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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 20 décembre 2021

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Liban

Le Secrétaire général a rencontré, aujourd’hui à Beyrouth, le Premier Ministre libanais, M. Najib Mikati, et a réitéré son message de solidarité avec le Liban et son peuple en cette période difficile.

Le Secrétaire général a déclaré, à l’issue de cette réunion, qu’il avait été très encouragé par ses entretiens des derniers jours avec le Président, le Président du Parlement et le Premier Ministre.  Il y a une garantie claire que les élections auront lieu au début du mois de mai.  Il a ajouté qu’il était impressionné par le travail accompli par le Gouvernement dans le cadre de la préparation des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI).

M. António Guterres a rencontré au préalable le Président du Parlement, M. Nabih Berri, et a déclaré aux journalistes par la suite que seuls les Libanais peuvent résoudre les problèmes libanais, mais la communauté internationale doit renforcer son soutien au Liban pour surmonter les circonstances difficiles actuelles.

Plus tôt dans la journée, le Secrétaire général s’est rendu dans le port de Beyrouth pour rendre hommage aux victimes qui ont perdu la vie et exprimer sa solidarité à tous les blessés et aux familles.  Il a dit qu’il connaît la volonté du peuple de savoir la vérité et d’établir les responsabilités appropriées pour cette tragédie.

À son arrivée hier, à Beyrouth, le Secrétaire général a rencontré le Président Michel Aoun au Palais de Baabda.  Il a déclaré aux journalistes après cette réunion que son objectif est de discuter de la meilleure façon d’aider le peuple libanais à surmonter la crise économique et financière actuelle et promouvoir la paix, la stabilité et le développement durable.

Face aux souffrances du peuple libanais, a-t-il dit, les dirigeants politiques libanais n’ont pas le droit d’être divisés et de paralyser le pays.  Il a ajouté que les élections de l’année prochaine seront essentielles et que le peuple libanais doit être pleinement engagé pour choisir comment le pays ira de l’avant.

Lampe de la paix

Samedi, le Secrétaire général a reçu le prix de la Lampe de la paix, décerné par le Sacré-Couvent d’Assise, en Italie.

Dans ses remarques, prononcées virtuellement, il a noté que saint François d’Assise était un véritable visionnaire, dont le concept holistique de la paix est aussi pertinent aujourd’hui qu’il l’était de son vivant, il y a huit cents ans.

Rappelant à l’auditoire que saint François est le saint patron de l’écologie, le Secrétaire général a déclaré que nos modes de production et de consommation non durables sont à l’origine d’une triple crise planétaire: le dérèglement climatique; une perte catastrophique de biodiversité; et des niveaux de pollution qui font des millions de morts chaque année.  L’action climatique construit la paix, a-t-il affirmé.

Le Secrétaire général a également appelé les dirigeants de tous bords à assumer leurs responsabilités, à condamner tous les actes de violence et de haine et à s’attaquer aux causes profondes qui minent la cohésion sociale.  Alors que les sociétés deviennent multiethniques, multireligieuses et multiculturelles, il faut investir davantage dans l’inclusivité, a-t-il ajouté. 

Déplacement de la Vice-Secrétaire générale

La Vice-Secrétaire générale, Mme Amina Mohammed, est actuellement au Costa Rica.

Hier, elle a visité un projet géothermique.  Environ 99% de la population du Costa Rica a accès à l’électricité et la quasi-totalité de son mix électrique provient de sources renouvelables.  La Vice-Secrétaire générale a également rencontré des communautés travaillant sur la restauration des mangroves.

Aujourd’hui, elle devait rencontrer le Président Carlos Alvarado et son cabinet pour discuter de la protection sociale, de la reprise suite à la COVID-19 et du développement durable.

La Vice-Secrétaire générale sera de retour à New York demain.

Syrie

L’Envoyé spécial pour la Syrie, M. Geir Pedersen, a déclaré, ce matin devant le Conseil de sécurité, qu’on ne peut considérer 2021 autrement qu’une année d’aggravation des souffrances du peuple syrien.  Malgré l’absence de changement le long des lignes de front, a-t-il indiqué, la violence contre les civils persiste et des violations systématiques des droits humains continuent, y compris contre les femmes et les filles.  Il a ajouté que les niveaux de faim et de pauvreté ont augmenté alors que l’économie continue d’imploser, avec 14 millions de personnes dans le besoin, le nombre le plus élevé depuis le début du conflit.

M. Pedersen a indiqué que toutes les parties sont confrontées à une impasse stratégique sur le terrain qui dure maintenant depuis 21 mois, sans changement des lignes de front – ce qui montre de plus en plus clairement qu’aucun acteur ou groupe d’acteurs existant ne peut déterminer l’issue du conflit, et qu’une solution militaire reste illusoire.

L’Envoyé spécial a fait savoir qu’il était prêt à convoquer une septième session de la Commission constitutionnelle à Genève dès que les accords seront en place.

Le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Martin Griffiths, a informé les membres du Conseil par visioconférence et a présenté le rapport du Secrétaire général qui décrit le système solide qui est en place pour assurer la distribution de l’aide humanitaire en traversant les lignes de front.  Il a déclaré que dans le nord-ouest de la Syrie, le système humanitaire de l’ONU a intensifié ses efforts pour fournir une aide par-delà les lignes de front.  Cependant, a-t-il ajouté, à ce stade, les livraisons d’aide par-delà les lignes de front ne peuvent pas remplacer l’opération humanitaire transfrontalière.

M. Griffiths a déclaré que les besoins humanitaires ont augmenté tandis que le financement a diminué.  Il a averti que nous manquons à nos responsabilités envers le peuple syrien.  

Afghanistan

Hier, le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Martin Griffiths, s’est adressé à la dix-septième session extraordinaire du Conseil des ministres des affaires étrangères de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), à Islamabad.  Il a averti que l’économie afghane est maintenant en chute libre, et que si nous n’agissons pas de manière décisive et avec compassion, il craint que cette chute n’entraîne l’ensemble de la population avec elle.

M. Griffiths a souligné que le besoin de liquidités et de stabilisation du système bancaire est désormais urgent, non seulement pour sauver la vie du peuple afghan, mais aussi pour permettre aux organisations humanitaires de réagir.  Il a averti que d’ici au milieu de l’année prochaine, la pauvreté universelle -atteignant 97% de la population- pourrait constituer la prochaine sombre étape.

Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires a déclaré que la réponse humanitaire de l’ONU est efficace et continue de s’intensifier, mais que l’Afghanistan ne parviendra pas à passer le cap de l’hiver uniquement grâce à l’aide d’urgence.  Il a souligné qu’un financement flexible des donateurs est également nécessaire afin de garantir le versement des salaires des travailleurs du secteur public et d’appuyer les services de base tels que la santé, l’éducation, l’électricité et les moyens de subsistance.

M. Griffiths a ajouté qu’à l’avenir, un engagement constructif continu avec les autorités de facto s’impose dans un processus de dialogue constructif afin de clarifier ce que nous attendons les uns des autres.

République centrafricaine

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) condamne fermement les récentes violences qui ont délibérément pris pour cible des civils à Boyo, dans la préfecture de la Ouaka.  La Mission indique que la ville a été le théâtre de violences au début du mois, perpétrées par des combattants armés liés aux anti-Balaka.

Une quinzaine de civils ont été tués.  Des cas d’amputation, d’extorsion et de destruction de maisons ont également été signalés.  Près de 1 500 personnes ont été déplacées et sont actuellement protégées par les Casques bleus de l’ONU, dont l’intervention rapide a rétabli la stabilité à Boyo.

La MINUSCA fait également état d’une arrivée massive de combattants armés liés aux anti-Balaka dans cette zone, et du risque que les communautés peules y soient la cible d’attaques.

La Mission et les agences humanitaires de l’ONU ont mené une mission d’évaluation à Boyo la semaine dernière et ont ouvert des enquêtes sur les violations des droits humains qui y ont été commises.  La MINUSCA a renforcé sa présence pour prévenir les violences.  Elle appelle également tous les groupes armés à mettre immédiatement fin aux attaques contre les civils et à respecter le cessez-le-feu déclaré par le Président Faustin-Archange Touadéra le 15 octobre.

Soudan du Sud

Le Coordonnateur humanitaire par intérim au Soudan du Sud, M. Matthew Hollingworth, a fermement condamné le meurtre, hier, d’un membre du personnel du Programme alimentaire mondial (PAM) à la suite d’une attaque armée contre un convoi de l’ONU.  Le convoi venait de livrer des vivres aux personnes touchées par les inondations à Tindiir et Duk Padiet dans l’État de Jonglei.

M. Hollingworth a exhorté les autorités à tout mettre en œuvre pour traduire les auteurs en justice, ainsi que pour protéger les communautés, le personnel humanitaire et les biens à travers le pays.

Le comté de Duk, à Jonglei, a été touché par les inondations cette année et l’année dernière.  Quelque 130 000 personnes ont besoin d’aide, dont 17 000 enfants de moins de 5 ans.

Le Soudan du Sud reste l’un des environnements de travail les plus difficiles pour les travailleurs humanitaires.  L’incident d’hier porte à cinq le nombre de travailleurs humanitaires tués dans l’exercice de leurs fonctions en 2021.

Philippines

Les agences humanitaires indiquent qu’aux Philippines, environ 1,8 million de personnes ont été touchées par le typhon Rai, dont plus de 630 000 qui ont été déplacées.

Le Gouvernement des Philippines a accepté l’offre d’assistance internationale de l’équipe de pays pour l’action humanitaire.

L’ONU travaille avec des ONG et des partenaires du secteur privé pour aider les personnes qui ont besoin d’abris, de services de santé, d’alimentation, de protection et d’autres interventions vitales.  L’ONU et ses partenaires ont également contribué aux évaluations rapides des besoins.

Dans une déclaration publiée aujourd’hui, le Coordonnateur résident et Coordonnateur de l’action humanitaire de l’ONU, M. Gustavo Gonzalez, a partagé un message de solidarité et de soutien avec le peuple philippin.

Il a indiqué que l’ONU et ses partenaires se coordonnent avec les autorités gouvernementales pour assurer un soutien opportun afin de combler les lacunes critiques et répondre aux besoins des plus vulnérables.

M. Gonzalez se rendra cette semaine sur l’île de Dinagat pour constater par lui-même la situation sur le terrain.

COVID-19

L’équipe de pays de l’ONU au Timor-Leste, dirigée par le Coordonnateur résident, M. Roy Trivedy, soutient les efforts de réponse et de relèvement du pays face à la COVID-19.  L’ONU aide à obtenir des équipements et des fournitures essentiels et à maintenir des centres d’isolement.  Elle appuie également la livraison et la logistique des vaccins, ainsi que la surveillance du virus.

Bien qu’aucun cas de variant Omicron n’ait été signalé, le Gouvernement et l’ONU restent vigilants et continuent de surveiller, de tester et de promouvoir des mesures de santé publique et sociales.  L’ONU soutient le Gouvernement et ses partenaires dans l’élaboration et la diffusion de messages sur la prévention et l’importance de la vaccination.

À ce jour, 80% de la population a reçu sa première dose du vaccin et 60% sa deuxième dose.  Environ un cinquième des 1,1 million de doses administrées jusqu’à présent ont été reçues via le Mécanisme COVAX.

En Zambie, qui continue d’enregistrer davantage de cas du variant Omicron, l’équipe de pays de l’ONU, dirigée par la Coordonnatrice résidente, Mme Coumba Mar Gadio, continue de lutter contre les multiples impacts de la pandémie.

L’équipe de l’ONU travaille avec le Gouvernement pour renforcer la recherche des cas contacts, la sécurité sanitaire aux frontières et les capacités de laboratoire et d’approvisionnement.  L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a soutenu le séquençage génomique, qui a permis de détecter Omicron dans le pays.

L’ONU aide également à intensifier la campagne de vaccination, avec plus de 3,7 millions de doses de vaccin livrées à la Zambie par l’intermédiaire du Mécanisme COVAX.

Mortalité infantile

Le Groupe interorganisations pour l’estimation de la mortalité juvénile a publié aujourd’hui un rapport qui indique que le monde reste considérablement en retard pour atteindre les objectifs de développement durable visant à mettre fin aux décès évitables de nouveau-nés et d’enfants de moins de 5 ans.

Selon le rapport, plus de 50 pays n’atteindront pas l’objectif d’éliminer la mortalité des moins de 5 ans d’ici à 2030, et plus de 60 pays rateront l’objectif d’éliminer la mortalité néonatale sans action immédiate.  Le rapport montre que plus de cinq millions d’enfants sont morts avant leur cinquième anniversaire rien qu’en 2020, ainsi que 2,2 millions enfants et jeunes âgés de 5 à 24 ans.

Journée internationale de la solidarité humaine

La Journée internationale de la solidarité humaine est célébrée aujourd’hui.  Dans un tweet, le Secrétaire général a déclaré que la faim n’est plus une question de manque de nourriture.  Il s’agit en grande partie d’une catastrophe causée par l’homme – concentrée dans les pays touchés par un conflit prolongé à grande échelle, a-t-il ajouté.

Le Secrétaire général a déclaré qu’à l’occasion de la Journée internationale de la solidarité humaine, nous devons nous rappeler notre responsabilité de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour lutter à la fois contre la faim et les conflits.

Invité du point de presse

Le Coordonnateur de l’action humanitaire pour la Somalie, M. Adam Abdelmoula, était l’invité du point de presse.  Il a présenté depuis Mogadiscio le nouveau Plan de réponse humanitaire 2022 pour la Somalie, qui a été lancé aujourd’hui.  La Somalie fait face à sa troisième faible saison des pluies consécutive pour la première fois en plus de 30 ans.  Le nouveau Plan de réponse humanitaire vise à lever près de 1,5 milliard de dollars pour aider 5,5 millions de Somaliens les plus vulnérables l’année prochaine.

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