SC/14437

Conseil de sécurité : en plus de l’insécurité qui persiste, la Représentante spéciale présente les autres défis à relever par l’Iraq en 2021

« Sortie de la pandémie, élections, réformes économiques, renforcement de l’état de droit et création d’un environnement plus sûr pour tous », tels sont les principaux défis énumérés ce matin au Conseil de sécurité par la Représentante spéciale du Secrétaire général pour l’Iraq et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies dans le pays (MANUI). 

En 2021, les Iraquiens espèrent tourner la page sur ces différents fronts, a expliqué Mme Jeanine Hennis-Plasschaert, notant que la situation sécuritaire continue d’être très préoccupante dans le pays, comme en témoignent les attentats du 21 janvier à Bagdad et ceux commis hier à Erbil, lesquels ont été unanimement condamnés par les membres du Conseil.  Le représentant de l’Iraq  a confirmé que son pays fait face à une situation mêlant crise économique, guerre contre le terrorisme et pandémie de COVID-19, et il a présenté les mesures prises par le Gouvernement pour répondre aux dénonciations alarmantes de violations des droits de l’homme à l’encontre des manifestants et autres militants des droits de l’homme. 

En matière de lutte contre le terrorisme, alors que décembre dernier a marqué le troisième anniversaire de la défaite territoriale de Daech, la Chef de la MANUI a fait observer que l’extrémisme violent n’a pas été vaincu et qu’il constitue toujours une grave menace à la stabilité de l’Iraq.  À ce sujet, les États-Unis ont appelé à s’attaquer aux milices soutenues par l’Iran et aux activités de déstabilisation menées par l’Iran en Iraq, ainsi qu’aux éléments restants de Daech.   La Fédération de Russie a invité tous les acteurs impliqués dans la lutte contre le terrorisme en Iraq à respecter la souveraineté de l’État iraquien et à coordonner leurs actions avec Bagdad.    La délégation a dit avoir lancé un processus pour rechercher des accords de compromis, étant en contact avec toutes les forces politiques iraquiennes.    Dans ce contexte, elle a appelé les acteurs extérieurs intéressés par la stabilisation de l’Iraq à s’abstenir de prendre des mesures qui pourraient nuire à cette démarche.   

Le processus électoral iraquien était aussi au menu des interventions, puisque le Conseil des ministres, en consultation avec la Haute Commission électorale indépendante, a décidé que les élections auront  lieu le 10  octobre 2021, quatre mois plus tard que la date initiale.    Cependant, le Parlement n’a pas encore finalisé la loi en vigueur sur la Cour suprême fédérale, juridiction qui doit certifier les résultats des élections.    La Représentante spéciale a donc exhorté les parties à agir immédiatement en ce sens.    Elle a aussi invité les partis et les candidats à opérer dans un environnement libre et sûr, de même que les membres des médias.    Une demande d’observation électorale, faite par le Gouvernement iraquien, est actuellement soumise au Conseil de sécurité, a-t-elle indiqué. 

Les États-Unis, comme les autres membres du Conseil, ont exprimé leur soutien au principe d’observation des élections iraquiennes par la communauté internationale et a salué le rôle crucial que joue la MANUI pour accompagner les préparatifs électoraux.    Nous avons besoin de ce soutien pour renforcer la confiance des citoyens dans le processus démocratique  et  pour garantir une forte participation, a justifié l’Iraq.  Répondant aux appels des membres du Conseil sur le respect du droit des manifestants, la délégation a expliqué que le Gouvernement veille à ce que  des groupes illégaux ne ciblent  pas ces personnes, ayant aussi demandé aux forces de sécurité de ne pas faire usage de leurs armes à leur encontre.   De plus, a poursuivi la délégation, le Gouvernement œuvre à la  restructuration des forces de sécurité  afin qu’elles  relèvent  du Ministère  de l’intérieur et leur propose des programmes de sensibilisation aux droits de l’homme. 

Neuf mois après l’annonce de la mise en place de l’organe d’établissement des faits pour les crimes commis contre les manifestants, la France a jugé urgent qu’il soit opérationnel.    De même, rappelant les funérailles des Yézidis iraquiens organisées la semaine dernière, l’Irlande a fait écho à l’appel de Nadia Murad pour que le Conseil s’assure que les auteurs de ces crimes odieux répondent de leurs actes.    La délégation a toutefois réitéré son opposition à la peine de mort et regretté les dernières exécutions en Iraq, à l’instar du Mexique qui a plaidé en faveur d’un moratoire sur l’application de la peine de mort en prévoyant son abolition éventuelle.   

Sur le plan humanitaire, Mme Hennis-Plasschaert a rappelé que 30  000 Iraquiens résident dans le camp de Hol en Syrie et s’est inquiétée de la fermeture de camps de réfugiés en Iraq au cours des trois derniers mois, soulignant « la précipitation et l’opacité » entourant ces décisions qui risquent de précipiter une autre crise.   Le Royaume-Uni s’est dit troublé par la fermeture annoncée tardivement et non coordonnée des camps de personnes déplacées et a exhorté le Gouvernement iraquien à se coordonner avec l’ONU pour garantir que tous les retours soient sûrs, dignes et volontaires. 

Justement, le représentant iraquien a évoqué les mesures prises à cet effet, telles que la fourniture de papiers d’identité aux déplacés.  Il a confirmé la fermeture de 47 camps au cours des six derniers  mois  et le retour de 66 000 familles dans leur lieu de résidence.   Le Gouvernement a également élaboré un plan de reconstruction des  maisons  de personnes déplacées, auxquelles il fournit une aide humanitaire ainsi que des indemnités en liquide.  

Les difficultés que connaît l’Iraq sur le plan économique ont aussi inquiété la Représentante spéciale et les membres du Conseil, avec une dévaluation exceptionnelle du dinar iraquien de plus de 20% fin décembre.    Néanmoins, La croissance escomptée des prix du pétrole devrait permettre au Gouvernement de progresser sur des questions urgentes telles que la prestation des services publics et les salaires des fonctionnaires.    Mme Hennis-Plasschaert a, tout de même, déploré le peu de progrès dans la mise en œuvre des réformes indispensables prévues dans le livre blanc économique, comme la lutte contre la corruption économique et politique, la promotion d’une gouvernance robuste, la transparence et la responsabilité.   La Chef de la MANUI a également souligné  la nécessité, pour la stabilité du pays, d’une relation positive et stable entre le Gouvernement fédéral et la Région du Kurdistan. 

La Représentante spéciale a par ailleurs relevé que malgré les restrictions de mouvement persistantes, la Commission tripartite et son Sous-Comité technique ont réussi à tenir des réunions auxquelles les participants assistaient virtuellement ou en personne, afin de poursuivre l’examen de la question des ressortissants koweïtiens, des nationaux d’États tiers et de biens koweïtiens disparus, y compris les archives nationales.  Elle a confirmé la clôture officielle des dossiers de 20  Koweïtiens disparus, ce qui représente un progrès significatif  16  ans après la dernière identification. 

Mme JEANINE HENNIS–PLASSCHAERT, Représentante spéciale du Secrétaire général pour l’Iraq et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies dans ce pays (MANUI), a condamné l’attaque meurtrière à la roquette menée hier soir contre Erbil et appelé à une étroite collaboration entre Bagdad et Erbil pour traduire les coupables en justice.  Au cours de cette nouvelle année, les Iraquiens espèrent tourner la page sur plusieurs fronts, a-t-elle expliqué: sortie de la pandémie, élections, réformes économiques, renforcement de l’état de droit et création d’un environnement plus sûr pour tous.  Mais il reste beaucoup à faire, a-t-elle prévenu en soulignant l’impact de longue durée qu’auront les crises multiples et interdépendantes qui frappent l’Iraq.  Une action décisive et concertée est donc plus qu’urgente, selon elle.  Sur le plan économique, l’Iraq continue de connaître de graves difficultés financières et économiques, comme en témoigne la dévaluation exceptionnelle du dinar iraquien de plus de 20% en fin décembre.  Néanmoins, une augmentation de près de 40% des revenus pétroliers depuis novembre 2020 a atténué la crise de liquidité, laissant une certaine marge de manœuvre au Gouvernement.  La croissance escomptée des prix du pétrole devrait permettre au Gouvernement d’aller de l’avant sur des questions urgentes telles que la prestation des services publics et les salaires des fonctionnaires. 

Malheureusement, a déploré Mme Hennis-Plasschaert, peu de progrès ont été accomplis dans la mise en œuvre des mesures de réforme indispensables, lesquelles étaient décrites dans le livre blanc économique de l’année dernière.  Elle a redit que l’Iraq ne peut se permettre ni de continuer à dépendre de l’extraction des ressources, ni de supporter le fardeau excessif d’un secteur public démesuré.  La lutte contre la corruption économique et politique, la promotion d’une gouvernance robuste, la transparence et la responsabilité, doivent tous être les maîtres mots d’une telle réforme, a-t-elle rappelé en conseillant de donner enfin la priorité à une diversification économique durable, ainsi qu’au développement d’un secteur privé créateur d’emplois à valeur ajoutée.  Elle a souligné que l’accord sur la loi de finances pour 2021 nécessite une réconciliation et un compromis entre Bagdad et Erbil, mais les négociations entre les deux parties sont toujours entravées par des lois manquantes depuis 2005 comme la loi sur le partage des revenus pétroliers, alors que d’autres zones de discorde portent sur les territoires contestés.  « Une relation positive et stable entre le Gouvernement fédéral et la région du Kurdistan est absolument essentielle à la stabilité de tout le pays. » 

Le Conseil des ministres, en consultation avec la Haute Commission électorale indépendante, a décidé que les élections iraquiennes auront lieu le 10 octobre 2021, quatre mois plus tard que la date initiale.  Cependant, le Parlement n’a pas encore finalisé la loi en vigueur sur la Cour suprême fédérale, juridiction qui doit certifier les résultats des élections.  La Représentante spéciale a donc exhorté toutes les parties à agir immédiatement en ce sens.  De même, elle a invité les partis et les candidats à opérer dans un environnement libre et sûr, de même pour les membres des médias.  Elle a ainsi appelé toutes les parties prenantes et autorités à se rassembler, à convenir d’un « code de conduite » et à permettre à tous les candidats iraquiens d’opérer librement, indépendamment de leur appartenance ethnique, de leur sexe, de leur langue, religion ou croyance ou de leur passé.  Une demande d’observation électorale, faite par le Gouvernement iraquien, est actuellement soumise au Conseil de sécurité, mais quelle que soit la réponse du Conseil, ces élections doivent être menées et contrôlées par les Iraquiens, a rappelé la Représentante spéciale. 

Elle a aussi insisté sur le fait que « l’ONU ne prend pas parti ».  Malheureusement, la transparence, la justice et la responsabilité restent largement absentes, en particulier lorsqu’il s’agit de la répression des manifestations publiques dans tout l’Iraq, y compris dans la région du Kurdistan, a-t-elle déploré.  Si cela ne change pas, la colère publique éclatera à nouveau tôt ou tard, a-t-elle averti. 

En matière de lutte contre le terrorisme, alors que décembre dernier a marqué le troisième anniversaire de la défaite territoriale de Daech, la Représentante spéciale a fait observer que l’extrémisme violent n’a pas été vaincu, déplorant les attentats suicides sur un marché de Bagdad, qui ont tué au moins 30 personnes et blessé plus de 100 autres.  De même, les tentatives d’enflammer la situation, comme ce fut le cas avec l’attaque à la roquette de la nuit dernière à Erbil, constituent de graves menaces pour la stabilité de l’Iraq, a-t-elle noté. 

Sur le plan humanitaire, Mme Hennis-Plasschaert s’est inquiétée de la fermeture de camps de réfugiés depuis trois mois, avec la possibilité imminente de nouvelles fermetures, soulignant la précipitation et l’opacité entourant ces décisions qui risquent de précipiter une autre crise.  Elle a mis l’accent sur l’importance de prendre de mesures sûres et dignes pour résoudre le problème des déplacements, demandant aux autorités iraquiennes de déployer rapidement des solutions durables.  Elle leur a également rappelé que quelque 30 000 Iraquiens résident dans le camp de Hol en Syrie, y compris des cas humanitaires non affiliés à Daech.  Elle a souligné que le camp de Hol est une bombe à retardement qui, si elle explose, aura des conséquences énormes.  L’Iraq a la responsabilité de reprendre ses citoyens, en commençant par les cas humanitaires, a-t-elle déclaré.  À propos de Sinjar, elle a indiqué que l’accord d’octobre dernier, entre le Gouvernement iraquien et le Kurdistan, n’était qu’une toute première étape, et sa visite du mois dernier dans la région l’a confortée sur le fait qu’il reste encore beaucoup de travail à faire. 

S’agissant des ressortissants koweïtiens, des nationaux d’États tiers et de biens koweïtiens disparus, y compris les archives nationales, la Représentante spéciale a relevé que malgré les restrictions de mouvement persistantes, la Commission tripartite et son Sous-Comité technique ont réussi à tenir des réunions auxquelles les participants assistaient virtuellement ou en personne.  Elle a confirmé la clôture officielle des dossiers de 20 Koweïtiens disparus, ce qui représente un progrès significatif 16 ans après la dernière identification.  Elle a appelé tous les partenaires à saisir l’élan des progrès récents et à faire avancer la recherche des personnes disparues.  Enfin, elle a affirmé que pour que les élections soient fiables, les théories et accusations non fondées doivent être réfutées et l’intimidation remplacée par la responsabilité. 

Les États-Unis, par cette première intervention de l’Administration Biden sur la situation en Iraq, ont déclaré que leur priorité est d’aider l’Iraq à affirmer sa souveraineté face à ses ennemis, tant dans le pays qu’à l’étranger, en empêchant une résurgence de l’État islamique et en œuvrant pour la stabilité de l’Iraq.  « Cela signifie soutenir les efforts de l’Iraq pour organiser des élections crédibles, inclusives et pacifiques prévues pour octobre 2021 », a ajouté la délégation américaine avant de saluer la récente lettre soumise au Conseil par le Gouvernement iraquien demandant à la MANUI de fournir des observateurs électoraux pour ses élections d’octobre.  Les États-Unis ont exprimé leur soutien à cette observation internationale des élections iraquiennes et salué le rôle crucial de la MANUI dans l’aide aux préparatifs électoraux.  Une aide de 9,7 millions de dollars a été versée par les États-Unis pour soutenir la MANUI dans ses efforts, a fait valoir la délégation. 

Les États-Unis ont jugé nécessaire de s’attaquer aux milices soutenues par l’Iran et aux activités de déstabilisation de l’Iran en Iraq, ainsi qu’aux éléments restants de l’EIIL.  La délégation a dit apprécier les preuves que s’efforce de recueillir la MANUI concernant les abus humanitaires et les violations des droits de l’homme, ainsi que les efforts de la Mission pour faire jouer les responsabilités, y compris le soutien qu’elle apporte en faveur d’un système judiciaire renforcé et de la lutte contre les disparitions forcées. 

S’agissant du développement économique de l’Iraq, les États-Unis ont noté que la baisse du prix du pétrole, la COVID-19 et la situation sécuritaire d’ensemble ont des conséquences désastreuses sur la situation économique du pays.  « Les États-Unis ont fourni à l’Iraq 706 millions de dollars depuis le début de l’exercice 2019 et plus de 2,4 milliards de dollars en aide humanitaire et en aide au développement depuis 2014 », a indiqué la délégation.  Les États-Unis ont précisé que cette assistance contribue à fournir des abris, des soins de santé essentiels, une aide alimentaire d’urgence, de l’eau, des installations sanitaires et des services d’hygiène à travers tout l’Iraq.  La délégation a aussi déclaré soutenir le retour sûr, volontaire et digne des personnes déplacées, y compris des membres de groupes ethniques et religieux minoritaires.  Mettant l’accent sur les liens entre relèvement et lutte contre la corruption, les États-Unis ont estimé que les efforts de réforme économique devront être renforcés par des mesures concrètes telles que la création, l’an dernier, d’un comité permanent chargé d’enquêter sur la corruption.

L’Irlande a condamné le tir de roquettes qui a touché aujourd’hui Erbil, faisant des victimes, et a encouragé le Gouvernement fédéral et le Gouvernement régional de Kurdistan à traduire les auteurs en justice.  Elle a rejeté toutes les tentatives de déstabiliser le pays alors qu’il se trouve sur la voie d’un avenir pacifique.  L’Irlande a souligné l’unité du Conseil dans son appui à la lutte contre le terrorisme.  Rappelant les funérailles des Yézidis iraquiens organisées la semaine dernière, l’Irlande a fait écho à l’appel de Nadia Murad pour que le Conseil s’assure que les auteurs de ces crimes odieux répondent de leurs actes.  La délégation a toutefois réitéré son opposition à la peine de mort et regretté les dernières exécutions en Iraq. 

L’Irlande a dit appuyer le processus démocratique dans ce pays, saluant la détermination du Premier Ministre al-Kadhimi à poursuivre les réformes politiques et organiser des élections, qui ont été reportées à octobre.  Les Iraquiens doivent pouvoir voter librement et dans le calme et tous les responsables iraquiens doivent jouer leur part de responsabilité dans ce processus, a souhaité l’Irlande qui a promis d’étudier la demande du Ministre des affaires étrangères iraquien pour l’observation des élections.  Elle a voulu que le processus inclue les femmes, les jeunes et les minorités et ce, dès le départ.  Mais la délégation a dit être préoccupée par la prise pour cible des contestataires, des militants et des défenseurs des droits de l’homme.  Les auteurs de ces violences doivent être tenus responsables de leurs actes, a-t-elle exigé avant d’appeler les gouvernements fédéral et régional à mettre fin à l’impunité et à promouvoir les droits de l’homme.  Enfin, la délégation a encouragé les autorités à travailler avec la MANUI sur une stratégie afin de trouver des solutions durables pour un retour sûr, volontaire et digne des personnes déplacées.  

La Chine a estimé que les élections devant se tenir cette année sont une étape importante pour l’Iraq.  Il faut donc que le Conseil de sécurité étudie minutieusement les requêtes de l’Iraq demandant un soutien au processus électoral, a estimé la délégation.  La Chine a par ailleurs invité le Gouvernement de Bagdad et celui du Kurdistan à mener plus loin leurs discussions.  Sur le plan de la lutte contre le terrorisme, la Chine a condamné les attaques suicides du 21 janvier et a appelé la communauté internationale à aider le pays à éradiquer ce fléau.  Dans cette optique, la Chine a demandé d’éviter le « deux poids deux mesures ».  De même, il faut que toute action militaire sur le territoire iraquien obtienne l’accord du Gouvernement, a-t-elle ajouté. 

Par ailleurs, la Chine a appelé la communauté internationale à aider l’Iraq à lutter contre la pandémie de COVID-19.  La communauté internationale doit également maintenir son soutien à la reconstruction du pays, a plaidé la délégation en donnant son exemple: la Chine a envoyé une équipe d’experts pour former les personnels médicaux iraquiens et vient d’envoyer 15 000 doses de vaccins contre la COVID-19. 

La Norvège a pris note de la demande d’assistance adressée par le Gouvernement iraquien au Conseil de sécurité pour l’observation des élections d’octobre 2021.  Notant que la situation sécuritaire continue d’être très préoccupante en Iraq, la Norvège a condamné les attaques à la roquette de la nuit dernière à Erbil, qui ont tué un entrepreneur et blessé plusieurs membres de la Coalition mondiale contre l’EIIL.  Elle a jugé essentiel le soutien international continu au processus démocratique de l’Iraq et aux efforts de reconstruction après la défaite territoriale de l’EIIL, précisant que ce soutien doit comprendre des efforts de stabilisation et un soutien humanitaire. 

La Norvège a appelé à s’attaquer aux causes sous-jacentes des conflits et de l’instabilité en Iraq, qui vont des aspects économiques, sociaux et politiques, aux problèmes de sécurité de l’eau et aux changements climatiques.  « Le dialogue national et la réconciliation demeurent vitaux pour la stabilité de l’Iraq », a insisté la Norvège avant d’appeler le Gouvernement iraquien et le Gouvernement régional du Kurdistan à s’entendre sur les allocations budgétaires fédérales et les recettes pétrolières.  La Norvège a fait sienne les préoccupations de la Représentante spéciale concernant les conséquences humanitaires de la fermeture hâtive des camps de déplacés.  Enfin, préoccupée par les enlèvements, tortures et assassinats ciblés de manifestants et de militants, elle a demandé que les auteurs soient tenus responsables et que la liberté d’expression et de réunion pacifique soit garantie. 

L’Estonie a plaidé pour que tous les Iraquiens s’efforcent d’améliorer les conditions pour la tenue d’élections législatives crédibles, transparentes et inclusives, qui sont importantes pour réhabiliter le système politique iraquien. Elle a pris note de la demande faite à la MANUI pour l’observation du scrutin.  Le Conseil de sécurité doit étudier toutes les options pour répondre à cette demande.  La délégation a appelé le Gouvernement à accélérer les réformes dans son livre blanc et à prendre des mesures concrètes afin d’améliorer la gouvernance, de renforcer l’état de droit et d’assurer le contrôle des forces armées par l’État. 

L’Estonie s’est dite gravement préoccupée par les attaques terroristes visant les missions et les convois diplomatiques et condamné l’attaque à la roquette lancée hier sur Erbil.  Réitérant son appui à la sécurité et la lutte contre Daech, la délégation a appelé tous les acteurs à respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Iraq et à s’abstenir de toute action militaire menaçant la stabilité de l’Iraq.  L’Estonie a également exprimé ses préoccupations quant à la violence infligée aux manifestants, militants de la société civile et journalistes.  Elle a exhorté le Gouvernement iraquien à prendre de nouvelles mesures pour garantir la responsabilité des auteurs de toutes les violations des droits et protéger la liberté d’expression et de réunion pacifique. 

Saint-Vincent-et-les Grenadines s’est félicitée que le Gouvernement iraquien ait poursuivi ses efforts en vue de la tenue d’élections libres, justes et crédibles.  La délégation a pris acte de la finalisation de la législation électorale destinée à faciliter la préparation du scrutin.  Elle a également souligné le rôle essentiel joué par la MANUI, notamment en matière d’assistance électorale, souhaitant que l’engagement de l’ONU se renforce afin d’aider le Gouvernement à garantir la crédibilité et l’intégrité du processus électoral, organisé par et pour les Iraquiens. 

Bien que l’Iraq ait célébré, le 10 décembre, l’anniversaire de la défaite de l’EIIL, les menaces à la sécurité persistent, a-t-elle toutefois relevé.  Pour Saint-Vincent-et-les Grenadines, il est décourageant de voir que la violence continue de frapper les civils, les missions diplomatiques et les convois.  Ces actes injustifiables sapent, selon elle, tous les efforts en faveur de la stabilité.  À cette aune, la délégation a appelé la communauté internationale à apporter son soutien au Gouvernement iraquien pour renforcer ses capacités ainsi que le contrôle de l’État et pour répondre à la crise économique que traverse le pays.  Enfin, elle s’est réjouie des progrès accomplis dans l’identification des ressortissants et biens disparus, du Koweït et de pays tiers, saluant l’action de la commission tripartite chargée de ces questions, du CICR et de la MANUI.  

La Tunisie a salué les réformes budgétaires entreprises par le Gouvernement iraquien pour mettre en œuvre les réformes économiques et combattre la corruption. La Tunisie a appuyé la démarche du Gouvernement iraquien qui a demandé au Conseil de sécurité de renforcer le rôle de la MANUI, afin que le pays puisse recevoir davantage de conseils, de soutien, d’assistance technique et d’observateurs électoraux lors des prochaines élections. 

La Tunisie a exhorté la communauté internationale à aider l’Iraq à faire face aux tentatives de Daech de déstabiliser le pays.  Elle a particulièrement condamné les attentats commis le 21 janvier à Bagdad et hier à Erbil, qui montrent que la menace de Daech perdure.  De l’avis de la Tunisie, il faut que le Gouvernement iraquien et le Gouvernement régional du Kurdistan parviennent à lever les désaccords qui persistent entre Bagdad et Erbil, notamment au sujet du partage des recettes et du transfert d’allocations budgétaires à la Région du Kurdistan. Enfin, la Tunisie a salué la coopération entre l’Iraq et le Koweït en matière de recherche des personnes disparues. 

Le Kenya a exhorté le Gouvernement de l’Iraq et toutes les parties iraquiennes à garantir la tenue d’élections crédibles et transparentes.  La délégation a encouragé l’ONU à répondre favorablement à la demande d’observation électorale formulée par l’Iraq.  Appelant à mettre un terme aux violences contre les femmes, le Kenya a en outre souligné l’importance d’inclure celles-ci dans le processus démocratique, ce qui passe notamment par le renforcement des capacités institutionnelles.  La délégation a salué les réformes économiques encourageantes qu’a entreprises le Gouvernement.  Elle a rappelé la présence de la menace de Daech et condamné les actes de violence, dont l’attaque d’hier à Erbil.  Le Kenya a exhorté le Conseil de sécurité à rester vigilant face aux activités de Daech et à aider l’Iraq à devenir un pays exportateur de paix.  Enfin, il a réclamé que cessent les attaques contre les missions et convois diplomatiques avant de conclure en demandant le respect de l’indépendance et de la souveraineté de l’Iraq. 

La Fédération de Russie a estimé qu’il est impossible de résoudre rapidement les problèmes auxquels sont confrontées les autorités iraquiennes, d’autant plus que la situation est aggravée par une forte baisse du niveau des recettes publiques en raison de la baisse des prix du pétrole, dans le contexte en outre de la propagation de l’infection à coronavirus.  De même, la lutte contre le terrorisme reste d’actualité, a noté la délégation.  Malgré les succès remportés par les Iraquiens sur ce front, la situation sécuritaire dans le pays reste fragile.  Elle a cité le triste exemple de la récente double attaque terroriste dans le centre de Bagdad, qui a coûté la vie à 32 civils, ainsi que celle d’hier à Erbil.  La délégation a appelé tous les acteurs impliqués dans la lutte contre le terrorisme en Iraq à respecter la souveraineté de l’État iraquien et à coordonner leurs actions avec Bagdad. 

Selon la Fédération de Russie, il sera possible de résoudre les problèmes internes restants grâce à un dialogue inclusif.  Le pays a dit avoir lancé un processus pour rechercher des accords de compromis, étant en contact avec toutes les forces politiques iraquiennes.  Dans ce contexte, la délégation a appelé tous les acteurs extérieurs intéressés par la stabilisation de la situation interne en Iraq à s’abstenir de prendre des mesures qui pourraient nuire à ce processus.  La Fédération de Russie a estimé qu’une nouvelle amélioration des relations entre Bagdad et Erbil aidera l’Iraq à renforcer la sécurité et à utiliser efficacement son potentiel économique au profit de tous.  En outre, l’attitude de l’Iraq et du Koweït pour résoudre toutes les questions problématiques du dossier iraquien mérite un appui particulier, selon la Fédération de Russie pour qui l’Iraq ne doit pas devenir une arène d’affrontements régionaux.  La délégation a ainsi appelé la communauté internationale à une interaction constructive dans l’intérêt de la promotion de la paix et de la stabilité dans toute la région du Moyen-Orient, notamment sur la base de la résolution 598 (1987) du Conseil de sécurité et du concept russe de sécurité collective. 

La France a souligné la responsabilité du Conseil de sécurité d’être à la hauteur des attentes du Gouvernement iraquien qui a exprimé le souhait de voir les Nations Unies s’impliquer dans l’observation des élections prévues en octobre 2021, un scrutin dont l’enjeu est stratégique pour l’avenir du pays et la stabilité de la région.  La France sera au rendez-vous de cette discussion comme elle l’est à Bruxelles pour défendre l’idée d’une contribution européenne à l’observation des élections.  « Accompagner l’Iraq, c’est aussi se tenir à ses côtés pour que sa sécurité, sa souveraineté et son intégrité territoriales soient préservées », a insisté la France avant de souligner que l’attentat du 21 janvier à Bagdad montre que la menace de Daech perdure et même s’intensifie.  La délégation a appelé à préserver les capacités d’action de la coalition internationale aux côtés des forces de sécurité iraquiennes pour ne pas mettre en péril les progrès de ces dernières années.  Elle a aussi appelé à soutenir les efforts du Gouvernement iraquien visant à mettre fin aux activités déstabilisatrices de certains groupes armés qui s’en sont notamment pris, ces derniers mois, aux emprises diplomatiques.  La France s’est notamment inquiétée de la poursuite des incursions dans le nord du pays. 

Par ailleurs, la France a mis l’accent sur la lutte contre la corruption économique et politique qui sclérose le pays et la lutte contre l’impunité des crimes commis contre les manifestants.  Neuf mois après l’annonce de la mise en place de l’organe d’établissement des faits, la France a jugé urgent que celui-ci soit enfin opérationnel.  En outre, la France a jugé indispensable que le retour des personnes déplacées soit volontaire et qu’il s’effectue dans la sécurité et la dignité.  La délégation a souligné la responsabilité de la communauté internationale de contribuer à la stabilisation et à la reconstruction dans les régions libérées de Daech.  « La France y prend sa part avec notamment un projet d’hôpital à Sinjar, dont la première pierre a été posée le 24 novembre dernier. » Enfin, elle a souhaité que le dialogue entre Bagdad et Erbil avance, notamment sur les transferts budgétaires. 

Le Niger a fait remarquer que l’Iraq revient de loin et que le pays tente de se reconstruire après des années de conflit.  Il a salué les efforts du Gouvernement iraquien à cet égard.  Sur le plan de la protection des droits de l’homme, la délégation a déploré les meurtres et les attaques contre les militants et les défenseurs des droits de l’homme.  Le Gouvernement iraquien doit prendre les mesures que requiert la situation et traduire leurs auteurs devant la justice, a exigé le Niger en l’appelant aussi à prendre les mesures nécessaires pour surmonter les difficultés existantes sur les plans administratif et de la sécurité.  Il a aussi demandé au Gouvernement iraquien de mettre un terme aux violations des droits des enfants. 

S’agissant du processus électoral, le Niger a estimé qu’un processus durable doit inclure les femmes et les jeunes iraquiens, notamment avec le Groupe consultatif des femmes.  Les femmes doivent jouer un rôle de leadership informel dans leurs communautés lors des conflits pour transformer ce dynamisme en une contribution politique positive.  Le Conseil de sécurité et la communauté internationale devraient soutenir les autorités iraquiennes dans leur quête légitime pour plus de démocratie, de paix et de progrès, a prié le Niger.  La délégation a regretté que la menace transnationale du terrorisme reste présente dans le pays avec les récentes attaques terroristes commises à Bagdad par Daech.  Elle a appelé les autorités iraquiennes et la coalition internationale contre Daech à rester vigilantes et à poursuivre la lutte contre le terrorisme afin de « contrecarrer les sombres desseins de ces forces du mal ».  

Le Viet Nam a appuyé les efforts déployés par le Gouvernement iraquien pour assurer la stabilité à long terme du pays.  Il a également salué les activités menées par l’Iraq en vue des élections prévues en octobre, souhaitant que ce scrutin soit organisé de manière libre, équitable et inclusive.  La délégation a par ailleurs encouragé le Gouvernement à mettre en œuvre les réformes nécessaires pour faire face à la crise économique et à la pandémie de COVID-19, tout en l’invitant à renforcer ses relations avec son homologue régional du Kurdistan pour régler les problèmes en suspens.  Préoccupé par la situation sécuritaire en Iraq, le Viet Nam a réitéré sa condamnation de tous les actes de terrorisme et de violence extrémiste qui font des victimes civiles.  À cet égard, il a appelé au plein respect de l’indépendance et de l’intégrité territoriale de l’Iraq par tous les acteurs régionaux et internationaux.  La délégation s’est ensuite prononcée pour un retour ou un établissement sûr, volontaire, digne et durable des personnes déplacées, mettant en garde contre une «  crise de déplacement secondaire ».  

Dans ce contexte, le Viet Nam a salué les efforts de la MANUI et des agences des Nations Unies pour aider l’Iraq dans sa quête de stabilité et de sécurité nationales et pour fournir une aide humanitaire aux personnes affectées par les conflits, la pauvreté et la pandémie.  Il a aussi exhorté les donateurs internationaux à poursuivre leur assistance à l’Iraq par le biais des agences de l’ONU.  Avant de conclure, la délégation a réaffirmé son soutien à la poursuite de la coopération entre les Gouvernements de l’Iraq et du Koweït dans la recherche des ressortissants koweïtiens et de pays tiers portés disparus et la restitution des biens koweïtiens.  

Le Mexique a salué les contributions financières de l’Allemagne, des États-Unis, de la France, de la Norvège, des Pays-Bas, du Royaume-Uni et de l’Union européenne à l’organisation du processus électoral iraquien, avant d’exhorter le Gouvernement iraquien à continuer de renforcer ses capacités institutionnelles en matière électorale.  Le Mexique a exhorté le Gouvernement central de Bagdad et le Gouvernement régional d’Erbil à parvenir à un accord sur les allocations budgétaires fédérales et les recettes pétrolières.  S’inquiétant de la répression des manifestations publiques et de la fermeture des médias, le Mexique a exhorté le Gouvernement iraquien à garantir l’exercice des libertés civiles, notamment les libertés de manifestation et d’expression.  Il l’a aussi appelé à libérer les manifestants détenus et à fournir des informations sur le sort de ceux qui sont toujours portés disparus.  Relevant que 21 personnes ont été exécutées pour des actes terroristes le 16 novembre, le Mexique a catégoriquement rejeté l’application de la peine de mort, « une violation des droits de l'homme », et demandé au Gouvernement iraquien de promouvoir des actions visant à instaurer un moratoire sur l’application de la peine de mort et son abolition éventuelle.  

Enfin, le Mexique a salué les efforts du Gouvernement iraquien pour renforcer la coopération avec des partenaires régionaux tels que la Turquie, l’Arabie saoudite et Le Koweït, favorisant ainsi la stabilité de la région.  Le Mexique a salué en particulier les progrès réalisés dans la remise des dépouilles de citoyens koweïtiens et de pays tiers, grâce à la médiation de la MANUI et du Comité international de la Croix-Rouge.  Enfin, le Mexique a indiqué vouloir examiner la récente demande du Gouvernement iraquien de prolonger le mandat de la MANUI en vue des élections qui auront lieu en octobre prochain. 

L’Inde, après avoir exprimé ses condoléances au Gouvernement et au peuple iraquiens à la suite des attentats du 21 janvier à Bagdad, a estimé que ces attaques rappellent le défi posé par l’EIIL pour la paix et la stabilité dans la région.  Le terrorisme restant « la menace la plus grave pour l’humanité », l’Inde a appelé la communauté internationale à maintenir son soutien aux forces de sécurité et au Gouvernement iraquiens afin qu’ils puissent y faire face.  La délégation s’est dite préoccupée de voir que la majorité des 10 000 combattants de l’EIIL actifs dans la région se trouvent en Iraq.  L’objectif de ce Conseil devrait être d’éliminer toute menace posée par l’EIIL et d’autres groupes terroristes en Iraq et ailleurs dans le monde, a-t-elle souligné, plaidant pour une approche holistique dans la lutte mondiale contre ce fléau.  

Se félicitant de l’organisation en octobre prochain d’élections législatives en Iraq, l’Inde a déclaré appuyer pleinement la demande iraquienne d’une observation du scrutin par l’ONU.  Nous soutiendrons tout processus qui respecte la souveraineté de l’Iraq, renforce l’exercice démocratique et le rend crédible et acceptable pour le peuple iraquien, a-t-elle assuré, avant de saluer les « progrès positifs » enregistrés dans la préparation des élections et l’appui précieux fourni par la MANUI.  La délégation a ensuite applaudi les efforts menés par le Gouvernement pour maintenir des liens amicaux avec les autres pays de la région et l’a appelé à assurer la sécurité des missions diplomatiques.  

Soucieuse de la souveraineté, de l’indépendance et de l’intégrité territoriale de l’Iraq, l’Inde s’est également félicitée de la coopération entre les Gouvernements iraquien et koweïtien pour parvenir à une solution sur la question des nationaux du Koweït et d’États tiers portés disparus et des biens koweïtiens disparus, avec le soutien important du CICR.  Enfin, réitérant son appui à un Iraq démocratique et unifié, la délégation a rappelé que son pays a contribué à hauteur de 30 millions de dollars aux efforts de secours et de reconstruction iraquiens.  L’Inde, a-t-elle ajouté, est aussi la « destination privilégiée » de nombreux Iraquiens qui viennent s’y faire soigner, une coopération qui s’est poursuivie pendant la pandémie COVID-19.  

Parlant de « moment critique » pour l’Iraq, le Royaume-Uni a jugé essentiel que les élections d’octobre soient libres, justes et crédibles.  Il a réitéré son engagement inébranlable en faveur du processus démocratique en cours et a dit attendre avec intérêt les nouvelles discussions sur la manière dont l’ONU peut soutenir les élections, suite à la demande d’observation formulée par l’Iraq.  Face à la grave crise économique qui affecte le pays, la délégation a appuyé les réformes proposées par le Gouvernement, appelant toutes les parties à convenir d’un budget viable qui permette à l’Iraq de se reconstruire en mieux après la pandémie de COVID-19. 

Pour le Royaume-Uni, l’attaque dévastatrice du mois dernier à Bagdad montre l’importance du travail en cours de la Coalition mondiale pour vaincre Daech, en partenariat avec les forces de sécurité iraquiennes.  Profondément troublée par la fermeture annoncée tardivement et non coordonnée des camps de personnes déplacées à l’intérieur du pays, la délégation a exhorté le Gouvernement à se coordonner avec l’ONU pour garantir que tous les retours soient sûrs, dignes et volontaires. Elle s’est par ailleurs félicitée des efforts gouvernementaux visant à renforcer les relations avec les voisins régionaux, notamment la Turquie, et à faire progresser le dossier des personnes et biens koweïtiens disparus.  

L’Iraq a rappelé qu’il fait face à une situation mêlant crise économique, guerre contre le terrorisme et pandémie de COVID-19.  Sur le plan économique, il s’est dit préoccupé par les fluctuations des cours du pétrole et les dépenses croissantes liées aux mesures antiterroristes, au déminage et à la reconstruction. À cet égard, il a fait état d’une réforme de la politique budgétaire, assurant que le Gouvernement s’emploie à augmenter ses recettes tout en réduisant ses dépenses. S’agissant de la pandémie, la délégation a reconnu que la situation reste « difficile », malgré un taux de rétablissement élevé des personnes infectées.  De surcroît, le pays est confronté à une diminution de ses ressources et plus de 23 000 membres de son personnel médical ont contracté la maladie. 

L’Iraq a ensuite indiqué que, conformément à sa nouvelle Constitution, il essaie de satisfaire aux aspirations des Iraquiens qui manifestent.  Il s’attache pour cela à renforcer la confiance au sein des différents groupes de la population, notamment les jeunes, et à lutter contre les violations des droits humains des manifestants.  Le Gouvernement veille ainsi à ce que des groupes illégaux ne ciblent pas ces personnes et a demandé aux forces de sécurité de ne pas faire usage de leurs armes à leur encontre.  De plus, a poursuivi la délégation, le Gouvernement œuvre à la restructuration des forces de sécurité afin qu’elles relèvent du Ministère de l’intérieur et leur propose des programmes de sensibilisation aux droits de l’homme.  En outre, il a mis en place des comités d’enquête spécialisés sur les enlèvements de manifestants et fournit des compensations aux familles de victimes, tout en augmentant le niveau de responsabilisation des responsables des forces de sécurité. 

Le Gouvernement déploie par ailleurs de grands efforts pour lutter contre l’EIIL et les autres groupes terroristes présents en Iraq, a souligné la délégation, condamnant les attentats meurtriers perpétrés à Bagdad le 21 janvier et à Erbil hier.  Réitérant son engagement à coopérer avec la communauté internationale pour combattre ce fléau et garantir une meilleure utilisation des forces armées et de sécurité, elle a salué le soutien exprimé par le Conseil de sécurité à son pays dans sa guerre contre le terrorisme et l’extrémisme violent. L’Iraq a besoin d’un soutien continu pour le renforcement de ses capacités opérationnelles et logistiques, a-t-elle indiqué, avant de se dire attachée à la protection des missions diplomatiques et de leur personnel.  Les attaques des groupes illégaux visent, selon elle, à déstabiliser l’Iraq et à nuire à sa coopération avec d’autres pays. 

S’agissant du retour des déplacés , dossier qu’il a qualifié de prioritaire, l’Iraq a affirmé agir en coordination avec la MANUI, le HCR et le Croissant-Rouge iraquien pour réduire les souffrances de ces personnes et faciliter leur retour. Parmi les mesures prises dans ce dossier, il a fait état de la fourniture de papiers d’identité aux déplacés mais aussi de la fermeture de 47 camps au cours des six derniers mois et du retour de 66 000 familles dans leur lieu de résidence. Le Gouvernement a également élaboré un plan de reconstruction des maisons de personnes déplacées, auxquelles il fournit une aide humanitaire ainsi que des indemnités en liquide.  Le pays, a ajouté la délégation, estime nécessaire que la communauté internationale et les institutions spécialisées de l’ONU poursuivent leurs efforts pour satisfaire aux besoins humanitaires de la population, alors que la COVID-19 continue de se propager. 

Évoquant le processus électoral en cours, l’Iraq s’est félicité de l’adoption, le 17 janvier, d’une loi préliminaire prévoyant le financement de l’organisation du scrutin prévu en octobre prochain.  Précisant que plus de 40 partis ont été enregistrés par la Commission électorale, il a fait état de l’achat auprès d’une entreprise étrangère d’équipements électroniques et de l’établissement de plusieurs milliers de sites pilotes électoraux.  D’autre part, des milliers d’électeurs ont été enregistrés de façon biométrique, sur les 26 millions inscrits, a noté la délégation, avant de rappeler que l’Iraq a adressé deux courriers au Conseil de sécurité pour obtenir un soutien de l’ONU sous forme d’observation électorale.  Nous avons besoin de ce soutien pour renforcer la confiance des citoyens dans le processus démocratique et pour garantir une forte participation, a-t-elle à nouveau plaidé.  Elle a également souligné la poursuite du dialogue avec le Gouvernement régional du Kurdistan, notamment sur le budget, les points de passage frontaliers et les revenus pétroliers, et le renforcement des partenariats avec les pays de la région, en particulier la Turquie.  Enfin, l’Iraq a insisté sur l’importance de la coopération avec le « pays frère » du Koweït, qui se concentre sur l’exhumation des dépouilles de ressortissants koweïtiens disparus et la restitution de biens koweïtiens, à commencer par les archives nationales. 

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