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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 10 mai 2022

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

République de Moldova

Le Secrétaire général est à Vienne, après sa visite en République de Moldova où il s’est entretenu aujourd’hui avec la Présidente, Mme Maia Sandu. 

Au cours de cet entretien, le Secrétaire général a exprimé sa gratitude pour la générosité et la solidarité immenses du Gouvernement et du peuple moldaves à l’égard de ceux qui fuient la guerre en Ukraine.  Il a aussi noté que la République de Moldova, un pays déjà fragile, est de loin celui qui a accueilli le plus de réfugiés ukrainiens, proportionnellement à sa population. 

Le Secrétaire général a exprimé la solidarité et l’engagement pleins et entiers des Nations Unies à intensifier l’aide aux autorités moldaves pour qu’elles puissent régler la crise des réfugiés, faire face à l’impact de la guerre en Ukraine et renforcer les institutions nationales. 

Plus tôt dans la journée, le Secrétaire général s’est entretenu avec l’équipe de pays des Nations Unies et l’a remerciée pour ses efforts visant à s’adapter rapidement aux priorités changeantes, en raison de la guerre en Ukraine.  Le Secrétaire général a aussi noté le fait que de nombreux membres de l’équipe des Nations Unies accueillent eux-mêmes des réfugiés chez eux. 

Avant de quitter Chişinau, M. António Guterres s’est rendu à un centre pour réfugiés, géré avec l’appui des agences des Nations Unies, où les réfugiés peuvent trouver un logement provisoire, des repas chauds et une aide en argent liquide.  Le Secrétaire général a eu ainsi l’occasion de parler à un certain nombre de familles qui habitent dans le centre ou qui n’utilisent que les services offerts.

Après sa visite, le Secrétaire général a confié à la presse: « Il est impossible de rencontrer des réfugiés et de ne pas être profondément ému par leur histoire ».  Il a ajouté que cette tragédie montre que « la guerre est une chose insensée et qu’elle doit s’arrêter ».

Immédiatement après cette visite, le Secrétaire général s’est rendu chez une famille moldave qui accueille des réfugiés ukrainiens.  Il l’a remerciée pour sa générosité et pour avoir ouvert sa porte à ceux qui fuient la violence. 

Ukraine

À propos de l’Ukraine où des centaines de milliers de gens continuent d’être déracinés par la guerre, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont indiqué aujourd’hui que près de 14 millions de personnes ont été forcées de fuir, ces deux derniers mois. 

Plus de huit millions avaient fui ailleurs dans le pays, à la fin du mois d’avril, soit une hausse de 322 000 personnes en seulement deux semaines, selon l’OIM.  Quelque 5,9 millions d’autres personnes ont été forcées de traverser les frontières pour chercher refuge dans d’autres pays, selon le HCR. 

Les agences humanitaires notent que quelque 2,7 millions de personnes, anciennement déplacées, sont rentrées chez elles, montrant par là la complexité de la mobilité en Ukraine.  Selon l’OIM, 13% de celles qui sont rentrées, soit 353 000 personnes, ont prévu qu’elles fuiront une nouvelle fois, compte tenu de la situation actuelle. 

L’ONU et le Bureau de la Haute-Commissaire aux droits de l’homme continuent de recevoir des informations et des allégations sur de graves violations des droits de l’homme en Ukraine, dont des informations crédibles sur des viols, des menaces de violence sexuelle contre les femmes, les filles, les hommes et les garçons, et des cas de disparition et de déplacement forcé imputables principalement aux forces armées russes et leurs alliés.  L’équipe de surveillance des droits de l’homme des Nations Unies en Ukraine répertorie et enquête sur les cas dont certains pourraient constituer des crimes de guerre. 

Quant au financement, les agences humanitaires ont lancé hier le « Ukraine Private Sector Donations Tracker », une initiative interactive, pour répertorier cette démonstration sans précédent de générosité et améliorer la transparence des flux d’argent pour l’aide humanitaire.

Le secteur privé s’est engagé à verser plus d’un milliard de dollars en argent liquide et en dons en nature pour la réponse humanitaire.  Les États Membres de l’ONU ont disponibilisé la somme d’un milliard de dollars, sur les 2,25 milliards demandés pour aider les gens affectés par la guerre. 

Hier, le Coordonnateur des secours d’urgence a été reçu à Ankara par le Ministre turc des affaires étrangères, M. Mevlut Cavusoğlu, et le Porte-parole de la présidence, M. Ibrahim Kalin.  Les discussions ont porté sur l’appui de la Turquie aux efforts des Nations Unies visant à assurer des progrès sur les préoccupations humanitaires pressantes en Ukraine. 

Syrie

Aujourd’hui à Bruxelles, le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Martin Griffiths, a exhorté les donateurs à contribuer en Syrie maintenant qu’il faut une somme de 10,5 milliards cette année pour aider les Syriens, les communautés et les pays d’accueil. 

Il a noté que les besoins humanitaires augmentent, en raison d’une crise économique qui va en s’aggravant, des déplacements de population en cours, du choc climatique mais aussi de l’impact d’une décennie de conflit qui a endommagé ou détruit les infrastructures et les services du pays.  Il a confirmé les efforts continus des Nations Unies pour renforcer l’accès humanitaire par toutes les modalités possibles. 

M. Geir Pedersen, l’Envoyé spécial pour la Syrie, a dit aux délégués que l’on est loin d’une solution politique en Syrie.  Il a émis l’espoir que la Commission constitutionnelle pourra enfin créer un nouveau contrat social pour panser les plaies d’un conflit dévastateur.  Toutefois, même si les Syriens se mettaient d’accord sur le fond, la réforme constitutionnelle ou la nouvelle constitution ne pourrait être véritablement mise en place en Syrie dans les circonstances actuelles. 

Yémen

Le Gouvernement des Pays-Bas et les Nations Unies vont coorganiser une manifestation d’annonces de contributions demain à La Haye, en appui au plan opérationnel coordonné par les Nations Unies pour traiter de la menace d’une marée noire, à partir du pétrolier Safer, un tanker vieillissant ancré au large de la mer Rouge et chargé d’un million de barils de pétrole.

L’opération prévue, qui a le soutien nécessaire des parties au conflit et des principales parties prenantes, implique l’installation d’un navire de remplacement ou d’une capacité équivalente.  Il s’agit d’une opération de secours de quatre mois pour transférer le pétrole vers un navire provisoire, avant qu’il ne soit trop tard. 

Le budget de ce plan à deux dimensions est de 144 millions de dollars, dont 80 millions attendus de toute urgence pour les quatre mois de l’opération de secours.  Les donateurs doivent s’engager de toute urgence avant que la fenêtre d’opportunités pour transférer le pétrole ne se ferme.  Le monde doit agir maintenant pour désamorcer la bombe à retardement. 

République démocratique du Congo

La Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUSCO) indique qu’hier, il y a eu une nouvelle attaque des combattants de la CODECO contre un site de déplacés dans la province de l’Ituri. 

L’attaque a eu lieu à Lodha hier soir, causant la mort d’au moins 14 personnes, selon la Mission.

Les Casques bleus basés à Fataki ont dépêché directement une patrouille de nuit sur le site et échangé des coups de feu avec les assaillants qui ont été forcés de se replier.  Les Casques bleus ont ensuite évacué quatre blessés vers un centre de santé et ont passé toute la nuit à protéger le site de déplacés. 

Dans la déclaration qu’il a rendue publique, le Secrétaire général condamne fermement l’attaque perpétrée dimanche dernier, toujours en Ituri, par le groupe armé CODECO. 

Au moins 38 civils, dont des femmes et des enfants, ont été tués sur le site minier de Blakete-Plitu.  D’autres civils, qui avaient fui, ont été portés disparus quand les assaillants ont mis le feu à Malika, un village voisin où ils auraient violé six femmes. 

Le Secrétaire général appelle les autorités congolaises à enquêter sur ces incidents et à traduire les responsables en justice.  Il exhorte aussi les autorités à assurer à la MONUSCO un accès immédiat, libre et sans entrave aux zones des attaques pour faciliter les efforts de protection des civils. 

Soudan du Sud

La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) a publié un nouveau rapport qui indique que, malgré une baisse généralisée de la violence contre les civils, le nombre des cas de violence sexuelle liée au conflit a plus que doublé. 

Entre janvier et mars de cette année, la Mission a répertorié 63 cas de ce type de violence, contre 28 à la même période l’année dernière. 

Le rapport explique que les groupes de défense civile et les milices sont responsables de la majorité des cas de violence contre les civils, suivis par les parties au conflit, responsables de 34% des cas. 

Le rapport ajoute que la violence intercommunautaire, en particulier celle de la lutte pour le bétail, se concentre dans les zones où les communautés se battent pour de rares ressources, dans une situation aggravée par les changements climatiques.  Les inondations de 2021, les pires depuis plusieurs décennies, ont en outre contribué à l’insécurité alimentaire et à la perturbation des moyens de subsistance. 

Le Représentant spécial du Secrétaire général, M. Nicholas Haysom, a dit que la Mission va intensifier ses efforts pour s’attaquer à la violence sexuelle liée au conflit, laquelle, a-t-il dit, est toujours une caractéristique traumatisante du conflit au Soudan du Sud.

Mozambique

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a déclaré aujourd’hui être gravement préoccupé par la violence et l’insécurité persistantes dans le nord du Mozambique.  Le HCR a averti que les conflits et les déplacements, aggravés par des phénomènes météorologiques extrêmes, ont provoqué une émergence de besoins de protection sur les plans physique, matériel et juridique, pour des centaines de milliers de réfugiés, de déplacés et de personnes issues des communautés d’accueil.

Le HCR a noté que depuis le début de cette année, cinq tempêtes tropicales et cyclones se sont abattu le long des zones côtières du nord du Mozambique.  Celles-ci ont touché des milliers de familles, y compris des réfugiés et des personnes déplacées par la violence en cours dans la province septentrionale de Cabo Delgado.  Le HCR a indiqué que cela met à nouveau en exergue l’interaction des effets des changements climatiques avec de nombreuses causes profondes de déplacement.

Le HCR a précisé que la violence continue de gâcher la vie d’environ 783 000 personnes dans la province septentrionale de Cabo Delgado.  Rien qu’en 2022, on estime que 6 000 personnes ont été enregistrées comme nouvellement déplacées à la suite d’une résurgence du conflit dans les provinces de Cabo Delgado et de Niassa.

Cette violence a empêché les agences des Nations Unies et d’autres partenaires humanitaires d’accéder aux personnes dans le besoin.  Dans les zones accessibles, le HCR, d’autres agences des Nations Unies et les partenaires humanitaires continuent d’intensifier les activités de protection et d’assistance et de souligner à quel point il est vital de pouvoir continuer à le faire.

Eswatini

En Eswatini, l’équipe de pays des Nations Unies, dirigée par le Coordonnateur résident, M. George Wachira, a soutenu la campagne nationale de vaccination contre la COVID-19.

Plus de 540 000 doses de vaccins sont arrivées via le Mécanisme COVAX, dont la plupart ont été administrées.  Près de 340 000 personnes, soit 20% de la population, ont été entièrement vaccinées à ce jour.

L’ONU a formé plus de 500 travailleurs de la santé à la gestion de la COVID-19 pendant la grossesse.

Pour faire face aux effets socioéconomiques, plus de 190 000 personnes vulnérables ont reçu une aide en espèces et alimentaire d’une valeur de plus de 3,4 millions de dollars.  L’équipe de l’ONU sur le terrain a également distribué des fournitures aux agriculteurs avant la saison hivernale, qui commence le mois prochain dans l’hémisphère Sud.

L’équipe de pays a aussi fourni de l’eau à plus de 77 000 personnes vulnérables dans les régions de Lubombo et Shiselweni, frappées par la sécheresse.

Conférence sur la lutte contre le terrorisme

Le Secrétaire général s’est exprimé par message vidéo lors d’une conférence sur les droits humains, la société civile et la lutte contre le terrorisme en Espagne.

Il a remercié l’Espagne et le Bureau de lutte contre le terrorisme (BLT) pour l’organisation de cette conférence, avant de rappeler que le terrorisme n’est pas seulement une attaque contre des innocents, mais aussi une attaque tous azimuts contre les droits humains.

Il a appelé à placer les droits de la personne là où ils doivent se trouver: au premier plan dans la lutte contre le terrorisme.

Pour ce faire, a ajouté le Secrétaire général, nous devons nous attaquer aux conditions qui créent un terreau fertile pour le terrorisme, notamment en investissant dans la santé, l’éducation, la protection, l’égalité des sexes et des systèmes judiciaires accessibles à tous.

Nous devons également préserver une action humanitaire fondée sur des principes pour ouvrir la porte à la société civile, en particulier aux femmes, afin qu’elles s’engagent de manière significative dans les efforts de lutte contre le terrorisme.

Inflation

L’Organisation internationale du Travail (OIT) a indiqué aujourd’hui que le taux annuel d’inflation dans le monde, tel que mesuré par l’indice des prix à la consommation, s’était accéléré pour atteindre 9,2% en mars 2022, contre 7,5% en février 2022.  L’OIT a également noté que le taux d’inflation en mars 2022 était plus du double du taux de 3,7% enregistré en mars 2021.

L’OIT a déclaré que la hausse globale de l’inflation est le reflet des effets des confinements liés à la COVID-19 en 2020 et 2021.  Plus récemment, cependant, elle a été entraînée par la flambée des prix de l’énergie et des denrées alimentaires, en particulier depuis le début de la guerre en Ukraine le 24 février.

L’OIT a averti que ce conflit a provoqué un choc majeur sur les marchés des produits de base, perturbant les modèles mondiaux de commerce, de production et de consommation d’une manière susceptible de maintenir les prix à des niveaux élevés dans les années à venir.

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