403e séance - après-midi
AG/PAL/1440

Comité des droits palestiniens: l’État de Palestine appelle l’Assemblée générale à prendre des mesures « responsables et sérieuses » pour mettre fin à l’occupation

Le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a approuvé, aujourd'hui, son rapport annuel au cours d’une séance marquée par un appel puissant de l’État de Palestine qui a exhorté l’Assemblée générale à prendre des mesures « responsables et sérieuses » pour mettre fin à l’occupation israélienne, près de 74 ans après l’adoption de la résolution 181 « qui a partagé la Palestine et laissé son peuple à un sort injuste ».

« Seule la responsabilité peut modifier la spirale descendante dans laquelle se trouve la situation sur le terrain » et appuyer les droits des Palestiniens, y compris à l’autodétermination, a déclaré l’Observatrice permanente adjointe de l’État de Palestine.

Selon Mme Feda Abdelhady-Nasser, les événements récents ont mis en évidence la gravité de la situation marquée par la colonisation et l’annexion de terres palestiniennes, les politiques d’apartheid contre les Palestiniens, y compris les réfugiés, et la violation de leurs droits humains fondamentaux.  En outre, l’impact de la pandémie a rendu une situation déjà critique plus difficile encore, comme en témoigne la gravité de la situation humanitaire dans la bande de Gaza.

Mme Abdelhady-Nasser a indiqué que dans ses lettres transmises au Conseil de sécurité, à l’Assemblée générale et au Secrétaire général, la délégation palestinienne avait attiré l’attention sur l’intensité croissante des crimes commis par Israël et les colons extrémistes.  Le meurtre d’enfants, en particulier, est devenu une pratique courante des forces d’occupation encouragées dans leurs actes par l’impunité et la rhétorique d’extrême droite, a-t-elle dénoncé.

Pendant ce temps, les maisons, les terres et les biens palestiniens continuent d’être saisis et détruits, et le peuple palestinien est déplacé.  « Cela se produit tous les jours », a-t-elle dénoncé, attirant notamment l’attention sur la situation à Sheikh Jarrah et à Silwan, où des familles palestiniennes sont menacées d’expulsion ou de voir leur maison détruite, alors que les colons extrémistes tentent de procéder au nettoyage ethnique de Jérusalem-Est.

L’Observatrice permanente adjointe a également décrié le fait qu’Israël continue de défier la résolution 2334 (2016) et l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice, tandis que les civils palestiniens qui manifestent contre l’annexion de leurs terres sont la cible d’une violence meurtrière, comme en témoigne le nombre de victimes dans la ville occupée de Beita, en Cisjordanie. En outre, les incursions persistent dans les lieux saints, notamment sur l’esplanade de la mosquée Al-Aqsa, mettant en danger le caractère sacré du site. 

À Gaza, a-t-elle poursuivi, Israël poursuit son occupation et son siège militaire, répondant une fois de plus aux manifestations des civils contre la clôture qui encercle Gaza avec une force excessive.  Elle a notamment dénoncé le recours, la semaine dernière lors des manifestations, à des tirs à balles réelles, blessant 51 civils, dont 22 enfants.

Décriant un comportement « absolument anormal, inhumain et immoral », Mme Abdelhady-Nasser a appelé à mettre en œuvre les résolutions de l’ONU et à appuyer l’enquête de la Cour pénale internationale sur les crimes perpétrés dans le territoire palestinien occupé, y voyant une étape cruciale pour permettre aux victimes innocentes d’obtenir justice.

Une solution juste et pacifique au conflit serait la base de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient, a-t-elle souligné avant d’encourager le Comité à collaborer avec la Ligue des États arabes, l’Organisation de la coopération islamique, le Mouvement des pays non alignés et l’Union africaine, ainsi qu’avec des groupes de la société civile, pour « relancer les efforts dont on a tant besoin ».

Suite à cette intervention, le Président du Comité, M. Cheikh Niang (Sénégal), a passé en revue les activités entreprises par le Comité depuis le 10 février 2021, précisant que ses déclarations ont notamment porté sur la détérioration de la situation dans le territoire palestinien occupé, appelé à l’arrêt des activités d’Israël et exhorté à progresser vers une solution juste et globale du conflit. 

Le 10 mai, a-t-il notamment rappelé, le Comité a exprimé de graves préoccupations au sujet de la violence perpétrée sur l’esplanade de la mosquée Al-Aqsa et appelé le Conseil de sécurité à prendre des mesures pour sauver les perspectives de paix.

M. Niang a également cité l’organisation d’évènements virtuels sur les défis et les progrès auxquels font face les femmes et les filles en Palestine (10 mars) et la livraison d’une aide humanitaire critique aux réfugiés palestiniens (7 avril).  Il a aussi rappelé que le Forum du Comité, qui s’est tenu le 18 mai, avait pour thème « l’appui parlementaire international à la question de Palestine ».  Cet évènement a été suivi, le 1er juillet, par la Conférence sur la question de Palestine consacrée aux changements démographiques forcés à Jérusalem. 

Le Président a également indiqué que le 19 août, lors d’une audience entre une délégation du Comité et le Secrétaire général de l’ONU, ce dernier avait confié qu’il comptait sur le réengagement des États-Unis au sein du Quatuor pour le Moyen-Orient pour relancer le processus de paix.  Une réunion du Quatuor au niveau ministériel est d’ailleurs prévue pendant la prochaine session de l’Assemblée générale.

Avant d’achever ses travaux, le Comité a par ailleurs décidé d’accréditer l’Asociación Cubana de la Naciones Unidas (ACNU) et l’Al Quds Foundation for Medical Schools in Palestine (FQMS).

La prochaine réunion du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.

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