Soixante-seizième session,
8e séance plénière – après-midi
CPSD/736

Quatrième Commission: les groupes régionaux ouvrent le débat général en mettant l’accent sur la décolonisation, le conflit israélo-palestinien et la parité linguistique

Au premier jour de son débat général conjoint, la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission), a entendu des interventions mettant l’accent sur les processus de décolonisation de certains territoires non autonomes; la question palestinienne et l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA); la communication et l’information à l’ONU ou encore le maintien de la paix de l’ONU.

Cette formule « buffet » du débat général a été inaugurée l’an dernier en raison des restrictions liées à la pandémie de COVID-19, permettant aux délégations et aux groupes de pays d’intervenir sur l’ensemble des points inscrits à l’ordre du jour de la Commission en fonction de leurs priorités nationales et dans le cadre d’une seule prise de parole.

Pour les pays hispanophones, qui étaient représentés aujourd’hui à la fois par le Marché commun du Sud (MERCOSUR), la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), le Groupe des Amis de la langue espagnole et le Système d’intégration d’Amérique centrale (SICA), la question de la décolonisation des « îles Malvinas » est revenue à maintes reprises.  Comme l’a résumé le représentant du Mercosur, ces pays apportent leur soutien aux droits légitimes de l’Argentine dans le conflit de souveraineté relatif aux îles Malvinas, de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud, et les zones maritimes environnantes.

Sur cette question de décolonisation spéciale, on ne peut parler d’autodétermination étant donné que la population britannique des îles a exercé une occupation illégale et ne constitue pas un peuple au sens juridique, a fait valoir le MERCOSUR.  Pour le groupe, les « Malvinas » sont un territoire argentin et l’intégrité territoriale des États doit être respectée, conformément aux principes fondamentaux du droit international.  Pour le groupe, les « Malvinas » sont un territoire argentin et l’intégrité territoriale des États doit être respectée, conformément aux principes fondamentaux du droit international.  Renchérissant, le SICA a estimé qu’il était dans l’intérêt permanent des pays de la région que les Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni reprennent les négociations afin de trouver, dans les meilleurs délais, une solution pacifique et définitive à ce différend.

Cette prise de position leur a valu un droit de réponse du Royaume-Uni, qui a réaffirmé sa souveraineté sur ces îles en expliquant que l’autodétermination a été exercée par la population des « Falkland » dans le cadre d’un référendum. 

Représentant les 47 pays hispanophones au sein des Nations Unies, le Groupe des Amis la langue espagnole s’est livré à un vibrant plaidoyer pour l’importance incontournable de cette langue, et l’impératif du respect de la parité linguistique et du multilinguisme sur tous les supports de communication et d’information des Nations Unies.  Ce n’est qu’en promouvant et en appliquant le multilinguisme que l’ONU pourra se rapprocher de son public mondial et contribuer à un multilatéralisme renforcé où l’Organisation communique en différentes langues tout en parlant d’une seule voix, a martelé la Colombie, qui préside actuellement le Groupe.

Le Groupe des États arabes, par la voix de l’Arabie saoudite, a axé son intervention sur le conflit israélo-palestinien, sommant Israël de cesser de violer le droit international humanitaire dans les territoires palestiniens occupés et revendiquant le droit à l’autodétermination pour le peuple palestinien.  Accusant Israël de vouloir altérer le caractère religieux et historique de plusieurs Lieux saints de Jérusalem, le Groupe a aussi parlé à l’égard du Gouvernement israélien de « système raciste », de « force coercitive » et de « siège injuste » de la bande de Gaza.  Il a appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités et à offrir une protection au peuple palestinien avant de plaider pour la réalisation de la solution des deux États, basée sur l’instauration d’une Palestine indépendante, selon le tracé des frontières d’avant 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

L’Union européenne s’est elle aussi dite favorable à un règlement juste et global du conflit israélo-palestinien par le biais de la solution des deux États et d’un accord mettant fin à l’occupation qui a commencé en 1967 et réponde aux aspirations des deux parties, sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et des paramètres convenus au niveau international.  Arguant que des institutions palestiniennes démocratiques fortes, inclusives, responsables et fonctionnelles, fondées sur le respect de la primauté du droit et des droits humains, sont vitales pour la solution des deux États, l’UE a demandé qu’une date soit fixée pour des élections nationales en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, et dans la bande de Gaza.  Elle a appelé toutes les factions palestiniennes à s’engager sans équivoque en faveur des principes démocratiques avant les scrutins.

La question des réfugiés palestiniens figurant au cœur du conflit israélo-palestinien, l’UE a estimé qu’il est de la plus haute importance que l’UNRWA puisse continuer de leur fournir la protection nécessaire et les services essentiels.  L’UNRWA et ses services continuent d’apporter une contribution essentielle à la viabilité de la solution des deux États, a argué son représentant.  Dès lors, jusqu’à ce qu’une telle solution soit trouvée, l’UE continuera de soutenir l’Office, a-t-il assuré en rappelant au passage qu’elle est le plus grand contributeur financier de l’Office.

Si l’UE a appelé les partenaires de l’UNRWA à traduire leur soutien par des contributions pluriannuelles à son budget de fonctionnement, le Groupe des États arabes et le Mouvement des pays non alignés ont de leur côté invité la communauté internationale à le financer de manière prévisible et adéquate. 

Le Mouvement a également exprimé sa vive préoccupation face à l’absence d’établissement des responsabilités pour toutes les violations commises par Israël dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et les autres territoires arabes occupés depuis 1967.  Il a appelé à une action internationale, en particulier de la part du Conseil de sécurité, pour garantir la responsabilité et la cessation des violations commises par la Puissance occupante.

La Quatrième Commission poursuivra son débat général conjoint demain, mercredi 20 octobre à partir de 15 heures.

DÉBAT GÉNÉRAL CONJOINT

Allocution d’ouverture

M. ABDULLAH SHAHID (Maldives), Président de la soixante-seizième session de l’Assemblée générale, a souligné que dans ce monde marqué par de nouvelles incertitudes, les populations se tournent vers l’ONU pour obtenir des réponses et de l’espoir.  Alors que cette année marque le début de la quatrième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme, M. Shahid a espéré qu’elle permettrait de clore ce chapitre.  Il a défendu un règlement juste et global du conflit israélo-palestinien en appelant à redoubler d’efforts pour concrétiser la solution des deux États, « seule solution viable ».  Le Président de l’Assemblée générale a souligné que le travail de l’UNRWA au service des réfugiés palestiniens reste indispensable, en martelant qu’il est important de financer correctement l’Office.  Sur le maintien de la paix, il a appelé toutes les parties à honorer les engagements pris sous l’initiative du Secrétaire général pour le maintien de la paix A4P.  Passant à la question de l’espace extra-atmosphérique, le Président de l’Assemblée générale a plaidé pour une coopération internationale spatiale au profit de toute l’humanité.  « Alors que nous en apprenons toujours davantage sur l’espace, laissons derrière nous le colonialisme, les conflits pour nous tourner vers l’avenir », a déclaré en conclusion M. Shahid.

Déclarations

S’exprimant au nom du Mouvement des pays non alignés, M. KAMAL ALIZADA (Azerbaïdjan) a souligné l’importance des travaux menés par l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), lui réaffirmant son ferme appui.  Le Mouvement des pays non alignés a souligné l’urgence de fournir à l’UNRWA un appui soutenu, prévisible et ininterrompu, comme l’ont demandé à maintes reprises l’Assemblée générale et le Secrétaire général.  Il a appelé à la levée totale et immédiate du blocus illégal de Gaza, seul moyen pour la population réfugiée palestinienne à Gaza de réduire sa dépendance vis-à-vis de l’UNRWA.

Le Mouvement a réitéré sa grave préoccupation face à l’absence d’établissement des responsabilités pour toutes les violations commises par Israël dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et les autres territoires arabes occupés depuis 1967.  « Nous appelons à une action internationale, en particulier de la part du Conseil de sécurité, pour garantir la responsabilité et la cessation des violations commises par la Puissance occupante », a plaidé le groupe.  Par ailleurs, le représentant a rappelé que les États membres du Mouvement restent les principaux contributeurs aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, avec près de 90% de tout le personnel en uniforme déployé sur le terrain.  Il a souligné que les environnements à haut risque, associés aux mesures restrictives imposées par la pandémie de COVID-19, s’ajoutent aux nombreux défis déjà rencontrés par les troupes déployées par les États membres du groupe, notamment en ce qui concerne leur sûreté et leur sécurité.  Celui-ci estime que la promotion de l’A4P+ et la performance globale des opérations de maintien de la paix doit prendre en compte tous les aspects politiques et opérationnels de la question.  Il a exhorté les États membres à s’acquitter intégralement de leur contribution financière, sans délai ni conditions.

Intervenant au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), M. JUAN SANDOVAL MENDIOLEA (Mexique) a d’emblée souhaité réitérer son soutien résolu au processus de décolonisation, soulignant l’importance de veiller à ce que chaque peuple puisse exercer son droit inaliénable à l’autodétermination, consacré par la Charte des Nations Unies et les résolutions de l’Assemblée générale.  À l’occasion du soixantième anniversaire du Comité spécial de la décolonisation, institué par les résolutions 1514 (XV) du 14 décembre 1960, il s’est dit fier des résultats de son travail.  Toutefois, le fait que 17 territoires restent caractérisés comme « non autonomes », pour certains en Amérique latine et dans les Caraïbes, démontre que le processus n’a pas encore abouti et que l’élimination du colonialisme devra rester une priorité pour l’ONU.  Encouragée par la Déclaration de la troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme, la CELAC souhaite réaffirmer son engagement total avec cet objectif et a appelé les puissances administrantes à adopter les mesures nécessaires pour une décolonisation rapide.

Lors de son sixième sommet des chefs d’État et de gouvernement à Mexico en septembre, la CELAC a réitéré l’engagement de ses membres à continuer à travailler dans le cadre du droit international pour que la région soit un territoire libre de colonialisme et de colonies.  Concernant la question des îles Malvinas, la CELAC a réitéré son soutien ferme aux droits légitimes de la République argentine dans le conflit de souveraineté sur les îles Malvinas, de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud, ainsi que leurs espaces maritimes.  Les États membres de la CELAC ont renouvelé leur intérêt pour une reprise des négociations entre l’Argentine et le Royaume-Uni afin de trouver le plus rapidement possible une solution pacifique et définitive à ce différend, conformément à la résolution 2065 (XX) de l’Assemblée générale et autres résolutions de l’Organisation des États américains (OEA).

En venant à la question coloniale de Porto Rico, le représentant a rappelé qu’elle figure à l’examen du Comité spécial de décolonisation depuis plus de 47 ans, et que 37 résolutions et décisions ont été adoptées par consensus ces dernières années.  Résolutions qui réaffirment notamment le droit inaliénable du peuple portoricain à la libre détermination et à l’indépendance.  La CELAC reconnaît également la Déclaration de La Havane de 2014, dans laquelle les États Membres ont chargé le Quartet de la CELAC de présenter des propositions pour progresser sur cette question.

S’agissant des petits territoires insulaires des Caraïbes et du Pacifique, qui représentent la majorité des territoires non autonomes, la CELAC considère qu’il est nécessaire de continuer à prendre des mesures qui facilitent la croissance soutenue et équilibrée de leurs économies fragiles, en particulier après la pandémie de COVID-19.  La CELAC s’inquiète en particulier de la situation des Îles Turques et Caïques et souligne la nécessité de garantir une gestion gouvernementale réellement inclusive, démocratique et représentative sur ce territoire.  Pour y parvenir, le peuple doit pouvoir participer de manière significative à la détermination de son avenir.  De la même manière, la CELAC estime qu’il faut accorder une attention spéciale aux principaux problèmes qui touchent les petites îles, notamment ceux qui sont dus aux changements climatiques et aux catastrophes naturelles.

En ce qui concerne le Sahara occidental, la CELAC réaffirme son soutien à toutes les résolutions adoptées par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité et aux efforts du Secrétaire général et de son Envoyé spécial pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui conduise à la libre détermination de son peuple.

M. ABDALLAH Y. AL-MOUALLIMI (Arabie saoudite), qui s’exprimait au nom du Groupe des États arabes, a axé son intervention sur le conflit israélo-palestinien, sommant l’occupant israélien de cesser de violer le droit international humanitaire dans les territoires palestiniens occupés.  Le groupe a réclamé le droit à l’autodétermination pour le peuple palestinien.  Accusant Israël de vouloir changer le caractère religieux et historique de plusieurs Lieux saints de Jérusalem, il a parlé à l’égard du Gouvernement israélien de « système raciste », de « force coercitive » et de « siège injuste » de la bande de Gaza.  Il a appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités et à offrir une protection au peuple palestinien.  Le Groupe a aussi plaidé pour une solution des deux États, basée sur l’instauration d’un État de Palestine indépendant, selon le tracé des frontières d’avant 1967, et avec Jérusalem-Est pour capitale.

Exprimant ensuite sa profonde gratitude à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), pour offrir des services de santé, des structures et des infrastructures alors même que la pandémie fait rage.  L’orateur a donc appelé la communauté internationale à financer l’Office de manière prévisible et adéquate.  Le délégué a en conclusion réclamé que le droit au retour soit appliqué pour les Palestiniens, et a vivement condamné les tentatives de le « liquider ».

Mme INGA RHONDA KING (Saint-Vincent-et-les Grenadines) qui s’exprimait au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) a commencé par soutenir les recommandations faites par le Comité spécial du maintien de la paix, le Comité des 34, et par féliciter le Secrétaire général adjoint, Jean-Pierre Lacroix, et ses équipes pour la réactivité dont ils ont fait preuve pour continuer d’opérer dans le contexte de la pandémie de COVID-19.  Il est louable qu’en dépit des circonstances, les missions soient résolues à maintenir la paix en fournissant un soutien efficace aux processus politiques de paix, ainsi qu’en répondant et en prévenant diverses formes de menaces civiles, a estimé la représentante.  En tant que membre de la famille des petits États insulaires en développement, la CARICOM est particulièrement consciente du fait que le maintien de la paix et de la sécurité est crucial pour favoriser la croissance et le développement économiques.  Elle a plaidé pour une participation accrue des femmes aux opérations de paix.

Prenant note des travaux entrepris en Haïti par le Bureau intégré des Nations Unies, la CARICOM a salué le fait que le BINUH ait continué à travailler en partenariat avec le peuple et le Gouvernement d’Haïti pour renforcer et promouvoir la stabilité politique et la bonne gouvernance.  Alors qu’Haïti se reconstruit politiquement, il est nécessaire de renforcer immédiatement la réponse d’urgence, y compris la fourniture de vaccins, et la construction de logements sociaux, entre autres, a souhaité la représentante.

Pour ce qui est de l’initiative A4P, et notamment l’attention qu’elle accorde à la coopération avec les pays hôtes, la communication stratégique et l’intégration opérationnelle, en tant que priorités, la CARICOM a estimé que la prochaine Conférence ministérielle de Séoul sur le maintien de la paix des Nations Unies et son processus préparatoire sont une occasion opportune à cet égard. 

Passant à la question de l’information, la représentante a fait valoir que l’accès à des informations précises et opportunes grâce aux technologies de communication modernes et aux réseaux de communication interconnectés efficaces offre la possibilité de partager, éduquer, relier et mobiliser sur des domaines géographiques, politiques, économiques, sociaux et culturels.  Cependant, le mauvais usage et l’abus de la technologie numérique et des réseaux sociaux peut entraîner des défis complexes et urgents, a-t-elle mis en garde avant d’assurer l’engagement de la CARICOM dans la lutte contre la désinformation et la mésinformation à travers son plan d’action contre la cybercriminalité.

La représentante a salué le rôle crucial du Département de la communication globale (DCG) dans la promotion de la diffusion d’informations factuelles et fiables, en vue de sensibiliser et soutenir les travaux menés dans l’ensemble du système des Nations Unies sur des questions telles que le développement durable, la paix et la sécurité ainsi que les droits de l’homme.  Elle a apporté l’appui de la CARICOM à la mise en œuvre de la stratégie de communication globale et sa feuille de route.  Ma région appuie pleinement la campagne Verified qui vise à lutter contre le fléau de la désinformation, tout en favorisant la coopération et la solidarité internationales, a précisé la représentante.  Elle a ensuite mis en exergue le rôle des centres d’information des Nations Unies (CINU) dans la riposte à la COVID-19, en rappelant qu’ils ont appuyé la communication sur le déploiement des vaccins dans le cadre du Mécanisme COVAX, en plus de transmettre des informations pour les briefings quotidiens et soutenir les bureaux des coordonnateurs résidents et les équipes de pays des Nations Unies.  À cet égard, la CARICOM a réaffirmé son plein soutien à ces centres d’information, et en particulier à celui de Port of Spain, à Trinité-et-Tobago, qui dessert également d’autres territoires anglophones et néerlandophones des Caraïbes.  La représentante a notamment mis en exergue le rôle des CINU dans la traduction et l’adaptation des messages et des campagnes de l’ONU pour atteindre le public mondial dans 125 langues supplémentaires, ainsi qu’en braille.  Des efforts solides doivent être déployés, selon elle, pour assurer l’utilisation efficace des plateformes de communication existantes, et développer des moyens innovateurs d’utiliser ces plateformes et technologies médiatiques en pleine évolution.  Mme King a également insisté sur l’importance d’utiliser toutes les langues officielles lors de manifestations des Nations Unies et la nécessité du respect du multilinguisme dans le cadre des travaux du DCG.

S’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), M. MOHAMMAD K. KOBA (Indonésie) a estimé que l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique doit se faire uniquement à des fins pacifiques et être accessible pour tous les pays.  L’accès de tous les pays à la technologie spatiale devrait être une priorité du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS), a-t-il ensuite déclaré, en précisant que l’ASEAN accorde la plus haute importance au développement du cadre juridique sur cette question.  Le représentant a exhorté le Comité à poursuive l’élaboration des règles en cours.

Concernant le maintien de la paix, l’ASEAN s’est félicitée du rapport du C34, sachant que ses États membres déploient plus de 5 000 Casques bleus dans les opérations de l’ONU, qui doivent poursuivre pleinement leur coopération avec les pays fournisseurs de contingents et les pays hôtes.  On ne peut s’attendre à ce que les soldats de la paix en fassent davantage en l’absence de ressources nécessaires, a-t-il mis en garde.  Il a donc demandé à ce que tous les États membres s’acquittent de leurs contributions au budget des opérations de maintien de la paix, insistant au passage sur la question du respect de la parité dans ces mêmes missions.  Dans la mesure où la sûreté et la sécurité des Casques bleus sont importantes, le groupe a souligné la responsabilité des pays hôtes dans l’ouverture d’enquêtes lors d’attaques commises contre les Casques bleus.  Il a souligné l’importance de la sécurité des missions politiques spéciales et s’est dit favorable à une meilleure coopération entre les missions et les organisations régionales.  En outre, le représentant a salué l’excellent travail du Département de la communication globale (DCG), plaidant pour que les six langues officielles, mais aussi les langues locales, soient pleinement utilisées.

Sur la question de la décolonisation, M. RICARDO DE SOUZA MONTEIRO (Brésil) a réitéré, au nom des États membres du Marché commun du Sud (MERCOSUR) et ses États parties, son soutien aux droits légitimes de l’Argentine dans le conflit de souveraineté relatif aux îles Malvinas, de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud, et zones maritimes environnantes.  Sur cette question spéciale et particulière, on ne peut pas parler d’autodétermination étant donné que la population britannique des îles a exercé une occupation illégale et ne constitue pas un peuple au sens juridique, a fait valoir le représentant.  Les Îles Malvinas sont un territoire argentin et l’intégrité territoriale des États doit être respectée, conformément aux principes fondamentaux du droit international, a-t-il insisté. 

Le MERCOSUR réitère l’intérêt régional à voir ce conflit prolongé à trouver une solution le plus rapidement possible, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies et aux déclarations de l’Organisation des États américains (OEA) et du MERCOSUR.  La résolution 31/49 de l’Assemblée générale prie les parties de s’abstenir de prendre des décisions unilatérales qui entraîneraient des modifications à la situation des îles Malvinas.  À cet égard, il est impératif que le Royaume-Uni cesse l’exploration et l’exploitation des ressources naturelles et qu’il n’encourage pas des exercices militaires dans la zone disputée.  L’Atlantique Sud est une zone de paix et de coopération, caractérisée par le respect du règlement pacifique des conflits, a conclu le représentant.

M. LUIS ANTONIO LAM PADILLA (Guatemala), s’exprimant au nom du Système d’intégration d’Amérique centrale (SICA), a déclaré que le SICA s’engageait à continuer d’œuvrer dans le cadre du droit international, en particulier de la résolution 1514 (1960) de l’Assemblée générale et des autres résolutions pertinentes de l’Assemblée générale, pour faire de l’Amérique latine et des Caraïbes un territoire « libéré du colonialisme ».  À cet égard, les États membres du SICA ont réaffirmé qu’ils soutenaient fermement « les droits légitimes de la République argentine » dans le conflit de souveraineté concernant les îles Malvinas, Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et des zones maritimes environnantes.  Il est dans l’intérêt permanent des pays de la région que les Gouvernements de l’Argentine, du Royaume-Uni, de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord reprennent les négociations afin de trouver, dans les meilleurs délais, une solution pacifique et définitive à ce différend, conformément aux déclarations pertinentes des Nations Unies, a souligné le délégué en conclusion.

Mme NOHRA MARIA QUINTERO CORREA (Colombie), qui s’exprimait au nom du Groupe des Amis de la langue espagnole, dont elle exerce la présidence, a commencé par rappeler que le mandat du Groupe est de promouvoir et positionner la langue espagnole dans le travail de l’Organisation, et de défendre le multilinguisme comme valeur centrale et pilier fondamental pour la promotion du multiculturalisme, de l’inclusion, de la diversité et de la paix internationales.  Elle a insisté d’emblée sur la contribution inestimable du multilinguisme au multilatéralisme et pour impliquer un plus large public dans les travaux de l’ONU.  La pleine mise en œuvre du multilinguisme est une responsabilité à laquelle on ne saurait se dérober, a estimé la représentante, pour réussir à diffuser les messages essentiels de l’ONU d’une manière inclusive et fiable et dans le respect du mandat de l’Organisation.

Il ne fait aucun doute que la langue espagnole est devenue un outil indispensable, tant pour les États Membres que pour le Secrétariat, pour créer, communiquer et diffuser des messages au public hispanophone dans le monde.  C’est la raison pour laquelle le Groupe des Amis de la langue espagnole a réitéré à nouveau son appel au plein respect et à l’application du principe de la parité entre les six langues officielles des Nations Unies.  Or, pour pouvoir fournir des informations en espagnol, il faut une répartition équilibrée des ressources existantes.  La représentante a notamment exigé la mise à disposition des traités et accords internationaux en espagnol et dans les autres langues officielles, se disant favorable à des traductions de courtoisie au besoin.  Pour le Groupe, la bonne gestion des langues de travail sur les plateformes d’informations numériques, les réseaux sociaux et les pages d’actualité, ainsi que des campagnes de communication de l’ONU relève d’une responsabilité de plus haut niveau pour le Secrétariat.

Le Groupe a également demandé que les appels du Secrétaire général et ses rapports sectoriels sur les effets de la COVID-19 soient disponibles dans les six langues officielles pour en assurer une diffusion plus large.  Faisant remarquer que les données chiffrées révèlent une montée en puissance de l’espagnol sur les supports de communication de l’ONU, la représentante a signalé notamment que le nombre des pages visitées en espagnol a connu une augmentation de 93% par rapport à 2019.  En respectant pleinement, en appliquant et en promouvant le multilinguisme, nous pouvons nous rapprocher de notre public et contribuer à un multilatéralisme renforcé, où les Nations Unies communiquent en différentes langues mais parlent d’une seule voix, a-t-elle conclu.

Depuis mars 2020 et le début de la pandémie mondiale, nous avons tous appris qu’aucun pays ne peut seul faire face à la complexité de la COVID-19, a souligné d’emblée M. CRAIG J HAWKE (Nouvelle-Zélande), qui s’exprimait au nom du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (groupe CANZ).  La fragilité et l’importance de travailler ensemble dans un système multilatéral ne sont nulle part plus évidentes que dans la construction et le maintien de la paix, a-t-il ensuite déclaré.  Dans cette optique, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande continuent d’appuyer davantage de transparence et d’inclusion dans les débats publics du Conseil de sécurité de l’ONU, a rappelé le représentant, en encourageant cet organe à revoir ses méthodes de travail comme le recommande le Groupe Responsabilité, cohérence et transparence.

Le groupe CANZ reconnaît la nécessité de planifier et de mener les opérations de paix de manière très différente à la suite de la pandémie et ses membres ont salué la direction fournie par le Secrétaire général dans le cadre de l’initiative Action pour le maintien de la paix (A4P+) et son opérationnalisation accélérée ultérieure au cours des trois prochaines années.  Comme l’a souligné la Nouvelle-Zélande, une orientation claire pour les États membres et les missions sur le terrain quant aux engagements et résultats partagés est plus que jamais nécessaire pour faire face aux conditions uniques actuelles et à l’évolution des besoins sur le terrain.  Dès lors, M. Hawke est d’avis que l’importance du Comité spécial sur les opérations de maintien de la paix de l’année prochaine, le Comité des 34, ne peut être sous-estimée.  Une autre occasion clef de renforcer les opérations sur le terrain sera la prochaine réunion ministérielle des Nations Unies sur le maintien de la paix qui se tiendra à Séoul en décembre, a-t-il poursuivi.  Elle sera une étape importante pour renouveler les engagements communs pris dans le cadre de l’A4P, de combler les lacunes en matière de capacités et de renforcer les opportunités de formation et le renforcement des capacités, grâce à des partenariats durables, a souligné M. Hawke.  Le CANZ a appuyé pleinement les principaux thèmes des capacités médicales et de la technologie pour cette réunion ministérielle, a-t-il précisé, tout comme il s’est félicité de l’intégration du programme pour les femmes, la paix et la sécurité dans les sept domaines prioritaires de l’A4P+, et de l’accent mis sur la reddition des comptes dans le cadre de l’A4P+.  En outre, les pays du CANZ sont favorables à un maintien de la paix basé sur les données technologiques, à travers le lancement de la stratégie du Secrétaire général pour la transformation numérique du maintien de la paix des Nations Unies.  C’est essentiel, à la fois pour que chaque mission soit dotée des capacités adéquates pour exécuter son mandat et améliorer la performance de l’ensemble de la mission, a estimé M. Hawke.  En guise de conclusion, il a fait part de la volonté des pays du CANZ de travailler avec tous les membres du Comité des 34 pour tirer parti du succès de son rapport 2021.  Ils resteront concentrés sur la mise en œuvre efficace des recommandations du Comité, a expliqué le représentant, et espèrent que le prochain rapport s’inscrira dans l’esprit des réformes convenues dans le but de parvenir à un rapport concis et ciblé qui contribue directement à l’efficacité des opérations de paix.

S’exprimant au nom du Groupe du fer de lance mélanésien (GFL), M. MAX HUFANEN RAI (Papouasie-Nouvelle-Guinée), a rappelé son soutien à la décolonisation telle qu’envisagée par les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale.  Abordant la question de la Nouvelle-Calédonie, le représentant a déclaré que la tenue des référendums sur la décolonisation en quatre ans seulement avaient été déterminants.  Ils démontrent un esprit de dialogue, que ce soit de la part de la Nouvelle-Calédonie et de celle de la puissance administrante, la France, a-t-il approuvé.  Le Groupe a souligné qu’il faut prendre en compte la gestion actuelle de la pandémie pour le référendum à venir du 12 décembre.  La puissance administrante a prévu de la conserver à la date prévue et le représentant s’est demandé s’il fallait reporter ce référendum.  « Cela nous pose question, car l’intégrité de ce référendum est en jeu », a-t-il déclaré.  L’impact de la pandémie sur les 17 territoires non autonomes est lourd et il faut œuvrer ensemble à préserver la santé des populations.

Il a noté que 6 379 cas de COVID-19 avaient été recensés en Nouvelle-Calédonie.  « Ce qui nous attriste », a-t-il noté, « c’est que 241 personnes sont décédées de la COVID-19, dont 60% de Kanaks ».  Les mesures d’endiguement prises par la France portent sur la fermeture de commerces non essentiels, ainsi qu’un couvre-feu.  Or, moins de trois mois nous séparent de la date du 12 décembre, mais il reste la crainte que le virus affecte toute la population.  Cette situation risque d’avoir un impact sur le référendum sur l’autodétermination, a-t-il souligné.  Selon le représentant, les électeurs vont avoir du mal à venir voter.  « Cet environnement social n’est pas propice, selon nous, à la tenue d’un référendum », a tranché le représentant.  Il a appelé la France à envisager le report du référendum d’autodétermination.  Malgré les revers dus à la pandémie, le représentant du MSG a déclaré rester attaché au plan d’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie pour que les Kanaks profitent du plan de mobilité mis en place dans la région.

Commençant par l’action antimines, M. BJÖRN OLOF SKOOG, Chef de la délégation de l’Union européenne (UE), a affirmé d’emblée que la Convention d’Ottawa est un instrument historique de la diplomatie du désarmement alliant multilatéralisme efficace et coopération internationale.  C’est un exemple de ce que représente l’Union européenne, a-t-il dit, un ordre international fondé sur des règles, ancré dans le respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire.  Déterminée à parvenir à un monde sans mines d’ici à 2025, l’UE a souligné la nécessité de renforcer le soutien pour mettre en œuvre le déminage, l’assistance aux victimes, la coopération et l’assistance internationales et les efforts d’universalisation, entre autres priorités.

Sur l’espace extra-atmosphérique, M. Skoog, a indiqué que l’UE soutient fermement une approche multilatérale des affaires internationales, y compris en ce qui concerne la coopération sur les questions spatiales, en particulier dans le cadre des Nations Unies.  Pour l’UE, le COPUOS et ses sous-comités sont des platesformes uniques pour la coopération internationale dans le cadre des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, y compris sur l’élaboration du droit international de l’espace, des normes internationales, des lignes directrices, des meilleures pratiques et d’autres mesures de transparence et de confiance réglementant les activités spatiales.  En tant qu’acteur spatial responsable, l’UE envisage de prendre des mesures en vue de l’acceptation des droits et obligations contenus dans les traités pertinents des Nations Unies sur l’espace, a précisé son représentant.  Elle continue de promouvoir la préservation d’un environnement spatial sûr, sécurisé et durable et l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique.  À cet égard, le représentant a mis en exergue l’importance de la transparence et des mesures de confiance, la nécessité d’assurer un comportement responsable dans l’espace et la nécessité de renforcer les engagements pour éviter toute interférence potentiellement préjudiciable avec l’exploration et l’utilisation pacifiques de l’espace.

Passant à l’UNRWA, il a exprimé l’appréciation profonde et sincère de l’Union européenne pour son travail et pour son personnel dévoué qui opère dans des contextes extrêmement difficiles.  L’UE reste favorable à un règlement juste et global du conflit israélo-palestinien par le biais d’une solution à deux États et d’un accord mettant fin à l’occupation qui a commencé en 1967 et à toutes les revendications et qui répond aux aspirations des deux parties, sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU et des paramètres convenus au niveau international.  La question des réfugiés étant l’un de ces paramètres, M. Skoog a regretté qu’elle ne soit toujours pas résolue.  Il est donc de la plus haute importance que l’UNRWA puisse continuer à fournir aux réfugiés palestiniens la protection nécessaire et les services essentiels, a-t-il exigé, afin de soutenir leur résilience.  L’UNRWA et ses services continuent d’apporter une contribution essentielle à la viabilité de la solution à deux États, qui reste le seul moyen réaliste de parvenir à une paix juste et durable, a tranché le représentant, ajoutant que cela passe impérativement par des négociations entre les parties.  Jusqu’à ce qu’une telle solution soit trouvée, l’UE continuera de soutenir l’UNRWA, a-t-il assuré en rappelant au passage que l’UE et ses membres sont le plus grand contributeur financier de l’Office, mais aussi le plus grand supporter politique.  Tout en saluant le soutien financier supplémentaire apporté par d’autres et de nouveaux donateurs, l’UE a appelé tous les partenaires à traduire cette étape positive en contributions pluriannuelles.  L’Union européenne a ensuite exigé d’Israël de mettre un terme à l’expansion continue de ses colonies, y compris à Jérusalem-Est, arguant que cette pratique sape la solution à deux États.  L’UE a également clairement indiqué qu’elle ne reconnaîtrait aucune modification des frontières d’avant 1967, y compris en ce qui concerne Jérusalem, autres que celles convenues par les parties.  Elle attend des deux parties qu’elles agissent conformément au droit international, a souligné son représentant, qui a salué l’établissement de relations diplomatiques entre Israël et un certain nombre de pays, à savoir les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc.

Arguant que des institutions palestiniennes démocratiques fortes, inclusives, responsables et fonctionnelles, fondées sur le respect de la primauté du droit et des droits de l’homme, sont vitales pour la solution à deux États, l’UE a demandé qu’une date soit fixée pour des élections nationales en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, et dans la bande de Gaza.  Elle a appelé toutes les factions palestiniennes à s’engager sans équivoque en faveur des principes démocratiques avant les élections.  Il est encore possible de parvenir à la paix sur la base de la solution à deux États si des mesures crédibles sont prises, a déclaré M. Skoog en réitérant qu’en fin de compte c’est le manque de mise en œuvre du droit international qui est le véritable défi à la réalisation de la paix et de la sécurité au Moyen-Orient.

Abordant le maintien de la paix, le représentant a rappelé que les États membres de l’UE continuent de déployer des milliers de Casques bleus dans les opérations de paix et restent le deuxième contributeur financier.  Leur contribution à l’ONU est également renforcée par la Mission de politique de sécurité et de défense commune (PSDC) de l’UE, qui, dans de nombreux endroits, est planifiée et exécutée en coordination avec l’ONU.  L’UE a également mis l’accent sur le soutien aux solutions politiques aux conflits, ainsi que sur la prévention par la médiation et la consolidation de la paix.  Elle continue notamment de soutenir les missions politiques spéciales en tant qu’instrument essentiel de prévention des conflits, de rétablissement et de consolidation de la paix, a précisé M. Skoog.  Dans tous les aspects et phases du maintien de la paix, l’UE a souligné le rôle indispensable des femmes pour l’exécution et l’efficacité des opérations de maintien de la paix.

Un an après le lancement de la Stratégie mondiale de communication 2020 du Département de la communication globale de l’ONU, l’UE a constaté que, malgré les contraintes importantes causées par la pandémie, le Département a gagné en agilité, élargi son champ d’activités et accru son engagement auprès de toutes les parties prenantes, y compris la société civile et les jeunes.  Elle a salué l’accent mis par la DGC sur la vaccination contre la COVID-19 comme source d’espoir et la voie à suivre pour se remettre sur la bonne voie pour atteindre les ODD.  Il est essentiel de continuer à promouvoir des solutions multilatérales, à commencer par le mécanisme COVAX, a martelé M. Skoog, ainsi que les efforts visant à renforcer les systèmes de santé et la couverture sanitaire universelle, et aider les pays à développer leurs capacités de production locales.  La jeunesse est un public cible essentiel des activités de communication, a souligné le représentant de l’UE, ajoutant qu’il est aussi grand temps de lui donner une place là où elle jouera pleinement son rôle: la prise de décision.  Pour l’UE, l’implication systématique de la jeunesse dans les activités de communication de l’ONU est essentielle.  Par ailleurs, l’UE a insisté sur le multilinguisme en tant que valeur fondamentale de l’ONU et condition nécessaire à l’inclusion, l’efficacité et la transparence du système multilatéral.  M. Skoog a fini son intervention en rendant hommage à l’une « des plus grandes réalisations » du DGC au cours des derniers mois, à savoir son travail de lutte contre la désinformation et la désinformation, et en particulier sa campagne Verified.

M. BRUNO RÍOS SÁNCHEZ (Mexique) a réaffirmé l’engagement sans réserve de son pays en faveur du respect du droit à l’autodétermination des peuples, qui continuera donc à promouvoir les initiatives favorisant ce droit par des moyens pacifiques.  Il a aussi appelé à promouvoir des politiques visant à atténuer les effets des changements climatiques et des catastrophes naturelles, et à mettre pleinement en œuvre le Programme à l’horizon 2030.

Le délégué mexicain a reconnu le droit à la souveraineté de l’Argentine sur les îles Malvinas, Géorgie du Sud et Sandwich du Sud, et sur les zones maritimes environnantes.  Il est nécessaire selon lui que les Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni reprennent les négociations afin de trouver une solution pacifique à ce différend de longue date.  Le Mexique a aussi réaffirmé son soutien au processus de négociations en vue de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable de la question du Sahara occidental, aboutissant à l’autodétermination du peuple sahraoui, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale.

La délégation a aussi souligné l’importance de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), garante de la stabilité et du cessez-le-feu, à laquelle participe le personnel mexicain, qui ne ménage aucun effort pour remplir le mandat de la Mission.

Concernant le conflit israélo-palestinien, l’orateur a réaffirmé le soutien mexicain aux efforts de la communauté internationale dans la recherche d’une solution globale et politique, par la reconnaissance du droit à l’existence de l’État d’Israël, ainsi que par la création d’un État palestinien politiquement et économiquement viable, conformément aux résolutions des Nations Unies.  En 2020, le Mexique a fourni une contribution financière de 750 000 dollars à l’UNRWA pour soutenir la continuité de ses opérations en faveur de la population palestinienne; récemment, le Mexique a fourni à l’UNRWA une contribution supplémentaire, pour soutenir ses activités sanitaires ainsi que la fourniture de matériel médical.

Mme MARÍA DEL CARMEN SQUEFF (Argentine) a réitéré sa volonté de contribuer à la décolonisation du territoire des îles Malvinas conformément aux dispositions de l’Assemblée générale.  En 1965, l’Assemblée générale a adopté la résolution 2065 (XX), laquelle établit les principes sur lesquels doit se fonder la décolonisation des îles, reconnaissant qu’il s’agit d’un cas spécial qui implique un différend de souveraineté entre l’Argentine et le Royaume-Uni sur les îles Malvinas, les Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les zones maritimes environnantes.  L’Assemblée y exhorte deux parties à mener des négociations pour trouver une solution pacifique et définitive au différend.  Ce mandat, a rappelé l’Argentine, a été prorogé par des résolutions successives de l’Assemblée et de son Comité spécial sur la décolonisation.  Toutefois, le Royaume-Uni prétend qu’il n’entamera pas de négociations avec l’Argentine, sauf si les habitants du territoire le souhaitent.  Ainsi, le Royaume-Uni se sert d’un prétendu droit à l’autodétermination des insulaires, alors qu’il ne peut s’appliquer aux îles Malvinas.  La composition de la population des îles est le produit d’une colonisation initiée par le Royaume-Uni en 1833, qui, après son occupation de force du territoire, a implanté des sujets britanniques, dans le but de définir une composition démographique qui lui permettrait de consolider son emprise sur le territoire.

« Mon pays a toujours démontré son respect pour les intérêts et le mode de vie des habitants des îles Malvinas », a-t-elle déclaré.  Ainsi, en mars 2020, au début de la pandémie de COVID-19, l’Argentine a exprimé sa volonté d’aider les habitants des îles.  Offre restée sans réponse de la part du Royaume-Uni, a-t-elle regretté.  De même, elle a signé avec le Royaume-Uni et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) les instruments nécessaires pour procéder à l’identification des restes des soldats qui reposent dans plusieurs tombes au cimetière de Darwin dans les îles Malvinas.  Les tâches d’exhumation ont commencé en août dernier et les restes de six anciens combattants argentins ont été retrouvés.  Or, le Royaume-Uni continue de mener des activités contraires à la résolution 31/49 de l’Assemblée générale, qui exhorte les parties à s’abstenir de prendre des actions unilatérales, notamment l’exploitation illégale de ressources renouvelables et non renouvelables et une présence militaire disproportionnée dans l’Atlantique Sud.  « Déterminés à trouver une solution pacifique et définitive au différend de souveraineté avec le Royaume-Uni, nous avons réitéré auprès du Secrétaire général notre intérêt pour reprendre les négociations par la mission de bons offices qui lui a été confiée par l’Assemblée générale », a indiqué la représentante, en émettant l’espoir que le Royaume-Uni acceptera de s’asseoir à la table pour mettre fin à cette situation coloniale dans l’Atlantique Sud.

M. OSAMA MAHMOUD ABDELKHALEK MAHMOUD (Égypte) a déclaré accorder une grande importance à l’élimination des mines terrestres, qui sont au nombre de 22 millions dans son pays.  Jusqu’à présent, nous avons réussi à en éliminer 1,2 million, a-t-il expliqué.  Il a déclaré que l’Égypte avait lancé son premier satellite en 1998 et créé la première agence spatiale africaine en 2016, et qu’elle tenait à respecter les Conventions pour réglementer les lancements dans l’espace.  Le représentant s’est ensuite dit préoccupé par les pratiques israéliennes dans les territoires occupés.  L’Assemblée générale se réunit chaque année autour de cette question et il faudrait créer un État indépendant avec pour capitale Jérusalem-Est, a-t-il plaidé. En outre, le représentant égyptien a insisté sur l’appui à fournir à l’UNRWA.

La délégation a salué le rôle joué par le Département de la communication globale face à la désinformation dans le contexte de la lutte contre la pandémie.  Les réseaux sociaux incitent parfois à la haine et la xénophobie, a-t-elle regretté, soulignant que le droit d’expression ne doit pas non plus ouvrir la voie à des abus.  Concernant les opérations de maintien de la paix, le délégué a noté qu’elles subissent de nombreuses attaques.  L’Égypte compte neuf martyrs, a-t-il déploré, avant de souligner l’importance d’un financement prévisible et durable de ces missions de l’ONU.

Reprenant la parole en sa qualité nationale, M. AL-MOUALLIMI (Arabie saoudite) a appelé à trouver une solution au Sahara occidental, exprimant son soutien au Maroc dans ce conflit régional.  Il s’est félicité de la récente tenue de deux tables rondes où ont siégé le Maroc, l’Algérie et le Front POLISARIO.  L’orateur s’est réjoui que le Maroc ait tout fait pour respecter les droits humains au « Sahara marocain », saluant les efforts de vaccination entrepris par ce pays durant la pandémie de COVID-19.  Il a appelé les parties à faire preuve de « sagesse », de « réalisme » et de « compromis ».  Le délégué saoudien a aussi condamné « l’occupation par l’Iran » des trois îles de la Grande-Tumb, de la Petite-Tumb et d’Abou Moussa, qui appartiennent « historiquement » au Royaume saoudien, a-t-il dit.

Observant que la décolonisation a permis l’indépendance de bien des peuples, M. CRISTIAN ESPINOSA CAÑIZARES (Équateur) a regretté que 17 territoires restent non autonomes, ce qui porte atteinte à l’idée de paix universelle que promeut l’ONU.  Il a à cet égard jugé nécessaire de promouvoir le dialogue et la coopération entre les puissances administrantes et les populations des territoires, conformément aux recommandations de la Décennie internationale de l’élimination du colonialisme sur tous les territoires.  Il a aussi appelé à redoubler d’efforts afin d’appliquer de manière efficace et opportune les mécanismes et instruments multilatéraux pour les processus d’indépendance, sur la base d’une analyse au cas par cas des territoires.

En venant à la question de la Palestine, le représentant a plaidé pour une solution politique, pacifique et juste sur la base de deux États.  Il a exhorté la communauté internationale à mobiliser l’aide internationale au profit du peuple palestinien. 

Quant à la question du Sahara occidental, il a réaffirmé qu’elle requiert une solution politique mutuellement acceptable, conforme aux buts et principes de la Charte des Nations Unies.  Par ailleurs, il s’est dit convaincu que la seule façon de résoudre la question des îles Malvinas est la reprise des négociations bilatérales entre le Royaume-Uni et l’Argentine.

La délégation a remercié le personnel exerçant des fonctions de maintien de la paix aux quatre coins du monde dans des processus débouchant sur des solutions durables et pérennes.  Elle s’est dite favorable à l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique au profit de toute l’humanité, indépendamment du niveau de développement économique, et à des fins pacifiques.

Droits de réponse

Le représentant du Royaume-Uni, en réaction à des déclarations de la CARICOM, du SICA, de l’Équateur et de l’Argentine, entre autres, a déclaré que le Royaume-Uni exerçait son autorité sur les Îles Falkland et les espaces maritimes alentours en vertu d’un référendum populaire.  « Il ne peut y avoir de dialogue avec l’Argentine à moins que la population le souhaite », ce qui n’est clairement pas le cas, selon le représentant britannique, qui s’est dit attaché au droit à l’autodétermination pour les Îles Falkland.  Le Royaume-Uni ne militarise pas les îles: il s’agit seulement d’une présence militaire défensive, a déclaré le représentant.

La République islamique d’Iran a réagi à des « propos infondés » de l’Arabie saoudite concernant les trois îles de la Grande-Tumb, de la Petite-Tumb, et d’Abou Moussa.  « Elles font partie intégrante du territoire iranien », a-t-il assuré.

L’Argentine, exerçant son droit de réponse à l’encontre du Royaume-Uni, a déclaré que le îles Malvinas font partie intégrante du territoire argentin.  L’occupation britannique illégale a poussé l’Assemblé générale à adopter des résolutions dont la 2055, a rappelé la délégation, en exhortant Londres à reprendre les négociations pour trouver une solution pacifique et durable à cette question.  Il a déploré l’assertion erronée sur ce qui s’est passé en 1833.  L’autodétermination des peuples s’inscrit dans le cadre de ce différend de souveraineté, a insisté le représentant, pour qui le vote qui a eu lieu sur les îles Malvinas est un acte unilatéral de la part du Royaume-Uni qui n’affecte en rien le droit légitime de l’Argentine sur les îles Malvinas et les eaux maritimes environnantes.

Les Émirats arabes unis, exerçant leur droit de réponse face à la République islamique d’Iran, a estimé que les trois îles émiraties de la Grande-Tumb, de la Petite-Tumb et d’Abou Moussa font partie intégrante des Émirats arabes unis.  La délégation a appelé l’Iran à un règlement pacifique de ce différend. 

Réagissant à la déclaration de la République islamique d’Iran, l’Arabie saoudite a réaffirmé que ces îles font partie intégrante du territoire des Émirats arabes unis et qu’elle appuie toutes les initiatives auxquelles les Émirats aspirent de façon pacifique.

La République islamique d’Iran a répondu que les délégations de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis cherchent à instrumentaliser la Commission pour promouvoir leurs intérêts dans la région du golfe Persique.  Ils devraient respecter les principes de bon voisinage dans le respect du droit international, a lancé l’orateur, ajoutant que le golfe Persique est le terme exact pour qualifier l’espace maritime entre la péninsule arabique et le plateau iranien.

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