LDC5, Comité préparatoire, Deuxième session,
1ere séance plénière – matin
DEV/3442

La deuxième session du Comité préparatoire de la Conférence sur les pays les moins avancés entame l’examen de l’avant-projet du programme d’action 2022-2031

L’avant-projet du programme d’action pour les pays les moins avancés (2022-2031) est « ambitieux, tourné vers l’avenir et axé sur une structure simple » et reflète fidèlement les priorités qui permettront aux PMA d’atteindre les objectifs de développement durable (ODD), a déclaré, ce matin, M. Courtenay Rattray à l’ouverture de la deuxième session du Comité préparatoire intergouvernemental de la cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés qui se tient au siège de l’ONU, à New York, du 26 au 30 juillet 2021. 

Le Haut-Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement a aussi rappelé l’importance que revêt cette deuxième et dernière session préparatoire pour assurer le succès de la Conférence qui se tiendra du 23 au 27 janvier 2022 au Qatar, parce qu’elle sera « l’occasion de regagner le terrain perdu vers la réalisation des ODD et de monter une réponse efficace à la pandémie de COVID-19 ». 

En leur qualité de coprésidents du Comité préparatoire, Mme Rabab Fatima, du Bangladesh, et M. Robert Rae, du Canada, ont rappelé que le bilan et l’analyse étant maintenant terminé, les discussions de fonds de la première session préparatoire devaient faire place à la finalisation du « projet zéro ». 

Cet avant-projet est articulé autour de six domaines d’action prioritaire pour faire face aux défis des PMA pendant les 10 prochaines années, à savoir l’élimination de la pauvreté; l’utilisation de la science, des technologies et de l’innovation pour réaliser les ODD ; la transformation structurelle; le renforcement des échanges avec les PMA; la lutte contre les changements climatiques et la reprise post-COVID-19; et, enfin, la mobilisation de la solidarité international. 

Notant que le Programme d’action d’Istanbul n’a pas atteint ses objectifs, et préoccupé par les conséquences dévastatrices de la pandémie de COVID-19 pour les PMA, l’Observatoire PMA a notamment plaidé pour des mesures extraordinaires qui rompent avec les politiques économiques actuelles, ainsi que pour un nouveau cadre de coopération en faveur des PMA. 

Si le « projet zéro » est accepté tel que proposé par notre groupe, nous avancerons à grand pas vers la résolution des défis des PMA », a insisté le Malawi qui intervenant au nom du Groupe des PMA, a expliqué que le but recherché était de trouver « un équilibre entre ambition et réalisme ». 

Le projet zéro, a détaillé la délégation, appelle notamment à la promotion des investissements pour les PMA et les pays qui changent de catégorie, inclut des ambitions en matière de connectivité à large bande et préconise d’autre part de doubler la part des fonds d’adaptation aux changements climatiques.  Il recommande en outre d’atteindre les critères de changement de catégorie pour 15 pays supplémentaires, de fournir 15  milliards de dollars pour les systèmes de protection sociale des PMA, de prévoir l’émission de 50 milliards de droits de tirage spéciaux (DTS) et d’augmenter le volume d’aide publique au développement pour les PMA. 

En outre, alors qu’un nombre croissant de PMA arrivent à l’étape de changement de catégorie et risquent par conséquent de ne plus bénéficier d’une aide spécifique à leur statut, le projet de programme d’action demande de conserver une aide spécifique pendant 12 ans après le passage à une autre catégorie, tout en appelant à une surveillance de ce processus. 

Prenant par ailleurs note des préoccupations exprimées par certains quant à la longueur du document, le Groupe des PMA a appelé les délégations à ne « pas sacrifier le fond de ce texte ambitieux pour le rendre plus bref ».  « Il faut bien comprendre que c’est un projet de programme d’action de 10 ans pour 46 pays », a-t-il notamment fait valoir. 

Si la Guinée, au nom du Groupe des 77 et la Chine, a salué la structure du texte dont elle a souhaité l’adoption d’ici la fin 2021, l’Union européenne, a souhaité un texte court, avec des objectifs précis et des mesures concrètes pour les atteindre.  « Ce n’est pas la longueur, mais le contenu du texte qui importe », a souligné Antigua-et-Barbuda, au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), tandis que le Maroc a souhaité un soutien international robuste aux PMA, dont un accès équitable aux vaccins et des investissements à la hauteur des défis liés aux changements climatiques. 

La Turquie a appelé à se concentrer sur la mise en œuvre des engagements sur le terrain et la définition d’un meilleur processus de sortie de la catégorie des PMA.  Pour ce faire, l’Indonésie a estimé que la clef était l’accès aux ressources complétées par la coordination des coopérations Sud-Sud et Nord-Sud. 

Par ailleurs, au cours de cette séance d’organisation, le Comité préparatoire a adopté le règlement intérieur provisoire de la cinquième Conférence sur les pays les moins avancés (A/CONF.219/2021/IPC/L.4) et les modalités d’organisation des tables rondes thématiques de haut niveau prévues à cette occasion (A/CONF.219/2021/IPC/L.5). 

La deuxième session du Comité préparatoire devrait conclure ses travaux le vendredi 30 juillet à partir de 15 heures. 

ADOPTION DE L’ORDRE DU JOUR ET ORGANISATION DES TRAVAUX DE LA DEUXIÈME SESSION DU COMITÉ PRÉPARATOIRE

Déclarations liminaires

Mme RABAB FATIMA (Bangladesh), Coprésidente du Comité préparatoire de la cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés, a souligné les graves difficultés que traversent les PMA confrontés aux effets multiples de la pandémie de COVID-19 et de la crise climatique.  Elle a mentionné les dépenses occasionnées par la crise sanitaire, l’endettement croissant des PMA et le tarissement des envois de fonds dont dépend leur économie.  Elle a également rappelé que 16 de ces pays sont à différents stades de changement de catégorie. Dans ce contexte, le Comité préparatoire se trouve à une phase critique de ses travaux. Le bilan et les analyses effectués, les délégations abordent désormais la phase de négociations du prochain programme d’action sur les PMA et de ses six domaines thématiques.  Les discussions de fond qui ont eu lieu pendant la première session préparatoire constituent, selon elle, une base solide pour préparer le projet zéro de la nouvelle décennie d’action pour les PMA.  Ce projet doit être une feuille de route ambitieuse pour les PMA et les partenaires de développent, a plaidé Mme Fatima, avant d’appeler les délégations à le rendre plus fort pour aider les PMA à se redresser et à progresser dans la réalisation des objectifs de développement durable (ODD). 

M. ROBERT KEITH RAE (Canada),coprésident du Comité préparatoire de la cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés, a rappelé que la pandémie a souligné les vulnérabilités des PMA mais aussi les lacunes de la solidarité internationale.  « C’est au moment où nous avons le plus besoin de solidarité internationale que celle-ci fait défaut », a-t-il regretté.  Nous devons remédier à cela, a poursuivi M. Rae, en plaidant pour des mesures concrètes pour aider les PMA. Enfin, il a souhaité des débats constructifs à cette fin. 

M. COURTENAY RATTRAY, Haut-Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, a estimé que la cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés, qui se tiendra du 23 au 27 janvier 2022 au Qatar, est l’occasion de regagner le terrain perdu vers la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) et de faire des progrès importants dans la Décennie d’action.  Cette conférence sera aussi l’occasion d’établir une réponse efficace et renforcée à la COVID-19 et de mieux reconstruire.  

Il a estimé que les actions suggérées dans le projet de document final sont importantes pour reconstruire en mieux et renforcer la résilience aux chocs futurs.  Illustrant son propos, il a mis l’accent sur l’importance d’intensifier les mesures de protection sociale de manière ciblée et opportune en s’appuyant sur des données actualisées et désagrégées et celle de promouvoir la numérisation pour l’éducation et la capacité de production.  Il a aussi fait observer que la nécessité de se concentrer sur les personnes les plus vulnérables, dont les femmes, les migrants et les personnes handicapées, a été soulevée lors du forum politique de haut niveau pour le développement durable. 

Après avoir mis l’accent sur l’importance cruciale que revêt l’adaptation aux risques climatiques pour la résilience des PMA, M. Rattray a jugé que le « projet zéro  » du programme d’action « ambitieux, tourné vers l'avenir et axé sur une structure simple », reflète fidèlement les priorités qui permettront aux PMA d’atteindre les ODD. 

Il a indiqué que les préparatifs de la cinquième Conférence progressent, citant notamment la tenue, le 18 juin 2021, d’un événement thématique conjoint de l’Assemblée générale et de l’ECOSOC sur « La mise en œuvre accélérée du programme 2030 dans les PMA pour ne laisser personne de côté dans le contexte de la COVID-19 ».  Il a expliqué que cette réunion a appelé à un nouvel accord mondial pour établir une nouvelle génération de partenariats mondiaux afin d’aider les PMA à se remettre plus rapidement de la pandémie tout en accélérant le développement durable.  Des appels ont également été lancés en faveur d’un régime commercial international équitable; d’un transfert de technologie pour renforcer les capacités de recherche et de développement dans les PMA; et d’un accès rapide aux vaccins et aux traitements. 

Les participants ont aussi appelé à l’élaboration d’un système financier internationale plus à même d’appuyer les PMA.  L’allégement de la dette au-delà de l’Initiative de suspension du service de la dette (DSSI) a également été identifié comme une étape importante afin de créer l’espace budgétaire nécessaire pour répondre à leurs besoins à court terme et investir dans le renforcement de la résilience à long terme et la transformation structurelle.  Il faut également, a-t-il ajouté, assurer la viabilité de la dette pour permettre aux PMA d’attirer davantage d’investissements privés. 

M. Rattray a ensuite indiqué que l’examen régional Asie-Pacifique, qui aura lieu du 30 août au 2 septembre 2021 à Genève, devrait déboucher sur des recommandations concrètes sur la manière de rendre le reclassement durable et irréversible, et d’en faire un tremplin pour la réalisation du Programme 2030.  Les multiples processus mondiaux prévus d’ici à janvier 2022, notamment la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et la COP26, offriront d’autres opportunités de créer un élan vers la cinquième Conférence sur les pays les moins avancés. 

Par ailleurs, M. Rattray a indiqué que son Bureau organisera un Forum pour l’avenir des PMA à Helsinki, du 5 au 7 octobre 2021, pour solliciter de nouvelles perspectives en matière de recommandations politiques pour les PMA pour la prochaine décennie.  Il s’est félicité de la contribution de 40 articles universitaires qui identifient des recommandations politiques pour aider les PMA à atteindre les ODD, concurrencer efficacement dans l’économie mondiale et éventuellement évoluer vers la convergence avec d’autres économies plus développées. 

Le Haut-Représentant a aussi indiqué qu’un forum du secteur privé sera organisé dans le cadre de la cinquième Conférence sur les pays les moins avancés dans le but de mobiliser des investissements privés à long terme dans les PMA et soutenir leurs efforts en faveur du développement durable. 

M. Rattray a ensuite encouragé tous les États Membres à assurer leur participation à la cinquième Conférence sur les pays les moins avancés au niveau des chefs d’État ou de gouvernement et à y annoncer des partenariats et des nouvelles initiatives qui soutiendraient la mise en œuvre du nouveau programme d’action pour les 10 ans à venir. 

En tant que représentant du pays hôte de la Conférence de Doha, M. JASSIM SAYAR A. J. AL-MAAWDA (Qatar) a réaffirmé la volonté de son pays de déployer tous les efforts nécessaires pour faire en sorte que la cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés atteigne ses objectifs.  Dans le cadre des préparatifs, a-t-il indiqué, une équipe onusienne s’est rendue à Doha pour inspecter les locaux de la conférence qui se tiendra au Centre national des conférences, l’une des plus importantes enceintes de ce genre au Moyen-Orient.  Le représentant a ensuite remercié le Groupe des PMA d’avoir élaboré l’avant-projet du programme d’action qui devra être adopté à Doha en janvier 2022.  Soulignant le fait qu’il s’agira du premier programme d’action depuis le début de la pandémie de COVID-19, il a souhaité qu’il aide les PMA à se remettre de ce choc mondial.  Il a également déclaré attendre des délibérations des prochains jours qu’elles permettent d’appuyer les pays les moins avancés dans la mise en œuvre du Programme 2030 et les aide à sortir de la catégorie des PMA. 

M. DEMBA MOUSSA DEMBELE, l’Observatoire PMA, a indiqué que cet observatoire, qui a été lancé en 200, est en train de mobiliser les organisations de la société civile comme il l’a fait lors de la Conférence d’Istanbul de 2011.  Face aux conséquences dévastatrices de la pandémie pour les PMA, il a plaidé pour des mesures extraordinaires qui rompent avec les politiques économiques actuelles, ainsi que pour un nouveau cadre de coopération en faveur des PMA. Il a indiqué que le Programme d’action d’Istanbul n’a pas atteint ses objectifs, y compris la sortie de 24 pays de la catégorie des PMA en 2020. Il a par ailleurs souhaité un réexamen des critères et de la qualité des données déterminant le seuil de sortie de ladite catégorie. Enfin, il s’est dit vivement préoccupé par la sous-représentation des PMA dans les processus de prise de décision mondiaux. 

Mme FAHMIDA FAIZA, International Coordination Meeting of Youth Organisations (ICMYO), a indiqué que les discussions ne peuvent être fructueuses que si les jeunes y sont associés.  Elle a déclaré que la pandémie a touché les jeunes de plusieurs manières, les gouvernements n’ayant pas apporté de réponses satisfaisantes.  Alors que la pandémie a fermé les écoles, la plupart des jeunes dans les PMA n’ont pas accès à Internet –ou celui-ci est trop coûteux- pour suivre les enseignements dispensés en ligne.  Un fossé entre jeunes urbains et jeunes ruraux s’est ainsi creusé, tandis que la marginalisation des jeunes handicapés ou autochtones s’est accrue, s’est-elle inquiétée.  Mme Faiza a ensuite souligné l’acuité du défi de la santé mentale des jeunes, précisant que l’an dernier au Bangladesh, il y a eu 70% de plus de décès par suicide que dus à la COVID-19.  « Il est temps que nous remédions à cette pandémie silencieuse. »  Elle a plaidé pour une déclaration sur les jeunes se faisant l’écho de leurs préoccupations, avant d’affirmer qu’il est temps pour les jeunes de s’attaquer aux défis mondiaux tels que les changements climatiques.  « Le bon moment, c’est maintenant. »

M. MARTIN CHUNGONG, Secrétaire général de l’Union interparlementaire (UIP), a constaté que non seulement les objectifs du Programme d’action d’Istanbul sont loin d’être atteints, mais en outre les PMA sont parmi les plus vulnérables aux effets des changements climatiques et les plus exposés à la pandémie de COVID-19. Selon lui, la promesse des ODD de ne laisser personne de côté doit s’appliquer en premier aux PMA et cela nécessite de mobiliser une plus grande volonté politique au sein des pays. A cette fin, a-t-il précisé, l’UIP organise l’action parlementaire en vue de la Conférence de Doha, comme elle l’avait fait il y a 10 ans avant la Conférence d’Istanbul, afin que les membres de parlement partout dans le monde puissent s’approprier le nouveau programme d’action sur les PMA.  

En mai dernier, les 179 parlements membres de l’UIP ont été informés du processus, l’objectif étant de faciliter l'implication de parlementaires dans les délégations nationales participant aux examens régionaux, aux deux sessions préparatoires et à la conférence proprement dite.  Le 15 juin, nous avons organisé une séance d’information virtuelle à laquelle 80 parlementaires ont participé et nous produirons trois rapports dans les prochains mois rapports pour attirer l'attention sur le rôle des parlements des PMA, notamment en matière d'égalité des sexes, de coopération au développement et de bonne gouvernance, a encore indiqué M. Chungong, avant d’annoncer la tenue d’un forum parlementaire à Doha le 22 janvier prochain.  Cette réunion, a-t-il dit, aidera à catalyser l'attention de nos membres sur le programme d'action de Doha nouvellement adopté et sur ce qu’il conviendra de faire dans les années à venir. Dans cette perspective, l’UIP arrivera à Doha avec une déclaration de la communauté parlementaire mondiale.  

M. PERKS MASTER CLEMENCY LIGOYA (Malawi), Président du Groupe des pays les moins avancés, a présenté le projet zéro de programme d’action en précisant qu’il tient compte de la résolution 73/242 de l’Assemblée générale et des rapports disponibles, notamment ceux du Haut Représentant pour les PMA.  Le projet de texte examine l’état de mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul tout en fixant des cibles qui vont au-delà de celles du Programme 2030, a-t-il précisé, expliquant que le but recherché était de trouver « un équilibre entre ambition et réalisme ».  L’introduction de ce projet zéro énonce les domaines où les PMA ont des difficultés à avancer.  Elle évoque aussi les impacts en cascade dont souffrent ces pays du fait de la pandémie de COVID-19 avant de présenter les potentiels dont jouissent les PMA grâce à leur population jeune et à leurs ressources naturelles, mais aussi par le biais des sciences, technologies et innovations.  Elle présente par ailleurs le spectre des partenariats qui pourraient appuyer le prochain programme d’action. 

Le projet de texte définit ensuite six domaines d’action prioritaires, à commencer par les investissements dans la population, l’élimination de la pauvreté et le renforcement des capacités.  Les cinq autres domaines recensés sont l’utilisation du pouvoir de la science, des technologies et de l’innovation pour réaliser les ODD; la transformation structurelle comme moteur de développement durable; le renforcement des échanges avec les PMA et l’intégration régionale; la lutte contre les changements climatiques, la reprise post-COVID-19 et la résilience à construire; et, enfin, la mobilisation de la solidarité internationale, la relance des partenariats et l’application d’outils novateurs pour le développement durable des PMA. 

Dans ce contexte, a poursuivi M. Ligoya, le Groupe des PMA a soumis des propositions concrètes au Secrétaire général et lui a demandé de présenter ses recommandations à l’Assemblée générales.  Parmi celles-ci figurent la création d’une banque alimentaire, sur une base régionale et sous-régionale, et d’une université en ligne pour les PMA.  Les autres recommandations concernent la promotion des investissements pour les PMA et les pays qui changent de catégorie, ainsi que la mise en place d’un mécanisme de résilience et d’atténuation des risques. 

Le projet zéro reprend ces recommandations et inclut aussi des ambitions en matière de connectivité à large bande, a noté M. Ligoya.  Il préconise d’autre part de doubler la part des fonds d’adaptation aux changements climatiques pour les PMA, d’atteindre les critères de changement de catégorie pour 15  pays supplémentaires, de fournir 15 milliards de dollars pour les systèmes de protection sociale des PMA, de prévoir l’émission de 50 milliards de droits de tirage spéciaux (DTS) et d’augmenter le volume d’aide publique au développement pour les PMA. 

Le Président du Groupe des PMA a averti à cet égard qu’un nombre croissant de PMA arrivent à l’étape de changement de catégorie et risquent par conséquent de ne plus bénéficier d’une aide spécifique à leur statut.  C’est pourquoi, a-t-il dit, le projet de programme d’action demande de conserver une aide spécifique pendant 12 ans après le passage à une autre catégorie, tout en appelant à une surveillance de ce processus.  La dernière section du projet zéro met l’accent sur la mise en œuvre, le suivi et la supervision, aux niveaux sous-régional, régional et mondial, a encore indiqué M. Ligoya.  Cette phase essentielle exige, selon lui, un travail analytique puissant et le renforcement de l’action des coordonnateurs régionaux et de leurs réseaux. 

Assurant enfin que ce projet zéro bénéficie du plein appui du G77 et de la Chine, le Président du Groupe des PMA a pris note des préoccupations exprimées par certains quant à la longueur du document.  « Il faut bien comprendre que c’est un projet de programme d’action de 10 ans pour 46 pays », a-t-il fait valoir, ajoutant que ce document couvre la période 2022-2031 et va donc au-delà de celle prévue pour le Programme 2030.  Il a donc appelé les délégations à ne « pas sacrifier le fond de ce texte ambitieux pour le rendre plus bref » et leur a demandé de faire preuve de patience, de compréhension et de souplesse pour parvenir à une adoption par consensus. 

À l’issue de ces interventions, la Guinée, au nom du Groupe des 77 et la Chine, a salué la structure du texte et souhaité une adoption d’ici à la fin de l’année ainsi que la réussite de ce processus qui va culminer à Doha en 2022. L’Union européenne a toutefois regretté que les négociations se déroulent cet été, en période de vacances, et espéré que cela n’aura pas de conséquences sur la qualité du texte.  Celui-ci, a-t-elle ajouté, doit être court, incluant des objectifs précis et des mesures concrètes pour les atteindre. 

Ce plan zéro est une très bonne base de discussion, s’est félicité le Maroc qui a souhaité un programme d’action ambitieux pour remédier aux vulnérabilités des PMA qui ont été accentuées par la pandémie.  La délégation a notamment plaidé pour un accès équitable aux vaccins pour les PMA, et une augmentation des investissements au profit des PMA pour atténuer les conséquences graves des changements climatiques.  Les défis rencontrés par les PMA pour accéder aux ressources figuraient parmi les préoccupations de l’Indonésie qui a jugé essentiel de poursuivre le renforcement de la coordination dans ce domaine.  La coopération Sud-Sud peut compléter la coopération Nord-Sud, mais ne doit pas la remplacer, a-t-elle ajouté. 

Au nom de l’Alliance des petits états insulaires (AOSIS), Antigua-et-Barbuda a insisté sur l’importance de maintenir les objectifs de développement définis par les PMA.  La délégation a également souhaité que le programme d’action soit un point de rencontre entre les Orientations de Samoa et le Programme 2030 et que celui-ci soit décidé avant la fin de l’année.  Ce n’est pas la longueur, mais le contenu du texte qui importe, a-t-elle souligné. 

Enfin, notant que ce processus jettera les bases des engagements collectifs en faveur des PMA pour les 10 prochaines années, la Turquie a appelé les délégations à se concentrer sur la manière de mettre en œuvre les engagements sur le terrain de façon pratique et de définir un meilleur processus de sortie de la catégorie des PMA. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.