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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 21 décembre 2021

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Liban

Le Secrétaire général s’est adressé à la presse à Beyrouth pour confier sa douleur de voir le peuple libanais souffrir autant.  Malgré les problèmes, a-t-il ajouté, la chaleur et la générosité de ce peuple continuent de rayonner.

Il a souligné que des élections législatives justes, libres et tenues dans les temps en 2022, seront une occasion essentielle pour le peuple libanais de faire entendre sa voix.  La communauté internationale, a estimé le Secrétaire général, doit se tenir prête à renforcer substantiellement sa solidarité à l’égard du Liban pour la mise en œuvre des réformes nécessaires à la stabilisation de l’économie et à la satisfaction des besoins fondamentaux du peuple libanais.

Plus tôt dans la journée, le Secrétaire général s’est rendu au siège de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) et s’est entretenu avec les Casques bleus.  Le commandant de la Force, le général de division Stefano Del Col, a expliqué le travail effectué au Sud-Liban.  

Le Secrétaire général a noté que l’engagement des parties à la pleine mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité et à la cessation des hostilités le long de la Ligne bleue est essentiel.  Il est très important, a-t-il dit, que les parties comprennent que dans cette situation, le moindre conflit pourrait être une tragédie aux conséquences imprévisibles. 

Dans le même temps, a encore dit le Secrétaire général, il serait important que les parties négocient certains aspects encore non réglés de la position exacte de la Ligne bleue et de la frontière maritime.  Il est tout aussi essentiel que les deux parties s’abstiennent de toute violation des accords.

Le Secrétaire général a salué le rôle de la FINUL au Sud-Liban comme « le symbole de la stabilité dans une région instable » et a rendu hommage au travail des Casques bleus.    

Toujours au Sud-Liban, M. António Guterres a eu des réunions avec de jeunes Casques bleus et leurs collègues femmes, ainsi qu’avec des leaders de la société civile.  Il a visité une section de la Ligne bleue et constaté de visu le travail des Casques bleus de la FINUL, en coordination avec l’Armée libanaise, pour maintenir la stabilité dans la zone d’opérations de la Force et le long de la Ligne de 120 kilomètres.   

Le Secrétaire général quitte le Liban demain matin.

Déplacements de la Vice-Secrétaire générale

La Vice-Secrétaire générale, Mme Amina Mohammed, a achevé hier sa visite au Costa Rica.

Elle y a réaffirmé le fait que les Nations Unies appartiennent aux jeunes et a exhorté les États et les sociétés à entendre leur voix et assurer leur participation à la prise des décisions liées à la protection de la planète.

Mme Mohammed a été reçue par le Président costaricien, M. Carlos Alvarado, et s’est entretenue avec d’autres hauts responsables de la manière de protéger l’environnement, et d’atténuer et de s’adapter aux changements climatiques.

La visite de la Vice-Secrétaire générale a aussi mis en lumière l’engagement du Costa Rica en faveur de l’action climatique, de la protection de l’environnement, des droits de l’homme, de la protection sociale et du développement durable mais aussi le leadership du pays dans la mobilisation des fonds pour financer le développement des pays à revenu intermédiaire et assurer l’allègement de la dette, en particulier dans le contexte de la pandémie de COVID-19.

Moyen-Orient

M. Tor Wennesland, Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, a parlé ce matin au Conseil de sécurité et exprimé sa préoccupation face aux derniers développements en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-est, et en particulier, à la détérioration de la situation en matière de sécurité.

Si elle perdure, a-t-il dit craindre, la situation ne va pas seulement continuer de se détériorer mais sa dynamique pourrait aussi avoir un impact sur la sécurité à Gaza et compromettre la cessation des hostilités qui se maintient depuis le mois de mai.  Il est crucial, a-t-il ajouté, que toutes les parties prennent immédiatement des mesures pour atténuer les tensions et restaurer le calme.

Le Coordonnateur spécial a dit que depuis le 29 septembre, 12 Palestiniens, dont une femme et quatre enfants, ont été tués par les forces de sécurité israéliennes.  Trente-neuf Palestiniens, dont quatre enfants, ont été blessés par des colons israéliens et d’autres civils.  Deux soldats israéliens ont été tués et 39 Israéliens, dont des civils et des membres des forces de sécurité, ont été blessés par des Palestiniens.

M. Wennesland a prévenu que le niveau accru de la violence constaté ces dernières semaines devrait être une alerte pour tous.  Le statu quo pousserait le monde vers un autre cycle destructeur et sanglant de violence.  Il faut agir maintenant, a-t-il souligné.  

Libye

La Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MINUL) est préoccupée par la situation sécuritaire à Tripoli.  La mobilisation actuelle de forces affiliées à différents groupes crée des tensions et aggrave les risques d’un affrontement qui pourrait mener au conflit.

Tout désaccord sur les questions politiques et militaires émergentes doit être résolu par le dialogue, surtout à ce stade où le pays navigue sur un processus électoral complexe et difficile qui pourrait accélérer une transition pacifique.

Les développements à Tripoli sont contraires aux efforts en cours pour maintenir la stabilité et créer les conditions politiques et sécuritaires nécessaires à des élections justes, libres, inclusives, crédibles et pacifiques. 

La Mission appelle tous les pays à faire preuve de retenue en ce moment délicat et à travailler ensemble pour créer un environnement politique et sécuritaire propre à préserver les progrès de la Libye et à permettre des élections pacifiques et le succès de la transition.  La Conseillère spéciale pour la Libye, Mme Stephanie Williams, est en contact avec les parties prenantes libyennes pour faciliter la réalisation de cet objectif.

Éthiopie

Les agences humanitaires indiquent que la situation dans le nord du pays demeure très imprévisible, malgré les informations sur l’amélioration de la situation dans des zones où des combats viennent d’éclater, comme les zones frontalières entre Afar et Amhara.

À Amhara, certains déplacés sont retournés chez eux.  Mais il est toujours difficile de vérifier les chiffres, compte tenu de l’accès limité.  Les gens continuent à fuir à Afar et dans l’ouest du Tigré.

Les agences humanitaires disent avoir entendu parler de frappes aériennes contre la ville d’Alamata et les zones avoisinantes dans la zone sud du Tigré, entre le 15 et le 17 décembre.  Des dizaines de victimes auraient été signalées, dont plusieurs morts.  Les partenaires humanitaires n’ont pas été en mesure de vérifier ces informations, de manière indépendante, compte tenu de la situation sécuritaire et de l’accès limité.

Depuis une semaine, aucun camion d’aide humanitaire n’est arrivé à Mekelle, au Tigré, par Afar.

À ce jour, compte tenu des problèmes sécuritaires et opérationnels, un convoi de 20 camions chargés de nourriture et de produits nutritionnels est bloqué dans la ville d’Abala, seul point d’entrée à Afar vers Mekelle.

Les opérations d’aide dans le nord de l’Éthiopie se heurtent toujours à de multiples problèmes, dont l’incapacité d’acheminer des fournitures en quantité suffisante et du carburant, et de transférer de l’argent liquide au Tigré, ainsi que l’accroissement rapide du nombre de personnes dans le besoin, à cause du conflit et des déplacements à Amhara et à Afar.

L’ONU demeure préoccupée par la situation humanitaire difficile et par la détérioration de la situation dans le nord de l’Éthiopie.

Elle ne cesse d’appeler les parties au conflit à faciliter de toute urgence et immédiatement la circulation sécurisée, durable et libre des travailleurs et des biens humanitaires au Tigré, à Afar et à Amhara.

Entre-temps, des parties du sud et du sud-est de l’Éthiopie subissent une sécheresse qui compromet les moyens de subsistance, l’élevage et l’accès à l’eau; la situation humanitaire devant probablement se détériorer rapidement.

En Éthiopie, les opérations humanitaires connaissent un déficit de 1,2 milliard de dollars.

Yémen

Hier, plusieurs frappes aériennes ont été effectuées dans six parties de l’aéroport international de Sanaa.  Une équipe de l’ONU s’est rendue sur place pour évaluer les dégâts.

Avant l’attaque, l’aéroport était dégradé mais toujours opérationnel pour l’urgence humanitaire.  Trois bâtiments ont été détruits mais l’équipe de l’ONU estime que les vols peuvent continuer puisque ni la tour de contrôle, ni la piste, ni le taxiway n’ont été endommagés.

L’ONU appelle les parties au conflit à honorer leurs obligations, en vertu du droit international humanitaire et à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les personnes et les infrastructures civiles, sans oublier les tours de contrôle, les pistes et les taxiways.

Myanmar

L’équipe de pays des Nations Unies est profondément préoccupée par le nombre croissant de personnes qui fuient et qui ont besoin d’une assistance humanitaire, à cause du conflit, de l’instabilité politique et de la pandémie de COVID-19, depuis le coup d’état militaire du 1er février dernier.

Les combats entre et parmi l’armée du Myanmar, les organisations ethniques armées et les forces de défense populaire se poursuivent.

Les équipes de l’ONU indiquent que, depuis le mois de février, plus de 1 300 personnes non armées, dont des dizaines d’enfants, ont été tuées dans le pays.  En plus, plus de 295 000 personnes ont fui de chez elles et plus de 1 200 maisons ont été incendiées.

Les partenaires humanitaires ont besoin de toute urgence d’un accès pour fournir une aide et prévenir les souffrances des gens dans le besoin.  Le manque d’accès à la ville de Mindat, dans le nord-est du Myanmar, est particulièrement préoccupant, compte tenu des lourds combats et des déplacements qui y ont eu lieu, ces derniers mois.

Avec seulement 58% des 385 millions de dollars requis, l’ONU et ses partenaires humanitaires ont réussi à porter assistance à au moins 2,4 millions de personnes sur les 3 millions qui ont besoin d’aide cette année.

L’année prochaine, tout porte à croire que ce sont 14,4 millions de personnes qui auront besoin d’une aide humanitaire et parmi elles, 6,2 millions seront prioritaires pour une aide d’urgence.  Pour répondre à ces besoins, il faudra une somme de 826 millions de dollars.

Iran

Aujourd’hui à la fin de sa visite en Iran, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, M. Filippo Grandi, a exhorté la communauté internationale à intensifier son appui au Gouvernement et au peuple iraniens qui reçoivent les Afghans soucieux d’échapper à la détérioration de la situation dans leur pays.  Selon les premières estimations du Gouvernement iranien, quelque 500 000 Afghans sont arrivés cette année.

Pendant sa visite, M. Grandi s’est entretenu avec les responsables afghans et les familles qui ont fui en Iran.  Il a aussi visité un nouveau site construit pour accueillir temporairement les nouveaux arrivants, répondre à leurs besoins immédiats et faciliter leur régularisation.

Le HCR est en discussion avec le Gouvernement iranien pour obtenir une assistance aux nouveaux arrivants dans les zones urbaines.  Il essayera aussi d’obtenir des promesses sur l’entrée à l’université des étudiants afghans et de faciliter davantage de régularisations.

COVID-19

En Amérique latine et dans les Caraïbes, la Barbade, la Bolivie, la Dominique, les Grenades, le Guatemala, Sainte-Lucie, le Suriname et Saint-Vincent-et-les Grenadines viennent de recevoir des doses de vaccin grâce au Mécanisme COVAX, dons des États-Unis et de l’Espagne.

Quelque 56% des populations d’Amérique latine et des Caraïbes sont pleinement vaccinées.

La Namibie est confrontée à une quatrième vague d’infections nourrie par le variant Omicron.  L’équipe des Nations Unies, dirigée par le Coordonnateur résident, M. Sen Pang, continue de soutenir la riposte nationale, dont le traçage des contacts et le dépistage par séquençage génomique.

Pour booster le taux de vaccination, l’équipe de pays travaille avec le Gouvernement à une campagne nationale contre la désinformation et la réticence vaccinale.  L’équipe est aussi engagée auprès des communautés pour communiquer sur les risques et appuyer la prévention.

Au 17 décembre, près de 390 000 personnes avaient reçu leur première dose de vaccin alors que plus de 230 000 autres étaient pleinement vaccinées.  La Namibie a reçu 108 000 doses de vaccin par le Mécanisme COVAX.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.