8833e réunion - matin
CS/14601

Somalie: Amorce d’une sortie de l’impasse politique avec la reprise du processus électoral sur fond de menace sécuritaire des Chabab

Depuis la signature de l’accord du 27 mai, « en vue de la tenue d’élections crédibles, transparentes et inclusives et du règlement des questions litigieuses », entre le Premier Ministre somalien, M. Mohamed Hussein Roble, et les dirigeants des États membres de la fédération, le Premier Ministre a fait preuve de leadership, a expliqué ce matin le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM), M. James Swan, aux membres du Conseil de sécurité qui se penchaient sur la situation politique, sécuritaire et humanitaire en Somalie.

Également présent, le Représentant spécial du Président de la Commission de l’Union africaine pour la Somalie et Chef de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), M. Francisco Caetano Jose Madeira, s’est également réjoui de voir que la récente impasse politique du pays a été remplacée par des progrès certains puisque « les dirigeants somaliens mettent davantage l’accent sur les questions qui les fédèrent et parlent d’une même voix au sujet des élections ».  Saluant le climat constructif entre les dirigeants somaliens, sous la direction du Premier Ministre Roble, la Norvège a plaidé pour un dialogue régulier, constructif et inclusif dans le cadre du Conseil consultatif national en vue de progresser dans la mise en œuvre du modèle électoral.

À ce sujet, M. Swan a indiqué que des organes de gestion des élections ont été créés au niveau fédéral et au niveau des États, tandis que les élections pour pourvoir des sièges à la Chambre haute du Parlement ont commencé dans quatre des États membres dont le Djoubaland.  Un comité de plaidoyer pour favoriser la représentation de femmes à hauteur de 30% lors des élections fédérales de 2021 a été mis en place, a indiqué le Chef de la MANUSOM, estimant que davantage de progrès sont nécessaires pour garantir la sécurité des élections et pour atteindre ce quota.  Abondant en ce sens, Mme Batula Sheikh Ahmed Gaballe, la Présidente de l’Organisation nationale des femmes somaliennes, qui préside aussi le Comité de plaidoyer, a demandé que le nouveau gouvernement et le nouveau parlement travaillent ensemble pour amender la loi électorale fédérale et les lois sur les partis politiques, afin d’avoir des dispositions claires sur la pleine participation des femmes.  De telles dispositions sont également nécessaires dans la révision constitutionnelle, a-t-elle estimé, pour garantir la participation des femmes à la politique et aux fonctions publiques.  Elle a demandé des ressources pour renforcer le rôle de leadership et la protection des femmes en Somalie.

De son côté, l’ONU travaille en étroite collaboration avec le Premier Ministre et les comités de gestion des élections aux niveaux fédéral et des États, à la mise en œuvre de l’accord du 27 mai et à la préparation des élections, notamment par la fourniture d’un appui technique et logistique, a indiqué le Chef de la MANUSOM, ainsi que par la coordination de l’aide financière internationale.  Récemment, un accord a été signé avec le Cabinet du Premier Ministre pour faire en sorte que les fonds versés par les États Membres soient mis à la disposition des organes d’administration des élections, a informé M. Swan. 

S’agissant du soutien de l’AMISOM au processus électoral, le Chef de la Mission a tenu à préciser qu’il ne s’agit pas uniquement d’un volet sécuritaire puisque l’Union africaine apporte aussi un soutien budgétaire direct et qu’elle s’apprête à déployer des experts électoraux en Somalie.  Le représentant somalien a précisé qu’un compte spécial a été mis en place pour le financement des élections dans lequel le Gouvernement fédéral a déjà versé 1,9 million de dollars et qui recueillera aussi les contributions de la communauté internationale devant atteindre plus de 8 millions de dollars.

Les élections en étant seulement à leur première étape, le Chef de l’AMISOM a espéré que les efforts collectifs permettront d’éviter que les Chabab ne perturbent le processus en cours, un sujet qui a largement préoccupé les membres du Conseil.  Si le Royaume-Uni s’est dit inquiet du risque de nouveaux retards dans le calendrier électoral dont un échec risquerait d’approfondir la division politique et ne servirait qu’aux Chabab, la France a évoqué les questions sécuritaires en regrettant l’absence de progrès dans la mise en œuvre du plan de transition somalien, alors que les Chabab poursuivent leurs attaques meurtrières.  

Appelant à s’engager dès aujourd’hui dans la voie de la transition sécuritaire et du passage de relai aux forces somaliennes, la France a rappelé qu’une décision doit être prise dès cette année sur les évolutions du rôle et du financement de l’AMISOM.  L’Union européenne ayant versé près de deux milliards d’euros depuis 2007 au profit de cette Mission, la France a estimé que cela devait se traduire par une plus grande efficacité dans la conduite de la Mission et rapidement amener d’autres partenaires à contribuer à l’effort commun.  La Somalie a fait valoir son plan de transition révisé, qui prend en compte la transition en matière de sécurité, en y voyant le point de départ de la reconfiguration de l’AMISOM.  À ce sujet, le Chef de la Mission s’est félicité de la capacité croissante des forces de sécurité somaliennes à prendre les choses en main.  À la lumière de cela, l’UA a fait une évaluation indépendante pour déterminer quelle forme devrait prendre sa nouvelle mission en Somalie.  Cette étude a fait ressortir un consensus sur le besoin d’une mission hybride de stabilisation qui devra travailler dans le plein respect du leadership somalien, a précisé M. Madeira, notamment en vue du prochain cycle électoral de 2026.  

Enfin, face à la dégradation de la situation humanitaire dans le pays, qui est autant liée au conflit qu’à la sècheresse, aux inondations et aux criquets pèlerins, certains membres du Conseil, comme l’Inde et la Chine, ont appelé à combler sans tarder le financement de la riposte humanitaire pour la Somalie. 

LA SITUATION EN SOMALIE

M. JAMES SWAN, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM), a noté que depuis la signature de l’accord de mise en œuvre des élections du 27 mai entre le Premier Ministre Mohamed Hussein Roble et les dirigeants des États fédéraux, le Premier Ministre a fait preuve de leadership pour faire avancer le processus en réunissant le comité consultatif national pour des questions liées à la mise en œuvre de l’accord.  Des organes de gestion des élections ont été créés au niveau fédéral et au niveau des États, tandis que les élections pour pourvoir des sièges à la Chambre haute du Parlement ont commencé dans quatre des États membres fédéraux.  

Après avoir énuméré d’autres initiatives du Gouvernement, M. Swan a salué la nomination d’un comité de sensibilisation qui aidera à atteindre le quota de 30% de femmes lors des élections fédérales de 2021.  Des progrès supplémentaires sont nécessaires pour garantir la sécurité des élections et pour atteindre les quotas de femmes, a-t-il analysé en soulignant la nécessité de mesures énergiques pour y parvenir.  Il a aussi plaidé pour une plus grande inclusion des jeunes et des communautés historiquement marginalisées dans le processus électoral.

L’ONU, a-t-il assuré, travaille en étroite collaboration avec le Premier Ministre et les comités de gestion des élections aux niveaux fédéral et des États à la mise en œuvre de l’accord du 27 mai et à la préparation des élections, notamment par la fourniture d’un appui technique et logistique, ainsi que par la coordination de l’aide financière internationale.  Récemment, un accord a été signé avec le Cabinet du Premier Ministre pour faire en sorte que les fonds des donateurs généreusement versés par les États Membres soient mis à la disposition des organes d’administration des élections, a informé M. Swan.  

L’ONU continue d’appuyer les efforts plus larges de consolidation de la paix, y compris le renforcement du fédéralisme, la prévention et la gestion des conflits et la consolidation de la paix, a ajouté le Représentant spécial en rappelant que l’accord du 27 mai comprend une feuille de route pour l’achèvement du processus d’édification de l’État en Somalie.  L’ONU appuie aussi la mise en œuvre de la résolution 1325 (2000) sur le rôle des femmes dans la consolidation de la paix grâce à un nouveau programme visant à éliminer les obstacles systémiques à la représentation et à la participation des femmes somaliennes à la vie publique.

M. Swan a aussi insisté sur la menace persistante posée par les Chabab qui poursuivent leurs attaques terroristes et opérations, en particulier dans l’État du Sud-Ouest.  La MANUSOM a dénombré, en 2021, 708 victimes civiles dont 321 tués et 387 blessés, principalement par les Chabab.  Il y a également une augmentation alarmante de la violence sexuelle et des violations contre les enfants, a noté le Chef de la Mission.  Saluant le rôle crucial de l’AMISOM, M. Swan a dit que le Bureau d’appui des Nations Unies en Somalie continue de fournir un soutien vital à celle-ci et aux forces de sécurité somaliennes grâce à des contributions volontaires versées au Fonds d’affectation spéciale.  D’autres contributions supplémentaires sont nécessaires d’urgence pour poursuivre cet appui vital aux forces de sécurité somaliennes, a exhorté le Représentant spécial. 

Le plan de transition pour la Somalie continue d’être mis en œuvre, a-t-il informé soulignant que certains objectifs pour 2021 n’ont pas encore été atteints, notamment la consolidation dans le Bas-Chébéli.  « En outre, la situation humanitaire en Somalie reste désastreuse. »  L’impact combiné des conflits et des changements climatiques, y compris les sécheresses et les inondations récurrentes, ainsi que la COVID-19, risquent d’exacerber l’insécurité alimentaire, a-t-il prévenu.  Il a indiqué que le Gouvernement fédéral somalien a mené une campagne nationale de vaccination, avec l’appui du Mécanisme COVAX.

Le Représentant spécial a plaidé pour un accès humanitaire et un financement beaucoup plus importants, si l’on veut continuer à fournir un soutien vital.  Il a alerté du fait que le Plan d’intervention humanitaire 2021 n’est financé qu’à hauteur de 38%.  Il a également dit que les changements climatiques contribuent à l’extrême crise en Somalie, avec des effets négatifs potentiels sur la stabilité et la sécurité, ainsi que sur la situation humanitaire et le développement.  

Après une longue période d’incertitude et de tensions accrues, les élections tant attendues en Somalie avancent bien qu’elles aient pris du retard, a-t-il reconnu.  Pour que ce processus continue de progresser et pour qu’il soit inclusif et crédible, M. Swan a appelé toutes les parties et les signataires de l’accord du 27 mai à l’appliquer.  L’ONU est prête à continuer d’appuyer la Somalie dans ce processus électoral et au-delà, afin que le pays puisse se concentrer à nouveau sur les objectifs fondamentaux de paix, de sécurité et de développement, a-t-il assuré.  

M. FRANCISCO CAETANO JOSE MADEIRA, Représentant spécial du Président de la Commission de l’Union africaine pour la Somalie et Chef de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), a affirmé que la récente impasse politique du pays a été remplacée par certains progrès.  « Les dirigeants somaliens mettent davantage l’accent sur les questions qui les fédèrent et parlent d’une même voix au sujet des élections. »  Ils ont annoncé qu’ils avaient atteint un accord, le 27 mai dernier, ce qui a marqué le début du processus électoral qui doit pourvoir quatre sièges à la chambre haute, notamment pour le Djoubaland, a-t-il expliqué.  L’Union africaine (UA) se félicite de voir les efforts menés en ce qui concerne les élections et notamment pour respecter le quota de 30% de sièges à allouer aux femmes et pour promouvoir la réconciliation et l’union nationale, a dit M. Madeira.  Il a aussi noté que les débats constants contribuent à l’amélioration de la bonne foi entre les dirigeants somaliens. 

Pour ce qui est de la contribution de l’AMISOM aux élections, M. Madeira a expliqué que son soutien à la Somalie va au-delà de la sécurité et se traduit notamment par un soutien budgétaire direct.  À la demande de l’équipe fédérale de mise en œuvre des élections, des experts électoraux de l’UA y seront déployés dans les jours à venir, a-t-il indiqué en ajoutant que le centre logistique de Douala donnera du matériel pour permettre à la Somalie d’être mieux outillée pour mener à bien son processus électoral.  M. Madeira a également mis l’accent sur la contribution de la police de l’AMISOM, en citant la sécurisation de la réunion du 27 mai et des élections à la chambre haute.  Cette police continue aussi à appuyer le renforcement de la police nationale au Djoubaland, notamment pour la lutte antiterroriste.

Les élections en étant seulement à leur première étape, le Chef de la Mission a espéré que les efforts collectifs permettent d’éviter que les Chabab ne perturbent le processus en cours.  Il a en outre fait état d’améliorations dans le plan de transition somalien, en saluant les preuves du renforcement des capacités des forces de sécurité somaliennes.  L’AMISOM progresse aussi dans les plans de reconfiguration nationale en collaboration avec les autorités nationales, a annoncé M. Madeira en se réjouissant que les comités mixtes soient bientôt opérationnels.  C’est la seule voie pour permettre à la Somalie d’assurer la sécurité du pays, a-t-il affirmé en insistant sur l’importance de la mise en œuvre du plan de transition somalien.   

Il a salué les progrès dans la création d’institutions de sécurité nationales avec le soutien des partenaires internationaux de la Somalie, et s’est félicité de la capacité croissante des forces de sécurité somaliennes à prendre les choses en main.  À la lumière de cela, l’UA a fait une évaluation indépendante pour déterminer quelle forme sa nouvelle mission en Somalie devra prendre.  Cette étude a fait ressortir un consensus sur le besoin d’une mission hybride de stabilisation, a indiqué M. Madeira.  Cette mission devra travailler dans le plein respect du leadership somalien, a-t-il précisé, notamment en vue du prochain cycle électoral de 2026.  « L’UA doit pouvoir garantir que ses efforts soient accompagnés de progrès dans le processus politique somalien. »

En conclusion, M. Madeira a dit que l’Union africaine se tourne vers un nouveau chapitre de sa présence en Somalie, ce qui le pousse à renouveler ses partenariats stratégiques, en particulier avec l’Union européenne (UE) et l’ONU.  M. Madeira a dit espérer pouvoir compter sur un financement prévisible et suffisant de la part de l’UE.  Pour ce qui est des Nations Unies, il a appelé à un renouvellement de la résolution 2540 sur la base d’une évaluation approfondie de la situation.  Il faudra également établir des priorités dans le cadre du mandat et fixer des tâches qui devront être adaptées à la nouvelle donne en Somalie, a-t-il soutenu.  En dernier lieu, le Chef de l’AMISOM a mis l’accent sur le consensus régional par rapport au déploiement de l’AMISOM.

Mme BATULA SHEIKH AHMED GABALLE, Présidente de l’Organisation nationale des femmes somaliennes, a précisé parler également en tant que Présidente du Comité de plaidoyer récemment créé pour garantir le quota de 30% de femmes aux élections fédérales de 2021 en Somalie.  Elle a relevé que malgré des promesses répétées, le communiqué du 27 mai 2021, détaillant les accords conclus lors de la réunion au sommet entre le Gouvernement fédéral et les dirigeants des États membres fédérés sur une série de questions, ne contenait qu’une seule phrase confirmant l’engagement collectif des dirigeants à préserver ledit quota dans les deux chambres du Parlement.  L’accord du 27 mai n’a fourni aucun détail sur la façon dont cet engagement sera mis en œuvre, a-t-elle regretté.  « Nous restons profondément préoccupés par l’incertitude tout en poursuivant les campagnes de plaidoyer pour un mécanisme clair pour atteindre le quota de 30%. »  En raison des incertitudes politiques et de la crainte d’une escalade de la crise politique, « même nous, femmes dirigeantes, sommes engagées dans une campagne pour la paix et la réconciliation », a dit Mme Gaballe.  Elle a expliqué que ce rôle de pacificateurs s’est fait au détriment de la demande de quota.  « Nous avons réalisé que sans accords entre les dirigeants et sans stabilité politique, il n’y aura pas d’élections; et sans élections, il n’y aura pas de quota de 30% », a-t-elle justifié.  Ainsi, les femmes ont privilégié la paix et la stabilité au quota de 30%.

Au cours de la Conférence consultative nationale de mai, les femmes dirigeantes ont discuté séparément avec les dirigeants politiques pour garantir leur engagement à atteindre le quota de 30% des femmes élues.  Bien que les femmes aient obtenu une réduction de 50% des frais de candidature, en l’absence d’un mécanisme clair, la voie vers l’atteinte du quota de 30% reste insaisissable et difficile, a—t-elle avoué.  Elle a salué la création par le Premier Ministre, le 25 juillet, du Comité de plaidoyer en faveur du quota de 30%, estimant que cela donne un nouvel élan au plaidoyer des femmes.  Malgré tout, alors que les élections à la Chambre haute sont en cours, aucun État n’a présenté à ce jour 30% de femmes aux élections.  La représentation des femmes varie entre 25% et 27%, et le Djoubaland n’a pas encore élu de femmes, a-t-elle constaté.

Outre les contraintes financières, les femmes aspirant à être candidates sont confrontées à des défis d’insécurité et à la peur d’être intimidées, a poursuivi Mme Gaballe qui a donc plaidé pour le renforcement de la protection, afin de garantir la participation des femmes au processus électoral.  « Pour éviter de voir se répéter ce que vivent les femmes somaliennes aujourd’hui et pour garantir la place qui leur revient dans l’arène politique, nous exigeons des règles du jeu équitables. » 

Mme Gaballe a aussi plaidé pour que le nouveau gouvernement et le nouveau parlement travaillent ensemble pour amender la loi électorale fédérale et les lois sur les partis politiques, afin d’avoir des dispositions claires sur la pleine participation des femmes.  De telles dispositions sont également nécessaires dans la révision constitutionnelle, pour garantir la participation des femmes à la politique et aux fonctions publiques, a souhaité Mme Gaballe en demandant aussi des ressources pour renforcer le rôle de leadership et la protection des femmes.  Le soutien doit être étendu aux femmes parlementaires et sénatrices nouvellement élues pour qu’elles remplissent efficacement leur rôle législatif, a-t-elle ajouté.

Les femmes somaliennes représentent plus de 50% de la population et elles ne peuvent être exclues du rôle politique et décisionnel, a clamé Mme Gaballe.  Elle a rappelé que la participation des femmes est vitale pour l’instauration d’une paix, d’une sécurité et d’une stabilité politique durables en Somalie.  Aux côtés des autorités somaliennes, la communauté internationale, en particulier les Nations Unies, a la responsabilité majeure de veiller à ce que les dialogues politiques, les efforts de réconciliation et les efforts de développement soient inclusifs.  La participation et la protection des femmes contre toutes les formes de violence, y compris la violence sexuelle dans les conflits et les discriminations doivent être une priorité, a-t-elle conclu. 

Mme BARBARA WOODWARD (Royaume-Uni) a réaffirmé son appui au Premier Ministre Mohamed Hussein Roble qui travaille avec les États fédéraux à la mise en œuvre de l’accord et à la conclusion du processus électoral.  Toutefois, a nuancé la représentante, le Royaume-Uni est préoccupé par le risque de nouveaux retards dans le calendrier électoral dont un échec risquerait d’approfondir la division politique et ne servirait qu’aux Chabab.  La représentante a donc encouragé les dirigeants somaliens à accélérer le processus électoral et à veiller à ce que les femmes obtiennent au moins 30% des sièges au Parlement.  Les préparatifs en matière de sécurité des élections doivent aussi être accélérés, a exhorté Mme Woodward.  

La déléguée a averti que l’échec du processus électoral ne risquerait pas seulement de saper les gains de sécurité durement acquis mais compromettrait également le processus de transition mené par les Somaliens pour instaurer la sécurité dans le pays.  Elle a insisté sur le fait que la collaboration et la consultation entre le Gouvernement fédéral somalien, l’ONU, l’UA et les donateurs permettront aux parties prenantes de convenir d’un modèle de mission qui remplacera l’AMISOM et permettra à la Somalie d’assumer progressivement une plus grande responsabilité dans sa propre sécurité. 

Le Royaume-Uni continuera d’aider la Somalie à atténuer les effets de la COVID-19 et des changements climatiques, y compris les inondations, la sécheresse et les essaims acridiens, et à renforcer la résilience à long terme, a promis la représentante, appelant la communauté internationale à faire de même.  Notre message est clair, a-t-elle conclu: la mise en œuvre de l’accord du 27 mai et l’achèvement du processus électoral permettront à la Somalie de se recentrer sur ses principales priorités et de rechercher des solutions aux défis auxquels le peuple somalien est confronté.  

M. PHAM HAI ANH (Viet Nam) a formé le vœu que les élections somaliennes se tiendront de manière sûre et pacifique, sur la base du calendrier convenu.  Le processus politique « mené et dirigé par les Somaliens » devra tenir compte des aspirations légitimes de toutes les parties prenantes somaliennes, a-t-il précisé en demandant aussi une représentation équitable des femmes, des minorités et des jeunes.  M. Hai Anh a réaffirmé la nécessité d’un soutien international continu en matière d’assistance financière et technique aux efforts de renforcement de l’État, y compris le renforcement des institutions.  Il faut aussi créer un environnement favorable et renforcer les mesures de protection des civils, a-t-il recommandé en mettant l’accent sur les préparatifs électoraux et sur la protection des groupes vulnérables, des femmes et des enfants.

M. Hai Anh s’est dit préoccupé par l’instabilité persistante de la situation sécuritaire et a condamné la violence et les attaques terroristes contre les civils, les responsables gouvernementaux, les forces de sécurité somaliennes, le personnel de l’ONU et de l’AMISOM.  Il a exhorté le Gouvernement somalien à redoubler d’efforts pour mettre en œuvre des mesures de sécurité de protection des civils et accélérer les enquêtes sur la violence et les meurtres de civils.  À cet égard, le délégué a plaidé pour un appui à l’armée et aux forces de sécurité somaliennes, par le biais de la formation, de la fourniture de matériel, du renforcement des capacités et de la mise en œuvre d’opérations contre les Chabab.  M. Hai Anh a enfin insisté sur la nécessité de relever les défis et de résoudre les problèmes économiques auxquels la Somalie est confrontée, soulignant les besoins particuliers dans le développement agricole, la pandémie de COVID-19, ainsi que dans le cadre de l’invasion des criquets pèlerins, des inondations et de la sécheresse.  À cet égard, il s’est dit préoccupé par le faible niveau de financement du Plan d’intervention humanitaire 2021 pour la Somalie, et appelé les partenaires internationaux à mobiliser un soutien supplémentaire pour aider le Gouvernement à atténuer les difficultés socioéconomiques. 

M. TAREK LADEB (Tunisie), qui s’est exprimé au nom des A3+1 (Afrique du Sud, Niger, Saint-Vincent-et-les Grenadines et Tunisie), s’est félicité de l’entame du processus électoral en Somalie à la suite de l’accord conclu entre le Gouvernement fédéral et les États fédérés sur les questions d’organisation en souffrance.  Le délégué a insisté sur l’importance de la tenue d’élections libres et transparentes ainsi que du respect du quota de 30% de sièges pour les femmes.  Il a toutefois exprimé l’inquiétude des A3+1 face à la situation en matière de sécurité en Somalie alors que les Chabab font toujours planer de graves menaces sur la paix et la sécurité du pays.  D’où son appel à donner les moyens au Gouvernement somalien pour pouvoir assurer la sécurité dans le pays.  Favorables à une mission conjointe UA-ONU, les A3+1 souhaitent voir se poursuivre un travail étroit avec le Gouvernement somalien, a dit le délégué.

Déplorant les victimes civiles à la suite des attaques des Chabab, il a encouragé les autorités somaliennes à adopter les mesures qui s’imposent et à protéger les droits des personnes.  En outre, les A3+1 ont appelé les partenaires internationaux à financer davantage le plan humanitaire pour la Somalie.  En dernier lieu, ils ont dit être prêts à participer de façon constructive aux négociations sur le renouvellement du mandat de la MANUSOM.

Mme GERALDINE BYRNE NASON (Irlande) a jugé essentiel, en ce moment crucial pour l’avenir politique de la Somalie, de voir se concrétiser la participation pleine, égale et significative des femmes au processus électoral.  Les informations selon lesquelles des candidates ont été intimidées, harcelées, enlevées et tuées, dans le passé, soulignent la nécessité d’assurer la sécurité des femmes candidates et de planifier la protection des femmes pendant les élections, a-t-elle plaidé.  Elle s’est dite préoccupée de constater qu’il n’y a toujours pas de mécanisme établi pour garantir le quota minimum de 30% de femmes dans le processus électoral.  Elle a demandé que cet engagement du Gouvernement fédéral se traduise dans la pratique.

La représentante s’est également dite alarmée par les rapports faisant état d’une augmentation des violences sexuelles liées aux conflits, en particulier contre les femmes et les filles, tout en saluant l’adoption de la politique des droits de l’homme pour les forces armées nationales somaliennes en mai.  Elle a appelé toutes les autorités somaliennes à prendre des mesures immédiates pour protéger les femmes et les filles de toutes les formes de violence sexuelle et sexiste, notamment en promulguant le projet de loi original de 2018 sur les infractions sexuelles.  Pour la représentante, il est également choquant que des enfants continuent d’être tués, enlevés et recrutés en toute impunité. 

Selon Mme Byrne Nason, l’impasse politique récente a détourné l’attention de la lutte contre la menace des Chabab et a aggravé les effets d’une grave crise humanitaire en Somalie.  En outre, l’impact négatif des changements climatiques et de la pandémie de COVID-19 aggrave encore la situation humanitaire avec un effet disproportionné sur les femmes et les filles.  Alors que les partenaires internationaux doivent intensifier le financement et le soutien en Somalie, il est regrettable de voir la contribution au Plan de réponse humanitaire 2021 pour la Somalie à son plus bas niveau en six ans, a regretté la déléguée, demandant au Gouvernement de se recentrer sur la résolution des contraintes d’accès humanitaire et de relever les défis fondamentaux auxquels le peuple somalien est confronté.  Elle a encouragé le Gouvernement fédéral, l’ONU et l’UA à respecter les délais fixés dans la résolution 2568 (2020) et à continuer de travailler ensemble pour le transfert progressif des responsabilités en matière de sécurité de l’AMISOM aux forces de sécurité somaliennes.  Cela doit se produire dès que la situation sécuritaire et politique le permet et d’une manière qui donne la priorité à la sûreté et à la sécurité de tous les citoyens somaliens, a-t-elle précisé.  Elle a jugé urgent de trouver un consensus entre tous les partenaires de la Somalie et les dirigeants somaliens sur cette question.

Mme ANNA M. EVSTIGNEEVA (Fédération de Russie) a noté les progrès importants réalisés sur le front politique en Somalie depuis la dernière réunion du Conseil de sécurité.  La représentante a ensuite appelé toutes les parties prenantes à poursuivre leurs efforts pour mettre en œuvre l’accord du 27 mai.  Saluant le rétablissement des contacts entre la Somalie et le Kenya, elle a dit être préoccupée par la situation sécuritaire et les menaces que font peser les Chabab.    Mme Evstigneeva a appelé le Gouvernement somalien et l’UA à poursuivre leurs efforts en faveur du processus électoral, en soulignant la nécessité d’assurer la sécurité dans les bureaux de vote.  

En ce qui concerne la sécurité, la représentante a souhaité que l’UA et le Gouvernement somalien mettent en place un arrangement mutuellement acceptable pour transférer la responsabilité de la sécurité aux forces armées somaliennes.  La déléguée a insisté pour que ces changements soient soigneusement examinés afin d’éviter tout vide sécuritaire.  Concernant le renouvellement du mandat de la MANUSOM, elle a souligné l’importance de la consolidation de l’État.  Elle a aussi souligné l’importance du fait que la résolution envoie un message clair selon lequel le processus électoral doit être achevé.

Mme NATHALIE BROADHURST (France) a insisté sur l’importance des élections, tout en encourageant les parties somaliennes à mettre en œuvre sans tarder les engagements qu’elles ont pris en septembre 2020 et mai 2021.  Elle a souligné également l’importance d’un processus électoral qui soit inclusif, avec la pleine participation des femmes comme électrices et candidates, dans le respect du quota de 30%.  Elle a aussi appelé à la participation des jeunes, conformément à la résolution 2535 (2020) sur l’agenda Jeunes, paix et sécurité. 

Mme Broadhurst a ensuite évoqué les questions sécuritaires, regrettant l’absence de progrès dans la mise en œuvre du plan de transition somalien, alors que les Chabab poursuivent leurs attaques meurtrières.  La France condamne les violences commises par ce groupe et dénonce en particulier le recours aux violences sexuelles et aux mariages forcés qui ne cessent d’augmenter.  Pour la délégation, il faut s’engager dès aujourd’hui dans la voie de la transition sécuritaire et du passage de relai aux forces somaliennes.  Dans cette optique, une décision doit être prise dès cette année sur les évolutions du rôle et du financement de l’AMISOM, a dit Mme Broadhurst en rappelant que l’Union européenne a versé près de deux milliards d’euros depuis 2007 au profit de cette Mission.  Cela doit se traduire par une plus grande efficacité dans la conduite de la Mission et rapidement amener d’autres partenaires à contribuer à l’effort commun, a plaidé la déléguée.  À ce titre, la France entend que l’Union européenne réévalue sa contribution au financement de l’AMISOM tout en assurant une meilleure coordination de l’opération avec ses missions déployées en Somalie de politique, de sécurité et de défense commune. 

Enfin, évoquant le devoir commun de venir en aide à la population somalienne dont le sort est aggravé par la pandémie de COVID-19 et les conditions climatiques extrêmes, qu’il s’agisse des criquets pèlerins ou des changements climatiques, la représentante a appelé à garantir un accès humanitaire sûr et sans entrave.  Elle a condamné, de la façon la plus ferme, les attaques contre les personnels humanitaires et de santé, ainsi que les entraves à l’accès humanitaire.  « Le respect du droit international humanitaire et des droits de l’homme n’est pas négociable. »

Pour M. DAI BING (Chine), la situation en Somalie va dans le bon sens avec la relance du processus électoral et les premières élections à la Chambre haute du parlement.  Le représentant a appelé toutes les parties à participer de bonne foi au processus en cours.  Après avoir noté que l’AMISOM a joué un rôle important dans la paix et la sécurité en Somalie, il a salué le rétablissement des relations entre le Kenya et la Somalie.  Le représentant a appuyé l’AMISOM dans ses opérations avec les forces de sécurité nationales de lutte antiterroriste, et a appelé les bailleurs de fonds à pleinement financer l’AMISOM.

Pour ce qui est de la situation humanitaire, « qui a empiré », notamment à cause des inondations et des criquets pèlerins, le représentant chinois a appelé au financement du plan de riposte humanitaire pour la Somalie qui reste gravement sous-financé.  Pour sa part, la Chine a fourni des lots de vaccins à la Somalie, a dit le délégué.

M. RICHARD MILLS (États-Unis) a salué l’esprit de coopération entre le Gouvernement fédéral somalien et les dirigeants des États membres fédérés pour la mise en œuvre du modèle électoral du 17 septembre.  Cela a conduit à l’accord du 27 mai et aux progrès ultérieurs de sa mise en œuvre, a-t-il noté.  Il a indiqué qu’il reste des aspects du processus qui nécessitent une concentration et une attention continues.  Par exemple, lorsque les élections à la Chambre haute se termineront, les parties prenantes devraient organiser rapidement des élections à la Chambre basse en vue de mener à bien l’élection présidentielle à la date annoncée du 10 octobre, a suggéré le représentant.  M. Mills a jugé également essentiel de finaliser les dispositions pour atteindre le quota de 30% de représentation féminine au Parlement.  Il a salué le travail des ambassadeurs de bonne volonté qui déploient tous leurs efforts pour atteindre cet objectif.  Malgré les signes encourageants de ces dernières semaines, il reste encore beaucoup à faire, a conclu le représentant, avant de promettre que les États-Unis continueront de travailler avec les membres du Conseil et les dirigeants somaliens pour parvenir à une Somalie pacifique, prospère et démocratique.

Mme ALICIA GUADALUPE BUENROSTRO MASSIEU (Mexique) a dit être préoccupée par la menace sécuritaire posée continuellement par les Chabab, qui entrave le contrôle du Gouvernement sur l’ensemble du territoire somalien, le renforcement des institutions et la mise en œuvre du plan de transition.  La représentante, qui a salué les progrès réalisés dans la gestion des armes et des munitions, a estimé qu’une stratégie véritablement efficace doit tenir compte de l’ensemble du cycle de vie des armes.  À cet égard, elle a souligné la responsabilité partagée des différents acteurs, qu’ils soient producteurs, exportateurs, intermédiaires et destinataires.  Seule une approche globale peut s’attaquer à la prolifération des armes qui continue d’alimenter les forces des Chabab, a plaidé Mme Buenrostro Massieu.  

S’agissant du renouvellement du mandat de la MANUSOM, elle a jugé essentielles les dispositions sur le soutien aux autorités nationales dans la transition sécuritaire et la protection des femmes et des filles contre la violence sexuelle et sexiste, et les enfants dans les conflits armés.  Elle a aussi insisté sur l’importance de mettre l’accent sur la participation des femmes aux processus politiques et sur la nécessité de prendre des mesures pour atténuer les effets néfastes des changements climatiques.

Saluant l’évolution de la situation politique en Somalie, M. ANDRE LIPAND (Estonie) a espéré que cet élan positif se poursuivrait, permettant la tenue d’élections crédibles, transparentes et inclusives et sans nouveaux retards.  Pour ce faire, il faut résoudre toute question en suspens dans un esprit de consensus et de coopération, a insisté le représentant pour lequel il est important de prendre des dispositions solides en matière de sécurité électorale.  En prévision du prochain cycle électoral, et afin de s’assurer que la Somalie progresse dans son processus de démocratisation, il a dit soutenir le développement d’un processus électoral fondé sur le principe « une personne, une voix » en 2025.  M. Lipand a appelé les dirigeants somaliens à identifier d’urgence un mécanisme qui garantirait la mise en œuvre d’un quota de 30% de femmes lors des prochaines élections.  Préoccupé par l’augmentation de la violence sexuelle et sexiste, le représentant a aussi souligné l’importance de réviser la Constitution pour intégrer les droits des femmes.

La situation en matière de sécurité reste un défi majeur, a ajouté le délégué estimant que la situation ne pourra s’améliorer que si toutes les parties prenantes y travaillent ensemble.  Par conséquent, a-t-il dit, dans la planification de la Mission pour l’après-2021, il est de la plus haute importance que les principaux acteurs, y compris le Gouvernement fédéral de la Somalie, l’ONU, l’Union africaine et l’Union européenne, élaborent une vision commune réaliste dans le calendrier, les tâches et les objectifs.  M. Lipand s’est dit impatient de voir la proposition conjointe, mandatée par la résolution 2568 (2020) du Conseil de sécurité, qui constituera la prochaine étape de l’objectif global d’une transition réussie en matière de sécurité.  Il a demandé au Gouvernement fédéral de la Somalie de redoubler d’efforts pour mettre en œuvre le plan de transition.  Enfin, le délégué a exprimé de profondes préoccupations quant à la situation humanitaire désastreuse en Somalie.  

M. ODD INGE KVALHEIM (Norvège) a noté les nouveaux retards du processus électoral tout en saluant le climat constructif entre les dirigeants somaliens, sous la direction du Premier Ministre Mohamed Hussein Roble.  Un dialogue régulier, constructif et inclusif dans le format du Conseil consultatif national est essentiel pour progresser dans la mise en œuvre du modèle électoral, a-t-il plaidé.  Il a jugé de la plus haute importance que se tiennent des élections opportunes, crédibles et inclusives, pour ramener la Somalie sur la « voie de la réforme » et assurer le développement démocratique.  Il s’est dit profondément préoccupé par le fait que les dirigeants somaliens n’ont pas encore défini de mécanisme clair pour la mise en œuvre du quota de 30% pour l’élection des femmes.  Ce quota n’est pas imposé de l’extérieur, puisqu’il est énoncé clairement dans la Charte des femmes somaliennes, a-t-il fait remarquer.

M. Kvalheim a condamné les niveaux élevés et inquiétants des six violations graves commises contre des enfants, du fait à la fois des Chabab et des forces de sécurité gouvernementales, y compris la police somalienne.  Alors que nous approchons du renouvellement du mandat de la MANUSOM, le Conseil de sécurité devrait envisager que la Mission améliore son analyse et ses rapports sur les risques de sécurité liés au climat, a plaidé le représentant.  Au sujet du calendrier pour le transfert de la responsabilité de la sécurité aux autorités somaliennes et pour la reconfiguration de l’AMISOM, il a encouragé un dialogue constructif sur la voie à suivre entre l’UA, l’ONU, le Gouvernement somalien et d’autres acteurs.  Le succès ou l’échec d’une future AMISOM reconfigurée dépend de l’opportunité et de la qualité d’une telle discussion collective, a-t-il argué.

M. T. S. TIRUMURTI (Inde) a salué les récents développements politiques en Somalie et a dit espérer que les dirigeants somaliens et les parties prenantes iront de l’avant avec la convocation d’élections.  L’accord du 27 mai et le calendrier électoral révisé publié par le Conseil consultatif national le 29 juin sont des développements positifs dans cette direction, a-t-il estimé.  Il a souhaité que le calendrier soit largement respecté et que l’élection présidentielle ait lieu comme prévu.  « Nous espérons également que l’accord pour une représentation de 30% de femmes au Parlement soit bientôt une réalité. »  Le représentant a expliqué qu’une démocratie représentative aura une plus grande influence dans la construction de l’État, ce qui à son tour aura un impact positif sur la situation sécuritaire.

Justement, a-t-il déploré, la situation actuelle en matière de sécurité continue d’être un sujet de préoccupation, notamment avec les Chabab qui ont intensifié leurs attaques et continuent d’essayer de perturber le processus électoral.  Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre de vue notre lutte contre le terrorisme alors que nous nous concentrons sur les élections, a dit M. Tirumurti.  Dans ce contexte, il a soutenu un transfert progressif des responsabilités en matière de sécurité aux forces de sécurité somaliennes à partir de 2021, en vue de transférer l’entière responsabilité d’ici à 2023, si la situation sur le terrain le permet.  Le délégué a en outre jugé préoccupante la situation humanitaire en Somalie, avec notamment la triple menace de la COVID-19, des criquets pèlerins et des inondations persistantes.  Il a appelé la communauté internationale à aider l’ONU à combler le déficit de financement humanitaire et à répondre aux besoins humanitaires.  Pour sa part, l’Inde a été à l’avant-garde pour soutenir la Somalie par divers moyens, notamment en fournissant des installations médicales, des programmes de renforcement des capacités et des bourses, malgré les défis posés par la pandémie de COVID-19.

M. ABUKAR DAHIR OSMAN (Somalie) a passé en revue les évolutions positives des derniers mois.  Il a rappelé qu’après la signature de l’accord politique du 27 mai entre le Gouvernement fédéral et les dirigeants des États fédérés, le Premier Ministre a été chargé de trouver un consensus sur le processus électoral, y compris sur la sécurité électorale et la représentation de 30% de femmes.  Un compte a été créé, a-t-il dit, sur lequel seront versés les fonds requis pour le financement des élections, dont 1,9 million de dollars provenant du budget national et près de 8 millions supplémentaires qui devront être levés.  

Le Premier Ministre s’est également rendu au Djoubaland dans le but de consolider la réconciliation nationale, a ajouté le représentant avant de mentionner la création du comité national de sécurité des élections, en collaboration avec l’AMISOM.  Ce comité, qui comprend une représentation de tous les États membres de la Fédération, a notamment évalué la sécurité des bureaux de vote dans certains États. 

Alors que la réforme des forces de sécurité nationale va bon train, le Gouvernement somalien a tenu à rendre hommage aux sacrifices consentis par l’AMISOM en Somalie, a dit le représentant.  « Nous sommes bien conscients que l’AMISOM ne peut pas assurer la sécurité du pays à long terme. »  À cet égard, M. Osman a insisté sur la nécessité de respecter le plan de transition, y compris les tâches sécuritaires, pour que la sécurité relève des autorités somaliennes d’ici à la fin de 2021. Le plan de transition révisé prend en compte la transition en matière de sécurité, a expliqué le représentant, en y voyant un point de départ pour la reconfiguration de l’AMISOM.

En guise de conclusion, le représentant a mis l’accent sur les grandes avancées accomplies dans bien des domaines par le Gouvernement fédéral, mais aussi sur les défis qui perdurent comme la lutte contre les Chabab.  Il a assuré que la priorité du Gouvernement fédéral est d’œuvrer à l’instauration de la démocratie dans le pays et à la consolidation de ses institutions nationales.  

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