citant notamment les domaines de l’éducation, de la participation des femmes dans les secteurs sociaux et économiques, de l’énergie durable, de la science et de la technologie.  L’Iran est devenu l’un des principaux fabricants de vaccins COVID-19, a par exemple souligné le délégué.

Le représentant iranien a enfin mentionné que les circonstances particulières de son pays sous sanctions n’ont laissé aucun accès aux moyens de mise en œuvre de l’action climatique au titre de la Convention.  Il a conclu qu’en cette période critique, la communauté internationale a la responsabilité morale de renforcer ses engagements et de coordonner les efforts efficaces contre l’unilatéralisme si elle entend s’assurer que personne ne sera laissé pour compte.

Mme REEM FAHAD O. ALOMAIR (Arabie saoudite) a déclaré que « la finalité des objectifs de développement durable est d’assurer un avenir meilleur pour tout un chacun », avant de mettre en exergue les réalisations de son pays dans les différents secteurs du développement.  Elle a également souligné les aspirations de l’Arabie saoudite à renforcer le secteur du numérique.  Son pays, qui souhaite créer « une Arabie saoudite verte et un Moyen-Orient vert », appuie les efforts du secteur économique dans la lutte contre les changements climatiques, a-t-elle poursuivi.  Son pays est particulièrement conscient des défis tels que la désertification, a-t-elle fait observer.  « Nous pensons que la coopération est essentielle », a enfin déclaré la représentante saoudienne, avant d’indiquer que « le monde n’a d’autre choix que de faire preuve de solidarité pour surmonter les conséquences de la pandémie ».

M. OWEKE (Kenya) s’est inquiété des problèmes générés par les changements climatiques sur lesquels il a recommandé d’agir.  Il a notamment jugé important que le PNUE puisse mettre en œuvre son mandat et aider les pays de manière holistique.  Notant que la crise sanitaire s’est ajoutée à la crise climatique, il a déploré que ce soient les pays en développement qui en aient payé le plus lourd tribut.  En outre, la pandémie accélère la concentration de la pauvreté dans les pays africains, a-t-il fait observer. 

Le représentant a prié les États d’honorer leurs promesses de soutien financier afin que des investissements puissent être débloqués pour aider à financer la production verte dans les pays en développement.  Conscient du rôle essentiel de la protection de la biodiversité, le Kenya accueillera avec le Portugal la Conférence de l’ONU sur la conservation des océans qui aura lieu en juin 2022.  Le représentant a annoncé avec fierté que le Kenya est parmi les premiers producteurs d’énergie géothermique et qu’il a lancé une stratégie de croissance verte.

M. YURI ARIEL GALA LÓPEZ (Cuba) a constaté que la pandémie avait mis à l’épreuve le système multilatéral et l’ONU elle-même.  Dans le même temps, a-t-il déploré, « Cuba a appelé sans succès à l’arrêt des mesures coercitives unilatérales dont souffre actuellement un tiers de l’humanité ».  La conjonction de crises a réduit à néant les grands principes de développement:  « Nous en sommes loin, dans de nombreux domaines », a regretté le délégué.  La communauté internationale et le système multilatéral ne sont pas à la hauteur, a-t-il ajouté, réclamant une « alliance mondiale revitalisée » et des moyens en faveur des pays en développement.  « Les pays développés doivent honorer leurs engagements historiques », a-t-il ajouté.

Expliquant que Cuba est aux prises avec des défis spécifiques, comme « l’imposition systématique d’un blocus commercial et financier », il a décrié de nouvelles mesures qui ont empêché certains dons de fournitures médicales qui auraient servi à faire face à la pandémie.  L’accès aux carburants et à des fonds a également été empêché par ce blocus.  C’est, plus largement, la principale raison de l’échec de Cuba pour réaliser le Programme 2030, a conclu le représentant.  De son côté, malgré le blocus des États-Unis, Cuba a envoyé des médecins dans des dizaines de pays pour des opérations humanitaires, et « créé trois vaccins anti-COVID ».

Au sujet de la pandémie, M NIZAR KADDOUH (Liban) a dit que la communauté internationale ne pourra obtenir de succès si les vaccins restent l’apanage de pays privilégiés.  À cet égard, il en a appelé à davantage de transferts de technologies et à renoncer à certains droits de propriété intellectuelle.  Si le représentant s’est félicité des initiatives concernant la dette, il a souligné que les pays en développement ont besoin de davantage de soutien et que, pour que la relève soit résiliente, il faut aussi une planète en bonne santé.  Au sujet de l’éducation, le représentant s’est inquiété du fort taux de déscolarisation des filles dans le monde.

M. MAHAMADOU BOKOUM (Burkina Faso) a présenté les actions et progrès réalisés par son pays en matière de développement durable.  En suivant le Plan national de développement économique et social pour la période 2016-2020, puis pour 2021-2025, le Burkina Faso a mis en place plusieurs politiques et stratégies relatives à l’agriculture et à l’irrigation durable, à la sécurité alimentaire et nutritionnelle et à l’élevage, ainsi que plusieurs initiatives importantes dont les engagements nationaux et l’Initiative Pauvreté–Environnement et l’Initiative pour une économie verte.

M. Bokoum a néanmoins regretté qu’en dépit des progrès réalisés, le secteur de l’environnement continue de faire face à des défis dont les principaux sont, a-t-il listé, la gestion durable des ressources naturelles, la réduction des émissions de carbone, la promotion des modes de consommation et de production durables, la lutte contre l’exploitation anarchique des ressources minières et l’amélioration de la gouvernance de l’environnement.  Enfin, M. Bokoum a souligné que le Burkina Faso fait face à d’énormes défis sécuritaires qui obligent l’État à consacrer d’énormes ressources financières au secteur de la sécurité et de la défense nationale, handicapant l’effort du Gouvernement dans ses interventions au plan social et humanitaire, d’une part, et dans son plan d’investissement au profit du développement durable, d’autre part.  Ce pourquoi son pays sait qu’il doit toujours compter sur ses partenaires, a-t-il finalement déclaré.

M. NIRUPAM DEV NATH (Bangladesh) a relevé que la pandémie avait montré la fragilité de notre système économique, précisant que cela avait poussé des millions de personnes dans la pauvreté et perturbé le marché du travail.  Deux étudiants sur trois sont frappés par la fermeture des écoles, a-t-il ajouté.  Estimant que « l’heure est à l’action », il a souligné l’urgence que provoquent les changements climatiques.  Le délégué a ensuite salué la tenue fructueuse du sommet sur les systèmes alimentaires.  Nous devons nous appuyer sur ces événements pour assurer le succès des COP sur le climat et la biodiversité, a-t-il insisté.  Il a précisé que le Bangladesh avait adopté un plan visant à mettre en place des infrastructures pour assurer la prospérité climatique.  Le secteur privé et les investisseurs devraient se manifester afin de fournir un appui financier et technologique, notamment dans les pays vulnérables, a-t-il appuyé.

La pandémie a montré le caractère inadéquat de la réponse internationale face à l’urgence climatique, a-t-il ensuite estimé, se réjouissant de participer à la COP15 de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique.  Le délégué a par ailleurs souligné que la pandémie avait fait la lumière sur le potentiel de la science et de l’innovation pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Nous devons combler la fracture qui existe en matière de distribution des vaccins et nous attaquer aux répercussions de la pandémie, a enfin appelé le représentant.

En tant que petit État insulaire, la Jamaïque se heurte à des vulnérabilités inhérentes entravant nos efforts et notre potentiel de développement, a souligné M BRIAN CHRISTOPHER MANLEY WALLACE.  Mais le pays continue à renforcer son cadre de développement durable national grâce au plan « Vision 2030 Jamaïque ».  Nous sommes convaincus que les Orientations de Samoa constituent un cadre efficace pour tisser des liens à long terme, a ajouté le délégué, appelant le système de l’ONU à renforcer la mise en œuvre de celles-ci.  Il est ensuite revenu sur les difficultés rencontrées par la Jamaïque, ces dernières années, dans la mise en œuvre de son plan Vision 2030, notamment dans les domaines de la sécurité, la sûreté et du développement durable.  Le problème de la Jamaïque n’est pas de mettre en œuvre le Programme à l’horizon 2030 mais de mettre en œuvre des politiques qui permettent d’assurer des progrès pérennes, a-t-il souligné.  Enfin, la Jamaïque accueillera la septième Plateforme régionale pour la réduction des risques de catastrophe dans les Amérique et les Caraïbes du 1er au 4 novembre 2021.  Cette réunion sera l’occasion de réfléchir à la manière dont la crise de COVID-19 peut devenir une opportunité pour parvenir aux objectifs du Cadre de Sendai.

Mme ARAKSYA BABIKYAN (Arménie) a noté que la crise provoquée par la pandémie a amplifié les défis de développement préexistants, ajoutant que cela menace la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD). Ces objectifs sont devenus une partie intégrante de l’agenda de développement de l’Arménie, a assuré sa représentante, en détaillant ses priorités: l’amélioration du bien-être et des capacités des personnes; la transformation économique « verte »; le renforcement de systèmes de gouvernance pour qu’ils soient réactifs et efficaces; l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.  Évoquant le rapport du Secrétaire général sur « l’éducation pour le développement durable », la déléguée a attiré l’attention sur les réformes arméniennes visant à moderniser les écoles, les universités et l’enseignement professionnel.

Le statut de l’Arménie (pays en développement enclavé à revenu intermédiaire) exige de donner la priorité aux stratégies de lutte contre les changements climatiques, a estimé Mme Babikyan.  Elle a indiqué que l’Arménie continue de travailler à la mise en œuvre des programmes d’efficacité énergétique et de technologies intelligentes, citant également la « Stratégie nationale de gestion des risques de catastrophe pour l’Arménie ».  La déléguée a également mentionné les réformes mises en œuvre pour développer les sources d’énergies renouvelables dans le pays, avec pour objectif d’atteindre 15% d’énergie solaire dans la production totale d’électricité d’ici à 2030.

Mme LETICIA MARÍA ZAMORA ZUMBADO (Costa Rica) a évoqué les derniers constats du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), et appelé à une transition vers une économie durable et résiliente.  Des synergies entre climat, biodiversité et développement durable existent, et la COP26 constitue une « occasion en or » pour les faire fructifier, a-t-elle observé.  Des solutions fondées sur la nature sont essentielles pour la durabilité des infrastructures costaricaines.  Un plan de décarbonisation, centré notamment sur les secteurs agricoles et industriels, a été entamé et devrait courir jusqu'à 2050.  Toutefois, d’après la représentante, il faudrait à l’échelle mondiale 6 000 milliards de dollars par an de financement jusqu’à 2050 pour parvenir à réaliser les objectifs de développement durable (ODD) et lutter efficacement contre les changements climatiques.

M. SERGE PAMPHILE MEZANG AKAMBA (Cameroun) a jugé regrettable que dans le monde actuel, malgré les progrès sociaux, technologiques et scientifiques, « 9 citoyens sur 10 respirent un air pollué ».  Le Cameroun travaille pour garantir une efficacité économique, un développement social et une durabilité environnementale à ses citoyens.  L’un de ses défis spécifiques est de mettre en œuvre une stratégie de relance rapide, d’augmenter sa capacité en énergies renouvelables de 30% d’ici à 2030, pour fournir à tous une énergie sûre et durable.  Le Cameroun a également lancé un projet pour remettre en état des millions d’hectares de terres.  Le représentant a enfin appelé à un renforcement des partenariats ainsi qu’à un transfert de technologies efficace.

M. EMERSON CORAIOLA YINDE KLOSS (Brésil) a relevé qu’une grande source de préoccupation est la manière dont nous pouvons accroître la résilience et accélérer les progrès vers la réalisation des objectifs de développement durable.  Il a souligné que le « principe de résilience » nécessite de trouver un équilibre entre les dimensions sociales et socioéconomiques du développement durable.

Selon lui, l’expérience du Brésil dans le domaine énergétique est un bon exemple, car il investit dans des sources renouvelables depuis les années 1970 et les investissements dans l’accès à l’énergie font partie des priorités du Gouvernement.  Faisant observer qu’il n’y a pas de solution universelle en matière de préservation des ressources naturelles, il a donné l’exemple du Brésil qui a adopté des lois parmi les plus strictes au monde, comme son code forestier.  Les changements climatiques sont un autre domaine dont dépend profondément le développement durable, a-t-il relevé, avant de demander de se rappeler du financement climatique, qui est essentiel pour que les pays en développement puissent garantir atténuation et adaptation

M. MOHAMMAD KURNIADI KOBA (Indonésie) a appelé à agir pour lutter contre les inégalités, y compris en ce qui concerne l’accès aux vaccins, et pour la mobilisation de tous pour mettre en œuvre les objectifs de développement durable.  L’engagement pris d’allouer 100 milliards de dollars par an à l’action climatique doit être respecté, a-t-il ajouté, et contribuer à la transition énergétique serait bénéfique pour les pays en développement.  Le représentant a demandé de promouvoir l’inclusivité et le consensus pour le bien de tous plutôt que de poursuivre des intérêts « obtus ».  La solidarité universelle est nécessaire, a-t-il conclus.

À propos de la pandémie, M. TAPIWA ROY RUPENDE (Zimbabwe) a souligné qu’elle affecte les pays les plus vulnérables, notamment les pays d’Afrique.  Des millions de personnes ont été poussées vers la pauvreté, a-t-il déploré, relevant la convergence de la pandémie avec les changements climatiques et les conflits, ce qui éloigne de l’objectif d’éliminer la pauvreté d’ici à 2030.  L’accès aux vaccins pour tous est nécessaire, car plus le virus circulera, plus la crise économique perdurera, a alerté le représentant.  La coopération entre pays, entre générations et entre les secteurs est également nécessaire.  Pour progresser vers les objectifs de développement durable, le Zimbabwe a adopté des plans de stabilisation.  Malheureusement, la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) continue à se heurter aux sècheresses mais aussi à des sanctions économiques imposées par des pays occidentaux.  Le représentant a appelé à « réaligner les priorités » pour accélérer les progrès vers les ODD.

M. IBRAHIM ZUHUREE (Maldives) a dit que « nous ne sommes pas dans la bonne voie pour réaliser le Programme 2030 ».  Il a indiqué que les changements climatiques sont une urgence pour les Maldives, avant d’exhorter les pays à s’acquitter de leurs engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris.  Le sort des Maldives est aussi lié à l’océan, a-t-il dit, ajoutant que la pollution et le réchauffement des océans sont une autre grave menace.  Il a précisé que les méthodes de pêches non-durables sont interdites dans son pays.  Il a insisté sur la dévastation du secteur du tourisme, essentiel aux Maldives, en raison de la pandémie, avant d’indiquer que 85% de la population est vaccinée.  La participation des femmes est cruciale pour un relèvement en mieux, a conclu le délégué.

M. OSCAR SICHIMBA (Zambie) a constaté que la pandémie est venue s’ajouter à des difficultés préexistantes en Zambie, telles que les sécheresses et catastrophes climatiques.  Il a décrit le plan de développement national que suit son pays d’ici à 2026, qui s’appuie notamment sur deux piliers: la création d’emplois et la promotion d’un développement durable.  Il a aussi indiqué que son gouvernement s’emploie à promouvoir une diversification des cultures agricoles, afin de sortir de la culture du maïs, et à renforcer l’accès aux marchés.   Enfin, le délégué de la Zambie a déclaré que son pays œuvre à un meilleur accès de la population à l’éducation, aux technologies du numérique ainsi qu’aux réseaux d’assainissement.

La (Fédération de Russie) s’est engagée à respecter les engagements internationaux en matière de climat, et travaille activement à l’amélioration du cadre juridique national pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris, a déclaré M. IVAN G. KONSTANTINOPOLSKIY.  Pour lui, l’agenda climatique doit jouer un rôle fédérateur pour les États Membres dans l’intérêt du bien mondial.  En revanche, il est inacceptable de s’en servir pour imposer des restrictions injustifiées au commerce international, a-t-il averti.  Se félicitant des résultats du dialogue de haut niveau sur l’énergie qui s’est tenu en septembre dernier, le délégué russe a espéré que les engagements volontaires annoncés à cette occasion seront tenus.  Soulignant ensuite que les petites exploitations agricoles représentent un peu moins de la moitié de la production agricole totale en Russie, il a expliqué que son gouvernement, guidé par le principe de « ne laisser personne de côté », met en œuvre depuis de nombreuses années des projets publics pour soutenir les petites entreprises, y compris les agriculteurs familiaux, en leur allouant des subventions et en développant leur base matérielle et technique.

Mme BILLUR AHMADOVA (Azerbaïdjan) a rappelé que les confinements, pour empêcher la propagation de la COVID-19, ont eu un impact majeur sur la croissance économique, la prospérité, la santé, l’éducation, le tourisme et l’ensemble de la mise en œuvre du Programme 2030.  L’Azerbaïdjan, a-t-elle souligné, a pris une part active à la lutte contre la pandémie et soutenu plus de 30 pays avec une assistance humanitaire, technique et financière.  Au niveau national, a poursuivi la déléguée, l’Azerbaïdjan a approuvé une nouvelle stratégie de développement pour 2021-2030 qui identifie cinq priorités nationales: une économie compétitive durable et en croissance; une société dynamique, inclusive et socialement juste; un capital humain compétitif et une innovation moderne; un retour dans « les zones libérées »; et un environnement propre et une croissance verte.

M. AHMED SAHRAOUI (Algérie) a fait une déclaration sur le point de l’ordre du jour consacré au développement durable, mais, en raison de la mauvaise qualité du son, l’interprétation n’a pas pu être assurée.

Mme ALENA KAVALEUSKAYA (Bélarus) s’est inquiétée de constater que la pandémie avait ralenti la réalisation des objectifs de développement durable (ODD).  Depuis l’adoption du Programme 2030, le Bélarus a été engagé dans sa mise en œuvre, en intégrant ses dispositions au niveau national, a assuré la représentante.  Elle a rappelé que le Bélarus est classé comme un pays à haut taux de développement humain.  Nous avons progressé à l’égard de 80% des ODD selon les classements internationaux, a-t-elle fait valoir.  Cependant, la représentante a regretté que le slogan « Ne laisser personne pour compte » de l’ONU ne soit pas respecté, à cause des sanctions contre le Bélarus.  Il est très important de respecter la trajectoire choisie par les États pour leur sécurité nationale, a-t-elle argué, déplorant que des mesures coercitives fassent obstacle au développement durable mondial.

La représentante a ensuite énuméré les axes prioritaires de la politique de développement de son pays, notamment les modes de consommation durable.  Nous sommes favorables à une transition vers une économie durable sobre en carbone et nous reconnaissons la fiabilité de l’énergie nucléaire, a-t-elle aussi indiqué.  Elle a également plaidé en faveur d’une transition synchronisée à la mobilité électrique, à l’échelle régionale.  Le Bélarus accorde une attention particulière à une coopération régionale et internationale pour mettre en œuvre les objectifs de développement durable, a conclu la représentante.

M. OWOICHO-OCHE AGBO (Nigeria) a appelé à changer de démarche collective pour résoudre les nombreuses difficultés auxquelles le monde est confronté et cesser de reproduire les erreurs du passé.  Il faut une distribution équitable des vaccins et parvenir aux objectifs de vaccination fixés par le Secrétaire général, par le biais d’un nouveau niveau de coopération, a-t-il recommandé.

S’agissant des changements climatiques, le représentant a informé que le Nigeria avait augmenté ses contributions déterminées au niveau national et adopté une approche proactive concernant le Cadre de Sendai sur la réduction des risques de catastrophe.  En juin 2021, le Gouvernement nigérian a annoncé un plan de mise en œuvre des objectifs de développement durable, a dit le représentant qui a, en conclusion, plaidé pour l’amélioration de l’accès à des données fiables et à un financement pour les petits producteurs agricoles.

Mgr FREDRIK HANSEN Observateur permanent du Saint-Siège s’est alarmé que l’exploitation des êtres humains continue et que la pandémie perturbe l’éducation d’un milliard d’enfants.  Il a demandé un accès universel à une éducation de qualité.  « C’est un droit que chacun doit exercer. »  L’éducation ne doit pas être une marchandise, a-t-il insisté.  Il a plaidé à cet égard pour que soit préservé le principal rôle de la famille, en tant qu’espace d’éducation.  « Les parents sont les premiers éducateurs. »  Le délégué a également demandé de promouvoir une culture du soin et de la fraternité humaine.  L’humanité doit parler la langue de la fraternité, a-t-il dit, en demandant de promouvoir un enseignement embrassant tous les aspects de la personne.

Mme AULTMAN, Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), a déclaré que son organisation avait créé un fonds inédit de riposte face aux catastrophes qui opère dans 36 pays.  Près de 139 millions de personnes ont été touchées par une catastrophe naturelle pendant la pandémie, a-t-elle en effet expliqué.  Pour réduire toujours plus les risques de catastrophes, elle a demandé l’application intégrale du Cadre de Sendai et insisté sur l’importance d’approches novatrices en ce qui concerne la gestion de risques.

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