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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 11 novembre 2021

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Secrétaire général/Changements climatiques 

Ce matin, le Secrétaire général a pris la parole lors de l’événement de haut niveau sur l’action climatique mondiale à la COP26 en cours à Glasgow. 

Il a déclaré que les annonces faites en Écosse sont encourageantes mais loin d’être suffisantes. 

Il a souligné que l’écart entre les besoins et les perspectives en matière d’émissions continue de poser une menace destructrice tandis que les lacunes en matière de financement et d’adaptation représentent une injustice flagrante pour le monde en développement. 

Le Secrétaire général a appelé à de futures contributions révisées déterminées au niveau national plus ambitieuses, et à la mise en œuvre par les pays de leurs engagements. 

Il s’est également dit inspiré par la mobilisation de la société civile, la voix morale des jeunes et le dynamisme et l’exemple des communautés autochtones. 

Les gouvernements doivent accélérer le rythme et faire preuve de l’ambition nécessaire en matière d’atténuation, d’adaptation et de financement de manière équilibrée.  Il a dit que nous ne pouvons pas nous contenter du plus petit dénominateur commun.

Le Secrétaire général a également rencontré d’autres dirigeants en marge de la COP26, dont le Vice-Président de la Commission européenne, M. Frans Timmermans, ainsi qu’un groupe de maires et des ministres de la Fédération de Russie et de la Chine. 

Secrétaire général/Forum de Paris sur la paix

Le Secrétaire général est sur le point d’adresser un message préenregistré au Forum de Paris sur la paix. 

Il dira qu’à l’heure où des fractures menacent gravement le monde, il encourage les dirigeants à s’engager dans le dialogue et la prévention des conflits.  Il appellera aussi à plus de solidarité comme seul moyen de guérir les grandes fractures de ce monde. 

Éthiopie

Dans le nord de l’Éthiopie, nos collègues humanitaires disent que les habitants d’Amhara ont besoin d’abris, de nourriture et d’eau, ainsi que de médicaments et de protection, car les combats à Amhara ont conduit au déplacement de nombreuses personnes originaires de Dessie, Kombolcha, Baati, Kamissie et d’autres régions d’Amhara. 

Des dizaines de milliers de personnes déplacées se seraient enregistrées dans la ville de Debre Berhan, et de nombreuses personnes s’y sont réfugiées dans deux écoles. 

Des milliers de personnes auraient également été déplacées de Chifra et d’Ada’ar dans l’Afar également.  La majorité de ces personnes sont encore des femmes et des enfants. 

L’acheminement de l’aide humanitaire d’urgence a été entravé par le manque d’accès dû à l’insécurité.  L’électricité et les télécommunications ont également été coupées à Dessie et Kombolcha dans la province d’Amhara depuis le 30 octobre.  À Amhara, quelque 915 000 personnes ont reçu une aide alimentaire et près de 160 000 personnes ont reçu un abri et d’autres fournitures depuis le mois d’août. 

Aucune aide humanitaire organisée par l’ONU n’est arrivée au Tigré par la route Semera-Abala-Mekele depuis le 18 octobre.  À Semera, 364 camions attendent l’autorisation des autorités pour procéder. 

La pénurie continue de carburant et de liquidités affecte considérablement la capacité de nos partenaires à transporter des fournitures, y compris de la nourriture.  Le manque d’équipements médicaux essentiels, de fournitures et de vaccins dans l’ensemble du Tigré a également un impact sérieux sur la disponibilité des soins de santé. 

Les partenaires humanitaires restent au Tigré dans l’objectif de fournir une assistance avec les ressources disponibles. 

Entre le 28 octobre et le 3 novembre, quelque 112 000 personnes ont reçu de la nourriture au Tigré, ce qui est bien en deçà de la moyenne de 870 000 personnes qui devraient être assistées chaque semaine. 

Dans tout le pays, les opérations humanitaires sont confrontées à un déficit de financement de 1,3 milliard de dollars, dont 350 millions de dollars pour la réponse dans le seul Tigré.

Yémen

Ce matin, lors de consultations à huis clos du Conseil de sécurité, l’Envoyé spécial pour le Yémen, M. Hans Grundberg, a rendu compte par visioconférence de ses récents travaux, notamment de ses déplacements dans le pays.

M. Grundberg a conclu hier une visite de trois jours dans la province de Taëz, où il a tenu des réunions dans la ville de Taëz ainsi qu’à Turbah et Mokha, à l’occasion desquelles il a discuté, avec un large éventail de parties prenantes, de la nécessité urgente de mettre fin au conflit.

M. Grundberg a souligné, lors de ses rencontres, la nécessité de solutions globales et d’un dialogue politique inclusif.  Il a appelé toutes les parties prenantes à s’engager dans des discussions constructives sur les questions politiques, militaires et économiques qui concernent tout le monde au Yémen.

Plus tôt dans la journée, M. Grundberg a condamné l’assassinat de Rasha Abdullah, une journaliste qui a été tuée à Aden et qui était enceinte, ainsi que la tentative d’assassinat de son mari, M. Mahmoud Al-Atmi, qui est également journaliste.  M. Grundberg a déclaré que les journalistes du monde entier doivent pouvoir travailler sans crainte de représailles.

De son côté, le Sous-Secrétaire général par intérim aux affaires humanitaires et Coordonnateur adjoint des secours d’urgence, M. Ramesh Rajasingham, a informé le Conseil de sécurité lors de consultations privées sur la situation humanitaire au Yémen.

À ce propos, nos confrères indiquent que les combats se poursuivent sur près de 50 lignes de front, y compris à Mareb, où au moins 35 000 personnes ont été contraintes de fuir depuis septembre.

La communauté humanitaire intensifie son assistance, mais est rapidement dépassée par l’ampleur croissante des besoins humanitaires.

L’ONU est également profondément préoccupée par le fait que les conditions pourraient rapidement empirer.  Si les combats se propagent dans la ville, les agences estiment que cela pourrait déplacer 450 000 personnes supplémentaires.  L’ONU continue d’appeler à la fin immédiate de l’offensive de Mareb et à un cessez-le-feu à l’échelle nationale.

Pendant ce temps, le Yémen a toujours besoin d’une opération d’aide massive.  Jusqu’à présent, les agences humanitaires ont reçu environ 55% du financement dont elles ont besoin cette année.  Cela a permis d’éviter la famine et d’obtenir d’autres résultats importants, mais les fonds s’épuisent rapidement.  Les humanitaires doivent également être en mesure de pouvoir faire leur travail en toute sécurité et sans ingérence.

Afghanistan

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a alerté aujourd’hui du risque d’une catastrophe si l’agriculture s’effondre dans le pays.  La FAO a souligné que sans une augmentation massive de l’aide humanitaire, de nombreux agriculteurs et éleveurs seront contraints d’abandonner leurs moyens de subsistance et de recourir à l’exode rural.

La FAO a averti que cela aggraverait encore la situation désastreuse dans les zones urbaines, endommagerait gravement la capacité de production alimentaire de l’Afghanistan et contribuerait à aggraver l’insécurité alimentaire qui est déjà considérable.  La FAO a besoin de toute urgence de 90 millions de dollars pour fournir une aide humanitaire aux agriculteurs et aux éleveurs en 2022.  Le Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM), M. David Beasley, a également alerté du risque croissant de famine en Afghanistan.

Guinée

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest, M. Mahamat Annadif, et le Ministre des affaires étrangères de Guinée, M. Morissanda Kouyaté, ont lancé hier une nouvelle initiative visant à promouvoir l’inclusion et la cohésion sociale dans le pays.

L’initiative vise à faciliter une transition pacifique et inclusive en Guinée en favorisant la réconciliation aux niveaux national et communautaire.  Elle cherche également à renforcer les infrastructures pour la paix et la promotion des droits humains, ainsi qu’à accroître la participation des femmes et de toutes les communautés au renforcement de la cohésion sociale.

M. Annadif a appelé tous les Guinéens, en particulier les jeunes et les étudiants, à œuvrer pour la construction d’une culture de la paix et à se détourner résolument des voix qui appellent à la violence, à l’affrontement, à la discrimination et à la haine.

Frontière Bélarus/Pologne

Le Haut-commissaire pour les réfugiés, M. Filippo Grandi, a déclaré aujourd’hui qu’au Bélarus, le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), ainsi que la Croix-Rouge bélarusse, ont fourni une assistance aux personnes bloquées à la frontière.

M. Grandi a souligné que la priorité est désormais de prévenir les pertes en vies humaines et de déplacer les personnes vers des endroits plus sûrs au Bélarus.  Il a noté que le HCR et l’OIM apprécient l’accès et sont prêts à aider à identifier des solutions.

COVAX

Hier, le Pérou a reçu 1,2 million de doses de vaccins contre la COVID-19 via le Mécanisme COVAX qui a livré, depuis mars, plus de quatre millions de doses à ce pays.  Le Coordonnateur résident, M. Igor Garafulic, a déclaré que cela a été crucial pour soutenir le plan national de vaccination, démontrant ainsi qu’une riposte mondiale équitable est possible.

L’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) travaille avec les producteurs et les donateurs de vaccins, dans les Amériques et au-delà, pour accélérer le développement et la production de vaccins dans la région.

Cette semaine, le Nicaragua a reçu plus de 320 000 doses de vaccins offertes par le Canada via le Mécanisme COVAX.  L’ONU remercie le Canada.

Cela porte à plus de 2,8 millions le nombre total de doses arrivées au Nicaragua par l’intermédiaire du Mécanisme COVAX.

En Amérique latine et dans les Caraïbes, le Mécanisme COVAX a permis la livraison de plus de 66 millions de doses dans 33 pays.  D’autres doses sont en route.

FAO/Perspectives de l’alimentation

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a publié aujourd’hui un nouveau rapport qui indique que les échanges mondiaux de produits alimentaires se sont accélérés et sont sur le point d’atteindre leur plus haut niveau jamais enregistré tant en volume qu’en valeur.

Selon la FAO, les dépenses mondiales d’importations alimentaires devraient atteindre en 2021 leur plus haut niveau jamais enregistré, à savoir plus de 1 750 milliards de dollars, soit une augmentation de 14% par rapport à l’année précédente et 12% de plus que ce qui était prévu en juin 2021.

Cette augmentation s’explique par la hausse des prix des denrées alimentaires échangées dans le monde et par le triplement des coûts du fret.

Rapport semestriel du HCR sur les tendances mondiales

Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), a publié aujourd’hui son rapport semestriel sur les tendances mondiales qui indique que la tendance à la hausse des déplacements forcés s’est poursuivie en 2021.  Selon le HCR, les chiffres globaux dépassent désormais 84 millions alors que davantage de personnes fuient la violence, l’insécurité et les effets des changements climatiques.

Le rapport qui porte sur la période comprise entre janvier et juin 2021 fait état d’une augmentation par rapport aux 82,4 millions de personnes recensées fin 2020.  Cela résulte en grande partie des déplacements internes, avec plus de personnes fuyant les multiples conflits actifs dans le monde, et plus particulièrement en Afrique.

Le HCR note également que les restrictions frontalières liées à la COVID-19 ont continué à limiter l’accès à l’asile dans de nombreux endroits.

Invités du point de presse demain

Demain, le Conseiller pour les questions de police et Directeur de l’unité de police de l’ONU, M. Luís Carrilho, accompagné virtuellement par les Chefs de police de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), M. Mody Berethe, et de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA), Mme Violet Lusala, sera l’invité du point de presse.

Ils feront le point sur les événements de la Semaine de la police de l’ONU.

Contribution financière

Oman a versé la totalité de sa contribution au budget ordinaire de l’ONU, amenant à 136 le nombre d’États Membres à en avoir fait de même.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.