Soixante-seizième session,
8e séance – matin
AG/EF/3561

La Deuxième Commission plaide pour la coopération entre tous, l’agriculture durable et la lutte contre le protectionnisme

La Deuxième Commission (questions économiques et financières) réunie en plénière ce matin a adopté 12 projets de résolution, dont 10 par consensus.  Ces textes font la part belle au développement durable, aux questions de politiques macroéconomiques et au développement agricole, ainsi qu’à l’élimination de la pauvreté et aux groupes de pays en situation particulière que sont les pays en développement sans littoral.

Sur les questions de politique macroéconomique, le projet « Commerce international et développement » réaffirme le soutien de l’Assemblée à un système commercial multilatéral universel, réglementé, ouvert, transparent, prévisible, inclusif, non discriminatoire et équitable sous l’égide de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  Le projet a été adopté par une écrasante majorité à l’exception d’Israël et des États-Unis, qui, dans une déclaration après le vote, ont renvoyé les délégations à leur déclaration générale du 18 novembre 2021.  En substance, les États-Unis ont répété leurs préoccupations quant au libellé relatif au commerce.  Un libellé qui tente, selon eux, de prescrire et d’adopter des mesures ne dépendant pas de l’ONU, et s’apparentant à de l’« ingérence ».  Le texte appelle aussi à mettre fin au recours à des sanctions économiques unilatérales non autorisées par l’ONU.  Appel que les États-Unis ont, là aussi, battu en brèche, assurant que cet outil est « efficace », « légitime », et répond à des menaces pesant sur la sécurité internationale.

L’autre projet du jour ayant provoqué un vote et de nombreuses explications avait trait à l’élimination de la pauvreté en milieu rural, en vue de réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il a profondément divisé les délégations, avec près d’un tiers de voix contre.  Parmi elles, l’Union européenne, qui, bien qu’elle attache une grande importance à cette question, a rejeté plusieurs formulations comme « coopération gagnant-gagnant », peu adaptée au contexte, selon elle.  Les États-Unis ont aussi tiqué sur cette formule, qui reflèterait « l’idéologie d’un État Membre » en particulier, et ont considéré le projet comme un « gaspillage de ressources ».  Quant au Royaume-Uni -parlant aussi au nom de l’Australie, du Canada et de la Nouvelle-Zélande-, il a craint que le texte veuille établir « une scission dans les catégories de pauvreté ».  À l’opposé, la Chine s’est attristée que des délégations refusent la formule « coopération gagnant-gagnant », pourtant « principe fondamental pour gommer les inégalités », et a critiqué les attitudes protectionnistes.

« Bâtir à l’humanité un avenir commun » est l’autre formule du même texte qui n’a pas satisfait toutes les délégations.  L’Union européenne, notamment, a fait valoir que l’idée de communauté des nations est déjà présente dans la Charte des Nations Unies.  Elle s’est opposée à toute réinterprétation de ce concept.

À noter, l’apparition d’une résolution sur les « fibres végétales naturelles » pour le développement durable, dont certaines peu connues, telles que le jute, l’abaca, la fibre de coco et le kénaf, entre autres.  Le projet les qualifie d’« importante source de revenus pour les agriculteurs ».  Facilement recyclables, biodégradables et renouvelables, elles peuvent « encourager l’utilisation rationnelle de l’énergie ».  Le Bangladesh a relevé que leur utilisation permet de soutenir des petits agriculteurs, donnant un nouvel espoir à des familles.

Avec un projet centré sur les partenariats mondiaux, la Deuxième Commission a reconnu la contribution des partenariats dans le contexte pandémique de la COVID-19.  Afin d’atteindre les objectifs du Programme 2030, le secteur privé a un rôle central à jouer, a estimé l’UE, insistant sur la nécessité de mettre en œuvre le Pacte pour l’Afrique 2021-2023.

Sur le point ayant trait au développement durable, la Deuxième Commission a adopté deux projets, l’un sur la promotion des modes de consommation et de production durables, gravement mis à mal par la pandémie, et un autre sur l’application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique.

Avec un projet dédié aux pays à revenu intermédiaire, la Deuxième Commission souligne que l’aide publique au développement (APD), y compris les financements à des conditions privilégiées, reste importante pour de nombreux pays à revenu intermédiaire et qu’il faut des efforts soutenus pour assurer la soutenabilité de leur dette.

S’intéressant également aux pays en situation particulière, la Deuxième Commission a adopté un texte relatif au groupe des pays en développement sans littoral.  Il appelle ces pays et les pays de transit à renforcer leur collaboration transfrontalière, en réduisant autant que possible les entraves aux transports internationaux, en levant les restrictions et en facilitant la libre circulation de biens essentiels.  Si elle l’adopte, l’Assemblée décidera de tenir la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral en 2024, laquelle sera chargée de procéder à un examen d’ensemble de la mise en œuvre du Programme d’action de Vienne.

Concernant un projet dédié au développement agricole, à la sécurité alimentaire et à la nutrition, le Bélarus a critiqué les « pressions insensées » et « inacceptables » pesant sur lui, « poussant des populations vers la famine ».  L’UE a, quant à elle, rappelé que les pratiques agricoles non durables sont un vecteur des changements climatiques, et a donc encouragé le passage à des systèmes alimentaires durables et résilients.  Le texte adopté prône des mesures pour combattre la faim et la malnutrition, en particulier parmi les populations urbaines pauvres, car « l’urbanisation est l’un des principaux moteurs de transformation au XXIe siècle ».

La Deuxième Commission se réunira de nouveau mardi 23 novembre à 10 heures, pour adopter de nouveaux projets.

DÉCISION SUR LES PROJETS DE RÉSOLUTION

Questions de politique macroéconomique

Le projet de résolution intitulé « Commerce international et développement » (A/C.2/76/L.27/Rev.1) a été adopté par 162 voix pour, 2 voix contre (États-Unis et Israël) et zéro abstention.  Il réaffirme que le commerce international est le moteur d’une croissance économique sans exclusion et un moyen d’éliminer la pauvreté, et qu’il contribue à la promotion du développement durable, de la restructuration et de l’industrialisation, en particulier dans les pays en développement.

Notant avec préoccupation que l’Organisation mondiale du commerce (OMC) est de plus en plus mise à mal par l’insuffisance des progrès accomplis dans les négociations commerciales multilatérales, le texte estime qu’il faut la renforcer pour que ses fonctions de règlement des différends, de négociation et de surveillance demeurent viables et efficaces.

En adoptant ce texte, l’Assemblée s’engagerait de nouveau fermement à promouvoir un système commercial multilatéral universel, réglementé, ouvert, transparent, prévisible, inclusif, non discriminatoire et équitable sous l’égide de l’OMC, ainsi qu’une véritable libéralisation des échanges.  Elle soulignerait qu’il est urgent de lutter contre le protectionnisme sous toutes ses formes et de corriger toutes les mesures qui faussent les échanges et sont contraires aux règles de l’OMC.

Par ailleurs, l’Assemblée déclarerait qu’il est primordial de prendre des mesures coordonnées au niveau mondial afin que la distribution de vaccins contre la COVID-19 soit rapide, financièrement abordable et équitable, que les mesures commerciales d’urgence soient ciblées, proportionnées, transparentes et temporaires et qu’elles ne créent pas d’obstacles inutiles au commerce.  Elle demanderait également que des mesures soient prises pour renforcer la capacité du système commercial multilatéral d’accroître l’état de préparation et la résilience face aux pandémies et aux catastrophes.

L’Assemblée engagerait instamment la communauté internationale à prendre d’urgence des mesures efficaces pour mettre fin au recours à des mesures économiques, financières ou commerciales unilatérales qui ne sont pas autorisées par les organes compétents de l’Organisation des Nations Unies, qui sont contraires aux principes du droit international ou à la Charte des Nations Unies, qui contreviennent aux principes fondamentaux du système commercial multilatéral et qui touchent tout particulièrement, mais pas seulement, les pays en développement.

Elle se féliciterait de la tenue à Bridgetown, du 3 au 7 octobre 2021, de la quinzième session de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), sur le thème « De l’inégalité et de la vulnérabilité à la prospérité pour tous », et également de l’adoption de son document final, « Le Pacte de Bridgetown ».  À cet égard, elle réaffirmerait l’importance du rôle de la CNUCED pour l’examen intégré des questions touchant au commerce et au développement et de sa contribution à la mise en œuvre du Programme 2030.

Explications après le vote

La représentante de la Slovénie, parlant au nom de l'Union européenne (UE), a dit accorder une grande importance au multilatéralisme et à un système commercial efficace sous l’égide de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Compte tenu de la pandémie, elle a appelé à faire en sorte que ce système soit plus résilient.  Les questions les plus difficiles, telles que le traitement spécial, ont été mises de côté compte tenu du contexte, mais aucun effort n’a été épargné, a-t-elle assuré.

Le représentant des États-Unis a expliqué avoir voté contre le projet, pour la cinquième fois consécutive, à cause du libellé, qui tente de « prescrire et d’adopter des mesures sur le commerce ne dépendant pas de l’ONU ».  Il a prévenu qu’aucun libellé de l’Assemblée générale ou du Conseil économique et social (ECOSOC) n’entraînera d’obligation des États-Unis du fait de leur ingérence.  Les sanctions économiques utilisées par les États-Unis sont efficaces et légitimes, a argué le représentant.  Quand les États-Unis utilisent cet outil, c’est pour répondre à des menaces pesant sur la sécurité internationale notamment, a-t-il expliqué.

Le projet de résolution intitulé « Amélioration de l’accès aux services financiers pour le développement durable » (A/C.2/76/L.51), adopté par consensus, rappelle que le Programme 2030 comprend plusieurs cibles relatives à la promotion de l’accès aux services financiers.  Le texte rappelle également que le Programme d’action d’Addis-Abeba issu de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement énonce plusieurs politiques et actions visant à garantir que la promotion de l’accès aux services financiers soit régie par des politiques et des réglementations et attend avec intérêt leur mise en œuvre.  Bien que cet accès se soit amélioré ces dernières années, de grandes disparités subsistent dans les pays développés et les pays en développement et entre eux.  À l’échelle mondiale, 1,7  milliard de personnes n’ont pas accès aux services financiers formels et les femmes ne bénéficient toujours pas du même accès que les hommes.

Notant que la téléphonie mobile peut renforcer encore l’accès aux services financiers, le texte souligne qu’il faut faire les investissements nécessaires, notamment dans les infrastructures, par exemple en garantissant un raccordement fiable à l’électricité et au réseau, et dans les systèmes de paiement et d’autres infrastructures financières.

En adoptant ce texte, l’Assemblée générale encouragerait les États Membres à adopter des stratégies d’inclusion financière, notamment numérique, en tenant compte des questions de genre.  Consciente de l’importance croissante des acteurs et des nouveaux instruments et plateformes de technologie financière, qui ont ouvert l’accès aux services financiers à des millions de personnes et offert aux petites entreprises les moyens de lever des capitaux risque, ainsi que du potentiel de l’intelligence artificielle, elle encouragerait les gouvernements à examiner et adapter, selon les besoins, les cadres juridiques et réglementaires pour faire face aux risques et maximiser les avantages de ces nouveaux instruments.

De plus, l’Assemblée préconiserait de recourir davantage aux technologies financières numériques pour le versement des aides publiques, et ce, en toute efficacité et sécurité, sachant que, pendant la pandémie de COVID-19, les services financiers numériques ont rendu possibles les transactions sans contact et sans numéraire.

Elle engagerait la communauté internationale et toutes les parties prenantes concernées à renforcer les programmes d’initiation à la finance qui mettent l’accent sur les effets de la finance sur le développement durable, afin de faire en sorte que tous les destinataires de ces programmes, en particulier les femmes, les agriculteurs et les personnes travaillant dans les micro, petites et moyennes entreprises, acquièrent les connaissances et les compétences nécessaires pour accéder aux services financiers.  Elle les encouragerait également à redoubler d’efforts en vue de ramener au-dessous de 3% les commissions imposées aux migrants pour les envois de fonds et d’éliminer les circuits d’envoi de fonds dont les coûts dépassent 5% d’ici à 2030.

Déclarations après l’adoption

Le représentant des États-Unis a renvoyé à sa déclaration générale du 18 novembre 2021 sur les flux financiers illicites.

La représentante de la Hongrie a fait savoir qu’elle est fermement engagée dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et qu’elle reconnaît le rôle du Programme d’action d’Addis-Abeba pour le financement du développement et l’inclusion financière.  Elle a indiqué ne pas être satisfaite des libellés du paragraphe 13 du préambule et du paragraphe 11 du dispositif.  Elle aurait préféré une référence plus large aux groupes marginalisés et aux personnes en situation vulnérable.  Pour la Hongrie, la liste de certains groupes en situation vulnérable, dont les migrants, aurait dû être évitée.  C’est pour ces raisons que la Hongrie s’est dissociée de ces paragraphes, a signalé la représentante.

Développement durable

Le projet de résolution intitulé « Promouvoir des modes de consommation et de production durables pour réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030, en faisant fond sur Action 21 » (A/C.2/76/L.45) a été adopté par consensus.  Le texte constate avec préoccupation que la COVID-19 a exacerbé les difficultés rencontrées par la communauté internationale, et notamment par les pays en développement, pour adopter des modes de consommation et de production durables et que cette crise risque d’annuler les progrès accomplis sur la voie des objectifs de développement durable (ODD), notamment l’objectif 12.

En adoptant ce projet de résolution, l’Assemblée générale demanderait instamment que les ODD et tous les autres objectifs de développement arrêtés au niveau international soient réalisés pleinement et effectivement et que soient respectés les engagements pris dans les domaines économique, social et environnemental depuis 1992, y compris les objectifs du Millénaire pour le développement et ceux qui ont été fixés dans les trois Conventions de Rio.

Rappelant le Cadre décennal de programmation concernant les modes de consommation et de production durables et le lancement de la stratégie « One Plan for One Planet » (2018-2022), l’Assemblée réaffirmerait qu’il faut poursuivre des initiatives de ce type afin de favoriser la mise en commun des bonnes pratiques et la fourniture d’autres formes d’assistance technique.

Consciente du fait que les modes de consommation et de production non durables comptent parmi les principaux facteurs à l’origine de l’épuisement des ressources naturelles, des changements climatiques, de la perte de biodiversité, de la pollution et de la malnutrition, elle s’engagerait de nouveau à œuvrer à ce que des changements radicaux soient apportés à la manière dont les sociétés produisent et consomment biens et services par l’adoption de modèles économiques durables.

L’Assemblée exhorterait la communauté internationale à continuer d’aider les pays en développement à renforcer leurs capacités scientifiques et techniques pour qu’ils puissent passer à des modes de consommation et de production durables.

Elle inviterait les organisations régionales et sous-régionales à continuer de promouvoir le développement durable dans leur région, notamment en favorisant l’apprentissage par les pairs et la coopération, y compris la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire.

Elle encouragerait vivement la mise en place, à tous les niveaux, de nouvelles mesures et de partenariats multipartites dans l’optique d’exploiter les moyens novateurs de parvenir à une consommation et à une production durables, ce qui permettra de créer des emplois, de promouvoir l’adoption de pratiques commerciales viables et de favoriser la mise en place de chaînes d’approvisionnement mondiales plus durables et plus stables.

Déclarations après l’adoption

Le représentant de l’Union européenne (UE) a expliqué que l’UE avait fièrement rejoint le consensus, qui a transformé ce thème d’une « question obsolète » à une « question centrale ».  Il a loué les progrès accomplis au sujet des modes de consommation durables, et la promesse renouvelée d’adopter des modes économiques durables.  Il a salué une approche basée sur des cycles de vie, comparée à une approche basée sur les énergies fossiles.

Le représentant des États-Unis a dit qu’il restait préoccupé par des questions de procédure.  S’agissant du Programme de développement durable à l’horizon 2030, il a renvoyé à sa déclaration générale du 18 novembre 2021.

Le projet de résolution intitulé « Application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique » (A/C.2/76/L.48), adopté par consensus, note avec préoccupation la tendance persistante à la dégradation des terres et que ce sont les personnes en situation de vulnérabilité qui pâtissent le plus des effets de la désertification, de la dégradation des terres et de la sécheresse.

En adoptant ce texte, l’Assemblée générale engagerait vivement les Parties à appliquer le Cadre stratégique de la Convention (2018-2030), en tenant compte du Programme d’action d’Addis-Abeba issu de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement.  Elle soulignerait qu’il importe d’intégrer la conservation, la protection et la restauration des terres, la gestion durable des terres et la restauration des sols et des écosystèmes terrestres dégradés dans les efforts de relèvement post-COVID-19, en s’attachant notamment à améliorer les moyens de subsistance des plus pauvres.

Soulignant qu’il faut d’urgence renforcer la capacité d’adaptation et la résilience et réduire la vulnérabilité face aux changements climatiques et aux phénomènes météorologiques extrêmes, elle demanderait instamment aux États Membres de continuer à s’investir dans les processus de planification de l’adaptation et de renforcer la coopération dans le domaine de la réduction des risques de catastrophe.  Elle estimerait que les Parties à la Convention et les organismes compétents doivent coopérer davantage pour échanger des informations sur le climat, la météorologie et les systèmes de prévision et d’alerte rapide concernant la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse, sans oublier les tempêtes de poussière et de sable, aux niveaux mondial, régional et sous-régional.

Elle engagerait les pays développés parties à la Convention et les autres parties prenantes concernées à appuyer activement les efforts déployés par les pays en développement parties à la Convention pour promouvoir des pratiques de gestion durable des terres et s’efforcer de parvenir à un monde neutre en matière de dégradation des terres.

En outre, le texte salue l’offre faite par le Gouvernement ivoirien d’accueillir la quinzième session de la Conférence des Parties à la Convention, en mai 2022.  Le groupe de travail intergouvernemental chargé d’élaborer des directives et des mesures d’application efficaces en matière de lutte contre la sécheresse y présentera ses conclusions et recommandations.

Déclaration après l’adoption

Le représentant des États-Unis a soutenu la Convention des Nations Unies et les efforts de lutte contre la désertification.  Il a renvoyé à sa déclaration générale du 18 novembre 2021 concernant le Programme 2030 et le Programme d’action d’Addis-Abeba.

Le projet de résolution intitulé « Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable » (A/C.2/76/L.50), adopté par consensus, s’inquiète que, au rythme actuel des progrès, aucune des cibles des objectifs de développement durable relatives à l’énergie ne soit atteinte au niveau mondial d’ici à 2030.  Dans les pays en développement, en particulier dans les zones rurales, 2,6 milliards de personnes sont tributaires de la biomasse traditionnelle, du charbon et du kérosène pour cuisiner et se chauffer, ce qui accroît de façon disproportionnée la charge de travail des femmes, des enfants et des personnes en situation de vulnérabilité, et nuit excessivement à leur santé.

Même si le nombre de personnes n’ayant pas accès à l’électricité dans le monde est passé sous la barre du milliard, près de 760 millions n’y ont toujours pas accès.  Le texte note que des services énergétiques fiables, durables, modernes et abordables sont essentiels pour faire face efficacement à la pandémie de COVID-19 et aux crises socioéconomiques et pour s’en relever de façon durable, inclusive et résiliente.

En adoptant ce texte, l’Assemblée générale exhorterait les gouvernements et les autres parties prenantes à prendre des mesures pour assurer un accès universel à des services énergétiques fiables, durables et modernes à un coût abordable, accroître la part globale des énergies nouvelles et renouvelables, améliorer la participation des pays en développement aux efforts de coopération dans le secteur de l’énergie et accélérer le rythme d’amélioration du rendement énergétique.

Soulignant que l’utilisation des énergies renouvelables peut contribuer à atténuer les effets des changements climatiques et à renforcer la capacité d’adaptation, l’Assemblée demanderait instamment qu’un appui efficace et rapide soit fourni pour assurer la pleine mise en œuvre des contributions déterminées au niveau national au titre de l’Accord de Paris relatives à l’intensification du déploiement des énergies renouvelables et à l’amélioration de l’efficacité énergétique.

Par ce texte, l’Assemblée prônerait l’élaboration de stratégies axées sur le marché qui soient viables et propres à faire baisser plus rapidement encore le coût des énergies nouvelles et renouvelables et à accroître encore leur compétitivité.  Ce texte met aussi l’accent sur les mesures devant être prises au niveau national pour promouvoir l’accès universel à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable.

Déclaration après l’adoption

M. Le représentant des États-Unis a dit appuyer fermement l’objectif 7 de développement durable, comme son pays l’a démontré lors du dernier dialogue de haut niveau sur l’énergie avec la participation de l’Envoyé spécial pour le climat, M. John Kerry.  S’agissant du Programme d’action d’Addis-Abeba, le représentant des États-Unis a renvoyé à sa déclaration générale du 18 novembre 2021.

Mondialisation et interdépendance

Le projet de résolution sur la « Coopération pour le développement des pays à revenu intermédiaire » (A/C.2/76/L.47), adopté par consensus, note que 29 pays à faible revenu ont acquis le statut de pays à revenu intermédiaire au cours des 15 dernières années.  Le texte note également que les moyennes nationales fondées sur des critères tels que le revenu par habitant ne donnent pas toujours une idée exacte des particularités et des besoins réels des pays à revenu intermédiaire en matière de développement.  Bien que la pauvreté ait été sensiblement réduite, elle persiste dans nombre de ces pays, où 6% de la population mondiale vivant dans la pauvreté est toujours concentrée.  En outre, le service de la dette des pays à revenu intermédiaire a augmenté depuis 2011.

En adoptant ce texte, l’Assemblée générale soulignerait que l’aide publique au développement, y compris les financements à des conditions privilégiées, reste importante pour de nombreux pays à revenu intermédiaire et qu’il faut des efforts soutenus pour assurer la soutenabilité de leur dette.

Appréciant la solidarité dont les pays à revenu intermédiaire font preuve envers d’autres pays en développement, elle inviterait le système des Nations Unies pour le développement à continuer de s’attacher à prendre systématiquement en compte l’appui à la coopération Sud-Sud et à la coopération triangulaire.  Elle lui demanderait aussi de veiller à répondre de manière coordonnée aux besoins variés des pays à revenu intermédiaire, notamment en évaluant avec précision les priorités nationales sur la base de variables non limitées au revenu par habitant.

L’Assemblée inviterait le Groupe des Nations Unies pour le développement durable à élaborer un cadre commun de collaboration avec les banques multilatérales de développement visant à améliorer les synergies aux niveaux régional et national, en accordant une attention particulière aux pays à revenu intermédiaire.  Elle inviterait sa présidence à organiser une réunion à sa soixante-dix-septième session afin d’examiner les lacunes dont souffrent ces pays et les difficultés qu’ils rencontrent dans la mise en œuvre du Programme 2030, en axant la réflexion sur les aspects environnementaux du développement durable.

Notant avec préoccupation que l’accès au financement à des conditions privilégiées diminue au fur et à mesure que les revenus des pays augmentent et que ces pays ne sont peut-être pas à même d’obtenir des financements à des conditions abordables auprès d’autres sources, l’Assemblée encouragerait les banques multilatérales de développement à concevoir, pour le passage des pays d’une catégorie à une autre, des politiques séquentielles, progressives et graduelles.

Elle prierait le Secrétaire général de lui présenter à sa soixante-dix-huitième session, dans la limite des ressources existantes, un rapport axé sur les mesures prises pour appliquer la présente résolution qui comprenne une analyse exhaustive et approfondie des difficultés particulières que rencontrent les pays à revenu intermédiaire, ainsi qu’un ensemble de recommandations concrètes.

Déclaration après l’adoption

Le représentant des États-Unis a affirmé son attachement aux pays à revenu intermédiaire et plaidé que pour que leurs besoins soient dûment pris en compte.  Il a renvoyé à sa déclaration générale du 18 novembre 2021 au sujet de la position des États-Unis concernant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et les droits de tirage spéciaux (DTS).

Groupes de pays en situations particulières

Avec le projet de résolution intitulé « Suivi de la deuxième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral » (A/C.2/76/L.46), adopté par consensus, l’Assemblée, rappelant la Déclaration de Vienne, le Programme d’action de Vienne en faveur des pays en développement sans littoral pour la décennie 2014-2024 et la Déclaration politique issue de son examen approfondi, demanderait aux pays en développement sans littoral et aux pays de transit de renforcer la collaboration transfrontalière, en réduisant autant que possible les entraves aux transports internationaux, en levant les restrictions au commerce et en facilitant principalement la libre circulation de biens essentiels, conformément aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Elle inviterait les pays en développement sans littoral, les pays de transit, leurs partenaires de développement, les organismes des Nations Unies et toutes les autres parties concernées à mettre en œuvre des mesures compatibles avec les priorités nationales dans les six domaines prioritaires du Programme d’action de Vienne.

Elle demanderait aux pays en développement sans littoral et aux pays de transit d’engager une action concertée pour développer et moderniser les couloirs internationaux de transport et de transit, afin de répondre aux besoins et problèmes particuliers des pays en développement sans littoral.  Elle demanderait aussi que l’Accord sur la facilitation des échanges, figurant en annexe du Protocole portant amendement de l’Accord de Marrakech, soit mis en œuvre intégralement, et dans les meilleurs délais.

Elle prendrait note des travaux de recherche entrepris par le Groupe de réflexion international sur les pays en développement sans littoral et exhorterait, parmi ce groupe de pays, ceux ne l’ayant pas encore fait à ratifier dans les meilleurs délais l’Accord multilatéral portant sur la création dudit Groupe, et invite les parties prenantes à lui fournir un appui.

Elle déciderait de tenir la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral en 2024, laquelle sera chargée de procéder à un examen d’ensemble de la mise en œuvre du Programme d’action de Vienne.

Avec ce texte enfin, l’Assemblée encouragerait vivement à verser sans retard des contributions au fonds d’affectation spéciale pour le financement des activités du Bureau du Haut-Représentant, en vue de faciliter la mise en œuvre et le suivi du Programme d’action de Vienne, ainsi que les préparatifs de la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral.

Déclaration d’incidence sur le budget programme

La représentante du Secrétariat de la Deuxième Commission a fait référence aux paragraphes 25 et 26, où il est fait mention de la décision de tenir la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral et de la participation des pays concernés à la Conférence.  Étant entendu que les questions liées à la Conférence - ses dates, ses modalités, sa portée - ne sont pas encore réglées, il n’a pas été possible de calculer l’incidence de cette réunion en matière budgétaire.  Par conséquent, les préparatifs de la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral n’a pas à ce stade d’incidence sur le budget programme, a expliqué la représentante du Secrétariat.

Déclarations après l’adoption

Le représentant des États-Unis a dit se rallier au consensus.  Concernant le paragraphe 16, il a renvoyé à sa déclaration générale du 18 novembre 2021.

L’Observateur du Saint-Siège a expliqué que la pandémie avait encore plus aggravé les vulnérabilités des pays en situation particulière, et notamment les pays en développement sans littoral.  Le projet de résolution souligne que, compte tenu de leurs vulnérabilités sur les plans géographique et structurelle, ces pays sont particulièrement vulnérables aux restrictions transfrontalières imposées pour lutter contre la propagation de la COVID-19, ainsi qu’aux chocs touchant les prix des produits de base.  Il a espéré que la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral pourrait faire avancer les choses.

Élimination de la pauvreté et autres questions liées au développement

Avec le projet de résolution intitulé « Éliminer la pauvreté en milieu rural en vue de réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030 » (A/C.2/76/L.9/Rev.1), adopté par 120 voix pour, 50 voix contre et une abstention (Turquie), l’Assemblée, réaffirmant que l’élimination de la pauvreté sous toutes ses formes et dans toutes ses dimensions, constitue le plus grand défi auquel le monde doit faire face actuellement, et notant avec préoccupation qu’en 2017, quelque 696 millions de personnes vivaient toujours dans l’extrême pauvreté, et que, selon les estimations, la pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) a fait basculer 97 millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté en 2020, et notant que plus de 46% de la population rurale mondiale est pauvre, contre environ 16% de la population urbaine, rappellerait que les ruraux ne bénéficient toujours pas des retombées de la croissance économique.  Elle rappellerait également que, vers 2018, 80% des personnes vivant dans l’extrême pauvreté habitaient dans des zones rurales et que 40,2% de la population d’Afrique subsaharienne subsistait avec moins de 1,90 dollar par jour.

Elle encouragerait les États Membres, les organisations internationales, le secteur privé et les autres partenaires à élaborer des programmes favorisant le travail décent dans les zones rurales et l’investissement dans les activités agricoles et les activités non agricoles connexes, en particulier pour les jeunes.

Elle soulignerait également qu’il faudrait accroître les investissements dans les infrastructures en milieu rural, surtout dans les routes, l’eau, l’assainissement et l’électricité, notamment à la faveur d’un renforcement de la coopération internationale, et redirait qu’il faut d’urgence accélérer le rythme de l’entreprise d’élimination de la pauvreté en milieu rural.

L’Assemblée soulignerait aussi que 2 milliards de personnes de par le monde, principalement dans les zones rurales des pays en développement, n’ont pas accès à des services financiers formels, et encourage la communauté internationale à redoubler d’efforts pour offrir aux ruraux qui sont laissés de côté des moyens abordables d’accéder aux services financiers.

Elle prierait le Secrétaire général de lui présenter, à sa soixante-dix-septième session, un rapport sur l’application de la présente résolution et ses suites, de sorte qu’elle puisse prendre la mesure des progrès accomplis, des lacunes existantes et des difficultés rencontrées pour éliminer la pauvreté en milieu rural, en particulier dans les pays en développement, ainsi que des moyens mis en œuvre pour lutter contre la pandémie.

Explications après le vote

Au nom de l’Union européenne (UE), la représentante de la Slovénie a fait savoir qu’elle était opposée à cette résolution au motif que ce texte n’avait pas pu traiter correctement des questions déjà soulevées l’année dernière.  Elle a jugé problématique la formulation « coopération gagnant-gagnant ».  Selon l’UE, la connotation de ce concept a nettement évolué depuis qu’il a été inséré dans le Programme 2030.  Ce concept est devenu un outil de coopération au développement qui plaide pour des gains économiques mutuels plutôt que pour les seuls besoins de développement durable des pays récipiendaires.

De même, l’UE est opposée à la partie de phrase qui explique le but de « bâtir à l’humanité un avenir commun ».  La représentante a fait valoir que l’idée de communauté des nations est déjà présente dans la Charte des Nations Unies, estimant qu’elle ne doit donc pas faire l’objet d’une réinterprétation.  En outre, l’UE juge peu claire la formulation de l’expression « placer les personnes au centre de l’action » et estime qu’elle n’est pas appropriée.

Ceci étant dit, la représentante a souligné que l’UE attache une grande importance à la lutte contre la pauvreté et soutient, à cet égard, une démarche qui s’appuie sur des droits.  Elle a salué l’inclusion d’une référence à l’utilisation de systèmes agroécologiques.

Le représentant des États-Unis a jugé regrettable que le texte mette à mal le travail effectué par la communauté internationale en ajoutant des paragraphes reflétant « l’idéologie d’un État Membre », en particulier la formulation « coopération gagnant-gagnant ».  Il a relevé que plusieurs délégations n’ont pas accepté le consensus.  Pour lui, cette résolution n’est qu’un gaspillage de ressources.  Il a en outre estimé qu’il n’est pas approprié que les États Membres utilisent le système commercial sous l’égide de l’OMC, comme cela figure dans un paragraphe.  S’agissant du transfert de technologies, il a renvoyé à la déclaration des États-Unis du 18 novembre 2021.

La représentante de l’Inde a indiqué que son pays met en œuvre une stratégie globale pour lutter contre la pauvreté.  Elle a signalé avoir voté pour la résolution.  Elle a néanmoins émis des réserves concernant le libellé du paragraphe 19, soulignant qu’il ne reflète que l’avis d’un État Membre sur l’élimination de la pauvreté rurale.

La représentante du Royaume-Uni, s’exprimant également au nom de l’Australie, du Canada et de la Nouvelle-Zélande, a indiqué que ces pays avaient voté contre ce projet de résolution pour la quatrième fois.  La démarche d’élimination de la pauvreté figurant dans le texte vise à établir « une scission dans les catégories de pauvreté », a argué la représentante en se disant préoccupée par l’érosion croissante du Programme 2030.  Elle a également exprimé sa préoccupation à propos de l’expression « coopération gagnant-gagnant », qui a beaucoup changé ces dernières années, ainsi que sur la formulation « bâtir à l’humanité un avenir commun ».

Le représentant de la Chine a noté que la pandémie avait accru la pauvreté, la plupart des pays en développement ayant été très touchés.  « Il faut donc atteindre les objectifs de développement durable dans les temps. »  La Chine a soutenu l’adoption du projet de résolution, a dit le délégué, en faisant part de sa tristesse que certaines délégations refusent l’idée de « coopération gagnant-gagnant », qui est un principe fondamental pour gommer les inégalités.  Le représentant a critiqué le protectionnisme qui met à mal les règles multilatérales.

L’Observateur du Saint-Siège a regretté, encore une fois, que cette résolution n’ait pas été adoptée par consensus.  Il s’est dit heureux de voir l’inclusion de données actualisées sur le nombre de personnes que la pandémie va plonger dans la pauvreté extrême, en particulier en milieu rural.

Activités opérationnelles de développement

Le projet de résolution intitulé « Coopération Sud-Sud pour le développement » (A/C.2/76/L.52) a été adopté par consensus tel qu’amendé oralement.

Réaffirmant que la coopération Sud-Sud est un élément important de la coopération internationale en matière de développement et que, loin de s’y substituer, elle complète la coopération Nord-Sud, l’Assemblée encouragerait avec ce texte la poursuite et la promotion de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire, dans le cadre de la lutte contre la COVID-19, pour que le Programme 2030 puisse être réalisé.

Elle demanderait aux entités compétentes du système des Nations Unies pour le développement de continuer à prêter leur appui à cet égard, en particulier pour permettre un accès équitable et non discriminatoire à des soins et services de santé sûrs, de qualité, efficaces et abordables ainsi qu’à des fournitures et du matériel médicaux.

Avec ce texte, l’Assemblée réaffirmerait son engagement, qui est au cœur même du Programme 2030, de ne laisser personne de côté.  Elle s’attacherait à prendre des mesures plus concrètes pour aider les personnes en situation de vulnérabilité et les pays les plus vulnérables, et en premier lieu les plus défavorisés.

Correction orale

À la neuvième ligne du paragraphe 5, la représentante du Secrétariat de la Deuxième Commission a oralement remplacé « Programme à l’horizon 2030 » par « Programme à l’horizon 2030 pour le développement durable ».

Déclaration après l’adoption

Le représentant des États-Unis a dit appuyer la coopération Sud-Sud sur la base de partenariats inclusifs, de transparence et de plein respect des droits de la personne.  S’agissant de l’intégration de la coopération Sud-Sud dans le cadre de la coopération au développement des Nations Unies, il a reconnu que la coopération Sud-Sud était un outil, mais que la coopération Sud-Sud « ne devait pas être un outil en soi dans le cadre de la coopération entre pays ».  S’agissant de la question du transfert des technologies et du Programme d’action d’Addis-Abeba, il a renvoyé à sa déclaration générale du 18 novembre 2021.

Développement agricole, sécurité alimentaire et nutrition

Le projet de résolution intitulé « Développement agricole, sécurité alimentaire et nutrition » (A/C.2/76/L.49) a été adopté par consensus.

Avec ce texte, l’Assemblée constaterait d’abord avec inquiétude que, au vu du rythme et de la portée des mesures prises pour réaliser l’objectif 2 de développement durable, les changements en profondeur nécessaires à sa réalisation auront peu de chances d’être mis en œuvre et que, dans de nombreuses régions du monde, les cibles associées ne seront pas atteintes. L’Assemblée constaterait aussi qu’en 2011, une première estimation indiquait qu’un tiers de la nourriture produite par an dans le monde pour la consommation humaine, soit environ 1,3 milliard de tonnes, était perdue ou gaspillée, alors que l’on estime que jusqu’à 811 millions de personnes dans le monde souffrent de la faim et qu’en 2020, près de 149,2 millions d’enfants de moins de 5 ans souffraient d’un retard de croissance.

Par ce texte, l’Assemblée demanderait aux États Membres de concrétiser leurs engagements volontaires respectifs pris lors du Sommet sur les systèmes alimentaires de 2021.  Constatant avec inquiétude que le monde n’est pas en voie d’éliminer la faim et la malnutrition d’ici à 2030 et que la rareté et la gestion non viable des ressources naturelles, conjuguées à l’insécurité et à l’iniquité des droits fonciers des petits exploitants agricoles, ont de graves conséquences pour les populations vulnérables dans les zones rurales, elle exhorterait les États Membres à faire preuve d’une volonté politique plus ferme d’éliminer la faim et la malnutrition sous toutes ses formes.  Elle prendrait note, à cet égard, de l’initiative Renforcer la nutrition, et engagerait les États Membres à y prendre part.

Elle soulignerait qu’il faut s’attaquer au problème du retard de croissance, qui concerne un nombre pas trop élevé d’enfants, puisque près de 149,2 millions d’enfants de moins de 5 ans, soit plus de 22%, étaient touchés en 2020.  Elle mettrait l’accent sur les six cibles mondiales en matière de nutrition que l’Assemblée mondiale de la Santé a définies pour éliminer la malnutrition dans le monde d’ici à 2025 et sur le mécanisme de suivi correspondant.  Elle attendrait également avec intérêt le prochain sommet Nutrition pour la croissance qui doit se tenir à Tokyo en 2021.

Par ce texte, l’Assemblée demanderait que les systèmes agricoles et alimentaires soient renforcés afin d’améliorer la capacité d’adaptation et la résilience face aux changements climatiques.  Elle demanderait que soit comblé l’écart entre les genres en matière d’accès aux moyens de production dans l’agriculture, notant avec préoccupation que cet écart persiste pour de nombreux biens, intrants et services, et soulignerait qu’il faut consentir des investissements et des efforts accrus pour donner davantage de moyens aux femmes et aux filles, notamment celles vivant en milieu rural.

Avec ce texte, l’Assemblée noterait enfin que la population urbaine mondiale devrait pratiquement doubler d’ici à 2050, ce qui fait de l’urbanisation l’un des principaux moteurs de transformation au XXIsiècle, et souligne qu’il est de plus en plus nécessaire de prendre des mesures pour combattre la faim et la malnutrition parmi les populations urbaines pauvres grâce à la promotion de l’intégration de la sécurité alimentaire et des besoins nutritionnels des personnes vivant en milieu urbain, en particulier les pauvres des villes, dans la planification urbaine et l’aménagement du territoire.

En outre, elle soulignerait qu’un système commercial multilatéral universel, réglementé, ouvert, non discriminatoire et équitable favorisera l’agriculture et le développement rural dans les pays en développement et contribuera à assurer la sécurité alimentaire et à améliorer la nutrition.

Déclaration avant l’adoption

La représentante du Bélarus a indiqué avoir fait le choix du consensus, les retombées de la pandémie de COVID-19 ayant exacerbé les difficultés déjà existantes en termes de sécurité alimentaire.  Elle a critiqué les « pressions insensées » et « inacceptables » sur le Bélarus, qui poussent des populations vers la famine.

Déclarations après l’adoption

Le représentant des États-Unis s’est dit ravi de rejoindre le consensus et a renvoyé à sa déclaration du 18 novembre 2021 concernant le transfert de technologies et de connaissances.

L’observateur du Saint-Siège a salué l’adoption consensuelle du texte.  Il a dit apprécier qu’il prévoie des mesures concrètes afin d’adopter une action collective concernant les retombées de la pandémie sur la sécurité alimentaire.  Il s’est prononcé en faveur du renforcement de la coopération internationale et de la solidarité, notamment pour l’accès aux vaccins.

Le représentant de l’Union européenne a souligné les effets majeurs de la pandémie sur la sécurité alimentaire et a salué les résultats du Sommet sur les systèmes alimentaires.  Rappelant que les pratiques agricoles non durables sont un vecteur des changements climatiques, il a appelé à passer à des systèmes alimentaires durables et résilients.  Il s’est dit ravi des mesures en ce sens mais a regretté que la référence à un système unique pour la santé n’ait pas été incluse.

Le projet de résolution intitulé « Fibres végétales naturelles et développement durable » (A/C.2/76/L.8/Rev.1) a été adopté par consensus.

Avec ce texte, l’Assemblée prend note de la définition de l’expression « fibres naturelles », telle qu’arrêtée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), et met l’accent sur les fibres végétales naturelles moins connues, telles que le jute, l’abaca, la fibre de coco, le kénaf, le sisal, le chanvre, la ramie et le lin.  Elle note que les fibres végétales naturelles très diverses produites dans de nombreux pays sont une importante source de revenus pour les agriculteurs.

Rappelant la tenue de la COP26 à Glasgow, en novembre, ainsi que la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique, tenue de manière virtuelle à Kunming (Chine) en octobre, et soulignant que les solutions naturelles peuvent contribuer à atténuer les changements climatiques et à inverser le processus d’appauvrissement de la biodiversité, l’Assemblée serait consciente que les fibres végétales naturelles sont facilement recyclables, biodégradables et renouvelables, qu’elles peuvent encourager l’utilisation rationnelle de l’énergie et afficher des taux d’émission de gaz à effet de serre relativement faibles.

Avec ce texte, l’Assemblée engagerait les États Membres à susciter un élan politique et encourager la mobilisation de ressources, le renforcement des capacités, une gestion appropriée et une dynamique favorable à la production et à l’utilisation durables des fibres végétales naturelles.  Elle les encouragerait à les intégrer systématiquement dans leurs politiques de développement; à mettre en œuvre des politiques encourageant leur production et leur utilisation durables; à s’appuyer sur les initiatives existantes et à les renforcer, ainsi qu’à préserver les connaissances et les technologies locales associées aux fibres végétales naturelles.

Déclarations après l’adoption

S’agissant du paragraphe 9, le représentant des États-Unis a renvoyé à sa déclaration générale du 18 novembre 2021.

Le représentant du Bangladesh a remercié tous les États Membres coauteurs de la résolution ainsi que la FAO et le Département des affaires économiques et sociales (DESA) pour leur appui.  Le projet de résolution de cette année, a-t-il poursuivi, a fait l’objet d’une mise à jour technique en raison de la pandémie, dont elle reconnaît les effets majeurs en termes de restriction de mouvement, de problèmes de main-d’œuvre et d’accès au marché.  Deux paragraphes supplémentaires appellent à la promotion des fibres naturelles ainsi qu’à l’appel à des ressources pour faire face à la pandémie.  L’utilisation de ces fibres naturelles permet de soutenir des petits agriculteurs, donnant un nouvel espoir à des familles, s’est réjoui le représentant bangladais.

Vers des partenariats mondiaux

Le projet de résolution intitulé « Vers des partenariats mondiaux: démarche fondée sur des principes pour le renforcement de la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et tous les partenaires intéressés » (A/C.2/76/L.13/Rev.1) a été adopté par consensus.

Soulignant que la coopération entre l’ONU et tous les partenaires intéressés, en particulier le secteur privé, peut aider à surmonter les difficultés des pays en développement, et constatant que l’ONU est idéalement placée pour établir des liens entre les pays et toutes les parties prenantes, l’Assemblée engagerait les Nations Unies à continuer de travailler activement avec d’autres parties prenantes, notamment la société civile, le secteur privé et les fondations, afin de diversifier les sources de financement potentielles pour leurs activités opérationnelles de développement.  Elle inviterait aussi les organismes des Nations Unies à chercher, au moment d’envisager des partenariats, à collaborer de façon plus harmonieuse avec les entités du secteur privé, notamment les microentreprises et les petites et moyennes entreprises, qui soutiennent les valeurs fondamentales de la Charte.

En adoptant ce texte, l’Assemblée engagerait les fonds et programmes des Nations Unies à continuer de travailler activement avec d’autres parties prenantes, notamment la société civile, le secteur privé et les fondations, afin de diversifier les sources de financement potentielles pour leurs activités opérationnelles de développement, en particulier en ce qui concerne les ressources de base.

Elle encouragerait la communauté internationale à renforcer les partenariats mondiaux visant à favoriser l’emploi des jeunes et à promouvoir des cadres d’action.  En outre, elle inviterait les universitaires, les chercheurs et les scientifiques à contribuer à l’exécution du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Avec ce texte, elle prendrait note avec satisfaction de la tenue de la manifestation « Uniting Business LIVE », qui a regroupé le Forum du secteur privé parrainé chaque année par l’ONU, le Forum Impact mondial, le Sommet des jeunes innovateurs pour les objectifs de développement durable (ODD) et le Forum du monde des affaires sur les ODD, pour promouvoir la réalisation des ODD.

Elle aurait conscience que, pour relever les défis mondiaux, le secteur privé, la collaboration multipartite, les partenariats innovants et l’instauration de conditions propices à la réalisation du Programme 2030 jouent un rôle important, notamment pour accroître les capacités de production des pays en développement, favoriser la croissance économique, et l’industrialisation durable et inclusive.

L’Assemblée rappellerait enfin que le multilatéralisme n’est pas une option, mais une nécessité.  Elle demanderait la création de conditions propices à des partenariats qui servent le Programme 2030, en particulier concernant l’adhésion du secteur privé aux 10 principes du Pacte mondial des Nations Unies.

Déclaration après l’adoption

Le représentant de l’Union européenne s’est dit ravi qu’un consensus ait pu être obtenu, estimant qu’il était important de reconnaître la contribution des partenariats dans le contexte de la pandémie de COVID-19.  Afin d’atteindre les objectifs du Programme 2030, le secteur privé a un rôle central à jouer, a-t-il estimé, insistant sur nécessité de mettre en œuvre le Pacte pour l’Afrique 2021-2023.

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