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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 13 mai 2022

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Conseil des chefs de secrétariat

Le Secrétaire général a fini de présider la réunion du Conseil des chefs de secrétariats des Nations Unies à Vienne, qui a engagé une discussion sur les défis de la reprise économique mondiale et sur la manière d’inverser la tendance à la perte de vitesse dans la réalisation des objectifs de développement durable (ODD).

Dans une déclaration publiée par la suite sur les multiples crises auxquelles le monde est confronté, le Secrétaire général a déclaré qu’un élément essentiel de la capacité du système des Nations Unies à sauver les objectifs de développement durable et à fournir une aide humanitaire est un financement prévisible et accru.  Nous reconnaissons qu’un certain nombre de donateurs ont atteint et, dans certains cas, dépassé l’engagement de consacrer 0,7% de leur revenu national brut à l’aide publique au développement (APD).

Toutefois, a-t-il ajouté, des indications récentes laissent voir que d’autres États Membres procèdent à des coupes drastiques de l’APD, revenant ainsi sur leur engagement.  Cela aura des impacts négatifs directs sur la réalisation des objectifs de développement durable.  C’est alarmant et j’exhorte les États Membres à reconsidérer leur position, compte tenu des conséquences désastreuses pour les plus vulnérables d’entre nous en ces temps troublés.

Il a souligné que le système des Nations Unies reste déterminé à renforcer la coordination afin de soutenir des stratégies nationales cohérentes pour le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Nous pouvons produire des résultats et veiller à ce qu’ils répondent aux besoins et aux droits des personnes que nous sommes censés aider.  Il a déclaré que les preuves démontrent qu’investir dans le développement est le meilleur moyen de prévenir les crises et de maintenir la paix internationale, ce qui reste la mission centrale de l’ONU. 

Ukraine

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que, depuis le début de la guerre le 24 février, plus de 6,4 millions de personnes en Ukraine ont reçu une aide vitale.  Cela inclut plus de 5,7 millions de personnes qui ont pu mettre de la nourriture sur leur table, grâce à l’ONU et à ses partenaires humanitaires.

Une aide en espèces a été fournie à plus de 655 000 personnes, leur permettant de couvrir certains de leurs besoins les plus élémentaires.  Plus de 1,5 million de personnes ont reçu une aide médicale et environ 352 000 ont reçu de l’eau potable et des produits d’hygiène.

Nous avons également fourni à près de 430 000 personnes des services de protection, un soutien psychosocial et des services juridiques essentiels, y compris un soutien aux personnes déplacées.

L’OCHA note qu’en dépit de cette forte augmentation, le nombre de personnes qui ont un besoin urgent d’aide a beaucoup augmenté, notamment parmi celles qui vivent dans des zones où les combats sont violents dans les zones du pays contrôlées par le Gouvernement comme dans celles non contrôlées par le Gouvernement.

Comme l’a souligné hier au Conseil de sécurité la Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires, Mme Joyce Msuya, l’ONU exhorte les parties au conflit à supprimer tout obstacle à la circulation du personnel humanitaire afin d’assurer la poursuite de la fourniture d’une aide vitale à travers l’Ukraine.

Conseil de sécurité

S’exprimant lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur les menaces à la paix et à la sécurité internationales, M. Thomas Markram, Haut-Représentant adjoint aux affaires de désarmement, a réaffirmé que l’ONU n’avait connaissance d’aucun programme d’armes biologiques en Ukraine.

Il a déclaré que l’ONU n’a actuellement ni le mandat ni la capacité technique ou opérationnelle d’enquêter sur les informations partagées par la Fédération de Russie.

M. Markram a ajouté que la Convention sur les armes biologiques prévoit des mesures pour faire face aux situations dans lesquelles les États parties ont des préoccupations ou des soupçons au sujet des activités de leurs pairs.  La Fédération de Russie, les États-Unis et l’Ukraine sont tous des États parties à la présente Convention.

Il a déclaré que le Bureau des affaires de désarmement est prêt à appuyer toute procédure prévue par la Convention sur les armes biologiques que les États parties pourraient décider d’utiliser.

Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe

Ce matin, Mme Rosemary DiCarlo, Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, a pris la parole lors d’une réunion du Conseil permanent de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), à Vienne.

Dans son allocution, Mme DiCarlo s’est concentrée sur l’impact de la guerre en Ukraine, y compris sur l’architecture de sécurité européenne.

Les remarques de Mme DiCarlo sont disponibles en ligne.

Corne de l’Afrique

En déplacement dans la Corne de l’Afrique, le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Martin Griffiths, a poursuivi sa visite au Kenya aujourd’hui pour attirer l’attention sur la grave sécheresse qui touche le pays, ainsi que la Somalie et l’Éthiopie.  Cette sécheresse fait suite à trois saisons consécutives de pluies insuffisantes.

Aujourd’hui, M. Griffiths rencontre virtuellement des personnes directement touchées par la sécheresse dans la région Somali en Éthiopie.

Plus de huit millions de personnes en Éthiopie sont touchées par la sécheresse, à travers les différentes régions du pays.  Plus de 7,2 millions de personnes ont besoin d’aide alimentaire et quatre millions ont besoin d’eau.

Au moins 286 000 personnes en Éthiopie ont migré à la recherche d’eau, de pâturages ou d’assistance, car ce sont des personnes qui ont les moyens de voyager.  D’autres, souvent des personnes âgées ou des malades, ont dû rester sur place.

Au moins 1,5 million de têtes de bétail sont mortes par manque de pâturages et d’eau, tandis que 10 millions de têtes de bétail sont en danger.  Beaucoup de bétail parmi celui qui reste est en état de faiblesse et fournit peu ou pas de lait, ce qui affecte la nutrition des enfants.  La scolarisation de plus d’un demi-million d’enfants a également été affectée.

Nos partenaires intensifient leur aide.  Quelque 4,9 millions de personnes ont reçu de la nourriture, tandis que plus de deux millions de têtes de bétail ont été traitées ou vaccinées.  Plus de 3,3 millions de personnes reçoivent de l’aide en eau.

Un financement supplémentaire est nécessaire de toute urgence, car l’ONU et ses partenaires ont besoin de 480 millions de dollars pour financer la réponse humanitaire jusqu’en octobre.

Le mois dernier, M. Griffiths a débloqué 12 millions de dollars du Fonds central d’intervention d’urgence (CERF), tandis que le Fonds humanitaire éthiopien a alloué 17 millions de dollars à la riposte.

Syrie

La Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires, Mme Joyce Msuya, se rendra en Syrie et en Jordanie du 15 au 20 mai.

Au cours de ce déplacement, Mme Msuya devrait rencontrer de hauts responsables gouvernementaux ainsi que des représentants d’organisations humanitaires et des bailleurs de fonds.  Elle prévoit également de visiter des projets humanitaires et de rencontrer les communautés affectées pour discuter des défis auxquels ces dernières sont confrontées.

Onze années de conflit ont infligé d’immenses souffrances à la population civile.  L’aggravation de la crise économique et la pandémie de COVID-19 ont poussé les besoins humanitaires à des niveaux records.  Le nombre des personnes dans le besoin n’a jamais été aussi élevé depuis le début du conflit, une assistance et une protection étant nécessaires pour 14,6 millions d’individus cette année. 

Moyen-Orient

M. Tor Wennesland, Coordonnateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, a condamné hier la décision des autorités israéliennes de faire construire plus de 4 000 logements dans les colonies de Cisjordanie occupée.  Ces projets comprennent également la légalisation rétroactive de deux avant-postes illégaux et la création d’un parc.

M. Wennesland a déclaré que l’expansion continue des colonies renforce encore l’occupation, empiète sur les terres et les ressources naturelles palestiniennes et entrave la libre circulation de la population palestinienne.  Il a réitéré que toutes les colonies sont illégales au regard du droit international et constituent un obstacle majeur à la paix.

Le Coordonnateur spécial demande instamment aux autorités israéliennes de cesser toute activité de peuplement et de s’abstenir de telles actions unilatérales et provocatrices qui alimentent l’instabilité et sapent les perspectives d’établissement d’un État palestinien viable et contigu, dans le cadre d’une solution négociée de deux États sur la base des résolutions pertinentes de l’ONU, du droit international et des accords bilatéraux.

République démocratique du Congo

La Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) rapporte aujourd’hui que 60 membres d’une communauté, parmi lesquels figurent 20 femmes et 10 ex-combattants, bénéficient de son projet de réduction de la violence communautaire dans un village du territoire de Masisi, dans le Nord-Kivu.

Ces personnes acquièrent des compétences en matière d’installation et d’entretien de l’éclairage public, ce qui améliore la sécurité de leur communauté et permet de générer des revenus.

En outre, les ex-combattants qui participent à ce programme ont remis leurs armes à la Mission dans le cadre du nouveau programme gouvernemental de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) à l’échelle communautaire.

Terres arides

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a publié aujourd’hui un rapport indiquant qu’un milliard d’hectares de « terres arides présumées » sont menacées par le surpâturage, la déforestation et les changements climatiques.  Le rapport, qui a été publié lors de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification à Abidjan, avertit que toutes ces menaces conduisent à la dégradation des terres et à la désertification, réduisent la productivité et menacent la sécurité alimentaire, les moyens de subsistance et le bien-être des populations de ces zones. 

Les terres arides présumées sont des zones présentant des caractéristiques de terres arides et des pénuries d’eau saisonnières, avec un indice d’aridité plus élevé que les terres arides.  On en trouve partout dans le monde, notamment au Brésil, en Afrique australe et en Chine.

Le rapport complet est disponible en ligne.

Conférence de presse

À la suite de ce point de presse, Mme Paulina Kubiak, Porte-parole du Président de l’Assemblée générale, doit s’exprimer devant la presse.

Lundi prochain à 12 h 30, M. Francesco Rocca, Président de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, donnera une conférence de presse centrée sur le prochain Forum d’examen des migrations internationales.

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