8869e séance – matin
CS/14650

Moyen-Orient: le Coordonnateur spécial demande que la « pause » observée dans les activités de colonisation israélienne devienne permanente

Le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Tor Wennesland, a déclaré ce matin, devant le Conseil de sécurité, que les activités de colonisation israélienne en Cisjordanie ont connu une « pause » ces trois derniers mois.  « Cette pause doit devenir permanente », a demandé le Coordonnateur spécial, qui a aussi plaidé pour « des efforts revigorés » afin de promouvoir la solution des deux États.  Le Conseil a aussi entendu deux activistes, dont l’une, Mme Meredith Mishkin, a préconisé d’investir « dans une paix sociale » plutôt que de miser sur des négociations qui ont peu de chance d’aboutir. 

Le Coordonnateur spécial a présenté le dix-neuvième rapport sur la mise en œuvre de la résolution 2334 (2016), en rappelant que celle-ci demande à Israël de cesser immédiatement ses activités de colonisation illicites au regard du droit international.  « Pendant la période à l’examen, aucun nouveau plan de colonie de peuplement n’a été avancé, approuvé ou proposé », s’est-il félicité.  M. Wennesland a également précisé que près de 50 familles de colons ont quitté l’avant-poste d’Evyatar. 

« Les démolitions et les saisies de propriétés palestiniennes ont en revanche continué en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est », a-t-il regretté.  Ainsi, en raison d’une absence de permis de construire, quasiment impossible à obtenir pour un Palestinien, 302 structures ont été démolies ou saisies.  Le Coordonnateur spécial a précisé que 907 Palestiniens font face à un risque d’expulsion à Jérusalem-Est, avant d’exhorter Israël à cesser de telles démolitions et expulsions, conformément à ses obligations en vertu du droit international. 

Même son de cloche du côté de Mme Mai Farsakh, responsable de la planification du Centre d’aide juridique et des droits de l'homme de Jérusalem, qui a dénoncé le « mépris flagrant » d’Israël.  « La population de colons s’élève désormais à près de 670 000 personnes, réparties dans 132 colonies et 140 avant-postes dans la zone C et 13 blocs de colonies à Jérusalem-Est, et contrôlant près de 43% du territoire de la Cisjordanie. »  Elle a précisé qu’environ 60 000 colons supplémentaires se sont installés depuis l’adoption de la résolution.  « Israël sape intentionnellement la solution viable des deux États », a-t-elle accusé. 

Sur le plan diplomatique, le Coordonnateur spécial a mentionné la réunion des Présidents égyptien, jordanien et palestinien au Caire le 2 septembre.  « Les trois dirigeants se sont engagés à relancer les négociations. »  M. Wennesland a aussi noté l’assouplissement des restrictions imposées par Israël à Gaza après l’escalade de mai.  Lors de la réunion entre le Président palestinien Mahmoud Abbas et le Ministre israélien de la défense Benny Gantz fin août –la première depuis l’annonce du nouveau Gouvernement israélien- Israël a annoncé un prêt à l’Autorité de 150 millions de dollars, a-t-il salué. 

Le Coordonnateur spécial s’est aussi dit encouragé par le fait que de nombreux Palestiniens et Israéliens demeurent engagés en faveur de la solution des deux États, malgré les « défis considérables » qui subsistent.  Concluant son intervention, M. Wennesland a appelé à des « efforts revigorés » et à « des mesures pratiques » afin d’établir un horizon politique en vue de faire cesser l’occupation et de promouvoir cette solution.  

« Des négociations au plus haut niveau diplomatique n’aboutiraient pas à une paix substantielle pour le moment », a tempéré Mme Rothbart, cofondatrice et directrice exécutive d’Amal-Tikva, qui s’est exprimée en tant que « juive israélienne » et « sioniste religieuse ».  Elle a aussi estimé que les Accords d’Oslo ont échoué parce qu’ils étaient le fruit d’un « processus secret entre des dirigeants de l’élite, sans femmes, sans chefs religieux et sans représentants de ceux qui souhaitaient perturber le processus par la violence ».  

S’appuyant de son expérience sur le terrain, l’intervenante a demandé d’investir davantage dans « une paix sociale ».  Ce n’est pas une coïncidence si c’est la présidence irlandaise du Conseil qui m’a invitée aujourd’hui, a-t-elle noté, car les Irlandais connaissent bien le pouvoir de la construction de la paix par la société civile.  Mme Rothbart a donc demandé au Conseil de s’inspirer du processus de paix irlandais et d’investir dans les infrastructures nécessaires à la paix. 

Dans leurs interventions, les délégations ont, dans leur grande majorité, souligné l’illégalité des activités de colonisation israélienne et appuyé la solution des deux États.  « C’est la seule option à ce jour susceptible d’apporter une paix juste et durable dans la région, de garantir la sécurité d’Israël de répondre aux aspirations légitimes des Palestiniens », a déclaré le délégué de la France.  Il a appuyé toutes les mesures « concrètes et réciproques » visant à restaurer la confiance entre les parties, notamment dans le cadre du groupe d’Amman. 

« La tenue récente du sommet palestino-jordano-égyptien au Caire pourrait être un premier pas pour sortir du statu quo actuel », a commenté la délégation de la Fédération de Russie.  De son côté, le délégué de la Tunisie a appuyé la proposition de tenir une conférence internationale de la paix pour le Moyen-Orient, « dans les meilleurs délais ».  Le représentant des États-Unis a enfin annoncé que son pays est déterminé à élargir le «  cercle de la paix  » entre Israël et ses voisins, y compris palestiniens.  

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE

Déclarations

M. TOR WENNESLAND, Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, a présenté le dix-neuvième rapport sur la mise en œuvre de la résolution 2334 (2016), en rappelant tout d’abord que celle-ci demande à Israël de cesser immédiatement ses activités de colonisation.  « Pendant la période à l’examen, aucun nouveau plan de colonie de peuplement n’a été avancé, approuvé ou proposé. »  Près de 50 familles de colons ont quitté l’avant-poste d’Evyatar, illicite au regard du droit israélien.  Mais les démolitions et les saisies de propriétés palestiniennes ont continué en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est.  En raison d’une absence de permis de construire, quasiment impossible à obtenir pour un Palestinien, 302 structures ont été démolies ou saisies, a dit M. Wennesland.  Il a précisé que 907 Palestiniens font face à un risque d’expulsion à Jérusalem-Est. 

Le Coordonnateur spécial a regretté la poursuite de la violence, alors que la résolution précitée appelle à la prise de mesures pour la réduire.  Il a indiqué que 24 Palestiniens, dont 2 femmes et 4 enfants, ont été tués par les forces israéliennes, tandis que 4 674 Palestiniens ont été blessés.  Un soldat israélien a été tué et 29 blessés dans des incidents.  Il a aussi déploré que, contrairement au texte, certains responsables palestiniens et israéliens continuent d’user d’une rhétorique « incendiaire ». 

M. Wennesland a évoqué la situation à Gaza et indiqué que l’ONU a lancé son programme d’assistance financière pour venir en aide à 100 000 familles dans le besoin à Gaza.  Israël a par ailleurs assoupli les restrictions qui avaient été imposées à la suite de l’escalade de mai dernier.  Il a précisé que l’acheminement de biens commerciaux et de construction pour des projets internationaux a été facilité.  Ces entrées sont revenues à leur niveau d’avant l’escalade.  Le 1er septembre, Israël a annoncé qu’il augmenterait les permis d’entrée de 2 000 à 7 000 pour les commerçants et hommes d’affaires, qu’il étendrait la zone de pêche à Gaza de 12 à 15 miles nautiques et qu’il accroîtrait l’approvisionnement en eau de cinq millions de mètres cubes. 

Abordant la grave crise budgétaire que connaît l’Autorité palestinienne, le Coordonnateur a mentionné la réunion du 30 août entre le Président Mahmoud Abbas et le Ministre de la Défense israélien Benny Gantz – la première réunion des deux parties depuis l’annonce du nouveau Gouvernement israélien -, au cours de laquelle Israël a annoncé un prêt à l’Autorité de 150 millions de dollars.  Israël a aussi annoncé l’octroi de 15 000 permis supplémentaires pour les travailleurs palestiniens afin d’entrer dans le pays.  L’Autorité palestinienne a par ailleurs annoncé la tenue d’élections locales le 11 décembre prochain pour tous les villages et municipalités de catégorie C, les autres élections municipales devant se tenir avant la fin du prochain trimestre de l’année prochaine.  Si l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a ouvert ses écoles pour plus de 300 000 élèves, l’Agence connaît toujours des difficultés de financement lors des derniers mois de l’année. 

Rappelant que la résolution précitée appelle les parties à relancer des négociations crédibles, le Coordonnateur spécial a mentionné la réunion du Quatuor le 15 juillet et la réunion des Présidents égyptien, jordanien et palestinien au Caire le 2 septembre.  Les trois dirigeants se sont engagés à relancer les négociations, sous les auspices du Quatuor. 

M. Wennesland a rappelé que les colonies de peuplement sont illégales au regard du droit et sapent la solution des deux États.  « La pause observée durant la période à l’examen doit devenir permanente. »  Il a exhorté Israël à cesser ses démolitions de biens palestiniens, ainsi que ses expulsions, conformément à ses obligations en vertu du droit international humanitaire.  Il a appelé les forces de sécurité à faire preuve de la plus grande retenue et à user de la force létale lorsque cela est inévitable et pour protéger la vie.  Préoccupé par la poursuite de la violence perpétrée par les colons en Cisjordanie, il a rappelé qu’Israël, en tant que Puissance occupante, a l’obligation d’assurer la sécurité des Palestiniens et d’enquêter sur les attaques.  Le lancement de roquettes et de ballons incendiaires en direction de zones israéliennes peuplées viole le droit et doit cesser.  M. Wennesland a rappelé que deux civils israéliens et les dépouilles de deux soldats israéliens sont aux mains du Hamas à Gaza et demandé à ce dernier des informations à ce sujet.  Il a aussi critiqué la pratique d’Israël consistant à conserver les corps de Palestiniens et demandé qu’ils soient retournés à leurs familles. 

S’il a salué l’accès élargi et plus régulier à Gaza, il a souhaité que tous les biens nécessaires à la mise en œuvre du Plan de réponse humanitaire pour 2021 soient autorisés à entrer dans Gaza.  Le Hamas doit cesser d’entraver l’acheminement d’une aide humanitaire cruciale.  Il a aussi encouragé les donateurs à apporter un soutien urgent à l’Autorité palestinienne.  Il a salué les récents contacts de haut niveau entre les parties et les a encouragées à prendre des mesures urgentes pour renforcer l’économie et les institutions de la Palestine.  Le Coordonnateur spécial a appelé à fournir à l’UNRWA les ressources nécessaires à l’exécution de son mandat.  La situation à Gaza exige des solutions politiques mettant l’accent sur des mesures visant à promouvoir l’unité intrapalestinienne, à lever le blocus et à revenir à la table des négociations, a déclaré M. Wennesland. 

Il a jugé que l’unité palestinienne est cruciale pour la promotion de la solution des deux États et appelé à la poursuite des efforts de réconciliation intrapalestiniens emmenés par l’Égypte.  Il a exhorté l’Autorité palestinienne à reprendre le processus électoral le plus tôt possible, la tenue d’élections étant une avancée cruciale sur la voie de l’unité palestinienne.  Il s’est aussi dit encouragé que de nombreux Palestiniens et Israéliens demeurent engagés en faveur de la solution des deux États, malgré les défis considérables, et a exhorté la communauté internationale à promouvoir la paix. 

En conclusion, le Coordonnateur spécial a appelé à des « efforts revigorés » afin d’établir un horizon politique en vue de faire cesser l’occupation et de promouvoir la solution des deux États.  « J’exhorte de nouveau les Israéliens, les Palestiniens, les États de la région et la communauté internationale à prendre des mesures pratiques qui permettraient aux deux parties de se réengager en faveur de la paix. » 

Mme MAI FARSAKH, Responsable de la planification du Centre daide juridique et des droits de l’homme de Jérusalem, est venue témoigner au Conseil du « mépris flagrant » pour le droit international dont fait preuve l’État d’Israël dans son expansion continue des colonies de peuplement sur le territoire palestinien occupé, au détriment du droit individuel des Palestiniens au logement et de leur droit collectif à l’autodétermination, et, avec l’émergence de la violence des colons, de leur sécurité personnelle. 

La population de colons s’élève désormais à près de 670 000 personnes, réparties dans 132 colonies et 140 avant-postes dans la zone C et 13 blocs de colonies à Jérusalem-Est, et contrôlant près de 43% du territoire de la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est.  Mme Farsakh a précisé que depuis l’adoption de la résolution 2334 (2016), environ 60 000 colons supplémentaires se sont installés dans les territoires palestiniens occupés grâce aux 43 nouveaux avant-postes et à l’expansion des colonies existantes.  Depuis, d’autres plans ont été annoncés en 2021, impliquant 9 000 logements dans la colonie d’Atarout au sud de Ramallah, et 3 412 logements dans la zone E1 de la périphérie de Jérusalem, entre autres.  Plus menaçants encore sont les plans avancés pour autoriser rétroactivement des avant-postes illégaux situés sur des terres privées palestiniennes en déclarant ces terres comme terres de l’État, tel l’avant-poste d’Evyatar construit en mai 2021 dans le gouvernorat de Naplouse. 

Pour l’intervenante, il ne fait pas de doute que la violence des colons, activement ou tacitement soutenue par l’armée israélienne, fait partie des mesures qu’ils emploient pour construire et entretenir des colonies et des avant-postes sur les terres palestiniennes.  Ces violences prennent la forme d’agressions verbales et d’intimidation, d’agressions physiques pouvant aller jusqu’au meurtre, de destruction de biens, ou encore de clôtures de terrain.  Selon les données collectées par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), 441 attaques de colons ont été documentées contre des Palestiniens et des biens palestiniens dans les territoires occupés au cours des cinq premiers mois de 2021, soit trois fois plus que la moyenne mensuelle de l’année précédente. 

Mme Farsakh a également parlé des politiques de zonage d’Israël qui facilitent le processus d’expansion des colonies et empêchent concrètement les Palestiniens d’obtenir et/ou d’accorder des permis de construire et laissent la grande majorité des résidents exposés à la menace de démolition.  Cela concerne en particulier les 241 villages dans la zone C, presque toutes les communautés bédouines et au moins un tiers de toutes les maisons palestiniennes à Jérusalem-Est qui n’ont pas de permis de construire délivrés par Israël.  Concrètement, a-t-elle détaillé, entre janvier 2016 et août 2021, ce sont 3 255 structures palestiniennes qui ont été démolies, entraînant le déplacement de 5 622 personnes.  Mme Farsakh a évoqué les implications psychologiques, financières et sociales graves de cette politique, y compris les enfants.  Elle a conclu en disant que son témoignage atteste de « la sape intentionnelle » par Israël d’une solution viable des deux États et de la perspective de paix dans la région. 

S’exprimant par visioconférence depuis Jérusalem, Mme MEREDITH MISHKIN ROTHBART, cofondatrice et directrice exécutive dAmal-Tikva, a présenté sa perspective de « juive israélienne » et « sioniste religieuse » ayant fondé une association avec un Palestinien, Basheer Abu-Baker.  Amal-Tikva travaille avec des dirigeants d’ONG, des philanthropes et des experts de terrain pour renforcer les efforts de paix. 

Son expérience du terrain lui permet d’affirmer que « des négociations au plus haut niveau diplomatique n’aboutiraient pas à une paix substantielle pour le moment ».  Selon Mme Rothbart, les Accords d’Oslo ont échoué parce qu’ils étaient le fruit d’un « processus secret entre des dirigeants de l’élite, sans femmes, sans chefs religieux et sans représentants de ceux qui souhaitaient perturber le processus par la violence ».  Or, pour Mme Rothbart, non seulement la consolidation de la paix par la société civile fonctionne, mais elle est une condition préalable indispensable à la négociation d’un accord de paix. 

Afin de construire la paix entre Israéliens et Palestiniens, l’intervenante a demandé d’investir davantage dans « une paix sociale ».  Ce n’est pas une coïncidence si ce sont les Irlandais qui l’ont invitée aujourd’hui, a-t-elle noté, car les Irlandais connaissent bien le pouvoir de la construction de la paix par la société civile.  Elle a demandé au Conseil de s’inspirer du processus de paix irlandais et d’investir dans les infrastructures nécessaires à la paix, d’établir des partenariats entre des centres communautaires adjacents à Jérusalem, de soutenir les femmes entrepreneurs, et de rendre leurs quartiers plus sûrs. 

Si les circonstances actuelles sont à la fois difficiles et préoccupantes, a déclaré M. RICHARD M. MILLS, JR. (États-Unis), des mesures peuvent être prises pour améliorer la vie des peuples israélien et palestinien, et pour préserver la possibilité d’une solution négociée de deux États.  M.  Mills a appelé à un accès régulier, prévisible et durable à Gaza pour les acteurs humanitaires.  Les points de passage devraient rester ouverts, aux heures normales, au trafic commercial habituel et au transit rapide des biens humanitaires; les matériaux nécessaires aux efforts de secours et de relèvement doivent pouvoir atteindre les zones touchées.  Il est aussi urgent de fournir de l’eau à la bande de Gaza.  Le représentant a demandé aux autorités de facto de Gaza de s’abstenir d’interférer dans les activités humanitaires et les efforts de reconstruction soutenus par la communauté internationale. 

Rappelant que les États-Unis ont déjà versé plus de 300 millions de dollars à l’UNRWA cette année, M. Mills a appelé les autres pays à remédier au manque de financement de l’Office pour ses services de base.  Il a en outre exhorté l’UNRWA à apporter des améliorations opérationnelles et de gestion pour fournir une assistance efficace aux réfugiés.  L’UNRWA, a-t-il ajouté, doit « respecter ses engagements » pour ce qui est de promouvoir la tolérance, la transparence et la responsabilité.  Le représentant a annoncé que sa délégation est déterminée à élargir le « cercle de la paix » entre Israël et ses voisins, y compris palestiniens.  Israéliens et Palestiniens doivent faire preuve de retenue et s’abstenir d’actions et de déclarations provocatrices, a-t-il conclu, évoquant un avenir où Israéliens et Palestiniens pourront vivre dans des conditions égales de liberté, de dignité, de sécurité et de prospérité. 

M. TAREK LADEB (Tunisie) a appuyé la proposition de tenir une conférence internationale de la paix sous les auspices du Quatuor pour le Moyen-Orient, dans les meilleurs délais.  Il a fustigé la persistance des autorités d’occupation à imposer un fait accompli en essayant de changer la réalité démographique, historique et le statut juridique de la ville de Jérusalem, en procédant à des démolitions de maisons et déplacements de population palestinienne, et en poursuivant le siège injuste de la bande de Gaza. 

Face à ces exactions, le représentant de la Tunisie a exhorté la communauté internationale, en particulier le Conseil de sécurité, à assumer pleinement ses responsabilités pour obliger la Puissance occupante à respecter ses obligations en vertu du droit international, du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme, et de cesser toute action unilatérale qui compromettrait toute chance de parvenir à la paix et de restaurer la stabilité et la sécurité dans la région.  Il a aussi dit la nécessité de protéger la population civile palestinienne contre la violence des colons et les forces d’occupation. Compte tenu de la détérioration de la situation économique et humanitaire dans les territoires palestiniens occupés, dont la bande de Gaza, le représentant a souligné l’importance de faciliter l’accès humanitaire, de s’abstenir d’entraver la reconstruction et d’assurer un financement durable et prévisible pour l’UNRWA.  Il a aussi dit l’importance d’efforts de réconciliation palestinienne et de l’organisation d’élections générales en Palestine. 

L’Inde appuie sans réserve une solution des deux États négociée débouchant à la création d’un État palestinien souverain, a affirmé M. SRINIVAS GOTRU (Inde).  Il a rappelé que l’Inde avait toujours appelé à des négociations de paix directes entre Israël et la Palestine.  Nous prenons note des efforts de communication entre le Gouvernement israélien et les autorités palestiniennes, a-t-il déclaré.  Il a également salué les annonces faites par Israël pour alléger les conditions socioéconomiques en Cisjordanie.  Le prêt de 500 millions de Shekel prévu pour l’Autorité Palestinienne, la délivrance de permis de construction supplémentaires pour des maisons palestiniennes ainsi que des permis de travail sont « des pas dans la bonne direction », a-t-il souligné. 

L’Inde n’a cessé d’insister sur le développement socioéconomique du peuple palestinien, a poursuivi M. Gotru.  Il a souligné la nécessité d’un accès de l’Autorité palestinienne à des revenus stabilisés et accrus.  De même, il a plaidé en faveur d’une entrée régulière de matériaux de construction à Gaza, appelant les bailleurs internationaux à appuyer la reconstruction de Gaza via l’Autorité Palestinienne.  Le début d’un programme de transfert en espèce aux familles vulnérables à Gaza via l’ONU les aidera grandement, a-t-il ensuite affirmé.  Il a également appelé au transfert régulier d’aide et d’articles essentiels pour alléger la situation humanitaire.  Les rencontres de haut niveau récentes entre Israël, la Palestine et les grands États régionaux ouvrent la voie à la reprise des négociations directes, a souligné le représentant indien.  Le Conseil de sécurité, la communauté internationale et le Quatuor pour le Moyen-Orient devraient saisir cette occasion pour reprendre les négociations. 

M. JUAN RAMÓN DE LA FUENTE RAMIREZ (Mexique), constatant l’absence de progrès dans le processus de paix au Moyen-Orient, a demandé instamment, conformément à la résolution 2334 (2016), que soit mis fin à la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens occupés et aux actions qui limitent l’accès de la population palestinienne à l’eau potable.  Le représentant s’est d’autre part félicité que la Commission électorale centrale palestinienne ait annoncé l’organisation d’élections municipales en décembre prochain.  Il a en revanche dénoncé les attaques visant des organisations palestiniennes et des défenseurs des droits humains, avant de saluer les efforts déployés pour traduire en justice les responsables de la mort du militant palestinien Nizar Banat. 

Sur le plan sécuritaire, M. de la Fuente Ramirez a condamné les tirs de roquettes et d’engins incendiaires contre Israël depuis Gaza, ainsi que l’usage disproportionné de la force par Israël contre les manifestants palestiniens à proximité de la frontière. Soulignant l’importance d’un renforcement du cessez-le-feu à Gaza, il s’est réjoui de la récente rencontre entre le Premier Ministre israélien et le Président égyptien.  Il a également jugé positive l’annonce d’initiatives pour la reconstruction économique de Gaza ainsi que l’assouplissement de certaines restrictions du blocus. 

Le représentant a par ailleurs salué l’engagement pris au début du mois par l’Autorité palestinienne, l’Égypte et la Jordanie de reprendre les négociations politiques et de travailler avec les pays partenaires pour réactiver le processus de paix.  Il a également applaudi la coopération en matière civile et de sécurité entre Israël et la Palestine, tout en réitérant le soutien du Mexique à la solution des deux États.  Enfin, il a annoncé que son pays apporterait une contribution supplémentaire pour appuyer les opérations de santé et l’approvisionnement en fournitures médicales de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). 

Pour M. SHUANG GENG (Chine), la situation sur le territoire palestinien occupé demeure précaire: Israël doit faire preuve de retenue et s’abstenir de tout acte hostile pour éviter un engrenage du cycle de la violence. 

Invitant l’Égypte et d’autres pays de la région à la médiation, le représentant a rappelé l’appui de la Chine à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) dans ses efforts d’amélioration de la situation en Palestine. 

Israël devrait impérativement renoncer à bloquer les points d’entrée vers la bande de Gaza, qui entravent l’acheminement de matériaux de construction, a déclaré le représentant pour qui, plus largement, Israël devrait lever entièrement son blocus. 

La question des colonies de peuplement est une question cruciale, a poursuivi le représentant.  Conformément à la résolution 2334 (2016), la Chine appelle Israël à cesser de démolir des maisons palestiniennes et d’étendre ses colonies.  Elle l’invite aussi à en revenir à la solution des deux États, et à l’initiative de paix arabe. 

 Le représentant a rappelé que, dans son allocution lors du débat général de l’Assemblée générale, le Président de l’Autorité palestinienne s’était dit prêt à travailler sur le règlement du statut final.  Fin août, l’autorité palestinienne a établi des contacts de haut niveau.  La Chine espère donc que les parties saisiront cette occasion pour renouer le dialogue rapidement.  Dans le même esprit, le représentant a rappelé que son pays avait récemment souhaité voir renforcer les liens entre le Conseil de sécurité, l’Organisation de la coopération islamique (OCI) et la Ligue des États arabes.   

Appelant les États exerçant « une influence particulière » sur les parties à « s’abstenir de prendre parti ou « d’utiliser le deux poids, deux mesures », le représentant a fait observer que la question palestinienne avait été la plus fréquemment mentionnée à l’Assemblée générale durant le débat général.  La plupart des délégations ont plaidé pour le respect des droits des Palestiniens et de la solution des deux États basée sur l’instauration d’un État de Palestine indépendant, selon le tracé des frontières d’avant 1967 et avec Jérusalem-Est pour capitale, a-t-il ajouté, y voyant le reflet de la volonté de la communauté internationale de se situer en faveur de l’équité et de la justice. 

M. IVAN P. KHOROSHEV (Fédération de Russie) a regretté la poursuite d’actions unilatérales comme l’expropriation et la destruction de biens palestiniens, la construction de colonies, les arrestations arbitraires, la violation du statut des lieux saints.  Il a exhorté les autorités israéliennes à cesser les démarches unilatérales qui visent à imposer de nouvelles réalités de terrain.  Il a également jugé nécessaire de prendre en compte les préoccupations légitimes de sécurité d’Israël, pour créer les conditions d’une reprise du processus de paix, visant à la solution des deux États.  Face à la persistance des tensions en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, le représentant russe a exhorté les deux parties à s’abstenir de démarches unilatérales et actes de provocation.  Il a estimé que la tâche principale pour la période à venir est de fournir une aide humanitaire d’urgence à toutes les personnes dans le besoin dans la bande de Gaza.  Il faut aussi aider l’Autorité palestinienne à surmonter les difficultés socioéconomiques, alors que les Palestiniens semblent incapables de faire face seuls à la pandémie de COVID-19. 

« Nous continuons d’interagir avec les parties en conflit et les acteurs internationaux et régionaux intéressés », a assuré M. Khoroshev avant de citer l’entrevue du 9 septembre dernier entre M. Sergueï Lavrov, Ministre des affaires étrangères russe et M. Yair Lapid, son homologue israélien.  Le représentant a dit la nécessité de surmonter la division palestinienne et d’organiser des élections, et de consolider le consensus international en faveur d’une solution juste au problème palestinien.  Selon lui, le Quatuor pour le Moyen-Orient reste le seul mécanisme internationalement reconnu pour accompagner le règlement palestino-israélien.  Enfin, soulignant l’importance des efforts de l’Égypte pour surmonter la division palestinienne, il a salué la tenue récente du sommet palestino-jordano-égyptien au Caire et espéré qu’il sera un premier pas pour sortir du statu quo actuel. 

Mme MONA JUUL (Norvège) a salué la rencontre directe en août entre le Président Abbas et le Ministre de la défense Benny Gantz, y voyant une première étape cruciale vers un engagement plus large.  La représentante a encouragé les parties à élargir davantage ce dialogue, y compris aux questions politiques.  Nous sommes également encouragés par la situation apparemment plus stable à Gaza, a poursuivi Mme Juul, qui a jugé essentiel que l’aide continue d’atteindre ceux qui en ont le plus besoin.  En outre, les efforts visant à obtenir un cessez-le-feu durable et à long terme doivent être renforcés.  La représentante a appelé les dirigeants de facto de Gaza à maintenir le calme, à agir dans le meilleur intérêt de la population de Gaza et à protéger les civils.  La séance d’information du Coordonnateur spécial d’aujourd’hui a une fois de plus mis en évidence l’impact négatif de l’activité des colonies israéliennes, des démolitions de maisons, des expulsions et de la violence des colons, a insisté Mme Juul. 

La Norvège est préoccupée par le fait que le nombre de démolitions de maisons en 2021 a augmenté de 40% par rapport à l’année dernière, selon les chiffres du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), les déplacements ont doublé.  Cette tendance est alarmante et inacceptable, a ajouté Mme Juul, qui s’est également dite préoccupée par la situation sécuritaire en Cisjordanie, y compris le nombre élevé d’affrontements violents entre les manifestants et les forces de sécurité israéliennes.  La Norvège est particulièrement préoccupée par le fait que les enfants continuent d’être victimes de violence alors qu’ils ne devraient jamais être pris pour cibles ou mis en danger.  La représentante a exhorté tous les acteurs à désamorcer la situation et à s’abstenir d’actions et de déclarations qui enflamment les tensions.  Mme Juul a par ailleurs regretté le report de la réunion ministérielle du Comité spécial de liaison pour la coordination de l’assistance internationale aux Palestiniens, initialement prévue le 23 septembre. 

M. MARTIN KIMANI (Kenya) a condamné tous les actes de violence et autres violations de la résolution 2334 (2016) par l’ensemble des parties.  Cependant, il a relevé qu’il n’y avait pas eu d’avancement de l’expansion des unités d’habitations depuis le mois de juin.  Le Kenya continue de condamner fermement les récents tirs de roquettes depuis Gaza par le Hamas, le Jihad islamique palestinien et d’autres factions.  M. Kimani a également attiré l’attention sur l’utilisation d’infrastructures civiles comme lieu de dépôt d’armes. 

La mise en œuvre complète de la résolution 2334 (2016) devra aborder la question des colonies, de la contiguïté territoriale et de la viabilité de la solution à deux États, a souligné le représentant.  M. Kimani a ainsi dénoncé l’établissement par Israël de colonies de peuplement dans le territoire palestinien, « obstacle majeur à la réalisation de la vision d’une solution des deux États ». Le représentant a également appelé au renforcement de l’assouplissement récent des restrictions à l’entrée des marchandises entre Gaza et Israël. 

M. Kimani a souligné la nécessité de renforcer le rôle et le financement de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) pour relever les défis socioéconomiques dans le territoire palestinien occupé.  Nous ne devons pas perdre de vue les défis sécuritaires et économiques en Cisjordanie, a-t-il poursuivi.  Pour le Kenya, tout effort visant à faire progresser le processus de paix au Moyen-Orient par le biais des acteurs locaux, des dirigeants israéliens et palestiniens et des partenaires régionaux doit être encouragé. 

M. SVEN JÜRGENSON (Estonie) a déploré que plus de quatre mois après la dernière série de violences à Gaza et dans ses environs, les tensions et la violence entre les parties ne se soient pas apaisées. 

La poursuite des tirs de roquettes et de ballons incendiaires en direction d’Israël étant inacceptable, Israël a le droit de se défendre, tout en assurant la sécurité et la protection de la population civile, a ajouté le représentant. L’Estonie appelle les parties à continuer à respecter le cessez-le-feu et à faire tout leur possible pour éviter de nouvelles violences. 

La poursuite des incidents violents en Cisjordanie souligne une fois de plus la nécessité d’efforts internationaux et régionaux pour rétablir les conditions de négociations directes, a estimé le représentant.  Celles-ci devant viser une solution des deux États fondée sur le droit international et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, seule voie viable vers une paix durable.  

M. Jürgenson s’est toutefois félicité de la tenue, le 29 août, de la première réunion de haut niveau depuis des années entre Israël et l’Autorité palestinienne.  Il y a vu une étape importante vers la restauration de la confiance et a dit espérer qu’elle ouvrira la voie à un dialogue politique soutenu, ainsi qu’à une coopération pratique plus poussée entre les deux parties, qui serait bénéfique tant pour les Israéliens que pour les Palestiniens. 

L’Estonie souhaite que le processus de reconstruction de Gaza commence rapidement et salue les propositions visant à améliorer la situation socioéconomique des Palestiniens.  M. Jürgenson ne s’en est pas moins dit préoccupé par les projets israéliens d’expansion des colonies en Cisjordanie, ainsi que par la poursuite des démolitions et des expulsions de biens palestiniens.  Il a appelé Israël à s’abstenir de ces activités contrevenant au droit international. 

Enfin, M. Jürgenson a réitéré son inquiétude face aux récentes arrestations de manifestants palestiniens en relation avec la mort du militant politique Nizar Banat.  Il a appelé l’Autorité palestinienne à garantir la liberté d’expression et la liberté de réunion. 

M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a réitéré le soutien de la France en faveur de la solution des deux États, conforme au droit international, aux paramètres agréés et aux résolutions de ce Conseil, dont la résolution 2334 (2016).  « C’est la seule option à ce jour susceptible d’apporter une paix juste et durable dans la région, de garantir la sécurité d’Israël, avec laquelle nous ne transigerons jamais, et de répondre aux aspirations légitimes des Palestiniens. »  Il s’est dit préoccupé par la multiplication de tendances négatives sur le terrain, qui met en péril la solution des deux États. 

La hausse record des démolitions en 2021, y compris de structures financées par l’Union européenne et la France, est inacceptable, en particulier dans le contexte de la pandémie, a déclaré le délégué.  « La délivrance de permis de construction à des Palestiniens en zone C ne peut en aucun cas justifier les avancées de la colonisation, qui est contraire au droit international. »  M. De Rivière a appelé les autorités israéliennes à cesser l’expansion des colonies, à geler les démolitions et à suspendre définitivement les procédures d’expulsion à Jérusalem-Est.  Il a rappelé l’obligation pour tous les États de faire la distinction dans leurs échanges entre le territoire d’Israël et les territoires occupés de 1967. 

Le délégué a condamné tout tir de ballons incendiaires ou de roquettes contre le territoire israélien, qui met en danger la vie de civils.  Il a également demandé à l’Autorité palestinienne à faire toute la lumière sur l’assassinat de Nizar al Banat et à assurer le respect des droits de l’homme dans les territoires sous son contrôle.  Il a salué la reprise de contacts entre les parties qui doit s’accompagner de la mise en œuvre de mesures de confiance.  Il a, à ce titre, accueilli favorablement les premières mesures prises par Israël, y compris pour permettre l’acheminement de biens vers Gaza.  « La France reste déterminée à soutenir toutes les mesures concrètes et réciproques visant à restaurer la confiance entre les parties, notamment dans le cadre du groupe d’Amman avec ses partenaires allemand, égyptien et jordanien », a conclu M. de Rivière. 

M. BARBARA WOODWARD (Royaume-Uni) s’est félicité de l’engagement récent entre le Gouvernement israélien et les dirigeants palestiniens, y compris la rencontre du 29 août entre le Président palestinien, M. Abbas et le Ministre israélien de la défense, M. Gantz.  Il a appelé les deux parties à travailler ensemble pour faire face aux menaces immédiates et à long terme à la paix et à la stabilité, y compris sur des initiatives économiques, pour aider à soutenir la reprise de Gaza, stimuler l’économie palestinienne et améliorer la vie de tous les Palestiniens vivant dans le Territoire palestinien occupé. 

Dans ce contexte, le représentant s’est dit préoccupé par l’expansion continue des colonies israéliennes, ainsi que par la démolition de biens palestiniens et le déplacement de personnes, dont les démolitions et les expulsions potentielles à Silwan, Oualaja et Cheikh Jarrah.  Il a cité le nombre croissant de Palestiniens tués par les tirs à balles réelles par des forces de défense israéliennes en 2021, en particulier autour de Beïta où huit Palestiniens ont été tués depuis mai.  Il s’est dit particulièrement préoccupé par l’attaque signalée contre Tareq Zubeidi, un Palestinien de 15 ans, le 26 août, en ajoutant que les communautés doivent être protégées contre la violence et le harcèlement.  Face à ces évolutions, il a demandé que des enquêtes israéliennes transparentes soient menées en cas d’usage excessif de la force afin que les responsables répondent de leurs actes. 

En outre, le représentant britannique a exhorté l’Autorité palestinienne à adhérer aux normes internationales sur la liberté d’expression, d’association et de réunion.  Il a suggéré des réformes pour rétablir la confiance du public avant de condamner les attaques aveugles du Hamas contre Israël et d’exhorter le Hamas et les autres groupes terroristes à cesser définitivement leurs tirs de roquettes contre Israël.  Après avoir salué le discours du Ministre israélien des affaires étrangères proposant des suggestions politiques positives pour soutenir le développement économique de Gaza et une plus grande sécurité pour Israël, il a jugé nécessaire une solution à long terme pour Gaza pour mettre fin au cycle de violence et progresser vers la solution des deux États. 

Mme INGA RHONDA KING (Saint-Vincent-et-les Grenadines) a regretté que l’oppression continue du peuple palestinien sape ses revendications légitimes en matière de dignité, d’égalité et de droits de l’homme.  La crise humanitaire actuelle à Gaza continue d’être exacerbée par le blocus israélien qui dure depuis 14 ans, a déploré Mme King.  La représentante a une fois de plus appelé Israël à lever le blocus pour permettre l’accès humanitaire, les matériaux de construction et les équipements de construction pour la reconstruction de Gaza.  En outre, elle a condamné toutes les mesures punitives contre le peuple palestinien qui exacerbent, selon elle, la crise humanitaire.  Sur une note positive, elle a toutefois salué les plans de reconstruction de Gaza, qui débuteront en octobre.  

Mme King a salué les efforts continus de l’UNRWA et ce, malgré les nombreux défis.  La certitude du soutien de la communauté internationale à l’UNRWA est essentielle à la capacité de l’Office de promouvoir le développement humain et à répondre aux besoins humanitaires les plus urgents des réfugiés palestiniens, a insisté Mme King. 

Se faisant l’écho de l’avertissement du Président palestinien, elle a mis en garde contre les obstacles dressés devant la solution des deux États basée sur le droit international et les résolutions de l’ONU.  Pour Mme King, ils représentent une porte ouverte à « d’autres alternatives imposées » aux Palestiniens par la situation sur le terrain. 

M. DINH QUY DANG (Viet Nam) a exprimé sa vive préoccupation face à la récente augmentation de la violence dans le territoire palestinien occupé.  Il a souligné que le nombre de victimes depuis le début de l’année 2021 était cinq fois plus élevé qu’en 2020.  Des incidents dans d’autres parties du territoire palestinien occupé et des affrontements dans les zones frontalières de Gaza pourraient conduire à des hostilités de grande ampleur, a-t-il mis en garde.  M. Dang a exhorté les autorités israéliennes à respecter leurs obligations au titre du droit humanitaire international et à mettre fin à l’usage excessif de la force et aux attaques des colons.  

Nous restons préoccupés par la politique de colonisation constante des autorités israéliennes, a poursuivi M. Dang.  Il a demandé aux autorités israéliennes de suspendre définitivement les procédures d’expulsion des familles palestiniennes de Silwan et de Cheikh Jarrah à Jérusalem-Est.  Le représentant a ensuite salué les récents contacts entre le Gouvernement israélien et l’Autorité palestinienne.  Nous espérons que ces contacts et cette coopération pourront tracer la voie à des dialogues et des négociations significatives, a-t-il espéré. 

M. Dang a ensuite souligné la nécessité de garantir un accès régulier à l’entrée et à la sortie de Gaza, notamment à des fins humanitaires et de reconstruction.  Mais le soutien humanitaire et économique extérieur ne peut à lui seul répondre aux difficultés auxquelles la bande de Gaza est confrontée, a-t-il ajouté.  Soulignant que le taux de chômage atteint les 67%, le représentant du Viet Nam a exhorté Israël à lever le blocus imposé à Gaza dès que possible.  Il a enfin appelé les donateurs internationaux à augmenter le niveau d’assistance et de réponse humanitaire dans le territoire palestinien occupé.   Nous réaffirmons notre soutien à une solution des deux États et à l’établissement d’un État de Palestine indépendant et souverain, a-t-il conclu. 

M. ABDOU ABARRY (Niger) s’est félicité de l’annonce par le Gouvernement israélien d’un plan de réhabilitation de la bande de Gaza ainsi que de la première rencontre officielle depuis 11 ans entre des responsables israéliens et palestiniens.  Ces « beaux gestes », annonciateurs d’une phase de détente et d’un retour de la confiance, doivent être consolidés et exploités au mieux, a plaidé le représentant, qui a souhaité que les deux parties donnent « toutes ses chances » à la relance de ce processus.  Pour cela, Israël doit mettre fin à sa politique de colonisation « effrénée » dans les territoires palestiniens occupés et s’engager à respecter les paramètres internationaux ainsi que les résolutions des Nations-Unies consacrant la solution des deux États, a affirmé le représentant, avant d’appeler à l’arrêt des violences de part et d’autre.  Pour le Niger, il importe également que le Quatuor et les membres du Conseil ayant une influence sur les parties en présence, ainsi que les acteurs régionaux, continuent d’œuvrer au rapprochement entre Israéliens et Palestiniens.  

Dans le cadre de ces efforts, la levée du blocus illégal sur la bande de Gaza et l’amélioration de la situation humanitaire doivent être considérées comme des priorités, a poursuivi M. Abarry, qui a réclamé des réponses urgentes pour la reconstruction et le redressement de Gaza ainsi que pour la protection de sa population.  À cet égard, le représentant a souhaité que la communauté internationale appuie les programmes vitaux de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient et qu’Israël, en tant que Puissance occupante, s’acquitte de toutes ses obligations en vertu du droit international humanitaire, notamment en ce qui concerne la lutte contre la pandémie de COVID-19. 

L’Irlande reste convaincue que la solution des deux États offre les meilleures perspectives de paix durable, a déclaré Mme GERALDINE BYRNE NASON (Irlande).  Si les contacts permanents entre les parties et au sein de la région sont les bienvenus, ils ne remplacent pas des négociations directes, dans le cadre d’un processus politique plus large, a-t-elle souligné en regrettant que les colonies restent un obstacle majeur à la paix.  Elle s’est dite préoccupée par l’augmentation des démolitions, des expulsions et des saisies de structures appartenant à des Palestiniens en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est. L’Irlande demande aux autorités israéliennes de cesser ces activités et de fournir des permis de construction adéquats dans les communautés palestiniennes, permettant le développement des territoires palestiniens.  Insistant sur l’importance de maintenir le statu quo sur les lieux saints, en particulier à Haram el-Charif, Mme Byrne a déclaré « soyons clairs » : ces actes de violence, y compris les attaques à la roquette de Gaza vers Israël, continuent d’éroder la confiance entre les parties et au sein même des communautés, ce qui rend un règlement politique plus difficile. 

S’inquiétant également de l’augmentation de la violence dans les territoires palestiniens occupés, la représentante a demandé aux autorités israéliennes de veiller à ce que les responsables de ces actes aient à rendre des comptes et de mettre fin à la culture de l’impunité.  Elle a exhorté le Gouvernement israélien et l’Autorité palestinienne à user de leur influence et de leur autorité pour réduire les tensions, prévenir la violence et contribuer au règlement de problèmes anciens.  L’Irlande a renouvelé son appel à Israël pour qu’il mette fin au blocus de Gaza et s’est félicitée de la décision d’Israël d’autoriser davantage de matériel de reconstruction à entrer à Gaza, de son extension de la zone de pêche et de l’octroi de davantage de permis de travail aux habitants de Gaza.  « C’est le minimum que l’on puisse faire pour aider les habitants de Gaza sur la voie de la reprise. »  Avant de conclure, Mme Byrne a estimé qu’il incombe au Conseil, au Quatuor, aux partenaires de la région et à la communauté internationale de faire respecter le droit international et de rester pleinement engagés dans les travaux visant à résoudre le conflit israélo-palestinien. 

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