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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 14 avril 2022

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Invité du point de presse

L’invité du point de presse était aujourd’hui le Coordonnateur résident et Coordonnateur humanitaire, M. Adam Abdelmoula, qui a parlé de la situation en Somalie, en particulier la situation humanitaire. 

Somalie 

Sur le front politique, l’ONU et ses partenaires internationaux ont salué aujourd’hui la prestation de serment des membres élus de la Chambre des représentants et de la Chambre haute du Parlement somalien.  

Après une période de plus d’un an durant laquelle toutes les institutions élues du pays ont dépassé leur délai constitutionnel, l’ONU est heureuse qu’un nouveau parlement soit en place. 

Avec ses partenaires, elle condamne fermement l’attaque au mortier, revendiquée par les Chabab, qui a été menée plus tôt aujourd’hui sur les lieux mêmes de la cérémonie de prestation de serment. 

L’ONU attend avec intérêt la finalisation rapide des étapes restantes du processus électoral, en particulier l’élection du leadership parlementaire puis celle du Président. 

Ukraine 

En Ukraine, M. Martin Griffiths, Coordonnateur des secours d’urgence, a présenté aujourd’hui ses condoléances aux familles et aux collègues des deux travailleurs humanitaires qui, avec cinq proches, ont perdu la vie lors d’une attaque contre le bureau de l’ONG Caritas à Marioupol.  L’attaque a eu lieu le 15 mars dernier mais les informations n’ont été relayées que tout récemment.  Cela montre combien il a été difficile pour les gens à Marioupol de communiquer dans une ville assiégée. 

M. Griffiths a dit que cet évènement profondément tragique et inacceptable n’est qu’un exemple des conséquences horribles de la guerre pour les civils, dont les travailleurs humanitaires. 

Des dizaines de milliers de civils à Marioupol, épicentre de l’horreur depuis le début du conflit, et dans d’autres endroits en Ukraine subissent depuis 50 jours violences et bombardements. 

M. Martin Griffiths donnera une conférence de presse en personne. 

En attendant, dans une déclaration publiée aujourd’hui, la Conseillère spéciale pour la prévention du génocide, Mme Alice Wairimu Nderitu, réitère ses vives préoccupations face à la détérioration de la situation en Ukraine.  

Elle attire l’attention sur les pertes en vies humaines, l’aggravation des souffrances, les allégations sur les attaques contre les sites civils et l’impasse présumée dans les négociations entre les parties pour mettre fin au conflit. 

La Conseillère spéciale appelle tous les acteurs qui ont de l’influence et ceux qui peuvent provoquer un vrai changement sur place à redoubler d’efforts pour contribuer au rétablissement de la paix. 

La Conseillère spéciale a achevé aujourd’hui sa visite au Bangladesh.  Elle a exprimé son désespoir de voir que près de cinq ans après la violence contre les Rohingya, en 2017, dans l’État rakhine au Myanmar, laquelle a provoqué la fuite de plus de 700 000 personnes au Bangladesh voisin, les risques d’atrocités criminelles, en particulier le génocide, restent inchangés au Myanmar.  

Financement par l’ONU de l’aide humanitaire  

Aujourd’hui, un montant de 100 millions de dollars ponctionné au Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF) a été alloué aux points chauds de la famine en Afrique et au Moyen-Orient, au moment où les effets du conflit en Ukraine menacent de rapprocher des millions de personnes de la famine. 

Ces fonds iront à des projets d’urgence dans six pays africains à savoir la Somalie, l’Éthiopie, le Kenya, le Soudan du Sud, le Soudan et le Nigéria mais aussi le Yémen. 

L’argent va permettre aux agences de l’ONU et à leurs partenaires de fournir une aide essentielle en termes de nourriture, d’argent liquide, de soins médicaux, d’abri et d’eau potable.  Les projets vont aussi être ciblés pour aider les femmes et les filles dans une crise qui les expose à encore plus de risques. 

Les conflits armés, la sécheresse et les troubles économiques sont les principaux moteurs de l’insécurité alimentaire dans les sept pays bénéficiaires.  Mais le conflit en Ukraine aggrave une situation déjà difficile, perturbant les marchés de l’alimentaire et de l’énergie et poussant les prix à l’importation à la hausse et à un niveau bien supérieur au pouvoir d’achat du consommateur.  Au mois de mars dernier, l’indice mondial des prix des produits alimentaires de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a atteint un niveau jamais égalé depuis 1990. 

Afrique de l’Ouest

Le Programme alimentaire mondial (PAM) indique que son coût opérationnel dans la région risque d’augmenter de 136 millions de dollars, compte tenu de la montée du prix du carburant et de la nourriture.  

La faim aigüe a quadruplé en trois ans, atteignant le niveau le plus élevé depuis 10 ans.  Quelque 43 millions de femmes, d’hommes et d’enfants devraient souffrir d’une insécurité alimentaire aigüe d’ici au mois de juin. 

Le PAM ajoute qu’avant le conflit en Ukraine, il avait déjà été forcé de réduire ses rations au Nigéria, en République centrafricaine, au Tchad, au Burkina Faso, au Cameroun, au Mali et au Niger, compte tenu des fonds limités. 

Le Programme travaille maintenant à l’intensification de sa réponse pour apporter à 22 millions de personnes une aide vitale et une assistance à la résilience.  Ce nombre inclut les huit millions de femmes, d’hommes et d’enfants qui ont un besoin urgent d’aide alimentaire dans les cinq pays du Sahel à savoir le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad. 

Le PAM cherche à collecter une somme additionnelle de 951 millions de dollars dans les six prochains mois pour financer ses opérations. 

Mali  

L’on constate dans le pays une augmentation sensible des déplacements depuis le mois de janvier, à cause des conflits armés et de l’aggravation de la violence communautaire dans les parties nord et centrale du pays. 

Le nombre de déplacés dépasse désormais les 360 000, ce qui est une augmentation de 12 000 depuis le mois de janvier. 

Au cours des deux derniers mois, au moins 17 000 personnes ont fui le Mali pour se réfugier au Niger. 

En plus de la violence, les chocs climatiques ont causé une crise alimentaire énorme. 

Quelque 1,8 million de gens ont besoin d’une aide alimentaire cette année, soit une augmentation de 51% depuis l’année dernière. 

Le Plan de réponse humanitaire pour le Mali de 686 millions de dollars pour aider 5,3 millions de personnes est financé à moins de 10%.  L’ONU demande aux donateurs de financer cet appel comme tous les autres appels humanitaires sous-financés.

Soudan du Sud 

Le Chef de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), M. Nicholas Haysom, a fermement condamné les attaques contre les civils à Leer dans l’État d’Unité.  

M. Haysom a déclaré que des milliers de personnes ont été forcées de fuir leurs maisons la semaine dernière à la suite d’une vague de combats, ainsi que d’informations inquiétantes faisant état de violences sexuelles, de pillages et de destructions de biens. 

Les Casques bleus surveillent actuellement la situation à Leer, effectuent des patrouilles et fournissent une assistance médicale d’urgence, comme ils le font dans d’autres points chauds du conflit à travers le pays. 

Sur le plan politique, M. Haysom a félicité les parties d’être sorties de l’impasse pour parvenir à un accord sur les arrangements de sécurité sur la structure unifiée de commandement et de contrôle des Necessary Unified Forces (NUF), un élément clef de l’Accord de paix revitalisé. 

Il espère que ces progrès dans la réalisation des objectifs de paix constitueront une étape importante dans la protection des civils et la fourniture d’une aide humanitaire à ceux qui en ont le plus besoin. 

M. Haysom a également souligné que la Mission est prête à soutenir les Sud-Soudanais dans les élections et dans l’établissement de leurs institutions politiques. 

Abyei 

La Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA) a reçu des informations faisant état de multiples incidents, cette semaine, qui impliquent des acteurs armés attaquant des villages dinka.

Lors d’un incident, un grand groupe d’hommes armés aurait tué plusieurs membres de la communauté ngok dinka et plus de 100 villageois auraient cherché refuge dans une base de l’ONU à Noong, au centre de la zone administrative d’Abyei.  La FISNUA s’efforce de confirmer les allégations.  La Mission a arrêté 12 suspects et saisi leurs armes.  

Un autre incident a fait plusieurs blessés et contraint environ 250 villageois à chercher refuge à l’intérieur d’une base de l’ONU à Todach, également dans la zone administrative d’Abyei. 

Il est également très préoccupant qu’une patrouille de la FISNUA ait été attaquée, heureusement sans causer de blessés pour les soldats de la paix. 

La FISNUA a réagi rapidement pour protéger les civils et prévenir toute nouvelle escalade ou des éventuelles représailles.  Les responsables de la FISNUA collaborent également avec les dirigeants des communautés touchées pour résoudre la situation et éviter de nouvelles tensions. 

République centrafricaine  

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a organisé un atelier sur le leadership politique et la participation des jeunes aux élections.  L’activité, qui s’est déroulée à Bossangoa, dans la préfecture d’Ouham, vise à mobiliser et à sensibiliser les jeunes sur leur rôle dans le processus électoral, avant les élections locales.  Le premier cycle devrait avoir lieu en décembre de cette année ou en janvier de l’année prochaine. 

La Mission continue d’entreprendre des activités pour appuyer les élections locales, notamment en menant des campagnes de sensibilisation et en collaborant avec les forces de défense et de sécurité centrafricaines, ainsi qu’avec l’Autorité nationale des élections, pour mettre à jour le Plan intégré de sécurité des élections et assurer la protection des civils.

Moyen-Orient 

Le Secrétaire général suit de près la détérioration de la situation sécuritaire et l’escalade de la violence en Cisjordanie occupée, qui, au cours des deux derniers jours seulement, ont coûté la vie à au moins six Palestiniens, dont un garçon âgé de 14 ans. 

M. António Guterres réaffirme que les forces de sécurité israéliennes doivent faire preuve de la plus grande retenue et ne doivent recourir à la force meurtrière qu’en dernier recours, lorsque c’est strictement inévitable pour protéger la vie.  Tout recours à la force entraînant la mort ou des blessures doit faire l’objet d’une enquête rapide et approfondie. 

Le Secrétaire général appelle les autorités israéliennes et palestiniennes à œuvrer pour préserver le calme et éviter une nouvelle escalade, en particulier en ces grands jours saints. 

Yémen  

M. Hans Grundberg, l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, a ce matin informé le Conseil de sécurité par vidéoconférence de ses récents efforts diplomatiques.  

Il a noté que la première trêve nationale en six ans est entrée en vigueur au Yémen.  Jusqu’à présent, l’accord tient.  Il a ajouté que la trêve exige un engagement continu des parties et un large soutien de la région.

M. Grundberg a exprimé ses préoccupations au sujet des informations faisant état de mouvements militaires, y compris autour de Mareb, et a déclaré aux parties qu’elles devraient utiliser le répit pour renforcer les efforts de paix et ne pas se préparer à la reprise des combats.  Il a déclaré qu’il continuerait à dialoguer avec les parties pour tirer parti de cette trêve. 

M. Griffiths, pour sa part, a également informé les membres du Conseil, affirmant que la trêve avait déjà un impact positif sur la situation humanitaire.  Les hostilités ont fortement chuté, a-t-il dit, et de plus en plus de navires de carburant arrivent à Hodeïda, ce qui devrait aider à réduire le coût du carburant. 

Haïti 

Haïti a publié aujourd’hui une mise à jour de son plan d’intervention humanitaire de deux ans, qui vient appuyer les autorités nationales et les organisations locales et communautaires. 

En 2022, la communauté humanitaire entend aider 2,5 millions de personnes parmi les plus vulnérables.  Au moins 373,5 millions de dollars sont nécessaires pour mettre en œuvre le Plan d’intervention humanitaire. 

La profonde détérioration de la situation politique, socioéconomique, sécuritaire et environnementale du pays en 2021 a fait passer le nombre de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire de 4,4 millions en 2021 à 4,9 millions cette année, soit aujourd’hui 43% de la population totale.

Philippines 

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) aux Philippines indique qu’il apporte un soutien au pays à la suite du passage de la tempête tropicale Megi.  

Le nombre de morts causés par la tempête s’élève à 76, un nombre qui devrait être revu à la hausse.  Quelque 920 000 personnes auraient été touchées dans les zones situées le long de la côte est, y compris les provinces qui se remettent encore de la tempête précédente (typhon Rai).  Environ 204 000 personnes sont actuellement déplacées.  

L’UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l’enfance) apportera des fournitures d’hygiène pour l’eau et l’assainissement, tandis que l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) aidera à gérer les camps, en fournissant un soutien dans les domaines de la santé et des abris d’urgence.  L’OIM distribue également des kits d’hygiène et fournira des tentes aux personnes relogées des zones sujettes aux glissements de terrain.  Le Programme alimentaire mondial (PAM) contribue également à la logistique. 

Coordonnateurs résidents 

Deux nouveaux coordonnateurs résidents, à la tête d’équipes de pays, ont été nommés, après l’approbation des gouvernements hôtes respectifs: M. Jose Barahona (Espagne) à Djibouti, à la date du 1er avril; et M. George Wachira (Kenya), en Eswatini, depuis le 4 avril. 

Les coordonnateurs résidents dirigent le travail de l’ONU dans le monde entier pour faire progresser les objectifs de développement durable et aider les autorités nationales à faire face aux multiples conséquences de la pandémie et d’autres crises.  

Ces hauts fonctionnaires de l’ONU sont les représentants du Secrétaire général pour les questions de développement au niveau des pays. 

Organisme des Nations Unies chargé de la surveillance de la trêve  

Mise à jour à propos d’une affaire disciplinaire, avec les résultats d’une enquête sur une possible inconduite de trois membres du personnel de l’Organisme des Nations Unies chargé de la surveillance de la trêve, connue sous le nom d’ONUST. 

L’ONU reste déterminée à prendre des mesures énergiques pour prévenir l’inconduite du personnel et y réagir, en essayant d’être aussi transparente que possible dans les rapports publics sur de tels incidents.  

Dans cette affaire, les allégations concernaient les activités menées dans un véhicule de l’ONU qui semblaient être de nature sexuelle, telles que publiées sur les médias sociaux en mai 2020.  Une fois l’enquête terminée, un processus disciplinaire a été conduit et les trois membres du personnel ont maintenant été informés des résultats.  Deux d’entre eux ont été séparés de l’Organisation et le troisième a fait l’objet d’une mesure disciplinaire appropriée. 

Bon nombre de ces processus internes sont confidentiels.  Cependant, nos collègues de l’ONUST continuent de sensibiliser le personnel à leurs obligations décrites dans le Code de conduite des fonctionnaires des Nations Unies.  L’ONU reste ferme dans la responsabilisation de son personnel pour tout acte d’inconduite. 

Afrique du Sud 

Le Secrétaire général est profondément attristé par les pertes en vies humaines et les dégâts causés par les inondations dans la province du KwaZulu-Natal, en Afrique du Sud.

Le Secrétaire général présente ses condoléances aux familles des victimes, ainsi qu’au Gouvernement et au peuple sud-africains.

Les Nations Unies expriment leur solidarité avec l’Afrique du Sud et sont prêtes à apporter leur soutien.

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