Soixante-seizième session,
6e séance plénière – après-midi
CPSD/733

Quatrième Commission: les missions politiques spéciales sont déployées dans un environnement opérationnel rendu encore plus complexe par la pandémie

De plus en plus difficile, l’environnement opérationnel dans lequel les missions politiques spéciales de l’ONU sont déployées exigent d’elles une adaptation à cette évolution.  Telle a été l’analyse de la Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, Mme Rosemary DiCarlo, venue présenter cet après-midi à la Quatrième Commission (chargée des politiques spéciales et de décolonisation) le dernier rapport en date du Secrétaire général sur la question des missions politiques spéciales.

Urgence climatique, perturbations technologiques, évolution des théâtres de conflit, et concurrence mondiale et stratégique renouvelée: autant de défis interdépendants amplifiés par la pandémie de COVID-19, qui ont mis en évidence de sérieuses limitations en matière de préparation, de coopération et de solidarité internationales.  « Les profondes répercussions socioéconomiques de la pandémie restent pour nous une préoccupation majeure en tant que source potentielle de tension et d’instabilité », a expliqué la haute fonctionnaire.

La crise, a relevé de son côté le Secrétaire général adjoint à l’appui aux missions, M. Atul Khare, a également eu des effets considérables sur les rotations de personnel de ces missions, provoquant des retards liés aux restrictions sanitaires et à des situations sécuritaires instables, comme cela a été observé en Afghanistan, en Iraq et en Libye au cours de la période de l’examen, qui court d’août 2020 à juillet 2021.

Face à ce « tournant historique » que l’ONU doit être en mesure de négocier, une source de satisfaction est apparue sous la forme des cessez-le-feu, a relevé Mme DiCarlo.  Ainsi, à la suite de l’appel lancé par le Chef de l’Organisation en mars 2020, au moment des confinements, en faveur d’un cessez-le-feu au niveau international, les parties libyennes ont su convenir d’un cessez-le-feu national en octobre.  Un succès à mettre au crédit de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), dont les « efforts de médiation inlassables » illustrent les résultats auxquels peuvent prétendre les missions politiques spéciales, selon la haute fonctionnaire, qui a toutefois regretté que la cessation des hostilités n’ait pas toujours tenu ailleurs.

Le Département de l’appui aux missions, dirigé par Atul Khare, a pour sa part soutenu la mise en place du Mécanisme libyen de surveillance du cessez-le-feu (LCMM), mandaté par le Conseil de sécurité, pour une approche globale en vue de répondre aux très graves problèmes sécuritaires auxquels se heurte le personnel de l’ONU dans un environnement aussi difficile que celui du conflit libyen.  La MANUL, qui a par la suite facilité la tenue du Forum de dialogue politique libyen, a adopté une feuille de route politique en novembre 2020, et elle continue de soutenir les parties prenantes libyennes vers l’organisation d’élections présidentielle et parlementaires, a fait également valoir Mme DiCarlo.

La plus grande mission politique spéciale actuellement déployée est la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), dont le mandat a été prorogé de six mois, jusqu’au 17 mars 2022.  Face aux difficultés qu’elle a rencontrées en août à la suite de la prise de pouvoir des taliban, le Département de l’appui aux missions a aidé à évacuer des membres de son personnel et de l’équipe de pays des Nations Unies, grâce à des vols affrétés depuis Kaboul, avec à bord 244 membres du personnel international, a indiqué M. Atul Khare.

En outre, la question du financement de ces missions a été soulevée lors d’un bref échange de vues par la Chine et le Maroc, Mme DiCarlo estimant qu’il fallait fixer des priorités.  Par ailleurs, le Soudan a fait observer que le mandat de la Mission d’appui à la transition au Soudan (MINUATS) serait bien plus vaste que ce que son budget lui permet d’accomplir, se demandant de quelle manière l’ONU avait l’intention d’y remédier.  Les missions politiques spéciales bénéficient du soutien du Fonds pour la consolidation de la paix, a fait observer la Secrétaire générale adjointe.  En 2020, il a affecté 25,3 millions de dollars aux pays où elles étaient déployées, a-t-elle fait observer.

Répondant à une intervention de la Finlande, Mme DiCarlo a souligné que les missions politiques spéciales continuent de promouvoir une participation significative des femmes aux processus de paix et politiques: « Ce n’est pas simplement un engagement moral de notre part.  C’est intelligent.  L’inclusion des femmes et d’autres communautés marginalisées élargit l’appropriation de la paix et des processus politiques.  Elles aident à remédier aux inégalités structurelles et à s’attaquer aux causes profondes des conflits, renforçant ainsi la viabilité des accords de paix et des transitions. » 

Toutefois, la délégation finlandaise a noté un « manque de progrès » dans la représentation des femmes présentes au sein de ces missions.  Mme DiCarlo a précisé que la parité existait au niveau du leadership, même si elle a reconnu qu’il n’en était pas forcément de même aux échelons inférieurs.

La prochaine séance publique de la Quatrième Commission se tiendra le vendredi 15 octobre, à partir de 15 heures.

ÉTUDE D’ENSEMBLE DES MISSIONS POLITIQUES SPÉCIALES

Déclarations liminaires

De plus en plus difficile, l’environnement opérationnel dans lequel les missions politiques spéciales de l’ONU sont déployées exigent d’elles une adaptation à cette évolution.  Telle a été l’analyse de la Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, Mme Rosemary DiCarlo, venue présenter cet après-midi à la Quatrième Commission (chargée des politiques spéciales et de décolonisation) le dernier rapport en date du Secrétaire général sur la question des missions politiques spéciales.

Urgence climatique, perturbations technologiques, évolution des théâtres de conflit, et concurrence mondiale et stratégique renouvelée: autant de défis interdépendants amplifiés par la pandémie de COVID-19, qui ont mis en évidence de sérieuses limitations en matière de préparation, de coopération et de solidarité internationales.  « Les profondes répercussions socioéconomiques de la pandémie restent pour nous une préoccupation majeure en tant que source potentielle de tension et d’instabilité », a expliqué la haute fonctionnaire.

La crise, a relevé de son côté le Secrétaire général adjoint à l’appui aux missions, M. Atul Khare, a également eu des effets considérables sur les rotations de personnel de ces missions, provoquant des retards liés aux restrictions sanitaires et à des situations sécuritaires instables, comme cela a été observé en Afghanistan, en Iraq et en Libye au cours de la période de l’examen, qui court d’août 2020 à juillet 2021.

Face à ce « tournant historique » que l’ONU doit être en mesure de négocier, une source de satisfaction est apparue sous la forme des cessez-le-feu, a relevé Mme DiCarlo.  Ainsi, à la suite de l’appel lancé par le Chef de l’Organisation en mars 2020, au moment des confinements, en faveur d’un cessez-le-feu au niveau international, les parties libyennes ont su convenir d’un cessez-le-feu national en octobre.  Un succès à mettre au crédit de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), dont les « efforts de médiation inlassables » illustrent les résultats auxquels peuvent prétendre les missions politiques spéciales, selon la haute fonctionnaire, qui a toutefois regretté que la cessation des hostilités n’ait pas toujours tenu ailleurs.

Le Département de l’appui aux missions, dirigé par Atul Khare, a pour sa part soutenu la mise en place du Mécanisme libyen de surveillance du cessez-le-feu (LCMM), mandaté par le Conseil de sécurité, pour une approche globale en vue de répondre aux très graves problèmes sécuritaires auxquels se heurte le personnel de l’ONU dans un environnement aussi difficile que celui du conflit libyen.  La MANUL, qui a par la suite facilité la tenue du Forum de dialogue politique libyen, a adopté une feuille de route politique en novembre 2020, et elle continue de soutenir les parties prenantes libyennes vers l’organisation d’élections présidentielle et parlementaires, a fait également valoir Mme DiCarlo.

La plus grande mission politique spéciale actuellement déployée est la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), dont le mandat a été prorogé de six mois, jusqu’au 17 mars 2022.  Face aux difficultés qu’elle qu’il a rencontrées en août à la suite de la prise de pouvoir des taliban, le Département de l’appui aux missions a aidé à évacuer des membres de son personnel et de l’équipe de pays des Nations Unies, grâce à des vols affrétés depuis Kaboul, avec à bord 244 membres du personnel international, a indiqué M. Atul Khare.

En outre, la question du financement de ces missions a été soulevée lors d’un bref échange de vues par la Chine et le Maroc, Mme DiCarlo estimant qu’il fallait fixer des priorités.  Par ailleurs, le Soudan a fait observer que le mandat de la Mission d’appui à la transition au Soudan (MINUATS) serait bien plus vaste que ce que son budget lui permet d’accomplir, se demandant de quelle manière l’ONU avait l’intention d’y remédier.  Les missions politiques spéciales bénéficient du soutien du Fonds pour la consolidation de la paix, a fait observer la Secrétaire générale adjointe.  En 2020, il a affecté 25,3 millions de dollars aux pays où elles étaient déployées, a-t-elle fait observer.

Répondant à une intervention de la Finlande, Mme DiCarlo a souligné que les missions politiques spéciales continuent de promouvoir une participation significative des femmes aux processus de paix et politiques: « Ce n’est pas simplement un engagement moral de notre part.  C’est intelligent.  L’inclusion des femmes et d’autres communautés marginalisées élargit l’appropriation de la paix et des processus politiques.  Elles aident à remédier aux inégalités structurelles et à s’attaquer aux causes profondes des conflits, renforçant ainsi la viabilité des accords de paix et des transitions. » 

Toutefois, la délégation finlandaise a noté un « manque de progrès » dans la représentation des femmes présentes au sein de ces missions.  Mme DiCarlo a précisé que la parité existait au niveau du leadership, même si elle a reconnu qu’il n’en était pas forcément de même aux échelons inférieurs.

La prochaine séance publique de la Quatrième Commission se tiendra le vendredi 15 octobre, à partir de 15 heures.

ÉTUDE D’ENSEMBLE DES MISSIONS POLITIQUES SPÉCIALES

Déclarations liminaires

Mme ROSEMARY DICARLO, Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, a déclaré, à la suite du Secrétaire général dans son rapport sur Notre Programme commun, que l’Organisation se trouve à un tournant historique.  Nous sommes en effet confrontés à de multiples crises interdépendantes, a-t-elle dit: urgence climatique; perturbations technologiques; évolution des théâtres de conflit; et concurrence mondiale et stratégique renouvelée.  Or, la pandémie de COVID-19 a exacerbé nombre de ces menaces, mettant en évidence de sérieuses limitations en matière de préparation, de coopération et de solidarité internationales.  « Les profondes implications socioéconomiques de la pandémie restent pour nous une préoccupation majeure en tant que source potentielle de tension et d’instabilité », a expliqué la haute fonctionnaire.  La convergence de ces menaces affecte également l’environnement opérationnel dans lequel les missions politiques spéciales sont déployées et créent de nouvelles exigences pour qu’elles s’adaptent afin de mieux répondre à ce paysage changeant, a-t-elle analysé.

Le rapport de cette année illustre la manière dont les missions politiques spéciales, malgré la détérioration de l’environnement mondial, ont continué à jouer un rôle essentiel en aidant les États Membres à prévenir, gérer et résoudre les conflits.  « Grâce à leur engagement diplomatique soutenu, elles cherchent constamment à ouvrir des espaces politiques de compromis, encourageant les parties en conflit à négocier et à résoudre leurs différends de manière pacifique. »  Notre travail en Libye en est un bon exemple, a estimé Mme DiCarlo.  À la suite des efforts de médiation inlassables entrepris par la MANUL, les parties libyennes ont convenu d’un cessez-le-feu national en octobre 2020 –une étape importante à l’époque, et l’un des succès historiques dans le contexte de l’appel du Secrétaire général à un cessez-le-feu mondial, approuvé par le Conseil de sécurité dans sa résolution 2532 (2020).  Notre mission a par la suite facilité le Forum de dialogue politique libyen, qui a adopté une feuille de route politique en novembre 2020, et elle continue de soutenir les parties prenantes libyennes dans leur cheminement vers l’organisation d’élections présidentielle et parlementaires, s’est enorgueillie Mme DiCarlo.

De même, le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS) continue d’observer une forte demande de diplomatie préventive dans la région, fournissant une plateforme permettant aux Nations Unies de s’engager rapidement auprès des autorités nationales pour empêcher les crises émergentes de s’aggraver et relever les défis transfrontaliers.  Aux côtés de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) comme de l’Union africaine, l’engagement politique de l’UNOWAS au Burkina Faso, en Guinée et en Guinée-Bissau souligne la valeur ajoutée de nos présences régionales, s’est félicitée la Secrétaire générale adjointe, avant d’aborder trois des questions thématiques soulevées par le rapport du Secrétaire général cette année.

Premièrement, le programme femmes, paix et sécurité.  Les missions politiques spéciales continuent de jouer un rôle essentiel dans la promotion d’une participation significative des femmes aux processus de paix et politiques et dans le soutien au rétablissement et à la consolidation de la paix en tenant compte de la dimension du genre, a-t-elle expliqué.  « Ce n’est pas simplement un engagement moral de notre part.  C’est intelligent.  L’inclusion des femmes et d’autres communautés marginalisées élargit l’appropriation de la paix et des processus politiques.  Elles aident à remédier aux inégalités structurelles et à s’attaquer aux causes profondes des conflits, renforçant ainsi la viabilité des accords de paix et des transitions. »  Elle a cité deux exemples où l’ONU a encouragé une telle inclusion, au Liban et en Asie centrale.

Deuxièmement, a poursuivi la Secrétaire générale adjointe, la promotion des approches régionales de la paix et de la sécurité.  Nous savons que bon nombre des défis auxquels nous sommes confrontés sur le terrain ne se limitent pas aux frontières d’un seul État.  Pour faire face à des problèmes tels que la régionalisation des conflits, la prolifération des armes légères ou les implications sécuritaires des changements climatiques, nous devons construire des réponses véritablement régionales, a-t-elle plaidé.  « Les missions politiques spéciales, dont beaucoup ont des mandats régionaux, sont bien équipées pour contribuer à cet objectif ».  Un exemple récent?  Le travail de l’Envoyé spécial pour les Grands Lacs, qui dirige la mise en œuvre de la Stratégie pour la consolidation de la paix et la prévention et le règlement des conflits dans la région, qui est multidimensionnelle.  De même, dans la Corne de l’Afrique, l’Envoyé spécial du Secrétaire général s’emploie à faire progresser la mise en œuvre de la stratégie régionale globale de prévention, à un moment particulièrement difficile.  Son Bureau a travaillé en étroite collaboration avec l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) afin de soutenir les processus de médiation en cours et de renforcer les capacités sous-régionales pour traiter les problèmes transfrontaliers et transversaux.

Le troisième aspect abordé par la Secrétaire générale adjointe, est la consolidation et le maintien de la paix.  En 2016, les résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité relatives au maintien de la paix ont inauguré une nouvelle vision pour une ONU centrée sur la prévention.  Elles ont reconnu que le coût humain et financier de se concentrer principalement sur la réponse aux crises était insoutenable, appelant à réorienter nos stratégies vers une réponse davantage holistique.  Grâce à leur travail intégré avec les équipes de pays des Nations Unies et les coordonnateurs résidents, a estimé la haute fonctionnaire, les missions politiques spéciales jouent un rôle important dans la concrétisation de cet engagement, avec le soutien du Fonds pour la consolidation de la paix.  En 2020, il a affecté 25,3 millions de dollars aux pays où des missions politiques spéciales sont déployées.

Mme DiCarlo a saisi l’occasion pour informer le Comité de certains des défis auxquels est confrontée la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), « notre plus grande mission politique spéciale », avec environ 4 000 membres du personnel, 11 bureaux extérieurs et 2 bureaux de liaison.  Ce pays est entré dans une nouvelle phase avec les événements du 15 août, le laissant face à de multiples défis: politiques, sécuritaires, économiques et surtout humanitaires, a-t-elle rappelé.  Après des décennies de guerre, de souffrance et d’insécurité, le peuple afghan est peut-être confronté à « son heure la plus périlleuse », a prévenu la Secrétaire générale adjointe.  « Il attend de la communauté internationale qu’elle protège les acquis des deux dernières décennies, notamment en matière d’éducation, de santé et de participation des femmes à la vie publique.  Il veut que les vies et ses moyens de subsistance, ainsi que les droits et libertés fondamentaux, soient protégés.  Il veut la sécurité et un avenir pour ses enfants », a-t-elle déclaré.

Le mandat de la MANUA, a rappelé la haute fonctionnaire, a été prolongé de six mois, jusqu’au 17 mars 2022.  Le Conseil de sécurité a demandé au Secrétaire général d’informer le Conseil tous les deux mois et de soumettre des recommandations opérationnelles et stratégiques d’ici à la fin janvier.  « Nous évaluerons attentivement la nouvelle situation et consulterons étroitement les parties prenantes concernées au fur et à mesure que nous avançons », a-t-elle ajouté.  Mme DiCarlo a conclu en disant que les missions politiques spéciales restent indispensables.

M. ATUL KHARE, Secrétaire général adjoint à l’appui aux missions et Chef du Département du même nom (DFS), a présenté le rapport annuel du Secrétaire général sur les questions de politique générale relatives aux missions politiques spéciales, qui offre « l’opportunité de réfléchir aux grandes contributions que ces missions ont apportées pour remplir leurs mandats dans des conditions rendues encore plus difficiles par l’impact de la pandémie de COVID-19. »  Il a rappelé qu’il a fallu veiller à ce que le personnel des Nations Unies ne devienne pas, par inadvertance, un vecteur de contagion pour les communautés vulnérables tout en soutenant les autorités nationales dans leur riposte à la COVID-19 dans la mesure du possible.  La crise, a-t-il expliqué, a également eu des effets considérables sur les rotations de personnel, entraînant des retards en raison non seulement des restrictions sanitaires, mais également une hausse des restrictions de voyage et des situations sécuritaires instables, comme c’est le cas en Afghanistan, en Iraq et en Libye.

La pandémie a donné lieu au lancement de deux initiatives cruciales à l’échelle du système.  Tout d’abord, grâce à l’Équipe spéciale du système des Nations Unies pour les évacuations médicales liées à la COVID-19, opérationnelle depuis mai 2020, 136 membres du personnel ont pu être évacués des missions politiques spéciales et des bureaux à présence politique, a expliqué le Secrétaire général adjoint.  Ensuite, le programme de vaccination contre la COVID-19 à l’échelle du système des Nations Unies a permis de livrer 35% des 317 200 doses achetées par l’ONU à des missions politiques spéciales et à des bureaux ayant une présence politique pour vacciner le personnel.

Il est impératif de reconnaître qu’au-delà de son impact dévastateur sur la santé et du risque substantiel pour nos capacités opérationnelles, la crise du COVID-19 a également constitué une menace latente pour la paix et la stabilité politique auxquelles nos missions aspirent, poursuivi le haut fonctionnaire.  Deux ans et demi se sont écoulés depuis la réforme de la gestion du Secrétaire général qui a permis au Département de fournir un appui proactif et cohérent à l’ensemble du Secrétariat, en particulier aux missions politiques spéciales opérant dans des environnements complexes et instables, a-t-il expliqué.  « La délégation de pouvoirs décentralisée, pierre angulaire de cette réforme, a permis aux missions politiques spéciales de mettre en œuvre plus rapidement des décisions alignées sur leurs mandats », a ajouté M. Khare.

Les missions ont bénéficié de ces réformes grâce à des méthodes de travail intégrées et cohérentes qui lui ont permis de fournir des réponses opérationnelles efficaces et rapides, ainsi qu’à des partenariats de soutien mutuellement avantageux.  Les processus de transition des missions concernées ont directement bénéficié des réformes en favorisant un mode de travail plus cohérent, intégré et efficace, a fait valoir le Secrétaire général adjoint.  Les transitions, a-t-il rappelé, offrent une autre occasion importante de clôturer les missions sur le terrain afin de fournir un appui à l’équipe de pays des Nations Unies et à d’autres partenaires en matière de ressources humaines, de cession d’actifs et de transfert de site.

Ainsi, en Afghanistan, le Département de l’appui aux missions continue de fournir un appui aux entités du Secrétariat touchées par la transition sécuritaire et politique dans le pays.  Le Département a aidé à la réinstallation/l’évacuation du personnel de la MANUA et de l’équipe de pays des Nations Unies, grâce à des vols affrétés depuis Kaboul les 18 et 22 août 2021, avec à bord 244 membres du personnel international, direction Almaty, au Kazakhstan.  En Guinée-Bissau, le Département a achevé avec succès la fermeture du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BINUGBIS) le 31 décembre 2020 et finalisé sa liquidation le 28 février 2021, conformément à la résolution 2512 (2020) du Conseil de sécurité, sous l’autorité déléguée du Coordonnateur résident en Guinée-Bissau.  Le BINUGBIS représente un exemple réussi de mise à profit du soutien opérationnel dans un contexte de clôture d’entités sur le terrain pour soutenir la transition des Nations Unies dans le pays, notamment en ce qui concerne la dotation en personnel, les transferts de sites et d’actifs, le soutien médical et le transfert environnemental.

Le Département a également soutenu la fermeture du Bureau de l’Envoyé spécial pour le Burundi, y compris sa transition vers l’équipe de pays des Nations Unies au cours du premier semestre de cette année, a souligné M. Khare.  Au Soudan, il a contribué à la planification et au développement du concept d’appui à la mission pour la Mission intégrée des Nations Unies pour l’assistance à la transition au Soudan (MINUATS), qui a atteint sa capacité opérationnelle et commencé à concrétiser ses objectifs stratégiques en janvier 2021.  « En outre, nous travaillons avec l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) pour mettre en œuvre le mandat de retrait et de fermeture de la Mission, tout en soutenant la transition globale de la mission à l’équipe des pays des Nations Unies.  Des réalisations importantes ont déjà été obtenues en vue de la fermeture qui, espérons-le, pourra être achevée avant la fin de l’année, au lieu du 1er juin 2022 comme prévu initialement.  Enfin, le Département soutient également la mise en place du Mécanisme libyen de surveillance du cessez-le-feu (LCMM), qui a été mandaté par le Conseil de sécurité, pour une approche globale en vue de répondre aux très graves problèmes sécuritaires auxquels se heurte le personnel de l’ONU dans un environnement aussi difficile.

Dialogue interactif

M. OMAR KADIRI, (Maroc) a accueilli avec satisfaction les résultats obtenus par les deux Départements, qui se sont acquittés de leurs mandats dans des conditions particulièrement compliquées et instables, exacerbées par la pandémie, a-t-il reconnu.  Il a souligné que, dans un contexte où elles deviennent de plus en plus nombreuses, un financement prévisible dans le cadre du budget ordinaire était nécessaire pour les missions politiques spéciales.

M. BRUNO RÍOS SÁNCHEZ (Mexique) a déclaré avoir pris bonne note des conditions opérationnelles difficiles des missions politiques spéciales en raison de la pandémie, soulignant que des rapports comme celui du Secrétaire général représentent un exercice de responsabilité et de transparence qu’il serait bon d’encourager.  La délégation a pris bonne note des éléments présentés à ce jour sur la question des femmes.  Elle a aussi pris bonne note du point concernant le développement durable, qui est selon lui fondamental dans le cadre des missions politiques spéciales.  « Il nous semble important que les missions politiques spéciales s’emparent des phénomènes tels que les défis relevant des changements climatiques », a-t-elle ajouré.  Le Mexique a ensuite rendu hommage au personnel des missions politiques spéciales, étant donné leurs conditions de travail des 18 derniers mois.  Enfin, la délégation a expliqué que le Mexique et la Finlande comptent présenter une résolution au sujet des missions politiques spéciales, souhaitant une mise à jour sur les points examinés aujourd’hui.

M. NASREDDINE NAOUALI, (Tunisie) a axé son intervention sur la MANUL, dont il accueille l’un des sièges.  Le représentant a salué les efforts de la MANUL en vue d’un règlement politique en Libye et de la tenue d’élections crédibles.  La Tunisie, a indiqué la délégation, se tient prête à fournir tout l’appui nécessaire à la MANUL en vue de faciliter la mise en œuvre de de son mandat.  Le représentant a également insisté sur l’importance de la coordination entre le MANUL, les pays voisins et les organisations régionales.  Elle a demandé quelles étaient les intentions de l’ONU pour appliquer les recommandations du rapport sur l’examen stratégique de la MANUL.  Étant donné le déploiement d’une équipe préliminaire d’observation du cessez-le-feu en Libye, la Tunisie a souhaité connaître les priorités du groupe dans la phase à venir.

M. MOHAMED IBRAHIM MOHAMED ELBAHI (Soudan) a soulevé certains points relatifs à la MINUATS et au Groupe d’expert créé par la résolution 1591.  Il a souligné que le mandat de la MINUATS est bien plus vaste que ce que son budget lui permet de faire, se demandant comment l’ONU avait l’intention d’y remédier.  La délégation a également fait part des profondes préoccupations de son pays par rapport à certaines recommandations contenues dans le rapport sur la situation au Darfour.  Tout en concédant qu’il y avait par le passé des raisons qui justifiaient des mesures punitives, le représentant a souligné qu’elles n’existaient plus avant de demander si la levée des sanctions était prévue.  Il y verrait un témoignage de l’appui au nouveau Gouvernement de transition au Soudan, a-t-il ajouté.

La représentante de la Finlande a estimé que les missions politiques spéciales jouent un rôle particulier dans le maintien de la paix, avant d’annoncer qu’elle présenterait un avant-projet de résolution conjointement avec le Mexique.  Si elle s’est félicitée du rapport, elle a toutefois salué le manque de progrès apparent sur la question des femmes.  Que pourrions-nous faire à ce sujet? a-t-elle demandé.

Répondant aux questions des délégations, Mme DiCarlo, a remercié les États Membres de leur financement, dont le Maroc.  Concernant la réunion de haut niveau sur la consolidation de la paix, elle a noté attendre beaucoup de celle-ci, notant que le Fonds pour la consolidation de la paix est sous-financé.  Réagissant à la question du Mexique, elle a noté que les transitions sont difficiles à négocier.

La Secrétaire générale adjointe a déterminé que chaque fois que nous commençons une mission, il faut prévoir un plan de transition, a-t-elle souligné, même si celle-ci peut paraître lointaine.  À la Tunisie, elle a fait part de sa satisfaction que les bureaux de la MANUL y soient installés « hors les murs ».  Nous comptons déployer dimanche une toute petite équipe qui évaluera la situation pour travailler aux côtés des Libyens, a-t-elle annoncé.

En ce qui concerne le Darfour, quelle est la voie à suivre? s’est-elle demandé.  Il appartient au Conseil de sécurité de se prononcer sur la levée des sanctions.  Répondant à la Finlande au sujet de l’insuffisance des femmes au sein des missions, Mme DiCarlo a souligné que la parité existait s’agissant du leadership.  Si l’on regarde d’autres postes en revanche, c’est vrai qu’il manque de femmes, a-t-elle reconnu.  La Secrétaire générale adjointe a également noté qu’il est important d’intégrer les jeunes dans les missions.

M. Khare a remercié le Maroc pour son appel en faveur d’un financement pérenne des missions politiques spéciales.  Répondant à la question du Mexique au sujet de leur transition, il a dit qu’en matière d’appui opérationnel, son Département peut assurer une continuité avant, pendant et après la transition, comme on le voit notamment au Soudan.  Il a lui aussi remercié la Tunisie d’accueillir un bureau de la MANUL à Tunis.  M. Khare a concédé qu’il existe certains défis au déploiement en Libye qui sont relatifs notamment la sécurité et aux soins de santé.  Il a assuré à la Finlande que son Département cherche à recruter davantage de femmes et qu’il assure un mentorat en ce sens pour accroître leur participation aux missions à tous les niveaux.

Mme LIJIN HUANG, (Chine) a noté que la COVID-19 a créé de nouvelles difficultés pour les missions politiques spéciales, saluant les méthodes novatrices adoptées en réponse à cela.  Notant que les missions politiques spéciales ont des ressources relativement limitées alors que leurs mandats ne cessent de grandir et de devenir plus complexes, la représentante a demandé comment l’ONU a l’intention de combler cet écart.  La représentante a également demandé comment les missions politiques spéciales peuvent favoriser la médiation ou encore comment elles travaillent avec les organisations humanitaires sur le terrain.  Quelles ont été les mesures prises par les Envoyés et Représentants spéciaux du Secrétaire général pour donner suite à son appel à un cessez-le-feu mondial?  Avant de conclure, elle a rappelé que la Chine a toujours été engagée en faveur du financement des solutions politiques aux conflits et qu’elle a toujours appuyé les missions politiques spéciales.

Répondant à la première question de la délégation chinoise sur les écarts entre les budgets limités des missions politiques spéciales et leurs mandats de plus en plus vastes, M. Khare a souligné l’importance de leur financement pérenne et prévisible pour combler cet écart. 

Répondant à la Chine sur la question de l’élargissement des mandats, Mme DiCarlo a dit qu’il fallait fixer des priorités.  Nous arrivons à obtenir des financements comme nous pouvons, a-t-elle déclaré.  Nous cherchons toutefois à travailler de manière plus efficace avec les missions intégrées, a-t-elle ajouté, avant de souligner les besoins de synergies avec les équipes de pays des Nations Unies.  C’est au niveau de la direction que nous réalisons des synergies, a-t-elle poursuivi.  Au Soudan par exemple, « nous sommes là pour une mission de transition et nous donnons la suite aux équipes du pays », a indiqué la haute fonctionnaire.  Passant à la question des cessez-le-feu auxquels avait appelé le Secrétaire général en mars 2020, elle a rappelé qu’une centaine de pays, de groupes armés ou de chefs spirituels y avaient répondu positivement.  Nous sommes fiers d’avoir eu un cessez-le feu-en Libye et c’est un succès, s’est-elle enorgueillie, regrettant que certains d’entre eux n’aient pas tenu.

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