SG/SM/20814

Le Secrétaire général souligne la nécessité d’un plan d’action mondial pour les vaccins, au nom de l’équité vaccinale, « le plus grand défi moral de notre époque »

On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, à l’occasion du passage du seuil des quatre millions de morts à la suite de la COVID-19:

Aujourd'hui, l’humanité a franchi un nouveau triste cap dans la pandémie de COVID-19.  Quatre millions de vies ont été fauchées par le virus.  Ce bilan tragique dépasse en nombre celui de la population d’un pays sur trois dans le monde.

Nous sommes nombreux à éprouver directement cette perte, à en ressentir la douleur.  Nous pleurons des mères et des pères qui ont été nos guides, des fils et des filles qui étaient notre source d’inspiration, des grands-mères et des grands-pères qui nous ont transmis leur sagesse, des collègues et des amis qui rendaient nos vies meilleures. 

Certes, les vaccins offrent une lueur d’espoir –mais la majeure partie du monde reste dans l’ombre.  Le virus a toujours une longueur d’avance sur la distribution des vaccins.  Cette pandémie est loin d’être endiguée : plus de la moitié de ses victimes en sont mortes cette année. 

Des millions d’autres personnes sont en danger si on laisse le virus se propager comme une traînée de poudre.  Ainsi, à mesure qu’il se propage, les variantes prolifèrent – plus contagieuses, plus mortelles et plus à même de compromettre l’efficacité des vaccins dont nous disposons actuellement.

Pour combler le manque de vaccins, il faut déployer, à l’échelle planétaire, le plus grand effort de santé publique jamais vu dans l’histoire.

En bref, le monde a besoin d’un Plan d’action mondial pour les vaccins, afin : de multiplier au moins par deux la production de vaccins et d’assurer une distribution équitable, au moyen de la Facilité COVAX ; de coordonner la mise en œuvre et le financement requis; de soutenir la préparation et la capacité des pays à déployer des programmes d’immunisation, tout en s’attaquant au problème sérieux de la réticence à la vaccination.

Pour mettre ce plan en œuvre, j’appelle à la création d’une Équipe spéciale d’urgence réunissant tous les pays ayant la capacité de produire des vaccins, l’Organisation mondiale de la Santé, GAVI l’Alliance du Vaccin et les institutions financières internationales aptes à mobiliser les entreprises pharmaceutiques et les fabricants concernés et autres acteurs clefs.

L’équité vaccinale est le plus grand défi moral de notre époque.  Elle est aussi, d’un point de vue pratique, une nécessité.  Tant que nous ne serons pas tous vaccinés, personne ne sera hors de danger.

La reprise mondiale passe par une vaccination à l’échelle planétaire.  La tragédie que représentent quatre millions de vies perdues à cause de cette pandémie doit nous inciter à agir d’urgence pour y mettre fin, pour le bien de tous, partout dans le monde.

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