8831e séance - matin
CS/14596

Conseil de sécurité: la Représentante spéciale en appelle à la communauté internationale face « aux ténèbres imminentes » en Afghanistan dont « l’avenir ne peut être son passé »

La Représentante spéciale du Secrétaire général, Mme Deborah Lyons, a exhorté, ce matin, le Conseil de sécurité à agir rapidement pour éviter aux Afghans les « ténèbres imminentes » qui menacent leur pays, la guerre étant entrée dans une phase plus « destructrice » avec l’avancée des Taliban et leur choix de s’attaquer aux centres urbains.  Le bilan humain de cette stratégie est extrêmement préoccupant et le message politique, profondément alarmant.  Les délégations ont prévenu que la communauté internationale ne saurait accepter un gouvernement imposé par la force ou un retour à l’Émirat islamique.  « L’avenir de l’Afghanistan ne peut être son passé », a martelé l’Inde qui préside le Conseil de sécurité au cours de ce mois.

Mme Lyons, qui est aussi Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), a alerté du fait que le pays est à un « tournant dangereux » avec devant lui, soit de véritables négociations de paix, soit une série de crises tragiquement imbriquées, à savoir un conflit de plus en plus violent, une situation humanitaire critique et des violations des droits de l’homme de plus en plus nombreuses.  La Représentante spéciale a appelé le Conseil de sécurité à agir pour éviter une « catastrophe sans équivalent ».

Nous sommes, a-t-elle dit, face à « une guerre différente » qui rappelle celle de la Syrie ou bien encore de Sarajevo.  Les Taliban semblent avoir accepté le « probable carnage » que provoquerait leur « décision stratégique » de s’attaquer aux centres urbains comme ils l’ont déjà fait à Kandahar, Hérat et Lachkar Gah.  Ces trois dernières années, a-t-elle avoué, beaucoup d’entre nous avons participé aux discussions de Doha avec les Taliban, en ayant de « sérieuses réserves ».  Illustrant ses propos, Mme Lyons a évoqué les vains espoirs d’une réduction de la violence après l’accord signé en février 2020 entre les États-Unis et les Taliban, les pourparlers entre ces derniers et les autorités afghanes ou bien encore le retrait des troupes internationales.

Une partie véritablement engagée en faveur d’un règlement négocié ne risquerait pas un nombre aussi élevé de pertes civiles, a-t-elle fait observer, parce qu’elle sait que le sang versé rendrait difficile le processus de réconciliation.  Les dérogations à l’interdiction de voyager prévue par la résolution 1988 (2011) et les égards qui ont été témoignés aux Taliban exigeaient de leur part un engagement en faveur de la paix, a martelé la Représentante spéciale.  La résolution 2513 (2020) lie clairement le manque de progrès du côté des Taliban à l’examen de la Liste du Comité des sanctions, ont martelé à leur tour les États-Unis.

La Cheffe de la MANUA a exhorté le Conseil à adopter une déclaration « sans ambiguïté » dans laquelle il appellerait à mettre fin aux attaques contre les centres urbains.  Les pays qui parlent aux Taliban doivent insister sur la nécessité d’un cessez-le-feu et d’une reprise des négociations.  Enfin, Mme Lyons a réclamé pour sa Mission un mandat lui conférant un plus grand rôle dans la facilitation des négociations. 

« Beaucoup d’Afghans attendent aujourd’hui les décisions du Conseil de sécurité alors que leurs villes et leurs villages s’embrasent », a confirmé la Présidente de la Commission afghane indépendante des droits de l’homme.  Mme Shaharzad Akbar a parlé de femmes afghanes « terrifiées » car elles n’ont rien oublié des violations qu’elles ont subies des mains des Taliban.  Le pire étant à venir, elle a exhorté le Conseil à actionner tous les outils politiques et humanitaires à sa disposition.  « Vous devez rester à l’écoute des Afghans. »

Au moment où nous poursuivons le retrait de nos troupes, ont souligné les États-Unis, nous voulons que tous les Afghans sachent que nous restons engagés dans un partenariat fort avec leur pays.  La Chine a critiqué ce départ « précipité » alors même que la paix était insaisissable.  Elle a appelé les États-Unis à tenir les engagements qu’ils ont pris vis-à-vis des Afghans, à l’annonce de leur départ.  Notre assistance aux forces afghanes se poursuit, ont affirmé les États-Unis, tout comme notre aide humanitaire et au développement.  Nous poursuivons aussi nos efforts diplomatiques en faveur de la paix.

Les États-Unis ont prévenu que la communauté internationale n’acceptera pas une prise de pouvoir par la force et « un retour à l’Émirat islamique ».  Les Taliban, ont-ils pronostiqué, seront isolés et deviendront des « parias internationaux » s’ils continuent sur la voie de la violence et de la destruction.  Appuyés par la France, ils ont estimé qu’un règlement juste et durable doit se baser, « au minimum » sur cinq principes: une gouvernance inclusive; le droit des Afghans d’élire leurs dirigeants politiques; la protection des droits de l’homme, dont ceux des femmes, des jeunes et des minorités; l’engagement à combattre le terrorisme et notamment à faire en sorte que l’Afghanistan ne serve plus jamais de refuge aux terroristes internationaux; et l’adhésion au droit international, dont le droit international humanitaire.

Il faut redémarrer de toute urgence les négociations de fond, a poursuivi la Fédération de Russie, en espérant une « contribution positive » de la troïka élargie dont elle fait partie avec la Chine, les États-Unis et le Pakistan, laquelle doit se réunir la semaine prochaine à Doha.  Une paix durable en Afghanistan exige que les sanctuaires terroristes soient démantelés immédiatement, dans toute la région, a insisté l’Inde qui a ajouté, une paix durable, c’est une « double paix »: la paix en Afghanistan et la paix autour de l’Afghanistan.

« L’ampleur de l’offensive militaire des Talibans s’apparente à une invasion sans précédent au cours des 30 dernières années du conflit », a déclaré le représentant de l’Afghanistan.  Ce qui se passe en Afghanistan n’est pas une guerre civile, mais une guerre de réseaux criminels et terroristes contre les Afghans », les Taliban bénéficiant d’un soutien depuis le Pakistan lequel doit, avec nous, a dit l’Afghanistan, mettre en place un mécanisme conjoint de surveillance et de vérification pour rendre la lutte contre le terrorisme et les efforts de paix « efficaces et crédibles ».  Quant au Conseil, a-t-il encore dit, il doit agir et prévenir « une situation catastrophique ».  « L’avenir de l’Afghanistan ne peut être son passé », a martelé l’Inde.

LA SITUATION EN AFGHANISTAN

Mme DEBORAH LYONS, Représentante spéciale du Secrétaire général et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), a prévenu que l’Afghanistan est à un « tournant dangereux ».  « Le pays a, devant lui, soit de véritables négociations de paix, soit une série de crises tragiquement imbriquées, à savoir un conflit de plus en plus violent, une situation humanitaire critique et des violations des droits de l’homme de plus en plus nombreuses. »  Nous avons l’occasion aujourd’hui, a souligné la Représentante spéciale, de démontrer l’engagement de ce Conseil de sécurité et de la communauté internationale à empêcher l’Afghanistan de sombrer dans une catastrophe sans équivalent, dont les conséquences de cette catastrophe se feraient ressentir bien au-delà des frontières du pays.  Si le Conseil peut contribuer à éviter un tel scénario, il devra agir dans l’unité et rapidement, a souligné Mme Lyons.

Ces dernières semaines, a-t-elle expliqué, la guerre est entrée dans une nouvelle phase plus meurtrière et plus destructive, les Taliban ayant engrangé des gains territoriaux significatifs en juin et juillet.  Les capitales de provinces de Kandahar, d’Hérat et de Lachkar Gah sont sous pression et les Taliban ont clairement l’intention de s’emparer des centres urbains par les armes.  « Le bilan humain de cette stratégie est déjà extrêmement préoccupant et le message politique, profondément alarmant. »

La Représentante spéciale a indiqué qu’il s’agit « d’une guerre différente, qui rappelle celle de la Syrie ou bien encore de Sarajevo » puisque les attaques contre les centres urbains causent délibérément des pertes civiles considérables.  La menace que font peser les Taliban sur de larges zones urbaines semble être une décision stratégique: ils ont accepté le « probable carnage » qui va s’en suivre.  Une guérilla urbaine aurait de graves conséquences au quotidien, en endommageant les réseaux d’eau et d’électricité.  De telles tactiques pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité: les souffrances de la guerre viendraient s’ajouter à celles d’une crise humanitaire aigue, puisque 18,5 millions d’Afghans, soit près de la moitié de la population, ont besoin d’une assistance humanitaire.

La Représentante spéciale a rappelé que ces trois dernières années, la communauté internationale, dont ce Conseil, a considéré les Taliban comme un partenaire potentiel pour la paix, comme en attestent les discussions de Doha.  Beaucoup d’entre nous y ont participé, en ayant de sérieuses réserves mais l’ont fait au nom de la paix dont le peuple afghan a désespérément besoin.  Elle a évoqué l’espoir d’une réduction de la violence, suscité par l’accord signé en février 2020 entre les États-Unis et les Taliban et par les pourparlers entre les autorités afghanes et les Taliban.  « Cela ne s’est pas produit. »  Elle a aussi évoqué l’espoir né du retrait des troupes internationales et là encore, il a été déçu.  Malgré les importantes concessions faites au nom de la paix, l’on constate une augmentation de 50% des pertes civiles.  La Représentante spéciale a pointé le doigt sur le contraste saisissant « entre les activités sur le terrain et l’impasse à la table des négociations », alors que ce devrait être l’inverse.

Une partie véritablement engagée en faveur d’un règlement négocié ne risquerait pas la destruction des infrastructures qu’une guerre urbaine génère forcément, parce qu’elle en aurait besoin après la signature d’un accord, a fait observer Mme Lyons.  Une partie engagée ne risquerait pas non plus un nombre aussi élevé de pertes civiles, parce qu’elle saurait que le sang versé rendrait difficile le processus de réconciliation.  Nous devons, a estimé la Représentante spéciale, rappeler à la Commission politique des Taliban que les dérogations aux interdictions de voyager et les égards qui leur ont été témoignés exigeaient un engagement en faveur de la paix.  Elle a mentionné les allégations de violations commises dans les zones contrôlées par les Taliban, dont des exécutions et des bastonnades, tandis que les femmes afghanes ont exprimé leur peur à la MANUA, une peur qui semble corroborée par le grand nombre d’Afghans cherchant à quitter le pays.

« Les Afghans font face à ces ténèbres imminentes, en ayant le sentiment d’être abandonnés par la communauté internationale ».  Ils attendent un soutien accru, a insisté la Représentante spéciale qui a exhorté le Conseil à adopter une déclaration « sans ambiguïté » dans laquelle il appellerait à mettre fin aux attaques contre les centres urbains.  Les pays qui se réunissent avec la Commission politique des Taliban doivent insister sur la nécessité d’un cessez-le-feu et d’une reprise des négociations et rappeler que la communauté internationale ne reconnaîtra aucun gouvernement imposé par la force.  Notant que les dérogations aux interdictions de voyager doivent être renouvelées le 20 septembre, la Représentante spéciale a interpelé le Conseil et les pays qui parlent aux Taliban pour qu’ils exhortent ces derniers à assurer un accès humanitaire sans entrave dans les zones qu’ils contrôlent et acceptent des trêves humanitaires dans les zones disputées, à défaut de se rallier au cessez-le-feu général demandé par les Afghans.

Mme Lyons a aussi appelé à remédier au sous-financement de l’Appel humanitaire pour l’Afghanistan et à signaler aux auteurs de violations qu’ils devront rendre des comptes.  Elle a réclamé pour la MANUA un mandat lui conférant un plus grand rôle dans la facilitation des négociations, si les parties en faisaient la demande.  Pour montrer le sérieux du Conseil sur ce dossier, elle a invité chaque membre permanent à nommer un expert au sein de cette équipe de facilitation.  « Nous devons mettre de côté nos divergences et envoyer un signal fort selon lequel il faut mettre fin aux combats et négocier, et ce, dans cet ordre. »

M. GHULAM M. ISACZAI (Afghanistan) a reconnu que sa délégation a été obligée de demander cette réunion d’urgence car la situation se détériore rapidement, en raison de la récente escalade de la violence des Taliban et de leurs offensives militaires brutales contre les grandes villes et les centres urbains dans plusieurs provinces.  Les villes et les infrastructures publiques reconstruites au cours de ces deux dernières décennies sont désormais exposées à des niveaux inimaginables de destruction par les Taliban, avec l’appui de combattants étrangers issus de réseaux terroristes transnationaux.  

Notre responsabilité collective est de les empêcher de détruire l’Afghanistan et de menacer la communauté internationale, a ajouté M. Isaczai.  L’ampleur de leur offensive militaire s’apparente à une invasion sans précédent au cours de ces 30 dernières années de conflit.  Depuis le mois d’avril, les Taliban et les groupes terroristes étrangers ont lancé plus de 5 500 attaques dans 31 des 34 provinces afghanes, avec l’aide de plus de 10 000 combattants terroristes étrangers représentant 20 groupes dont Al-Qaida et Daech.

Dénonçant le renforcement des liens entre les Taliban et les groupes terroristes transnationaux, M. Isaczai a aussi dénoncé leurs liens avec le trafic de drogue, la contrebande, le vol des ressources naturelles.  Ce qui se passe en Afghanistan n’est pas une guerre civile, mais une guerre de réseaux criminels et terroristes contre les Afghans.  Le représentant a également fait savoir que les Taliban bénéficient d’un refuge sûr et d’une ligne d’approvisionnement et de logistique de leur machine de guerre à partir du Pakistan. 

Il a parlé des photos et des vidéos de combattants taliban qui se rassemblent près de la ligne Durand pour entrer en Afghanistan, des collectes de fonds, des charniers et du traitement des blessés dans des hôpitaux pakistanais.  C’est une violation flagrante du régime de sanctions du Conseil de sécurité et cela érode la confiance dans le rétablissement des relations avec le Pakistan, a déclaré le représentant qui a exhorté ce dernier à démanteler les sanctuaires et la ligne d’approvisionnement des Taliban et à mettre en place avec son pays un mécanisme conjoint de surveillance et de vérification pour rendre efficaces et crédibles la lutte contre le terrorisme et les efforts internationaux en faveur de la paix. 

M. Isaczai a attiré l’attention sur les violations des droits de l’homme commises par les Taliban dans près de la moitié du pays et a noté le contraste avec leur attachement déclaré à la modération et au respect des lois internationales et de la charia.  « Oui, les Taliban ont changé, mais pour le pire », a accusé M. Isaczai, constatant qu’ils sont devenus plus violents dans leur action, plus cruels dans le traitement des populations, plus extrémistes dans leur pensée et plus vengeurs vis-à-vis des sympathisants du Gouvernement.  Il n’y a eu aucun changement positif par rapport à l’idéologie qui dominait la pensée du soi-disant Émirat islamique, des années 90.  

Le niveau de violence a exacerbé la situation humanitaire déjà désastreuse dans le pays, compte tenu de la pandémie de COVID-19 et de la sécheresse.  Depuis le début de l’offensive, plus de 5 300 civils, dont 1 960 femmes et enfants, ont été tués et blessés, tandis que des milliers d’autres ont été déplacés.  Cela alourdit le fardeau d’environ 4,8 millions de déplacés et des 18,4 millions de personnes qui ont besoin d’une aide humanitaire. 

Pour M. Isaczai, le Conseil doit agir et prévenir une situation catastrophique.  La chute de 10 postes frontière aux mains des Taliban a entraîné la suspension du commerce et une flambée des prix des produits de première nécessité.  Les Taliban ont détruit des infrastructures publiques, soit des millions de dollars et des années d’investissements.  Treize millions de personnes sont privées de services publics, les dégâts se chiffrant à plus de 500 millions de dollars.

L’armée, s’est réjoui le représentant, bénéficie du soutien des Afghans à l’intérieur et à l’extérieur du pays.  La défense du pays s’est transformée en un mouvement de résistance nationale à un retour à l’ère sombre des années 1990.  Le représentant a réitéré l’appel de son Président aux Taliban pour qu’ils respectent le cessez-le-feu et s’engagent dans des négociations de paix.  

Or, maintenant que le départ des troupes étrangères s’achève, les Taliban et leurs alliés étrangers préfèrent se battre pour s’accaparer du pouvoir et faire de l’Afghanistan le sanctuaire du terrorisme transnational, a accusé le représentant.  Le Conseil, a-t-il dit, doit utiliser tous les moyens à sa disposition pour contraindre les Taliban à mettre fin à leur campagne de violence et de terreur et obtenir d’eux qu’ils reprennent les pourparlers, y compris la mise en œuvre du régime de sanctions en vertu des résolutions 1988 (2011) et 2513 (2020).  Le représentant a réclamé la convocation d’une session extraordinaire du Conseil de sécurité et du Conseil des droits de l’homme et a prié le Conseil et le Secrétaire général de soutenir les pourparlers de paix en cours à Doha.

Mme SHAHARZAD AKBAR, Présidente de la Commission afghane indépendante des droits de l’homme, a affirmé que beaucoup d’Afghans attendent aujourd’hui les décisions du Conseil de sécurité alors que leurs villes et leurs villages s’embrasent.  Les premiers mois de l’année ont été sanglants, comme en attestent les plus de 1 600 morts parmi les civils.  Si la violence se poursuit à ce rythme, l’Afghanistan va battre un nouveau record d’ici à la fin de l’année.  Les femmes afghanes sont terrifiées car elles n’ont pas oublié les violations qu’elles ont subies aux mains des Taliban par le passé.  Beaucoup d’Afghans cherchent à fuir leur pays, a prévenu la Présidente de la Commission.

Mme Akbar a confirmé l’imposition de restrictions strictes par les Taliban à Spin Boldak, dans la province de Kandahar, ainsi que les exécutions extrajudiciaires qui se déroulent aussi ailleurs.  Elle a mentionné d’autres assassinats perpétrés par les Taliban à Kaboul et ailleurs, signe d’une guerre qui fait rage contre les civils, les fonctionnaires de l’État et d’autres encore.  Les droits les plus fondamentaux des femmes sont réprimés et elles revivent aujourd’hui le cauchemar d’hier.  La situation est tout aussi préoccupante s’agissant de l’accès à l’information et des médias.  Le pire est à venir, a dit craindre Mme Akbar qui a exhorté le Conseil à actionner tous les outils politiques et humanitaires à sa disposition pour répondre à l’urgence de la situation.  « Vous devez rester à l’écoute des Afghans », a-t-elle imploré, en appuyant un processus politique inclusif et indépendant.

Elle a rappelé que le Conseil des droits de l’homme a demandé, plus tôt cette année, la création d’un mécanisme spécial sur la situation des droits de l’homme en Afghanistan, pour établir les faits, préserver les éléments de preuve et envisager à terme le dédommagement des victimes.  L’Afghanistan, a conclu la Présidente de la Commission des droits de l’homme, ne peut pas se permettre de voir l’histoire se répéter.  Terrifiés, les Afghans, qui suivent de près la situation, attendent une aide du Conseil de sécurité et de la communauté internationale.

M. ODD INGE KVALHEIM (Norvège) s’est dit préoccupé par les pertes en vies humaines et les déplacements de population dans tout l’Afghanistan, ces dernières semaines, principalement à cause de l’offensive militaire des Taliban.  Jugeant les attaques « totalement inacceptables », il a appelé les Taliban à y mettre fin immédiatement ainsi qu’à l’exécution de civils et des prisonniers de guerre.  Soulignant que ces abus peuvent constituer des crimes de guerre, le représentant a aussi critiqué les violations commises par des membres des Forces nationales de défense et de sécurité afghanes.  Cibler les défenseurs des droits de l’homme et les journalistes est « tout aussi inacceptable », a-t-il martelé, avant d’appeler toutes les parties à respecter leurs obligations, en vertu du droit international humanitaire et d’exiger un accès humanitaire sûr et sans entrave pour protéger et aider les personnes dans le besoin.

Il n’y a pas d’alternative acceptable à « un règlement politique inclusif, juste et réaliste », comme le Conseil l’a souligné dans sa déclaration à la presse du 3 août, a rappelé le représentant qui a estimé que le Conseil doit exercer une pression politique et diplomatique efficace sur les Taliban pour qu’ils s’engagent dans des négociations.  Personne dans la communauté internationale ne pourrait accepter une victoire par la force militaire et la mise en place d’un nouveau gouvernement, a prévenu le représentant qui a insisté sur le respect des droits de l’homme, en particulier les droits des femmes et des filles.  S’il a salué la complémentarité entre les différents formats en appui au processus de paix, dont les « réunions États-Unis-Europe » ou la « troïka élargie », le représentant a néanmoins estimé que le regroupement des principales parties prenantes internationales et régionales « dans un seul format » pourrait faciliter la coordination des efforts et l’alignement des messages.  À cet égard, il a appelé à une plus grande flexibilité de la part des capitales concernées.

M. ANDRE LIPAND (Estonie) a déploré le niveau sans précédent des pertes civiles depuis l’offensive des Taliban.  La moitié de la population afghane a besoin d’une aide humanitaire, tandis que l’accès humanitaire ne fait que se restreindre.  Il a appelé les parties, en particulier les Taliban, à agréer un cessez-le-feu immédiat, en ajoutant que la seule voie possible pour le pays est une solution politique négociée.  Le délégué a déclaré que le Conseil s’est montré clair dans les messages qu’il a envoyés.  Les parties doivent s’engager en faveur d’un processus de paix inclusif et respecter leurs obligations en vertu du droit international, a dit le délégué, avant de souhaiter une pleine participation des femmes au processus de paix.  Il a émis l’idée d’un assouplissement et d’une levée des sanctions, en appelant les Taliban à démontrer d’abord leur engagement en faveur de la paix.  Enfin, M. Lipand a appuyé les efforts diplomatiques menés à Doha.

M. JEFFREY DELAURENTIS (États-Unis) a fermement condamné l’augmentation du nombre d’attaques violentes, en particulier celle de la semaine dernière contre un complexe de la MANUA à Hérat et l’attentat-suicide à la bombe contre la résidence du Ministre de la défense par intérim à Kaboul, sans oublier les attaques et les actes de représailles qui seraient menés contre les civils dans les zones contrôlées par les Taliban.  L’offensive militaire des Taliban érode encore plus les avancées qu’ont effectuées les Afghans vers la démocratie et l’état de droit, ces 20 dernières années, a déploré le représentant.  Les Taliban, a-t-il dit, doivent entendre la communauté internationale quand elle dit qu’elle n’acceptera par une prise de pouvoir par la force et un retour à l’Émirat islamique.

Les Taliban, a prévenu le représentant, seront isolés et deviendront des « parias internationaux » s’ils continuent sur la voie de la violence et de la destruction.  Il n’y a pas de solution militaire en Afghanistan, a-t-il martelé.  Seul un règlement politique et inclusif négocié grâce à un processus mené et dirigé par les Afghans mènera à la paix et à la stabilité, et ce processus doit prévoir la participation pleine et entière des femmes.

Le représentant a aussi rappelé la résolution 2513 (2020) du Conseil de sécurité qui lie clairement le manque de progrès du côté des Taliban à l’examen de la Liste du Comité des sanctions créé par la résolution 1988 (2011).  Il a exhorté les Taliban à mettre immédiatement fin à leur offensive, à rechercher un règlement politique global et durable et à respecter leurs engagements de protéger les infrastructures et le peuple afghan, dont les femmes, les filles et autres populations vulnérables.  Il les a aussi appelés à faciliter le travail des organisations humanitaires, d’autant plus que le peuple afghan souffre gravement des effets de la pandémie de COVID-19 et de la sécheresse, en plus de la violence.

Un règlement juste et durable, a professé le représentant, doit se baser, « au minimum » sur cinq principes: une gouvernance inclusive; le droit des Afghans d’élire leurs dirigeants politiques; la protection des droits de l’homme, dont ceux des femmes, des jeunes et des minorités; l’engagement à combattre le terrorisme et notamment à faire en sorte que l’Afghanistan ne serve plus jamais de refuge aux terroristes internationaux; et l’adhésion au droit international, dont le droit international humanitaire.  L’appui international à tout futur gouvernement dépendra, au moins en partie, de l’adhésion à ces cinq éléments, a martelé le représentant.

Il a aussi souligné qu’il y va de l’intérêt de tous les pays voisins de renouveler leur appui à un règlement négocié et a, à cet égard, salué le rôle de l’Envoyé spécial du Secrétaire général, M. Jean Arnault.  Au moment où nous poursuivons le retrait de nos troupes, a conclu le représentant, nous voulons que tous les Afghans sachent, comme le Président Joe Biden l’a dit lui-même, que nous restons engagés dans un partenariat fort avec leur pays.  L’assistance des États-Unis aux forces afghanes se poursuit tout comme leur aide humanitaire et au développement.  Nous poursuivons aussi nos efforts diplomatiques en faveur de la paix et nous exhortons les Afghans à rester déterminés et convaincus que la communauté internationale est à leur côté, a ajouté le représentant.

Au nom du Kenya, du Niger, de la Tunisie et de Saint-Vincent-et-les Grenadines (A3+1), M. ABDOU ABARRY (Niger) a constaté que les pourparlers de paix sont dans l’impasse et que les hostilités font rage dans tout le pays.  Il a appelé les Taliban et le Gouvernement afghan à cesser immédiatement le feu, afin de donner aux pourparlers de Doha de meilleures chances de succès, avant de réclamer des efforts diplomatiques redoublés.  Plus que jamais, l’Afghanistan a besoin du soutien de l’ensemble de la communauté internationale pour l’aider à traverser cette période critique de son histoire, a souligné le représentant.  L’Afghanistan, s’est-il inquiété, ne doit pas retomber dans une véritable guerre civile, au risque de perdre tous les acquis démocratiques, sociaux et de développement engrangés ces dernières années.  Si le rétablissement de la paix passe par un accord entre les parties en présence, l’on devrait veiller à ce que les processus de paix ne rendent légitimes, par une reconnaissance politique, le recours à des interventions militaires et l’association avec des organisations terroristes.

M. Abarry a invité le Conseil à donner la priorité à des incitations et des lignes rouges qui obligeraient les Taliban à cesser d’utiliser le terrorisme à des fins politiques.  Le Conseil doit exiger de ces derniers qu’ils embrassent la paix, cessent leurs liens avec Al-Qaida et Daech et s’engagent dans un processus de paix qui transformerait l’Afghanistan en un pays de paix.  Quel message enverrions-nous si nous abandonnons l’Afghanistan au moment où il est au bord du gouffre?  Laisser l’Afghanistan retomber dans le chaos pourrait signifier aux terroristes et aux groupes d’insurgés sur place et dans d’autres parties du monde qu’ils peuvent acquérir une légitimité et un pouvoir par le recours à la force, a averti le représentant.  

M. JUAN RAMÓN DE LA FUENTE RAMIREZ (Mexique) a qualifié de « critique » la situation en Afghanistan où la récente avancée militaire des Taliban a eu un impact sans précédent sur la population dont beaucoup ont décidé de quitter leur pays face à un avenir autrement sombre.  Le représentant a déploré les attaques contre les défenseurs des droits de l’homme, les travailleurs humanitaires, le personnel de santé, les médias et les minorités.  Préoccupé par l’impasse du dialogue interafghan à Doha, il a dit soutenir les efforts de la communauté internationale, aux niveaux bilatéral et multilatéral, pour revitaliser le processus de paix.  Il a dit attendre avec impatience les résultats de la réunion de la Troïka dans les prochains jours, ainsi que ceux des efforts de l’Envoyé personnel du Secrétaire général, M. Jean Arnault.  La communauté internationale doit rejeter l’idée d’un retour à l’Émirat islamique, a plaidé M. de la Fuente Ramirez qui a ajouté qu’il n’acceptera pas que l’Afghanistan soit à nouveau un sanctuaire pour les groupes terroristes.  Insistant sur le respect et la protection des droits des femmes, des filles et des minorités, il a conclu en soulignant que l’avenir de l’Afghanistan doit être décidé par tous les Afghans et pas imposé unilatéralement par la force. 

M. VASSILY NEBENZIA (Fédération de Russie) s’est dit préoccupé par la détérioration de la situation en Afghanistan depuis le début du retrait des forces étrangères.  Ce matin même, le Chef du service de communication du Gouvernement afghan a été tué, a indiqué le représentant, avant de prévenir que l’instabilité politique que le pays connaît depuis des années contribue à l’implantation des terroristes, soit une situation qui risque de déborder sur les cinq pays d’Asie centrale, avec lesquels la Fédération de Russie a établi différents mécanismes de coopération régionale.  L’Afghanistan, a dit craindre le représentant, risque de sombrer dans une guerre civile totale.  Il est donc urgent de redémarrer des négociations de fond et d’ailleurs, a-t-il affirmé, nous œuvrons en ce sens.  Le représentant a indiqué que son pays a organisé des réunions distinctes avec le Gouvernement afghan et les Taliban et a espéré que la rencontre prévue demain à Doha apportera une contribution positive au processus de règlement politique.  Tout doit être fait pour trouver des compromis et tenir compte de l’ensemble des minorités ethniques et religieuses du pays.  Le représentant a appelé toutes les parties à mettre « la main à la pâte » et à faire preuve de flexibilité, au-delà des mots.

M. DINH QUY DANG (Viet Nam) s’est dit vivement préoccupé par la situation en Afghanistan.  Pour y remédier, le délégué a souligné la nécessité d’une assistance humanitaire accrue et d’un renforcement de l’aide au relèvement et à la riposte à la pandémie de COVID-19.  Le délégué a aussi souligné l’importance des efforts de déminage et a insisté sur le rôle de la MANUA pour l’obtention de progrès tangibles en Afghanistan.  Il a appuyé les efforts de la Troïka élargie qui doit se réunir le 11 août prochain et a souhaité une interaction accrue entre l’Envoyé personnel pour l’Afghanistan, les organisations régionales et la MANUA.

M. DAI BING (Chine) a dénoncé le retrait « précipité » des troupes américaines et celles de l’OTAN qui a entraîné la mort et le déplacement des dizaines de milliers, alors que la paix était insaisissable.  « Trois tâches urgentes » s’imposent en Afghanistan, a estimé le représentant, et d’abord « éviter la guerre civile »: les parties doivent faire preuve de retenue, cesser les affrontements militaires et élaborer un plan de paix.  Le représentant a demandé aux États-Unis de respecter les engagements qu’ils ont pris, à l’annonce du retrait de leurs troupes.  La deuxième tâche, a-t-il poursuivi, consiste à accélérer le processus de négociations en cours durant lequel les parties doivent établir une feuille de route pour la réconciliation.  Le représentant a insisté sur la lutte contre le terrorisme, soulignant à son tour que l’Afghanistan ne doit pas devenir un refuge où se rassemblent les groupes terroristes et exhortant les Taliban à rompre immédiatement tous les liens avec ces derniers.  La troisième tâche, a-t-il conclu, consiste à ce que la communauté internationale respecte le principe d’appropriation nationale du processus de réconciliation.

M. BRIAN FLYNN (Irlande) a condamné dans les termes les plus fermes les récentes attaques, dont celle contre le complexe de l’ONU à Herat, vendredi dernier.  L’ampleur de la violence contre les civils est « tout simplement choquante », s’est indigné le représentant, en exigeant des Taliban qu’ils mettent fin à leur offensive militaire et s’engagent en faveur d’un cessez-le-feu global et de négociations constructives pour parvenir à un règlement politique juste et inclusif.  Le processus de Doha bénéficie du soutien de la communauté internationale, a rappelé M. Flynn, et il demeure le meilleur espoir de parvenir à la paix que le peuple afghan exige et mérite si clairement.  Le représentant a souligné qu’il ne peut y avoir de solution militaire.  Toutes les parties doivent s’engager en faveur d’un règlement négocié qui garantisse une gouvernance inclusive, la protection des droits humains, en particulier pour les femmes, les jeunes et les minorités, et le respect du droit international, y compris le droit international humanitaire.  L’Afghanistan, a ajouté le représentant, ne doit plus jamais être un refuge pour le terrorisme international.  

Insistant sur un processus de paix inclusif, dirigé et contrôlé par les Afghans, il a rappelé qu’avec ses partenaires de l’Union européenne, la position de l’Irlande repose sur le respect des principes énoncés dans le Cadre de partenariat 2020 pour l’Afghanistan.  Il a appelé le Conseil de sécurité à rester aux côtés des femmes et des filles, victimes aujourd’hui de la violence et des actes d’intimidation menaçant leur faculté de participer à tous les aspects de la société afghane.  Avec le Mexique, a annoncé le représentant, mon pays organisera ce mois-ci une réunion du Groupe informel d’experts chargé de la question des femmes et de la paix et de la sécurité afin de faire avancer les efforts du Conseil en faveur des femmes afghanes.

Mme NATHALIE BROADHURST (France) a qualifié d’« inacceptable » le niveau de violence actuel en Afghanistan.  La paix ne peut se construire au milieu du chaos et de la violence et chaque nouvel attentat amoindrit les chances de paix.  Nous appelons donc les responsables de cette violence, les Taliban, à mettre fin à leur offensive militaire et à réduire la violence, comme ils s’y sont engagés, a déclaré la déléguée.  « La paix ne saurait être possible sans un cessez-le-feu préalable pour garantir des discussions apaisées. »  Elle a indiqué que la protection des civils, en particulier des femmes et des enfants, et des infrastructures civiles doit être une priorité absolue.  Les responsables des exactions commises devront rendre compte de leurs crimes, a-t-elle dit, en rejetant toute impunité face aux violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire.  « Nous savons qui sont les responsables de cette barbarie, les Taliban », a martelé la représentante.   

Mme Broadhurst a appelé ces derniers à respecter les engagements qu’ils ont pris, que ce soit en faveur de la réduction de la violence ainsi que de la rupture de tous liens avec les groupes terroristes.  À cet égard, elle a rappelé que la Liste du Comité des sanctions créé par la résolution 1988 (2011) ne saurait être modifiée qu’à l’aune de l’engagement réel en faveur de la paix de ceux qui y sont inscrits.  Enfin, la représentante a souligné que les discussions doivent se dérouler dans un environnement apaisé et confiant, en présence de tous les concernés et sur la base des gains démocratiques de ces 20 dernières années.  « Nous attendons que tous les formats de négociations convoqués permettent la participation pleine et entière des femmes. » 

Pour Mme BARBARA WOODWARD (Royaume-Uni), le Conseil de sécurité ne devrait laisser aucun doute aux Taliban sur les conséquences qu’aura la poursuite de leur offensive militaire meurtrière.  Le Royaume-Uni, a martelé la représentante, ne reconnaîtra pas un gouvernement taliban qui arriverait au pouvoir par la force.  Si c’est le pouvoir qu’ils veulent, ils doivent s’engager de manière significative dans un processus de paix, a conseillé Mme Woodward.  Réitérant les normes que tous les États Membres doivent respecter, elle a rappelé son appui à l’actuel exécutif afghan et à ses forces de sécurité.  La représentante a insisté sur le fait que son pays n’apporterait aucune aide à un État qui ne respecte pas les droits de l’homme, dont ceux des femmes, des enfants et des minorités.  Tout allègement des sanctions, a-t-elle aussi prévenu, dépendra des efforts des Taliban déployés pour promouvoir la paix.  Elle a encouragé toutes les parties au processus de Doha à s’engager et à appuyer, de bonne foi, des pourparlers de paix menés et dirigés par les Afghans.  Les pays voisins de l’Afghanistan et le Conseil de sécurité peuvent jouer un rôle important à cet égard, a estimé la représentante.

M. T. S. TIRUMURTI (Inde) a fait part de la préoccupation de son pays, en tant que voisin de l’Afghanistan où la violence ne montre aucun signe de ralentissement, comme en témoigne l’assassinat d’un journaliste indien.  Il est temps, a estimé le représentant, que la communauté internationale, en particulier, le Conseil, se mette d’accord sur des actions qui contribueraient à instaurer un cessez-le-feu permanent et global et une cessation immédiate de la violence.  Une paix durable exige une véritable « double paix »: la paix en Afghanistan et la paix autour de l’Afghanistan.  Le représentant a jugé impératif que les Taliban s’engagent de bonne foi dans les négociations, renoncent à la violence, coupent leurs liens avec Al-Qaida et d’autres organisations terroristes et prouvent leur détermination à parvenir à une solution politique.  La violence et la menace militaire ne sauraient servir à renforcer une position à la table des négociations.  Il faut, a tranché le représentant, une manifestation tangible de l’engagement. 

Tout arrangement ou règlement politique doit garantir que les acquis de ces deux dernières décennies soient protégés et non remis en cause.  Ces gains ne sont pas négociables, a martelé le représentant, en insistant sur le cadre démocratique constitutionnel et la protection des droits des femmes, des enfants et des minorités.  Nous ne pouvons pas nous permettre de revenir en arrière car « l’avenir de l’Afghanistan ne peut être son passé ».  La seule voie à suivre, a encore plaidé le représentant, ce sont des négociations qui ouvriront la voie à un compromis acceptable reflétant le processus de Doha, le format de Moscou et le Processus d’Istanbul.  Une paix durable en Afghanistan exige aussi, a ajouté le représentant, que les refuges et sanctuaires terroristes dans la région soient démantelés immédiatement et les chaînes d’approvisionnement des terroristes, interrompues.

Il faut veiller à ce que les voisins de l’Afghanistan et la région tout entière ne soient pas menacés par le terrorisme, le séparatisme et l’extrémisme et que le territoire afghan ne soit pas utilisé par des groupes terroristes pour menacer ou attaquer d’autres pays.  Ceux qui fournissent un soutien matériel et financier aux entités terroristes doivent être tenus pour responsables, a exigé l’Inde, en appelant la communauté internationale à veiller à ce que les engagements pris envers l’Afghanistan, y compris envers ses diverses institutions, soient maintenus.

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