SOC/4894

La Commission du développement social poursuit sa réflexion sur le rôle des technologies numériques au service du bien-être et de la justice sociale

La Commission du développement social a poursuivi, aujourd’hui, sa réflexion sur le rôle des technologies numériques au service du développement social, du bien-être et de la justice sociale en réunissant, dans le cadre d’un forum multipartite, un groupe d’universitaires, de représentants de la société civile et de gouvernements qui ont parlé de leur domaine d’expertise respectif allant des enfants, aux femmes et aux familles en passant par le gaspillage alimentaire.

Le constat commun a été que l’inclusion numérique est aujourd’hui une condition sine qua non pour l’inclusion sociale et que toute crise représente aussi des opportunités, notamment pour faire tomber des barrières sociales et repenser le contrat social. 

Le problème de l’accès des femmes et des enfants aux nouvelles technologies a été soulevé à de nombreuses reprises, la Présidente de l’Americas Society et du Council of the Americas, Mme Susan Segal, alertant notamment que « s’il n’y a pas de connectivité ou d’accès aux ordinateurs, le développement social ne se fera pas ». 

Illustrant ces propos, la cofondatrice de la International Parent Advocacy Network a attiré l’attention sur la situation des familles qui, ayant perdu leur accès à Internet en raison de la pandémie, ne peuvent pas s’inscrire en ligne pour obtenir des repas scolaires gratuits, ni remplir les formulaires mis en ligne par les gouvernements pour obtenir des allocations.

Tout ce qui est nécessaire pour rester à flot se trouve désormais en ligne, et sans pouvoir y accéder, les défis qu’affrontent les familles ne font que s’amplifier, a alerté Mme Taliah Drayak qui a souligné que même les politiques les mieux conçues risquent alors de devenir futiles.

Les délégations ont également entendu le Ministre des affaires sociales et de l’enfance de l’Islande, M. Asmundur Einar Dadason, plaider en faveur d’un service amélioré en faveur du bien-être des enfants, alertant qu’en période de restrictions liées à la COVID-19, la probabilité que les enfants vivent des expériences négatives augmente considérablement, ainsi que le risque de déviation par rapport au développement normal et à la santé. 

De son côté, la fondatrice et Directrice générale de Copia, une société numérique spécialisée dans la lutte contre le gaspillage alimentaire, a affirmé que le pouvoir de la technologie allié à la volonté d’agir peut contribuer à faire reculer l’insécurité alimentaire. 

La Commission du développement social poursuivra ses travaux lundi 15 février, à partir de 10 heures.

SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE (E/CN.5/2021/2)

Thème prioritaire: Transition vers le développement durable et justice sociale: le numérique au service du développement social et du bien-être de toutes et de tous (E/CN.5/2021/3)

Forum multipartite sur le thème prioritaire

M. ASMUNDUR EINAR DADASON, Ministre des affaires sociales et de l’enfance de l’Islande, a déclaré qu’un accès équitable aux technologies numériques joue un rôle clef pour garantir l’inclusion sociale et le développement, un travail décent, ainsi que le bien-être de tous.  Une transition socialement juste vers le développement durable suppose aussi une nouvelle façon de penser l’activité économique et la croissance qui, a-t-il affirmé, ne doivent plus être perçues uniquement à l’aune de mesures monétaires. 

Constatant que la crise actuelle a amplifié à bien des égards des problèmes qui existaient déjà dans de nombreux pays, le Ministre a souligné qu’elle a aussi mis en évidence la nécessité urgente de prendre des mesures pour garantir la mise en œuvre d’une approche fondée sur les droits de l’homme.  Les personnes handicapées, les personnes âgées, les femmes et les jeunes ont été et sont toujours les plus touchés par la pandémie. 

Il importe également de tenir compte des droits de l’enfant dans toutes les actions des gouvernements ayant un impact sur l’enfance.  En Islande, a-t-il indiqué, le nombre de notifications aux autorités chargées de la protection de l’enfance a augmenté de 15,6% en 2020.  « C’est un fait bien connu que dans des situations comme nous le vivons actuellement, la violence domestique, la maltraitance et la négligence envers les enfants augmentent considérablement », a-t-il déploré.  Et les enfants figurent parmi ceux qui portent le fardeau le plus lourd pendant cette crise mondiale, notamment ceux qui étaient déjà vulnérables avant qu’elle ne commence.

Les expériences négatives durant l’enfance ont des répercussions majeures sur le bien-être des individus dans la vie, et en période de restrictions liées à la COVID-19, la probabilité que les enfants vivent de telles expériences augmente considérablement, ainsi que le risque de déviation par rapport au développement normal et à la santé.  En Islande, a-t-il indiqué, on estime que 2 500 enfants en sont victimes chaque année ce qui représente un pourcentage cumulativement élevé dans un pays avec une population d’à peine 360 000 habitants.

Le Ministre a ensuite expliqué que dans le cadre de l’élaboration d’un projet de loi sur l’amélioration du bien-être de l’enfance en Islande, il avait chargé un économiste d’analyser les gains financiers possibles découlant de l’intégration des services pour enfants et de l’augmentation des investissements du Gouvernement dans la protection sociale.  Selon cette analyse, a-t-il expliqué, les gains économiques augmenteront lentement au début, mais rapidement à mesure que de nouvelles générations d’enfants entreront sur le marché du travail, sans oublier l’amélioration du bien-être et de la résilience des enfants et de leur famille.  Un service amélioré en faveur du bien-être des enfants est un investissement rentable à long terme qui pourrait fournir un gain économique permanent en Islande, a-t-il fait valoir.

Pour M. Dadason, une transition socialement juste nécessite donc un investissement patient et durable et implique de regarder au-delà de la croissance économique à court terme.  Il a aussi insisté sur le rôle primordial des technologies numériques et l’impératif de réduire le fossé numérique.  La crise de la COVID-19 offre une opportunité inestimable de promouvoir la durabilité et réaliser le Programme 2030.  Mais pour y arriver il faut travailler ensemble - avec les secteurs privé et public, au niveau national et local, avec les gouvernements, et avec les adultes et les enfants.

Mme VANESA WAINSTEIN, Conseillère spéciale pour les affaires internationales auprès du Ministère du développement social de l’Argentine, a noté que la pandémie de COVID-19 a clairement mis au jour les profondes inégalités qui existent en Amérique latine comme partout dans le monde.  La crise sanitaire a accéléré le processus d’effondrement qui frappe certains de manière intense, a-t-elle observé, constatant que le monde du travail a été particulièrement affecté malgré les politiques publiques de soutien à l’emploi.  Plus inquiétant encore, la COVID-19 a fait reculer les progrès enregistrés en matière de développement durable, a relevé Mme Wainstein.  En Argentine, a-t-elle expliqué, l’État s’est retrouvé confronté à une double problématique, à savoir renforcer les systèmes sociaux tout en relançant les secteurs économiques presque tous touchés par la crise.  Pour le Gouvernement argentin, il s’agit en premier lieu de freiner le ralentissement économique antérieur à la pandémie, a précisé la Conseillère spéciale.  Elle a indiqué qu’avant même la COVID-19, un grand nombre d’enfants recevaient déjà une aide alimentaire, et qu’en quelques mois, le nombre de personnes concernées par cette assistance est passé à 11,5 millions.  Ce faisant, le Gouvernement a essayé de trouver une solution rapide pour garantir la sécurité alimentaire tout en assurant le traçage des aliments, renforçant ainsi le développement social. 

De l’avis de Mme Wainstein, il est essentiel que l’accès aux services sociaux se fasse sans distinction de statut social, d’âge ou de sexe car l’inclusion sociale représente « une chance pour les citoyens ».  Dans ce cadre, a-t-elle soutenu, « l’inclusion numérique est une condition sine qua non pour l’inclusion sociale », un moyen d’accéder aux connaissances et à l’information mais aussi d’échapper à la pauvreté.  C’est ainsi que l’Argentine a investi dans des centres virtuels visant à permettre aux populations vulnérables d’avoir accès à ces technologies.  L’accent est mis sur les jeunes non connectés, par le biais de structures d’enseignement communautaires en ligne.  Un plan d’urbanisation de 4 000 quartiers populaires a également été initié, avec une priorité donnée à l’accès des populations aux TIC, a poursuivi la Conseillère spéciale.  À ses yeux, une société qui avance dans les domaines de l’éducation et de la science contribue à « plus d’égalité entre ses membres ». 

M. XING WEI, de l’Académie de recherche macroéconomique et de la Commission du développement et de la réforme de la Chine, a souligné l’importance des technologies numériques pour assurer une meilleure fourniture des services publics essentiels, avant de passer en revue les efforts de son pays dans ce domaine.  Grâce aux technologies du numérique, les institutions publiques voient les ressources à leur disposition accroître, a-t-il dit, en prenant l’exemple des bibliothèques numériques pour les écoles.  Elles améliorent aussi la dispense des soins de santé.  Ces technologies sont un paramètre d’ajustement de l’offre et la demande. 

M. Xing a indiqué que la Chine a résolument misé sur ces technologies et vise à les étendre afin qu’elles puissent bénéficier à tous, notamment en milieu rural.  Le but poursuivi est de réduire la pauvreté, a-t-il dit.  Toutes les écoles dans le pays ont accès à Internet et à une large bande passante.  Il a également précisé que 215 millions de Chinois ont accès à la télémédecine, tandis qu’un très grand nombre d’hôpitaux sont connectés à Internet.  La Chine avance aussi dans le domaine de la robotique, dans l’application du réseau 5G et des métadonnées et dans la construction de « communautés intelligentes », toujours en vue d’améliorer l’efficacité des services publics, a-t-il ajouté.

Mme SUSAN SEGAL, Présidente et Directrice générale de l’Americas Society et du Council of the Americas, a axé son intervention sur le sort des femmes en Amérique latine et dans les Caraïbes pendant la pandémie.  Elle a indiqué qu’avant la pandémie, 126 millions de femmes en Amérique latine travaillaient dans le secteur informel qui a été le plus durement frappé par la crise.  Cela a conduit 39% des femmes à mettre la clef sous la porte, a-t-elle déploré.  En outre, selon l’Organisation mondiale du Travail (OIT) le taux de participation des femmes à la force de travail a baissé de 10,2% pendant la pandémie, ce qui s’explique par le fait qu’elles ont eu à s’occuper du travail à la maison et de la scolarité de leurs enfants.  Les gains des femmes sont en train d’être perdus et il faut tout mettre en œuvre pour leur permettre de reprendre le travail, a-t-elle plaidé.  McKinsey a d’ailleurs estimé que le PIB des pays d’Amérique latine et des Caraïbes augmenterait de 40% en incorporant les femmes dans la force de travail de la région.

Mme Segal s’est également préoccupée du problème de l’accès des femmes et des enfants aux nouvelles technologies, car « s’il n’y a pas de connectivité ou d’accès aux ordinateurs, le développement social ne se fera pas ».  Les statistiques à ce sujet étaient déjà mauvaises avant la COVID-19, et sont pires maintenant, a regretté l’intervenante.  Elle a aussi parlé des difficultés que rencontrent les femmes en termes d’accès au financement.  Selon une étude de Google, un milliard de femmes dans le monde n’ont toujours pas accès à un compte en banque.

La panéliste a appelé le secteur privé à miser sur la formation des femmes et des jeunes pour qu’ils puissent travailler dans les téléservices et le codage, et créer un environnement propice au télétravail.  De leur côté, les gouvernements devraient investir dans l’éducation en misant sur la technologie et la connectivité pour tous les enfants, y compris à travers des partenariats public-privé.  Il faut en outre encourager les jeunes filles à s’orienter vers les filières STIM à l’université.  Terminant sur une note positive, elle a déclaré que les crises sont souvent source d’opportunités, notamment pour faire tomber les barrières sociales.

Mme TALIAH DRAYAK, cofondatrice de International Parent Advocacy Network et de Parents, Families and Allies Network, a parlé d’un « effet domino » lorsque les personnes ayant un accès limité aux technologies ont vu leurs droits soudainement diminuer avec la pandémie.  Suite aux fermetures des écoles, il était possible pour les familles qualifiées d’obtenir des repas gratuits, mais elles devaient s’inscrire au préalable en ligne.  Et si on ne dispose pas des outils pour remplir les formulaires mis en ligne par les gouvernements pour obtenir des allocations, cette perte de revenu se fait ressentir sur le bien-être des personnes.

Elle a également relayé la situation d’une mère de famille qui avait l’habitude d’aller sur Internet, grâce au Wi-Fi de son travail, pour retrouver son groupe de soutien pour les usagers de stupéfiants mais qui ne peut plus le faire en raison de la pandémie et a donc cessé de participer à ces réunions, ce qui signifie qu’elle ne remplit plus les conditions mises en place pour qu’elle puisse rencontrer ses enfants.  L’assistante sociale n’a en effet pas pensé à lui demander si elle avait accès à Internet pour participer à ces réunions lorsqu’elles sont devenues virtuelles.  Cette mère de famille avait honte de demander de l’aide, a décrit Mme Drayak.

Tout ce qui est nécessaire pour rester à flot se trouve désormais en ligne, et sans pouvoir y accéder, les défis qu’affrontent les familles ne font que s’amplifier.  Même les politiques les mieux conçues deviennent futiles si les personnes vivant dans la pauvreté ne disposent pas des outils pour les appliquer ou pour demander des comptes.

Elle a indiqué que des situations similaires se déroulent dans les tribunaux des affaires familiales, dont la plupart des audiences se tiennent désormais en virtuel.  Les parents qui n’ont pas de smartphones sont ceux qui sont le moins à mêmes de recevoir des conseils juridiques.  Ces parents ont aussi des difficultés pour obtenir et imprimer les documents nécessaires à leurs cas, alors que ces documents peuvent avoir un impact définitif sur la vie de leurs enfants.

Selon Mme Drayak, la transition vers des tribunaux virtuels a créé moult problèmes.  La perte en contact humain avec le passage au virtuel rend beaucoup plus difficile pour les familles de traiter les décisions concernant la garde de leurs enfants, a-t-elle dit.  « Ils ont le cœur brisé et se sentent impuissants. »

Elle a indiqué que le but de son réseau est de faire en sorte que les parents ne se sentent pas méprisés, exploités ou abandonnés.  La plupart d’entre eux sont au milieu d’une crise où leur survie est en jeu.  Nous avons besoin d’un système qui aide, de manière juste et holistique, les familles afin qu’elles puissent surmonter les obstacles auxquels elles font face, a conclu Mme Drayak. 

Mme KOMAL AHMAD, fondatrice et Directrice générale de Copia, a tout d’abord présenté sa société numérique spécialisée dans la lutte contre le gaspillage alimentaire, « le problème le plus bête du monde ».  Son action, a-t-elle expliqué, consiste à récupérer des denrées alimentaires de qualité et à les redistribuer à ceux qui en ont besoin.  Elle bénéficie aujourd’hui à plus de cinq millions de personnes, soit l’équivalent de toute la population de la Nouvelle-Zélande.  Avant même la pandémie de COVID-19, la faim avait une forte prévalence dans les pays en développement.  Mais la crise actuelle accroît le nombre des victimes de ce fléau qui, selon le Programme alimentaire mondial (PAM), devrait passer cette année de 205 à plus de 300 millions.  Avec la pandémie, a averti Mme Ahmad, cette menace risque de détruire des décennies de progrès en matière de développement.  Or, nous gaspillons trois fois plus de vivres que ce dont l’humanité a besoin pour se nourrir.  Les ressources essentielles ne sont pas distribuées de manière équitable et la situation est encore plus alarmante pour ceux qui n’ont pas accès à la technologie numérique, a souligné la jeune entrepreneuse.

Pour contribuer à la lutte contre la faim, a-t-elle poursuivi, les entreprises font appel à Copia afin de redistribuer des denrées alimentaires par le biais d’ONG.  Ce faisant, elles réduisent le gaspillage mais également les émissions de CO2.  Plus de 21 milliards de dollars ont ainsi été économisés, notamment grâce à l’utilisation de technologies numériques qu’il convient de généraliser, a-t-elle affirmé.  Aux États-Unis, a relevé Mme Ahmad, près de 46% de la population souffre de problèmes alimentaires et un grand nombre de restaurants ont dû fermer en raison de la COVID-19.  Copia a levé des fonds pour les aider à rouvrir leurs cuisines et à produire des milliers de repas par jour.  Cette utilisation de la technologie a permis de distribuer 500 000 repas supplémentaires dans cinq villes, s’est-elle félicitée, notant que le potentiel de l’entreprise va bien au-delà de la simple redistribution de denrées alimentaires.  Copia a ainsi élaboré une technologie qui s’appuie sur des algorithmes pour redistribuer des vaccins et des ressources médicales mal réparties.

Il n’existe pas de solution unique applicable partout, a fait valoir Mme Ahmad.  L’infrastructure logistique à San Francisco sera différente à Stockholm ou à Séoul.  Copia permet d’accélérer la fusion entre les interventions venant d’en haut et celles venant d’en bas.  Les ressources ne manquent pas, il faut simplement trouver des solutions rapides pour en faire bénéficier ceux qui en ont besoin.  Pour se relever de la pandémie, il importe selon elle de renforcer la coopération internationale.  Il faut, a-t-elle plaidé, que les gouvernements et les organisations du monde entier nous rejoignent et prennent exemple sur des pays comme la France et l’Italie, qui ont rendu illégal le gaspillage et imposent de lourdes amendes à ceux qui s’y livrent.  À l’inverse, ceux qui font le bien en redistribuant la nourriture bénéficient de crédits importants.  Ces actions peuvent améliorer la sécurité alimentaire et réduire les inégalités, a-t-elle soutenu.  La crise est là, nous devons exiger que les gouvernements s’adaptent et relèvent les défis d’aujourd’hui, a conclu la Directrice générale de Copia, assurant que le pouvoir de la technologie allié à la volonté d’agir peut contribuer à faire reculer l’insécurité alimentaire.

Débat interactif

Animé par Mme DEBORAH D. STINE, Présidente de Science, Technology, and Innovation Policy Analysis & Education, LLC, et fondatrice de Science and Technology Policy Academy, ce débat a donné l’occasion à plusieurs ONG de souligner que la connectivité Internet n’est qu’un moyen parmi d’autres pour parvenir à l’inclusion sociale et sortir de la pauvreté.  La grande question est de savoir comment garantir un accès universel à l’outil numérique, et de garder à l’esprit le fait que les technologies numériques peuvent représenter des risques pour les femmes, surtout pendant la pandémie.  Les phénomènes de traite, de prostitution en ligne et d’autres abus à l’égard des femmes, en particulier sur le darknet ont notamment été évoqués.  Dès lors, comment veiller à ce que les acquis en matière d’égalité entre les sexes ne connaissent pas un recul pendant et après la pandémie?

La fondation Red Dot a souligné que la pandémie de la COVID-19 a exposé le manque de préparation au niveau international à un tel scénario.  En mars dernier, il n’existait pas de protocole ou de processus pour la gestion d’une pandémie à l’échelle internationale, alors comment faire pour ne pas se retrouver dans la même situation à l’avenir?

Certains pays, comme l’Argentine, le Sénégal et l’Arabie saoudite, ont saisi l’occasion du débat interactif pour brosser un tableau succinct des stratégies et mesures prises par leurs gouvernements pour répondre à la COVID-19, à la fois pour limiter la propagation de la maladie et pour lutter contre les conséquences socioéconomiques en s’appuyant sur le numérique.

Si l’Argentine a misé sur des partenariats public-privé pour faciliter le développement durable en renforçant l’accès aux TIC et parvenir à des « sociétés connectées » avec des services publics de plus en plus numérisés et accessibles par tous, l’Arabie saoudite a parlé de nouvelles plateformes électroniques pour assurer les services d’éducation et d’enseignement à distance, mais également de distribution de cartes SIM, de tablettes et d’ordinateurs portables aux ménages et aux étudiants.  Le Sénégal a mis l’accent sur un programme gouvernemental d’achat et de distribution de denrées alimentaires aux groupes vulnérables, l’élargissement de la couverture santé et des bourses de sécurité.  Il est aussi en train de travailler sur une stratégie nationale pour la promotion de l’équité sociale.

Plusieurs délégations ont en outre appelé l’ONU à servir de chef de file pour que la communauté internationale adopte des stratégies visant à combler le fossé numérique.

Réagissant ces interventions, la Présidente de l’Americas Society a prévenu que lorsque nous sortirons de cette pandémie, trop de personnes, et surtout des femmes, auront perdu leur emploi, et que la plupart des jeunes auront perdu jusqu’à trois années de leur éducation et de la socialisation qui l’accompagne.  Alors œuvrons de concert pour éviter de perdre une décennie en termes de développement social, a-t-elle martelé et faisons notre possible pour que les femmes et les jeunes ne soient pas exclus de la reprise.

De son côté la fondatrice et Directrice générale de Copia a affirmé que l’un des moyens les plus efficaces et rapides pour reconstruire un sentiment de communauté est la nourriture, soulignant en outre qu’aucun enfant ne peut apprendre le ventre creux.

 

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